bénabar et - prof

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bénabar et - prof
PROF-EUROPE EN CHANTANT 120
Chers Collègues, veuillez trouver ci-joint la neuvième fiche pédagogique proposée lors
du Séminaire Interacadémique « LA CHANSON EN COURS DE FLE » organisé par
PROF-EUROPE LUBLIN le lundi 13 novembre 2006 à la KUL (Université Catholique
de Lublin). Bonne lecture ! Richard SORBET [email protected] .
CHANSONS : « LES MOTS D’AMOUR » - BÉNABAR ET
« TAPIS ROULANT » - KARPATT
Fiche pédagogique élaborée par Rachel BERTOUT
ACFP à la KUL et l’UMCS
Membre de la Section PROF-EUROPE LUBLIN
[email protected]
« LES MOTS D’AMOUR », BÉNABAR
Album Les risques du métier, 2003
« TAPIS ROULANT », KARPATT
Album Dans le caillou, 2003
Niveau : Avancé
Objectif : Interculturel et société contemporaine.
Un nouveau romantisme ? Ikea et Monoprix, nouvelle muse ?
Compréhension orale détaillée :
Comprendre la façon dont les deux narrateurs envisagent leur relation amoureuse.
Expression orale:
Comparer ces deux visions.
Discuter ces visions et la comparer avec le romantisme contemporain « à la polonaise ».
Il est possible de confronter cette vision avec celle plus ancienne de la chanson Ne me quitte pas de
Jacques Brel.
Liens :
www.benabar.com
www.karpatt.free.fr
www.karpatt.com
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« Les mots d’amour », Bénabar
Texte intégral
Album Les risques du métier, 2003
Bien sûr y’a les rimes en fleur, les métaphores, les grands discours
Les « je n’aime que toi », les « mon amour », les « pour toujours »
Les soleils couchants, le vent, la plage, les océans
Les références au cœur, c’est un organe très émouvant
Miauler « je t’aime » tout le monde peut le faire, c’est comme Amen
C’est pas très dur.
Pour dire « bonne nuit » chaque soir, là, faut vraiment y croire
Pas besoin de prêt-à-porter, de slogans, de phrases toutes faites
Tous ces passe-partout, prêts à l’emploi qu’on se répète
Les mots d’amour c’est pas ça
C’est bien plus compliqué crois-moi
Les déclarations les plus belles
Ne figurent pas dans les manuels
C’est banal mais les quelques mots que je te destine
Je les préfère aimantés sur le frigo dans la cuisine
Je veux voir nos initiales côte à côte sur l’interphone
Pas gravées au canif dans l’écorce d’un chêne
Pas besoin de vieux balcon, de Roméo et de Juliette
Je peux me contenter d’un petit signe par la fenêtre
Faisons l’impasse sur les violons, « les toi pour moi » et vice versa
Tous ces mots trop doux qu’on a prononcés trop de fois
Mon petit cœur, mon petit chat
Mon trésor, mon petit rat
Ma petite fouine, ma petite teigne,
Ma sardine, ma sardaigne,
Mon sagouin, mon trois fois rien
Merci qui ? Merci mon chien !
Mon soleil, mon bouquet de roses
Mon orteil, ma boîte de douze
On peut bien sûr parler d’avenir promettre monts et merveilles
C’est bien plus fort « à tout à l’heure » quand on le murmure à l’oreille
Certains construisent des châteaux, ils y mettent des perles de pluie*
Moi j’ai fixé une étagère, elle est d’ailleurs tombée depuis
Ils trouvent encore des formules quand ils se séparent
Et habillent de ridicule la fin de leur histoire
Moi j’ai pas le cœur brisé, j’ai vérifié chez mon médecin
mais je regrette ces mots d’amour que tu me disais si bien
*Référence à Ne me quitte pas, Jacques Brel
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« Tapis roulant », Karpatt
Texte intégral
Album Dans le caillou, 2003
Je pose sur ce tapis roulant
mes petits plats de célibataire,
toujours les mêmes ça gagne du temps,
toujours les mêmes pâtes au gruyère
Que t’es jolie dedans ta blouse
avec ton badge monoprix,
tes petits doigts sur le tiroir caisse
qui se trompent jamais.
Ça fait trois mois, douze semaines,
douze fois : Bonjour, Au revoir, merci,
garder la monnaie, c’est pas la peine,
bon ben au revoir à vendredi !
Mais je sais qu’elle m’aime,
mais elle peut pas le dire.
Un jour on ira se marier,
je l’emmènerai dans ma maison.
Et loin des autres,
on pourra lire les poèmes
que je lui dédie
en attendant les vendredis
où je poserai une fois de plus
mon cœur sur ce tapis roulant.
Je pose sur ce tapis roulant
tous mes espoirs de la semaine,
toujours les mêmes ça gagne du temps,
les mêmes histoires pour te plaire.
Que t’es jolie la tête baissée,
de toi je ne connais que la nuque,
tes petits doigts sur le tiroir caisse qui se trompent jamais.
Ça fait trois mois, douze semaines
à maudire ce tapis roulant
qui me renvoie le même message :
Merci, au revoir, client suivant.
Mais je sais qu’elle m’aime,
mais elle peut pas le dire.
Si elle levait la tête
combien d’hommes perdus
se pendraient à son sourire,
de cette enfant
qui récolte les fruits
de sa trop belle jeunesse inconsciente.
Je suis couché sur le tapis roulant.
3
BÉNABAR
BIOGRAPHIE RFI
Au début, c'est avec l'oeilleton de sa caméra qu'il avait décidé de s'intéresser aux gens.
Finalement, la chanson réaliste sera son meilleur instrument pour croquer le quotidien.
Influencé par Brel, Brassens, Renaud, Higelin, l'autodidacte perpétue avec humour et
tendresse ce goût des instantanés. D'une habileté déconcertante à démonter la
mécanique des sentiments, son analyse narrative pointue des environnements affectif le
rapprocherait d'un Thomas Fersen ou Sanseverino. Dans l'art de raconter nos histoires
courtes, Bénabar est en tête de liste.
Bénabar est né le 16 juin 1969. IL est élevé dans le sud de la banlieue parisienne, en
Essonne, entre une mère libraire et un père régisseur dans le cinéma, son premier
contact avec la musique sera la trompette, qu'il pratique dès l'âge de huit ans. Pas tant
par intérêt pour la musique mais plutôt parce que c'est l'instrument privilégié des
clowns et le cirque pour lequel il garde une certaine fascination.
Après son BAC et six mois dans une high-school américaine pour peaufiner son anglais,
il prend un sérieux virage vers l'image. Il devient apprenti-photographe et technicien
pour le cinéma. Assistant-régisseur stagiaire, il écrit et réalise son premier courtmétrage à 20 ans. Il en signera trois sur une dizaine d'années, dont notamment José
Jeannette qui lui vaut entre autres, le prix Georges de Beauregard, le Prix du Public de
Nancy et le Prix Spécial du Jury à Montréal.
A l'occasion de son troisième court-métrage, les relations avec la production tournent au
vinaigre. Le cinéma petit format ne lui convient plus. Il décide alors de s'engager dans
l'écriture d'un long-métrage, projet qui somnole encore aujourd'hui dans ses tiroirs.
Mais ses talents de scénaristes, il saura les vendre à la télévision, notamment à Canal +
pour la série H, où il écrit sketches et éditos à la commande. Mais c'est d'un surprenant
détour de la vie que sa carrière de musicien est la plus redevable. A 25 ans, quand pour
un copain en quête de paroles il écrit ses premières chansons, et décide de se lancer dans
l'exercice plus souple et autonome de la musique.
Malgré son passé léger de trompettiste, il sait à peine déchiffrer une partition.
Autodidacte, il passe ses journées entre l'ordinateur et le piano. Inspiration,
concentration, rigueur au petit déjeuner.
Barnabé
Au départ, il ne pense pas chanter. Jusqu'à ce qu'il se prenne au jeu, entraîné dans le
duo Patchol et Bénabar. Son pseudo s'impose alors à lui par l'emploi en verlan du nom
de clown Barnabé.
Le duo tourne et c'est en 1996, au cours de concerts parisiens, il croise ceux qui vont très
vite devenir ses "associés" : Denis Grare au saxo, accordéon et aux choeurs, Vincent
Schaeffer, trompette et trombone, Pascal Vignon, batterie, Stéphane Benveniste,
contrebasse. Le répertoire se monte, le nom se fige Bénabar et Associés, le groupe se
professionnalise, lui au chant et au piano.
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Leur premier album, La Petite Monnaie sort en janvier 1998 chez Zébuth, label
indépendant (distribution: Night & Day). Un succès confidentiel soutenu par des
concerts dans toute la France. Médiatiquement, l'enthousiasme est bien présent et le
groupe peut compter sur le soutien de nombreux diffuseurs, France 3 nationale et
régionale, MCM, Europe 1, France Inter, les locales de Radio France, Fip. Lors de leur
passage à Paris, ils écumeront quelques-unes unes des belles salles de la capitale,
L'Européen, Le Café de la Danse ou Le Cabaret Sauvage.
Depuis 1997, pas loin de 275 concerts dans des conditions précaires pérennisera la
formule "Qui n'a pas dormi avec 6 musiciens dans une chambre d'hôtel Formule 1, ne
peut savoir ce qu'est la Préhistoire."
Bénabar, la consécration.
Dans la perspective du nouvel album, ils s'éloignent ensuite volontairement de la scène
pour élargir son répertoire et travailler les arrangements, notamment avec Fabrice
Ravel Chapuis (Artango). Bénabar signe alors en édition chez Universal Music
Publishing, et décide de créer sa propre structure de production: Pétaouchnok. Il en
profite également pour étoffer son équipe de musiciens: Stéphane Moufflier le rejoint à
la batterie, Florent Silve à la contrebasse et Alain "Bulon" Buisson à la guitare/ banjo.
Le groupe rentre ensuite en relation avec l'un des plus gros tourneurs français, Garance
Productions, qui produit les concerts des plus gros groupes et artistes internationaux ou
nationaux. Ce soutient leur permet de tourner et de préparer un deuxième album sans
avoir encore signé sur aucun label. La réalisation artistique est confiée à Alain Cluzeau
(Paris Combo, Les Pires, La Trabant.) L'enregistrement et le mixage de l'album, intitulé
Bénabar, ont lieu en septembre et octobre 2000.
Celui-ci sort le 18 septembre 2001 chez Zomba Records, rapidement salué par le public
comme la critique. Tout aussi enthousiaste, et à l'écoute de "Bon Anniversaire", le
morceau introduisant ce nouvel album, Henri Salvador se promet d'accueillir le
trentenaire lors de ses prochains spectacles. Entre les deux artistes évoluant tous deux
entre humour et gravité, la proposition reste orale jusqu'à ce que l'insubmersible
crooner convie le banlieusard à effectuer comme annoncée la première partie de ses
concerts en 2002 dans toute la France. Outre les concerts dans des salles parisiennes de
plus en plus grandes, dont Le Café de la Danse, le New-Morning, l'Elysée-Montmartre
et un Olympia complet, la tournée compte pas moins de 140 dates. L'ampleur
gargantuesque vient ponctuer un album qui prend allègrement le cap du disque d'or.
N'oubliant pas ses pairs, il participe à l'album d'hommage à Brassens, "Les Oiseaux de
Passage", où il reprend "Embrasse-les Tous".
Bien qu'il l'ait pour l'instant mis en marge, l'écriture de ses chansons reste influencé par
sa première passion, le cinéma. Fortement inspiré par le réalisateur Claude Sautet, il
aime comme lui pénétrer dans l'intimité des gens, de leurs décors, dévoiler leurs défauts
tout en ayant la manière de nous les faire aimer.
Les risques du métier
Il ne faut que dix-huit mois à Bénabar pour ressortir un album. "Les risques du métier"
donne à écouter des chansons toujours remplies d'humour et de mélancolie. Cet album
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est enregistré à Bruxelles où désormais le jeune homme passe la moitié de son temps,
avec Alain Cluzeau et les musiciens qui l'ont accompagné sur la dernière tournée.
L'arrangeur Fabrice Ravel Chapuis introduit quelques parties de cordes sur certains
titres mais reste tout de même dans la veine du précédent album.
Bénabar repart en tournée dès le mois de juillet 2003 et passe dans certains festivals
comme celui des Vieilles Charrues à Carhaix. En octobre, il donne une série de concerts
dans plusieurs salles parisiennes (l'Olympia, l'Élysée-Montmartre et le Trianon), avant
de repartir jouer en province. En février 2004, il est à nouveau à Paris, au Grand Rex où
il enregistre un album "Live au Grand Rex" qui sort à la fois en CD et en DVD. On le
retrouve ensuite au Printemps de Bourges, aux Francofolies de Spa (Belgique), puis en
novembre sur la scène des Zéniths de Lille et Orléans et Paris.
Reprise des négociations
Après avoir exploré les "Risques du métier" sur scène pendant près d'un an, Bénabar
fait une pause, le temps de souffler, et de préparer un quatrième album .
Celui-ci sort le 24 octobre, s'appelle "Reprise des négociations" empruntant au langage
du monde syndical, peut-être pour faire écho au précédant. Pour la première fois,
Bénabar prend son temps pour peaufiner cet ouvrage en studio. Ainsi, il met trois mois
pour accoucher de cet opus, lui qui a enregistré son premier album en une semaine,
préférant partir en tournée à la rencontre du public (il a à son actif 350 concerts au
compteur depuis 2002 !).
Dans "Reprise des négociations" on retrouve le chansonnier des "Risques du métier",
mais celui-ci ne se contente plus de dépeindre ce qu'il a observé chez les autres. Bénabar
parle de lui avec un "Je" (dans "Triste compagne" par exemple). Aussi, il investit par
l'écriture l'univers de ce qu'a été son enfance avec des titres évocateurs comme "Maritie
&Gilbert Carpentier", le premier simple, (du nom des célèbres producteurs d'émissions
de variétés à la télévision française dans les années 70), dans "4 mur et un toit" ou
encore dans "Tu peux compter sur moi", qui explore la complicité entre copains à l'âge
de l'adolescence. Un album un peu plus introspectif donc, mais qui garde la même pêche
que les précédant. Le succès est immédiat, dès sa sortie, l'album plafonne en tête des
ventes. Celui qui symbolise "la nouvelle chanson française", est devenu avec les années
une référence de la scène hexagonale.
En février 2006, Bénabar entame une grande tournée hexagonale, alors que les ventes de
"Reprise des négociations" confirment le succès du chanteur : 300.000 exemplaires ont
déjà été vendus ! Le public est également au rendez-vous dans les salles françaises,
notamment au Folies Bergères de Paris, où Bénabar se produit du 22 au 28 février. Très
tôt, les trois dates programmées du 6 au 8 juin au Zénith affichent complet. La tournée
se poursuit, avec des escales pour les grandes rencontres de l'été : Printemps de Bourges
le 1er mai, Solidays le 9 juillet, le festival breton de Terre-Neuvas le 7 juillet, les
Francofolies de La Rochelle le 17 et le Paléo-festival de Nyon, en Suisse, le 22. Un
programme estival très attendu par les fans du jeune parisien, qui sont nombreux à se
déplacer pour découvrir "Reprise des négociations" sur scène. Juillet 2006
Lien : http://www.rfimusique.com/sitefr/biographie/biographie_14394.asp
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KARPATT
BIOGRAPHIE
Origine : région parisienne
Date de création : 2001
Composition : Fred Rollat, Hervé (RV), et Gaëtan
À l'écoute de Dans d'beaux draps, le troisième album du groupe Karpatt, on a du mal à
croire que le combo parisien n'a que quatre ans d'existence. Car avec Le bar du silence,
Histoire de famille, Les canards en plastique ou encore Fan de maman, le public découvre
un univers familier, vieux de plusieurs siècles.
C'est en effet l'histoire des hommes que Karpatt nous dévoile. Pas ceux d'une société
inaccessible qui aurait fait une croix sur sa populasse. Non, mais les hommes du peuple,
ceux des bonheurs simples, des jardins ouvriers, des amoureux transis, des ruelles
parisiennes, des enfants aux genous mercure au chrome, des vieux, des chiens, des
bistrots,.... Karpatt raconte le monde de Doisneau, de Carné, de Piaf,...
Pas étonnant qu'on semble y croiser, aux détours des chansons, la Pepette de Renaud
(La shampouineuse), Les vieux de Brel (Les vieilles) ou l'univers singulier de Brassens.
Et pourtant Karpatt, grâce à l'écriture toute en finesse de Fred Rollat, c'est aussi un
regard à la Alexis HK, un air de Jazz Manouche si cher à Sanseverino, et des histoires
d'amour, de rire ou de jeux.
Jeux de mots assurément (Le chat de l'aiguille). Jeux de sons aussi. Comme si le trio
parisien s'était amusé à peinturlurer notre société avec de vieux pinceaux enfouis au
fond de leur mémoire acoustique. Le résultat est surprenant, envoutant. Croyez-moi, on
ne se débarasse pas de Dans d'beaux draps si facilement. Scotché à ses quinze titres,
l'auditeur finit par comprendre que malgré toutes ses teintes familières, Karpatt ne
ressemble qu'à... Karpatt. Et on en redemande.
Lien: http://perso.orange.fr/chanson_francaise/karpatt/karpatt_bio.htm
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