Jusqu`où peut-on aller pour se procurer un rein?

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Jusqu`où peut-on aller pour se procurer un rein?
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Jusqu’où peut-on aller pour
se procurer un rein ?
En mai 2007, une station de télévision des Pays-Bas
a provoqué une onde de choc en annonçant la diffusion
d’une émission de télé-réalité intitulée le « Grand
spectacle du donneur », pendant laquelle une femme
de 37 ans atteinte d’une tumeur inopérable au cerveau
allait s’entretenir avec trois candidats à une transplantation de reins avant de décider lequel aurait droit aux
siens. L’annonce avait immédiatement soulevé un violent
tollé. La télé-réalité était-elle vraiment tombée si bas ?
La station de télévision a toutefois rapidement
avoué qu’il s’agissait d’un canular bien
préparé, destiné à attirer l’attention sur la
pénurie de dons d’organes et alléguant que
« l’attente d’un organe, c’est comme la loterie ».
Mais ce « jeu de hasard » ne peut paraître
que trop réel pour une personne qui vit le
supplice de l’attente d’un nouveau rein,
d’une nouvelle vie. Certains sont poussés
à agir de façon radicale et achètent un rein
dans un pays étranger où ils subissent une
transplantation, revenant ensuite au Canada
pour le suivi médical de longue durée.
Sachant la détresse engendrée par l’attente
d’un organe, comment la société peut-elle instaurer
des directives qui soient justes et équitables lorsque
vient le moment de décider quelle personne va
recevoir un rein pour une greffe? La présidente du
Comité d’éthique clinique du Centre Hospitalier
Universitaire de Montréal (CHUM), Delphine Roigt,
se penche sur cette question depuis de nombreuses
années.
« L’établissement de critères justes pour les greffes
d’organes relève d’une responsabilité sociale et
mondiale », explique Mme Roigt. « Beaucoup diront
que rien n’est plus important que de sauver une vie,
mais tout a un prix. Nous avons tous le droit d’être en
santé, mais pas au détriment de quelqu’un d’autre. »
Si l’achat d’un rein à l’étranger demeure, heureusement,
une pratique peu courante, la longue attente d’organes
pourrait justifier le recours à celle-ci aux yeux de
certains receveurs potentiels disposant des moyens
financiers nécessaires. La Chine, l’Inde et le Pakistan
sont devenus des sources connues pour le commerce
d’organes.
Malheureusement, le marché international des organes
représente aussi un débouché économique dans
certains cas. Dans certaines couches défavorisées
de la population de ces pays, la vente d’un rein peut
représenter une perspective d’avenir meilleur pour la
personne elle-même et pour sa famille. Mais la dure
réalité est que la situation économique
du « donneur » ne s’améliore pas
pour longtemps et que, souvent, son
état de santé se détériore. En fait, des
études ont indiqué que, s’ils avaient
le choix, la plupart de ces « donneurs » ne recommenceraient pas.
De plus, des rapports provenant de
pays comme le Brésil, l’Inde et la Moldavie révèlent que le montant moyen
de 1 000 $ versé au « donneur » en
échange de son rein est totalement
disproportionné par rapport aux montants de 100 000 $ à 200 000 $ que
des receveurs fortunés ont déclaré
avoir payé pour la transplantation.
Certains s’enrichissent en pratiquant le commerce
d’organes… et ce ne sont pas les donneurs.
Des mesures politiques et des lois ayant une portée
internationale sont nécessaires pour lutter contre le
trafic d’organes et pour punir ceux qui y prennent part.
Il y a quelques années, le Code pénal du Canada a
été modifié pour y inclure la criminalisation du trafic
d’êtres humains et d’organes humains tandis qu’à
l’échelle internationale, le Conseil de l’Europe a mis
en œuvre une réglementation stricte pour combattre
ce problème. D’autres pays comme les États-Unis, le
Royaume-Uni et l’Espagne ont aussi instauré des lois
et règlements qui criminalisent le trafic d’organes. Le
problème est, qu’à ce jour, aucune accusation n’a
jamais été officiellement portée.
(suite en page 2)
Même si des efforts sont mis en œuvre sur le plan juridique pour juguler cette pratique, des questions éthiques
demeurent non résolues. « Au Canada, le commerce d’organes est illégal, aussi nous ne devrions pas permettre
à des gens de faire ailleurs ce qui leur est interdit ici », affirme Mme Roigt. « Nous ne pouvons avoir deux poids
deux mesures. »
Au Canada, les médecins ne disposent d’aucun moyen pour s’assurer qu’il n’y a, dans le processus de transplantation,
aucune transaction financière avec un donneur vivant. Qui plus est, les médecins ont l’obligation d’assurer le suivi
médical d’un patient présentant des complications à son retour de l’étranger après y avoir subi une greffe de rein.
Au Canada, l’accent reste mis sur une sensibilisation accrue du public à propos des dons d’organes. Mme Roigt
est convaincue qu’« en facilitant les dons d’organes, nous pouvons éviter de favoriser un contexte dans lequel le
trafic d’organes peut sembler une attrayante solution de rechange aux longues listes d’attente. » La ColombieBritannique comme l’Ontario offrent un soutien financier aux donneurs vivants pour contrebalancer une partie du
fardeau financier qu’ils subissent lors d’un don de rein. « Il est extrêmement important que chaque personne
concernée par la transplantation d’organes encourage le don d’organes et la greffe d’organes de donneurs décédés »,
poursuit Mme Roigt. « Ainsi, on pourra réduire l’écart entre l’offre et la demande et faire en sorte que
l’option d’achat d’organes à l’étranger paraisse beaucoup moins attrayante. En outre, il est important
que les cliniciens ne parlent pas de la transplantation à leurs patients comme d’une solution de guérison
miracle. Si les patients étaient bien informés sur les risques et les avantages de la transplantation, ils hésiteraient
peut-être à aller acheter un rein à l’étranger.»
Références:
• http://cbc.ca/arts/tv/story/2007/05/29/endemol-reality-organ.html#skip300x250
• http://news.bbc.co.uk/2/hi/entertainment/6699847.stm
• http://www.news24.com/News24/World/News/0,,2-10-1462_1771590,00.html
• Entretien avec Delphine Roigt, présidente du Comité d’éthique clinique du CHUM
• Fortin, MC, Roigt D, Doucet H. What should we do with patients who buy a kidney overseas?
(Quelles attitudes doivent adopter les cliniciens face à des patients ayant acheté des reins à l’extérieur du Canada?)
Journal of Clinical Ethics, Vol. 18, No 1.
La saison des impôts
approche !
Il est temps d’accomplir ce rituel que tous les Canadiens
adorent … remplir notre déclaration de revenus. Mais,
si la majorité d’entre nous déteste penser à payer ses
impôts, l’Agence du revenu du Canada offre un allègement
fiscal aux personnes qui doivent parcourir de longs
trajets pour recevoir un traitement médical. Si vous avez
dû faire plus 40 km depuis votre domicile, vous avez
le droit de demander une déduction pour vos frais de
déplacement (kilométrage) et, si vous vous êtes éloigné
de plus de 80 km, vous pouvez demander une déduction
pour l’hébergement et les repas en plus des frais de route.
Toutefois, il est important de prendre note de vos dépenses
pour chaque déplacement car Revenu Canada vous
demandera probablement de fournir cette information à
l’appui de votre demande.
Pour de plus amples renseignements sur les dépenses et les frais de route admissibles pour chaque province,
veuillez consulter www.cra-arc.gc.ca/travelcosts.
Le comité directeur du programme compagnons de la
transplantation a le regard tourné vers l’avenir
Le 11 mai 2007, 15 professionnels de la santé spécialisés en néphrologie et représentants de groupes
d’intervenants se sont réunis à Toronto pour traiter du succès obtenu à ce jour par le programme Compagnons
de la transplantation et pour formuler des recommandations sur l’évolution du programme au cours des deux
à trois prochaines années. La rencontre était commanditée par Astellas Pharma Canada, Inc. et organisée
par Communications MECA.
L’objectif de cette séance d’un jour visait à solliciter les commentaires des parties prenantes au sujet du
format et de la documentation du programme. Elle avait également pour objectif de cibler des méthodes
susceptibles d’élargir la portée du programme et de répondre à certains besoins particuliers. Les membres
du comité directeur souhaitaient également profiter de l’occasion pour discuter des moyens d’augmenter
l’efficacité et la fréquence de la participation de facilitateurs aux ateliers des Compagnons de la transplantation.
Les participants ont été répartis dans de petits groupes afin de traiter de la présentation du programme, de
son format, de la documentation connexe et des moyens de répondre à des besoins particuliers. Certaines
des recommandations sont sur le point d’être mises en œuvre (la révision et la mise à jour du manuel du patient, par exemple), tandis que d’autres nécessitent un examen plus approfondi (ex. le recours à Télésanté).
Astellas Pharma Canada, Inc. prend des mesures pour améliorer le programme en mettant en application
les commentaires et les recommandations formulées à l’occasion de cette séance, et remercie chaleureusement
les personnes y ayant pris part.
(Assis, de gauche à droite) : Janet Brady (Association canadienne des greffés), Laura Shabada (University of Alberta Hospital, Edmonton),
Bev Londry (Hôpital général de Kingston), Diane Dumont (Hôpital d’Ottawa), Galo Meliton (Hôpital St. Michael, Toronto), Heather Fisher
(London Health Sciences Centre), Oleg Boldireff (Astellas Pharma Canada, Inc.).
(Debout, de gauche à droite) : Anne Brinkman (Fondation canadienne du rein), Pam Brown (Association canadienne de transplantation),
Johanne Tétu (Hôpital Hôtel-Dieu de Québec), Jean Lacroix (greffé du rein et représentant des patients, AGIR), Myriam Lavoie (Astellas
Pharma Canada, Inc.), Valerie Cass (Royal Victoria Hospital, Montréal), Elaine Carabin (Cape Breton Regional Hospital, Sydney), Lois
Tipton (Waterford Hospital, St. John’s).
AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ SUR LE PLAN MÉDICAL – Toute documentation ou service offerts dans le cadre du programme Compagnons de la transplantation sont fournis
uniquement à titre d’information et ne constituent pas un avis médical, et ils ne représentent pas un énoncé exhaustif ou complet sur les questions relatives à la transplantation rénale.
L’utilisation de la documentation ou des services offerts dans le cadre de ce programme ne peut remplacer un appel téléphonique ou une consultation au cabinet de votre médecin.
VOUS NE DEVRIEZ PAS VOUS FIER À LA DOCUMENTATION OU AUX SERVICES OFFERTS DANS LE CADRE DE CE PROGRAMME POUR REMPLACER UN DIAGNOSTIC OU
UN TRAITEMENT MÉDICAL.
POLITIQUE DE CONFIDENTIALITÉ – Le programme Compagnons de la transplantation a été mis sur pied grâce à une subvention à caractère éducatif d’Astellas Pharma Canada, Inc.,
fabricant de PrografMD et AdvagrafMD. Le programme est coordonné par Communications MECA. Tous les renseignements que vous fournirez demeureront strictement confidentiels et
ne seront jamais vendus à une autre entreprise. Vos renseignements ne seront pas fournis à une autre entreprise, à l’exception des tierces parties dont les services nécessaires à la
gestion du programme ont été retenus par Astellas Pharma Canada, Inc. Vous pouvez à tout moment exiger que vos renseignements personnels soient corrigés ou détruits en
communiquant avec le programme Compagnons de la transplantation, au 1 866 446-3030.