Service des droits des femmes et de l`égalité

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Service des droits des femmes et de l`égalité
Direction générale de la cohésion sociale
Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes
Synthèse de l’actualité
10 août 2011
Défenseur des droits
« L'équipe du défenseur des droits est au complet »
Les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat ont désigné chacun des membres des
collèges du Défenseur des droits, tout comme le Conseil d’Etat, la Cour de cassation, la Cour
des comptes et le Conseil économique, social et environnemental. « L'équipe du défenseur des
droits est au complet, mais sans membre de l'opposition » titre Le Monde du 10 août. Le
quotidien du soir relève que « sur les 21 membres des collèges, en plus des trois adjointes, on
compte ainsi 10 femmes pour 11 hommes, ce qui est fort honorable ».
Retrouver la composition complète sur le libertes.blog.lemonde.fr
Egalité dans la vie professionnelle
Lettre de l’AVFT à Laurence Parisot, présidente du MEDEF
Prenant au pied de la lettre les
déclarations publiques de la présidente du
Mouvement des entreprises de France
(MEDEF), l’Association européenne
contre les violences faites aux femmes au
travail (AVFT) a écrit le 28 juin à
Laurence Parisot pour lui rappeler qu’en
2009 l’AVFT lui avait adressé « Violences sexistes et sexuelles au travail, guide à l’attention
des employeurs », dans le cadre des « négociations des partenaires sociaux » en vue de la
transposition de l’accord européen du 26 avril 2007 sur le harcèlement et la violence au travail.
Il accompagnait une lettre, explique l’association, dans laquelle l’AVFT exprimait le souhait de
« rencontrer des responsables du MEDEF afin de construire un projet » visant à faire
bénéficier aux employeurs des outils conçus par l’association. L’AVFT, qui n’a jamais reçu de
réponse, réitère donc patiemment sa demande et a mis en ligne la lettre sur son site.
« L’implication du MEDEF contre les violences sexuelles au travail prendrait en outre
opportunément sa place dans le cadre du plan global triennal de lutte contre les violences
faites aux femmes, qui a fait de la lutte contre ces violences un de ses axes prioritaires » ajoute
Marilyn Baldeck, la déléguée générale.
Emmanuelle Jarnot, première femme commandant vers la Corse
La Méridionale, codélégataire conjoint avec la SNCM de la délégation de service public de la
desserte maritime entre Marseille et la Corse, compte désormais une femme commandant :
Emmanuelle Jarnot. Arrivée au sein de la compagnie en 1999, Emmanuelle Jarnot, devient
ainsi la première capitaine féminine de l'armement, mais aussi de l'ensemble des ferries et
cargo-mixtes exploités vers Bastia et les autres ports corses. Elle prend la Barre du Girolata, le
plus important navire de la compagnie (47 membres d’équipage) et se plait à citer Albert
Londres : « A bord d'un navire, il n'y a ni homme ni femme, il y a des marins ». Elle explique
également qu’elle a conscience que « cette promotion constitue un message fort pour toutes les
femmes - et elles sont nombreuses - qui ambitionnent un jour de prendre le commandement
d'un navire de la marine marchande ». (France Soir du 12 mai, Le Figaro du 30 juillet).
Une jeune femme de banlieue devenue cheffe d’orchestre
La cheffe d'orchestre Zahia Ziouani « a tout pour plaire aux médias » décrivait Le Monde du
20 juin : « elle est jeune, 33 ans, dynamique, avenante, parle bien, est issue de l'immigration et
dirige des orchestres symphoniques » (l'orchestre de jeunes du Dispositif d'éducation musicale
et orchestrale à vocation sociale et l'orchestre symphonique Divertimento, en résidence depuis
2007 à Stains, où elle est aussi directrice du conservatoire de musique et de danse). « C'est un
peu cliché », admet le quotidien, « la beurette de banlieue qui dirige un orchestre de « jeunes
du 9-3 », mais Zahia Ziouani a une force de conviction et une autorité naturelle qui imposent le
respect » souligne Le Monde.
« Réforme des rythmes scolaires. Pour une vision globale des rythmes de vie »
Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et de
la Vie associative, a reçu, lundi 4 juillet, le rapport d'orientation du
comité de pilotage de la Conférence nationale sur les rythmes
scolaires qui formule une série de propositions d'évolution des
rythmes scolaires sur la journée, la semaine et l'année. Le 6 juillet, le
Laboratoire de l’égalité, qui se dit « ouvert à une réforme des rythmes scolaires », a diffusé
un communiqué de presse pour affirmer le principe suivant : « on ne peut réfléchir aux
rythmes scolaires et à leur impact sur le bien-être des enfants sans une vision globale des
rythmes de vie ». En effet, selon le Laboratoire, « compte tenu des inégalités tant en matière
d’insertion professionnelle que de partage des tâches au sein de la famille, il est à craindre que
toute réforme des rythmes scolaires qui nécessiterait une implication renforcée des parents
jouerait en défaveur des mères présentes sur le marché du travail ».
Lire l’intégralité du communiqué
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Reportage chez les créatrices d’entreprise
Sous le titre « Travailler chez soi. Aliénation ou
libération ? », Marie Claire (daté de septembre 2011)
consacre l’un de ses « débats » à la création d’entreprise
par les femmes. « Un tiers des créateurs d’entreprises
sont des femmes, parmi lesquelles un nombre
grandissant de jeunes mères. Leurs motivations ?
Pouvoir enfin mener de front travail et famille ; être sa propre patronne et gérer son emploi du
temps à sa guise ; fuir un monde du travail qui ne prend pas en compte les contraintes des
mères ». Mais pour Marie Claire, « la question qui fâche » c’est de savoir si ces
« mompreneurs » sont de « vraies créatrices d’entreprise ou la version tendance de la mère au
foyer » ? Le mensuel publie un reportage sur le sujet et donne la parole à des experts de la
création d’entreprise au féminin. On signalera ici que Brigitte Grésy s’étonne de l’emploi de
« l’étiquette « mompreneurs » »… « Est-ce que l’on parle de « dadpreneurs » ? » se demandet-elle. « Le terme « mompreneur » assigne la créatrice d’entreprise à sa fonction de mère ».
« De plus en plus de femmes aux conseils d'administration du CAC 40 »
« De plus en plus de femmes aux conseils d'administration du CAC 40 », titre Le Figaro des 6
et 7 août reprenant les résultats de l’étude Ethics and Board (synthèse du 5 août). Selon le
quotidien, « les grands groupes côtés comptent plus d'administratrices, mais ils privilégient les
étrangères ». Le Figaro souligne que le cap de 20 % d’administratrices a été franchi mais que
les administrateurs restent, eux, les champions du cumul avec le nombre de mandats par
administrateurs le plus élevé en Europe.
Egalité dans la vie personnelle et sociale
L’AVFT se félicite d’un arrêt de la CEDH
Fin juin, l’Association Association européenne contre les violences faites aux femmes au
travail (AVFT) crie « victoire » après « après dix ans d’actions (…) pour la modification du
délit de dénonciation calomnieuse ». L’association annonce en effet que la Cour européenne
des droits de l’Homme (CEDH) vient de condamner la France pour violation du principe de
présomption d’innocence et du droit à un procès équitable.
Retrouver le dossier sur le site de l’AVFT
Fonctionnaires : la réforme des primes familiales s’appliquera en 2012
Selon La Croix du 8 août, le ministre de la Fonction publique,
François Sauvadet (photo), a annoncé que la réforme du supplément
familial de traitement (SFT), qui concerne tous les fonctionnaires
parents d'enfants de moins de 20 ans, entrerait en vigueur début 2012
(synthèse du 5 août). Il s’agit, selon le ministre, d’offrir « une
augmentation significative de l’aide perçue pour le premier enfant » et
d’accorder une « aide proportionnelle pour chaque enfant
supplémentaire ». Il ne s’agit pas de « réduire l’aide aux familles les
plus nombreuses, mais de mettre en œuvre un système plus juste » a
assuré François Sauvadet.
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« Mère à tout prix » ? Polémique autour de la chanson de Colonel Reyel
Nous signalions un début de polémique autour
de la chanson « Aurélie » de Colonel Reyel,
qualifiée de « manifeste pro-vie » sur le site de
Libération Next, et récupérée sur bon nombre
de sites anti-avortement (synthèse du 29 juillet).
Sous le titre « Rap et dérape », Elle du 5 août
consacre son éditorial à ce tube de l’été dont le
clip a déjà été vu 10 millions de fois sur
YouTube. « A priori, pas de quoi s’émouvoir,
même si le texte empile les éternels clichés,
mixés à la sauce 2011 : la fille imprudente qui a
vu le loup dans une Twingo et qui se retrouve
enceinte » raconte Michèle Fitoussi. « Après tout, quelle que soit l’époque, la chanson réaliste
est un genre inépuisable. Il y a vingt ans, Jean-Jacques Goldman avait fait lui aussi un carton
sur le sujet : « Elle a fait un bébé toute seule ». A ceci près que l’héroïne de Goldman était
majeure et avait choisi de tomber enceinte ». Mais l’éditorialiste s’étonne que « l’unique
conclusion du chanteur, qui joint les mains dans une posture de prière, comme s’il fallait
sanctifier Aurélie » soit : « Mettre un enfant au monde ne devrait pas être puni ». « Dans une
vie idéale, il aurait raison », admet l’hebdomadaire. « Avoir un enfant, c’est magnifique, mais
seulement dans de bonnes conditions. Pas pour toutes les Aurélie auxquelles il s’adresse, trop
jeunes et trop désarmées pour commencer leur vie ainsi. L’éducation sexuelle, la
contraception, Colonel Reyel ne les envisage même pas. Dans son monde sans nuances, ça
n’existe pas, ni pour le garçon ni pour la fille. Alors que c’est un sujet préoccupant pour les
moins de 18 ans, chez qui l’information passe mal ». Et d’enfoncer le clou : « le chanteur a
beau répéter dans les interviews qu’il n’est pas « contre l’avortement », on se demande s’il a
seulement réfléchi à la responsabilité qui est la sienne d’encourager les ados, qui reprennent
ses paroles en boucle, à assumer une grossesse non volontaire « parce que c’est leur choix »
? » « Mieux encore », conclut Michèle Fitoussi, « son plaidoyer pro-life est si évident que la
chanson a été choisie comme hymne par bon nombre de mouvements antiavortement qui font
figurer le clip sur leur site Internet. Eux, ils ont tout de suite compris le message ».
Santé, contraception
« Alcoolisme, les femmes jeunes aussi »
« Alcoolisme, les femmes jeune aussi » titre Le Point du 30 juin. Et de citer Marie Choquet,
ancienne directrice de recherche à l'INSERM et spécialiste de ces questions : « les femmes
jeunes boivent désormais comme les hommes : elles vont volontiers prendre un verre en sortant
du travail avec leurs collègues et leur consommation est voisine de celle de leurs compagnons
lors de soirées festives ». L’hebdomadaire fait référence aux chiffres publiés dans le dernier
Baromètre santé de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES)
(synthèse du 13 juillet). François Beck, le responsable scientifique du Baromètre, estime que
« nous nous rapprochons progressivement du "modèle" des pays nordiques et anglo-saxons, au
détriment du régime méditerranéen, avec un peu de vin à chaque repas. Mais, entre 18 et 25
ans, il ne s'agit plus du binge drinking des adolescents, dont le but est la défonce, mais d'une
consommation conviviale qui a de bonnes chances de s'arrêter au moment de la première
grossesse ». « Quant aux hommes, ils boivent toujours beaucoup plus que les femmes, quel que
soit leur âge » conclut Le Point.
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« Contraception définitive. Dix ans après la loi »
« 4 juillet 2001 : la contraception définitive est autorisée dans notre pays. Une étape majeure
pour les femmes qui se voient offrir une nouvelle méthode contraceptive » rappelait Le
Quotidien du médecin du 11 juillet (synthèse du 10 juin). « Mais dix ans plus tard force est de
que cette option reste confidentielle et que l’information non seulement des femmes, mais aussi
du corps médical, doit être mieux diffusée » estime le quotidien spécialisé. Vasectomie pour les
hommes (section des canaux transportant les spermatozoïdes) et ligatures des trompes de
Fallope, ou dépôt dans celles-ci de deux micro-implants pour les obstruer (méthode Essure)
pour les femmes, la contraception définitive avait été en partie légalisée pour servir
d’alternative au nombre élevé d’avortements. En France, 2,3 % des femmes ont recours à ces
méthodes contre 8 % au Royaume-Uni, et 24 % aux USA. La faiblesse de ce taux s’explique
par le manque d’information prodigué auprès des patients par les médecins. En 2009
l’Inspection générale des affaires sociales leur avait recommandé de « présenter la stérilisation
parmi les moyens de contraception ». Ceux-ci ne considèrent pas cette pratique comme un
mode classique de contraception. Ils ne la proposent que lorsque l’état médical du patient ou
surtout de la patiente l’impose. La « contraception définitive » est perçue négativement. Pour
Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Inserm, sociologue et démographe, « en France
l’identité sociale des femmes continue à se construire sur la maternité ». (La Synthèse de
presse bioéthique - genethique.org).
Grossesse et santé dans la presse
Plusieurs articles à signaler sur ce sujet. Le Soir du 8 juillet rend
compte d’une étude très large - sur 50 000 grossesses - qui
confirme, et prouve, les risques de la consommation de tabac (un
paquet par jour) pour la perte de poids du bébé (de l’ordre de
10 %) et pour les risques de complications néonatales. D’une
manière générale le quotidien conseille l’arrêt total du tabac car
il « annule sa nocivité sur le bébé », la mère remettant « les
compteurs à zéro ». La veille, le 7 juillet, Le Soir avait consacré
un article aux conséquences de la gingivite et des bactéries
buccales sur la fertilité. En effet, elles peuvent provoquer des
inflammations de l’utérus et retarder la nidification d’un ovule fécondé. On signalera enfin le
cahier santé du Figaro du 27 juin. Au sommaire : tests simplifiés de grossesse, retour des
infections sexuellement transmissibles, contraception et cancer du sein, consommation d’alcool
et grossesse, vitamines et grossesse.
Société
Colloque « Femmes et villes », le sentiment d'insécurité dans les villes
Terrafemina a organisé le troisième volet de l’Observatoire « Femmes et Villes », en
partenariat avec Sciences Po et des entreprises actrices majeures de la ville. Chaque trimestre,
une enquête, réalisée auprès de lectrices du site Terrafemina.com, aborde un angle particulier
du sujet. Elle est suivie d’un événement-débat permettant d’analyser et d’approfondir les
résultats de l’étude. Le colloque du 29 juin dernier était consacré au sentiment d'insécurité dans
les villes.
Retrouver le dossier et les résultats de l’enquête sur le site Terrafemina
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Images des femmes
Photos sexualisées d’une fille de dix ans : le scandale éclate sept mois plus tard…
« Une mannequin sur-maquillée, au regard
provocateur, assise nonchalamment au milieu de
coussins en léopard. A priori, rien d'étonnant pour
une photo de mode, à ceci près : la star en question
n'est âgée que d'une dizaine d'années » annonce 20
Minutes le 9 août. Les clichés de Thylane LenaRose Blondeau, fille de Véronika Loubry (ancienne
présentatrice TV) et de Patrick Blondeau (ancien
footballeur), font scandale outre-Atlantique...
L’affaire n’est pas nouvelle puisque ce numéro de
Vogue est sorti en décembre 2010 (synthèse du 23
février 2011). En France, plus de 150 pédiatres,
médecins de l'Education nationale, médecins de la
Protection maternelle et infantile avaient alors signé
une lettre ouverte à Vogue pour protester contre les
dangers de l'hypersexualisation. L’affaire revient sur
le devant de la scène aux Etats-Unis (et partout
ailleurs) sept mois plus tard car la chaîne ABC News
a consacré deux reportages à ces photos. « La carrière de Thylane Léna-Rose Blondeau
commence à peine », peut-on lire sur un site dédié aux « petits modèles », « elle enchaîne
depuis ses début les éditos et couvertures pour des magazines tels que Vogue. D'une beauté
sans conteste, la petite princesse à l'assurance et le professionnalisme des plus grandes ».
Interrogé par 20 Minutes sur cette mode de l'hypersexualisation des enfants, Eric Lemonnier,
pédopsychiatre au CHU de Brest, s'indigne : « C'est un triple viol. On fait d'une gamine un
enjeu de séduction sexuelle. Je trouve monstrueux qu'on fasse croire aux gens que c'est ça qui
est sexy ». Il indique que les conséquences psychologiques sur des enfants aussi exposés ne
sont pas forcément dramatiques, mais souligne qu’« il peut y avoir problème si suite à ces
photos, les gens posent des regards sexualisés sur cette jeune fille». Contactée par le quotidien
gratuit, une agence de mannequin pour enfants, évoque les demandes de castings qu’elle reçoit
et la responsabilité des parents dans ce genre d'affaires. « Il faut être complètement allumé pour
faire ça » s’exclame le pédopsychiatre.
Abolition des privilèges
« Faire pipi debout : un grand pas pour l’égalité ! »
Le 4 août, date anniversaire de l’abolition des privilèges de
l’ancien régime féodal par l’Assemblée constituante le 4 août
1789, le site Egalité a mis en ligne un billet de Diane Mc Evoy,
journaliste et blogueuse titré « Faire pipi debout : un grand pas
pour l’égalité ! ». Prise d’une irréfrénable envie de faire pipi lors
d’une ballade en voiture dans l’arrière-pays varois, la journaliste
laisse son ami (« Chéri Chéri ») déconcerté et inquiet après l’avoir
vu faire pipi debout contre le premier arbre venu…
Lire la suite sur le site Egalité
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Enseignements, formations
Trois masters sur l’égalité à l’Université Lumière Lyon 2
Deux masters innovants pour former aux métiers relatifs à l’égalité, au genre et à la lutte contre
les discriminations s'ouvriront à Lyon 2 en septembre 2011, l'un de recherche et l'autre
professionnel. Leurs atouts, selon l’université, « des problématiques au cœur de l'actualité » ;
« une ouverture sur l'Europe avec un partenariat de 8 universités » ; et « des débouchés
professionnels grâce à des métiers émergents ». Le premier est le Master européen ÉGALES
(Études genre et actions liées à l'égalité dans la société, master 1 et 2) avec mobilité
géographique dans une des universités partenaires. Le second s’intitule Master ÉGALITÉS
(Etudes genre actions lectures interdisciplinaires pour tisser l'égalité dans la société) : Master 2
avec un module intensif européen dispensé à Lyon 2 et des formules adaptées en formation
continue. Ces Masters visent à former aux métiers relatifs à l’égalité, au genre et à la lutte
contre les discriminations à l’échelle européenne. La formation est mixte
(recherche/professionnel), interdisciplinaire (sociologie, anthropologie, démographie,
géographie, histoire, lettres, informatique, droit, psychologie…) et prépare aussi bien aux
métiers de la recherche et de l’enseignement qu’à l’accès direct à l’emploi ou à une promotion
professionnelle. Un troisième Master « Inégalités et Discriminations : manager les enjeux
contemporains de l'égalité », désormais habilité nationalement, ouvrira sa première année en
septembre 2011 et le M2 en septembre 2012. Un colloque inaugural a eu lieu le 9 juin à
l’Université Lyon 2.
Retrouver les informations sur le site de l’Université de Lyon 2
« Conseiller-e- référent-e- égalité femmes-hommes »
Et nous ne manquerons pas de signaler, comme chaque
année, le Diplôme Interuniversitaire (Université Pierre &
Marie Curie et Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)
« conseiller-e- référent-e- égalité femmes-hommes », une
formation créée à l'initiative de la Délégation régionale aux
droits des femmes et à l'égalité d'Ile-de-France.
L’enseignement en formation continue abordera dans deux
premiers modules « la construction sociale des identités
féminines et masculines » comme « sources des inégalités »
puis les « avancées et perspectives » de « la marche vers
l’égalité » (éducation et une orientation professionnelle
égalitaires, mise en œuvre des politiques publiques
d’égalité, égalité professionnelle, vie associative, syndicale
et politique). L’étudiant se verra ensuite proposer un projet
individuel tutoré à réaliser sur terrain professionnel donnant
lieu à la rédaction d’un mémoire et à une soutenance orale.
Retrouver les informations sur le site de l’UPMC
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Midi-Pyrénées : un module « genre et travail social »
Sous le titre « A Toulouse, un module obligatoire pour les éducs »,
Travail social actualité (TSA Mensuel n° 24 juillet-août 2011),
annonce que « deux centres de formation (Centre régional de
formation aux métiers du social (CRFMS) et de l'Institut SaintSimon (ISS) de Toulouse) ont inscrit un module obligatoire « genre
et travail social » dans leur cursus d'éducateur spécialisé. Pour
sensibiliser les étudiants et les amener à expérimenter sur ce thème durant leur stage de fin
d'étude ». TSA souligne le rôle du Conseil régional de Midi-Pyrénées (« facteur
d'impulsion »), qui a encouragé l'intégration de la question du genre dans les formations en
travail social, en finançant en 2009 et 2010 des journées d'étude sur ce thème. Pour le module
mis en place le mensuel explique le déroulement de la formation : une première journée vise à
amorcer une prise de conscience des constructions sociales sexuées qui sont à l'origine des
inégalités dont sont victimes les femmes et à identifier les processus de socialisation
différenciée des filles et des garçons avec en particulier la projection d’un film (« Drôle de
genre », Jean-Michel Carré, 2002) où les hommes prennent la place des femmes et
réciproquement. La deuxième journée présente la réalité des rapports sociaux de genre dans le
travail social et vise à déconstruire les discours autour de la complémentarité des rôles (fibre
maternelle et autorité paternelle) pour montrer en quoi ils contribuent à la reproduction des
stéréotypes sexués et des rapports inégalitaires. Enfin, le troisième jour traite des relations
filles-garçons et des rapports amoureux, souvent marqués par les injonctions de genre qui
pèsent sur les deux sexes. Il consacre aussi un temps à réfléchir à des thèmes d'observation
possibles au cours du stage long de fin d'étude.
Recherche
« Le cerveau a-t-il un sexe ? »
Question récurrente reposée par Elle dans son numéro du
5 août « le cerveau a-t-il un sexe ? ». Dans « Hommes,
femmes, avons-nous le même cerveau ? » (Le Pommier,
2007), Catherine Vidal, neurobiologiste et directrice de
recherche à l’Institut Pasteur, « épingle les interprétations
simplistes et les discours sexistes » rappelle
l’hebdomadaire. Elle a rencontré la neurobiologiste qui
fait le point sur les stéréotypes et autres idées fausses et
en démontant les mécanismes. « Les stéréotypes sur les
hommes et les femmes laissent croire que l’ordre social
reflète l’ordre biologique », souligne-t-elle, et, par
exemple, « « le nombre insuffisant de femmes dans les
postes à responsabilité est aussi une des conséquences de
la diffusion du cliché selon lequel les hommes sont plus
aptes au pouvoir ». Les idées reçues « créent des
blocages et orientent nos choix » explique-elle. Et Catherine Vidal d’expliquer : « les hommes
et les femmes ont des cerveaux différents quant au contrôle des fonctions liées à la
reproduction sexuée. Mais en ce qui concerne les fonctions cognitives (intelligence, mémoire,
attention), la diversité entre les individus d’un même sexe est plus forte qu’entre les sexes ! La
mise à jour du concept de « plasticité » cérébrale peut, nous l’espérons, faire évoluer les
mentalités pour plus d’égalité dans la vie privée et sociale ». (Illustration © Selçuk).
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Publication, parutions
« Prise en charge de la dépendance : un double enjeu pour les femmes »
Nous n’avions pas signalé en mai 2011 un article de Christiane Marty, du Conseil scientifique
d’ATTAC, diffusé sur internet sur le thème de la réforme de la prise en charge de la
dépendance sous l’angle du genre (synthèses des 11 janvier, 8 mars et 24 juin 2011). Intitulé
« Prise en charge de la dépendance : un double enjeu pour les femmes », l’objet de ce texte est,
selon son auteure, « de traiter de cette question sous l’angle de son enjeu pour les femmes et
pour l’égalité de genre ». Car, explique-t-elle, « ce sont les femmes qui sont majoritairement
concernées ». En effet, rappelle Christiane Marty, « les femmes sont majoritaires parmi les
personnes concernées par la dépendance (…) parmi les personnes dépendantes, parmi les
personnes aidant une personne dépendante de son entourage (…), enfin parmi les salariés
travaillant dans les services d’aide à la personne (ce secteur est féminisé à 90%) ».
Retrouver le texte de Christiane Marty
« Qu’est-ce que la distinction de sexe ? » d’Irène Théry
Nous n’avons pas signalé non plus le petit ouvrage d’Irène Théry « Qu’est-ce que la
distinction de sexe ? » publié chez Fabert. Selon le résumé de l’éditeur, « la controverse que
suscite l’égalité de sexe témoigne de la confusion des idées à propos de la différence des sexes
: port du voile islamique, prostitution, droits des couples homosexuels, mixité à l’école... les
divergences qui nous traversent restent fortes. Pour Irène Théry, l'enjeu majeur est le suivant :
on l'oublie en général, mais nos conceptions du masculin et du féminin renvoient à nos
conceptions de la personne. C'est vers la personne qu'il faut porter notre attention si nous
voulons comprendre pourquoi le genre n'est pas un attribut des personnes, mais une modalité
des relations sociales ». Irène Théry juge que « les grandes théories de la « domination
masculine » qui réduisent les sociétés traditionnelles à une caricature d'humanité ne rendent
pas justice aux femmes ».
Culture, communication
Place des femmes dans la chanson française
Fin juin, Didier Varrod, était « l’invité de la semaine » de L’Humanité. Son billet du 23 juin
était titré « Dans la chanson, cher monsieur, les femmes sont en train de prendre le
pouvoir »… En effet, selon lui, « la femme est devenue l’avenir de la chanson ». « C’est Michel
Sardou qui va être déçu ! » conclut-il (synthèse du 3 septembre 2010).
Lire l’article sur le site de L’Humanité
« De quel sexe êtes-vous ? »
L’exposition « De quel sexe êtes-vous ? » présentée au Forum départemental des sciences de
Villeneuve d’Ascq jusqu’au dimanche 28 août (synthèse du 20 avril) a fait l’objet d’un article
dans Le Monde du 2 juillet. « Attention », prévient le quotidien du boulevard Blanqui, « il n’est
pas certain que vous sortiez de cette exposition dans la même catégorie sexuelle que celle à
laquelle vous pensiez appartenir en rentrant »… Le journal publie également deux photos de
cette exposition que l’on espère voir ailleurs dans les mois qui viennent…
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« Un été sans les hommes »
On pouvait difficilement laisser filer cet été 2011 en
passant sous silence « Un été sans les hommes », le
nouveau roman de Siri Hustvedt, nord-américaine
d'origine norvégienne, chez Actes Sud, qui résume ainsi le
roman : « incapable de supporter plus longtemps la liaison
que son mari entretient avec une femme plus jeune qu'elle,
Mia quitte brusquement New York pour se rendre dans le
Minnesota et se réfugier quelque temps auprès de sa mère
octogénaire. Parcours d'une femme blessée en forme de
"lecture de soi" et d'inattendue épiphanie personnelle, ce
roman solaire - féministe au meilleur sens du terme irradie d'une énergie aussi rebelle que stimulante ».
L’ouvrage avait été signalé dans Le Point du 2 juin :
« Féministe ? Oui, Siri Hustvedt l'est, et plutôt deux fois
qu'une. (…). (son) féminisme est élégant et construit,
lucide et bourré d'humour, mâtiné enfin de culture newyorkaise. Son œuvre littéraire en porte la trace, et
particulièrement son nouveau roman »… Et pour Le
Monde, daté du 10 juin, la romancière livre un roman
« subtil et enjoué », « plein de tendresse et de drôlerie »,
« dont les héroïnes aiment les hommes sans se faire sur
eux la moindre illusion ».
Féminisme
« Affaire DSK : le fait divers, c’est du politique »
Sous le titre « Affaire DSK : le fait divers, c’est du politique »,
Geneviève Fraisse, philosophe, propose dans les « Rebonds » de
Libération du 9 août, « cinq idées, cinq bornes sur le chemin du
politique contemporain ». « La spectaculaire «affaire DSK» est ici
centrale et non périphérique… », souligne la philosophe, « tel est
mon propos, ma proposition de réflexion ». Geneviève Fraisse
analyse d’abord l’histoire du « service domestique », de « la femme
de ménage » et de « la hiérarchie » dans notre société. Elle revient
ensuite sur l’histoire du consentement de l’individu, un
consentement individuel qui « apparaît dans une complexité
remarquable » entre « l’union sexuelle ou conjugale, le contrat
social dans son ensemble, et l’individu contemporain dans son
autonomie ». Puis l’auteure retrace l’histoire de la frontière privé-public. Pour elle, « la
démocratie n’a pas à maintenir une frontière entre privé et public, mais à établir une
cohérence entre les deux ». Enfin Geneviève Fraisse souligne que « l’histoire de France sert
d’argument au présent féministe ». Loin d’opposer les féminismes français et anglo-saxon
(« recto-verso de la domination » masculine), elle rappelle l’intérêt de l’histoire : « la
conscience d’un enjeu politique, celui de l’émancipation des femmes ». « Ceux qui dénoncent
une « instrumentalisation » de cette affaire sont sourd à l’histoire humaine », estime la
philosophe pour conclure, « les sexes sont une monnaie d’échange, y compris en politique ».
(Photo © Sandrine Cellard).
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Histoire
Portraits de communardes : Victorine Rouchy-Brocher
« Morte vivante, Victorine Brocher fut un extraordinaire témoin de son temps ! » s’exclame
L’Humanité du 8 août pour son nouveau portrait de communarde (5 sur 26 hommes à ce jour).
« Elle le doit à son engagement entier pour la Commune de Paris. Lors de la semaine
sanglante, plusieurs Victorine Brocher sont arrêtées et fusillées. Sa mère, même, reconnaît, à
la demande des autorités, le cadavre de sa fille. En fait, Victorine est cachée à Paris, plus tard
elle se réfugiera en Suisse. A son retour d’exil, elle épouse Gustave Brocher. Ils adoptent cinq
enfants orphelins de la Commune ».
Retrouver les portraits de communard-e-s sur le site de L’Humanité
Union européenne
Un appel à projet sur les mutilations génitales féminines en Europe
L'Institut pour l'égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) de
Vilnius lance un appel à projet visant à faire le point sur la situation de
l'Europe en matière de mutilations génitales féminines (MGF). Cette étude se
concentrera sur l'évaluation de la situation actuelle dans les 27 Etats
membres et en Croatie, la collecte et l'analyse des données disponibles afin
de faire émerger les tendances majeures. L'étude devra aussi relever les
bonnes pratiques mises en œuvre dans les Etats membres pour lutter contre ces violences faites
aux femmes. La date limite de soumission à cet appel est fixée au lundi 26 septembre 2011.
Les informations relatives à cet appel sont en ligne sur le site de l’Institut.
Retrouver l’appel à projet sur le site du l’EIGE
Organisation des Nations Unies
Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes
Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes
(CEDEF - CEDAW en anglais) qui a clôturé les travaux de sa 49e session le
vendredi 29 juillet (synthèse du 22 juillet). Les 23 experts du CEDEF ont
adopté des observations et des recommandations après l’examen des rapports
périodiques du Costa Rica, de Djibouti, de l’Ethiopie, de l’Italie, du Népal, de
la République de Corée, de Singapour et de la Zambie. En ce qui concerne
l’Italie (voir page suivante), les 23 experts ont « déploré, aujourd’hui, le manque de progrès
notables en matière de parité ». En examinant le sixième rapport périodique du pays, ils ont
pointé du doigt « la persistance des stéréotypes sexistes qui freinent la percée des femmes sur
le marché de l’emploi, en particulier dans la vie politique ». Le Comité est chargé d’examiner
la mise en œuvre par les 187 Etats parties à la Convention sur l’élimination de toutes les formes
de discrimination à l’égard des femmes. Les Etats sont tenus de présenter, tous les quatre ans,
un rapport sur l’application nationale de la Convention. La cinquantième session du Comité se
tiendra à Genève du lundi 3 au vendredi 21 octobre 2011.
Retrouver les comptes rendus de la 49e session du CEDEF
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 10/08/2011 - 11
International
Faire voler en éclats les stéréotypes de genre !
Plusieurs sites reprennent une information d’Associated
Press du 26 juin (reprise en particulier par Time du 29
juin) sur une école maternelle de la banlieue de
Stockholm, nommée Egalia, qui a choisi a choisi de ne
plus utiliser les pronoms « il » et « elle » mais une forme
neutre du terme « ami ». Egalia fait de l’apprentissage
des couleurs, du choix des jouets, des ouvrages et des
personnages de contes l’objet d’attentions particulières.
Le but est de préserver les enfants des stéréotypes de
genre qui pourraient « les enfermer dans un rôle
déterminé et les empêcher de s’exprimer tels qu’ils sont
vraiment ». Si les méthodes d'Egalia restent
controversées, même en Suède, « la liste des parents
souhaitant inscrire leur progéniture dans l'établissement
est longue, et seul un couple a retiré son enfant de
l'école » souligne la directrice de l’école citée par
l’agence de presse. Les Désobéissant-e-s, qui diffusent
l’information, soulignent qu’elle déclenche des
« réactions naturalistes et antiféministes ». (Illustration :
livre suédois pour enfants à partir de 4 ans, de quoi faire
se pâmer les amateurs de football masculinistes…).
Naissance d’une organisation féministe en Italie
Sous le titre « Etre une femme en Italie. Sois belle ou bats-toi ? », Madame Figaro du 6 août
consacre une enquête de quatre pages sur les manifestations qui « se multiplient contre les
manières sexistes du Premier ministre et la gouvernance d’un pays machiste qui ne prend pas
assez en compte la dignité et les revendications des femmes ». « Le modèle de la “Velina”,
créature ambitieuse et aguicheuse sévissant sur les plateaux télé, continue de fasciner toute une
génération de jeunes filles dans l’Italie de Berlusconi » explique le journal. « Mais depuis peu,
une résistance féministe de plus en plus structurée émerge alors que le pouvoir du
“Cavaliere”, lui, vacille ». Et de souligner la « naissance d’un mouvement féministe ». En
effet, indique Madame Figaro, les 9 et 10 juillet ont eu lieu à Sienne les premiers Etats
généraux des femmes (synthèse du 23
mars). Et un mouvement est né
SNOQ : Se non ora quando ?
(« Maintenant ou jamais », des mots
empruntés à l’écrivain Primo Levi).
Il a émergé lors des manifestations
qui avaient secoué l’hiver italien, en
février dernier, quand un million
d’hommes et de femmes avaient
manifesté dans les grandes villes du
pays pour le respect et la dignité des
femmes (synthèses des 14, 16 février,
2 mars, 12 avril).
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 10/08/2011 - 12
Liban : « Imam ne rime vraiment pas avec femme »
Sous le titre « Imam ne rime vraiment pas avec femme », Courrier
international du 28 juillet indique qu’un projet de loi protégeant les
femmes contre les violences conjugales est actuellement débattu au
Parlement libanais. Si elle est adoptée, la loi érigera en crime les
mauvais traitements physiques, mentaux et sexuels et le viol conjugal.
Il provoque la colère des religieux musulmans. Et depuis qu’ils ont
manifesté leur opposition à ce projet de loi, la violence conjugale est au cœur de l’actualité au
Liban. « Cette loi ne fait pas l’unanimité non seulement à cause (de la réticence) des leaders
spirituels musulmans, mais des chrétiens également », a cependant expliqué un député. Le
projet de loi sera examiné prochainement par une commission parlementaire. Par ailleurs,
jusqu'au 4 août, un article du Code pénal libanais permettait d'alléger les peines des coupables
des crimes d'honneur, rapporte L'Orient-le Jour. Or « la Chambre des députés a approuvé ce
jour-là, sur proposition du député Samy Gemayel, la suppression de l’article 562 du Code se
rapportant aux crimes d’honneur ». Au Liban le crime d'honneur devient un crime. Celui qui le
commet ne verra plus sa peine atténuée.
« Pakistan. La ministre peace & glam »
« Ultra-fashion », estime Elle du 5 août pour décrire la
nouvelle ministre des Affaires étrangères du Pakistan,
Hina Rabbani Khar, que l’hebdomadaire qualifie de
« ministre peace & glam ». « Au-delà du glamour »
parviendra-t-elle à « changer l’image de son pays » se
demande le magazine. Hina Rabbani Khar, issue d'une
famille historiquement influente au Pakistan, est députée
depuis 2002 (Ligue musulmane puis Parti du peuple) et
vient d’être nommée ministre des Affaires étrangères.
Une nomination que les observateurs ne jugent pas
comme « une victoire pour la cause des femmes au
Pakistan ».
Thaïlande : une femme Première ministre
Depuis le 8 août et l’approbation de son gouvernement par
le Roi Bhumibol Aduyadej, la sœur de l’ex chef du
gouvernement, Yingluck Shinawatra, est officiellement la
première femme à occuper le poste de Premier ministre de
la Thaïlande. Elle a été élue le 5 août par les
parlementaires, un peu plus d’un mois après les élections
générales du 3 juillet. L’ancienne femme d’affaires, seule
candidate, a reçu le soutien de 296 députés sur les 500 que
composent le Parlement thaïlandais.
Venezuela : des mères adolescentes et seules
Selon La Croix du 2 août, « au Venezuela, 60 % des mères éduquent seules leurs enfants ». Le
quotidien titre sur le « le pays des filles-mères » et indique également que le pays « connaît
également le plus fort taux de mères adolescentes de sa région ».
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 10/08/2011 - 13
« L’Origine du monde »
L’année dernière (synthèse du 13 août 2010), dans une rubrique estivale, intitulée « L’Origine du
monde » (un titre inspiré par l’illustration de l’un des articles, hommage au célèbre tableau de Gustave
Courbet), nous avions regroupé un certain nombre de sujets, tirés de la presse nationale et gardés sous
le coude pendant plusieurs mois, sur des thèmes comme l’amour, la sexualité, le plaisir, le corps ou la
pornographie… Nous vous présentons cet été la suite de cette « compilation » avec les articles parus
sur ces thèmes depuis un an. A lire avec la légèreté de l’été en n’oubliant pas ce qu’ils nous donnent à
voir de l’image des femmes et des hommes dans notre société ou des rapports qu’ils - et elles entretiennent. Première partie. A suivre la semaine prochaine.
L’été, les femmes et les hommes, le sexe et l’amour
« « Sea, sex and sun », dit la chanson » rappelle Le
Figaro Magazine du 29 juillet 2011 qui revient sur
« les vertus de l’amour », pour « un été en pleine
forme ». L’hebdomadaire souligne que « l’été est
propice aux rapprochements et aux ébats amoureux.
Lesquels contribuent à booster la forme ».
L’hebdomadaire a rencontré Philippe Brenot
(synthèses des 3 septembre 2008, 13 août 2010 et 29
avril 2011), psychiatre et anthropologue, et nous
apprend que l’auteur de « Les hommes, le sexe et
l’amour » (Les Arènes), publiera en 2012 « Les
femmes, le sexe et l’amour ». Le spécialiste revient
sur le désir des hommes (« habité de pulsions, mais
aussi délicat et sentimental » ; la sexualité restant « l’élément central de l’identité masculine »),
et des femmes (« les femmes savent ce qu’est le désir, les hommes ont aujourd’hui à
l’apprendre ») et juge qu’il faudrait un mot différent pour décrire le désir des femmes et celui
des hommes. Cette différence est pour lui « la grande difficulté du couple de sexe différent ».
En attendant, il plaide pour la « tendresse corporelle » dans le couple, seule assurance pour
« un épanouissement à long terme » au-delà du « temps de l’amour » que constitue l’été, où
« tous nos sens sont en éveil et disponibles pour la sensualité que nécessite l’amour ».
(Illustration : « Psyché ranimée par le baiser de l'amour » Antonio Canova - 1793)
Plus terre-à-terre, la une de 20 Minutes du 7 juillet nous alerte sur « l’été de tous les dangers »
et reprend la campagne de prévention lancée par l’Institut national de prévention et
d’éducation pour la santé (INPES), en effet, « gonocoques, syphilis, chlamydiae, hépatites B
sont des infections sexuellement transmissibles en recrudescence » durant la période estivale.
Le 6 juin 2011, Libération avait également consacré deux pages à la première étude de
Philippe Brenot. Sous le titre subtil de « Les hommes vident leurs bourses », et illustré de
manière phallique, le quotidien retrace les grandes lignes de cette étude menée en ligne auprès
de 2 000 hétérosexuels : « masturbation », « insatisfaction », « positions », « excitation »,
« explosion », « pression ». On retiendra, au sujet de cette dernière, la notion de
« performance », devenue une « donnée sociale obligatoire, tacite ». Philippe Brenot met en
cause « l’image sexuelle des magazines et la tyrannie de l’orgasme ». Plusieurs autres articles
évoquent les conséquences, en particulier chez les plus jeunes, de la pornographie et des images
qu’elle véhicule, un sujet que nous avons abordé à plusieurs reprises dans cette synthèse depuis
l’année dernière. On signalera que, chez nos voisins belges aussi, la sexualité s’observe et fait
couler de l’encre : sous le titre « Vous, l’amour et le sexe », Le Soir du 1er juillet, annonçait
« une série de huit émissions ni glauques, ni pudibondes », présentés par un sexologue belge,
« ces reportages se penchent sur la sexualité de monsieur et madame Tout-le-monde ».
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 10/08/2011 - 14
La sexualité dans tous ses états
Sous le titre « La testostérone favorise la tendresse », Madame
Figaro du 7 septembre 2010 publiait un entretien avec le
neurobiologiste Jean-Didier Vincent. « De la Biologie des passions,
qui le fit connaître il y a vingt-cinq ans, à l’ouvrage Le Sexe expliqué
à ma fille, qu’il publie aujourd’hui, Jean-Didier Vincent n’a eu de
cesse d’explorer le cerveau humain et la chimie des sentiments »
rappelle l’hebdomadaire. Selon lui, « dans la nature, la testostérone,
hormone mâle si souvent mise en cause dans l’agressivité, joue un
rôle fondamental dans le lien social. On le sait moins, mais elle
favorise l’attachement, la gentillesse et la tendresse… ». « Un père
peut-il discuter de sexualité avec sa fille ? » se demande alors
Madame Figaro qui donne la parole à trois « psys » qui s’accordent
pour conseiller pudeur et prudence en la matière.
Nous avons évoqué à plusieurs reprises les travaux d’Odile
Buisson, auteure, avec Pierre Foldès, de « Qui a peur du
point G ? » (Synthèses des 13 août 2010, 21 février, 27 avril
et 6 juin 2011). Elle du 4 mars 2011 annonçait la parution du
livre d’Odile Buisson et publiait un entretien avec la
gynécologue dans lequel elle retraçait l’histoire de sa
rencontre avec le docteur Pierre Foldès et celle de la
première échographie du clitoris en… 2008. « Nous avons été
assez mal reçus : « C’est honteux de rentrer dans l’intimité
des gens », « Ce n’est pas de la science, c’est du cul ». Les
médecins prenaient cela pour de la gaudriole et les
sexologues n’étaient pas enthousiastes » explique-t-elle.
« Mais quand, avec Pierre Foldès, nous avons publié dans
« The Journal of Sexual Medicine », la référence aux EtatsUnis, et présenté notre travail à Florence, les Américains se
sont montrés très intéressés. Les Italiens aussi… Les uns sont
puritains, les autres catholiques, mais ils comprennent l’importance de la médecine sexuelle
féminine ». Et de rappeler que l’université et la médecine françaises sont entre les mains des
hommes. « Pourquoi a-t-on mis beaucoup d’argent dans la recherche sur les dysfonctions
érectiles ? » se demande-t-elle : « Parce que érection et reproduction sont liées. Ces messieurs
grisonnants voulaient faire des enfants avec des femmes plus jeunes. On leur a fait une pilule
bleue. Si les femmes avaient besoin de leur clitoris pour se reproduire, on trouverait
certainement de l’argent pour l’étudier ! ».
Odile Buisson que l’on retrouve le 5 août dans Madame Figaro pour
commenter, avec le psychanalyste Jacques André qui dirige « Les 100
mots de la sexualité » publié au PUF, « sept fragments savoureux du
discours amoureux ». Selon l’hebdomadaire, le « Sexy dico » a « visé
juste ». Et Madame Figaro de faire « le point sur le point G et autres
points forts » en faisant la part belle au clitoris. « Du plus pastel, « fleur
bleue », au plus criard, « fist fucking » », souligne l’éditeur, « ces
100 mots sont ceux de la vie sexuelle. Cerner ce vocabulaire est moins
l'occasion de définir ce que chacun connaît que d'interroger le sens
(historique, sociologique, religieux, esthétique, psychanalytique...) des
faits et gestes de notre sexualité ».
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 10/08/2011 - 15
Une sexualité que l’on retrouve décidemment partout, même à la
une de La Vie, qui titre « La Bible, le livre qui aime le sexe ». En
pages intérieures le dossier de huit pages est titré « Quand le
Divin exulte dans la chair »… « Comment vivre une sexualité de
don et d’accueil, à l’image de la relation à Dieu ? » se demande
l’hebdomadaire chrétien d’actualité qui a demandé à « un
bibliste, une psychologue et une sexologue » d’éclairer « le
rapport éternel et tumultueux du sexe au sacré, du corps à
l’esprit ». Mêlant avec habilité lecture et explications des textes
(ah ! Le Cantique des cantiques ! NDC), vocabulaire sexuel et
notions de théologie, La Vie nous rappelle que, même si pour
certains « l’activité sexuelle, mélangée qu’elle est de
concupiscence, ne peut être qu’une conséquence du pêché »,
« parmi les délices du paradis figuraient les plaisirs de la rencontre charnelle ». Et Catherine
Solano, médecin sexologue, de souligner pour l’hebdomadaire : « Plus on fait l’amour avec
quelqu’un, plus on a confiance en lui et plus on peut s’abandonner »…
L’amour et la conjugalité dans tous leurs états
Sous le titre « L’amour dans tous ses états », La Croix du 4 novembre
2010 rendait compte de trois ouvrages qui « interrogent la monté en
puissance de l’amour et les tiraillements de la conjugalité » : « Le
Mariage d’amour a-t-il échoué ? » de Pascal Bruckner (Grasset), « La
Révolution de l’amour - Pour une spiritualité laïque » de Luc Ferry
(Plon), et « Scènes de la vie conjugale » de Serge Hefez (Fayard). Trois
livres qui, selon le quotidien catholique, désignent « le couple comme le
lieu d’une révolution en marche » : la victoire du mariage d’amour « qui
bouleverse les trajectoires individuelles, jadis contenue dans le mariage
de raison ». « Amour et liberté se conjuguent désormais dans la même,
gamme, ce qui occasionne des tiraillements dans la sphère de la
conjugalité », explique La Croix qui analyse en un passionnant débat les différences entre les
deux philosophes, face à ces « quadratures du cercle contemporaines » : « comment faire
couple dans la durée quand il est construit sur les sentiments ? », « comment le couple choisi,
fruit de l’individualisme moderne, peut-il s’épanouir sans empiéter sur l’épanouissement
personnel avec lequel nous faisons également corps ? ». La Croix oppose l’idéalisme d’un
Luc Ferry, qui voit l’amour comme une « nouvelle forme de sacré » prêt à succéder à
« l’humanisme des Lumières », au réalisme de Pascal Bruckner qui vire, selon le quotidien, à
un « pragmatisme de déception ». Le journal revient également sur la question, posée par Luc
Ferry, de la place d’un amour qui serait amené à quitter la sphère
privée (« intime, conjugale et familiale ») pour être appelé dans la
sphère publique et politique. « L’amour n’est-il pas le lieu du « sans
mesure » », se questionne La Croix, « quand le politique vise au
contraire à donner à chacun sa juste mesure ? ». Le quotidien publie
également un entretien avec Serge Hefez qui témoigne de « la variété
nouvelle des situations conjugales ». Le psychiatre constate
qu’aujourd’hui, « ce qui pose problème, c’est le fait même de faire
couple, de créer, d’inventer un lien de couple ». On signalera que
l’ouvrage de Luc Ferry a fait l’objet de plusieurs autres comptesrendus dont une « Rencontre » dans Le Monde du 12 octobre 2010
sous le titre « Nous aimons plus que jamais ».
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Quelques jours plus tard, Libération (15 octobre), se demandait si
l’amour est la condition d’un mariage réussi ? Le quotidien s’est rendu au
Salon du mariage et du pacs qui « matérialise la cérémonie parfaite… En
version hétéro »… Mais le journal donne surtout la parole, sous le titre
« Veux-tu être mon égale », à l’historienne Christelle Taraud qui rend
compte de la conférence intitulée « L’Eternelle Sacrifiée » prononcée le
28 janvier 1906 à l’université populaire de Lille par Nelly Roussel (18781922), « grande féministe bourgeoise du début du XXe siècle » (photo).
Nelly Roussel « faisait de l’union ou du mariage sans amour de la pure et simple prostitution »
rappelle l’historienne qui souligne que la féministe propose alors, avec d’autres, « une
émancipation générale des femmes » d’un point de vue juridique, au travail, dans la vie
politique, mais aussi au sein du couple… Elle appelle donc au « refus de l’obéissance » et à la
« nécessité absolue de l’amour ». Elle dissocie « l’amour de la procréation ». « Pour Nelly
Roussel », rappelle Christelle Taraud, « le drame du mariage c’est qu’il ne fasse pas de
l’exceptionnel sa base essentielle. Pour elle, la question n’est plus dès lors de savoir si l’amour
doit être éternel - le peut-il vraiment d’ailleurs ? - ou si le mariage doit durer toujours - elle
milite pour le droit au divorce -, mais qu’il repose sur une égalité totale entre hommes et
femmes ». C’est de cette totale égalité que naîtra, nous dit-elle, l’union parfaite entre des
hommes « bons et loyaux » et des femmes « indépendantes et respectées ». « Plus d’un siècle
après la publication de « l’Eternelle Sacrifiée », cette question est plus que jamais d’actualité
dans le mariage comme ailleurs » conclut Christelle Taraud.
Les féministes dénudées de Femen dans la presse
On se disait bien, lorsque l’on rédigeait les
sujets évoquant Femen (synthèses des 22 juillet
et 5 août), qu’on en avait perdu en chemin… Et
pour cause deux articles était classés dans le
dossier en attente « L’Origine du monde »...
Quatre pages, richement illustrées, de Courrier
international du 4 novembre 2010 qui, sous le
titre de « L’Ukraine n’est pas un bordel ! »,
rendait compte de « la nudité comme arme de
protestation »,
retraçait
l’historique
de
l’association et de ses « méthodes chocs » pour
dénoncer « le machisme, la corruption et le tourisme sexuel ». Une réputation qui dépasse
désormais les frontières de l’Ukraine soulignait « Courrier ». Libération, le 10 février 2010,
soulignait que l’association comptait 300 militantes et publiait une photo d’une action de
Femen en soutien au printemps arabe devant l’ambassade d’Egypte. Et nous recevons juste
L’Express du 10 août 2011 qui consacre quatre pages à l’association ukrainienne sous le titre
« Les amazones de Kiev ». « Porte-drapeaux d’un néo-féminisme qui milite torse nu, Sacha
Chevtchenko et son groupe d’activistes pourfendent le machisme gouvernemental, le boom du
tourisme sexuel, la corruption des élites ». « Le pouvoir tolère de moins en moins ces
opposantes de choc » précise L’Express.
Pour information, cette synthèse est réalisée à partir d’alertes d’actualité internet, de la surveillance des sites institutionnels français, ainsi
que d’une sélection de sites associatifs francophones, des informations et documents reçus par le bureau de l'animation et de la veille et
d’une sélection de la presse quotidienne et hebdomadaire nationale. Cette synthèse ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant
le point de vue de son auteur - Photos © DR
Direction générale de la cohésion sociale – Service des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes
Bureau de l'animation et de la veille – [email protected] - http://www.femmes-egalite.gouv.fr/
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 10/08/2011 - 17