Afrique, tu vas me manquer!

Afrique, tu vas me manquer!
(10-04-2004) - Contribution de Alex - Dernière mise à jour (10-04-2004)
Kikoo! Bonjour à tous!!!
Enfin de retour sur Ouaga! Après un petit périple d’un peu plus de deux semaines à taxi-brousser comme un malade du
nord du Bénin aux plages de Grand-Popo au sud en passant par un one-night-stop à Lomé au Togo et une petite
semaine d’immersion en pays anglophone au Ghana, si!
Je devrais retrouver Paris le mardi 13 avril pour un peu moins de deux semaines! J’arrive dans la journée… mais je ne
préfère rien pronostiquer, les retards sont courant et l’attente… souvent longue. De tout façon, rien à péter, j’ai déjà préparer
des tupper-ware de riz gras et des jerricans de Flag pour patienter… ah mais c’est que je me laisse pas abattre!
Aussi, je prendrais plus de temps la semaine prochaine à vous raconter dans le détail (enfin, j’espère) cette dernière
étape dans le sud de l’Afrique de l’ouest avec mise à jour des photos et tout le toutim des récits (euh… y’en a pas beaucoup
d’ailleurs).
Mais pour les impatients et les curieux du ciboulot, je veux bien en faire un chti condensé!
Remontant, si vous le voulez bien, un peu dans les ages de chaleurs de l’an 2004, un mardi 23 mars pour être bien
précis. La veille au soir, je ne savais pas bien encore comment je commencerais mon voyage vers le bénin, ayant raté
le bus pour cotonou dimanche… mon avenir en pays béninois semblait bien compromis… mais j’ai eu la bonne idée
d’appeler la compagnie des bus STMB qui m’a indiqué qu’il y avait plusieurs bus quotidien pour Fada’N’Gourma, petite
ville provinciale au sud-est du Burkina, à portée de taxi-brousses de la frontière avec le Bénin!
{mospagebreak title=Bénin me voilà!}
Donc, dès 7h30 du mat, me voilà STMBisé jusqu’à Fada. Taxi-brousse ensuite jusqu'à la frontière. Nous étions trois (!) à
l’avant (en plus du chauffeur), scotché contre la porte (éventrée, coupante à souhait, comme d’hab quoi), un soleil
atomiseur de bras blanc (Mme Biafine hésite à m’épouser) … bref, un vrai calvaire, mais je vous rassure, sans crevaisons
(ouf). Néanmoins, je devais sautiller comme un cabri à chaque arrêt du véhicule pour retrouver mes jambes (je ne les
sentais vraiment plus à certains moment, c’est dire).
Pour la petite anecdote, la veille à Ouaga, j’avais fait des recherches sur le net pour savoir si des voyageurs avaient déjà
empruntés cette route… et j’étais effectivement tombé sur un australien qui avait fait le même chemin que je m’apprêtais
à suivre… avec le même récit sur la quasi perte de sensation dans la jambe gauche… voila, ça rassure de ne pas être seul
dans ces situations…
Arrivé à Tanguiéta au nord du Bénin vers 17h… pas mal éreintant pour une journée de trajet mais hyper content de me
retrouver comme prévu là où je voulais commencer ma boucle vers le sud. J’ai passé deux jours environ, une journée à
me baigner dans les superbes chutes d’eau de Tanougou à une vingtaines de km de pistes en Zen (Zemidgen, taxi-moto
en surpopulation dans le Bénin et un peu au togo) et une autre à visiter en 4x4 (en fait, un minibus) le parc national de
Pendjari, où j’ai pu approcher des zéléphants trop marrant qui voulaient jouer avec notre estafette couleur grise qui
devait donc ressemblait comme deux gouttes de flag à une chaudasse de femelle éléphant… J’ai pu voir aussi des dizaines
d’antilopes apeurées et pleins d’autres animaux dont je découvrais, avec la curiosité et la culture d’un enfant de douze
ans, leurs jolies appellations ( Hippotrague, Waterbuck, Cobe de buffon, Bubale, Vervet… bondieu, mais dans le roi lion,
y’avait pas tout ça maman?!)
Ensuite, descente progressive en deux jours en taxi-brousses jusqu’à Cotonou, en passant par Natitingou et Parakou.
Très déçu de ne pas avoir pu prendre le train de nuit en couchettes entre Parakou et Cotonou vendredi soir… le train ne
circulant plus depuis bien longtemps (merci le guide du routard pour la non mise à jour, grrrr !). J’ai du échanger un torride
transafrica contre un branlant taxi-brousse qui a du rouler une partie de la nuit, assez flippant le voyage, avec des
camions en panne tous les 15kms sur le bord de la route que l’on voit au dernier moment, une visibilité de pleins phares
contre pleins phares (con de chauffeur que j’ai du sermonner fortement car il éblouissait systématiquement les voitures
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que l’on croisait et qui nous faisait des appels de phares.. le con, l’aurait sévèrement baffé….)… arrivé exténué à Cotonou à
minuit, après une journée entière de taxi-brousse, le rêve africain quoi.
Cotonou bof mais Ganvié, à quelques kilomètres de là, plus grande cité lacustre de l’Afrique de l’ouest, oui! A part
l’immense bar-restaurant couleur coca-cola pétard qui dénature un peu l’arrivée dans cette étonnante petite ville
flottante, la visite en pirogue sans moteur a été un véritable plaisir pour les yeux!
Dimanche 28 mars 2004, arrivé en taxi-brousse à GrandPopo, au bar-restaurant-bungalows le CocoBeach… je ne devais y
rester que deux jours… j’y suis resté finalement quatre et j’avais même du mal à partir! Bref, une étape hyper reposante,
des plages paradisiaques joliment cocotiéisées, une mer tueuse d’hommes (donc pas baigné beaucoup hein, normal)… et
des gens super attachant, notamment Franck, chef cuistot et jeune patron rasta du CocoBeach, hyper sympa et la petite
Jeanne (fraîchement rasta-isée aussi, mais si ça te va bien Jeanette!), une amie qui l’aide à préparer les plats de crevettes à
toutes les sauces (je lui ai dit que je ne partirais qu’une fois avoir goûté à toutes les recettes de Franck… on ne se refait pas
hein !), des crêpes aux fruits divines, des bananes flambées exquises… bref, j’arrête là le massacre de vos papilles
gustatives et de votre estomac, mais pour tout ça, GrandPopo, c’était vraiment chouette quoi.
Etape d’un jour à Lomé au Togo le temps de faire un visa express pour le Ghana, en prenant soins d’arroser tout le monde
à l’ambassade avec des CFAs pour que je puisses avoir mon visa en 24h… c’est dingue cette putain de corruption sans
complexe sous les yeux des touristes…
J’ai été aidé par un pseudo-guide qui m’a facilité les démarches administratives mais le mec à du en prendre pas mal au
passage… mais bon, je ne vais pas me plaindre hein, j’aurais pu perdre plusieurs jours à Lomé (étant arrivé un jeudi
aprem, c’était limite pour avoir le visa vendredi… sinon, attente jusqu'à lundi… ). Le gars m’avait conseillé deux hôtels pas cher à
Accra et n’ayant pas de guide de voyage, j’ai pris soins de noter tout ça!
{mospagebreak title=Ghana love!}
Arrivé à Accra… grosse galère pour trouver un hôtel. Le premier hôtel qu’il m’avait donné était à 180$ (je vous fait pas la
conversion en euros mais vous zimaginez) et l’autre à 60$… bref, j’ai du être balancé d’hôtels en hôtels pour en trouver un
dans ma fourchette de prix et qui ne soit pas complet! J’ai passé le reste de mon aprem à chercher un guide du voyage…
car je me suis rendu compte que c’est un vrai calvaire de visiter un pays sans, on perd beaucoup de temps et forcément,
on ne tombe pas sur les meilleurs restos, hôtels…etc.
Au premier abord, le Ghana semble être un pays bien plus développé que les autres pays que j’avais visité dans la
région, même si le niveau de vie n’est pas bien élevé. Le peuple ghannéen semble être très « friendly » et je n’ai pas
été harcelé une seule fois! Et tout ça, in English of courseuuuuu, contraste surprenant avec les pays francophones
limitrophes!
Enfin! Armé de mon nouveau guide Bradt spécial Ghana, j’ai pris le bus pour CapeCoast, ville célèbre pour son fort où
était stockés comme du bétail - noir - humain, les esclaves en partance pour les plantations des Amériques…etc. Musée
aussi très intéressant mais j’ai préféré la visite du fort d’Elmina, petite ville située à 12km de CapeCoast, bien plus jolie
et qui a gardé un peu plus d’authenticité.
Ensuite, direction pour le nord (faut bien que je retournes sur Ouaga un jour ou un autre hein). Etape de deux nuit à
Kumasi, capitale économique du Ghana… une ville grouillante, qui ressemblerait presque à s’y méprendre à des villes
européennes.
Enfin, remontée en taxi-brousse vers Tamale, BolgaTanga et Paga, ville frontière avec le Burkina. Même si on est
toujours aussi serré dans les taxi-brousses, la différence avec les autres pays, c’est que la police est intransigeante sur
la surcharge des véhicules, si bien que l’on ne se retrouve pas en surnombre!
J’étais finalement un peu pressé de rentrer sur Ouaga et n’ayant pas assez de temps pour m’écarter des pistes battues,
je n’ai pas pu profiter autant de toutes les richesses du Ghana que je l’aurais aimé… mais le voyage a été enrichissant et
m’a donné envie de revenir, c’est déjà ça!
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{mospagebreak title=Africa love and sniff}
De retour sur Ouaga jeudi 8 avril, content de retrouver Willy, sa famille et ses amis.
Ce soir, Willy a organisé une soirée pour mon départ, buffet et sonos toute la nuit, super sympa quoi!
Cela va me faire tout drôle de quitter ce petit monde auquel je me suis bien attaché… l’Afrique de l’ouest, une autre planète
comme j’avais pu l’écrire dans un de mes précédents récits… la vie n’est pas facile, les gens vivent, parfois survivent, le
plus souvent avec le sourire et une furieuse envie de progresser et de s’en sortir. Mais à bien y regarder, la route est
longue et je me demande bien comment peut se réduire l’immense fossé hypocrite creusé entre notre civilisation surdéveloppé et la-leur… sans compter les fossés internes propres à chacune de nos civilisations… à la vitesse où vont les
choses de part et d’autres, sans une prise de conscience mondiale (et pas seulement au sujet de la condition de vie de
l’être Humain mais sur son Environnement aussi)… j’ai des doutes pour que les choses s’améliorent équitablement pour
tout le monde de part et d’autres… et le sursaut viendra sûrement par un grand clash, comme d’hab... mais bon, je reste
optimiste quand même heiiiiinnn?!
M’enfin, un pays comme l’Afrique, ça vous grave dans le cœur, ça c’est sur, et je suis agréablement surpris, comme je
l’espérais un peu, de constater que le voyage est un bon accélérateur à développement personnel et un formidable
cyclotron à collision d’acquis! Et j’ai hâte de continuer cette aventure en la partageant avec vous, si!
Hyper content aussi de retrouver bientôt famille et amis à Paris… avant de m’envoler pour l’Amérique du sud… sûrement une «
autre planète » aussi!
Bref, tchao Afrique, je te retrouverais avec plaisir, c’est sur!
A bientôt!
Gros Bizoo,
Alexandre
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