Maroc: l`USFP agite le spectre du PAS.

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Maroc: l`USFP agite le spectre du PAS.
Maroc: l’USFP agite le spectre du PAS.
Sur la situation économique du royaume, les avis, décidément, divergent du tout au tout selon
que l’on soit dans l’opposition ou dans la majorité. Alors même que le ministre délégué chargé
du budget, M. Driss El Azami (PJD) niait ce lundi l’existence de toute crise au Maroc (Attajdid
du 6 août), le même soir, au ftour organisé par le groupe parlementaire de l’USFP, les ténors
socialistes montaient au créneau pour clamer leur inquiétude.
Une période qui rappelle celle de 1978-1983
A écouter les députés socialistes, le spectre du PAS planerait à nouveau sur le Maroc. Sortant
de la réserve dans laquelle il s’était tenu jusque-là, l’ancien ministre des Finances, Fathallah
Oualallou a ainsi dit tout le souci que lui occasionnait l’octroi par le FMI de la LPL . Pour lui, il
s’agit là
« d’
une mauvaise nouvelle
». Considérant que « l’actuel gouvernement a le devoir de lire le passé »
, il a estimé que « le retour du FMI pour garantir les crédits n’est pas une bonne chose
». La période actuelle lui rappelle celle de 1978-1983, à l’issue de laquelle le plan d’ajustement
structurel (PAS) avait été imposé au Maroc pendant dix ans. « Il faut s’éloigner du FMI. Nous avions tout fait pour qu’il ne vienne pas au Maroc, nous n’avions
pas de transactions avec cette institution. S’il revient, il prendra deux ans à titre d’essai, comme
en 1979, avant de passer à autre chose. Si cela ne s’arrange pas, ça sera la conditionnalité
comme pour la Grèce. Et le Maroc perdra sa souveraineté dans la prise de décision
. Pour relancer la machine, Ouallalou énumère quatre outils d’accompagnement ; les stratégies
de réforme, la mise à niveau des ressources humaines (éducation et santé) la régionalisation et
le développement des relations extérieures avec l’UMA, l’UE les USA et l’Afrique.
« De l’imposture à la hardiesse ».
Bien plus virulent, Habib El Malki, membre du bureau politique, n’a pas hésité à accuser
l’équipe au gouvernement de pratiquer « le mensonge ». « Abdelillah a nié que la situation
économique était catastrophique
»
a-t-il ainsi reproché au Premier ministre. Et de s’interroger sur les raisons qui ont poussé ces
jours derniers à un changement de discours sur le sujet. « Mais que se passe-t-il pour que des ministres dudit gouvernement viennent maintenant brosser
un tableau noir de l’économie marocaine
? », s’interroge El Malki. Pour lui, la réponse réside dans le discours tenu par le souverain à
l’occasion de la Fête du Trône. Ce discours jugé « décisif » et qui, selon lui, aurait poussé le
gouvernement à prendre une position « hardie » différente de celle défendue il y a quelques
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mois. « D’un seul coup, on est passé de l’imposture à la hardiesse
» ironise-t-il. Et d’ajouter que la ligne de crédit ouverte par le FMI ne pouvait être lue que
comme un indice, celui du risque de voir la situation se dégrader plus encore.
Quant à Ahmed Zaidi, le président du groupe socialiste à la Chambre des représentants, le
gouvernement aurait commis plusieurs erreurs quand il a présenté dans son programme et
dans la loi de Finances des hypothèses « optimistes ». Il avait ainsi promis durant la campagne
électorale de réaliser un taux de croissance de 6 à 7%. Puis il l’a revu à la baisse (5,5 %) dans
le programme gouvernemental avant de le baisser dans la loi de Finances (4,2 %). Aujourd’hui
le ministre de Finances reconnait que ce taux ne dépassera pas le 3,4 %.
Droit dans ses bottes, M. El Azami, le ministre délégué au Budget considère lui que le
gouvernement a approché la conjoncture « d'une manière intelligente ». Quant à la baisse des
réserves en devises qu’il reconnait comme principale difficulté, il fait confiance au
gouvernement pour y remédier. Les prochains mois nous le diront.
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