Arrêt à l`infirmerie - Lycée Jacques Feyder
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Arrêt à l`infirmerie - Lycée Jacques Feyder
P. 3 La vie d’un lycée à Épinay-sur-Seine N°9/ Octobre 2008 Premier bilan de la classe prépa P. 6/7 Nouveautés pédagogiques P. 8 > Le bureau de Christine Delaunoy, l’infirmière , est aussi un lieu où les élèves viennent se confier. Arrêt à l’infirmerie Les études réussies passent aussi par l’hygiène de vie : manger équilibré, avoir une activité physique, dormir suffisamment… Christine Delaunoy, infirmière du lycée, prodigue quelques conseils essentiels en ce premier round de l’année scolaire. P. 4/5 Le Japonais, de dures études // Bacheliers comme jamais ! > Jean-François Bourdon, proviseur S oixante-quinze pour cent de réussite au bac, avec des scores jamais vus depuis 10 ans, 76% en Sciences et Technologie de la Gestion série Mercatique, 81% de réussite en série Littéraire et STG série Ressources Humaines, 87% en Sciences et Technologie Sanitaires et Sociales ! Et ces moyennes dissimulent des résultats records : 87% en Terminale ES2, 95% en Terminale S2 ! Chacun sait qu’avoir de bons pourcentages de réussite au bac est aisé. Il suffit de limiter les passages en classe de Première aux élèves dont la réussite est quasi certaine dans deux ans. Telle est la pratique des établissement privés. C’est pourquoi, au-delà des seuls pourcentages, il faut regarder les chiffres en valeur absolue : 218 bacheliers en 2007 au lycée, 253 en 2008. À Feyder, ils sont cette année véritablement plus nombreux. Quant au niveau des résultats, il est également en hausse: 42 mentions l’année dernière, 61 cette année, 42 mentions Assez bien, 17 mentions Bien et 2 Très bien. Ces chiffres sont la fierté légitime de tous les personnels à commencer par les professeurs ; c’est aussi la réussite de tous nos partenaires qui œuvrent à nos côtés. Les priorités des parents AGENDA > Saïd Chaouri et Béatrice Veylon, proviseurs adjoints. Du nouveau à la tête du lycée En cette rentrée, deux nouveaux proviseurs adjoints, Béatrice Veylon, 54 ans, et Saïd Chaouri, 40 ans, sont venus rejoindre le lycée Feyder, après le départ de Sylvie Gaillard et de Philippe Alchourroun vers d’autres établissements. Comme c’est leur première affectation dans un lycée, la rentrée a constitué pour les deux nouveaux un véritable baptême du feu. Tous deux connaissent très bien le département. Béatrice Veylon, auparavant informaticienne (elle a même créé son entreprise de conseil en informatique), a commencé à enseigner la technologie au Collège Pablo Picasso de Montfermeil : « Après mon concours, j’avais eu des propositions de postes à Paris, mais j’ai décidé de rester en Seine-Saint-Denis. Et à Montfermeil, j’avais lancé pas mal de projets pédagogiques avec les collègues », explique-t-elle. Par la suite, Béatrice Veylon est devenue la conseillère chargée des technologies de l’information et de la communication auprès de l’inspecteur d’Académie de Seine-Saint-Denis. De son côté, Saïd Chaouri a été une dizaine d’années Directeur adjoint du Service jeunesse de la ville du Blanc-Mesnil. Il a également été, pendant deux ans, professeur des écoles à Paris. Et il se réjouit d’arriver à Feyder : « Le début de l’année a été passionnant, car l’équipe pédagogique est très dynamique dans ce lycée », confie-t-il. DU LUNDI 24 NOVEMBRE AU MARDI 2 DÉCEMBRE Conseils des classes de secondes DU MERCREDI 3 DÉCEMBRE AU VENDREDI 5 DÉCEMBRE Conseils des classes de premières et terminales SAMEDI 6 DÉCEMBRE Réunions parents/professeurs pour les classes de secondes SAMEDI 13 DÉCEMBRE Réunions parents/professeurs pour les classes de premières et terminales DU SAMEDI 20 DÉCEMBRE 2008 AU DIMANCHE 4 JANVIER 2009 Vacances de Noël LUNDI 26 ET MARDI 27 JANVIER Forum post-bac organisé par Plaine Commune La fédération des parents d’élèves FCPE cherche des bonnes volontés pour s’impliquer dans la vie du lycée. « Nous avons besoin de parents pour assister à chaque conseil de classes, au conseil d’administration, aux conseils de discipline, aux commissions solidarité… », explique Nadège Gharbi, présidente de l’association. Côtés priorités, la cantine est citée comme une urgence : les temps d’attente pour déjeuner sont trop longs et occasionnent des retards en cours. Plus globalement, Nadège Gharbi estime que le lycée, conçu au départ pour 700 élèves et en accueillant le double, aurait besoin de travaux lourds. Les parents comptent saisir la Région pour faire avancer ce dossier. Pour joindre la FCPE, il faut écrire au lycée (FCPE du lycée Feyder, 10 rue Henri-Wallon 93806 Epinay-surSeine). 350 élèves à l’honneur Atelier « philo-cité », c’est parti ! Depuis le 8 octobre, Abderramane Yosri, assistant d’éducation au lycée propose à tous les élèves de Feyder des ateliers de philosophie chaque mercredi de 16h à 17h30 en salle 5B. Ancien étudiant de philosophie à la Sorbonne, Abderramane a l’ambition de « retrouver le sens ancien de la philosophie, non pas écrire chacun dans son coin, mais échanger ensemble, discuter, confronter des argumentations par rapport à une question donnée, afin que les participants pensent par eux-mêmes ». Après les cinq premières séances consacrées à des précisions méthodologiques, des débats seront organisés entre les participants : « À chaque début de séance, je proposerai trois à quatre questions, et c’est eux qui décideront de réfléchir sur l’une ou l’autre. Et à l’approche des révisions du bac, je me rapprocherai des questions abordées en cours », explique-t-il. Parmi les thèmes de l’année dernière : qu’est-ce selon vous que le respect ? Toute vérité est-elle bonne à dire ? Faut-il se fier aux apparences ? Comment définir la liberté ? Croire, est-ce savoir ? Bref, à Feyder, cette année encore, ça risque de réfléchir dur ! // Page 2 Prépa, par ici la sortie ! PREMIER BILAN. Depuis deux ans, le lycée Feyder a mis en place une classe préparatoire scientifique en partenariat avec Sup Galilée et l’école d’ingénieur Supméca. Les premiers élèves ont franchi le cap avec succès. Témoignages. Ç a y est, après deux années de dur labeur, la première promotion de la « prépa » scientifique de Feyder est arrivée à bon port au mois de juin dernier. Ils étaient onze premiers élèves à tenter l’aventure. Finalement, avec un certain succès (voir encadré). Au départ, l’idée était de permettre aux élèves de Feyder, et d’autres lycées de Seine-Saint-Denis, d’oser les concours aux grandes écoles. Et pour donner un maximum de chances aux étudiants inscrits dans la classe préparatoire aux études supérieures (CPES) version Feyder, le lycée a signé depuis deux ans un partenariat avec Sup Galilée de l’Université Paris 13-Villetaneuse, et de Supméca, l’institut supérieur de mécanique de Paris, situé à Saint-Ouen. Ce partenariat se traduit concrètement par des cours donnés dans ces deux établissements du supérieur lors du trimestre d’intégration de seconde année, et la mise en place d’un système de tutorat avec des élèves ingénieurs. Et puis, avec ce dispositif, les élèves qui le désirent peuvent déposer un dossier d’admission dans ces deux établissements sans passer par un concours. En prépa, tout était bien structuré > 600 personnes et les caméras de la télé. Le 20 septembre, le lycée a organisé, comme chaque année, la cérémonie de remise des prix. Parents, élèves, professeurs, personnalités, tous étaient réunis pour féliciter les élèves les plus méritants. Même TF1 est venu rendre compte de l’événement ! Année après année, le succès d’une telle cérémonie ne se dément pas : ce samedi matin-là, plus de 600 personnes avaient fait le déplacement, et la salle était pleine à craquer. Parmi les élèves récompensés, il y avait les bacheliers avec deux mentions Très Bien, 17 mentions Bien, 42 mentions Assez Bien ; les quatre élèves qui ont réussi le concours d’entrée de Science Po Paris ; mais Feyder tenait également à montrer en exemple les élèves tout simplement « méritants » dans chacune des classes : pas forcément les meilleurs donc, mais ceux qui ont accompli le plus de progrès durant l’année, les jeunes ayant effectué un parcours remarquable, ou pris activement part à la vie du lycée. > • LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE C’est le cas de Madjid Benyahia, qui a finalement été accepté à Supméca, après deux années passées en « prépa » à Feyder. « J’ai fait toute ma scolarité à Feyder. J’avais des notes autour de 15. À l’époque, je ne connaissais pas du tout les différentes possibilités en études supérieures. C’est mes profs qui m’ont alors conseillé d’entrer dans cette classe préparatoire. J’avais été accepté également à Enghien, mais j’ai choisi Feyder à cause du partenariat avec Supméca car c’était la mécanique qui m’intéressait », ra- N°9 • OCTOBRE 2008 • > Madjid Benyahia et Awataf Ben Hariz : l’un est à Supméca, l’autre à l’institut Gallilée. conte-t-il. Madjid ne regrette pas son choix : « Durant les deux ans, l’ambiance a toujours été bonne. Comme on était un petit groupe, on pouvait s’aider et se motiver entre nous. Et puis les profs nous suivaient beaucoup. Si j’avais été à Enghien, je me serais retrouvé dans une classe de 40 élèves, ça me faisait un peu peur ». À Feyder, Madjid a apprécié l’organisation du travail dans la « prépa » : « Il y avait des intervenants qui venaient de Supméca, c’était super intéressant. Et même si les notes étaient difficiles, nos profs nous encourageaient dans leurs appréciations ». En tout cas, tous ses efforts ont payé. Car, suite au trimestre d’intégration de seconde année, il a réussi les examens qui étaient proposés par les intervenants des deux écoles. Résultat, son dossier a été accepté. Comment s’est passée la rentrée à Supméca ? « Comme on vient de formations très différentes, on a passé un mois de remise à niveau. Mais en fait je m’aperçois que ma classe prépa m’a donné de nombreuses bases. Et puis comme à Feyder on a déjà pu profiter des intervenants de Supméca, et même de certaines machines, on n’est pas dépaysé ». De son côté, Awataf Ben Hariz, au bout de sa première année de classe préparatoire, s’est orientée vers une licence de physique chimie à l’Institut-Galilée Paris 13. Car si elle avait envisagé un temps de passer les concours des écoles d’ingénieur, elle s’est aperçue pendant la prépa que ces écoles ne lui conviendraient pas. « J’ai essayé une année, mais il y avait trop de pression. Les professeurs en demandaient toujours plus, les devoir surveillés et à la maison s’enchaînaient. Comme les nuits blanches d’ailleurs. Il faut vraiment avoir envie de devenir ingénieur. Moi, finalement, c’est l’enseignement qui m’intéresse le plus ». Mais, là encore, Awataf ne regrette rien : « En prépa, tout était bien structuré. Ce n’était pas l’am- biance de compétition comme dans certaines prépas. Les profs étaient très investis et savaient exactement ce qu’on ressentait ». Et puis, surtout, la jeune étudiante a acquis une méthode de travail : « Pour l’instant, cette année en physiquechimie se passe sans problème. Car j’ai appris à travailler par moi-même, et d’une manière efficace ». N’estce pas là l’essentiel ? Olivier Giro UN BILAN POSITIF… 75% de la promotion 2007-2008 a validé son année de licence 1 (L1). 64% de la promotion 2006-2007 a validé son année de licence 2 (L2). 5 élèves de la promotion 2006-2007 ont intégré une école d’ingénieur. Page 3 // Le corps sain pour avoir la tête pleine HYGIÈNE DE VIE. Après les deux longs mois d’été, les lycéens de Feyder doivent se réadapter au rythme de la vie scolaire. Car pour réussir dans les études, il est nécessaire de bien dormir et de bien manger. Ce qu’il faut savoir pour être un élève en forme… «P ourquoi tu n’as pas pris de petitdéjeuner ? C’est une question que je pose tous les jours », raconte Christine Delaunoy, l’infirmière du lycée Feyder. Et pour cause : beaucoup d’élèves viennent à l’infirmerie parce qu’ils souffrent de malaises durant leurs longues journées de cours. Principalement, faute de sommeil, et d’un manque d’alimentation… « La plupart des élèves me répondent alors qu’ils n’ont pas eu le temps, qu’ils étaient en retard, pour prendre un bon petit-déjeuner, explique Christine Delaunoy, résultat, en matinée, ils se fatiguent vite. De plus, comme ils vont à la cafétéria pour manger, ils n’ont plus faim à l’heure du déjeuner, et sont donc mal armés pour l’après-midi qui les attend ». D’autant que certains élèves sont obligés de travailler en dehors des cours… Pourtant, la santé des élèves est l’une des conditions indispensables à leur réussite scolaire et personnelle. Quelles sont donc les clés d’une rentrée bien réussie ? Que faut-il faire pour être un élève en forme ? Déjà, bien dormir ! « Pour des adolescents, une quantité suffisante de sommeil se situe entre 7h30 et 9h, précise l’infirmière. Il ne faut pas oublier que la privation de sommeil altère les résultats scolaires : les élèves s’endorment en cours, n’arrivent plus à se concentrer. Et malheureusement, de plus en plus d’ados sont en manque de sommeil. Beaucoup ont la télé dans leur chambre, ou passent des heures devant les jeux vidéos ou l’Internet. Et le fléau des fléaux, c’est MSN : certains élèves passent toute la nuit à discuter sur cette messagerie instanta- née. Pour eux, c’est une véritable addiction ». Ensuite, manger suffisamment, et d’une manière équilibrée, est extrêmement important pour des élèves qui doivent gérer des emplois du temps particulièrement chargés. « Il est nécessaire qu’ils se rendent compte que ne pas prendre un petit-déjeuner le matin constitue un lourd handicap au niveau scolaire. Car après une nuit, et une matinée de travail, c’est comme s’ils n’avaient pas mangé pendant 14 heures ! », souligne Christine Delaunoy. Et à quoi correspond un petit-déjeuner copieux et équilibré ? Au minimum : un laitage (lait, yaourt…) ; des sucres lents (pain, biscottes, céréales…), et une boisson (café, thé, chocolat). L’obésité arrive vite Malheureusement, ces conseils sont généralement peu suivis. En quelques années, le déséquilibre alimentaire chez les jeunes est même devenu un problème de santé publique. L’obésité concerne de plus en plus d’adolescents. La période du lycée est d’ailleurs particulièrement critique : les jeunes diminuent leurs activités physiques (moins de sport), au profit des « sorties » entre copains. Et, en parallèle, ils participent moins aux repas familiaux. Résultat, entre des prises d’alcool parfois excessives, et le grignotage d’aliments riches en sucres et graisses (« Mac Do », « Sandwichs grecs »…), l’obésité arrive vite... D’ailleurs, pour remédier à ces comportements, les distributeurs de sucreries ont été supprimés au lycée ces dernières années. > Manger équilibré fait partie du cursus lycéen pour réussir les études. // Page 4 > Emmanuel Menvel • LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE L’INFIRMERIE EN CHIFFRES Durant l’année 2007-2008, l’infirmière a reçu la visite de 1 427 élèves et de 37 membres du personnel. Parmi ces visites, il y eut au final 148 séjours à l’infirmerie, 38 prises en charge par les familles, et 18 transferts à l’hôpital. Au niveau des accidents, 6 concernaient la « vie scolaire », et 18, les cours d’EPS (Éducation Physique et Sportive). QUESTIONS À Christine Delaunoy, infirmière du lycée. « Ce que me disent les élèves ne sort pas de mon bureau » Quand les lycéens peuvent-ils venir à l’infirmerie ? Quand ce n’est pas une urgence, je conseille aux élèves de venir durant les inter-cours, pour éviter de perturber le déroulement des enseignements. Pour chaque visite, il est obligatoire qu’un élève, qui ne se sent pas bien, soit accompagné par un de ses camarades ou par un adulte, pour éviter qu’en cas de malaise, il ne se retrouve seul. En tous cas, les élèves de Feyder ont beaucoup de chance, car je suis une infirmière à plein temps, et ce n’est pas toujours le cas dans un établissement scolaire. Parfois, une infirmière n’est disponible qu’un jour par semaine, ce n’est pas le cas ici. En fait, les élèves viennent vous rencontrer pour quoi ? Pour tout ! Du petit bobo à des choses plus sérieuses : sexualité, prévention des MST et du sida (des préservatifs sont mis à la disposition des élèves, gratuitement à l’infirmerie, et dans le hall d’entrée du lycée - 1 euro pour 5 préservatifs -, prévention et suivi des grossesses chez les mineures, en relation avec le planning familial (je suis habilitée à distribuer gratuitement des pilules du lendemain en cas de nécessité). Les élèves doivent savoir que je suis tenue au secret médical. Tout ce qui est dit entre eux et moi doit rester dans le bureau de l’infirmerie. En aucun cas, je n’ai le droit de prévenir leurs parents ou l’administration, à part quand un élève est victime de maltraitance dans une famille ou d’abus sexuel. Dans ce cas,je dois alors alerter le Procureur de la République. Je travaille d’ailleurs en relation avec les CPE et l’assistante sociale du lycée, Catherine Delmas, ainsi que l’aide sociale à l’enfance. Car derrière l’absentéïsme de certains élèves, on peut parfois déceler des problèmes familiaux. « L’infirmerie est un vrai lieu d’écoute » Reportage. Tous les jours de 9h à 18h, sauf le mercredi, Christine Delaunoy traite les petits bobos et accueille les confidences. Ambiance. «E h m’dame, vous n’avez pas un verre d’eau, pour faire passer la toux ? », demande un élève qui vient d’entrer dans l’infirmerie. Juste un verre d’eau ? Effectivement, vérification faite, le « mal de gorge » ne semble pas être très sérieux. « En tant qu’infirmière, je passe beaucoup de temps à faire ce que j’appelle de la « bobologie », c’est-à-dire, à rassurer les élèves, à les soutenir dans leurs petites faiblesses de la journée : maux de tête, maux de ventre, saignements… », explique Christine Delaunoy qui travaille au lycée depuis maintenant neuf ans. « Et puis il y a tous les jours des malaises… Ce n’est malheureusement pas très étonnant, car les 2/3 des élèves ne prennent pas de petits déjeuners le matin. Résultat, ils font parfois des crises d’hypoglycémie. Nous sommes également confrontés, souvent pour des raisons d’ordre psychologique, à des crises de spasmophilie et de tétanie. » En cas d’urgences (accidents de sport, N°9 • OCTOBRE 2008 • blessures suite à des bousculades dans la cour, entorses, fractures, traumatismes divers…), « c’est à moi de décider de la conduite à tenir en fonction de la gravité de l’accident. Je n’appelle pas le SAMU pour n’importe quoi », précise-t-elle. Et les urgences, l’infirmière connaît : avant d’arriver à Feyder, Christine Delaunoy a travaillé pendant quinze ans dans le secteur hospitalier, notamment dans des services d’urgences. « Ici il y a quand même moins de stress, moins de fatigue, des horaires réguliers, même si certains jours, c’est du non-stop », confie-t-elle en esquissant un sourire. Juste à cet instant, un autre élève franchit le pas de la porte de l’infirmerie aux murs de couleurs : cette fois-ci, c’est pour un saignement de nez : « J’ai un traitement dermatologique qui me fait saigner du nez », explique-t-il. Un jeu de questions et de réponses commence entre l’infirmière et lui. « Tu sais, ça ne sert à rien de mettre ta tête en arrière, ça ne fera pas arrêter le saignement, c’est une légende, lui > Le bureau de l’infirmière a reçu la visite de près de 1 500 élèves l’année dernière. explique-t-elle, le seul truc à faire, c’est d’appuyer, et ne pas se moucher après ». L’élève rassuré repart alors vers sa classe… Vient ensuite une jeune fille qui avait envie de se confier au sujet de la sexualité. « En fait, on parle davantage à l’infirmière qu’à son médecin, ce n’est pas le même rapport, analyse Christine Delaunoy, le médecin n’est pas aussi présent, il est plus distant. Car, finalement, comme je suis presque tous les jours au lycée, je finis par connaître beaucoup d’élèves, et eux aussi me connaissent. Résultat, ils n’hésitent pas à venir me par- ler. L’infirmerie est un vrai lieu d’écoute. Et puis j’ai appris à reconnaître les signaux d’alerte : souvent un élève qui vient plusieurs fois pour un mal de ventre veut simplement attirer l’attention des adultes sur un problème familial ou une difficulté psychologique ». Décidément bien occupée, cette infirmière n’oublie pourtant jamais de faire de la prévention, dans tout un tas de domaines : sida, mst, alcool, drogue, tabac, nutrition, suicide… Car, c’est bien connu, mieux vaut prévenir que guérir. Emmanuel Menvel Page 5 // Le plein de nouveautés à Feyder ! PÉDAGOGIE. La rentrée a démarré sur les chapeaux de roue et l’année sera riche en surprises. Le lycée met en place de nouveaux dispositifs pédagogiques… Ç a n’arrête jamais à Feyder : à chaque rentrée, son lot de nouveautés. Et comme lors des années précédentes (voir encadré), le lycée va développer de nouveaux dispositifs pédagogiques. Petite revue en détail… Partenariat avec Dauphine et l’IUT de Bobigny Le rapprochement entre le lycée Feyder, l’Université Paris Dauphine, spécialisée dans l’Économie, la Gestion, et la Finance, et l’IUT de Bobigny vise à réduire la méconnaissance des opportunités qui s’offrent aux élèves lors de l’accès aux cycles de l’enseignement supérieur. Côté Dauphine, le partenariat avec Feyder trouve tout son sens dans la nouvelle politique de recrutement de l’Université : « Nous sommes un grand établissement qui recrute principalement dans les lycées de l’ouest parisien. Résultat, la base sociale de cette Université est composée à 52% par des étudiants dont les parents font partie des CSP+ (Catégories socioprofessionnelles supérieures), notamment des cadres. Or, comme nous sommes un établissement public, nous avons vocation à diversifier notre recrutement, et notamment en élargissant notre aire géographique », explique Claudine Dhuin, chargée de mission à l’Université ParisDauphine. Et comme le souligne Laurent Batsch, le président de cette même université, il s’agit de « combattre les mécanismes d’auto sélection qui conduisent des lycéens à croire qu’ils sont a priori exclus de Dauphine ». Concrètement, « nous allons essayer de donner aux lycéens de Feyder qui // Page 6 tions). Ces élèves pourront alors tenter une nouvelle fois d’intégrer la prestigieuse Université : car les élèves qui auront été intégrés à l’IUT bénéficieront en priorité de la préparation Dauphine afin de l’intégrer par la suite en Licence 3. Des maths en vidéo Autre nouveauté de la rentrée : des exercices de mathématiques seront bientôt disponibles en vidéo sur le site Internet du lycée. Dans les prochaines semaines, les classes de Seconde volontaires travailleront avec leurs professeurs de mathématiques respectifs pour filmer la résolution d’une vingtaine d’exercices types, à travers une quinzaine de vidéos : « L’idée est de filmer la correction faite par nos élèves de ces exercices fondamentaux. En fait, ils devront réfléchir en amont à la conception de ces vidéos, explique le professeur Nicolas Galfard, et on espère que grâce à cela, ils assimileront eux-mêmes plus rapidement ces exercices de mathématiques. Car ils vont devoir se mettre à la place des autres élèves, en se posant les questions suivantes : comment présenter aux autres une correction type ? Comment présenter les notions fondamentales abordées dans les exercices ? ». Chaque vidéo sera montée par une société de production qui s’est associée au projet, et l’expérience se déroulera jusqu’à un devoir de mathématiques commun à toutes les Secondes. Les littéraires en « amphi » Enfin, désormais, chaque lundi, de 14h à 16h, rendez-vous est pris en salle D9 pour les élèves de Terminale Littéraire du lycée. La salle D9 est l’une des plus grandes, deux classes peuvent donc y suivre un même cours… Et pas n’importe lequel, car celui-ci est dénommé « cours en amphi ». C’est à dire à la manière des cours en amphithéâtre, comme à l’Université, ou dans certaines Grandes Écoles. Et à Feyder, même s’il n’y a pas de véritable amphithéâtre, les professeurs de Français qui ont décidé de se lancer dans l’aventure font comme si. Avec les mêmes exigences : pas d’interruption de cours ; lors des deux heures, l’ensemble d’un chapitre doit être traité ; et les points abordés sont davantage abstraits… « Comme il est nécessaire de terminer le cours en 2 heures, et que le fait de sauter la récréation nous donne 20 minutes de plus, cela nous fait gagner 30 % de cours. Ces heures économisées permettent de faire de la méthodologie en petits groupes », estiment Etienne Buraud et Julien Hartmann, les deux professeurs de Français qui ont inauguré cette nouvelle formule. Bref, dans ces conditions, les lycéens doivent s’adapter (lire cicontre), et apprendre à intégrer tous les bons réflexes qu’un étudiant doit posséder pour suivre efficacement un cours à l’Université… Encore une preuve qu’à Feyder on a toujours une expérience pédagogique d’avance… Olivier Giro > Julien Hartmann, l’un des deux professeurs de français qui donne un avant-goût de fac aux lycéens. sont intéressés par Dauphine le niveau que l’on exige d’eux à l’entrée de notre Université », précise Claudine Dhuin. Des cours supplémentaires vont ainsi être mis en place : une classe de première ES constituée d’élèves volontaires et une classe de 1ère STG Gestion recevront un renforcement dans certaines disciplines (Mathémati ques, Sciences Economiques et Sociales et Anglais) et des heures de vie de classe seront consacrées à l’orientation notamment vers Paris Dauphine et l’IUT de Bobigny. En classe de Terminale S, ES d’une part, et STG d’autre part, des groupes d’élèves volontaires et intéressés seront constitués et seront suivis dans le cadre de ce que l’on pourrait appeler « Parcours Bobigny Dauphine». Leur dossier scolaire attestera de leur intérêt et de leur motivation. Ces élèves bénéficieront d’enseignements renforcés de 2 heures hebdomadaires. « Car il est nécessaire de dire aux élèves qui seraient intéressés par Dauphine de se préparer au plus tôt, explique Claudine Dhuin, l’admission est en effet réalisée sur dossier et les places sont chères. Il n’y aura pas de favoritisme, le niveau de sélection pour les élèves de Feyder sera le même. Mais, généralement, les élèves admis chez nous ont le niveau pour entrer en classes préparatoires, c’est donc largement possible ! ». Tout est une question de motivation : « Car on ne s’inscrit pas par hasard à Dauphine ». Pour atteindre cet objectif, des journées portes > ouvertes en direction des lycéens vont être organisées, et des professeurs et des étudiants de Dauphine viendront à Feyder pour soutenir le travail de préparation. Mais pas de panique ! Les élèves qui n’auront pas réussi l’entrée à Dauphine ne seront pas pour autant lâchés « dans la nature » après leur Bac. Car, de son côté, l’IUT de Bobigny retiendra comme élément favorable, lors de l’étude des dossiers qui lui seront présentés, le fait que des élèves auront été signalés en tant qu’inscrits au titre du « Parcours Dauphine » du lycée, et auront rempli les conditions requises, fixées conjointement, pour accéder à l’enseignement du département GEA (Gestion des Entreprises et des Administra • LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE L’innovation, la marque de Feyder… D epuis deux ans, le lycée Jacques Feyder n’a de cesse de proposer de nouveaux dispositifs pédagogiques pour améliorer la scolarité et la réussite de ses élèves : c’est d’abord la mise en place d’une classe préparatoire scientifique en partenariat avec Sup Galilée, et l’école d’ingénieur Supméca (lire p.3) ; puis, la création de classes de seconde « expérimentales » en partenariat avec Science Po axées sur l’interdisciplinarité et le travail d’orientation ; mais aussi, le conventionnement « ZEP » avec N°9 • OCTOBRE 2008 • Science Po qui permet l’organisation de sessions d’admission à la prestigieuse grande école ; c’est également la mise en place du module « EPPL » (Exploration d’un Projet Personnel Lycéen) en partenariat avec le centre d’information et d’orientation (CIO) d’Épinay-sur-Seine ; enfin, le lycée a également noué de nombreux partenariats avec des acteurs extérieurs comme le Théâtre du Rond-Point, la fondation Culture et Diversité, l’association Réussir Aujourd’hui, ou l’entreprise IBM France. O.G. > « On doit redoubler d’attention » explique une élève conquise par les cours en « amphi ». « Ça nous change des cours habituels » Depuis fin septembre, les deux classes de Terminale L se retrouvent ensemble pour un cours en « amphi ». Premières impressions des élèves… U n petit parfum de fac. En cet après-midi-là, ça bosse dur en salle D9 : les deux classes de Terminale L sont rassemblées pour suivre un cours comme s’ils étaient déjà étudiants : « En fait, en cours en Amphi, le prof n’interrompt pas le cours toutes les deux minutes, il va plus vite, se concentre sur ce qu’il a à nous délivrer, il y a moins d’échanges, mais on apprend plus de trucs en moins de temps », explique une élève de TL qui découvre la formule « cours en Amphi » depuis deux lundis de suite. « Ce qui est bien avec ce cours, c’est que ça nous laisse le temps de traiter un sujet en entier », surenchérit une de ses camarades. « Ça nous change des cours habituels, ça va nous préparer pour la suite, quand on sera à la fac, on doit redoubler d’attention par exemple », note une quatrième élève. « En plus on est tous ensemble, c’est bien, c’est convivial, on peut même prendre les notes à une copine de l’autre classe », confie une autre. D’autres se satisfont de l’esprit d’émulation qu’un tel dispositif peut développer entre les élèves : « Avec ce cours, on peut évaluer les différences de niveau plus facilement », souligne un garçon. « Et ça nous oblige à savoir réellement prendre des notes, car le prof va plus vite, il faut choisir ce qui est le plus important, car sinon on ne peut plus suivre », raconte un autre. Là encore, les lycéens appréhendent par avance ce qu’est le travail d’un étudiant : « Sur le coup, on assimile moins, car c’est des “cours magistraux”, dans lesquels les infos s’accumulent. Résultat, il faut les relire chez soi, ça nous donne plus de boulot à la maison. En plus, les profs nous abreuvent de documents photocopiés durant les deux heures. Ces cours nous obligent donc à apprendre davantage par nous-mêmes, comme si on était déjà à la fac », conclut un élève. O.G. Page 7 // // Farah Tsouria-Bélaïd Passion Japon Passionnée par la culture japonaise, Farah a choisi d’apprendre le Japonais à l’Université. Mais devant les difficultés, elle a préféré se réorienter… E n japonais, il y a trois alphabets : le Katakana, un alphabet syllabique consacré à la traduction des mots étrangers ; le Hiragana, lui aussi syllabique, utilisé par les tous jeunes Japonais qui apprennent la langue ; et enfin, les fameux Kanjis, les idéogrammes sino-japonais. « En fait, les Japonais ont repris les Kanjis aux Chinois, mais ils les prononcent d’une autre manière », se rappelle Farah, qui après avoir réussi le bac en 2006, s’était engagée en LLCE (Langue Littérature et Culture Étrangère) de Japonais à la fac Paris VII Denis Diderot. En fait, des Kanjis, il y en a beaucoup, et les étudiants de cette licence doivent en apprendre 1945 usuels, et ce, en à peine trois ans ! Rude défi… alors même que beaucoup d’entre-eux n’ont jamais pratiqué la langue auparavant : « quand t’as jamais fait de japonais, tu débarques ! Au lycée, t’apprends rien du Japon, à part en Géographie, confie ainsi Farah, en plus, en fonction de l’accompagnement, un kanji n’est jamais prononcé de la même manière ». L’apprentissage du japonais réclame donc concentration, et surtout, un travail acharné. Pourtant, si Farah s’est engagée dans cette voie après son bac, c’est qu’elle était passionnée depuis très longtemps par la culture japonaise. « Dès le collège, je me suis plongée dans les Mangas, les Jeux vidéos, ou même les Arts martiaux. J’ai commencé à m’intéresser à ça avec les dessins animés qui étaient diffusés à l’époque par le club Dorothée : Dragon Ball Z, Nicky Larson, Jeanne et Serge… Et puis après, j’ai beaucoup joué à des jeux vidéos comme Final Fantasy RPG (Role Player Game) », raconte-t-elle. D’ailleurs, Farah nous apprend qu’un dessin animé japonais s’appelle un « anime », et non un « manga ». Car, au Japon, ce dernier terme est uniquement utilisé pour évoquer les bandes dessinées sous format papier. Bref, quand elle évoque le Japon, la jeune femme a le souci du détail : « Je suis ce qu’on peut appeler un Otaku. Au Japon, c’est les personnes qui sont tellement passionnées par quelque chose qu’elles restent enfermées chez elles. En anglais, on dirait que je suis un Geek, mais attention, je ne suis pas une “No life” ». Comprendre : sans vie sociale en dehors de son écran d’ordinateur. Tout le contraire de Farah qui est une sportive : nageuse comme son père, elle a suivi pendant deux ans des cours d’Aïkido Shodokan « avec un professeur japonais ». Autant dire qu’au fil des années, elle n’a pas ménagé ses efforts pour s’approcher au plus près de son pays fétiche… Du Japonais... au droit Alors, quand après le bac, elle hésitait dans son orientation, la perspective d’apprendre davantage sur sa passion est apparue comme une possibilité intéressante : « Quand j’ai eu mon bac, je ne savais pas trop quoi faire, je me suis dit, tiens pourquoi je ne me dirigerai pas vers quelque chose qui me plaît », explique aujourd’hui l’ancienne lycéenne. Direction l’UFR de langues asiatiques à Jussieu Paris VII. Mais dès le début de l’année universitaire, c’est un peu la désillusion : « C’est l’Université : on t’abandonne en fait. J’avais une quinzaine d’heures de cours. Nous n’étions pas super nombreux, la plupart était d’ailleurs des fans de mangas et de jeux vidéos. Mais on était quand même 40 à remplir des petites salles. C’est difficile pour suivre… C’est totalement différent du lycée où il y a toujours les professeurs et les CPE derrière toi pour t’encourager. Là, il n’y avait plus personne. J’étais très motivée, mais quand j’ai vu que je commençais à m’emmêler avec les kanjis, je me suis dit qu’il serait peut-être temps de changer d’orientation. Je n’avais pas envie de tripler ma première année ». De fait, la jeune étudiante a validé ses épreuves d’histoire et de culture japonaise, et aussi ses oraux, « mais j’ai eu des notes catastrophiques en kanjis, alors que c’est des épreuves qui comptent beaucoup pour la note finale », expliquet-elle. Résultat, après avoir accompagné une amie à un cours de droit de la famille à la Sorbonne « qui m’a passionné », elle a décidé de s’inscrire pour cette rentrée en droit à la fac de Nanterre. En tout cas, devant tant d’envies, on lui souhaite de réussir ses nouvelles études… Olivier Giro PRATIQUE // La vie d’un lycée à Épinay-sur-Seine • Directeur de la publication : J.F. Bourdon • Conception/réalisation : Agence Acte-Là ! 01 46 96 75 00 • Coordonnateur de la rédaction : D. Sanchez • Photographie : W. Vainqueur • Imprimé à 2 000 exemplaires sur papier recyclé. // Page 8 Pour joindre le lycée Feyder • par courrier : 10 rue Henri-Wallon 93806 Epinay-sur-Seine cedex • par téléphone : 01 49 71 72 00 • par fax : 01 48 21 36 40 • par mail : [email protected] Pour se connecter au site du lycée • www.feyder.fr. Le site est actualisé quotidiennement. Il contient des renseignements et des informations utiles aux élèves, aux professeurs et aux parents. Pour écrire au journal • [email protected] Pour joindre l’assistante sociale • Mme Delmas : 01 49 71 72 16 > • LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE