Homélie du vendredi 10 avril 2009 - Vendredi Saint

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Homélie du vendredi 10 avril 2009 - Vendredi Saint
Homélie du vendredi 10 avril 2009 - Vendredi Saint
1 ère lecture : du livre d'Isaïe (52,13-53,12)
2 ème lecture : de la lettre aux Hébreux (4,14-16;5,7-9)
Evangile : la Passion selon saint Jean (18,1-19,42)
Nous venons de participer au récit de la Passion du Seigneur dans l’Evangile de saint Jean,
lequel tend tout entier vers le moment de la révélation de Jésus, comme Messie, le Fils de
Dieu. Nous arrivons à l’ « heure » ou Jésus doit accomplir l’ « œuvre » de son Père et
manifester tout son amour.
Dans l’Evangile, Jésus a opéré tant de signes, de miracles, de guérisons, les multiplications des
pains, même des résurrections, pour préparer la venue de ce moment de la manifestation de la
gloire de Dieu. Tous les personnages de ce récit attendent ce moment, finalement. Pierre, qui
pense de connaître le Seigneur, mais qui, lorsque Jésus apparaît ainsi, comme serviteur, sur la
croix, il avoue de ne pas être son disciple, de ne pas le connaître : il ne ment pas, Pierre, car
effectivement, jusque là, il avait suivi et attendu un autre type de Messie. Les Juifs aussi, avec
les grands prêtres et les pharisiens, attendaient un Sauveur, mais pas comme celui-ci, et ils
veulent l’éliminer, en l’accusant de blasphème. Ponce Pilate cherche la vérité : mais face au
danger de compromettre sa position vis-à-vis du pouvoir impérial, il préfère livrer Jésus pour
qu’il soit crucifié. Tous les autres apôtres, qui ont suivi Jésus jusque là, ont tous fui devant le
péril de la croix.
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Pourtant Dieu a préféré cette façon pour manifester tout son amour pour les hommes, la mort
sur la croix. La croix : ce lieu de notre existence que nous n’acceptons pas, que nous ne
comprenons pas ; lieu ou’ nous doutons souvent de l’amour de Dieu, voir même de son
existence, de sa bonté, en tout cas. La croix c’est la situation très concrète de notre histoire qui
nous rend humbles, pauvres, petits, ou nous faisons l’expérience que nous ne sommes pas
Dieu, mais dans laquelle nous nous révoltons contre lui.
C’est cette même situation à nous tous que le Seigneur a voulu assumer, là ou se trouve aussi
notre péché de rébellion, d’orgueil : ce péché, le Christ l’a pris sur lui, de sorte que il est mort à
notre place, en nous pardonnant. C’est pourquoi, nos péchés ont été détruits sur la croix, afin
que nous ne mourions plus : sur cette croix s’arrêtent tous les crimes de l’humanité, toutes les
injustices, toutes les haines, les violences, les meurtres. Mais la croix reste pour nous un
mystère : saint Paul dira que c’est un scandale pour les hommes religieux, tels que nous
sommes, qui attendent des miracles et des signes, et folie pour l’homme rationnel. En cette
célébration de la Passion, il est important que nous nous laissions scandaliser et interroger par
ce mystère, qui est double : celui de l’iniquité, de l’impiété, et celui de l’amour de Dieu. Ce
double mystère se résume en celui de la liberté : la nôtre, celle de pouvoir nous révolter contre
Dieu, en le reniant comme Père, et la sienne, celle d’avoir choisi de nous aimer ainsi, jusqu’à la
mort. Cet amour est la seule vérité : Pilate cherchait la vérité, et Jésus déclare d’être venu la
manifester, mais elle reste enveloppé d’un scandale, auquel nous n’avons accès que par la foi
seulement. Saint Paul dit : « Je suis crucifié avec le Christ. Je vis, mais non plus moi, le Christ
vit en moi ». Il avait trouvé la perle précieuse, et il réalise que cela est la véritable vie : participer
aux souffrances du Christ, en portant sur lui les péchés des autres.
Demandons au Seigneur, par cette célébration, d’adhérer, nous aussi, à la croix de notre
existence, de lui donner notre consentement, de nous conformer à la croix du Seigneur. Car la
soif de Jésus sur la croix c’est justement l’expression de son désir de nous faire vivre de sa
volonté, qui passe justement à travers la croix, dans laquelle il sait que nous trouverons la
pleine liberté.
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Laissons-nous interpeller par ce mystère, ce soir : demandons au Seigneur de rentrer dans les
événements de notre vie, de douleur, de souffrance, d’épreuve, ces faits que nous ne
comprenons pas, et demeurons avec lui ces trois jours dans le tombeau, dans l’attente du matin
de la Résurrection, du matin de Pâques.
Ciro LIPARTITI – Diacre et séminariste stagiaire à Saint-Martin
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