Un test de montée d`escaliers à allure rapide dans l
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Un test de montée d`escaliers à allure rapide dans l
UN TEST DE MONTEE D’ESCALIERS A ALLURE RAPIDE DANS L’EVALUATION DE PATIENTS ATTEINTS DE BRONCHO-PNEUMOPATHIE CHRONIQUE OBSTRUCTIVE EN REHABILITATION RESPIRATOIRE GIGANDET MYRIAM Kinésithérapeute - C.R.R.F. Pasteur - Troyes Maître de mémoire : VILLIOT-DANGER JEAN CHRISTOPHE Mémoire réalisé en 2014 en vue de l’obtention du diplôme universitaire en kinésithérapie respiratoire et cardio-vasculaire Université Claude Bernard Lyon 1 1 TABLE DES MATIERES 1. INTRODUCTION 1 2. LA BRONCHO-PNEUMOPATHIE CHRONIQUE OBSTRUCTIVE 2 2.1 Définition 2 2.2 Epidémiologie 2 2.3 Facteurs de risque 2 2.4 Physiopathologie 2 2.5 Diagnostic 3 2.6 Classification 3 2.7 Evolution et mortalité 4 2.8 Traitement pharmacologique 4 LA REHABILITATION RESPIRATOIRE 6 3.1 Définition 6 3.2 Objectifs 6 3.3 Indications 6 3.4 Contre-indications 6 3.5 Stratégies 7 3.6 Composantes 7 3.7 Evaluation 7 3. 4. L’EVALUATION DES INCAPACITES 10 4.1 Evaluation de la dyspnée 10 4.2 Evaluation de la tolérance à l’effort 11 4.2.1 Epreuve d’exercice cardiorespiratoire 11 4.2.2 Tests de terrain 12 4.2.3 Tests de la navette 12 4.2.4 Test de marche de six minutes 13 4.2.5 Step test 15 4.2.6 Tests d’escaliers 16 2 5. RECHERCHE 19 5.1 Introduction 19 5.1.1 Contexte et enjeu de l’étude 19 5.1.2 Questions de départ 19 5.1.3 Revue bibliographique 20 5.1.4 Hypothèses 21 Méthode 21 5.2.1 Population ciblée 21 5.2.2 Interventions et mesures 22 5.2.3 Outils statistiques 23 Résultats 24 5.3.1 Sujets 24 5.3.2 Comparaison entre le test de montée d’escaliers réalisé au début et celui réalisé à la fin du stage de réhabilitation 24 5.3.3 Comparaison entre le test de marche de six minutes réalisé au début et celui réalisé à la fin du stage de réhabilitation 25 5.3.4 Différences entre les résultats des tests de montée d’escaliers et ceux des tests de marche de six minutes 25 5.3.5 Corrélations entre les résultats des tests de montée d’escaliers et ceux des tests de marche de six minutes 27 Discussion 28 5.4.1 Evolution entre le début et la fin du stage de réhabilitation 28 5.4.2 Comparaison entre le test de montée d’escaliers et le test de marche de six minutes 30 5.2 5.3 5.4 6. CONCLUSION 33 7. BIBLIOGRAPHIE 35 3 1. INTRODUCTION La broncho-pneumopathie chronique obstructive est une maladie insidieuse car, mis à part chez les personnes sous oxygénothérapie, elle ne se voit pas. Ses conséquences sont ainsi souvent sous-estimées et ses symptômes banalisés, même par l’entourage des patients. Pourtant, cette affection respiratoire a un retentissement important sur la qualité de vie et peut être très handicapante. La réhabilitation respiratoire essaie d’inverser le sens de la spirale du déconditionnement engendrée par cette maladie, et ainsi d’améliorer la qualité de vie des patients qui en sont atteints. Dans le cadre du programme de réhabilitation respiratoire réalisé au sein du Centre de Rééducation et de Réadaptation Fonctionnelle Pasteur, nous nous sommes intéressés plus particulièrement à l’évaluation de la capacité des patients à monter des escaliers. Cette activité est souvent ressentie comme pénible, voire insurmontable, et peut être source de handicap. Nous travaillions la gestion de la respiration durant cette activité et voulions objectiver les bénéfices qu’en tiraient les patients. Nous avons donc mis en place un test de montée d’escaliers. Par la suite, nous nous sommes posé la question de la pertinence de ce test. Montre-t-il une amélioration significative des performances? Est-il utile de le réaliser en plus du test de marche de six minutes? Afin de répondre à ces questions, nous avons effectué une recherche rétrospective en relevant et analysant les résultats obtenus à ce test de montée d’escaliers ainsi qu’au test de marche de six minutes par des patients ayant suivi notre programme. 4 2. LA BRONCHO-PNEUMOPATHIE CHRONIQUE OBSTRUCTIVE 2.1 Définition La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique caractérisée par une obstruction permanente des voies aériennes, d’évolution lentement progressive et peu ou pas réversible (1). 2.2 Epidémiologie Sa prévalence, de 7.5 % en France en 2010, augmente avec l’âge et le tabagisme et est en progression constante (1). Son incidence tend à se stabiliser chez l’homme et à augmenter chez la femme (1). La BPCO est une cause majeure de mortalité. Il est prévu qu’elle soit la 3ème cause de décès d’ici 2020, après les pathologies coronariennes et les maladies neuro-vasculaires (2). 2.3 Facteurs de risque Le tabagisme, impliqué dans 80 à 90 % des BPCO, en est la cause la plus fréquente (1, 2, 3). D’autres facteurs sont incriminés: pollution atmosphérique, exposition professionnelle à des toxiques inhalés, infections respiratoires graves ou itératives de l’enfance, déficit génétique, dysfonctionnement de l’appareil muco-ciliaire bronchique et conditions socio-économiques défavorables (3). 2.4 Physiopathologie L’obstruction des voies aériennes est due à des modifications structurales (remodelage) des bronchioles et/ou à une destruction des alvéoles pulmonaires (responsable d’une diminution du recul élastique dans l’emphysème) (1). Ces lésions aux niveaux bronchique et pulmonaire sont responsables d’une limitation des débits expiratoires et donc d’une dyspnée (3). 5 2.5 Diagnostic Du fait du manque de connaissances sur cette pathologie et de la banalisation de ses symptômes, la BPCO est sous-diagnostiquée et souvent à un stade tardif (4, 5). Le trouble ventilatoire obstructif de la BPCO est défini par un VEMS/CVF (volume expiratoire maximal à la première seconde/capacité vitale forcée) inférieur à 70%, non réversible après administration d’un bronchodilatateur (1). Cette atteinte respiratoire, pathologie chronique, est également une atteinte systémique. Elle se caractérise par une dyspnée et, de manière inconstante, une toux chronique et des expectorations à recrudescence matinale; mais aussi par une atteinte musculaire et des troubles nutritionnels. En effet, l’obstruction, responsable du principal symptôme qu’est la dyspnée, engendre un véritable cercle vicieux: la spirale du déconditionnement, influençant la qualité de vie. 2.6 Classification La classification de GOLD (Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease) de la BPCO en décrit quatre stades de sévérité, allant du stade 1 «léger» au stade 4 «très sévère». Ne se basant que sur le VEMS, cette classification ne rend pas compte à elle seule de l’impact général de la pathologie (1, 6, 7). Tableau I. Classification spirométrique de la BPCO en stades de sévérité (1): 6 2.7 Evolution et mortalité La BPCO peut devenir une source majeure de handicap et évoluer vers une insuffisance respiratoire chronique. Son évolution est marquée par un déclin accéléré de la fonction respiratoire et un risque d’exacerbations qui peuvent nécessiter une hospitalisation; et dont la sévérité et la fréquence sont un facteur pronostique de mortalité (1, 6, 8). Les principales causes de mortalité chez les patients atteints de BPCO sont l’insuffisance respiratoire, les maladies cardio-vasculaires et les cancers (en particulier le cancer bronchique) (6). L’indice composite de BODE, prenant en compte l’indice de masse corporelle, la sévérité de l’obstruction, l’intensité de la dyspnée ainsi que la tolérance à l’exercice physique apparaît actuellement comme le meilleur facteur pronostique de la survie (1, 6, 9). Tableau II. Calcul du score de BODE (1): 2.8 Traitement pharmacologique Les principaux objectifs de la prise en charge médicamenteuse sont la prévention et le contrôle des symptômes, la réduction de la fréquence et de la sévérité des exacerbations, ainsi que l’amélioration de la tolérance à l’exercice et de la qualité de vie (1). L’arrêt du tabagisme est la principale mesure pouvant interrompre la progression du trouble obstructif et retarder l’apparition de l’insuffisance respiratoire. Selon le degré de dépendance pharmacologique, une aide médicamenteuse peut être proposée (1). La vaccination grippale réduit l’incidence des hospitalisations. Les patients ayant une BPCO ont un risque plus important de développer une pneumopathie infectieuse; tous les cinq ans le vaccin pneumococcique est donc recommandé (1). 7 La prescription de bronchodilatateurs inhalés (béta2-agonistes ou anticholinergiques), à la demande ou en traitement de fond, associés ou non à une corticothérapie inhalée est recommandée (1). La prescription d’une oxygénothérapie de longue durée est bien codifiée chez les patients ayant une BPCO. Celle-ci peut être complétée par une oxygénothérapie de déambulation s’il existe une désaturation à l’effort (1). La figure ci-dessous représente les différents traitements selon la sévérité de la maladie: Figure 1. Traitement en fonction du stade de sévérité de la BPCO (1) 8 3. LA REHABILITATION RESPIRATOIRE 3.1 Définition « La réhabilitation respiratoire est un ensemble de soins personnalisés, dispensés au patient atteint d’une maladie respiratoire chronique, par une équipe transdisciplinaire. Elle a pour objectif de réduire les symptômes, d’optimiser les conditions physiques et psychosociales, de diminuer les coûts de santé. » (10) 3.2 Objectifs La BPCO étant une maladie systémique, la réhabilitation de patients en souffrant doit prendre en compte les déficiences, les incapacités et les handicaps qu’elle engendre. Ses objectifs sont donc de réduire la dyspnée, d’améliorer la tolérance à l’effort mais également d’améliorer la qualité de vie et de diminuer le handicap (désavantage psychosocial) des patients, en améliorant leur autonomie et favorisant leur réinsertion sociale. Ainsi la réhabilitation s’intéresse à l’impact de la maladie sur toutes les dimensions de la vie de la personne. 3.3 Indications La réhabilitation respiratoire s’adresse à tout patient présentant une incapacité ou un handicap respiratoire évaluable, malgré une prise en charge optimale. Elle est indiquée chez des patients en état stable ou au décours d’une exacerbation (6, 11). 3.4 Contre-indications (10) Les contre-indications de la réhabilitation respiratoire sont: - Les contre-indications cardio-vasculaires à l’exercice Une instabilité de l’état respiratoire (acidose non compensée) Une affection interférant avec le processus de réhabilitation respiratoire (maladie neuromusculaire évolutive, maladie psychiatrique) Les contre-indications relatives sont: - Une affection intercurrente évolutive (pathologies locomotrices par exemple) Un manque persistant de motivation et d’observance du patient 9 3.5 Stratégies La réhabilitation respiratoire peut se faire en hospitalisation, en ambulatoire ou au domicile. Le choix de la structure se fait en fonction de l’état du patient, de sa motivation et des possibilités locales (10, 12). Il est important de s’accorder avec les patients sur les objectifs à atteindre et le déroulement de la réhabilitation. En effet, l’établissement d’objectifs communs peut influencer favorablement l’observance thérapeutique (10, 13, 14). Les bénéfices acquis lors de la réhabilitation doivent être entretenus. Pour cela, un suivi à long terme est indispensable (10). 3.6 Composantes Un programme de réhabilitation comprend: - Réentraînement des muscles locomoteurs des membres inférieurs et supérieurs, en endurance et en force Réentraînement des muscles inspiratoires chez les patients présentant une diminution objective de la force de ces muscles Kinésithérapie respiratoire => désencombrement et maîtrise du souffle Education thérapeutique => gestion de la vie avec la maladie => autonomie Sevrage tabagique Suivi nutritionnel Prise en charge psychosociale 3.7 Evaluation L’évaluation en réhabilitation respiratoire permet de: - Statuer sur l’état fonctionnel du patient et identifier les axes prioritaires de la réhabilitation Individualiser les programmes de réentraînement Proposer un pronostic fonctionnel, voir vital Evaluer les effets du programme de réhabilitation Ajuster le processus de réhabilitation ou son organisation (15) 10 Tout comme la prise en charge des patients atteints de BPCO tient compte du caractère systémique de cette pathologie, leur évaluation doit être globale et s’intéresser non seulement à leurs déficiences (atteintes des organes ou systèmes), mais également à leurs incapacités (limitations dans les activités de la vie quotidienne) et désavantages (conséquences sociales et économiques) (5). La figure 2 reprend les différents moyens à disposition en fonction des niveaux évalués: Figure 2. Exploration du malade atteint de BPCO dans le cadre de la réhabilitation respiratoire (16). 11 Il est donc recommandé de réaliser (1, 6, 10): - Une évaluation clinique, nutritionnelle et psychologique (anxiété et dépression) Une évaluation du tabagisme Un diagnostic éducatif Une évaluation fonctionnelle de repos: mesure des débits et des volumes statiques (16) Une mesure des gaz du sang artériel au repos Une évaluation de la fonction musculaire respiratoire et périphérique: force et endurance (17) Une évaluation de la dyspnée Une exploration fonctionnelle à l’exercice Un test de marche de 6 minutes Une évaluation de la qualité de vie Un outil d’évaluation doit être valide (mesurer ce que l’on souhaite mesurer), reproductible (inter et intra individuel), sensible (capable de détecter des changements cliniques) et interprétable (avec une différence clinique minimale significative). 12 4. L’EVALUATION DES INCAPACITES 4.1 Evaluation de la dyspnée La dyspnée, une sensation subjective d’inconfort respiratoire, également définie comme « la perception consciente d’un désaccord entre la demande ventilatoire et les possibilités mécaniques du système thoracopulmonaire » (18), «provient d’interactions multiples entre facteurs physiologiques, psychologiques, sociaux et environnementaux. Elle peut induire des réponses physiologiques et comportementales secondaires» (19). En effet, des mécanismes physiopathologiques complexes sont à l’origine de ce symptôme. La dyspnée serait due à un déséquilibre entre efférences (ordres du système nerveux central) et réafférences nerveuses (les conséquences, informations provenant des chémorécepteurs ou mécanorécepteurs) (19, 20). Sensation proche de la douleur, la dyspnée pourrait également «être considérée comme un phénomène de protection, un signal d’alarme apparaissant lorsque la ventilation du sujet n’est plus en adéquation avec son besoin ventilatoire métabolique»(19). Sa perception est influencée par des facteurs psychologiques comme l’anxiété, la colère ou la dépression (20). Afin de quantifier la dyspnée, une approche est de l’évaluer lors des activités de la vie quotidienne avec différents questionnaires, dont le Medical Research Council (MRC), qui prend en considération la dyspnée provoquée lors de la marche, ou le Modified Medical Research Council (MMRC), utilisé pour le calcul de l’indice de BODE (20, 21). Une autre approche est de l’évaluer au cours de l’effort, librement en continu ou à la demande, à intervalles de temps réguliers. Ceci peut se faire à l’aide de l’échelle de Borg modifiée ou avec une échelle visuelle analogique (EVA), conçues pour mesurer des symptômes subjectifs comme la dyspnée ou la douleur. Un avantage de l’échelle de Borg est que la présence des explications verbales associées aux chiffres permettrait une comparaison entre individus (20, 22). Ces deux approches fournissent des informations complémentaires. Des études sur la dyspnée lors de l’effort ont précisé que « la distension dynamique d’effort observée surtout chez des patients limités en débit est le paramètre le plus important explicitant la dyspnée d’effort dans la pathologie obstructive » (18). Le concept de « seuil de dyspnée » a également été étudié. Celui-ci serait corrélé au seuil ventilatoire, le « niveau d’effort faisant apparaître une cassure ventilatoire » (18); et permettrait de définir le niveau d’entraînement (18, 23). 13 4.2 Evaluation de la tolérance à l’effort La tolérance à l’exercice est définie comme la capacité à effectuer une tâche demandée avec succès. Il est nécessaire de l’évaluer car elle ne peut être prédite par des variables déterminées au repos, telles que le VEMS, la DLCO ou l’IMC (24). Avant de débuter un programme de réhabilitation, la capacité fonctionnelle de chaque patient doit être évaluée afin de proposer un réentraînement adapté, sûr et efficace (24, 25). L’évaluation de la tolérance à l’exercice a également une valeur pronostique et permet de démontrer l’effet d’une intervention (24). 4.2.1 Epreuve d’exercice cardiorespiratoire L’épreuve d’exercice cardiorespiratoire est considérée comme le «gold standard» pour mesurer objectivement la capacité à l’exercice et pour évaluer les causes de l’intolérance à l’effort, d’ordre musculaire, cardio-vasculaire, respiratoire ou psychologique (24, 25, 26). Différents paramètres sont mesurés ou calculés: les symptômes durant l’effort (dyspnée ou fatigue des membres inférieurs), la dépense métabolique (puissance, VO₂, VCO₂, lactatémie), des paramètres ventilatoires (ventilation minute, réserve ventilatoire, boucle débit-volume), l’hématose (SaO₂, gaz du sang) ainsi que des paramètres cardiovasculaires (TA, ECG 12 pistes, fréquence cardiaque, pouls d’oxygène) (25, 26). Ainsi, l’épreuve d’effort cardio-respiratoire permet de dépister des pathologies associées méconnues, cardio-vasculaires ou musculaires; ou un comportement ventilatoire particulier: l’analyse des boucles débit-volume permet de mettre en évidence des « phénomènes de limitation de débits expiratoires et d’hyperinflation dynamique, mécanismes essentiels de la dyspnée à l’exercice des BPCO » (25, 26). Ce test permet également de dépister une hypoxémie à l’exercice. Il a été observé que les patients BPCO désaturent plus lors d’un exercice de marche que sur cycloergomètre (24, 25). L’épreuve d’exercice cardiorespiratoire peut être maximale, afin de déterminer la puissance maximale aérobie ou l’aptitude aérobie maximale (VO₂max); mais également sousmaximale, ou en plateau, réalisée à une charge constante entre 50 et 80 % de la VO2max. Cette dernière, évaluant l’endurance du patient, est celle qui montre les plus grandes améliorations après la réhabilitation (24, 25). 14 4.2.2 Tests de terrain Des tests de terrain, donnant moins d’informations, mais plus simples et moins coûteux, ont été développés pour évaluer la capacité fonctionnelle: les tests de marche de 2, 6 ou 12 minutes, le self-paced walk test et le Shuttle Walk test. Parmi eux, le test de marche de six minutes est facile à réaliser, mieux toléré et plus représentatif des activités de la vie quotidienne (27). Pour évaluer le statut fonctionnel des patients atteints de BPCO, l’utilité d’un test assisdebout (sit to stand test), a été discutée dans une étude qui montre sa corrélation avec le test de marche de six minutes (28). 4.2.3 Tests de la navette Issu du monde du sport, le Test de la Navette Progressif, ou Incremental Shuttle Walk Test (ISWT), est un test de marche progressif dont la vitesse, rythmée de l’extérieur par une cassette audio, augmente toutes les minutes; il a ainsi démontré une reproductibilité parfaite (25, 29). Au même titre que l’épreuve d’effort cardiorespiratoire, ce test est « un test maximal qui donne une bonne corrélation avec la consommation maximale d’oxygène à l’effort » (29). A partir de l’ISWT, qui évalue donc la capacité maximale à l’effort, s’est développé l’Endurance Shuttle Walk Test (ESWT) ou Test de la Navette d’Endurance qui, lui, mesure l’endurance en faisant marcher le patient à 85% de la performance atteinte à l’ISWT (25, 29). Ce dernier est donc un test sous-maximal, comme le test de marche de six minutes; mais qui a fait preuve d’une meilleure reproductibilité puisque la vitesse de marche est imposée (25, 29). Après un programme de réhabilitation, il est plus sensible au changement que l’ISWT (24, 25, 29). 15 4.2.4 Test de marche de six minutes Bases physiologiques Le test de marche de six minutes est largement utilisé pour évaluer la capacité fonctionnelle à l’exercice. Il est simple à réaliser, bien toléré, réalisable à tous les stades de la maladie et très sensible à la réhabilitation (30, 31). C’est un test sous-maximal qui apprécie la capacité d’endurance en mesurant la plus grande distance possible que peut parcourir un sujet sur une surface plane en six minutes. Il permet d’évaluer la réponse intégrée des systèmes cardio-vasculaire, respiratoire et musculaire mais ne donne pas d’indication sur la fonction séparée des différents organes ou sur la cause de la limitation lors d’un effort (31). Des études ont montré une corrélation entre la distance de marche en six minutes et la consommation maximale d’oxygène (VO2max) atteinte lors d’une épreuve d’effort sur cycloergomètre (30, 31). Dans leur étude, Troosters et al. concluent que le test de six minutes demande un effort intense et induit, chez des patients BPCO, une consommation élevée d’oxygène, de manière soutenue, atteignant un plateau après la troisième minute (32). Dans une étude ultérieure, ces auteurs ont démontré que les patients BPCO atteignent une vitesse critique lors du test de six minutes, c’est-à-dire une vitesse qu’ils peuvent soutenir durant 20 minutes. Ce test représente donc un exercice maximal pouvant être soutenu et induisant une consommation d’oxygène proche de 85% de la VO2 max durant les trois dernières minutes (33). Pour les patients BPCO les plus sévères, ce test peut être considéré comme « maximal » (25). Dans leur étude, Sian et al. n’observent pas de différence significative entre la dyspnée maximale et la fréquence cardiaque maximale atteintes lors d’un test de marche de six minutes, d’un ISWT ou d’un test sur cycloergomètre chez des patients BPCO à un stade modéré à sévère (34). Dans la BPCO, le test de six minutes induit une distension dynamique bien corrélée à la dyspnée lors de l’effort (1). Le test de marche de six minutes permet également d’évaluer la désaturation en oxygène à l’effort. Ceci est d’autant plus intéressant qu’une étude a observé que 28% des patients BPCO présentent une désaturation (chute ≥ 4% de la SpO₂ de repos durant au moins les trois dernières minutes) lors du test de six minutes alors qu’ils n’en présentent pas durant l’épreuve d’effort cardiorespiratoire (35). En ce qui concerne la corrélation entre la distance de marche en six minutes et des mesures de la fonction respiratoire au repos, des résultats contradictoires sont retrouvés (25, 31). 16 Il en est de même pour la corrélation entre la distance de marche en six minutes et des questionnaires de qualité de vie (25, 31). Le test de marche de six minutes, un des composants de l’indice de BODE, présente une valeur pronostique de mortalité (36) et permet d’évaluer finement l’aggravation des patients BPCO, surtout lorsque l’atteinte devient plus sévère (37). Il peut également être utilisé pour prédire un risque opératoire avant une chirurgie de réduction pulmonaire (31). Réalisation (25, 31) Avant sa réalisation et selon les recommandations de l’ATS-ERS, il faut s’assurer de l’absence de contre-indications absolues (infarctus du myocarde ou angor instable datant de moins d’un mois, décompensation respiratoire aiguë) ou relatives (tachycardie > 120/min, TA systolique > 180mmHg, TA diastolique > 100mmHg, problèmes articulaires, rhumatismaux évolutifs). L’accès à une équipe d’urgence-réanimation doit être rapide. Le test sera stoppé en cas de douleur thoracique, de dyspnée intolérable ou de malaise. En pratique, différents paramètres peuvent engendrer une variabilité des performances: l’effet d’apprentissage, le type et le timing des encouragements et la configuration des lieux. L’administration du test doit donc être bien standardisée. Afin de limiter l’effet d’apprentissage, l’ATS recommande un test d’habituation en espaçant les deux tests d’une heure. En ce qui concerne la configuration des lieux, il est recommandé d’utiliser un couloir de 30m, couvert, plat, rectiligne, non fréquenté, marqué tous les trois mètres et délimité par deux cônes. Avant le test le patient doit être habillé confortablement et être bien reposé (pas d’effort dans l’heure qui précède le test); les paramètres (TA, dyspnée, fréquence cardiaque, SpO₂) doivent être pris après qu’il soit resté assis au moins 10 minutes devant la ligne de départ. Il est demandé au patient de marcher le plus possible durant six minutes. Ce dernier doit parcourir le couloir aller et retour en tournant autour des cônes, sans parler. Il est permis de ralentir, de s’arrêter ou de se reposer si nécessaire; tout en reprenant la marche dès que possible. Durant le test, toujours selon les recommandations de l’ATS, des encouragements sont donnés toutes les 30 secondes: « c’est très bien, continuez ainsi », en indiquant le temps qu’il reste toutes les minutes. A 5 minutes 45 secondes: « je vais bientôt vous dire de vous arrêter »; à six minutes: « et maintenant, arrêtez-vous ». Les paramètres de départ sont repris à la fin du test. De manière facultative, la SpO₂ et la fréquence cardiaque peuvent être prises toutes les minutes durant le test. Pour ce faire, l’opérateur doit marcher derrière le patient. 17 Interprétation Plusieurs études ont proposé des valeurs de référence pour la distance de marche en six minutes, avec des formules de prédiction prenant en compte l’âge, le sexe, la taille et le poids. Celle d’Enright et al. trouve une distance de marche moyenne de 367 mètres pour les femmes et de 400 mètres pour les hommes dans une population de 2281 sujets sains (25, 30, 31). Une étude a donné des valeurs de référence pour la distance parcourue, la SpO₂, la fréquence cardiaque, la dyspnée (EVA) ainsi que le produit de la distance de marche et du poids chez des sujets sains entre 20 et 50 ans (38). Le produit de la distance parcourue et du poids, mesurant le travail de la marche, serait une mesure améliorée de la capacité physique des patients, plus sensible et spécifique que la distance prise isolément (39). Dans leur étude, Cote et al. ont démontré que les résultats du test de marche de six minutes, qu’ils soient exprimés en pourcentage des valeurs de référence, en travail ou en distance parcourue, ont la même valeur pour prédire le risque de mortalité chez des patients avec une BPCO (40). Dans une étude portant sur 112 sujets atteints de BPCO, 54m est la valeur qui a été définie comme la plus petite différence de distance cliniquement ressentie par le patient (31). Selon la méta-analyse de Lacasse, reprenant 14 études, dans le cas de la réhabilitation respiratoire, l’amélioration est en moyenne de 55.7m (27.8-92.8) sur la distance parcourue en six minutes (31). 4.2.5 Step test Dans une étude qui analyse la performance ainsi que la consommation d’oxygène et la ventilation lors de trois différents types d’exercices, un step test est utilisé pour mesurer la capacité à travailler contre la gravité. Celui-ci est réalisé avec une marche de 25 centimètres de haut, la possibilité d’utiliser des rampes et une vitesse imposée avec un signal toutes les 4 secondes, aussi longtemps que possible (41). Une autre étude chez des sujets sains réalise un step test identique, la seule différence étant qu’il dure 10 minutes et que la marche mesure 30cm. Ce test présente les caractéristiques d’un test sous-maximal, c’est-à-dire avec une consommation d’oxygène atteignant un plateau après la sixième minute (42). 18 4.2.6 Tests d’escaliers Le test de montée d’escaliers date de 1948, lorsque Baldwing décrit son utilité dans la classification de la sévérité de l’insuffisance respiratoire (25). En 1987, Randolph Bolton et al. s’interrogent sur l’utilité d’un test d’escaliers pour prédire le risque de décès en post-op d’une résection pulmonaire. Ils concluent que le nombre de marches montées lors du test est corrélé aux différents paramètres de la fonction respiratoire habituellement utilisés pour prédire ce risque; et qu’il renseigne de plus sur d’autres paramètres comme le statut cardio-respiratoire, la coopération et la détermination des patients. Le test d’escaliers utilisé dans cette étude consiste à monter les escaliers à son propre rythme, aussi loin que possible, avec un maximum de cinq étages, sans s’arrêter. Le nombre de marches montées ainsi que le temps sont relevés (43). En 1991, ces mêmes auteurs, dans une étude rétrospective, soulignent le manque de standardisation de ce test (44). En 1992, Holden et al. soulignent l’utilité d’évaluer la tolérance à l’effort afin de prédire la morbidité ou la mortalité avant une résection pulmonaire. Dans leur étude, ils réalisent un test de marche de six minutes, une épreuve d’effort cardiorespiratoire ainsi qu’un test d’escaliers à son propre rythme, limité par les symptômes. Ils concluent que la consommation d’oxygène calculée lors du test d’escaliers, tout comme la distance parcourue durant le test de marche de six minutes, a une valeur prédictive (45). En 1993, Pollock et al. constatent que le test d’escaliers (réalisé sur dix étages, limité par les symptômes, sans utiliser de rampe) permet d’estimer la réserve cardiorespiratoire chez des patients atteints de BPCO. En effet, ils trouvent que la consommation d’oxygène maximale atteinte lors du test d’escaliers, ainsi que la ventilation minute, sont corrélées avec le nombre de marches montées. De plus, les résultats au test d’escaliers (VO₂max) sont corrélés aux résultats obtenus à l’épreuve sur cycloergomètre (46). Comme l’avaient déjà suggéré Holden et al. (45), les auteurs constatent également que la consommation d’oxygène maximale lors du test d’escaliers est supérieure à celle atteinte au test sur cycloergomètre, tout comme l’intensité de la dyspnée et la fréquence cardiaque. La baisse de saturation en oxygène observée est légère. L’accent est donc mis sur l’importance de bien surveiller les patients et d’avoir un chariot d’urgence à proximité lors du test d’escaliers, en cas d’éventuelles complications cardiaques (46). Finalement, il est démontré que le test d’escaliers réalisé sur un ou deux étages ne suffit pas pour estimer la réserve cardiorespiratoire, le nombre d’étages montés étant en moyenne de quatre, avec la plupart des patients (87%) atteignant au moins trois étages. La majorité des patients sont limités par la dyspnée mais certains le sont par des douleurs ou de la fatigue dans les membres inférieurs (46). 19 Dans leur étude, Brunelli et al. utilisent un test d’escaliers (limité par les symptômes) pour comparer les performances avant et après une résection pulmonaire; en termes de nombre d’étages montés, de travail, de consommation d’oxygène, de saturation en oxygène et de symptômes limitant (47). Dans une revue sur l’évaluation de la tolérance à l’exercice chez des patients BPCO, Rabinovich et al. soulignent le manque de standardisation du test d’escaliers, dont les besoins métaboliques (VO₂) dépendent de différents facteurs, notamment du poids des patients, de la hauteur des marches, de la vitesse de montée des marches et de la présence ou non de rampes d’escaliers. Ceci en fait donc un test difficile à standardiser entre différents hôpitaux et qui manque de valeurs de référence (48). Dans leur étude, Casa et al. ont analysé le profil de la consommation d’oxygène durant quatre différents tests chez des patients BPCO: l’épreuve d’effort cardiorespiratoire, le test de six minutes de marche, le test de la navette progressif et le test d’escaliers (consistant à monter les escaliers le plus loin possible, à un rythme soutenu, sans se tenir à la rampe et jusqu’au maximum limité par les symptômes). Lors du test d’escaliers, la consommation d’oxygène augmente de manière abrupte, alors qu’elle augmente plus progressivement durant le test de la navette et le test d’effort sur cycloergomètre, avec une VO₂ maximale similaire. Les auteurs soulèvent le problème de la sécurité du test d’escaliers, durant lequel 80% de la VO₂max est déjà atteinte à la première minute. D’autres variables sont analysées à la fin de ces différents tests telles que la dyspnée, la fatigue des membres inférieurs, la saturation en oxygène, la fréquence cardiaque et le temps jusqu’à épuisement (33). Dans leur étude, en 2008, Dreher et al. ont évalué les différents effets physiologiques d’un test de six minutes ou d’un test d’escaliers chez des patients BPCO sévères (stades 3 et 4). Ils concluent que les résultats d’un test de marche de six minutes ne peuvent pas prédire la performance à la montée d’escaliers. En effet, ils ne trouvent pas de corrélation entre la distance parcourue lors du test de marche de six minutes et le temps requis pour monter les escaliers (44 marches d’escaliers de 0.16m). De plus, ils observent une dyspnée plus importante lors du test d’escaliers, ainsi qu’une plus grande production d’acide lactique et une hyperinflation pulmonaire. La baisse de pression en oxygène et la différence de fréquence cardiaque sont quant à elles semblables lors des deux tests (49). De même, dans son étude, Villiot-Danger ne retrouve pas de différence significative entre le test de marche de six minutes et le test d’escalier en ce qui concerne la variation de fréquence cardiaque et la saturation en oxygène. Contrairement à ce qui avait été observé par Casa et al. (34), elle n’a également pas retrouvé de différence significative en ce qui concerne la consommation d’oxygène entre les deux tests. Par contre, une nette différence est relevée en calculant l’indice de coût physiologique, durant les deux tests, celui-ci apportant plus de précision dans l’interprétation des résultats (50). 20 Le test élaboré par Villiot-Danger se réalise sur quatre étages. La consigne donnée est de monter les escaliers à son rythme, sans tenir la rampe, à une vitesse régulière et avec la possibilité de s’arrêter en cas de besoin. Une durée maximale est fixée à deux minutes. Ce test est lié aux activités de la vie quotidienne, donc fonctionnel; et évalue les patients lors d’une activité durant laquelle ils ressentent fréquemment une gêne (50). 5. RECHERCHE 5.1 Introduction 5.1.1 Contexte et enjeu de l’étude Au centre de Rééducation et de Réadaptation Pasteur, en partenariat avec l’UTEP (Unité Transversale d’Education Thérapeutique du Patient) du centre hospitalier de Troyes, nous réalisons un programme de réhabilitation respiratoire qui comporte des ateliers d’éducation thérapeutique, des séances de relaxation, deux séances d’ergothérapie sur la gestion des activités de la vie quotidienne, le réentraînement à l’effort sur cycloergomètre, des séances de renforcement global, des activités physiques adaptées, et des séances de kinésithérapie travaillant la gestion du souffle, la souplesse, la coordination et l’équilibre ainsi que des techniques de désencombrement. Les patients sont accueillis trois demi-journées par semaine sur une durée de huit semaines. Parmi les bilans d’entrée et de sortie, afin d’évaluer la tolérance à l’effort, (donc l’aptitude cardio-respiratoire et musculaire), nous réalisons un test de marche de six minutes ainsi qu’un test de montée d’escaliers. Nous avons voulu évaluer les patients dans les escaliers car nous travaillions la gestion du souffle entre autres durant cette activité. Nous nous sommes inspirés pour cela du test d’escalier élaboré par E.Villiot-Danger en 2008 (50). Mais, n’ayant que deux étages à disposition, nous en avons créé un différent, dont la consigne de départ n’est pas de monter à son rythme mais le plus rapidement possible. En effet, nous pensions que, en montant à son rythme, deux étages ne seraient pas suffisant pour évaluer la performance maximale des patients dans les escaliers; et que ce test ne montrerait ainsi pas de changement significatif entre le début et la fin du stage de réhabilitation. 5.1.2 Questions de départ La question de la pertinence de ce test de montée d’escaliers à allure rapide s’est donc posée. Premièrement, ce test montre-t-il une évolution entre le début et la fin du stage de réhabilitation? Deuxièmement, est-t-il comparable au test de marche de six minutes? 21 5.1.3 Revue bibliographique Au vu des différentes études utilisant un test d’escaliers, nous pouvons conclure que le manque de standardisation, de valeurs de référence et parfois d’accessibilité à plusieurs étages en fait un test encore peu utilisé en pratique courante ; mais que celui-ci est complémentaire du test de marche de six minutes, puisqu’il n’induit pas les mêmes réactions physiologiques et qu’il n’évalue pas la même activité; la montée d’escaliers étant souvent ressentie comme difficile par les patients atteints de BPCO. En ce qui concerne les besoins métaboliques et les réactions physiologiques durant cette épreuve, des études (45, 46, 33) ont mis en évidence une consommation maximale d’oxygène très importante, proche voire supérieure à celle observée lors d’une épreuve d’effort sur cycloergomètre ou lors d’un test de la navette progressif, et augmentant de manière abrupte. L’étude de Villiot-Danger (50) constate quant à elle une VO₂ similaire à celle requise lors du test de marche de six minutes; mais son test d’escalier est plus fonctionnel, avec des consignes le situant plus proche des activités de la vie quotidienne (arrêts autorisés, test limité à quatre étages et deux minutes). Elle met néanmoins en évidence une difficulté plus importante lors du test d’escalier avec un ICP nettement plus élevé lors de la montée d’escaliers. L’intensité de la dyspnée, évaluée avec une échelle visuelle analogique, serait également supérieure lors d’un test d’escaliers que lors du test de marche de six minutes ou même du test sur cycloergomètre (33, 46, 49). Pour ce qui concerne la fréquence cardiaque et la saturation en oxygène, les résultats sont contradictoires (33, 46, 49, 50). La plupart des tests d’escaliers utilisés en pneumologie sont des tests « limités par les symptômes », qui consistent à monter des escaliers le plus loin possible, avec au moins trois étages à disposition (33, 43 – 48, 50). Trois étages serait le minimum nécessaire afin de pouvoir estimer la réserve cardio-respiratoire de patients atteints de BPCO. En effet, avec moins de trois étages la plupart d’entre eux n’atteindraient pas leur limite (46). Nous n’avons trouvé qu’une étude portant sur un test d’escaliers réalisé sur 44 marches uniquement. Mais celle-ci ne précise pas si les consignes étaient de monter à son rythme ou le plus rapidement possible (49). C’est pourquoi nous avons jugé nécessaire de réaliser cette recherche, afin de démontrer la pertinence d’un test d’escaliers à allure rapide sur un nombre limité d’étages, et d’analyser les réactions physiologiques qu’il induit. 22 5.1.4 Hypothèses Nous pensons que les résultats obtenus au test de marche de six minutes ne seront pas comparables à ceux obtenus au test de montée d’escaliers à allure rapide. Nous nous attendons à observer une augmentation de dyspnée plus importante lors de la montée des escaliers ainsi qu’une absence de corrélation entre les performances réalisées aux deux tests. En ce qui concerne la baisse de saturation en oxygène et la différence de fréquence cardiaque, nous pensons obtenir des résultats similaires aux deux tests. De plus, nous espérons démontrer la sensibilité du test de montée d’escaliers à allure rapide, c’est-à-dire sa capacité à montrer une évolution entre le début et la fin du stage de réhabilitation respiratoire. 5.2 Méthode 5.2.1 Population ciblée Nous avons consulté les dossiers de patients ayant suivi un stage de réhabilitation entre février 2009 et février 2014. Les patients inclus dans cette recherche étaient tous atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive et ont tous été capables de réaliser le test de marche de six minutes ainsi que le test de montée d’escaliers jusqu’au deuxième étage. Certains souffraient de comorbidités: pathologies cardio-vasculaires, diabète, atteintes ostéo-articulaires, dépression, syndrome d’apnée du sommeil ou asthme; mais n’ont été exclus de cette recherche que les patients sous traitement bétabloquant ou dont les atteintes ostéo-articulaires gênaient la locomotion ou obligeaient à tenir la rampe. Nous avons également exclu les patients ayant arrêté la réhabilitation avant la fin du stage; ainsi que les patients sous oxygénothérapie, le poids du portable n’ayant pas été relevé et les débits n’étant pas réglés de manière identique lors des différents tests. Au total les résultats de 52 patients ont été relevés. 23 5.2.2 Interventions et mesures Test de six minutes Un test de marche de six minutes est réalisé au départ et à la fin du programme de réhabilitation. Pour des raisons pratiques, nous ne faisons pas passer de test d’habituation espacé d’une heure. Nous ne réalisons un deuxième test que si nous remarquons que le patient n’a pas fait suffisamment d’effort durant le test, voulant trop se préserver ou ayant mal compris les consignes. A la fin du test la question leur est posée s’ils pensent qu’ils auraient pu faire une meilleure performance. Les instructions de départ ne sont pas lues mais expliquées aux patients; car nous avons remarqué qu’elles n’étaient souvent pas comprises lorsqu’elles étaient lues. Le temps est indiqué toutes les minutes mais sans encouragement. Les allers et retours sont réalisés sur 25 mètres. La SpO₂ et la fréquence cardiaque sont mesurées à l’aide d’un oxymètre de pouls portable OXIMAXᵀᴹ N-65. L’intensité de la dyspnée est évaluée sur une échelle numérique allant de 0 à 10. Test de montée d’escaliers Le premier test est réalisé durant la première semaine du stage de réhabilitation, sans avoir préalablement donné de conseil ni d’exercice sur la gestion du souffle. Le deuxième test est réalisé à la fin du stage. Le test est effectué sur deux étages d’escaliers; le premier comporte 20 marches de 16.5cm, le deuxième 17 (8+9) marches de 16.5cm. Il est demandé aux patients de monter les deux étages le plus rapidement possible et sans tenir la rampe. Nous leur précisons qu’ils peuvent s’arrêter et repartir autant de fois qu’ils en ont besoin, et que le test s’arrête au maximum après deux minutes. L’intensité de la dyspnée, la saturation en oxygène et les pulsations sont notées au départ et à l’arrivée. 24 5.2.3 Outils statistiques Pour le test de marche et celui de montée d’escaliers, nous avons comparé les résultats obtenus au début et ceux obtenus en fin de réhabilitation. Différentes variables ont été analysées: - - Les performances aux deux tests: la distance parcourue en mètres pour le test de marche et le temps en secondes pour le test d’escaliers La différence de fréquence cardiaque (∆FC) entre le départ et l’arrivée La différence de saturation en oxygène (∆SpO₂) entre le départ et l’arrivée La différence d’intensité de la dyspnée entre le départ et l’arrivée, évaluée sur l’échelle numérique (∆EN) La vitesse en mètres par minute (m/min): horizontale au test de marche et verticale au test d’escaliers L’indice de coût physiologique: ICP (battements/m) = ∆FC/vitesse. Son calcul nous a semblé intéressant car celui-ci, prenant en compte la variation de fréquence cardiaque ainsi que la vitesse, est une mesure de la dépense énergétique plus significative pour mettre en évidence l’évolution des patients, que ces deux variables prises isolément (50 - 53) Le travail et la consommation maximale d’oxygène Le calcul de la consommation maximale d’oxygène ou du travail nous a également paru intéressant car les formules utilisées prennent en compte, pour le test d’escaliers, le poids des patients, la hauteur des marches ainsi que la vitesse de montée (44, 45): - VO₂ (ml/min) = (5.8 x poids en kg) + 151 + (10.1 x travail) Travail (watts) = (hauteur d’une marche en m x nombre de marches/min) x poids en kg x 0.1635 Pour calculer le travail effectué lors du test de marche, nous avons utilisé la formule: Travail (kg.m) = distance en m x poids en kg (39). Nous avons également comparé les résultats obtenus aux tests de montée d’escaliers à ceux obtenus aux tests de marche de six minutes. Pour cela nous avons testé la présence ou non d’une différence significative entre les deux tests en ce qui concerne la différence de FC, la différence de SpO₂ et la différence d’intensité de la dyspnée entre le départ et l’arrivée. En ce qui concerne les performances réalisées (la distance ou le temps), le travail et l’ICP, nous avons testé s’il y a ou non une corrélation entre les deux différents tests. Nous avons utilisé le test T pour mettre en évidence des différences, et le test de Pearson pour observer des corrélations. 25 5.3 Résultats 5.3.1 Sujets Tableau III. Caractéristiques des sujets étudiés: Age (années) Sexe (h/f) IMC (kg/m²) VEMS (%théorique) Moyenne 60,5 43/9 26,3 48,3 Ecart type 6,38 7,63 17,18 5.3.2 Comparaison entre le test de montée d’escaliers réalisé au début et celui réalisé à la fin du stage de réhabilitation Tableau IV. Moyennes et écarts types: Test d’escaliers - 1 Test d’escaliers - 2 Probabilité Moyenne Ecart type Moyenne Ecart type ∆EN dyspnée 3,11 1,92 2,71 1,75 0,17 ∆SpO₂ (%) -1,44 1,70 -0,96 1,72 0,06 ∆FC (battements/min) 18,87 10,77 19,08 11,26 0,90 Temps (s)* 28,10 7,88 23,11 6,11 0,00 Vitesse (m/min)* 14,12 4,47 17,22 5,65 0,00 Travail (watts)* 170,40 62,02 208,68 79,45 0,00 VO₂ (ml/min)* 2307,11 708,97 2693,79 882,13 0,00 ICP (battements/m) 1,36 0,80 1,16 0,76 0,11 Test d’escaliers - 1 = test réalisé au début du stage de réhabilitation, Test d’escaliers - 2 = test réalisé à la fin du stage de réhabilitation, ∆ = différence entre avant et après le test, EN = échelle numérique, SpO₂ = saturation en oxygène, FC = fréquence cardiaque, VO₂ = consommation maximale d’oxygène, ICP = indice de coût physiologique, * p < 0,05. 26 5.3.3. Comparaison entre le test de marche de six minutes réalisé au début et celui réalisé à la fin du stage de réhabilitation Tableau V. Moyennes et écarts types: TM6 – 1 TM6 - 2 Probabilité Moyenne Ecart type Moyenne Ecart type ∆EN dyspnée 4,50 2,09 3,9 2,00 0,06 ∆SpO₂ (%) -6,21 5,28 -6,25 5,50 0,92 ∆FC (battements/min) 27,96 12,82 30,44 13,51 0,99 Distance (m)* 450,29 70,47 486,71 69,90 0,00 Vitesse (m/min)* 75,05 11,74 81,12 11,65 0,00 Travail (kg.m)* 33492 9726 36138 9956 0,00 ICP (battements/m) 0,37 0,15 0,37 0,15 0,71 TM6 - 1 = test de marche de six minutes réalisé au début du stage de réhabilitation, TM6 - 2 = test de marche de six minutes réalisé à la fin du stage de réhabilitation, ∆ = différence entre avant et après le test, EN = échelle numérique, SpO₂ = saturation en oxygène, FC = fréquence cardiaque, ICP = indice de coût physiologique, * p < 0,05. 5.3.4 Différences entre les résultats des tests de montée d’escaliers et ceux des tests de marche de six minutes Pour les trois variables analysées (∆EN dyspnée, ∆SpO₂, ∆FC), des différences significatives sont constatées entre les tests d’escaliers et ceux de marche avec p = 0,00. Intensité de la dyspnée ∆ Dysp,ée (unités arbitraires) 6 5 4 Test d'escaliers 3 Test de la marche 2 1 0 Début Réhabilitation Fin Figure 3. Intensité de la dyspnée ∆ = différence entre avant et après les tests 27 Saturation en oxygène ∆ Saturation en oxygène (%) 0 -1 Début Fin -2 -3 Test d'escaliers -4 Test de la marche -5 -6 -7 -8 Réhabilitation Figure 4. Saturation en oxygène ∆ = différence entre avant et après les tests ∆ Fréquence cardiaque (battements/min) Fréquence cardiaque 35 30 25 20 Test d'escaliers 15 Test de la marche 10 5 0 Début Réhabilitation Fin Figure 5. Fréquence cardiaque ∆ = différence entre avant et après les tests 28 5.3.5 Corrélations entre les résultats des tests de montée d’escaliers et ceux des tests de marche de six minutes En ce qui concerne les performances réalisées (distance et temps), le travail ainsi que l’indice de coût physiologique, il existe une corrélation entre les résultats obtenus aux tests d’escaliers et ceux obtenus aux tests de marche: bonne pour les performances (r = 0,62 au début et 0,74 à la fin de la réhabilitation) et le travail (r= 0,84 et 0,79), plus faible pour l’ICP lors des deuxièmes tests (r = 0,32) mais il n’y en a pas entre les indices de coût physiologique des premiers tests (en début de réhabilitation) (r = 0,19). TEsc-1 comparé au TM6-1 Distance TM6-1 (m) 700 R² = 0,3832 600 500 400 300 200 100 0 0 10 20 30 40 50 60 Temps TEsc-1 (s) Figure 6. Corrélation entre les tests d’escaliers et de marche au début de la réhabilitation TEsc-1 = test d’escaliers réalisé au début du stage de réhabilitation, TM6-1 = test de marche de six minutes réalisé au début du stage de réhabilitation. TEsc-2 comparé au TM6-2 R² = 0,5509 Distance TM6-2 (m) 700 600 500 400 300 200 100 0 0 10 20 30 40 Temps TEsc-2 (s) Figure 7. Corrélation entre les tests d’escaliers et de marche à la fin de la réhabilitation TEsc-2 = test d’escaliers réalisé à la fin du stage de réhabilitation, TM6-2 = test de marche de six minutes réalisé à la fin du stage de réhabilitation. 29 5.4 Discussion 5.4.1 Evolution entre le début et la fin du stage de réhabilitation Nous remarquons que les résultats obtenus au test de montée d’escaliers montrent une évolution entre le début et la fin du stage de réhabilitation. Il existe une différence significative entre le temps utilisé pour monter les deux étages au début et celui utilisé à la fin du stage de réhabilitation. Nous notons une différence de 4,99 secondes en moyenne; ce qui correspond à une amélioration de 17,76 % entre le premier et le deuxième test de montée d’escaliers. La vitesse est ainsi plus rapide de 3,1 mètres par minute en moyenne lors du deuxième test; ce qui correspond à une amélioration de 21,95%. Le travail et la consommation maximale d’oxygène calculés montrent également une amélioration à la fin du stage, respectivement de 22,49% et 16,76%. Nous avons aussi remarqué que ces améliorations sont, en considérant les différences entre les premiers et les deuxièmes résultats en pourcentage, plus importantes aux tests de montée d’escaliers qu’aux tests de marche de six minutes. En effet, au deuxième test de marche de six minutes, les améliorations sont de 8,09% pour la distance parcourue, de 5,89% pour la vitesse et de 7,90% pour le travail. Au vu de ces résultats, nous pouvons donc affirmer que le test de montée d’escaliers met en évidence une amélioration des performances entre le début et la fin du programme de réhabilitation; et que celle-ci est plus importante que celle observée au test de marche de six minutes. En ce qui concerne l’intensité de la dyspnée, l’augmentation de la fréquence cardiaque, la baisse de saturation en oxygène et l’indice de coût physiologique: l’absence de différence significative entre les premiers et les deuxièmes tests, tant pour le test d’escaliers que pour le test de marche de six minutes, nous permet d’affirmer que l’amélioration des performances ne s’est pas faite au prix de réactions physiologiques plus marquées. L’entraînement physique a donc été efficace puisque les patients ont réalisé les tests à un niveau supérieur pour une même dépense physiologique. Il a été largement démontré que la réhabilitation respiratoire améliore significativement les performances sous-maximales, c’est-à-dire la distance aux tests de marche et le temps d’endurance d’une épreuve à charge constante, ainsi que les symptômes, notamment la dyspnée (25, 54 - 56). 30 Cette amélioration de l’endurance à l’exercice s’explique par le déplacement du seuil ventilatoire vers des charges plus élevées; ce qui a pour effet de réduire les besoins ventilatoires à partir de la réduction du métabolisme anaérobie (qui produit des lactates et augmente la charge en CO₂). Cette diminution de la demande ventilatoire permet de retarder la progression de l’hyperinflation dynamique et de diminuer la dyspnée (25, 55, 56). Ce déplacement du seuil anaérobique et la meilleure adaptation ventilatoire qui s’en suit sont dus à l’amélioration des capacités aérobiques des muscles squelettiques. En effet, l’atteinte des muscles périphériques est un facteur majeur (parmi les différentes déficiences ventilatoires, cardio-vasculaires ou musculaires), et réversible par l’entraînement, limitant la tolérance à l’exercice (25, 55, 56). La dysfonction musculaire périphérique observée chez les patients BPCO se manifeste, du point de vue fonctionnel, par une diminution de la force et de l’endurance, ainsi qu’une fatigabilité importante. Sur le plan anatomique, on retrouve une diminution de la surface de section musculaire, une raréfaction des fibres de type I, endurantes, au profit des fibres de type II, plus fatigables, ainsi qu’une diminution de la capillarisation. Il s’en suit une réduction de la capacité oxydative qui a pour conséquence une plus grande dépendance du métabolisme anaérobique (25, 55 - 57). Plusieurs causes peuvent être évoquées pour expliquer ces modifications. La diminution de l’activité physique et le déconditionnement qui en résulte jouent un rôle majeur dans l’atteinte musculaire périphérique. D’autres facteurs sont également en cause: l’hypoxémie, l’hypercapnie, l’inflammation systémique (qui augmente le catabolisme musculaire), la malnutrition, les traitements par corticostéroïdes, l’incapacité du système antioxydant à faire face au stress oxydatif induit par l’exercice, ainsi qu’une prédisposition génétique (25, 55 - 58). La réhabilitation respiratoire améliorant les performances sous-maximales (en augmentant les capacités oxydatives au niveau musculaire et en retardant l’accumulation de lactates), il n’est pas étonnant d’observer une plus grande distance parcourue au test de marche de six minutes avec des réactions physiologiques similaires. Mais, comment expliquer l’amélioration encore plus importante des performances observée au test de montée d’escaliers? Comme ce dernier dure en moyenne moins de trente secondes, il dépend surtout de la filière anaérobie qui est déjà privilégiée chez les patients BPCO avant la réhabilitation. L’entraînement physique n’améliorant pas uniquement la capacité d’endurance mais également la force et la fatigabilité musculaire (25,56), il peut expliquer, en partie, les résultats obtenus au test d’escaliers. 31 Nous pensons que l’amélioration des performances est également due à une meilleure gestion du souffle pendant la montée des escaliers, ainsi qu’à une diminution de l’appréhension souvent ressentie par les patients devant le nombre de marches à gravir. La diminution presque significative (p=0,06) de la différence de saturation en oxygène entre le premier et le deuxième test d’escaliers va dans le sens de cette hypothèse. Celle-ci est également soutenue par le constat de Dreher et al. (49) d’une hyperinflation plus marquée lors du test d’escaliers que lors du test de marche de six minutes. En effet, les patients expriment souvent une appréhension au départ du test d’escaliers, liée à une augmentation de la dyspnée; et, régulièrement, réalisent le test « en oubliant de respirer » ! Les conseils sur la gestion du souffle pendant la montée des escaliers ne sont donnés qu’après la première évaluation. Il serait donc intéressant d’évaluer le niveau d’anxiété avant le test, de même que la fatigabilité musculaire, qui est au même titre que la dyspnée un symptôme limitant la tolérance à l’effort. Ceci permettrait de mieux apprécier les effets du programme de réhabilitation (25, 57). 5.4.2 Comparaison entre le test de montée d’escaliers et le test de marche de six minutes Réactions physiologiques différentes En ce qui concerne les réactions physiologiques, nous constatons des différences significatives entre les deux tests mais qui ne vont pas dans le sens où nous l’attendions. En effet, nous observons une augmentation de l’intensité de la dyspnée, une baisse de la saturation en oxygène, ainsi qu’une augmentation de la fréquence cardiaque plus importantes lors du test de marche de six minutes que lors du test de montée d’escaliers (fig. 3 - 5). Casas et al. (33) ont démontré qu’un test de montée d’escaliers induit une consommation d’oxygène maximale aussi importante que celle induite par un test d’effort sur cycloergomètre ou un test de la navette progressif, avec une pente qui augmente de manière abrupte. Pourtant ce test d’escaliers, de même que celui utilisé par Dreher et al. (49), ne provoquait pas d’augmentation plus importante de la fréquence cardiaque ou de baisse plus importante de la saturation en oxygène que celles observées au test de marche de six minutes. De même, Villiot-Danger a constaté une augmentation de fréquence cardiaque ainsi qu’une baisse de saturation en oxygène similaires au test d’escalier et au test de marche de six minutes (50). 32 En ce qui concerne la consommation maximale d’oxygène, nos résultats confirment son importance lors de la montée des escaliers: nous avons calculé une VO₂ max en moyenne de 2307 ml/min au premier test et de 2693 ml/min au deuxième test. Casas et al. (33) avait mesuré une VO₂ max de 1693 ml/min et Villiot-Danger (50) l’avait estimée, lors de son test, à 1620 ml/min. Du point de vue des besoins métaboliques, notre test à allure rapide serait ainsi encore plus coûteux que les tests réalisés jusqu’à présent, et avec une VO₂ augmentant encore plus rapidement, celui-ci se déroulant sur une durée plus brève et avec une vitesse plus rapide. La durée de notre test ainsi que la vitesse à laquelle il se déroule seraient également en cause pour expliquer les réactions physiologiques (∆FC, SpO2 et intensité de la dyspnée) moins importantes que lors du TM6. En effet, tout comme Villiot-Danger (50), nous pensons que ces réactions physiologiques non attendues s’expliquent par la prépondérance de la filière anaérobie chez les patients BPCO, qui est celle utilisée en premier lieu durant ce test de montée d’escaliers. Plus l’effort serait bref, moins il provoquerait des réactions physiologiques intenses. Il est à noter que, chez certains patients, nous avons observé une baisse de la saturation en oxygène ainsi qu’une augmentation de l’intensité de la dyspnée ne survenant que quelques secondes après la fin du test d’escaliers. Celui-ci serait donc trop bref pour que les réactions physiologiques aient le temps de se faire. Ces hypothèses expliqueraient également la moindre intensité de dyspnée au test d’escaliers à allure rapide; alors qu’elle avait été constatée plus importante qu’au test de marche de six minutes par Casas et al. (33) et Dreher et al. (49). Ce phénomène (une fréquence cardiaque et une baisse de saturation en oxygène similaires à celles observées au test de marche de six minutes malgré une consommation d’oxygène plus importante) mérite d’être approfondi. Nous pensons que d’autres facteurs que la durée du test doivent expliquer ce phénomène car il a également été observé lors du test de la navette progressif et du test d’effort sur cycloergomètre, qui sont des tests de plus longue durée (33). De même, les mécanismes expliquant la désaturation en oxygène observée chez certains patients au test de marche de six minutes et non au test d’effort cardiorespiratoire restent encore à élucider. Le type d’exercice, rectangulaire ou triangulaire, pourrait être en cause. En effet, lors du test de marche de six minutes, un effort intense est tenu sur une longue durée alors que, au test sur cycloergomètre, l’importante demande en oxygène n’arrive qu’à la fin du test (35). Nous pensons donc que la durée brève de l’effort, même si intense, explique les moindres réactions physiologiques par rapport à celles observées au test de marche de six minutes. 33 Corrélation entre les performances Malgré les différences observées au niveau des réactions physiologiques, nous constatons une corrélation entre les performances réalisées aux deux différents tests. Ainsi, nous pouvons nous attendre à ce qu’un patient ayant réalisé une bonne performance au test de marche de six minutes en fasse de même lors du test de montée d’escaliers. Ce constat n’est pas en accord avec celui de Dreher et al. (49) qui eux n’observent pas de corrélation entre la distance parcourue au test de marche de six minutes et le temps requis pour monter les escaliers; et qui concluent que le test de marche ne permet pas de prédire les performances réalisées au test d’escaliers. Ceci est peut-être dû au plus petit nombre de patients inclus dans son étude. 34 6. CONCLUSION Nous avons démontré la sensibilité du test de montée d’escaliers à allure rapide, c’est-à-dire sa capacité de mettre en évidence une évolution entre le début et la fin du programme de réhabilitation. En effet, une amélioration des performances a été constatée: les patients réalisent le test plus rapidement pour un même coût physiologique. Cette amélioration des performances s’est même avérée plus importante que celle observée au test de marche de six minutes. En comparant les résultats du test de montée d’escaliers à ceux du test de marche de six minutes, nous avons constaté des réactions physiologiques significativement plus importantes lors du test de marche de six minutes, ainsi qu’une corrélation entre le temps de montée d’escaliers et la distance parcourue au test de marche. Ainsi, les performances obtenues au test de marche de six minutes permettraient de prédire celles du test d’escaliers. Cependant, ce constat ne dispense pas du test d’escaliers. Celui-ci s’avère utile car, en plus de mettre en évidence les progrès réalisés au cours de la réhabilitation, il évalue une activité différente, qui n’induit ni les mêmes réponses physiologiques ni les mêmes besoins métaboliques. Alors que le test de marche de six minutes évalue la capacité d’endurance; le test d’escaliers à allure rapide est un test maximal qui évalue la capacité à fournir un effort intense et bref, faisant intervenir en premier lieu la filière anaérobie. Ce test d’escaliers est donc complémentaire du test de marche de six minutes. Une limite que l’on peut donner à ce test est qu’il n’évalue pas la montée d’escaliers d’une manière fonctionnelle, c’est à dire comme elle se réalise dans la vie de tous les jours. Il n’est donc pas représentatif de la gêne ressentie dans les activités de la vie quotidienne. En effet, il est plutôt conseillé aux patients BPCO de monter les escaliers à leur rythme, en faisant des pauses et en tenant la rampe en cas de besoin. Ce test a cependant l’avantage de permettre l’évaluation de la tolérance à l’effort dans les escaliers, malgré un nombre restreint d’étages à disposition, et ainsi de mettre les patients face à cette activité souvent ressentie comme pénible. La montée d’escaliers peut paraître insurmontable au départ et tout de même être réalisée avec succès. En effectuant ce test, les patients non seulement expérimentent qu’ils sont capables de le faire, mais en plus constatent des progrès à la fin de la réhabilitation. Cela peut les encourager à continuer l’entraînement dans les escaliers à domicile. 35 L’utilité d’inclure la montée des escaliers dans un programme de réhabilitation respiratoire a déjà été soulignée (50, 59 - 61). La question se pose de savoir quelle est la stratégie la plus efficace pour améliorer les performances: l’apprentissage de la gestion du souffle et de l’anxiété suffit-t-il ou est-il préférable de mettre également en place un entraînement régulier dans les escaliers ? Ce sujet pourrait faire l’objet de futures recherches. Alors que nous nous sommes interrogés sur l’influence que peut avoir la diminution de l’anxiété ou une meilleure gestion du souffle sur les performances, Dreher et al. (49) avaient déjà relevé l’importance de développer des stratégies pour prévenir l’hyperinflation dynamique durant la montée des escaliers. L’intégration d’un entraînement régulier à la marche dans un programme de réhabilitation (62) est également une problématique qui s’est posée, cette activité s’étant avérée plus coûteuse du point de vue des réactions physiologiques que la montée des escaliers. D’autant plus que certains patients ressentent une difficulté plus importante à la marche, à plat ou en pente, que lors des séances de réentraînement sur cycloergomètre. Les hypothèses expliquant les réactions physiologiques moindres observées au test d’escaliers restent encore à approfondir. Il serait également intéressant de comparer le test d’escaliers à allure rapide au test plus fonctionnel de Villiot-Danger (50). Pour finir, comme Casas et al. (33) et Pollock et al. (46) l’ont déjà fait, nous tenons à souligner l’importance de mettre en place des mesures de sécurité adéquates, des complications cardiaques pouvant survenir durant la réalisation de ce test. 36 7. BIBLIOGRAPHIE 1. Recommandations de la société de Pneumologie de Langue Française sur la prise en charge de la BPCO (mise à jour 2009) : Texte long – Argumentaires. Revue des Maladies Respiratoires 2010 ; 27 : S1-S76. 2. Pierre B. Intérêt du dépistage de la BPCO par le masseur-kinésithérapeute. Kinésithérapie Scientifique 2013 ; 539 : 51-3. 3. Devouassoux G. BPCO. Lyon, DU Kinésithérapie Respiratoire et Cardio-Vasculaire 2013. 4. Roche N, Perez T, Neukirch F, Carré P, Terrioux P, Pouchain D, Ostinelli J, Suret C, Meleze S, Huchon G. Sujets à risque de BPCO en population générale : disproportion entre la fréquence des symptômes, leur perception et la connaissance de la maladie. Rev Mal Respir 2009 ; 26 : 521-9. 5. Pison C. Comment évaluer un patient avec une BPCO ? www.akcr.fr 6. 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