Legal and ethical framework for astronauts in space sojourns
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Legal and ethical framework for astronauts in space sojourns Juan Manuel de Faramiñán Gilbert Université de Jaen La vie dans l’espace extra-atmosphérique: l’expérience des astronautes : Aspects juridiques91 Envoyés de l’humanité Aussitôt après l’entrée en vigueur du Traité de l’espace de 196792, fut adopté l’Accord sur le sauvetage des astronautes, le retour des astronautes et la restitution des objets lancés dans l’espace extra-atmosphérique93, dans lequel, les Etats signataires, animés par un “sentiment d’humanité”, complétèrent la définition de l’article V du Traité de l’Espace, où il est précisé que les Etats membres considèrent les astronautes comme “envoyés de l’humanité dans l’espace extraatmosphérique”. Déjà dans cet article, sont ébauchés les principaux critères qui affectent le comportement des astronautes dans l’espace, pas seulement vis-à-vis d’eux-mêmes, mais aussi entre eux. Au cours des dernières années, les vols pilotés et avec équipage sont allés en augmentant en nombre, et la figure de l’astronaute aujourd’hui ne représente pas un cas isolé, imbu d’un certain romantisme, mais réfère à un ensemble de professionnels qui travaillent dans l’espace extraatmosphérique; par ailleurs, étant donné les caractéristiques de leur fonction, ils développent leurs activités dans des domaines non encore expérimentés, et sans aucun doute sujets à risques. Ceci fut l’un des motifs qui menèrent les Etats intéressés à élaborer et à approuver l’Accord sur le sauvetage, le renvoi des astronautes et la restitution des objets spatiaux, qui permet à l’Etat d’immatriculation et à l’Etat récepteur de l’astronaute ou de l’objet spatial ou de ses parties intégrantes d’agir avec rapidité et dans un contexte consensuel. Avec l’apparition de la Station spatiale internationale (ISS)94 dans le scénario des activités de l’espace extra-atmosphérique et son influence dans le Droit de l’espace, la figure de l’équipage de Mes remerciements à Mme. Rocio Caparrós del Moral pour son aide dans l’élaboration de cet document. Traité sur les principes régissant les activités des États en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extraatmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes. 93 Accord sur le sauvetage des astronautes, le retour des astronautes et la restitution des objets lancés dans l’espace extraatmosphérique, adopté par la Résolution 2345 (XXII) de l’Assemblée Générale des Nations Unies et qui est entré en vigueur le 3 décembre 1968. 94 Vid. Faramiñán Gilbert, J,M. de: "Concept et qualification juridique de la Station spatiale", en AAVV: Proceedings of the Third ECSL Colloquium -International Organisations and Space Law-, 6 - 7 de mai, Perugia (Italia), organisé par ESA/ECSL, Universidad de Perugia, e Italian National Research Council, ed. ESA Publications Division, 1999, pp. 91 92 Legal and ethical framework for astronauts in space sojourns la Station prend une importance spéciale, étant donné que cela réfère à une Station Spatiale habitée de manière permanente. Par conséquent aussi, la figure de l’astronaute (en tant qu’il fait partie de l’équipage) représente un des meilleurs exemples de la vie dans l’espace extraatmosphérique. Ces astronautes ont été minutieusement préparés pour pouvoir rester dans l’espace, en état de microgravité, durant de longues périodes de temps. Il faut prendre en compte que cela a des conséquences psychologiques et physiques importantes, que ce soit en raison du cadre réduit dans lequel ils vivent et travaillent, mais aussi en raison du contact permanent avec les mêmes personnes dans un espace délimité et limité, ainsi qu’à cause des conséquences qu’implique sur l’organisme la microgravité, particulièrement sur la masse musculaire. Tout cela fait que la vie dans la Station est particulièrement difficile et que la convivialité entre les astronautes durant approximativement six mois n’est pas facile. C’est ce qui a conduit à considérer comme nécessaire l’élaboration de méthodes de formation et de préparation, et d’un Code de conduite pour l’équipage de la Station spatiale internationale. Un code de conduite pour l’équipage de la station spatiale internationale L’article 11 de l’Accord intergouvernemental95 signé entre les gouvernements du Canada, des États membres de l’Agence spatiale européenne (ESA), du Japon, de la Fédération Ruse et des États-Unis d’Amérique comme parties de la Station spatiale internationale, concerne l’équipage96. En effet, dans, l’article 11 des Mémorandums d’accord (MOU) conclus entre l’Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace (NASA) d’une part, et l’Agence spatiale canadienne (ASC), l’Agence spatiale européenne (ESA)97, le gouvernement du Japon (GJ) et l’Agence spatiale russe (RKA) d’autre part, fut institué le fait ,que chaque Etat membre aura le droit d’adapter à la juste proportion le personnel qualifié pour remplir sur une base équitable, leurs fonctions comme membres de la Station spatiale internationale et prévoit l’établissement par les partenaires d’un Code de conduite pour l’équipage (CCOC). Ce Code de conduite relatif à la Station spatiale a été élaboré par les États associés et approuvé par la Commission Multilatérale de Coordination (MCB). Ainsi, non seulement, chaque partie devra avoir approuvé le Code de conduite avant de fournir l’équipage qui lui correspond, mais de plus, chaque Etat signataire devra s’assurer que les membres de l’équipage observeront les règles de ce Code de conduite. 317-236 y Faramiñán Gilbert, J.M. de: "Problemas jurídicos relacionados con la Estación Espacial habitada", Cursos de Derecho Internacional y Relaciones Internacionales de Vitoria-Gasteiz, 2000, págs. 51 y ss. 95 Farand, A.: “La station spatiale et son régime juridique”, Document 31, McGill Annals of Air and Space Law, vol. XV, 1990, pág. 228; Annals of Air and Space Law, 1993. 96 Vid.Catalano Sgrosso, Legal status, Rights and Obligations of the crew in Space, in Journal of Space Law 1998, vol. 26, n.2, p. 16 .Catalano Sgrosso, Legal status of the crew in the International Space Station, in Proc. of the 42nd Colloquium on the Law of Outer Space,Amsterdam 1999, Catalano Sgrosso, Application of the rules of the Code of Conduct to thefirt Crews on board the International Space Station, in Proc, of the 45thColloquium on the Law of Outer Space, Houston 2002, p.77. 97 Vid. Memorando d’accord entre l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace (ASA) relatif à la coopération en matière de conception, développement, exploitation y utilisation de la Station Spatiale Civile habitée en permanence, juin 1997. Legal and ethical framework for astronauts in space sojourns Le présent Code de conduite succède au Code de conduite intérimaire NASA-RKA (conformément à l’article 11.2 du MOU) établi entre les deux Agences spatiales afin de couvrir la période d’assemblage initiale, préalable aux opérations de vol proposées à d’autres partenaires. Dans le Code de conduite, la chaîne de commandement en orbite a été établie afin de définir clairement les rapports entre les responsables au sol et en orbite, les règles applicables aux activités et travaux entrepris dans l’espace et le cas échéant au sol, les responsabilités en matière d’éléments et d’équipements, et afin d’établir un cadre de réglementation disciplinaire, et de faire respecter les procédures de sécurité matérielle et la protection de l’information. Enfin, il s’agit d’investir, au nom de tous les partenaires, le Commandant de l’ISS, de l’autorité et de la responsabilité voulues pour faire respecter les procédures de sauvetage de l’équipage applicables à la Station spatiale internationale. Tous les membres de l’équipage doivent connaître ces obligations dérivées de l’Accord intergouvernemental, du Mémorandum d’accord, et bien sûr, du Code de conduite. Les membres d’équipage doivent également se conformer aux règles de l’organisme accueillant leur entraînement, ainsi qu’aux règles et obligations définies par le Comité multilatéral « Activités de l’équipage » (MCOP), par la Commission multilatérale « Médecine spatiale » (MSMB) et par le Groupe d’experts multilatéral « Opérations médicales » (MMOP). Il faut dire que les membres de l’équipage doivent se conformer aux ordres du Commandant de l’ISS, ainsi qu’à toutes les règles de vol, au programme de la Station, aux directives opérationnelles et aux modalités de gestion applicables. Ils doivent observer une conduite qui leur permette de maintenir la cohésion et l’harmonie nécessaires au sein de leur groupe, ainsi qu’un niveau approprié de respect et de confiance mutuelle. Les membres de l’équipage sont obligés de protéger et conserver tout bien auquel ils ont accès dans le cadre des activités conduites à bord de la Station. Ces biens ne peuvent être enlevés ou modifiés que dans le cadre de l’exécution des tâches de l’ISS. De plus, aucun membre ne devra avoir une conduite tendant à, ou donnant le sentiment qu’il tend à, réserver un traitement indûment privilégié à une personne ou à une entité dans l’exécution des activités dans la Station. Il est très curieux de constater la possibilité que prévoit le texte du Code de conduite, et qui permet à tout membre d’emporter et de conserver pour son usage personnel des objets-souvenirs se trouvant à bord de la Station, tels que fanions, écussons, insignes et autres petits objets de faible valeur. Bien que soit toléré le fait d’emporter des objets-souvenirs, ceci ne constitue néanmoins pas un droit, et ces objets sont considérés comme du lest par opposition aux charges utiles ou éléments nécessaires pour la mission, et sont soumis aux limitations de stockage ou à des considérations de sécurité. D’ailleurs, ces objets ne doivent pas être vendus, transmis pour être vendus, utilisés ou transmis à des fins de profit personnel, utilisés ou transmis dans un but commercial quelconque ou pour recueillir des fonds. Par ailleurs, il ne faut pas confondre ces objets avec les effets personnels des membres de l’équipage, comme par exemple leur montre bracelet, et si le fait d’emporter ces effets est autorisé, ceux-ci sont néanmoins soumis aux limites de poids et de volume. Le Commandant de la Station s’attachera à maintenir la cohésion et l’harmonie nécessaires au sein de l’équipage, en adoptant une démarche interactive, participative et conviviale, tenant compte pleinement de la nature internationale et multiculturelle de la Station et de la mission. Le Commandant dirige l’équipage et doit réunir ses différents membres en une seule et même équipe intégrée. Dans la limite de son autorité et des capacités en orbite, lui seul est responsable de la Legal and ethical framework for astronauts in space sojourns mise en œuvre du programme de la mission, de la sécurité des membres de l’équipage, et de la protection des éléments, équipements ou charges utiles de la Station. Malgré tout, le Commandant doit être disposé à prendre toutes les mesures raisonnables et nécessaires afin d’assumer ses responsabilités, sous l’autorité de Directeur du vol qui dirige les opérations de la Terre, et ce, pendant toutes les phases d’activités en orbite. Ceci veut dire que toute question ne relevant pas de l’autorité du Commandant de l’ISS est soumise à celle du Directeur du vol. Malgré cela, le Commandant est la plus haute autorité au sein de l’équipage de la Station en orbite. Il est prévu, en cas de problème, par le Comité multilatéral et avant le vol, un ordre de succession hiérarchique au sein de l’équipage, et les règles de vol précisent le processus de transmission du commandement, ainsi que les rapports entre le Commandant de l’ISS et les autres commandants, dont celui du véhicule de liaison Terre-orbite (ETOV), le commandant du véhicule de sauvetage ou tout autre commandant, et leurs prérogatives respectives par rapport à celles du Commandant de la Station. Malgré le fait que le Directeur du vol dirige la mission, le Commandant de la Station dirige les opérations en orbite sous l’autorité du Directeur du vol et ce, conformément aux Règles de vol, de la manière la plus efficace possible pour la mission. Néanmoins il peut décider, sous sa propre autorité, de modifier les tâches quotidiennes dévolues aux membres de l’équipage lorsque cela s’avère nécessaire pour répondre à certains aléas, afin d’exécuter les tâches urgentes liées à la sécurité de l’équipage et à la protection des éléments, équipements ou charges utiles de la Station, ou destinées à réaliser des opérations en vol critiques. Les membres de l’équipage de la Station spatiale sont soumis aux principes disciplinaires édités et révisés en tant que de besoin par la Commission multilatérale « Activités de l’équipage » (MCOP) et approuvés par la Commission multilatérale de coordination (MCB) qui ont pour objet de maintenir l’ordre au sein de l’équipage. Ces principes disciplinaires sont de nature administrative et visent à résoudre les questions liées aux violations du Code de conduite, et ces principes ne limitent pas le droit d’une Agence coopérante à appliquer les lois, règlements, décisions et procédures appropriées aux membres d’équipage de la Station qui dépendent d’elle, en conformité avec l’IGA et les MOU. Un autre aspect intéressant, c’est la protection des données et en particulier, le fait qu’aucune information personnelle concernant l’un des membres d’équipage, notamment médicale, relative à un entretien familial privé ou tout autre information privée, recueillie de source orale, écrite ou électronique, ne pourra être utilisée ou divulguée par un autre membre d’équipage sans le consentement du membre d’équipage concerné, sauf lorsque cela s’avèrerait nécessaire à la sécurité immédiate des membres d’équipage ou à la protection des éléments, équipements ou charges utiles de la Station. De plus, il ne sera procédé à aucune recherche sur des sujets humains dont on puisse raisonnablement penser qu’elle risque de menacer leur vie, leur santé, leur intégrité physique ou leur sécurité. Dans le cas des sujets volontaires, spécialement quand il s’agit d’un membre d’équipage, aucune procédure de recherche comme sujet humain ne pourra être entreprise sans l’approbation écrite de la Commission d’examen multilatérale pour la recherche sur l’homme (HRMRB) et le plein consentement écrit et informé du sujet humain. Legal and ethical framework for astronauts in space sojourns On peut donc dire que ce Code de conduite est destiné à régler la vie et les travaux en orbite sous l’autorité du Commandant de la Station spatiale internationale, lequel s’attachera à maintenir la cohésion et l’harmonie nécessaires avec l’aide de tous les États associés.98 Le cas spécial de l’ESA: la création d’un corps européen d’astronautes Il vaut la peine de faire une brève référence au cas particulier de L’Agence Spatiale Européenne (ESA). L’ESA présente la caractéristique spéciale de regrouper divers Etats européens qui se sont engagés dans le développement et l’exploitation de l’ISS, et les astronautes dépendant de l’ESA sont sélectionnés parmi les pays européens participants. Il en a résulté notamment la création d’un Corps européen d’astronautes pour l’utilisation de l’ISS, ainsi que pour de futurs programmes spatiaux habités. Il faut prendre en compte qu’à mesure qu’avance la construction de l’ISS, l’ESA devra désigner les astronautes qui devront se préparer aux exigences de l’IGA, non seulement pour ce qui concerne la Station mais aussi pour toutes les missions correspondantes à des vols additionnels à bord de transports ou de systèmes de transport spatial, qu’ils soient russes ou nord-américains, dans le cadre des accords existants. Dans ce sens, la politique de l’Agence ne se limite pas seulement à assigner des missions aux astronautes dépendant de ses services, mais par dessus tout, à élaborer une politique qui lui permet de définir et d’atteindre des objectifs en conformité avec le Programme européen sur les vols spatiaux habités. Le Conseil de l’Agence a approuvé les lignes générales relatives au comportement des astronautes européens99, dans lesquelles on prend spécialement en compte non seulement l’accroissement du rôle et des responsabilités de l’Agence en matière de vols spatiaux en équipage, mais aussi les compétences propres et les moyens apportés par les Etats membres, en particulier les Etats qui ont une longue expérience. A l’intérieur de ce type d’activités, il paraît logique qu’existent une série d’aspects qui doivent être pris en compte, comme la capacité d’adaptation, l’efficacité, et la gestion permettant aux astronautes de mener à bien les vols spatiaux habités, que ce soit dans leur plan de formation ou dans les activités propres d’une mission, sans oublier les travaux techniques et scientifiques postérieurs aux vols. Les astronautes ont pour l’Agence la fonction d’ambassadeurs, et, qui plus est, ils sont, d’un point de vue global, représentants de l’Humanité. De ce fait, ils ont une fonction importante face aux médias et leur activité sur terre est liée, dans l’opinion publique, à l’image que l’on donne des activités spatiales. C’est ce qu’au sein de la Commission Mondiale d’éthique des connaissances 98 Est conseillé Lafferranderie, G.: « Les accords relatifs à la station spatiale international. Analyse et commentaraire », Revue Générale de Droit International Public. Avril-juin 1989, nº2, p. 363; qu’une infraction à la discipline du Code de Conduite ne devra pas être interprété comme un “crime dans le sens de l’article 22 de l’IGA” (...) y ajoute que, “dans le cas de l’ESA, ce Code de Conduite devra être approuvé par tous les représentants des Etats participants au programme Columbus”. Voir aussi les commentaires sur “les vols spatiaux habités” de Gutiérrez Espada, C.: “Les grands défis du droit de l’espace extraterrestre (profitant du lancement du ‘minisat 01’)” dans l’Anuario de Derecho Internacional, XIII, Navarra 1997, p. 194 sqq.; et sa récente publication “La crisis del derecho del espacio, un desafío para el derecho internacional del nuevo siglo”, dans l’Anuario de Derecho Internacional, XV, Navarra 1999, p. 235 sqq. 99 Vid. Résolution du Conseil ESA/C/LXXXVII/Rés.1(final) du 28 juin 1989 associée à la Résolution sur la politique relative aux astronautes européens du 24 mai 1989, où on détermine les rôles spécifiques de l’Agence et des Etats membres (on se réfère ici à la définition du statut juridique), mais également au choix, à la formation et à l’emploi dans les missions en relation avec les vols des astronautes européens. Pour la création d’un Corps d’astronautes européens, on a pris comme base juridique la Résolution du Conseil ESA/CXXXIV/Rés.2 (final) de 25 de marzo de 1998. Legal and ethical framework for astronauts in space sojourns scientifiques et des technologies (COMEST)100 de l’UNESCO, le professeur Alain Pompidou a appelé "space as a perception". Dans cette dimension, l’information au public représente un des piliers de la "culture of space" et les astronautes représentent les "pioneers of the space conquest"101. Pour le grand public, les astronautes sont l’image humaine de l’espace et, de ce fait, ils représentent un capital indiscutable au moment de faire connaître les activités qui réussissent dans le domaine des vols spatiaux habités. Quand fut créé le Corps unique d’astronautes européens102, ceci se fit avec l’idée d’absorber les corps nationaux d’astronautes existants, afin d’atteindre un nombre total d’approximativement 16 astronautes européens. En ce sens, il faut prendre en compte une série d’objectifs103 : a) établir les principes qui conduisent à maintenir et développer les capacités européennes permettant de mener à bien les missions spatiales avec équipage dans le domaine de l’exploration spatiale, b) définir les principes applicables aux activités des astronautes en matière industrielle et commerciale, c) déterminer les bases qui permettent d’atteindre un niveau d’excellence européen avec l’objectif de favoriser la coopération bilatérale avec les autres associés, d) définir un modèle européen cohérent qui apporte un équilibre adéquat entre les activités de l’ESA et les activités nationales des pays membres, e) déterminer les principes généraux du rôle des astronautes européens qui permettent de leur donner le nom d’"ambassadeurs de l’Europe dans l’espace", et f) définir les principes qui permettent de mettre en œuvre cette politique en établissant des lignes directrices précises qui prendront en compte l’utilisation optimale des ressources. Il faut tenir compte du fait que le MOU NASA/ESA relatif à l’ISS prévoit une occasion de vol pour un astronaute européen durant le montage et l’essai de fonctionnement du laboratoire Columbus (qui aurait du être lancé par la navette spatiale américaine en octobre 2004)104. En outre, l’ESA a signé un accord cadre avec l’Agence Spatiale Russe (RKA) lié aux vols taxis Soyuz105 et aux vols de relève de l’équipage de l’ISS pendant la période 2001-2006 qui ouvre 100 Vid. Report, of the Sub-Commission on "The Ethics of Outer Space" of the World Commission on the Ethics of Scientific Knowledge and Technology (COMEST). UNESCO. July 2000. 101 Ibid., pag. 22 :"The substantial increase in the number of astronauts, even if it tends to make their role increasingly routine, must nevertheless cause them to be regarded as pioneers of the space conquest, especially as they take exceptional risks because of the hostility of outer space to human life". 102 Vid. A Case for Humans in Space. The European Astronauts. European Space Agency, ESA, BR-173, ESA Publications Division. October 2001. Charta of the European Astronaut Corps. Our Vision: Shaping and Sharing Human Space Exploration through Unity in Diversity. Our Mission: We Shape Space by bringing our European values to the preparation, support and operation of space flights that advance peaceful human exploration. We Share Space with the people of Europe by communicating our vision, goals, experiences and the results of our missions. Our Values: Sapientia: We believe that Human Space Exploration is a wise choise by and for humankind. Sapientia reflects out commitment foursome our goals for the advancement of humanity. Populus: We put people first, in two ways: first, the purpose of our missions it to contribute to a better future for people on Earth. Second, Populus serves as a reflection of our respect for the people with whom we work: that we value their opinions, praise their work and compliment them for their support. Audacia: We acknowledge that Spaceflight is a dangerous endeavour. While accepting the risks inheriting involved in space travel we work to minimize these risks whenever we can. Audacia reminds as that the rewards will be unparalleled if we succeed. Cultura: We continue the exploration started by our ancestors. Conscius of our history and traditions, we expand exploration into space, passing on our cultural heritage to future generations. Exploration: We value exploration as an opportunity to discover, to learn and ultimately to grow. We are convinced that humankind must embrace the challenge of peaceful human space exploration. We the European Astronauts are willing to take the next step. Cologne, this fifteenth day of August twothousandone anno domini. 103 Vid. Résolution ESA/C-M/LXXX/Rés.1 (final) de 10 novembre 1987. 104 En tout cas, en avril 2001 l’astronaute européen Umberto Guidoni á été le premier européen à avoir visité l’ISS à l’occasion de la mission STS-100 de la navette spatiale américaine. 105 La France et l’Italie ont été les premiers Etats à plaider pour les vols-taxi du Soyuz avec comme destination l’ISS et rejoints depuis par la Belgique. En octobre 2001, a eu lieu la seconde visite d’une astronaute européenne à l’ISS, Claudie Haigneré, qui a embarqué sur un vol « taxi » baptisé « Andromède », financé selon un accord franco-russe Legal and ethical framework for astronauts in space sojourns d’autres possibilités de vol aux astronautes de l’ESA. En ce sens, le programme s’est vu affecté d’une série de facteurs exogènes de sorte que, si les choses ne changent pas, on pourra garantir les vols pour le Corps des astronautes européens, selon un rythme de 24 à 25 missions pendant les années 2002 à 2013, ce qui déjà implique une réduction considérable sur ce qui était prévu. Dans ces conditions, chacun des 16 astronautes européens aura une moyenne de un vol et demi sur la période mentionnée. La situation actuelle montre un écart entre le nombre d’astronautes disponibles au seine du Corps des astronautes européens et les occasions de vols auxquels ils peuvent arriver à participer en accord avec les nouveaux plans de la politique de l’ISS concernant les astronautes106. En outre, il faut tenir compte du fait qu’avec ce nouveau système, la gestion des astronautes ne sera plus fondée sur des considérations de nationalité, mais sur leur expérience professionnelle; en ce sens, l’ESA entend faire que tous les astronautes de l’Agence aient les mêmes possibilités à l’intérieur du processus de sélection pour participer aux vols en équipages car elle tiendra compte de leurs performances, qualification et ancienneté107. Ainsi l’Agence prétend assurer au moins un vol à chaque astronaute, sauf à ce qu’il ne souffre de manque de formation ou pour des motifs disciplinaires. De tout cela, on déduit qu’il convient de centrer la question sur les principes qui inspirent la politique de gestion du Corps européen d’astronautes. En effet, ces principes se déduisent du propre Statut du personnel de l’ESA, qui peut s’appliquer comme tel dans son intégralité aux astronautes, afin d’obtenir que la préparation des astronautes européens puisse atteindre un critère d’excellence qui leur assure la meilleure préparation pour effectuer les vols spatiaux, au cours desquels il faudra tenir compte de l’expérience propre des astronautes pour la mettre au service des programmes européens de vols habités. Un astronaute européen devra se considérer du point de vue contractuel comme un membre du personnel de l’ESA. C’est pour cela qu’on applique non seulement le Statut du personnel, mais aussi le Règlement et les Instructions de l’Agence, surtout quand on a en vue le cas des astronautes « en service non opérationnel », dont la rémunération et la durée du contrat se verraient altérés par ce changement de situation. En réalité, ce statut de fonctionnariat n’est pas plus qu’un instrument de gestion au sein de la politique de ressources humaines de l’Agence dans le but de pouvoir ajuster les disponibilités humaines aux possibilités de gestion existantes dans le moment. Dans tous les cas, les modalités entre le Centre National des Etudes Spatiales (CNES) de France, l’Agence Spatiale Russe Rosaviakosmos et la société RSC Energie, et utilisant un transbordeur russe Soyuz, qui pouvait de surcroit être utilisé comme véhicule de secours en cas de situation du risque ou d’accident sur l’ISS. La mission est partie du Baïkonour (Kazakhstan) pour une durée totale de 10 jours et un séjour dans la Station Spatiale du 8 jours, durant lesquels l’astronaute européen a fait une série d’expériences en science de la vie, biologie, mécanque des matériaux et observation de la Terre. C’était le deuxième voyage dans l’espace extra-atmosphérique de cette astronaute, après sa participation en 1996, à bord de la station Mir, à la mission franco-russe Cassiopée. 106 En ce sens, l’ESA a comme politique la reconversion des astronautes dans un corps aux fonctions nouvelles, plutôt que d’imposer des exclusions arbitraires dans le cadre du Corps européen des astronautes, le tout avec l’idée de faire profiter de leur précieuse expérience les programmes spatiaux habités. 107 Au début de 1998, Pedro Duque, membre espagnol du Corps d'astronautes européens, a été nommé membre de l'équipage du vol STS-95 de la Navette Spatiale, dans une mission scientifique conjointe de la NASA, l’ESA et l'Agence japonaise (NASDA). Pedro Duque a volé pour la première fois dans l'espace le 29 octobre 1998 avec la Navette "Discovery", au poste d'Ingénieur de Vol num.3. Ses compagnons étaient: le Commandant Curtis L.Brown, le Pilote Steven W. Lindsey, les Ingénieurs de Vol Stephen K Robinson et Scott Et Parazynski, et les astronautes scientifiques Chiaki Mukai et John H Glenn (le premier astronaute des USA, qui avait 77 ans quand il a entrepris ce son second vol). Du 18 au 28 octobre Duque a pris part la mission "Cervantès". Dans cette mission de dix jours à l’ISS, Duque a occupé le poste d'Ingénieur de Vol du vaisseau Saiús-TMA pour le décollage et le rapprochement (avec le huitième équipage perment) et pour l'atterrissage (avec le septième). Legal and ethical framework for astronauts in space sojourns précises au sein desquelles s’exercera le service catalogué comme « non opérationnel », seront déterminées dans un accord entre l’astronaute affecté et ses supérieurs qui doit donner lieu à la confection d’un contrat spécifique. De cette manière, le Centre européen d’astronautes avec son Corps d’astronautes et le groupe de ses collaborateurs, se convertit en un instrument fondamental de la politique européenne des vols spatiaux habités qui a un grand impact dans l’opinion publique: ceci, avec la possibilité de créer un noyau de formation de haut niveau pour la préparation d’astronautes, et, comme nous l’avons vu, avec l’objectif non seulement de s’occuper de la préparation de missions de vol dans le cadre de la formation et de la gestion, mais aussi d’être opérationnel en matière de commercialisation des activités spatiales.