façade atlan amerique Nord_élèves

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façade atlan amerique Nord_élèves
1ER ESPACE
LA FACADE ATLANTIQUE DE L’AMERIQUE DU NORD
Objectif méthodologique : 1°) réalisation de croquis
- chap 1 : A partir de la lecture d’une carte => construction du cours en reprenant la légende
- chap 2 : A partir du cours donnant des connaissancesorganisées et d’une carte fournie =>
construction d’un croquis notamment en réorganisant la légende
- chap 3 : A partir du cours => construction seul d’un croquis en classe
2°) ficher ses cours à partir d’un schéma
mettre en place un shéma reprenant les conn principales expliquées dans le cours et en introduisant les
notions de régionalisation, d’espaces produits, nouvelles frontières, interface et façade.
Pendant le cours, souligner les éléments importants.
Canada
Gds lacs
Océan Atlantique
USA
Mexique
Golfe du Mexique
« Façade atlantique » : fait référence à une région littorale cad espace dont la majorité des
activités est maritime ou dépend de la mer donc région très ouverte sur l’extérieur, interface entre
deux systèmes et déjà en elle-même région frontière avec l’extérieur => ici l’Europe, l’Afrique et le
MO donc façade extrêmement importante.
 A-t-elle des caractéristiques communes ? sa fonction d’échanges transforme-t-elle son
organisation spatiale ? Comment met-elle en œuvre une logique nationale et supranationale soit
internationale ?
 littorale donc l’épaisseur de l’arrière-pays peut varier en fonction des activités =>
« de l’Amérique du Nord » : géographiquement va du Saint-Laurent au Golfe du Mexique
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doit vous faire référence tout de suite à l’ALENA cad zone de libre-échange constituée depuis 1994
entre Canada, USA et Mexique => grande importance géographique car ouverture des frontières
pour faciliter les échanges donc démultiplication des flux de capitaux, de marchandises et d’hommes
=> l’intitulé sous-entend que cet accord a donné une certaine unité à un espace à la base approprié
par 3 Etats donc 3 logiques différentes.
Donc espace au cœur du processus de régionalisation
3 zones clés dans cet espace :
- Le Nord-Est comprenant le bassin du Saint-Laurent et son ouverture sur les Grands Lacs =>
grandes portes océaniques historiques reliées entre elles par un réseau très denses permettant des
flux considérables
- Floride : péninsule d’interface par sa géographie même (Caraïbes + situation océanique) prend
une importance financière et économique auj notamment grâce à une métropole régionale : Miami (2ème
centre bancaire mondial pour les transactions internationales) et tourisme + autre polarisation plus
états-unienne autour d’Atlanta.
- Golfe du Mexique : large accumulation de richesses sur un littoral assez large pour les USA
mais qui se rétrécit pour le Mexique => industries pétrolières (USA + M), Sun Belt + maquiladoras et
zones franches donc dynamisme économique et démographique, tourisme notamment pour le Yucatan.
Zone d’interface entre les pays du Nord et les pays du Sud, proximité unique dans le monde avec la mer
Méditerranée.
 donc un espace qui dot autant s’analyser comme interface Est-Ouest (Am du Nord et reste du
monde) qu’interface Nord-Sud (dans les deux sens du terme) : il apparaît donc important d’analyser les
RELATIONS et les espaces supports de ces relations avec l’extérieur, interface entre l’Am du Nord et
le reste du monde (au moins la partie est), mais aussi les RELATIONS à l’intérieur de cet espace
 espace à trois échelles, nationale, régionale et internationale
PBL : Quel est le rôle de cette façade pour les espaces constitutifs et face au reste du monde ?
 Espace majeur d’échange, est-elle trait d’union ou cœur de la domination états-unienne ?
 En changeant d’échelle, comment cette façade s’organise-t-elle pour favoriser les échanges ?
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 A petite échelle, quel espace constitue cette façade maritime ?
I)
L’UNE DES FAÇADES MARITIMES MAJEURES DU MONDE
 L’une des façades les plus actives au niveau mondial avec une concentration importante de ports et
de plate-forme multimodales qui permettent l’échange et le transfert entre les Etats –Unis et le reste
du monde.
A) Le poids des héritages explique puissance et différenciation
 doc historique
 Cette façade est une construction historique née des différentes phases et origines coloniales =>
mises en valeur différentes. Depuis le XVIème siècle les colons européens (anglais mais aussi français,
néerlandais, allemands et espagnols) débarquent sur cette côte Est. Rapidement, les différences
culturelles s’imposent dans l’organisation spatiale et sociale .
-
puissance : civilisation urbaine et industrielle + extraversion
au Nord Est les puritains anglais établissent une civilisation urbaine et commerçante porteuse de la
Révolution Américaine (libéralisme politique), puis pilier de la Révolution Industrielle car nombreuses
ressources minières dans le Nord Est. De plus des lignes de faille et des cascades en bordure des
Appalaches permettent rapidement d’utiliser et de domestiquer une source d’énergie : la force
hydraulique.
Au XIXème, cette partie de la façade attire de plus en plus de migrants venus de toute l’Europe,
surtout une population laborieuse en quête de liberté (italien, anglais…). Cette population se concentre
dans des villes de plus en plus importantes et qui se tournent de plus en plus vers les échanges
manufacturiers
avec l’Europe : Production industrielle, notamment automobile, donc les villes
développent une activité portuaire de première importance.
Physiquement, le Nord de la façade est facilement mis en valeur : des seuils, soit des passages naturels
faciles dans les Appalaches du Nord, permettent de relier le littoral à toute la région des grands Lacs,
des fleuves aux estuaires larges permettent de pénétrer profondément dans le pays et d’en faciliter la
conquête. Donc la conquête du reste du continent s’est réalisée à partir de cet espace porteur.
 REGION DE SYNAPSES PAR EXCELLENCE : métaphore proposée par un géographe français réputé
(Brunet) désignant tout lieu de communication, d’échange, de transfert : donc synapse régionale (seuil
et fall line, fleuve) mais aussi intercontinentale (port et ville littorale) et intercivilisationnelle :
intégration des migrants pour développer la civilisation de la RI : 35 millions d’Européens entre 1850 et
1920.
 Région à la tête du monde dès le premier quart du XXème siècle. Importance de la 1ère et 2ème
phases de la RI avec le développement de puissantes industries sidérurgiques et automobiles.
-
différenciation : colonisations et utilisation de l’espace
Au Sud, de la Géorgie au Texas, et au Mexique au contraire, la mise en valeur est autre : plus tardive,
les colons, essentiellement espagnols et français (puis britanniques), mettent en place une société
esclavagiste, donc moins urbaine, et surtout ne portant pas les valeurs d’une société libérale capitaliste.
+ climat beaucoup plus aride /tropical et difficile (cyclones) => délaissent le littoral pour les montagnes,
cf Mexico.
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On retrouve aussi dans les haciendas ou les plantations un type de structure « féodale ».
 ligne Mason – Dixon : frontière entre Maryland et Pennsylvanie en 1767 => guerre de sécession en
1861.
B) Une concentration extrême d’infrastructures de transport et d’activités
 doc carte ports
Le dynamisme de la façade consiste en une extraversion radicale de son activité : elle est dotée
d’un ensemble de ports à fort trafic dont 8 ports de conteneurs + 4 des 7 premiers ensembles
aéroportuaires mondiaux => véritables portes d’entrée et de sortie continentales. Au niveau étatsunien : elle comprend 13 des 15 premiers ports états-uniens, 5 des premiers 6 aéroports. Au niveau
mexicain, les ports concentrent la majeure partie de l’activité économique notamment Veracruz et
Tampico
+ rôle renforcé du canal de Panama qui permet de relier les pays de la façade Est-asiatique à la façade
atlantique.
Elle contient aussi l’essentiel des sièges sociaux des grandes FMN états-uniennes ou canadiennes (Coca
Cola à Atlanta, IBM à New-York), les plus grandes places boursières et bancaires : NY, Miami, Chicago,
Toronto.
 carte mutations industrielles
(il n’y a pas de transfert visible d’activités pour les industries de pointe, car elles naissent en même
temps que la littoralisation donc première localisation)
la plupart des activités de haute technologie : cf chap 2 pour les USA mais aussi Ottawa et la vallée du
Kanata, Toronto et Montréal ; des organisations internationales aux USA (FMI et BM à Washington et
ONU à NY).
Il faut aussi penser aux activités de production comme l’agriculture capitalistique de la Floride ou du
Texas, les industries énergétiques du Golfe du Mexique.
Enfin le tourisme de façade très lucratif
 carte tourisme
De plus une grande partie du dispositif de domination de la puissance militaire états-unienne est
encore concentrée sur cette façade : Pentagone (ministère de la défense et EM des armées), bases
militaires importantes en Georgie, Nasa au Texas et en Floride (Cap Canaveral = sur Mars).
Au niveau de la domination culturelle : les plus grandes universités (cf chapitre 2) très ouverte sur
l’extérieur, au Canada, les villes de Toronto et Montréal mais aussi Québec concentrent de grndes
universités de réputation internationale mais aussi la chaîne de TV CNN à Atlanta NY Times à NY.
 doc 5 p. 143 manuel Hatier
C) Des ensembles urbains de dimension internationale polarisent cette façade
concentration de l’économie => concentration des hommes et des activités de commandements au sein
d’un même espace : métropoles
Très fort dynamisme de ces métropoles à nouveau dans le Nord Est et dans de nouvelles métropoles du
Sud et Sud Est.
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 constitution de « ville globale» (Saskia Sassen, 1991 dans Global Cities) ou mondiales cad d’espaces
producteurs de la mondialisation qui centralisent toutes les activités de commandements et
d’innovations à échelle mondiale (elle influe, anticipe, innove, anime le monde culturel, économique…). La
ville globale se définit par son intégration dans l’économie mondiale : capitalisation boursière, savoirfaire, faire-savoir (communication), services rares, état de connexité, cosmopolitisme => seule NY
répond à ce critère, mais élargissement du concept avec « ville mondiale » cad qui ont une place
fondamentale dans la mondialisation, vecteur de la mondialisation => cf groupe du GAwC
Nouvelle hiérarchie urbaine en fonction de leur influence sur l’économie mondiale : caractéristiques de
la ville mondiale
- grand centre financier
- lieu de concentration des sièges sociaux des FMN et organisations internationales et institutions
internationales de synergie du tertiaire supérieur (Rercherche et Développement)
- croissance rapide des services aux entreprises (conseils financiers, management, marketing…)
- poids démographique et culturel
Main Street
Ottawa
Toronto
Québec
Montréal
Boston
NY
Détroit
Chicago
Mégalopolis
Washington DC
Norfolk
Atlanta
Métrolina (villes industrielles)
Triangle texan
Conclusion : Un espace produit par la mondialisation
 Importance historique peu remise en cause, espace fondamentalement ouvert sur l’extérieur, son
essence même consiste à être un espace de contact entre l’Am du Nord et l’extérieur, le reste du
monde, c’est pour cela qu’elle condense ce que les Etats veulent échanger (partie Est) => espace produit
par la mondialisation.
- Une littoralisation croissante des activités
littoralisation des activités (ou maritimisation de l’économie) : dans un contexte global
d’interdépendance croissante des économies engendrées (et créatrices) par la hausse des flux et des
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échanges, l’économie et les activités qui la composent évoluent dans leur localisation : elles se
concentrent désormais sur le littoraux (espace au cœur des échanges) et les régions qui en dépendent.
Spatialement de nouvelles formes géographiques voient le jour : des complexes industrialo-portuaires
(nés dans les années 1960 suite à la Révolution des Transports) continuent de se développer et
polarisent sans cesse de nouvelles activités comme le tourisme, mais aussi la recherche et l’industrie
légère, de pointe.
Révolution des Tranports : à partir des années 1950, la géographie des transports et à terme des
espaces a été complètement bouleversée par des progrès techniques mis au service des communications
(fondamentales dans un monde d’échanges !).
Cette révolution touche plusieurs domaines : elle est d’abord celle du temps par la vitesse accrue des
échanges (mise au point du réacteur, du TGV, des car-ferries pour le transport maritime) =>
désenclavement du monde.
Elle touche ensuite les capacités de transport qui se sont démultipliées dans les années 1960 : cf
supertankers pour le commerce pétrolier (tellement énormes que ne peuvent passer le canal de Suez)
Elle touche enfin le coût du transport : basée sur la consommation d’une énergie de base : pétrole,
pendant longtemps énergie peu chère donc à la base des échanges maritimes (qui représentent 75% du
commerce mondial de marchandises) et aériens (pour les produits fragiles ou qui périssent rapidement
(les fleurs par exemple) : aujourd’hui remise en cause avec l’augmentation du prix du pétrole. Aussi
spécialisation des navires permettent de gagner du temps et donc de l’argent (car la place dans un port
vaut très cher).
Enfin dernière révolution, à partir des années 1980, est l’apparition du transport combiné ou intermodal
permise par la standardisation des charges sur les différents modes de transports : conteneurisation
(caisse métallique qui s’adapte sur la remorque d’un camion => aujourd’hui de plus en plus de produits
sont transportés sous forme de conteneurs même sur les bateaux. Evolution de la morphologie des
ports : quais spécifiques, portiques, darses, plate-forme multimodales
Les trois Etats de l’ALENA, jouant à échelles différentes le jeu de la mondialisation, connaissent un
renforcement accru de la littoralisation de leur économie le long de la côte atlantique et caraïbe. C’est
pour cela que cette façade littorale a toujours résisté aux crises : dynamiques spatiales avec la
relocalisation d’activités de pointe induite par une logique économique mondiale. Cependant il est
indubitable que la façade atlantique états-unienne polarise le Nord et le Sud de cet espace
supranational par une concentration plus forte d’activités de commandement à échelle mondiale.
De plus, les régions littorales états-uniennes, pour la plupart, sont profondes car elles intègrent des
espaces bien reliés par a) le bassin fluvial du Mississipi
b) la passe des Appalaches du Nord et l’embouchure du Saint-Laurent qui permettent de
considérer toute la région des Grands Lacs comme étant une région littorale
c) le pont intercontinental
- Métropolisation et logique complexe des villes ports : « Mondialisation, villes et territoires »
reprendre AMM de P. Veltz => car économie d’archipel, ville déconnectée de leur territoire mais leur
territoire est le monde).
(cf même après le 11/09, les activités ne sont pas parties de la ville globale : déconcentration dans le
New Jersey et le Connecticut pour les activités strictement financières. Le personnel de haut niveau
est resté à NY (Nord Manhattan ou Wall street. Dans le Sud de Manhattan, les activités financières
ont été remplacées par des petites entrprises de pointe dans le secteur des médias => cf Silicon Alley,
121000 emplois (41ème rue), regroupe les activités fondées sur la coopération entre ingénieurs,
chercheurs, artistes. Pourquoi car secteur hautement spéculatif qui a besoin de la proximité des
services d’expertises juridiques ou comptables.
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Ces villes sont donc fondées sur les activités de commandement mais aussi sur les activités d’échange :
mise en place de villes port très puissantes.
- La concurrence de la façade Ouest
Mais poids de plus en plus important de l’Asie orientale dans la mondialisation (= système monde en géo)
donc l’espace états-unien répond à cette conjoncture et une dynamique de transfert d’activités
s’organisent vers la façade maritime pacifique depuis une vingtaine d’années.
Gun Belt à la base (après 1941) aujourd’hui elle attire de plus en plus d’activités de haute technologie et
constitution de pôles, métropoles et technopoles comme sa voisine. Los Angeles est devant NY en
terme de tonnage (ports) : aujourd’hui façade pacifique dépasse atlantique en % de trafic.
Mais concurrence ??? non complémentarité indispensable vu les dynamiques économiques et politiques
actuelles.
Mais Los Angeles n’arrive pas encore à détrôner NY elle n’a pas encore su bénéficier de l’environnement
d’épanouissement que seul le Nord Est est en mesure de fournir aux activités les plus importantes.
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 A grande échelle, comment fonctionne-t-elle ? Comment la définir ?
II)
UNE FAÇADE NORD-SUD : INTERFACE ENTRE DES SYSTÈMES DIFFÉRENCIÉS ET
INTERRELIES
 système complexe
- polarisé par trois cœurs à la fois différenciés et complémentaires entraînant des flux et
dynamiques
- vitalisé par la dimension transfrontalière de la façade => constitution de régions
transfrontalières dynamiques
A) Le Nord-Est
 doc 4 p. 130 manuel Hatier
1ère région dominante qui a assis sa domination par l’histoire (RI) : Manufacturing Belt qui a connu une
crise dans les années 1960 – 1970 : Rust Belt surtout dans la région des Grands Lacs, les industries
lourdes et les villes ont été très touchées, visibles dans le paysage. Or depuis les années 1990, la région
retrouve une situation de domination écrasante :
• réaménagements des activités portuaires en réponse à l’évolution des transports :
conteneurisation et glissement vers le littoral (sauf pour le Canada)
• technopoles : industrie de la 4ème phase de la RI : haute technologie et de pointe et
tertiaire supérieur avec les universités.
1°) La Mégalopolis : centre du système-Monde
 carte Megalopolis
s’étend réellement de Potsmouth à Washington = 960 kms pour 60 millions d’habitants (16% de la pop
états-unienne) : elle se caractérise par une suite de métropoles de plus de 1 million d’habitants, proches
les unes des autres et reliées entre elles avec une très forte connectivité : animées de manière
incessante par des flux multiples à toutes les échelles. Elle fut la première mégalopole étudiée en 1961
par un géographe français Gottmann et à partir de laquelle les caractères définitionnels furent donnés
aux autres.
 cf carte 1 p. 137 manuel
RAPPEL : Espace extrêmement important car depuis la Révolution Industrielle et la Révolution des
Transports, la mondialisation ne cesse de créer des espaces moteurs au niveau des métropoles
(concentration des activités de commandement et des centres de décisions) et des ports (espaces
fondamentaux pour les échanges, notamment car une grande partie s’établit par le transport maritime),
donc la puissance ne cesse de se concentrer sur ces espaces : or la Megalopolis concentre une dizaine
de villes-ports qui, pour la plupart, ont créé le système économique et géographique global dans lequel
nous vivons (=mondialisation).
 situation d’interface avec l’Europe, 2nde région mondiale
 Mégalopolis est très bien reliée à d’autres régions (hinterland) comme celle des Grands Lacs
(par le canal Erié percé en 1825) et le Canada (Toronto) par le Saint-Laurent.
Ainsi c’est cette région, au tout début de la Mondialisation des échanges au moment de la Révolution
Industrielle, qui prend la tête du monde.
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Elle connaît cependant une grave crise dans les années 1960 – 1970 liée au déclin des activités
industrielles traditionnelles (industrie lourde) et ces métropoles sont lourdement touchées et
sinistrées par celle-ci : friches industrielles, quartiers entiers à l’abandon, chômage important, d’où
découlent insécurité des quartiers centraux du XIXème, taudification… Tout le tissu urbain est touché.
Mais, espace réactif aux dynamiques économiques et aux évolutions mondiales majeures : il s’agit
donc d’un espace en pleine restructuration.
 les agglomérations sont en plein renouveau
En premier lieu les ports qui attirèrent l’activité la plus importante des échanges :
le transport de conteneurs (gagné encore du temps et de la vitesse en
standardisant le contenant des marchandises. Pour les navires, naissance de
rouliers qui permettent le transbordement des marchandises d’un mode de
transport à un autre très rapidement, ils peuvent transporter jusqu’à 22 rangs de
conteneurs. Or ces navires, au cœur des échanges, ne s’arrêtent plus que dans les
ports permettant le déchargement et la redistribution de ces conteneurs :
hiérarchisation forte des ports). Les ports de la Mégalopolis ont largement investi
dans des infrastructures lourdes pour accueillir ce type de transport (portiques,
quais de conteneurs, nœud multimodal) et ils ont réussi à se maintenir à la tête
des échanges de marchandises.
Renouveau des activités des métropoles : cf chapitre précédent : les activités les
plus puissantes se concentrent dans cette zone (NY numéro 1 mondial pour
l’hébergement des sièges sociaux, 58%de la capitalisation boursière mondiale à
NY, 15 des 20 premières concentration de laboratoires de recherche dans le NE à
proximité des plus grandes universités (3900 labo dont 1578 à NY et 996 à
Boston => émergence de nombreux technopôles), concentration aussi de
l’information avec chaînes de TV internationales, et la presse : New-York Times,
Washington Post)
Donc réhabilitation du tissu urbain :
- a) depuis les années 1960 les métropoles de la Mégalopolis doivent faire
face à un processus d’étalement urbain engendré par leur puissance économique,
culturelle, politique : jusqu’à 100kms des down-town : délocalisation de nombreuses
activités administratives hors des centres, seules les plus importantes restant au
CBD : naissance de l’edge city, pôle secondaire (surtout espace de bureaux)
polarisant les centres de recherche, université et voies de communication + hub :
cf route 128 ou 495 à Boston. Donc les périphéries, souvent plus jeunes que les
centres, sont aussi très dynamiques et de nombreuses relations s’établissent entre
ces pôles secondaires sans plus passer par le CBD.
 carte edge cities
 doc 3 p. 137 manuel Hatier
-b) reconquête des centres qui, face à la crise et la délocalisation des
activités, avaient été abandonnés et étaient devenus le lieu privilégié des
populations immigrantes. Importance de la violence. Depuis le milieu des
années 1980 : politique active de rénovation et réhabilitation de ces
centres : phénomène de gentryfication (réappropriation par les classes
aisées de ces quartiers). Cette politique très médiatisée se voit dans les
villes de la Mégalopolis par les opérations de front d’eau (Battery Park à NY
où se trouvait le World Trade Center )ou de réhabilitation des anciens quais
en quartier résidentiel.
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 Mégalopolis est bien au cœur de la mondialisation, notamment avec NY, ville mondiale par excellence
(1ère métropole décisionnelle du monde, 1ère place financière, rayonnement culturel mondial par les
grands lieux de la culture comme les musées et les galeries, mais aussi les maisons d’édition et les
journaux : elle contrôle la culture et la communication ). Son rôle mondial est à lier avec son fort
cosmopolitisme, du peuple ou des élites, très ouverte à l’immigration et à l’innovation.
Avec les autres métropoles comme Boston (place financière et high-Tech) ou Washington (politique),
Philadelphie (pôle chimique et pharmaceutique à échelle mondiale) => connexion très forte entre elles et
mise en place d’une ECONOMIE D’ARCHIPEL et participe de l’élaboration de L’ARCHIPEL METROPOLITAIN
MONDIAL (cf définition dans chapitre précédent)
2°) La façade canadienne
- plus intérieure que la Mégalopolis afin de renforcer ses liens avec les USA => le cœur est donc autour
de la région des Grands Lacs, d’où la primauté acquise par Toronto sur Montréal.
Tout un chapelet de villes, la main Street concentre les activités de commandement au niveau national
et international, imp. de la population migrante => cosmopolitisme / reste du pays.
- cependant moins active que la Mégalopolis, la façade canadienne est dans la dépendance de son voisin
et représente un bassin de main-d’œuvre et d’énergie + foyer de consommation.
B) Les régions motrices du Sud : tourisme et nouvelles aménités
Organisées autour de grands foyers urbains au renouveau industriel et tertiaire : législation ultralibérales pour attirer les entreprises, main-d’œuvre peu qualifiée, héliotropisme pour attirer les
populations retraités fortunées /cadres + activités touristiques de renommée mondiale.
1°) La Floride pour le tourisme + Miami comme capitale internationale
 doc 11 p. 132 manuel Hatier
La Floride est un pôle majeur du tourisme balnéaire. (elle accueille plus de 35 millions de touristes par
an !) Malgré une situation originelle peu favorable (moustique, cyclone, marécages), cette région n’a
cessé de se développer depuis un siècle, conséquemment au développement du tourisme élitiste
balnéaire (premier XXème siècle), puis du tourisme de masse dans les années 1950 puis du tourisme
international dans les années 1970 => littoral lourdement anthropisé, urbanisation linéaire avec
d’importants complexes hôteliers de luxe en front de mer, marinas et ports de plaisance, multiplication
des infrastructures de transport, surtout autoroutières mais aussi de plus en plus aéroportuaires.
Tourisme lucratif avec les croisières et les parcs de loisirs : deux zones symboles : Miami pour les
croisières et Orlando pour les parcs de loisirs.
Interface privilégié avec les Caraïbes et l’Amérique latine, notamment par Miami réel espace moteur de
« la Méditérannée américaine ».
De plus, l’héliotropisme attire de nombreux cadres supérieurs : multiplication de technopôles liés aux
high-Tech + Cap Canaveral
2°) Le Sud des Etats-Unis entre le Vieux Sud et la Sun Belt
Le Vieux Sud doit son intégration à la façade par sa proximité avec la Mégalopolis : transfert de
nombreuses activités d’assemblage dépendantes d’activités présentes dans la Mégalopolis au niveau
national
Au niveau international :
- nombreux IDE car à la fois main-d’œuvre nombreuse et peu syndiquée et
proximité avec le cœur décisionnel et un important marché de consommation donc les entreprises
étrangères privilégient cet espace pour leur délocalisation.
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- reconversion de la Cotton Belt en cœur des OGM donc intégration
stratégique de cette zone au niveau mondial + Poultry Belt
 paradoxalement, le littoral de cette zone n’est pas très développée, le cœur en est MÉTROLI NA
(axe urbain et industriel en pleine croissance entre Atlanta et Norfolk), mais elle est très bien reliée
avec le reste du monde par les voies de communication vers la Mégalopolis ou vers le Sud
La Sun Belt attire les activités tertiaires supérieures et les industries de pointe qui sont détachées
d’une localisation précise (proximité des sources d’énergie par exemple) : importance de l’informatique
et de l’aérospatiale dans la région de Houston – Dallas. En effet, projet politique d’implanter le
programme spatial de la NASA près de Houston (depuis 1962).
Houston = ville symbole de la Sun Belt, importante croissante démographique et économique : ville
tertiaire de haute technologie (notamment car siège de Compaq et siège de l’énorme Texas Medical
Center : industrie biotechnologique) => 3ème hub de l’Amérique du Nord.
C) Le Golfe du Mexique : pétrole et frontières
Région basée sur le pétrole (USA + M) donc échanges mondiaux et développement de la Mexamérique :
espace du Texas à la Californie correspondant à une forte proportion de population hispanique et
imprégnation culturelle latino-états-unienne. Cette région économique est née de la libéralisation des
échanges afin de délocaliser les activités de fabrication dans les espaces productifs où la main-d’œuvre
est moins chère : maquiladoras + activités pétrolières  une zone importante d’échanges de
marchandises, de capitaux et d’hommes.
Le Texas doit sa prospérité à ses gisements d’hydrocarbures off-shore ainsi qu’à sa position
d’interface entre le Golfe du Mexique et un hinterland profond bien desservi par le Mississipi :
importation des hydrocarbures dont les Etats-Unis manquent. Donc développement de complexes
pétrochimiques importants qui raffinent le pétrole sur place et transfert d’activités industrielles à
partir du NE.
En outre, les quelques grands ports du delta du Mississipi (Nouvelle-Orléans ou Bâton-Rouge )
permettent d’exporter la production agroalimentaire des grandes plaines (surtout soja, mais aussi une
majorité du maïs et du blé).
 tous ces ports sont reliés à ceux du Texas et de la Floride donc réelle façade maritime et grande
connexité.
Il en est de même pour le Mexique => depuis le début du XX, l’exploitation du pétrole majoritairement
exporté vers les USA a transformé durablement le littoral => dev d’un chapelet de ports mais monoexportateurs.
Explosion des échanges depuis l’ouverture des frontières avec l’ALENA => transformation spatiale avec
twin cities et la création de régions transfrontalières => création d’une zone extrêmement dynamique,
soumise à des flux humains, de marchandises et de capitaux intensifs..
 cas unique de double discontinuité : au Sud une main-d’œuvre abondante en quête d’emploi et de
salaire et au Nord le plus important marché mondial mais qui cherche à baisser ses coûts de production
 dev des maquiladoras + zones franches avec enrichissement de la population.
zone de forte croissance démographique et économique basée sur une interface entre deux niveaux
de vie fortement différenciés (donc la mondialisation fondée sur les échanges a besoin des inégalités
économiques) + héliotropisme.
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CONCLUSION : Un espace de flux : l’intégration par l’échange
 un espace primordial de flux transocéaniques
 mais surtout transfrontaliers et transrégionaux
Mais cette première place dans les échanges mondiaux n’est pas orchestrés par la seule Mégalopolis. En
effet il faut adopter une vision régionale et comprendre que ce dynamisme et cette puissance se réalise
sur les relations intenses entre des régions aux spécialisations bien différenciées.
Ainsi des transferts d’activités inhérents à ces spécialisations et à l’évolution économique mondiale (cf
du NE vers le Vieux Sud ou du NE vers la Sun Belt…) redynamisent sans cesse cette façade,
engendrant des flux de populations, portés par un réseau méridien (nord-sud) d’infrastructures de
transport très développé : ainsi le cabotage (navigation méridienne longeant les côtes) représente 55%
du port de NY et 75% de celui de la Nouvelle-Orléans.
 Donc intégration de cette façade ouverte sur le monde par l’accroissement des échanges méridiens
mais attention il ne s’agit pas d’une intégration homogène, égale. Au contraire elle s’appuie sur les
différences et donc les inégalités spatiales, sociales, économiques. Elle se réalise au profit de certains
espaces plus que d’autres. On peut donc parler d’un processus de satellisation des régions comme le
Vieux Sud ou le Texas par la Mégalopolis, cœur de la puissance états-unienne et de la mondialisation.
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