Actualités habitat n°937 - L`Union sociale pour l`habitat
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Actualités habitat n°937 - L`Union sociale pour l`habitat
N° 937 Actualités du 15 décembre 2011 habitat LE DOSSIER À LA UNE SOCIAL DROIT ET FISCALITÉ Rénovation énergétique Facteur 4 Pérennisation de l’éco-prêt logement social Comité de suivi Répondre à une du droit au logement consultation de opposable maîtrise d’ouvrage Equerre d’argent pour la réhabilitation de la tour Bois-le-Prêtre à Paris (Paris Habitat). Bimensuel d’information édité par www.intratone.fr Tél. 02.51.65.05.79. © SA Hlm Coutances-Granville NacaratAgence Nicolas Michelin & Associés SOMMAIRE La rénovation énergétique, p. 10 Porte des Alpes Habitat a 80 ans, p. 18 Ecoquartier de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos, p.19 À LA UNE 2 Elections 2012 : le Mouvement Hlm se mobilise. • Intégration d’Habitat Formation à Uniformation et convention biennale. • Un nouveau président pour l’AORIF. • Pérennisation de l’éco-prêt logement social pour la rénovation thermique et communiqué de l’USH. • En bref. EUROPE 7 Zone euro : les marchés du logement bientôt sous contrôle. • Mixité sociale : un objectif prioritaire pour le Parlement européen. 21 Ille-et-Vilaine : un fichier départemental de la demande de logement. ÉVÉNEMENTS 4 L’actualité et les initiatives des organismes en images. PARTENAIRES 5 Colloque économie sociale : franchir une nouvelle étape. ARCHITECTURE 6 Paris Habitat : l’Equerre d’argent 2011 pour une réhabilitation d’envergure. Actualités habitat, bimensuel d’information édité par l’Union sociale pour l’habitat, 14, rue Lord-Byron, 75384 Paris Cedex 08 ; tél. : 01 40 75 78 00 ; télécopie : 01 40 75 68 21 ; Internet : www. union-habitat.org. Directrice : Dominique Dujols. Rédactrice en chef : Soraya Méhiri. Rédactrice en chef adjointe : Frédérique Xélot. Rédactrice : Pascale Baret. Secrétaire de rédaction - maquette : Véronique Simonnet. Collaboration : Nicole Rudloff. Publicité, administration des ventes et abonnements : Thierry Lesage, directeur des activités promotionnelles. Conception graphique : Gavrinis. Composition : Biceps SARL (Paris 18e). Impression : DEJAGLMC Imprimeur. Les articles peuvent être reproduits, en tout ou partie, sous réserve de la mention d’origine, avec l’accord de la rédaction. Commission paritaire n° 0513 G 83187. Dépôt légal : 4e trimestre 2011. ISSN : 1766-6066. Contacts : l’Union sociale pour l’habitat - Direction des activités promotionnelles, 14, rue LordByron, 75384 Paris Cedex 08. Tél : 01 40 75 52 63 ou 52 67. Abonnements et tarifs 2012 : 22 numéros par an, plus deux suppléments « Table des matières ». Organismes adhérents : 230 € TTC ; autres abonnés France : 400 € TTC ; étranger : 440 € ; le numéro : 25 € TTC. Photo de couverture: voir notre article p.6.; Arch. : F. Druot, A. Lacaton et J.-P. Vassal . © D. Boureau. Actualités habitat a été imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement, certifié PEFCTM FCBA/10-31-1144 par lʼimprimerie DEJAGLMC qui respecte les directives européennes en vigueur relatives à lʼutilisation dʼencres végétales, au recyclage du papier, au traitement des déchets dangereux par des filières agréées et à la réduction des émissions de COV; à ce titre, l’imprimerie est certifiée Iso 14001 : 2004 et Imprim vert. INFOS 8 Conjoncture au 5 décembre 2011. • Nomination Ville & Banlieue. • Insee: composition des revenus suivant le niveau de vie. • En bref. LE DOSSIER 10 Rénovation énergétique: programmer une réhabilitation Facteur 4. 12 SA Hlm Coutances-Granville : une rénovation à double casquette. • Famille et Provence : dix euros par mois pour des économies d’énergie. • Opac 38 : réhabilitation BBC : de la classe E à B. ÉCHOS 14 Agenda : rencontres de l’Innovation sociale. • Convention Logeo/Valophis. • OPH d’Aubervilliers. • Restructuration Codelog. 15 Batigère. • Office 64. • Campagne des bailleurs parisiens. 16 Office Montreuillois de l’Habitat. • Logis Cévenols. • Opac de Dijon. ANNIVERSAIRES 18 90 ans pour Habitat 35 et 80 ans pour Porte des Alpes Habitat. AMÉNAGEMENT 19 Ecoquartiers : palmarès national 2011. SOCIAL 20 Comité de suivi de la mise en œuvre du Dalo : l’Etat est toujours hors la loi. HANDICAP 22 Emploi des personnes handicapées : Les ESH fortement mobilisées. NOUVELLES RÉALISATIONS 23 Nouveaux programmes de Habitat 44, Corrèze Habitat, SA Mont-Blanc, Halpades. RÉNOVATION URBAINE 24 Calvados Habitat : logements intermédiaires. • OPH d’Aubervilliers : trouée dans la barre Rosa Luxemburg. • Logemloiret : travail de mémoire. • L’Opac du Rhône repense entièrement un quartier. • Valophis signe une convention à Créteil. ÉNERGIE 26 Moulins Habitat : suivre ses consommations d’énergie sur sa télévision. • Habitations de Haute-Provence : du matériel nouvelle génération. RESSOURCES HUMAINES 27 Prêt de main d’œuvre : la mise à disposition de personnel à but non lucratif. FORMATION 22 Afpols : stages de janvier-février 2012. DROIT ET FISCALITÉ 29 Appel à projets : répondre à une consultation de maîtrise d’ouvrage. 30 Services à la personne : cadre juridique pour l’habitat social Hlm (2) • Fax juridique. 32 Questions/réponses. Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 1 Intégration d’Habitat Formation à Uniformation Le Président de l’USH, Thierry Repentin, a signé, le 16 novembre 2011, « l’Accord collectif du 14 novembre 2011 portant modification de la convention de création d’Uniformation du 28 juin 1972», pour la demande d’agrément de l’OPCA qui doit intervenir avant le 1er janvier 2012. A compter du 1er janvier 2012, Habitat Formation ne sera plus l’OPCA agréé des branches de l’habitat, de la ville et du lien social qui feront alors partie du nouveau champ d’Uniformation et des entreprises qui se situent dans ce champ aux termes de l’accord du 14 novembre 2011 et de l’agrément de l’Etat. Uniformation exercera, par dévolution légale, les activités qui sont exercées par Habitat Formation jusqu’au 31 décembre 2011 et assurera la continuité de ses engagements et de ses moyens. Les personnels d’Habitat Formation seront intégrés à cette date dans les effectifs d’Uniformation. Les signataires de l’Accord collectif du 14 novembre 2011 sont d’une part, les organisations d’employeurs USGERES, USH et UCANSS et d’autre part, les organisations syndicales de salariés CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, UNSA. Les entreprises adhérentes d’Habitat Formation, qui deviendront adhérentes d’Uniformation en application de leurs accords de branche pour celles qui en relèvent, ou par décision individuelle pour les autres à ce jour, seront regroupées dans une section paritaire professionnelle qui leur sera propre au sein d’Uniformation, la section Habitat et lien social. Le Conseil d’administration d’Habitat Formation se réu- De grands rendez-vous politiques vont marquer l’année 2012 : tout d’abord, l’élection présidentielle les 22 avril et 6 mai, puis les élections législatives, les 10 et 17 juin. Ces échéances sont essentielles pour l’avenir de la politique du logement. La crise économique, sociale et financière que connaît le pays appelle une réponse en termes de solidarité – offrir des logements abordables au plus grand nombre – et en termes de soutien à l’activité et à l’emploi… mais suscite aussi la tentation de fonder la réduction des déficits publics sur une baisse drastique des dépenses en matière de logement, ou bien sur des mesures de court terme visant à dégager des masses financières importantes pour l’Etat. Le Mouvement Hlm entend donc se mobiliser fortement pour interpeller les candidats sur ces enjeux et faire des propositions au service d’une sortie de crise durable et responsable. Afin de débattre et d’arrêter les propositions qui seront adressées aux candidats à la présidentielle puis aux législatives, une Convention réunira les organismes Hlm le 19 janvier au CNIT (Paris, La Défense). Elle sera, comme c’est l’usage pour une convention, ouverte à deux représentants par organisme, à leurs fédérations et à leurs associations régionales, ainsi qu’aux membres du Conseil social. Elle marquera le coup d’envoi de la mobilisation nationale et territoriale. Une information régulière sera disponible à partir de début janvier sur http://www.union-habitat.org/info-drip, permettant de suivre les différentes actions menées par le Mouvement Hlm et, bien entendu, les prises de position des candidats. Ce site offrira également, dans le cadre d’un partenariat spécifique avec le CEVIPOF et avec Séance Publique, une observation de la place du logement dans les débats publics. ■ Le 8 décembre a eu lieu la 7e convention biennale d’Habitat Formation qui a rassemblé quelque 250 personnes, sur les thèmes suivants : premiers enseignements de la réforme de 2009 ; Uniformation, le choix des branches d’Habitat Formation ; les services aux entreprises et aux salariés en 2012. Photo, de gauche à droite : MM Diego Alançon, vice-président d’Habitat Formation, Jean-Pierre Faucheux, président d’Uniformation et Maurice Carraz, président d’Habitat Formation. © G. Roubaud nira le 21 décembre 2011 pour prendre les décisions nécessaires à la bonne gestion de cette évolution, notamment en ce qui concerne la continuité des services aux entreprises et l’intégration des personnels, qui continueront d’assurer les relations avec celles-ci, sous la conduite du même encadrement pour les services de gestion (collecte, plan, professionnalisation, CIF). Les conseillers formation en région travailleront directement sous la conduite de l’encadrement d’Uniformation. Les organisations d’employeurs signataires de la convention paritaire pour l’évolution d’Habitat Formation du 15 juin 2011, seront représentées au sein du conseil d’administration d’Uniformation par six membres. Le Comité exécutif a désigné, le 23 novembre 2011, les représentants au titre de l’USH. Les différentes organisations signataires de l’Accord collectif d’Uniformation du 14 novembre 2011 auront à désigner pour 2012 leurs représentants à la section paritaire Habitat et lien social. ■ (Communiqué de Maurice Carraz, directeur général de la Fédération nationale des Offices publics de l’habitat, président d’Habitat Formation) 2 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 Un nouveau président pour l’AORIF © A. Bujak à compter du 1er janvier 2012 Elections 2012 Le Mouvement Hlm se mobilise Stéphane Keïta, directeur général d’Osica, a été élu le 2 décembre, président de l’AORIF - l’Union sociale pour l’habitat d’Ile-de-France, à l’unanimité du conseil d’administration pour un mandat de trois ans. Il succède à Pierre Carli, président du directoire du groupe Logement Français, qui occupait cette fonction depuis janvier 2009. Ancien élève de l’Ecole nationale d’administration, et après avoir occupé diverses fonctions administratives et de cabinet, Stéphane Keïta a été préfet de la Haute-Loire de 2000 à 2002. En 2003, il devient directeur interrégional Centre Est (Rhône-Alpes, Bourgogne, Auvergne) de la Caisse des Dépôts. Depuis 2006, il est directeur général d’Osica - SA HLM et membre du directoire du groupe SNI (filiale de la Caisse des dépôts). Stéphane Keïta est également actif au sein des instances nationales du Mouvement Hlm, notamment en tant que membre du conseil fédéral et du bureau de la Fédération des entreprises sociales pour l’habitat (ESH) et administrateur du Club Management et Marketing (USH). L’AORIF compte 140 organismes Hlm qui gèrent 1,2 million de logements environ. ■ Pérennisation de l’éco-prêt logement social pour la rénovation thermique L’éco-prêt est conçu pour financer des travaux permettant aux logements de passer de la classe E, F, G à la classe C ; ici, 60 logements rénovés par Agen Habitat et passés en classe A. © DR La mise en place du nouvel éco-prêt logement social pour la rénovation énergétique, annoncé au Congrès Hlm de Bordeaux par le secrétaire d’Etat au logement, qui butait sur le mécanisme de la bonification, est à présent effective, comme l’ont annoncé Nathalie Kosciusko-Morizet, François Baroin et Benoist Apparu dans un communiqué du 28 novembre. A la différence du précédent, ce nouveau prêt sur fond d’épargne consacré à la réhabilitation thermique, proposé aux organismes Hlm et aux SEM, est non contingenté et son taux, indexé sur le Livret A, variera en fonction de la durée du prêt, alors qu’aupa- ravant, ce produit bénéficiait d’un taux unique à 1,9 %. Il sera équivalent au taux du Livret A pour les prêts inférieurs à quinze ans (2,25 % aujourd’hui), au taux du Livret A augmenté de quinze points de base pour les durées de 15 à 20 ans (2,40 %), au taux du Livret A augmenté de 25 points de base sur 20 à 25 ans (2,50 %). Le coût de la bonification sera porté par l’Etat. Ses conditions d’éligibilité restent inchangées. Ce nouveau produit sera la contrepartie nationale des aides européennes à la rénovation thermique, dans le cadre du FEDER précisent les pouvoirs publics. Dans un communiqué publié ci-contre, l’Union sociale pour l’habitat se réjouit de la reconduction de ce nouvel éco-prêt logement social. ■ L’Union sociale pour l’habitat se réjouit de la reconduction et de la pérennisation de l’éco-prêt logement social Le Gouvernement vient de confirmer la reconduction et surtout la pérennisation de l’éco-prêt logement social. Certes, ses conditions financières sont un peu plus onéreuses ; mais il devient un produit du catalogue de prêts de la Caisse des dépôts et n’est donc plus soumis à des enveloppes quantitatives annuelles. Il s’agit là d’une avancée significative. L’éco-prêt permettra ainsi, conformément aux objectifs de la loi Grenelle 1, de faire face à l’amélioration thermique de 70 000 logements par an. Sur le plan social, les efforts menés jusqu’à présent par les organismes Hlm en matière de réhabilitation thermique permettent en moyenne une économie d’environ 50 % sur les charges de chauffage, ce qui constitue pour les ménages concernés un gain sensible de pouvoir d’achat dès lors que les charges peuvent représenter, dans certains immeubles, l’équivalent d’un loyer mensuel. L’Union sociale pour l’habitat se réjouit que le Gouvernement débloque aujourd’hui une situation qui mettait en péril le plan de réhabilitation thermique de 800 000 logements Hlm qui avait été convenu avec les pouvoirs publics lors du vote de la loi « Grenelle I ». Rappelons qu’au mois de mai dernier, la Caisse des dépôts avait fait savoir à plusieurs associations régionales Hlm que l’enveloppe des « éco-prêts logement social » était épuisée et qu’aucun dossier ne serait plus instruit au titre de cette procédure. Thierry Repentin, président de l’Union sociale pour l’habitat, avait alors écrit à Madame Kosciusko-Morizet pour lui demander de bien vouloir provoquer un arbitrage interministériel urgent afin que ce blocage, préjudiciable à la fois aux locataires et à tous les acteurs de la filière, puisse être levé. La situation était restée sans solution jusqu’à l’arbitrage de ces derniers jours. (Communiqué de l’USH) EN BREF Prélèvement sur les Hlm. L'arrêté du 30 novembre 2011, prévu par l'article L. 423-14 du Code de la construction et de l’habitation et fixant les taux du barème progressif appliqué au potentiel financier, est paru au JO du 7 décembre 2011. Pour obtenir le montant prévu de 175 millions €, ces taux sont fixés à des niveaux proches du plafond de la fourchette prévue par la loi. Agrément renouvelé pour la CNL. Après des mois de discussions avec les pouvoirs publics, un arrêté du 28 novembre 2011, signé par le Garde des sceaux et le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, chargé du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services, des professions libérales et de la consommation, renouvelle « l’agrément de la Confédération nationale du logement pour exercer sur le plan national les droits reconnus aux associations agréées de consommateurs par le Code national de la consommation » pour une durée de cinq ans. De nombreux élus et institutions tel Thierry Repentin, au titre de l’USH, avaient apporté leur soutien à l’association dans ce bras de fer avec les pouvoirs publics. Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 3 ÉVÉNEMENTS 2 1 4 1- Spectacles à domicile. Septième saison de spectacles, joués en appartement ou dans les locaux collectifs résidentiels, offerts aux locataires par Colombes Habitat Public, coordonnée par le Hublot de Colombes, en partenariat avec le Studio d’Asnières, le Tamanoir et la Maison du développement culturel de Gennevilliers. Objectif : apporter la culture dans les Hlm. 2- Un jardin sur le toit. La végétalisation du toit du séchoir collectif de la résidence Surcouf, au Havre, propriété de l’ESH Estuaire de la Seine, constitue une première étape d’une opération beaucoup plus vaste qui va s’étendre jusqu’en 2017 sur les toitures terrasses de la zone de protection du patrimoine architectural et paysager de la Ville, portée par l’association Les Voleurs de Roses. Une initiative 3 5 soutenue par le Fonds d’innovation sociale pour améliorer le cadre de vie des habitants du quartier, enrichir la biodiversité urbaine et qui a mobilisé les locataires et les enfants des écoles. 3- 16e Festival Fimbacte 2011. Le Groupe Efidis a reçu le trophée « Eco-responsable » attribué par Qualitel pour sa communication sur la démarche développement durable engagée depuis 2006. Le Foyer Normand a reçu la mention spéciale « projets innovants » pour ses logements intermédiaires, à Colombelles (14). 4- Visite de patrimoine. Les membres du conseil d’administration de Metz Habitat Territoire conduits par la présidente Isabelle Kaucic et le directeur général Claude Birnbaum, ont visité le patrimoine immobilier de l’office implanté dans les quartiers messins 4 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 6 et des communes situées à proximité de Metz. Ici à Grange-aux-Bois. 5- Fresque. Réalisée par les parents encadrés par un artiste dans le cadre d’un projet national « Portraits de familles » financé par l’Etat, l’Europe et la CSF, la fresque de la garderie « les petits loups », à Saint-Etienne-du-Rouvray, dans un immeuble du Foyer Stéphanais a été inaugurée le 21 octobre. 6- Jardin partagé à Toulouse. « Le p’tit paradis de Naudin », à la cité Madrid. Habitat Toulouse a cédé un terrain de 565 m² et la Ville l’a aménagé. Géré par l’association La Ruche et accessible aux habitants du quartier, il leur permet d’embellir les espaces verts et de cultiver des fruits et légumes à moindre coût, selon des modes éco-responsables. (Photo : au centre, Stéphane Carassou, prési- PARTENAIRES Colloque économie sociale Franchir une nouvelle étape En organisant un premier colloque, l’économie sociale veut proposer des pistes innovantes d’action pour inventer un nouveau rapport entre l’économique et le social, en temps de crise. L a Fédération nationale des sociétés coopératives d’Hlm, Amallia (Action Logement), le Crédit coopératif, le Crédit mutuel, la Macif et la Mutualité française ont organisé un premier colloque, le 17 novembre 2011, destiné à prendre date et montrer que « l’économie sociale et solidaire sait où elle va ». Pour le représentant de la MACIF, Philippe Da Costa, « il y a une attente d’accompagnement de la part des sociétaires et des adhérents mais aussi des entreprises, en particulier au sein de l’économie sociale. Des offres nouvelles doivent être développées. Il s’agit également de s’engager davantage au niveau des territoires. A ce titre, le domaine de l’habitat constitue un terrain d’innovation majeur ». Autre enjeu : répondre au « risque logement » et réfléchir à une démarche d’engagement des mutuelles autour d’une charte sur l’accompagne- ment des accédants à la propriété et à la location. De son côté, Amallia, qui apporte son soutien financier et opérationnel à plusieurs coopératives, a mis en place une direction de l’économie solidaire qui accompagne les salariés, dans le cadre d’un projet d’entreprise axé autour de l’innovation, la recherche de performances économiques et l’ancrage territorial. Les coopératives à la croisée du Mouvement Hlm et de l’économie sociale « Face à une crise qui s’amplifie, notre modèle de développement est remis en cause, a indiqué Marie-Noëlle Lienemann, présidente de la Fédération des coopératives d’Hlm. L’économie sociale et solidaire a mieux résisté car son développement n’est pas dominé par la recherche de profits mais la volonté d’apporter des réponses aux besoins humains. Les coo- Innovations économiques et sociales • Coprocoop Ile-de-France : SCIC Hlm de portage de lots en copropriétés dégradées, créée en 2006, qui fédère l’ensemble des acteurs de la copropriété (collectivités locales, conseil régional, établissements bancaires, organismes Hlm, associations). Coprocoop rend possible un redressement financier en permettant à la copropriété de recouvrer des charges puis d’engager des travaux lourds de rénovation. • Habicoop, coopérative d’habitants, accompagne des citoyens porteurs d’un projet d’habitat coopératif. Seul exemple à ce jour, le Village vertical de Villeurbanne, basé sur les principes de démocratie (chaque coopérateur dispose d’une voix), de nonspéculation (encadrement du prix de revente), et de propriété collective de l’immeuble (les coopérateurs sont locataires à titre individuel). Le projet concerne un bâtiment R + 4 de 14 logements (4 PLAI, 9 PLS et un libre). • Le Groupe Chênelet, à l’origine un groupe d’insertion travaillant dans le bois, a monté une société foncière pour fabriquer un logement social écologique à charges maîtrisées à 2 600 €/m2 ; 140 maisons sont en cours de finalisation. • L’épargne salariale solidaire ne représente encore que 1 % des 30 à 35 milliards d’argent public consacré au logement. • L’association « Toit par toi » favorise l’auto-construction collective et accompagnée de maisons à ossature bois. Marie-Noëlle Lienemann et Augustin de Romanet. © DR pératives sont à la croisée du Mouvement Hlm et de l’économie sociale. Nous devons continuer à nous mobiliser afin que la Nation donne des moyens pour vivre dignement mais la crise ne se résoudra pas seulement par l’intervention des pouvoirs publics et des collectivités locales. Il faut inventer de nouvelles formes de l’économie sociale». Ainsi, s’interroge-t-elle, quelle part les pouvoirs publics, le 1% et l’économie sociale peuvent-ils prendre dans la question du risque locatif? Comment mobiliser les ressources financières des banques et des mutuelles? Une enquête auprès d’entreprises représentant 1 % du secteur montre qu’elles sont prêtes à aller au-delà de l’obligation du 1 %. « Cette deuxième étape pourrait consister pour une entreprise à porter du foncier et accompagner le parcours résidentiel des salariés, suggère la présidente des coopératives. Une autre étape pourrait prendre la forme d’une charte entre le monde du logement social et celui de l’économie solidaire portant sur des engagements qualitatifs et quantitatifs communs. Enfin, nous allons réfléchir à l’environnement législatif et fiscal nécessaire pour redonner une capacité d’investissement locatif pour les acteurs institutionnels : assurances, mutuelles, voire banques mutualistes. Enfin, le cadre de la garantie du risque logement doit être clarifié ». Le colloque a été clôturé par Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts, rappelant que son institution apporte 30 M€ de subventions par an à l’économie sociale et solidaire. Un colloque qui marque seulement une première étape, 2012 étant l’année internationale des coopératives. ■ Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 5 ARCHITECTURE Paris Habitat L’Equerre d’argent 2011 pour une réhabilitation d’envergure L’obtention du prix de l’Equerre d’agent par Paris Habitat prouve une nouvelle fois que l’innovation architecturale existe dans le logement social, que ce soit en construction neuve ou, comme ici, en réhabilitation. La rénovation plutôt qu’une démolitionreconstruction a fait économiser à Paris Habitat 8,8 M€. © D. Boureau L’ Equerre d’argent est à l’architecture ce que le Goncourt est à la littérature… Décernée par Le Moniteur, c’est la seule distinction d’envergure nationale attribuée par un jury international qui promeut des œuvres architecturales réalisées en France dans l’année, pour ses qualités de conception et de réalisation. Elle récompense à égalité le maître d’ouvrage et les concepteurs. Cette année, Frédéric Druot, Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal (les concepteurs) et Paris Habitat (le maître d’ouvrage) l’ont décrochée pour la réhabilitation de la tour Bois-le-Prêtre, dans le XVIIe arrondissement de Paris, secteur de la porte Pouchet, en bordure du boulevard périphérique. Une transformation plutôt qu’une démolition Conçue par Raymond Lopez dans les années 60, cette tour de 50 mètres de haut, propriété de Paris Habitat, qui avait déjà fait l’objet d’une première réhabilitation en 1990, était devenue obsolète au fil des ans tant sur le plan technique (façade, isolation, chauffage, acoustique…) que sur le plan de l’usage. Plutôt que de la démolir comme cela avait été envisagé dans un premier temps, la Ville et l’OPH – en accord avec la majorité des habitants installés souvent depuis plusieurs décennies dans l’immeuble – ont décidé de la transformer et de lancer un concours d’architecture pour la réhabilitation en novembre 2005, remporté par l’équipe lauréate de l’Equerre d’argent. Le projet a été mis au point en lien avec les locataires qui l’ont plébiscité en 2007 avec 90 % de votes favorables. Les travaux ont démarré en 2009, en milieu occupé, avec notamment l’aménagement de dix logements vides en appartements relais, le temps des deux ans de travaux dans leur logement. Résultat, une métamorphose : des surfaces supplémentaires de 20 à 60 m2 par logement existant par la création de nouveaux planchers – des balcons de trois mètres de profondeur – sur toute la périphérie de la tour ; quatre nouveaux logements portant leur nombre à cent ; sept types de logements, du T1 au T7, contre trois précédemment, pour répondre aux différentes tailles des familles ; une réduction de 50 % des consommations énergétiques en partie grâce aux jardins d’hiver ; une réduction importante des nuisances générées par le périphérique par des traitements particuliers (pièces sèches/pièces humides et/ou voisinage) ; 6 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 une réelle qualité d’usage, une adéquation plus fine des loyers et des charges et un meilleur impact environnemental (moins de gaz à effet de serre), 11 500 tonnes de déchets évités, des économies d’eau et 15 000 kg d’ozones photochimiques épargnés. Dans les logements, ont été rénovés, les équipements techniques vétustes et défectueux, notamment le système de ventilation mais également les installations électriques, les installations gaz, les équipements sanitaires,… Et, dans les parties communes, une remise aux normes techniques a été effectuée. Les travaux financés par la Ville de Paris, la Région Ile-de-France, l’Anru, Paris Habitat et un prêt CDC, d’un montant de 11,2 millions d’euros, sont à un coût bien inférieur à une opération de démolition-reconstruction, comme cela avait été envisagé dans un premier temps, dont le montant aurait avoisiné les 20 millions d’euros, hors foncier. Cette opération s’inscrit dans le cadre du projet de renouvellement urbain de la porte Pouchet. ■ Le supplément d’espace a été réalisé en charpente métallique montée à sec devant les façades. © D. Boureau EUROPE Zone euro: les marchés du logement bientôt sous contrôle D ans le cadre du renforcement de la gouvernance économique de la zone euro, la Commission européenne travaille avec le Conseil à la mise en place d’un dispositif de surveillance macroéconomique des marchés du logement afin de lutter contre les effets dévastateurs des bulles immobilières. A cet effet, les 8 et 9 décembre dernier, la Commission a réuni à Bruxelles les experts logement des 27 Etats-membres, de l’OCDE, de la BCE, du FMI et d’Eurostat pour un séminaire de travail sur les modalités de mise en œuvre de cette surveillance des marchés du logement (indicateurs, recommandations politiques, interventions correctrices…). Un rapport sur la mise en place du mécanisme d’alerte devrait être présenté au collège des Commissaires, le 20 décembre. En effet, les déséquilibres sur les marchés du logement des Etats-membres ont un impact macroéconomique non négligeable sur la zone euro, notamment à travers les phénomènes de bulles immobilières, à l’exemple de l’Espagne ou encore de l’Irlande. La surveillance de ces déséquilibres macroéconomiques s’exercera tout d’abord par un mécanisme d’alerte précoce sur la base de suivi d’indicateurs-clés telles que l’évolution du prix des logements ou encore l’évolution des encours de prêts hypothécaires. S’ensuivra un processus d’analyse approfondie des écarts observés. En fonction des résultats, la Commission et le Conseil pourront adresser à l’Etat-membre concerné, soit des recommandations générales, soit un plan d’action corrective précisant les mesures à adopter. En l’absence d’opposition formelle du Conseil, ce plan d’action corrective s’appliquera automatiquement à l’Etatmembre. Aucune consultation du Parlement européen n’est envisagée compte tenu du principe de réactivité du dispositif d’action corrective. Parmi les indicateurs retenus, l’évolution du prix des logements, de leur accessibilité financière, de l’offre de logements et du fonctionnement général du marché, notamment en matière de mobilité résidentielle. Les questions telles que l’équilibre général des statuts d’occupation, la mobilité résidentielle et les régimes fiscaux seront intégrées à ce dispositif. ■ Mixité sociale: un objectif prioritaire pour le Parlement européen A vec l’adoption à une large majorité par les députés européens du rapport de Peter Simon sur les aides d’Etat au SIEG, la vision du logement social du Parlement européen se précise autour de quelques fondamentaux : ◗ un besoin social de base: «considérant que la législation actuelle de l’Union prévoit l’exemption de l’obligation de notification pour les hôpitaux et les logements sociaux, c’est-à-dire pour les SIEG qui répondent à des besoins sociaux de base»; ◗ des objectifs prioritaires de mixité sociale et d’accès universel : « souligne fermement que les services publics doivent être de qualité élevée et accessibles à toutes les couches de la population ; est préoccupé, dans ce contexte, par l’attitude restrictive de la Commission qui ne fait entrer les aides d’État aux organismes de logements sociaux dans la catégorie services sociaux d’intérêt général (SSIG) que lorsque les prestations sont uniquement réservées à des citoyens ou à des groupes socialement défavorisés, étant donné qu’une interprétation aussi étroite va à l’encontre des objectifs prioritaires de mixité sociale et d’accès universel » ; ◗ des aides d’Etat sous la forme d’aide à l’investissement de long terme: «demande à la Commission d’inclure les investissements dans les infrastructures nécessaires au fonctionnement des SIEG dans les coûts à prendre en compte pour les compensations; rappelle à la Commission que la fourniture de SIEG repose parfois sur des aides publiques à l’investissement de long terme plutôt que sur des compensations annuelles» ; ◗ une exemption de notification hors seuil : « soutient le maintien de l’exemption existante, sans seuils, pour les hôpitaux et les logements sociaux » ; ◗ des entreprises sociales dédiées : « rappelle que les prestataires de SIEG ont une variété de statuts différents, puisqu’ils peuvent prendre la forme d’une association, d’une fondation, d’une organisation bénévole et communautaire, d’une organisation à but non lucratif ou d’une entreprise sociale ; rappelle que certains d’entre eux n’opèrent qu’au niveau local, ne pratiquent pas d’activités commerciales et réinvestissent sur le plan local tous leurs bénéfices qu’ils réalisent sur les services d’intérêt général ». La proposition finale de décision de la Commission européenne devrait être adoptée par le Collège des Commissaires, le 20 décembre. La reconduction de l’exemption de notification des aides d’Etat aux organismes de logement social est acquise en raison du faible niveau d’impact sur les échanges intracommunautaires ainsi que la définition des missions imparties aux organismes de logement social par les Etats-membres conformément aux dispositions du Traité. Seule incertitude, la prise en compte par la Commission européenne des spécificités des entreprises sociales et des pratiques de réinvestissement des résultats d’exploitation dans le financement de nouveaux SIEG. Ce principe d’étanchéité du secteur pourrait en effet conduire à un allègement de l’exigence de contrôles réguliers de surcompensation. ■ En savoir plus : http://union-habitat.eu Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 7 INFOS Conjoncture au 5 décembre 2011 Prix à la consommation (Insee) • Octobre 2011/septembre 2011 : 0,2 %. • Octobre 2011/octobre 2010 : + 2,3 % (+ 2,3% hors tabac). Prix des logements anciens (Insee Notaires) • 3e trimestre 2011/2e trimestre 2011 : + 1,1 % en France métropolitaine (+ 1,2 % pour les appartements, + 1,1 % pour les maisons). • 3e trimestre 2011/3e trimestre 2010 : + 6,6 % en France métropolitaine (+ 9,1 % pour les appartements et + 4,9 % pour les maisons) (+ 12,0 % en Ile-de-France). IPEA (prix d’entretien et d’amélioration) • 2e trimestre 2011/1er trimestre 2011 : + 0,7 % (indice corrigé des variations saisonnières). • 1er trimestre 2011/1er trimestre 2010 : + 2 % (indice corrigé des variations saisonnières). ICC (coût de la construction) • 2e trimestre 2011/1er trimestre 2011 : + 2,5 % (indice brut). • 2e trimestre 2011/2e trimestre 2010 : + 5 % (indice brut). • Hausse moyenne sur les quatre derniers trimestres : + 2,7 %. IRL (référence des loyers) • 3e trimestre 2011/2e trimestre 2011 : + 0,5 %. • 3e trimestre 2011/3e trimestre 2010 : + 1,9 %. Taux d’intérêt • • • • Enquête trimestrielle de conjoncture auprès des promoteurs • Opinions des promoteurs interrogés par l’Insee (octobre 2011) : – la demande de logements neufs à acheter remonte au 3e trimestre 2011 mais reste à un niveau faible et le niveau des stocks de logements non encore vendus augmente. La demande de logements neufs à louer reste stable à un niveau faible ; – les prix moyens des logements neufs mis en vente ne diminuent pas. Construction (DOM inclus) (SOeS -MEDDTL) Mesuré en données corrigées des variations saisonnières à fin octobre 2011, le nombre de logements autorisés progresse de 4,6 % sur les trois derniers mois par rapport aux trois mois précédents ; les mises en chantier diminuent de 1,7 %. Fin octobre 2011 Autorisés Variation (nov. 10 à oct. 11/ Mises en chantier Variation (nov. 10 à oct. 11/ Données brutes 12 derniers mois nov. 09 à oct. 10) 12 derniers mois nov. 09 à oct. 10) Individuel pur 174 649 + 6,6 % 144 413 + 14,4 % Individuel groupé 78 740 + 6,4 % 55 767 + 6,5 % Collectif 224 858 + 27,3 % 172 062 + 25,6 % En résidence 32 081 – 5,7 % 24 094 + 28,4 % Total 510 328 + 13,8 % 396 336 + 18,5 % Commercialisation des logements neufs (SOeS -MEDDTL – 3e trim. 2011 – chiffres provisoires) – Au 3e trimestre 2011, 26 400 logements neufs ont été vendus par les promoteurs à des particuliers. Les ventes sont inférieures de 12,9 % à celles du 3e trimestre 2010. – Au 3e trimestre 2011, le prix moyen au mètre carré des logements en immeubles collectifs est supérieur de 4,4 % à ce qu’il était au 3e trimestre 2010. Mises en vente Ventes Stock disponible en fin de période 3e trim. 2011/3e trim. 2010 11,9 % – 12,9 % 14,4 % Versements et contrats de prêts CDC aux organismes Hlm (DOM inclus) (CDC-DFE) Année 2011 : trois premiers trimestres (janvier à fin septembre) Emissions Par rapport à la même 2011 période en 2010 • Prêts construction et acquisition 6 393 M€ –1% • Prêts Amélioration 882 M€ – 19 % Signatures 2011 6 465 M€ 936 M€ Rappel du total 2010 • Prêts construction et acquisition • Prêts Amélioration Signatures 8 660 M€ 1 340 M€ Le taux de référence des prêts conventionnés est de 3,05 % depuis le 1er novembre. OAT 10 ans : 3,41% en novembre (2,99 % en octobre, 2,64 % en septembre, 2,98 % en août). Euribor 3 mois : 1,41 % en novembre (1,58 % en octobre, 1,54 % en septembre, 1,55 % en août). Moyenne mensuelle de l’EONIA : 0,78 % en novembre (0,98 % en octobre, 0,99 % en septembre, 0,89 % en août). Contact: L’Union sociale pour l’habitat, DEEF; Tél.: 01 40 75 70 27 8 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 Emissions 8 670 M€ 1 384 M€ Par rapport à la même période en 2010 –4% – 10 % INFOS Note de conjoncture Selon le ministère du Logement, à fin octobre 2011, les nombres de permis de construire (autorisations) et de mises en chantier cumulés sur les douze derniers mois continuent de progresser (respectivement + 13,8 % et 18,5 %). Cette croissance régulière est constatée depuis le début de l’année. A fin octobre, l’opinion des promoteurs reste pessimiste sur les ventes de logements neufs : les demandes sont jugées faibles et les prix n’évoluent pas. Sur les trois premiers trimestres 2011, le montant des prêts constructions et acquisitions de la CDC aux organismes Hlm se monte à 6 400 M€ (émissions), montant stable par rapport à la même période, l’année dernière. Les prêts à l’amélioration s’élèvent à 880 M€ (émissions), en nette diminution par rapport à 2010 (– 19 %). Ce phénomène est vraisemblablement lié à la fin de l’écoprêt dans sa formule initiale. Carnet Nous avons appris avec tristesse le décès d’Alain Raillard, survenu le 18 novembre 2011. Profondément engagé dans le Mouvement Emmaüs depuis 40 ans, il a dirigé l’Association Emmaüs de 1996 à 2006, date à laquelle il est parti à la retraite mais a continué à occuper des fonctions militantes au sein de l’Association immobilière Emmaüs. Alain Raillard a été président pendant dix ans de la Confédération générale du logement, conseiller auprès de MarieNoëlle Lienemann, alors ministre déléguée au Logement, puis premier secrétaire général du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées en 1992. Il a également été membre du Conseil social Hlm. ■ Nomination Ville & Banlieue Renaud Gauquelin, maire de Rillieux-laPape, a été élu président de l’association des maires « Ville & Banlieue » de France le 17 novembre dernier. Il succède à Claude Dilain, qui occupait ce poste depuis avril 2008. Catherine Arenou, maire de Chanteloup-les-Vignes, est réélue première vice-présidente. Lors de la dernière assemblée générale, les élus ont réaffirmé leur mobilisation et leur engagement en faveur de mesures d’urgence et d’un réengagement fort de l’Etat dans les banlieues qui « vivent une crise structurelle profonde, sociale, économique et identitaire ». Dans une déclaration commune intitulée « En 2012, les banlieues donnent ren- Insee Composition des revenus selon le niveau de vie Catherine Arenou et Renaud Gauquelin. © I. Matyassy dez-vous à la République », ils appellent notamment à « une politique de la ville globale et transversale, interministérielle, qui soit une véritable politique de coordination des politiques de droit commun dans les quartiers en difficultés ; à une politique de la ville différenciée, territorialisée, qui tienne compte de la réalité des besoins locaux (…) ». ■ En bref La part du salaire représente 33 % du revenu des 10 % des ménages les plus modestes contre 76 % de celui des 20 % des plus aisés. Les revenus du patrimoine constituent 29 % des ressources des 10 % les plus riches. En moyenne, en 2008, les revenus des ménages étaient composés aux deux-tiers de salaires, pour un quart de pensions de retraite (24 %), de 12 % de revenus du patrimoine et 4 % de prestations (logement, famille et minima sociaux). Le type de ressources dépend fortement des niveaux de vie. Les salaires représentent un tiers des revenus des 10 % les plus modestes, les prestations familiales et de logement 24%, les retraites 21 %, les minima sociaux 12 % et les allocations chômage 6 %. En haut de l’échelle, le revenu des 10 % des ménages les plus aisés est composé pour 59 % de salaires, pour 29 % de revenus du patrimoine. A ce niveau, on ne bénéficie plus des minima sociaux et on est rarement au chômage… Plus on s’élève dans la hiérarchie des niveaux de vie, plus la part représentée par les revenus du patrimoine augmente. La fiscalité réduit les écarts. Les impôts directs représentent en moyenne 15 % des revenus. Ils représentent 25 % des revenus pour les 10 % les plus aisés, contre 5 % pour les 10 % les plus pauvres. ■ Un nouveau président pour l’Observatoire interministériel de l’accessibilité : Philippe Bas. Il succède à Sylvie Desmarescaux, sénatrice démissionnaire. Conseiller d’Etat, ministre délégué à la Sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille entre 2005 et 2007, il est aujourd’hui sénateur de la Manche et vice-président du Conseil général de ce même département. Créé en février 2009, cet Observatoire évalue l’accessibilité et la convenance d’usage des bâtiments d’habitation, des établissements recevant du public, des lieux de travail, de la voirie, des espaces publics, des installations ouvertes au public, des moyens de transports et des nouvelles technologies; il identifie et signale les obstacles à la mise en œuvre des dispositions de la loi du 11 février 2005 en matière d’accessibilité et les difficultés rencontrées par les personnes handicapées ou à mobilité réduite dans leur cadre de vie. Il constitue enfin un centre de ressources. A l’Académie d’architecture, Thierry Van de Wyngaert, architecte DPLG succède à Franck Hammoutène à la présidence de l’Académie d’architecture. La nouvelle équipe souhaite développer l’Académie d’architecture comme lieu de réflexion ouvert sur le monde et consolider la place de l’architecture dans la société et dans les villes, foyers durables de culture et de civilisation. ■ Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 9 LE DOSSIER Rénovation énergétique Programmer une réhabilitation Facteur 4 Organisée à l’initiative de la Fondation bâtiment énergie, la table ronde sur la réhabilitation Facteur 4 a mis l’accent sur les difficultés financières, techniques et d’usage auxquelles les bailleurs sociaux doivent faire face. L es initiatives de bailleurs sociaux se multiplient pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments anciens, notamment en les labellisant BBC-Effinergie Rénovation. Alors que plus de 100 000 logements sociaux sur les 800 000 concernés par le Grenelle ont déjà été rénovés, le Facteur 4 ne semble cependant pas pouvoir être atteint pour tous les bâtiments existants pour des raisons économiques, techniques, financières et de comportement des usagers. Selon le ministère de l’Environnement, les 100 000 premières rénovations énergétiques ont été financées pour 14 % sur fonds propres des organismes, pour 43 % par des éco-prêts, partage des économies d’énergies, dégrèvement de la taxe foncière sur foncier bâti, FEDER, certificats d’économies d’énergies. Des dispositifs insuffisants qui risquent d’entraver la poursuite de la réhabilitation. A ces freins financiers, s’ajoutent des difficultés liées aux comportements des usagers. « La sensibilisation des résidents à l’utilisation des nouveaux équipements et aux éco-gestes doit être renforcée, estime Olivier Sidler, directeur du bureau d’études Enertech qui a assuré la mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage sur la ZAC de Bonne à Grenoble. Deux ans après la livraison des premiers bâtiments, les résultats en chauffage sont contrastés et les écarts dus essentiellement aux comportements des usagers qui ont tendance à chauffer à 21° ». Une affirmation partagée par le sociologue Stéphane Chevrier, atelier Mana, « pour qui il ne s’agit pas d’arriver après les travaux et de savoir ce que pensent les occupants de leurs équipements mais de Résidence La Fauconnière nouvellement réhabilitée par Osica à Gonesse. © T. Mamberti travailler avec eux bien plus en amont ». En fait, aujourd’hui, la technique et l’humain restent pensés de manière séparée. Très souvent, on demande à l’habitant de s’adapter a posteriori à la technique et force est de constater que, souvent, les équipements se révèlent inadaptés. Des enquêtes menées auprès d’habitants ont montré également que l’information ne touche pas sa cible parce que l’on se heurte à des habitudes ancrées qu’un supplément d’information ne parvient pas à modifier. L’enjeu est d’identifier les moments opportuns, les types d’informations à transmettre sur les comportements à adopter, les usages des équipements et les personnes les plus à même de le faire. Les premiers concernés : les habitants Pour Patrick Eveillau, de l’AFOC, il manque 1 200 000 logements sociaux et la priorité n’est peut-être pas à donner au 10 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 Facteur 4 ; même si les habitants sont investis et conscients de ce qu’il faut faire mais pas à n’importe quel prix. Pour ceux qui sont logés, il y a encore trop de logements indécents, pas seulement du point de vue énergétique. Aussi, les associations et les habitants se mobilisent-ils au quotidien en faveur des améliorations en termes de qualité de vie. Le manque de cohérence entre les volontés affichées par les décideurs politiques, les moyens qu’ils mettent à disposition et les priorités que doivent gérer les bailleurs sociaux (construire, rénover, entretenir) est prégnant. Certains choix sont faits en oubliant les habitants. De surcroît, le décret d’application sur la ligne 3 de la quittance est sujet à diverses interprétations. Les bailleurs peuvent récupérer une somme pendant 15 ans et cette possibilité doit conduire à une concertation bien préparée avec les locataires pour que cette option soit comprise par chacun. « L’AFOC, pour sa part, LE DOSSIER en a une autre lecture, à savoir la possibilité et non l’obligation de récupérer. Il faut donc mener une négociation au sein de chaque opération de réhabilitation », indique Patrick Eveillau. Pour un traitement radical Comment faire face à ces contraintes, et concilier les objectifs du Facteur 4 et les réalités économiques ? Une des solutions peut être d’étaler la recherche de performance et l’investissement sur une période plus longue, d’atteindre des niveaux BBC en deux phases de travaux, permettant de combiner à la fois l’amélioration en continu du patrimoine et la performance énergétique. La logique de cette démarche semble être celle d’un traitement radical, élément par élément : si l’isolation extérieure doit être réalisée, il convient de mettre en œuvre tout de suite des épaisseurs suffisantes qui éviteront de ré-intervenir dix ou quinze ans plus tard et permettront de financer un autre élément qui n’aurait pas été visé en première phase. Pour François Pelegrin, architecte, « il faut donc avoir une approche globale et des objectifs très ambitieux, et pour cela, viser l’excellence sur l’enveloppe. Il ne sert à rien de lancer des travaux pour améliorer de deux classes énergétiques et, par la suite, détruire ce qui a été réalisé. Si l’on ne peut pas viser l’excellence, mieux vaut ne rien faire et trouver des compensations financières pour ceux qui occuperont ces logements. Sur 100 € de coûts d’isolation par l’extérieur, on a un coût de 10 € d’isolant. Le reste est dû à l’échafaudage et à la main d’oeuvre. On peut donc se permettre de doubler l’épaisseur de l’isolant. C’est une question de pur bon sens ». La garantie de performance ne peut être délivrée que dans le cadre d’une chaîne vertueuse, en commençant par l’action de l’élu qui a mis en place un Agenda 21, qui donne des directives, qui a une stratégie ; puis par celle du maître d’ouvrage, qui doit être clair dans ses objectifs, qui doit rémunérer correctement la matière grise – un vrai problème en France – et qui doit ensuite mettre le juste prix dans les travaux neufs ou de réhabilitation. Car on ne peut pas obtenir de miracle en ne faisant pas appel à la maîtrise d’œuvre ou en prenant le moins disant. Investir dans une rénovation de qualité et globale, c’est non seulement de l’économie sur les charges directes mais c’est aussi la possibilité de construire plus de mètres carrés habitables, de réduire les charges de tous, de redonner une nouvelle valeur d’usage à des bâtiments. Les organismes Hlm se mobilisent autour de cet enjeu de société. Ils sont de fait des opérateurs privilégiés et leur intérêt est de dynamiser le parc en anticipant. « La faisabilité des objectifs fixés dépend de l’échelle de temps et donc de l’ambition que l’on souhaite donner au programme, a plaidé Brigitte Brogat, conseiller à l’USH. Si l’on schématise, il y a deux échelles de temps possibles sur lesquelles raisonner : celle en lien avec l’éco-prêt avec un raisonnement à 15/20 ans dans le cadre de l’objectif qui a été fixé au niveau européen (3 x 20), celle du Facteur 4 qui place les organismes dans une rupture de seuil très importante et renvoie à des stratégies à plus long terme ». Cette rupture n’est pas facile à articuler avec la segmentation du parc existant, et donc son devenir dans le cadre du fonctionnement des marchés et des dynamiques de territoire. L’échelle de temps est forcément plus longue. Par ailleurs, dans le cadre d’une rénova- tion de patrimoine, il ne faut pas oublier d’avoir une vision beaucoup plus globale. Pour ce qui concerne la faisabilité financière, il existe une multitude de lignes à mettre en place, avec des risques inhérents aux solutions techniques mises en œuvre. Et de plaider pour des solutions simples et robustes. L’utilisation de catalogues de solutions techniques risque d’entraîner des déceptions sur le plan urbain et architectural, voire fonctionnel. Reste à imaginer un modèle financier, des solutions techniques, à optimiser les modes d’interventions sur site, à penser aux usages, à l’architecture et pas seulement à l’énergie. Dans la course vers le Facteur 4, les organismes Hlm plaident pour une approche globale et des financements pérennes qui permettront de prendre en compte les arbitrages parfois difficiles à déterminer entre démolition et réhabilitation mais également les exigences liées au fait que la gestion d’un parc de logement ne peut se limiter à l’énergie et doit viser la qualité d’usage globale et l’amélioration en continu du patrimoine. ■ ••• Trois projets pour une réhabilitation Facteur 4 ont bénéficié du soutien de la Fondation • Le projet IPPI (Intégration et Planification pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’un patrimoine immobilier) est porté par l’Association régionale Hlm Rhône-Alpes (ARRA). Il est composé d’un consortium d’experts et vise à étudier, à partir d’un outil de simulation, les conditions à remplir pour « généraliser le label BBC ». A partir d’une base de données, composée d’un échantillon de patrimoine existant de logements sociaux, des scénarios prédéfinis sont simulés pour atteindre un niveau basse consommation de 50 à 80 kWh/m2/an. • Le projet CIBLE (Cohérence des Interventions pour réaliser des Bâtiments de Logement basse Energie) vise à mettre à disposition du bailleur social Osica, en région Ile-de-France, une « boîte à outils » permettant de prioriser et planifier sur vingt ans les rénovations à réaliser sur un parc de 40 000 logements existants. Une calculette permet de quantifier les consommations d’énergie et les émissions de GES avant et après travaux, d’évaluer les coûts, de mieux maîtriser les charges récupérables et comparer des bouquets de travaux. L’objectif est d’atteindre une consommation de 80 kWh/m2/an du parc. « 9 000 logements les plus énergivores devaient être rénovés avant une réhabilitation globale ». • La réhabilitation à haut niveau de performance de 1400 logements sociaux à Rennes, a duré cinq mois en milieu occupé. Outre le double vitrage privilégié par les bailleurs pour limiter les consommations d’énergie, l’isolation a été renforcée avec la pose de laine de verre d’une épaisseur de 20 cm sur les murs extérieurs, les combles et les plafonds des caves. Une nouvelle chaufferie a également été mise en place pour fournir une eau chaude collective en lieu et place des ballons électriques individuels. Ont également été remplacés les équipements de ventilation et d’éclairage des parties communes par des matériels moins consommateurs en électricité. Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 11 LE DOSSIER SA Hlm Coutances-Granville Une rénovation à double casquette L a SA Hlm Coutances-Granville signe sa première opération de rénovation thermique bénéficiant du label BBC-Effinergie rénovation. A Granville, trois tours d’habitations comptant 136 logements sont au cœur d’un chantier très complexe, par le type de bâtiments, la méthode et les matériels employés. L’objectif est à la fois de rénover des façades de quelque 35 m de hauteur et d’installer 150 panneaux photovoltaïques en toiture en créant une surélévation. Les travaux à cette hauteur se révélant délicats et onéreux, la solution retenue par l’architecte, le groupement d’entreprises et l’équipe d’ingénierie est de construire sur chaque toiture, orientée plein sud, une surélévation à combles perdus pour y fixer les panneaux solaires. Une logistique adaptée a été mise en place. Les échafaudages ont été abandonnés au profit de plateformes mobiles de levage grimpant le long des façades et des pignons. Les travaux ont commencé par l’installation de la surélévation et des panneaux solaires sur l’une des tours. Comme l’explique l’architecte Jean-Pierre Colas, « pour donner l’impression d’être intégrées dans le bâtiment, les couvertures ont été fragmentées en trois vagues et la sur-hau- teur, face à l’Atlantique, recouverte de bardage ». Simultanément, sur la tour voisine, les travaux de rénovation des façades ont débuté : dépose du bardage extérieur installé il y a dix ans pour se protéger de la pluie, fixation d’un isolant puis repose des panneaux de bardage. Les menuiseries existantes ont été remplacées par des menuiseries alu thermo laqué à l’extérieur et bois à l’intérieur. Bilan de l’opération : un cœfficient de perméabilité à l’air de 0,6 m3/h/m2. Pour François Herbin, directeur général, « cette rénovation n’entraînera pas de hausse de loyer pour les locataires, le produit de la vente de l’électricité participant au financement des travaux. Les travaux dont le financement a nécessité 150 panneaux photovoltaïques, soit 730 m², sont installés en surélévation de toiture. © DR Famille et Provence Dix euros par mois pour des économies d’énergie I Les plates-formes ont permis d’acheminer les matériels en toiture et sur les façades. © DR des subventions, ont dû être réalisés dans des délais assez courts pour bénéficier de tarifs intéressants de rachat de l’électricité ». Coût des travaux de réhabilitation hors panneaux photovoltaïques : 3 649 000 €. Montant des subventions FEDER et EDF : 1 046 340 euros. ■ nitiée dès 2007, la réhabilitation énergétique des tours Gagarine, Amstrong et Crisson dans le quartier des Pins à Vitrolles est en cours. L’objectif de Famille et Provence est ambitieux : amener ces bâtiments classés D en classe B, c’est-à-dire réduire la consommation de 156 à 79 kWh/m2/an. Les travaux sur l’enveloppe du bâtiment portent sur la pose d’un isolant et d’un bardage, la fermeture des loggias par coulissants alu double vitrage, la réfection de l’étanchéité horizontale. Une chaudière collective à condensation et de nouveaux radiateurs équipés de robinets thermostatiques contribueront à la baisse des charges et au 12 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 confort des locataires. 84 m2 de panneaux solaires thermiques fourniront une partie de l’eau chaude sanitaire ; 105 m2 de panneaux photovoltaïques produiront de l’électricité revendue à EDF. Les installations électriques dans les logements seront refaites, la réception de la télévision sera optimisée grâce à une antenne satellite collective. Pour financer une partie des travaux qui s’élèvent à 23 500 € par logement, Famille et Provence a fait appel à la troisième ligne de la quittance. Un accord collectif a fixé le montant de la contribution des locataires. Les économies évaluées sur le projet par le bureau d’études, sous réserve de l’évo- LE DOSSIER Opac 38 Réhabilitation BBC: de la classe E à B C onstruits en 1953, les 25 logements de la résidence Maréchal Leclerc à Bourgoin-Jallieu – parmi les plus anciens de l’Opac 38 – n’étaient pas isolés. L’objectif que s’est fixé l’OPH est ambitieux : il s’agit d’atteindre le niveau 4 de performance énergétique (voir encadré), soit ici, de passer de la classe E à la classe B. Pour autant, l’Opac 38 a retenu des solutions qui devaient être reproductibles afin d’être transposées sur des bâtiments de même morphologie. Solutions qui vont de l’isolation renforcée du bâti à l’installation d’équipements techniques performants, complétées par des mesures d’information des locataires et des gestionnaires et un dispositif de suivi-évaluation des performances énergétiques. Le chantier, en milieu occupé, a duré un an et a été inauguré en octobre dernier. Le coût est de 1,88 M€ et la rénovation a bénéficié des subventions de l’Etat, de la Région, du Département, de l’ADEME, de la Ville, de la Communauté d’agglomération, du FEDER. Les travaux impliquent une augmentation de loyers de 30 à 50 % lution du coût de l’énergie, étant de 20 € par mois et par logement en moyenne, la contribution s’établit à 10 €. L’information et la sensibilisation des locataires se poursuivent en phase chantier via une gazette et, en fin de travaux, par la mise à disposition d’un livret « Gestes Verts ». Famille et Provence s’est adjoint les compétences de HTC Marseille en tant qu’assistant à maîtrise d’ouvrage développement durable pour atteindre l’objectif initial visé et s’assurer d’une traduction concrète des économies envisagées auprès des locataires. ■ Avant/après travaux ; Architectes : Jean-Pierre Baldassari & Nicolas Del Corso. © DR Cette opération a été retenue dans le cadre des appels à projet « Réhabilitation thermique très performante » de la région Rhône Alpes et « Bâtiment démonstrateur à basse consommation énergétique » (PREBAT - Programme de Recherche et d’Expérimentations sur l’Energie dans le Bâtiment) de la Région et de l’ADEME. © DR mais en raison de la diminution des charges due à l’amélioration des performances énergétiques, le taux d’effort pour les locataires oscille entre 20 à 25 %. ■ Atteindre le Facteur 4 Pour diviser par quatre les consommations énergétiques du bâtiment, l’OPH est intervenu : • sur l’enveloppe : isolation des murs par l’extérieur et en sous-face ; isolation de la toiture avec 20 cm de polyuréthane, équivalent à 30 cm de laine minérale ; remplacement des menuiseries des logements par du triple vitrage bois/aluminium et celles des parties communes par du double vitrage ; remplacement des portes palières par des portes isolantes ; limitation des ponts thermiques, en particulier par la continuité de l’isolation thermique au niveau des acrotères ; • sur les systèmes énergétiques : création d’un local en toiture afin d’abriter l’ensemble des équipements techniques et dont la couverture est réalisée en panneaux solaires thermiques ; création d’une VMC double flux avec échangeur : récupération de la chaleur de l’air vicié extrait pour réchauffer l’air neuf venant de l’extérieur ; installation solaire thermique pour le préchauffage de l’eau chaude (45 m² de capteurs) ; chauffage centralisé par chaudière gaz à condensation et mise en place de radiateurs bitubes haute température munis de robinets thermostatiques. Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 13 ÉCHOS Agenda Rencontres de l’Innovation sociale Les deuxièmes rencontres de l’innovation sociale organisées par le Fonds pour l’innovation sociale, initiative de mutualisation volontaire de la Fédération des ESH, se tiendront à Rennes le 24 janvier 2012 (et non le 13 décembre comme initialement prévu en raison d’un préavis de grève générale) sur le thème « Intergénération, solidarité, inclusion dans le logement social ». A cette occasion seront présentés plusieurs projets retenus par le comité de sélection du Fonds pour l’innovation sociale qui permettent de renforcer le lien social et la qualité de vie des habitants, de favoriser l’inclusion dans les quartiers d’habitat social en partenariat avec les associations et les élus ainsi qu’une étude du CrimSo, soutenue par Aiguillon Construction sur les relations de voisinage. Contact : Isabelle Leleu, Fonds d’innovation sociale ; Tél. : 01 40 75 50 04 ; [email protected] OPH d’Aubervilliers Aide aux femmes victimes de violences Signature de la convention entre l’OPH et deux associations de défense des femmes victimes de violences. © DR A l’occasion de la quatrième conférence annuelle du logement et de l’habitat, à Aubervilliers, le 24 novembre dernier, l’Office a rejoint le dispositif départemental de logement pour les femmes victimes de violences. Il pratiquait déjà les baux associatifs qui permettent un accompagnement social auprès des femmes victimes de violences. En signant la convention avec les associations « SOS Femmes 93 » et « l’Amicale du Nid 93 », l’Office s’engage à mettre à disposition un logement par an sur son contingent propre. Il participera ainsi à constituer un pool mutualisé de logements sociaux destinés aux femmes victimes de violences à l’échelle du département de la Seine-Saint-Denis tout en permettant une meilleure rotation des places d’accueil dans les structures spécialisées. ■ La table des matières du 2e semestre 2011 paraîtra en supplément du numéro du 30 janvier 2012 14 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 Logeo/Valophis Convention pour une offre locative en Ile-de-France Logeo et Valophis Habitat ont signé, le 17 novembre 2011, une convention de partenariat pour le développement d’une offre locative nouvelle en Ile-deFrance, qui connaît une situation particulièrement tendue. Logeo va ainsi : ◗ réserver chaque année, une part significative de ses enveloppes financières pour financer la production de logements du groupe Valophis et prendre en charge auprès d’autres CIL la recherche de l’ensemble des financements Action Logement nécessaires ; ◗ contribuer au financement de la réhabilitation du patrimoine du groupe Valophis, y compris dans le cadre des projets de renouvellement urbain ; ◗ assurer la promotion d’opérations d’accession sociale à la propriété d’Expansiel promotion auprès du public salarié des entreprises adhérentes de Logeo. En contrepartie, le groupe Valophis fait bénéficier Logeo de réservations locatives dans les opérations financées sur l’Ile-de-France. Les deux partenaires comptent également développer les Résidétapes, en réponse aux besoins temporaires de logement pour des salariés en transition, en mobilité ou en rupture de parcours. Enfin, ils collaboreront sur des opérations nouvelles réalisées par Resideo Habitat, filiale immobilière de Logeo sur l’Ilede-France, spécialisée dans les opérations d’acquisition-amélioration d’immeubles dégradés. Logeo, groupe immobilier et de services diversifiés, est présent de l’Ile-de-France à l’Estuaire de Seine ainsi que dans plusieurs grandes villes d’autres régions. En 2011, le groupe Valophis a engagé 934 nouveaux logements, hors rénovation urbaine, pour lesquels Logeo a financé 9 M€ sous forme de subventions. ■ Restructuration Codelog, holding du pôle immobilier du Groupe Procilia Thierry Tron Lozai, président directeur général de Codelog et président de Procilia Action Logement, a confirmé, lors du conseil d’administration du 18 novembre 2011, la mise en place de l’organisation cible du pôle immobilier des entreprises sociales pour l’habitat (ESH) émanant de la fusion des sept CIL regroupés autour de Procilia. Cette organisation reposait sur le regroupement des différentes ESH autour de l’ESH Codelog et la constitution de deux GIE supports destinés à mettre en commun certaines activités des ESH. Pour ce faire, l’ESH Codelog est devenue l’actionnaire majoritaire des ESH, La Maison du CIL, LSVO, Logivam, Picardie Habitat ; ce nouveau groupe représentant plus de 43 000 logements. « Le groupe Procilia conforte ainsi sa volonté de continuer à se développer au travers de ces ESH sur ses territoires que sont la Picardie et la grande couronne parisienne répondant ainsi aux attentes des pouvoirs publics et aux besoins en logements des salariés », indique le Groupe dans un communiqué. Jean-André Charpentier a été nommé directeur général délégué de Codelog. Il est également directeur général délégué de Procilia Action Logement, directeur général de La Maison du Cil et président du directoire de Logivam. ■ ÉCHOS Cérémonie de remise du Label par Roselyne Bachelot. © DR Batigère Remise du label Egalité professionnelle Le 21 novembre, Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, a remis à Batigère le label Egalité professionnelle délivré par l’AFNOR Certification. C’est le 48e organisme labellisé à ce jour au bénéfice de 840 000 salariés et le premier réseau d’entreprises sociales pour l’habitat à l’obtenir. Ce label, créé en 2005 par les pouvoirs publics, reconnaît les bonnes pratiques pour garantir durablement l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Il est délivré pour une durée de trois ans renouvelable avec une évaluation intermédiaire à 18 mois. Pour Batigère, ce label est un des éléments constitutifs du volet social de la démarche RSE qui compte trois axes stratégiques : ◗ supprimer les écarts éventuels de rémunération entre les femmes et les hommes grâce à un diagnostic d’équité salariale reconduit chaque année depuis 2008. Il a permis de repositionner sur quatre années, une centaine de personnes ; ◗ rendre compatible parentalité et performance individuelle, en favorisant de nouvelles formes d’organisation du travail. Des services innovants sont également proposés : réservation de places de crèches, mise à disposition de chèques emploi service universels pour la garde d’enfants de moins de six ans ou d’enfants handicapés. L’ensemble de ces mesures a fait l’objet d’un accord d’égalité professionnelle, signé en juin 2009, avec les partenaires sociaux ; ◗ promouvoir l’équilibre hommes/femmes aux différents niveaux de responsabilité. Un groupe d’expression, composé de dirigeantes et de dirigeants, a été chargé de proposer des solutions concrètes comme la mise en place d’un référent « Talent & diversité » et d’un conseil de diversité. En outre, un protocole d’accord a été signé avec l’Etat le 12 avril 2010, au terme duquel Batigère s’engage à mener des opérations de sensibilisation et de formation valorisant la mixité dont ont bénéficié 372 managers. « Tout n’est pas encore réglé, reconnaît Marie-Noëlle Piard, membre du directoire de Batigère, mais un grand pas a été fait et nous sommes entrés dans un processus irréversible ». ■ Office 64 Un nouveau siège social Autrefois locataire à Biarritz, l’Office 64 a emménagé dans ses nouveaux locaux, à Bayonne, après 17 mois de chantier. Une démarche volontariste fondée sur : ◗ l’intégration du bâtiment dans son environnement immédiat : un espace boisé classé ; ◗ la gestion des énergies: «double peau », côté sud qui permet de capter les calories apportées par le soleil et de minimiser ainsi les coûts de chauffage ; toiture végétalisée pour une bonne isolation thermique. A terme, l’objectif est d’obtenir un label THPE ; ◗ le confort acoustique et visuel : maîtrise des bruits, qualité de l’éclairage, assurance de vues sur l’extérieur. Le personnel – près de 100 personnes pour le seul siège de Bayonne – a été associé dès le départ à la définition des Bailleurs parisiens Opération «Mieux vivre ensemble» Coût de la campagne : 6 500 € hors impression pour 190 000 logements. La Ville de Paris et les quatre principaux bailleurs sociaux – Paris Habitat OPH, La RIVP, La SGIM et la SIEMP – lancent une campagne de sensibilisation « Mieux vivre ensemble » concernant les dégradations, les encombrants et le bruit. « Il ne s’agit pas de stigmatiser les locataires Hlm, a indiqué JeanYves Mano, adjoint au maire de Paris, président de Paris Habitat et de la SGIM, présentant la campagne, le 6 décembre. Mais ils sont 450 000 et représentent une force de communication. Cette campagne s’inscrit dans un contexte où malgré les efforts des bailleurs, nous constatons une augmentation des mails et courriers de réclamations des locataires ». 15 à 25 % des réclamations concernent les troubles de voisinage, notamment les nuisances sonores ; 10 % la propreté des parties communes ; le reste porte sur des questions relatives au logement lui-même telles les demandes de mutation ou de travaux. « Nous souhaitons, sans dramatiser, rappeler des gestes simples et le faire dans la douceur, l’humour et l’enfantin afin de sensibiliser aussi les enfants », a-t-il déclaré. Trois modèles d’affichettes A4 seront apposés dans les halls et des cartes postales distribuées dans les boites aux lettres ou jointes à l’avis d’échéance. Trois vagues sont prévues selon les thèmes : les dégradations en décembre 2011 ; les encombrants, en mars 2012 ; le bruit, en juin 2012. ■ besoins. Dans les bureaux, le mobilier est sobre et fonctionnel. Le hall d’entrée offre un espace d’accueil agréable et convivial. « Les travaux pour le bâtiment ont coûté 5,6 millions d’euros HT, soit 1 325 €/m2 de SHON. On se situe dans des ratios très corrects, assure Philippe Etcheverria, directeur général. Ce bâtiment permettra d’améliorer les conditions d’accueil du public et d’accompagner l’important développement de notre organisme ». ■ Futur label THPE pour le siège de l’office. Arch. : Patrick Arotcharen. © DR Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 15 ÉCHOS Office Montreuillois de l’Habitat La maison des Babayagas Sur les 25 logements, quatre seront dédiés à des jeunes gens pour développer le principe d’intergénération, d’entraide et de solidarité. Peu de projets auront connu une gestation et des péripéties aussi longues, de 1999 à aujourd’hui. En 1999, des militantes féministes créent l’association de la Maison des Babayagas (sorcières russes), autour d’un projet novateur, celui d’une résidence pour des femmes âgées autogérée, (acceptant le moins possible l’aide de l’extérieur), solidaire (mutualisant les moyens), citoyenne (ouverte sur la cité), écologique (gestion rigoureuse de l’eau, des énergies et des déchets). En 2003-2005, suite à la canicule, la municipalité promet un terrain et un soutien au projet. En 2008-2009, la nouvelle municipalité conduite par Dominique Voynet reprend le projet ; l’OPH en assurant la maîtrise d’ouvrage. L’Etat, le Conseil général et le Conseil régional décident tour à tour de soutenir et de financer le projet. S’ensuit une trentaine de réunions jusqu’au vote en conseil municipal de la cession du terrain, puis du dépôt du permis de construire. Au final, la résidence comprendra 25 logements sociaux de type 1 bis qui seront attribués à des femmes âgées adhérant au projet de vie de l’Association. Les logements seront autogérés puisque les locataires contribueront au fonctionnement interne, réduisant ainsi les coûts et les frais de personnel. Les locataires s’apporteront une aide quotidienne mutuelle, celles du troisième âge aidant les plus âgées. Enfin, des activités culturelles seront organisées pour les habitants du quartier dans des locaux communs associatifs au rez-de-chaussée. Un jardin potager complètera l’ensemble. Les bâtiments répondent aux critères du label BBC Effinergie (Arch. : Atelier Jade et Sami Tabet). La première pierre a été posée en 2011. Fin des travaux prévue en 2012. Coût : 3,9 M€. Financement en K€ : subventions Etat, 318 ; Ville, 417 ; Conseil régional, 275 ; Conseil général, 88 ; Réunica, 60 ; Logeo, 90 ; Ademe appel à projets, 106 ; autres financements, 232 ; prêt CDC, 1 924 ; fonds propres OPH, 390. ■ Logis Cévenols L’ascenseur pour le progrès Le 16 novembre dernier, Logis Cévenols a réuni les quatre ascensoristes présents sur son patrimoine (Thyssenkrupp, Otis, Koné et Paca ascenseurs) pour mettre au point une méthodologie commune de suivi de fonctionnement des ascenseurs et, par la même occasion, des indicateurs relevant de la CUS. En effet, l’OPH du Grand Alès avait constaté des écarts entre les données statistiques four- 16 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 nies par les ascensoristes, qui privilégient une approche technique, et la disponibilité réelle des appareils sur le terrain. L’organisme a donc souhaité que les indicateurs mesurent mieux l’appréciation de la qualité de service et les anomalies éventuelles, en particulier les durées pendant lesquelles les habitants sont effectivement privés de l’usage de leur ascenseur. Dans la dernière enquête de satisfaction réalisée au printemps 2011, seuls 66 % des locataires se disaient satisfaits du fonctionnement de l’ascenseur. La démarche initiée par l’or- ganisme s’inscrit dans le cadre d’un plan d’intervention sur l’ensemble des ascenseurs (82) de son patrimoine pour la période 2007-2013, soit un investissement global de quatre millions d’euros, avec des travaux allant de la simple mise en conformité au remplacement complet de l’appareil. Lorsque cela est possible, les ascenseurs sont rendus accessibles aux personnes à mobilité réduite, en réalisant les travaux nécessaires sur la cabine mais aussi en assurant la desserte de tous les étages et en réaménageant les entrées d’immeubles. ■ Opac de Dijon Partenariat sur la qualité du bâti Dans le cadre de l’assemblée générale de la Fédération française du bâtiment de Côte-d’Or, le 2 décembre dernier, une charte de partenariat a été signée entre la FFB 21, l’Opac de Dijon et l’Ordre des architectes, dans une démarche partagée de respect du travail bien accompli. Avec 52 millions d’euros investis dans le bâtiment, en construction neuve et en réhabilitation, sur un patrimoine de 9 500 logements, l’Opac se place comme l’un des tout premiers donneurs d’ordre de l’agglomération dijonnaise, nécessitant une politique de commande ambitieuse et performante. Or, la qualité n’est pas toujours à la hauteur des attentes. Il y a à cela plusieurs raisons : le renforcement des règles techniques liées à l’application des objectifs du développement durable, le niveau de performance globale qu’attend l’Office et, enfin, le nombre important d’intervenants dans les opérations de travaux (maître d’œuvre, OPC, SPS, CT, entrepreneurs, services de la collectivité…). A travers cette convention, les trois signataires s’engagent donc à défendre leurs intérêts communs et à favoriser le rapport de confiance permettant d’assurer un niveau de qualité partagé par tous. ■ Le BBC n’autorise aucun défaut de conception et de réalisation, en particulier pour l’étanchéité à l’air du bâtiment. Ici, la résidence BBC Huguenet de 22 logements collectifs et 16 logements intermédiaires, à Dijon. © DR vient de paraître Hygiène et morale, la naissance des habitations à bon marché C et ouvrage de Patrick Kamoun, avec une préface de Thierry Repentin et une postface de Thierry Bert, est édité par l’Union sociale pour l’habitat. Il conte avec de nombreuses images inédites, des cartes postales, des partitions de chansons, des poèmes et de nombreuses citations, l’histoire de la création des habitations à bon marché, ancêtres des Hlm. C’est l’histoire de la lutte contre le taudis, de l’accès à l’hygiène et au confort et de la conquête de l’espace pour les humbles. C’est aussi la grande victoire annoncée de la famille et des politiques familiales. C’est enfin la tentative par les classes possédantes de « moraliser la classe ouvrière ». Cette étude se propose de suivre pas à pas l’émergence de la question du logement au XIXe siècle, de faire valoir les différents courants de pensée porteurs de cette question. Elle examine ensuite, selon les critères des classes possédantes, les maux dont les ouvriers sont supposés souffrir, les remèdes préconisés et mis en œuvre. Elle détaille comment les habitations à bon marché ont répondu aux préoccupations morales et hygiénistes portées par la société française. Elle nous éclaire sur de nombreux débats (locatif ou accession ; habitation collective ou maison individuelle ; mixité sociale ; qualité et coût de la construction, insertion par le logement…) qui sont toujours d’actualité. Enfin, la question morale, omniprésente au XIXe siècle, serait-elle en train de revenir sur le devant de la scène pour devenir une grande question du XXIe siècle ? Les chapitres : l’émergence de la question du logement ; penseurs et modèles ; le relèvement moral de la classe ouvrière ; le temps des Habitations à Bon Marché. Pour toute commande : adresser une demande par courrier à l’Union sociale pour l’habitat, service Editions, 14, rue Lord Byron, 75384 Paris Cedex 08. Prix : de 1 à 9 numéros : 35 € et à partir de 10 exemplaires : 30 €. ANNIVERSAIRES 90 ans Habitat 35 C réé en 1921 par le Conseil général, l’Office s’est transformé en Opac en 1987 et a pris le nom d’Habitat 35 en 2008, à la suite du nouveau statut des offices. Aujourd’hui, l’Office compte 209 salariés et 15 048 logements dont près de la moitié située sur les 37 communes de Rennes Métropole. Créée en 1971, l’activité d’accession à la propriété produit une centaine de logements par an. En 2008, une nouvelle organisation a renforcé la proximité, en créant dix points Service. Quelques semaines avant l’événement, un bus aux couleurs d’Habitat 35 a sillonné le département pour recueillir des réflexions d’élus et de locataires sur l’Office qui ont fait l’objet d’un film micro trottoir diffusé à l’occasion de l’anniversaire, le 6 octobre 2011. Marcel Rogement, président d’Habitat 35, a rappelé le rôle de l’Office dans la lignée des hygiénistes tentant de résoudre la crise du logement des classes populaires, avec un maître-mot, la solidarité. Dans un message, Thierry Repentin, président de l’USH a déploré la réduction de près d’un tiers des aides à la pierre par rapport à 2011 et annoncé que le Mouvement Hlm présenterait pour les élections présidentielles, des propositions argumentées car « le logement est la principale préoccupation des Français avec l’emploi ; le logement social est reconnu par eux comme un filet de sécurité essentiel dans leurs parcours de vie ». Michel Wieviorka, sociologue, a souligné que l’image des Hlm auprès des Français est d’autant meilleure qu’ils les connaissent de près, avant de se livrer à une analyse de la société actuelle, évoquant : la crise financière de 2008, paroxysme d’une crise débu- De gauche à droite: MM. Piron, Estebe, Delaveau, Legras, Wieviorka et Cacheux. © DR tée en 1974 ; l’individualisme de la société ; la poussée d’identités collectives, religieuses, ethniques, culturelles; la demande de formes nouvelles de démocratie participative ou délibérative. Enfin, une table ronde sur l’enjeu du logement dans les territoires a rassemblé Michel Piron, député, rapporteur du budget logement à l’Assemblée nationale, Alain Cacheux, président de la Fédération des offices, Luc Legras, chargé de mission à l’USH, Daniel Delaveau, maire de Rennes et président de Rennes Métropole, Philippe Estèbe, géographe, enseignant à Sciences Po et Michel Wieviorka. Tous ont indiqué que les politiques de l’habitat sont des politiques de temps longs qui nécessitent régulation et planification et qui ne peuvent s’accommoder de changements successifs. Une nouvelle gouvernance s’impose face à une métropolisation non régulée. Dans un contexte d’inégalités territoriales, le logement social doit bénéficier d’une solidarité nationale car il s’avère un élément de régulation des marchés du logement et a un rôle sociétal de cohésion sociale. ■ 80 ans Porte des Alpes Habitat C réé en 1931, Porte des Alpes Habitat a fêté ses 80 ans, le 10 octobre dernier, au château de Saint-Priest, en présence de 200 invités: personnels de l’organisme, représentants des locataires, partenaires institutionnels et entreprises prestataires. Deux tables rondes, animées par Céline Beaujolin d’HTC, ont porté sur les thématiques du rôle social des acteurs face à la précarité et du développement de l’offre nouvelle, avec la participation de Marc Urhy, délégué régional de la Fondation Abbé Pierre, Alice Bochaton, de la CNL, Olivier Brachet, vice-président du Grand Lyon, Philippe De Mester, président d’ABC Hlm, Paul Serres, maire de Mions ainsi que Martine David et Philippe Lamotte, la présidente et le directeur général de Porte des Alpes Habitat. La soirée s’est poursuivie par un cocktail, un concert de jazz et la remise du livre anniversaire aux convives. En noir et blanc et en couleur, mise en lumière des constructions réalisées depuis près de huit décennies et instantanés du quotidien des habitants et du personnel de l’OPH. © P. Grasset En amont de cet événement, l’OPH a proposé au grand public une série d’animations, en partenariat avec des acteurs locaux : jeu de piste dans le quartier Bel Air à Saint-Priest où est implanté 65 % du patrimoine ; réalisation d’une campagne de photographies regroupées dans le 18 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 livre souvenir ; ateliers pour les enfants. Porte des Alpes Habitat a également procédé à l’habillage de la façade vitrée de son siège social. Les festivités se poursuivent jusqu’à la fin de l’année avec l’inauguration de l’une des deux agences de proximité récemment créées ainsi qu’une exposition temporaire de photographies grand format extraites du livre, installée en pied d’immeubles. Rattaché à la Communauté urbaine du Grand Lyon, Porte des Alpes Habitat gère 4 600 logements dans six communes du Rhône sur lesquelles il intervient en renouvellement urbain (centre-ville de Saint-Priest), en VEFA (Saint-GenisLaval, Saint-Priest) ou en opérateur direct (Mions, Saint-Symphorien-d’Ozon). Dans le cadre de la CUS, l’organisme s’est engagé à produire 100 logements par an et à en réhabiliter près de 250 par an pour les six années à venir. ■ AMÉNAGEMENT Ecoquartiers Palmarès national 2011 Dans la réponse à l’engagement 49 du Grenelle de l’environnement, deux appels à projets écoquartiers ont été lancés en octobre 2008 et janvier 2011. Objectifs: rassembler les porteurs de projets dans un club opérationnel, valoriser les projets de qualité, diffuser les bonnes pratiques. S ur les 393 projets en lice pour la seconde édition du Palmarès des écoquartiers, 24 projets ont été distingués avec un grand prix national décerné à Nancy, Laxou et Maxéville (Meurthe-et-Moselle) pour le projet « Plateau de Haye » ainsi qu’à Roubaix, Tourcoing et Wattrelos (Nord) pour l’écoquartier L’Union. Dans le premier cas de figure, le jury a salué « l’un des projets de rénovation urbaine les plus ambitieux de France » mêlant mobilité durable, cohésion sociale et développement solidaire. Cet espace urbain de 440 ha et 14 600 habitants est en rénovation depuis 2004 et répond aux enjeux de la ville européenne durable. Le second Grand Prix incarne, lui, la possibilité de réinstaller la nature dans une zone urbaine dense. Tout en s’appuyant sur les éléments historiques du site (anciennes usines notamment), une dépollution exemplaire sera menée. Un soin particulier est apporté à la mise en valeur de l’eau et du canal qui traverse cet espace. Trois éco-quartiers ont été primés par l’USH et le ministère de l’Ecologie sur le thème « De la qualité du projet à la vie de quartier » : Monconseil à Tours, Vidailhan à Balma et ZAC Cannes Maria, à Cannes. Le prix récompense « des opérations où une attention toute particulière a été portée, dès la conception, aux usages et pratiques des habitants du nouveau quartier ». « La part de logements sociaux dans les écoquartiers atteint la plupart du temps 20 à 30 %, et parfois au-delà. Un taux significatif et en croissance, qui Les sites primés ◗ Le Grand Prix national Ecoquartier 2011 : • Nancy, Laxou et Maxéville (54 - Communauté urbaine du Grand Nancy) - Le Plateau de Haye ; • Roubaix, Tourcoing et Wattrelos (59 - Lille Métropole Communauté urbaine) - L’Union. ◗ Le Prix d’avenir • L’Ile-Saint-Denis (93 - Communauté d’agglomération Plaine Commune) - Ecoquartier fluvial ; • Rémire-Montjoly (973) - Ecoquartier Vidal. ◗ Palmarès thématique Performances écologiques, mention innovation : • Boulogne-Billancourt (92) - Seguin Rives de Seine ; • Roquebrune-Cap Martin (06 - Communauté d’agglomération de la Riviera Française) - Cap Azur ; Performances écologiques, mention approche écologique globale : • Mons-en-Barœul (59) - Nouveau Mons ; • Montpellier (34) - Parc Marianne. Nature en ville : • Montpellier (34) - Grisettes ; • Rennes - Saint-Jacques-de-La-Lande (35 - Communauté d’agglomération de Rennes Métropole) - La Courrouze. illustre bien le souci de mixité sociale des collectivités, et l’implication forte des maîtres d’ouvrage sociaux dans la ville, pour l’aménagement et la construction durables », a souligné Thierry Bert, délégué général de l’Union sociale pour l’habitat. Ajoutant que, au-delà des chiffres, « il s’agit d’une démarche d’ensemble qui privilégie le dialogue avec les collectivités locales, les habitants, les riverains. Rien ne serait pire que les habitants soient déçus ». Ces trois projets feront l’objet d’un appui de l’USH qui missionnera un bureau d’études pour une prestation d’évaluation, de communication, d’appui à la concertation, d’observation des usages et pratiques (etc.) pour les conditions d’une vraie appropriation d’un écoquartier par ses habitants. ■ De la qualité du projet à la vie de quartier : • Balma (31 - Communauté urbaine du Grand Toulouse) - Vidailhan ; • Cannes (06) - Cannes Maria ; • Tours (37) - Ecoquartier de Monconseil. ◗ Palmarès Terrritoires stratégiques Milieu Rural : • Bertignat (63) - Ecohameau de Bertignat ; • Limans (04) - L’esprit village. Ville Moyenne : • Saint-Pierre (974) - Ravine Blanche ; • Bourges (18) - Ecoquartier Baudens. Petite Ville : • Clisson (44) - Ecoquartier du Champ de Foire ; • Guérande (44) - ZAC Maison Neuve. Renouvellement urbain, catégorie rénovation de quartier : • Lyon (69 - Communauté urbaine du Grand Lyon) - La Duchère ; • Mulhouse (68) - Mulhouse-Wolf-Wagner. Renouvellement urbain, catégorie requalification urbaine : • Issy-les-Moulineaux (92) - Fort d’Issy/mention spéciale : Innovation éco-numérique ; • Nîmes (30) - Hoche - Sernam ; • Saint-Etienne (42) - Manufacture Plaine Achille. Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 19 SOCIAL Comité de suivi de la mise en œuvre du Dalo L’Etat est toujours hors la loi « Monsieur le Président de la République, faisons enfin appliquer la loi Dalo ! ». Pouvait-on trouver titre plus explicite pour ce cinquième rapport du Comité de suivi de la mise en œuvre du Dalo. P résenté le 30 novembre au cours du bilan parlementaire de cette loi organisé par les députés Etienne Pinte et Jean-Yves Le Bouillonnec, ce rapport de 81 pages pointe une nouvelle fois le non-respect de l’application de la loi et montre que le rythme des recours déposés au titre de la loi Dalo, toujours marqué par une répartition géographique très contrastée, n’a pas fléchi au cours des derniers mois. Les constats posés sont graves, conclut le rapport. Le rappel à la loi sur lequel le Comité de suivi avait choisi de titrer le précédent n’a pas été entendu : l’Etat est davantage hors la loi qu’il y a un an. Le taux de relogement, qui était en Ile-deFrance, de un sur deux en 2010, a baissé en 2011. Les recours hébergement se multiplient dans un grand nombre de départements, signe du développement d’une crise humanitaire, et les décisions des commissions de médiation restent de peu d’effet. Parfois, elles sont purement et simplement ignorées du préfet. Dans certains départements, le préfet qui n’applique pas la décision de relogement du Dalo choisit de faire appliquer par la police la décision d’expulsion. L’Etat pervertit la logique des astreintes, transformées en moyen ordinaire de financement de l’accompagnement social. Les choix opérés dans le cadre du plan de rigueur ajoutent une inquiétude nouvelle à ces constats : la suppression de l’indexation des aides au logement de l’évolution des loyers, qui avait été inscrite dans la loi Dalo, et l’augmentation de la TVA acquittée par les bailleurs sociaux constitueront des difficultés supplémentaires dans la mise en oeuvre du droit. Au 1er janvier 2012, arrive la dernière étape du calendrier fixé par la loi Dalo. Là où la loi est mal appliquée pour les plus Les huit départements franciliens continuent d’enregistrer près de deux recours sur trois. © E. Facon, Bar Floréal pour Antin Résidences exclus, elle continuera également à l’être pour ceux qui font un recours au titre du délai d’attente anormalement long. Les besoins des uns ne s’opposent pas aux besoins des autres : leur satisfaction se heurte aux mêmes obstacles. L’échéance du 1er janvier 2012 n’avait pas vocation à être l’achèvement de la construction du droit au logement opposable. Elle peut être l’occasion d’une mobilisation pour franchir une nouvelle étape. Qu’il y ait ou non changement de président et de majorité demain, l’obligation de résultat restera. Continuera-t-on à ne pas la respecter ? Le Comité souhaite que les constats qu’il pose sur l’application du Dalo soient pris en compte dans le débat politique et servent à éclairer les décisions indispensables. Les quatre exigences du Comité C’est pourquoi, à la veille d’une année marquée par des échéances politiques majeures, le Comité met en avant quatre exigences incontournables pour la mise en œuvre du droit au logement : ◗ première exigence : offrir au moins un hébergement à toute personne en détresse. Le Comité de suivi demande que l’on adapte, en temps réel, les capacités d’ac- 20 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 cueil aux besoins, et en particulier de mettre fin au traitement saisonnier de l’hébergement ; de poursuivre un programme d’humanisation de tous les centres qui ne respectent pas les critères de l’hébergement digne ; de faciliter la sortie des centres d’hébergement en développant l’offre de logements adaptés ; ◗ deuxième exigence : mettre en œuvre un plan d’urgence pour reloger les ménages prioritaires dans les zones tendues. Cette proposition concerne notamment l’Ile-de-France, la région PACA, la Guyane et tout département où les prioritaires Dalo ne sont pas relogés dans les délais légaux. Elle vise à permettre le relogement immédiat des ménages prioritaires en prenant en compte l’exigence de mixité sociale. En 2010, le Comité de suivi Dalo et le Conseil économique social et environnemental ont fait des propositions qui n’ont fait l’objet d’aucune décision à ce jour. Elles permettraient pourtant une mobilisation immédiate et importante de logements, en complément de l’offre existante de logements sociaux. Sur la région Ile-de-France, un objectif annuel de 9 000 logements est proposé par le Comité de suivi : un programme annuel d’acquisition de 3 000 logements vacants en secteur diffus, porté par un opérateur dédié régional, missionné par l’Etat ; un programme de conventionnement de 3 000 logements qui s’appuierait notamment sur le développement du mandat de gestion associatif et de la location/sous-location durable ; un programme de mobilisation de 3 000 logements non conventionnés appartenant à des bailleurs sociaux. Il y a en Ile-deFrance environ 200 000 logements appartenant à des bailleurs sociaux mais qui ne sont pas des logements sociaux et n’ouvrent pas droit à des réservations pour l’Etat. Il s’agirait d’en conventionner une partie lors de leur libération, l’Etat apportant au bailleur un financement permettant de baisser le loyer ; ◗ troisième exigence : organiser la gouvernance logement. La question de la gouvernance est posée depuis 2007 par le Comité de suivi. L’Etat, garant du droit SOCIAL au logement, doit se préoccuper de la mise en place d’une gouvernance locale permettant de répondre aux besoins. Il faut pour cela sur chaque bassin d’habitat, une organisation institutionnelle permettant les arbitrages sur les objectifs quantitatifs et qualitatifs de construction en général et de production de logements sociaux en particulier ainsi que leur répartition territoriale ; leur mise en œuvre effective, l’Etat disposant en cas de besoin d’un droit de substitution. En Ile-de-France, il est proposé de créer un syndicat du logement ; rassemblant des représentants des différentes collectivités territoriales, il serait doté du pouvoir d’arrêter les objectifs de construction de logements et de les faire appliquer ; ◗ quatrième exigence : réorienter les moyens de la solidarité nationale vers le logement des personnes de revenu modeste. Conditionner les aides fiscales à des contreparties sociales permettrait de dégager les moyens nécessaires pour produire des logements sociaux à un loyer abordable, revaloriser la prise en compte des charges locatives dans les aides personnelles au logement, aider les propriétaires privés acceptant de conventionner leurs logements, doter le dispositif d’hébergement et l’accompagnement social des moyens nécessaires à leurs missions. ■ Les principaux chiffres du Dalo 6 000 recours par mois • L’Ile-de-France représente 62 % des recours. • En province, 19 départements ont plus de 30 recours par mois ; 19 autres entre 10 et 29 ; 54 départements ont moins de 10 recours par mois. 85 % des recours visent à obtenir un logement et 15 % un hébergement ; la part des recours hébergement est en hausse. • 45 % de décisions favorables. • 18 400 ménages logés ou hébergés par an suite à un recours Dalo. • 27 500 décisions non mises en oeuvre dans le délai (dont 85 % en Ilede-France). • 4 600 injonctions prononcées par les tribunaux administratifs par an, pour mettre les préfets en demeure d’appliquer une décision favorable. Signature de la convention de gestion du fichier unique de demande de logement. © DR Ille-et-Vilaine : Un fichier départemental de la demande L a signature, le 18 novembre dernier, de la convention de gestion du fichier unique de demande de logement locatif social en Ille-et-Vilaine marque une nouvelle étape dans la longue histoire de coopération entre les bailleurs sociaux, les collectivités et l’Etat dans ce département où existent des politiques locales très avancées en matière de logement. En effet, dès le 1er août 2002, un premier fichier commun de la demande avait été mis en place sur Rennes Métropole, suivi d’un fichier commun à deux organismes de SaintMalo en 2005, puis d’un fichier commun sur le département (hors métropole rennaise) en janvier 2009 à l’initiative de l’ADO Habitat (association départementale des organismes Hlm). Puis en mars 2009, la loi de mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion a imposé l’établissement d’un fichier départemental de demande unique. Il fallait donc rapprocher les deux fichiers et cela est vite devenu un casse-tête technique et financier car les systèmes informatiques étaient différents et les informations enregistrées aussi. Plus de 250 heures de travail ont été nécessaires pour parvenir à harmoniser les deux systèmes, tout en permettant à Rennes Métropole de conserver ses spécificités, en particulier son système de cotation de la priorité sociale. Paradoxe, « le coût de l’unification a dépassé le coût de l’installation de certains départements qui partaient de rien », souligne Jules Rault (ADO). Désormais, à partir d’un formulaire unique départemental, le citoyen peut faire connaître sa situation et ses souhaits en une seule démarche, enregistrée dans l’un des 68 sites d’enregistrement agréés. L’ADO est responsable du bon fonctionnement du dispositif. Cette gestion partagée va favoriser une meilleure connaissance de la demande de logement social effectuée par les publics prioritaires du plan départemental pour le logement des personnes défavorisées et de l’accord collectif intercommunal de Rennes Métropole. L’accès à des statistiques affinées de la demande devrait permettre de constituer en 2012 un observatoire départemental de la demande locative sociale par l’ADO, l’Etat, le Conseil général et Rennes Métropole, pour faire évoluer la production des logements. Aujourd’hui, sur ce territoire où la démographie est en forte croissance (11 000 nouveaux habitants par an), il reste près de 20 000 demandes en instance dont 7 700 demandes de mutations. Au cours des neuf premiers mois de l’année, 6 600 demandes ont été satisfaites : 1 900 mutations et 4 700 nouvelles attributions, au rang desquelles figurent les attributions qui ailleurs relèvent du Dalo. Car en Illeet-Vilaine, les dispositifs de relogement social prioritaires qui mobilisent en amont l’ensemble des acteurs sont efficaces. La commission Dalo sert de commission d’appel. ■ Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 21 HANDICAP Emploi des personnes handicapées Les ESH fortement mobilisées Du 14 au 19 novembre dernier s’est déroulée la 16e édition de la semaine pour l’emploi des personnes handicapées. Une occasion de faire le point sur les actions de la Fédération sur ce thème. U n accord-cadre étendu non agréé en faveur du développement de l’emploi des personnes en situation de handicap dans la branche ESH a été signé entre la Fédération des ESH en 2007 et les organisations syndicales et son avenant le 12 avril 2011 ainsi qu’une convention avec l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) en 2008, renouvelée sur la période 2011-2013. Pour construire cette politique handicap volontariste et mettre en œuvre une politique de branche, la Fédération s’est dotée dès 2008 d’une chargée de mission action handicap, Sophie Rochard-Faure. Un site Internet (www.esh-handicap.fr) a été lancé pour permettre aux ESH de trouver toutes les informations pratiques relatives à l’application de la loi du 11 février 2005 dite « Loi handicap » qui maintient l’obligation d’emploi à 6 % de personnes handicapées dans son effectif et renforce la contribution à l’Agefiph des entreprises qui ne respectent pas cette obligation ; au recrutement ; au maintien dans l’emploi, à la sous-traitance au secteur protégé ainsi que tous les contacts utiles par département. Un groupe pilote RH a été constitué et un cabinet de conseil spécialisé, TH Conseil, sélectionné par la commission paritaire ESH, est mis à la disposition des ESH pour une expertise ou un diagnostic approfondi pouvant déboucher sur la signature d’une convention. Les sociétés qui avaient un quota de 0 % de travailleurs handicapés ont été contactées et conseillées. Un plan emploi formation a été lancé pour mieux appréhender le handicap, une campagne d’affichage menée dans les entreprises, un guide méthodologique « Handicap Campagne d’affichage menée dans les entreprises en faveur de l’emploi de personnes en situation de handicap. & entreprise, mode d’emploi » adressé à toutes les entreprises de la branche, des journées fédérales organisées. Les résultats sont des plus encourageants puisque les ESH font actuellement partie du petit groupe des branches professionnelles exemplaires (il y en a cinq au niveau national) avec un taux d’emploi de la branche de 5,25 % alors que le taux national, tous secteurs confondus, atteint les 2,9 %. La signature d’un nouvel avenant à la convention-cadre veut consolider et inscrire la démarche handicap des ESH dans le temps, « pour faire du handicap un enjeu stratégique pleinement intégré dans notre management au même titre que l’emploi des seniors et l’égalité homme/femme », affirme Pierre Carli, président de la délégation employeur. La stratégie 2011-2013 de la Fédération prévoit notamment de : ◗ poursuivre l’accompagnement des petites et moyennes structures dans une démarche de diagnostics et de constructions de plans d’actions ; ◗ travailler à un partenariat avec les sociétés de médecine du travail en matière de traitement des inaptitudes ; ◗ structurer des approches innovantes pour recruter des personnes demandeuses d’emploi ; ◗ poursuivre le plan de formation ; ◗ créer des prestations « clés en main » à proposer à toutes les ESH pour développer la sous-traitance ; ◗ poursuivre la communication interne et externe sur le thème du handicap. ■ Témoignage Néolia : un diagnostic conseil pour structurer l’action en matière d’emploi des personnes handicapées «Depuis plusieurs années, Néolia mène des actions ponctuelles pour l’emploi des personnes handicapées, mais rien n’était vraiment structuré jusqu’ici. Pour y voir clair et élaborer une stratégie cohérente, nous avons réalisé un diagnostic conseil avec le cabinet TH conseil recommandé par la mission handicap de la Fédération. Le diagnostic s’est déroulé sur deux mois pendant lesquels une consultante a réalisé 21 interviews: le directeur général délégué, les directeurs de nos trois grandes directions, la responsable des services généraux, des responsables territoriaux, un médecin du travail, deux collaborateurs handicapés et des membres du CHSCT. Parallèlement, le cabinet a analysé nos déclarations annuelles et un certain nombre d’autres données que nous lui avons fournies. Sur la base de ces éléments, il nous a remis un diagnostic de situation assorti de préconisations. Ce document très complet constitue aujourd’hui ma bible dans la démarche quotidienne de chargée de mission handicap. Forts de cette analyse, nous avons opté pour une convention avec l’AGEFIPH, signée le 1er avril dernier. Ce choix ne nous exonèrera pas du paiement de la contribution, mais permet d’établir une feuille de route, un calendrier et de bénéficier d’un suivi particulier de la part de l’AGEFIPH. Grâce à cette démarche, nous savons comment nous positionner pour agir. La dynamique est lancée ». Valentin Katia, responsable emploi, chargé de mission handicap. 22 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 NOUVELLES RÉALISATIONS L’Orée des Perrières à La Chapelle-surErdre (44) Située sur la ZAC des Perrières, le programme comporte 51 logements répartis sur plusieurs petits collectifs et six maisons individuelles. L’ensemble des logements collectifs en rez-de-chaussée dispose des adaptations aux personnes à mobilité réduite (sanitaires, volets roulants électrique…). Tous les logements sont tra- Résidence adaptée à Saint-HilairePeyroux (19) La résidence Vilaret d’Or, à proximité des commerces et des services publics, est principalement destinée aux personnes âgées ou handicapées. Composée de dix logements individuels regroupés autour d’une salle commune, elle est dotée d’équipements domotiques pour améliorer le confort et la sécurité des locataires (portes larges pour l’accessibilité aux fauteuils roulants, versants et offrent une double orientation permettant ainsi une ventilation naturelle de l’espace de vie. Chaque logement se prolonge sur l’extérieur par une grande terrasse au rez-de-chaussée ou un large balcon pour les logements aux étages. Un socle maçonné, sur le niveau RDC et pour les niveaux R + 1 et R + 2, un parement composé de panneaux de bois en lames de peuplier massif rétifié, avec isolation thermique incorporée constituent les principes constructifs. La production de l’eau chaude sanitaire des logements collectifs est assurée par des panneaux solaires placés en toiture. Arch. : Leibar et Seigneurin. Habitat 44 balises lumineuses s’allumant lors des déplacements nocturnes, volets roulants électriques, revêtements de sols non glissants, douche à l’italienne) et bénéficie du label BBC. Une accompagnatrice de la vie sociale est présente sur le site ; sa mission est assurée par la Mutualité française dans le cadre d’un partenariat qui portera sur plusieurs résidences et la prestation bénéficie d’un apport financier de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Arch. : Lebaron, Khérif. Corrèze Habitat Les Mirabelles à Cranves-Sales (74) Sur l’agglomération d’Annemasse, l’ensemble de 18 logements locatifs sociaux (15 PLUS, 3 PLA-I) se répartit en deux bâtiments de gabarit R + 1 + combles, avec des volumes en L et une dissymétrie des toitures accentuant l’orientation principale. Les choix ont été guidés par la réduction des économies d’énergie : bâtiments compacts avec peu de décrochés de façade, orientation nord-sud des logements pour profiter des apports solaires, chauffage collectif par chaudière gaz à condensation à rendement élevé, maîtrise des surfaces vitrées, traitement des ponts thermiques par désolidarisation des balcons, isolation par l’extérieur, production d’ECS par panneaux solaires à 50 %, avec cumulus individuels. En outre, 26 stationnements ont été prévus. Une opération certifiée Qualitel Habitat Environnement, niveau THPE 2005. Coût : 2 178 800 €. Arch. : Patrick Maisonnet. SA Mont-Blanc Le Clos des Arts à Annecy (74) Au pied du Mont-Veyrier, cette résidence – 7 PLUS et 2 PLA-I – s’intègre dans un quartier résidentiel et champêtre composé de maisons individuelles et de fermes traditionnelles. Elle fait partie d’un lotissement réalisé par un promoteur qui sera structuré autour d’espaces verts communs et paysagers. Le bâtiment, composé d’un rez-de-chaussée + un niveau, est agrémenté de bardage bois et est labellisé THPE : panneaux solaires, chaudière au gaz à condensation et isolation par l’extérieur. Le diagnostic de performance énergétique réalisé fait ressortir une consommation moyenne de 62 kWhEP/m2/an et un classement en catégorie B pour ces logements. Arch. : Descombes Architecture. Halpades Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 23 RÉNOVATION URBAINE Calvados Habitat Logements intermédiaires D ans le cadre du programme de rénovation urbaine de LisieuxSaint-Désir, la démolition de la Tour verte, en 2009, a permis la reconstruction de la résidence Tabarly, seize Architecture contemporaine pour ces 16 logements intermédiaires. © B. Fougeirol logements intermédiaires, répartis en deux petits immeubles, ayant chacun un accès individuel, un jardin privatif clôturé ou une terrasse aménagée. La plupart des logements du rez-de-chaussée disposent également d’un garage fermé accessible depuis l’appartement. L’architecture est résolument contemporaine, avec des décrochements de façades permettant de rompre la monotonie et offrant un maximum de lumière : label THPE, charpentes et ossatures bois, isolation thermique, menuiseries PVC. Enfin, les logements sont tous raccordés à la chaufferie bois de Lisieux. Arch. : François Prinvault. ■ OPH d’Aubervilliers Trouée dans la barre Rosa Luxemburg A ux abords du canal d’Aubervilliers, se dressait depuis 1928 une grande barre : Rosa Luxemburg, dans le quartier Cristino Garcia Landy, inscrit dans un projet de rénovation urbaine. L’OPH d’Aubervilliers a fêté la fin des travaux consistant en une trouée dans la barre sur cinq étages impliquant la démolition de trente logements et le relogement des locataires au sein de son parc. L’objectif était de couper la barre architecturalement afin de l’ouvrir au quartier et permettre ainsi de relier le canal au centre de la ville en créant une ouverture visuelle, matérialisée par un square linéaire qui redonne la priorité à la circulation piétonne. Côté construction, sur les deux pignons Treize nouveaux logement et une PMI prendront place sur les pignons libérés. © DR La démolition a concerné 30 logements. © DR libérés par la démolition, s’appuieront treize nouveaux logements scindés en deux bâtiments de type R + 4. L’un comprendra huit logements et une PMI au rez-de-chaussée et premier étage et le second cinq logements. Une architecture contemporaine, de belles surfaces avec notamment six duplex, des balcons, des terrasses végétalisées et de grandes baies vitrées sur deux étages par lesquelles on pourra même apercevoir le Sacré Cœur… L’OPH d’Aubervilliers compte 7 847 logements et 182 salariés. ■ 24 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 En lieu et place des démolitions, un des deux projets comporte quatre bâtiments de logements collectifs. Logemloiret Travail de mémoire L ors d’une réunion entre acteurs locaux, pendant la restructuration du quartier des Montoires, à Gien, les habitants avaient souhaité écrire l’histoire de leur quartier. Les équipes de Logemloiret (OPH du Loiret) et de la CAF ont fait du porte à porte et des réunions publiques afin de réunir un groupe de locataires qui a travaillé pendant 18 mois sur le projet. Chaque membre a raconté son histoire et récolté des témoignages auprès d’autres habitants, notamment les plus anciens. Ils ont également recherché des photos dans leur entourage mais également dans les archives municipales. Tous ces matériaux ont été rassemblés dans une exposition « le quartier des Montoires, le film d’une vie », à vocation itinérante. Un petit livre retraçant ces témoignages a également été édité à 1 500 exemplaires et remis aux locataires. La restructuration du quartier des Montoires qui compte 829 habitants n’a pas fait l’objet d’une convention Anru mais s’avère un gros projet puisqu’elle comporte 162 démolitions, 327 réhabilitations et 60 reconstructions dont 17 maisons. Les travaux ont débuté en 2009 et devraient s’achever en 2017. A cette date, le quartier comprendra 415 logements (contre 517 au départ). ■ Le travail de mémoire entrepris a été retranscrit au travers d’une exposition. RÉNOVATION URBAINE L’Opac du Rhône repense entièrement un quartier L e projet urbain global dirigé par l’Opac du Rhône à la Norenchal, à Fontaines-sur-Saône, prend un nouvel élan avec l’inauguration de la deuxième résidence construite par l’Office en reconstitution de l’offre après démolition. Après la création de la ZAC en 2004, sont intervenues les premières démolitions de deux barres de 288 logements en 2006 et 2007. L’Opac reconstitue intégralement l’offre mais seuls 170 logements seront construits sur le site, les autres s’inscrivant dans un périmètre plus large : 30 sur la commune, 38 dans le Val de Saône et 52 sur le reste de l’agglomération. Sans compter la diversification des types d’habitat : les 288 logements initiaux sociaux seront remplacés par 167 à vocation sociale, 58 en locatif libre et 56 en accession. Autant d’immeubles à taille humaine avec de nombreux espaces végétalisés et à hautes per- formances énergétiques (six BBC, trois THPE et un bâtiment passif ). Au-delà, trois nouvelles rues ont été créées et les liaisons piétonnes existantes renforcées afin d’ouvrir largement le quartier sur le reste de la ville. Enfin, la capacité de stationnement a également été revue, portant le nombre de places à 162. La dernière démolition est achevée, la fin des travaux étant prévue pour 2013. Conformément à la charte de la concertation avec les locataires et celle du Grand Lyon, l’Opac a accompagné chaque locataire des immeubles démolis : rendez-vous individuels, recherche de logements, accompagnement lors des visites, prise en charge des travaux dans le nouveau logement, organisation et Au centre de la photo, la résidence comprend deux immeubles certifiés THPE de 36 logements. © G. Cabella/Opac du Rhône financement du déménagement et des frais de transfert d’abonnement. 48 % des familles ont souhaité rester à Fontainesur-Saône, 28 % se sont installées dans les communes du Val de Saône, les autres dans d’autres communes ou départements. ■ Valophis signe une convention Anru à Créteil L a convention de financement du programme de rénovation urbaine du quartier Petit Pré-Sablières à Créteil a été signée le 7 octobre 2011. Celui-ci est aujourd’hui composé de 262 logements sociaux répartis en six bâtiments très dégradés (Valophis Habitat, propriétaire des 82 logements du secteur Petit Pré va très prochainement, dans le cadre de négociations avec la Ville de Paris, racheter les 180 logements du secteur Sablières dont il a repris la gestion à la Semidep en 2011). Le projet porte sur la période 2011- 2015 et s’articule autour de quatre axes : ◗ la diversification de l’offre d’habitat, tout en maintenant une offre importante de logements conventionnés. Le projet prévoit, après démolition de tous les bâtiments existants et le relogement de tous les locataires en titre, la construction En rouge, le périmètre d’intervention de la convention. © DR de 366 logements : 121 logements locatifs sociaux par Valophis Habitat, 32 logements locatifs libres par l’Association Foncière Logement ainsi que 213 logements en accession à la propriété sécurisée réalisés par le groupe Valophis. Hors site, seront construits 141 logements sociaux: 70 logements dans le cadre de l’extension de la ZAC des Sarrazins (maîtrise d’ouvrage: Valophis), 35 logements dans la ZAC de la Pointe du Lac (maîtrise d’ouvrage : SEMIC, aménageur de la ville), 36 logements dans le bas du Mont-Mesly, dont 23 financés en PLS (maîtrise d’ouvrage: La Maison du CIL); ◗ la diversification fonctionnelle du quartier par la réalisation d’une résidence universitaire de 150 chambres et d’un immeuble d’activité d’environ 6 500 m2 de SHON ; ◗ l’aménagement des espaces extérieurs pour ouvrir le quartier, rompre l’isolement actuel et améliorer le cadre de vie, par la création de nouvelles circulations et d’espaces publics accueillants : création d’une voie de désenclavement nordsud, d’une voie d’entrée ouestest et d’un mail piétonnier ; rénovation du terrain de sport; suppression de la bretelle autoroutière; ◗ la relocalisation du centre social existant pour développer à proximité un nouvel équipement public favorisant un rayonnement plus large de son activité. Il complétera les nombreux équipements existants : un conservatoire à rayonnement départemental, l’hôpital Albert Chenevier, une caserne de pompiers, une gendarmerie ainsi que des groupes scolaires, une MJC ou encore une piscine et un gymnase. La convention porte sur un montant total de 64,8 M€ (hors dépenses d’aménagement : 6,1 M€) dont 28,6 M€ sont apportés par Valophis Habitat. ■ Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 25 ÉNERGIE Moulins Habitat Suivre ses consommations d’énergie sur sa télévision L a résidence des Chartreux à Moulins devient un des sites pilotes du programme européen d’économies d’énergie eSESH (Saving Energy in Social Housing - économies d’énergie dans le logement social grâce à l’utilisation des technologies de l’information). Moulins Habitat a confié à Lyonnaise des Eaux et à sa filiale Isiom, le soin d’installer, d’ici début 2012, des équipements pour suivre les consommations d’eau et d’énergie de 200 logements de cette résidence dans un premier temps. A cette fin, Lyonnaise des Eaux va équiper de la technologie de télérelève longue portée tous les compteurs de la résidence (399 logements) afin de les rendre « intelligents ». Grâce à cette technologie, Moulins Habitat et les locataires bénéficieront d’un suivi en continu des consommations d’eau froide et d’eau chaude, de gaz, d’électricité, soit toutes énergies, ainsi que du suivi des températures intérieures et extérieures et de l’hygrométrie intérieure. Les résidents pourront consulter leur propre consommation d’eau et d’énergie sur leur poste de télévision par le biais de canaux dédiés et ainsi mieux les contrôler. L’utilisation de la télévision comme vecteur de données facilite fortement l’accès aux informations. Elle permet de sensibiliser l’ensemble des consommateurs du logement aux économies d’énergie, ce qui constitue un enjeu important dans le contexte actuel de maîtrise des charges. La sensibilisation des locataires aux économies d’énergie passera par une communication dédiée afin d’utiliser au mieux ces informations pour réaliser ainsi des économies sans perte de confort. Les locataires bénéficieront de jeux de sensibilisation et des affichages électroniques seront apposés dans les halls d’immeubles de la résidence. De son côté, Moulins Habitat, grâce à un portail web dédié créé par Isiom, bénéficiera de tous les services associés à la télérelève pour les gestionnaires d’immeubles. L’OPH pourra s’assurer que les consommations aux compteurs restent dans l’épure du budget. En cas de fuite, de surconsommation ou de dépassement Les résidents pourront consulter facilement leurs consommations sur leur écran de télévision. de seuil, il recevra une alerte par mail ou SMS qui lui permettra de mettre rapidement en place des actions correctives et, le cas échéant, de dépêcher une équipe technique d’intervention. Ceci évitera des dépenses inutiles, voire un dégât des eaux. A titre d’exemple, une chasse d’eau qui fuit engendre une perte de 25 litres d’eau par heure soit 220 m3 par an, ce qui représente une perte de l’ordre de 400 € sans compter le prix du service de l’assainissement. Les dégâts éventuels d’une fuite d’eau seront ainsi évités via l’alerte reçue par le client. De plus, une coupure intempestive de l’électricité (avec arrêt du congélateur, du programme de lavage, etc.) par exemple liée à un orage ou à une disjonction de sécurité, serait détectée. Pour le confort du client, la télérelève du compteur s’effectue sans dérangement de celui-ci ou sans la présence du gestionnaire d’immeuble. Grâce à ce dispositif, les factures d’eau sont établies sur la consommation réelle et non sur une répartition estimée. Il n’y aura donc plus de contestation possible. La technologie longue portée choisie est simple à déployer à la différence de solutions concurrentes qui nécessitent des boîtiers relais à installer en façade. ■ Habitations de Haute-Provence Du matériel nouvelle génération N euf pompes à chaleur à absorption gaz naturel équipent désormais deux résidences de 80 et 70 logements d’Habitations de Haute-Provence à Sisteron. Ces équipements de nouvelle génération remplacent des pompes à chaleur électriques devenues obsolètes qui ne fonctionnaient pas quand les températures descendaient en dessous de – 5°, ce qui est courant dans la région. Economiques, ces PAC aérothermiques captent l’air pour chauffer les logements. Elles ont un rendement moyen de 150 % jusqu’à – 20° C, c’est-àdire que pour 1 kW d’énergie primaire absorbé, elles en restituent 1,5. Grâce à cette excellente performance, les PAC gaz sont labellisées « énergie renouvelable » au sens de la directive européenne. Elles couvriront 50 à 70 % des besoins de 26 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 Ces PAC aérothermiques au gaz naturel, une solution adaptée au climat montagnard. © DR chauffage des bâtiments, le complément étant assuré par les chaudières existantes, elles aussi au gaz naturel. Cette nouvelle installation devrait générer des économies sur la facture énergétique, de l’ordre de 10 %, et 40 % de réduction des émissions de CO2. A cette occasion, la société Habitations de Haute-Provence a distribué aux locataires son livret des gestes verts pour les sensibiliser aux économies d’énergie au quotidien. ■ RESSOURCES HUMAINES Prêt de main d’œuvre La mise à disposition de personnel à but non lucratif La loi du 28 juillet 2011(1) a codifié pour la première fois les règles relatives au prêt de main d’œuvre à but non lucratif. Retour sur le cadre juridique. Conditions de licéité du prêt de main d’œuvre à but non lucratif ◗ Pas de profit L’article L. 8241-1 précise en effet qu’une opération de prêt de main-d’œuvre ne poursuit pas de but lucratif lorsque l’entreprise prêteuse ne facture à l’entreprise utilisatrice, pendant la mise à disposition, que les salaires versés au salarié, les charges sociales afférentes et les frais professionnels remboursés à l’intéressé au titre de la mise à disposition. La Cour de cassation considère que des éléments tels que les frais de gestion administrative ne peuvent être inclus, au risque d’une requalification en prêt de main-d’œuvre illicite. ◗ Etablissement d’une convention de mise à disposition de personnel Une convention entre l’entreprise prêteuse et l’entreprise utilisatrice doit être établie et préciser, pour chaque salarié : – la durée du prêt de main-d’œuvre ; – l’identité et la qualification du salarié mis à disposition ; – le mode de détermination des salaires, des charges sociales et des frais professionnels facturés à l’entreprise utilisatrice par l’entreprise prêteuse. ◗ Accord du salarié Un avenant au contrat de travail devra être signé en précisant le travail confié dans l’entreprise utilisatrice et le lieu d’exécution du travail ainsi que les caractéristiques particulières du poste de travail. Un salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire pour avoir refusé une proposition de mise à disposition. ◗ Consultation des instances représentatives du personnel Le comité d’entreprise ou, à défaut, les délégués du personnel de l’entreprise prêteuse, sont informés et consultés préalablement à la décision de procéder à des prêts de main-d’œuvre. Le CHSCT de l’entreprise prêteuse est informé lorsque le poste occupé figure sur la liste de ceux présentant des risques particuliers pour la santé ou la sécurité des salariés mentionnés à l’article L. 4154-2, alinéa 2. De même, l’entreprise utilisatrice, lorsqu’elle en est dotée, informe et consulte son comité d’entreprise ou, à défaut, ses délégués du personnel, ainsi que son CHSCT préalablement à l’accueil de salariés mis à disposition. ◗ Durée de la mise à disposition Aucun texte ne limite la durée d’une opération de prêt de main-d’œuvre mais il est recommandé d’en faire usage pour une durée relativement limitée. Statut du salarié mis à disposition ◗ Contrat de travail et convention collective Il y a poursuite du contrat de travail et le salarié continue de bénéficier des dispositions conventionnelles de son entreprise d’origine. L’entreprise d’accueil peut néanmoins se voir reconnaître la qualité de co-employeur de fait s’il est démontré un lien de subordination entre le salarié et elle. A la fin de la mise à disposition, l’entreprise d’origine doit réintégrer le salarié dans son ancien poste sans que l’évolution de sa carrière ou de sa rémunération ne soit affectée. ◗ Rémunération L’entreprise d’origine rémunère le salarié et se fait rembourser par la suite par l’entreprise d’accueil. La convention peut prévoir des aménagements. ◗ Ancienneté Le temps passé dans l’entreprise d’ac- cueil est pris en compte pour la détermination des droits liés à l’ancienneté. ◗ Conditions de travail Les entreprises d’accueil ont les mêmes obligations à l’égard des salariés mis à disposition que dans le cadre du travail temporaire pour les conditions de travail (durée du travail, repos hebdomadaire, hygiène et sécurité, etc.) ainsi que pour l’accès aux installations collectives et transport collectif (notamment accès au même lieu de restauration que les salariés de l’entreprise d’accueil). ◗ Prise en compte dans les effectifs de l’entreprise d’accueil Les salariés mis à la disposition de l’entreprise par une entreprise extérieure, qui travaillent depuis au moins un an dans les locaux de l’entreprise utilisatrice, sont pris en compte dans l’effectif de l’entreprise au prorata de leur temps de présence au cours des douze mois précédents (à l’exception des CDD pour remplacement). ◗ Représentation du personnel – Pour les élections au comité d’entreprise: la condition de présence dans l’entreprise utilisatrice est de douze mois continus pour y être électeur. En revanche, les salariés mis à disposition ne sont pas éligibles dans l’entreprise utilisatrice. – Pour les élections des délégués du personnel : la condition de présence dans l’entreprise utilisatrice est de douze mois continus pour être électeur et de 24 mois continus pour être éligible. ◗ Information du comité d’entreprise Sous peine de délit d’entrave, l’employeur a l’obligation d’informer le comité d’entreprise, dans le cadre de l’information périodique sur la situation et l’évolution de l’emploi, du nombre de salariés appartenant à une entreprise extérieure. ■ Contact : Saleha Drici, DLAP ; Mél : [email protected] (1) Loi n° 2011-893 pour le développement de l’alternance et la sécurisation des parcours professionnels. Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 27 FORMATION Afpols Stages de janvier-février 2012 Management et ressources humaines 111 Outils de management : les entretiens de face à face : 2-3/02 113 Outils de management : conduire les entretiens professionnels : 23-24/01 114 Outils de management : gestion des priorités, délégation : 2-3/02 Gouvernance et gestion 211 Les concepts financiers indispensables pour les encadrants : 2-3/02 223 Finance et gestion active de la dette : 7-8/02 234 La pratique et l’analyse des fiches de situation financière et comptable : 7-8/02 242 La gestion de la TVA en organisme Hlm : 10-11/01 Gestion locative 312 Les règles d’attribution de logement : 24-25-26/01 321 La réglementation de la gestion locative : 14-15-16-17/02 323 Aspects juridiques du logement des étrangers dans l’habitat social : 12-13/01 (Lyon) 328 Les charges récupérables : 1er-2-3/02 355 Surendettement et procédures de rétablissement personnel : 9-10/02 356 Le loca-pass : mécanismes de garantie et dispositifs proches : 15/02 362 Négocier avec les locataires en impayés : 8-9-10/02 363 Contentieux avec les « locataires en place » : 16-17/01 366 Pratique des procédures civiles d’exécution : 13-14/02 525 Pourquoi et comment la ventilation participe à la maîtrise de l’énergie : 30-31/01 Maîtrise d’ouvrage et accession à la propriété 601 Comment mieux se positionner dans les politiques locales de l’habitat à travers le PLH ? 2/02 602 Les marchés locaux de l’habitat : connaître et comprendre pour mieux positionner son patrimoine : 3/02 603 Choisir une procédure simple d’aménagement (alternative à la ZAC) : 26-27/01 605 Préparer et maîtriser un bilan d’aménagement (lotissement et ZAC, taxes, ventes) : 6-7/02 612 Les choix d’architecture du maître d’ouvrage : 30-31/01 619 Résidences sociales, maisons-relais … : des projets en partenariat avec les associations gestionnaires : 23-24/01 620 Les résidences spécifiques : 9-10/02 635 Les composantes du financement et le montage financier d’une opération locative neuve : 19-20/01 + 9-10/02 644 Prévention et traitement des contentieux en cours de chantier : 19-20/01 661 Les évolutions techniques du bâtiment face aux objectifs des Grenelle 1 et 2 : 2-3/02 668 Intégrer la RT 2012 et RT existant dans une opération : 6-7/02 681 Réaliser une étude de micro-marché : 26-27/01 682 Montage et développement de programmes immobiliers en accession à la propriété : 9-10/02 + 5-6/03 Vente et copropriétés Gestion de proximité 701 Monter un plan de vente de logements sociaux : 2-3/02 715 Les travaux en copropriété : 30-31/01 451 Produire et développer un outil de gestion de l’activité propreté : plan de nettoyage ou CCIP : 9-10/02 + 8-9/03 (Lyon) Qualité Patrimoine 503 Prévention des risques et sécurité du patrimoine : quelle organisation mettre en place : 30-31/01 513 Contrats de prestations de maintenance : passation, renouvellement et clauses essentielles : 6-7-8/02 515 La gestion d’un parc d’ascenseurs : 6-7/02 (Lyon) 524 Condensations, infiltrations et pathologie hygrothermique : 6-7/02 802 Appréhender la certification Qualibail II® version 2 : 26-27/01 805 Animer la qualité de service au quotidien : 8-9-10/02 + 12-13/03 Ressources humaines et formation 903 Identifier et maîtriser les risques psychosociaux : outils et démarches : 25-26-27/01 Toute l’information sur le site : http://www.afpols.fr BULLETIN D’ABONNEMENT A retourner à l’Union sociale pour l’habitat - Direction des activités promotionnelles - Editions 14, rue Lord-Byron, 75384 Paris Cedex 08 Périodicité bimensuelle - 1 an (22 numéros par an et deux suppléments « Table des matières ») - Organismes adhérents : 230 € TTC - Autres abonnés : France 400 € TTC - Etranger : 440 € - Prix au numéro : 25 € TTC. Je souscris un abonnement d’un an à partir du mois de........................................................... Organisme : ......................................................................... NOM : ..................................................................................................... Prénom : ........................................................................................................... Adresse : ............................................................................................................................................................................................................................................... ................................................................................................................ Code postal : ............................................... Tél. ................................................. Ci-joint règlement par : ■ chèque postal ou bancaire à l’ordre d’Actualités Habitat ■ sur facture. Nota : Si l’abonnement est demandé en cours d’année et comprend moins de 22 numéros, le règlement sera calculé au prorata des tarifs 2011. Contacts : Geneviève de Caluwe ; tél. : 01 40 75 52 63 et Céline Lara ; tél. : 01 40 75 52 67 ; fax : 01 40 75 52 69. 28 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 DROIT ET FISCALITÉ Appel à projets Répondre à une consultation de maîtrise d’ouvrage Des projets d’aménagement engagés par des collectivités territoriales font souvent l’objet de consultations soumises à des procédures qui ne relèvent pas du Code des marchés publics. Quelle est la marche à suivre pour faire acte de candidature ? D e nombreux projets d’aménagement sont engagés à l’initiative de collectivités territoriales pour répondre à leur volonté d’assurer le développement de certains territoires ou secteurs communaux. On peut ainsi citer, entre autres, l’aménagement de friches industrielles ou de revitalisation de secteurs urbains, souvent intégrés dans une opération financée par l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru). Les appels à projets qui en découlent s’inscrivent dans des procédures de mise en concurrence ouvertes à tous les intervenants potentiels, publics ou privés, susceptibles de présenter une offre globale souvent constituée d’une proposition d’aménagement urbanistique complétée, parfois, de projets architecturaux et de propositions de financement de logements et d’équipements. Ces procédures de consultation ne relèvent pas du champ du Code des marchés publics et sont définies librement par les collectivités qui en sont à l’origine, en respectant un règlement de consultation mis en place à cet effet. Pour répondre à ce type de consultation, un organisme Hlm doit être en mesure de faire acte de candidature en présentant un projet urbanistique et architectural nécessitant l’intervention d’un maître d’œuvre et, parfois, la désignation du promoteur en charge de la réalisation des travaux. Dans ces conditions, il convient de s’interroger sur la procédure à mettre en place, dans le respect des règles de mise en concurrence propres aux marchés passés par des organismes Hlm pour des marchés de maîtrise d’œuvre. Rappel des règles applicables aux marchés passés par les organismes Hlm Tous ces éléments conduisent à considérer qu’un autre montage doit être envisagé. Les marchés passés par les organismes Hlm relèvent des obligations de mise en concurrence définies par l’ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005 et précisées dans son décret d’application n° 20051742 du 30 décembre 2005. Cette obligation est souvent incompatible avec les délais de la consultation initiée par les collectivités territoriales. Difficulté d’élaborer une réponse multiforme dans le respect des règles des marchés La réponse à la consultation portant sur une opération d’aménagement d’une ZAC ou de tout autre projet urbain, nécessite un montage particulier, dans la mesure où il n’est pas possible d’organiser une mise en concurrence portant sur des contrats de travaux ou de promotion immobilière, sans que le projet d’ensemble n’ait été défini préalablement. En effet, les contrats de travaux ne peuvent être établis que sur la base du projet éventuellement retenu au terme de la consultation engagée en amont. Quant à la passation du contrat de maîtrise d’œuvre, si elle devait être envisagée au terme d’une mise en concurrence, cette dernière devrait intervenir dans un temps très court ne permettant pas de répondre à la consultation portant sur le projet d’aménagement dans les délais requis. Par ailleurs, le contenu même de la mission de maîtrise d’œuvre serait difficile à établir car conditionné par le résultat de la consultation organisée sur le projet d’aménagement. Solution : la constitution d’une association regroupant les différents intervenants La réponse à la consultation se rapportant à l’opération d’aménagement d’ensemble pourra, dans ces conditions, être présentée par les différents intervenants associés pour la réalisation d’un projet d’ensemble et regroupés au sein d’une association librement constituée. Le projet sera ainsi établi par ses membres, l’organisme Hlm, le promoteur éventuel et un architecte, chaque membre du groupement présentant sa proposition de façon autonome sur son propre domaine d’intervention. Ce n’est que dans un second temps, dans l’hypothèse où le projet d’ensemble serait retenu, que les contrats devront être passés par l’organisme avec l’architecte et le promoteur. Des marchés passés sans nouvelle mise en concurrence Ces marchés seront, dans ces conditions, passés sans nouvelle mise en concurrence avec les membres du groupement lauréat de la consultation, précédemment organisée sur le fondement de l’article 33-II-8° du décret n° 2005-1742 du 30 décembre 2005 qui évoque, notamment, des « raisons techniques (…) ou tenant à la protection de droits d’exclusivité » pour justifier le recours à ces prestataires prédéterminés. Un argumentaire en ce sens devra, dans ce cas, faire état de la situation particulière rencontrée. Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 29 DROIT ET FISCALITÉ Une procédure déjà mise en pratique Services à la personne Cette procédure semble la seule adaptée aux situations évoquées et respecte les règles de mise en concurrence imposées par la réglementation sur les marchés. Ce montage permet aux organismes de répondre, dans les délais impartis, aux consultations de maîtrise d’ouvrage de façon sécurisée. ■ Cadre juridique pour l’habitat social Hlm (2) Thème : Marchés de maîtrise d’œuvre. La question des services à la personne dans l’habitat social Hlm a été abordée sous l’angle de la relation bailleur-locataire dans un précédent article(1). Reste encore à étudier comment mieux prendre en compte les attentes des populations. Contact : Jean-Charles Masson, Direction juridique et fiscale (DJEF); Tél.: 01 40 75 78 60. Mél : [email protected] Fax juridique Prélèvement sur les organismes Hlm Arrêté du 30 Novembre 2011 fixant les taux du barème progressif de l’article L. 423-14 du Code de la construction et de l’habitation (JO du 7 décembre 2011). Conseil national de l’habitat Arrêté du 18 novembre 2011 portant nomination au Conseil national de l’habitat (JO du 23 novembre 2011). Droit communautaire Circulaire du 22 novembre 2011 relative aux obligations de notification à la Commission européenne de projets de texte et textes législatifs et réglementaires relatifs aux produits et aux services (JO du 23 novembre 2011). Urbanisme Arrêté du 21 novembre 2011 fixant le modèle du formulaire de la « Demande d’autorisation de construire, d’aménager ou de modifier un établissement recevant du public (ERP) », le modèle du formulaire du « Dossier spécifique permettant de vérifier la conformité des établissements recevant du public aux règles d’accessibilité et de sécurité contre l’incendie et la panique » et le modèle du formulaire de la « Demande d’autorisation de construire, d’aménager ou de modifier un immeuble de grande hauteur (IGH) » (JO du 2 décembre 2011). O n a vu que les organismes Hlm n’avaient pas reçu compétence expresse pour fournir aux locataires Hlm, fussent-ils âgés et de faibles ressources, des services adaptés à leur situation, en dehors de l’attribution d’un logement et du respect des obligations propres des bailleurs sur ces logements (entretien, réparations…). Le constat a porté ensuite sur la distinction à faire entre logement familial, d’une part, et logement-foyer, d’autre part ; il existe une différence dans la nature des services apportés aux occupants des uns et des autres. Si, dans les logements familiaux, le logement est loué accompagné de services collectifs pour l’essentiel, dans les logements-foyers, la fourniture, collective ou individuelle, de prestations diverses est spécifiquement envisagée. Sachant que la notion de services à la personne reste encore à affiner, à partir de quelles pistes peut-on orienter la recherche pour que soient mieux prises en compte les initiatives qui se développent en faveur des populations les plus fragiles ? Les textes répondent à une approche généraliste du logement social Dans l’habitat neuf comme dans l’habitat existant, la réglementation actuelle paraît insuffisamment adaptée à une attribution de logements de type familial à des populations spécifiques et à elles seules, même dans des ensembles ouverts à tous, en particulier si sont associés à la location des services à la per- 30 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 sonne. Peuvent s’y opposer des règles d’attribution, de contenu des baux, de difficulté, voire d’impossibilité d’y adjoindre des prestations collectives ou individualisées, en tout cas obligatoires. Par ailleurs, comment gérer les réservations dans ce type d’immeuble ? La question des attributions de logements est bien résolue pour les logements adaptés aux personnes handicapées, qui sont, en outre, considérées comme prioritaires et pour les logements en colocation destinés aux étudiants et aux jeunes en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation (art. L. 442-8-4 du CCH). Mais, les programmes de type « béguinage », les logements d’accueil de personnes désorientées, par exemple, pourraient être mieux intégrés dans la réglementation des logements sociaux. C’est une piste à suivre car la demande se fait de manière plus pressante pour ce type d’habitat. La question de la location directe ou indirecte (par famille accueillante par exemple), est également posée. Dès le stade de la construction, une demande nouvelle est déjà identifiée de logements destinés à accueillir, à la fois, les hôtes et des personnes âgées ou handicapées en sous-location par exemple, afin de les maintenir dans un environnement de services et dans un cadre intergénérationnel, le cas échéant. Or, un tel produit logement n’existe pas encore. Le financement des logements adaptés aux personnes âgées par exemple demande à être pérennisé, en dehors de l’approche du handicap. Le financement de l’adaptation repose encore souvent DROIT ET FISCALITÉ Nature Conditions - Textes Association entre habitants Créer des solidarités de voisinage : – transmission de savoirs, savoirfaire, – échanges de services solidaires Portage de paniers fermiers – Cadre associatif ou non (Loi de 1901) – Mise à disposition de locaux possible L. 443-11 CCH Location Hlm à une association Projets solidaires étudiants : logements étudiants contre engagement solidaire dans un quartier Services résidentiels aux jeunes ou étudiants – Location logements Contrat collectif en assurance locative Assurances : récupération dans les charges non prévue Adhésion individuelle du locataire Achats groupés : respect des règles de marchés privés réglementés Tarifs sociaux : conditions FSL Négociation Hlm de contrat collectif ou achats groupés Politique d’achats groupés Tarifs sociaux (fluides, Internet, téléphone) Services aux locataires Autres animations – Services résidentiels (meubles, blanchissage, petit-déjeuner) L. 442-8-1 CCH Efficacité énergétique : Accompagnement et sensibilisation des locataires Assistance aux personnes âgées et dépendantes (panne d’ascenseur, repas livrés...) Aides aux réparations locatives et/ou apprentissage Efficacité énergétique Troisième ligne et/ou accord collectif Assistance personnes âgées Hors charges (L. 442-3 CCH) – Médiation dans les parties communes – Animation d’un local d’accueil – Suivi de jeunes en insertion professionnelle, en décohabitation – Locataires âgés en difficulté (détection, signalement) – En direct ou par association – Travailleurs sociaux internes ou externes (hors subventions locales) sur une solution qui doit être considérée comme transitoire, puisqu’elle a un caractère fiscal (TFPB), donc non pérenne et qui plus est, dans un ressort géographique limité (l’immeuble ou par extension le ressort du centre des impôts). Les prestations à la personne ne peuvent être imposées Le caractère d’ordre public des textes relatifs aux baux d’habitation pose le principe de l’interdiction d’y déroger, qui doit, bien sûr, être respectée. On est en présence d’un ordre public de caractère impératif qui écarte même l’hypothèse d’une renonciation consciente de la personne protégée, ici le locataire. C’est le cas, notamment, en matière de charges locatives, à la liste desquelles il ne peut être apporté de modification que dans un cadre légal pré adapté comme on l’a vu. On peut y assimiler, pour d’autres raisons que l’ordre public, mais tout aussi impératives, l’ap- Réparations locatives Si régie interne ou association : problème de TVA plication des règles de loyer maximum dans le logement social par exemple. Ainsi, une renonciation, par le contrat, même faite en toute connaissance de cause par l’intéressé, certaine et sans équivoque, et postérieure à la naissance du droit auquel la partie renonce, ne manquerait pas d’être contestée, alors même que ces trois conditions peuvent justifier, dans certains cas, la validité d’une renonciation à un ordre public de protection. Cette piste ne peut donc pas être suivie ici. Un régime juridique adapté Dans le secteur privé de la copropriété, c’est le choix qui a été fait à la suite du développement de la demande dans ce secteur pour des résidences avec services. La loi du 13 juillet 2006 (loi ENL) a créé, dans la loi de 1965 sur la copropriété, un chapitre particulier qui sert de structure d’accueil pour la gestion des résidences services. Elle ouvre ainsi au règlement de copro- priété la capacité d’étendre l’objet du syndicat « à la fourniture, aux occupants de l’immeuble, de services spécifiques ». Quels sont ces services ? Ils ne sont pas définis dans la loi mais des exemples sont donnés : animation, restauration, surveillance… Ce sont des services de nature civile et non commerciale ; ils excluent les soins qui relèvent du Code de l’action sociale et médico-sociale. Toutefois, les résidences services peuvent être agréées pour les services d’aide à domicile rendus aux personnes qui y résident. La mise en œuvre des services s’appuie sur deux modes d’exercice possibles: soit le syndicat de copropriété intègre les services dont il est l’opérateur, soit il passe une convention avec un tiers prestataire de services, ce qui paraît exclure une relation directe du résidant avec le prestataire. Ce choix est à relier avec les règles de répartition des charges selon le critère de l’utilité, qui est appliqué aux charges relatives aux services spécifiques ; cela signifie pour les commentateurs que ce critère d’utilité vaut tant pour les investissements immobiliers et mobiliers que pour les dépenses de fonctionnement. Il faut noter que ce régime est très organisé dans le secteur privé, qu’il a donné lieu à des choix législatifs et qu’il repose sur les règles préexistantes des copropriétés. Des services quand même dans les logements familiaux Dans le secteur social Hlm, en gestion locative, nous ne disposons pas d’instruments comparables au régime juridique des résidences avec services. Pour autant, il convient d’observer deux choses : d’une part, la voie du partenariat est ouverte par les textes, d’autre part, un certain nombre de pratiques retenues sur le terrain favorisent la mise à disposition de services aux habitants, dans le respect du droit, qu’il s’agisse de services marchands et souvent non marchands. Il s’agit alors souvent d’accompagner des partenaires sans être soi-même le prestataire, voire d’inspirer des pratiques nouvelles, qui permettent à la notion de services adaptés aux personnes de trouver tout son sens dans l’habitat social, quels que soient les bénéficiaires, leur âge, leur condition et/ou leurs moyens. ◗ La loi permet que soient locataires de logements sociaux des personnes morales qui sous-louent les logements à des per- Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 I 31 DROIT ET FISCALITÉ sonnes bénéficiaires. Y sont souvent associés des services aux personnes. Il s’agit des organismes agréés pour l’intermédiation locative et la gestion, des organismes déclarés ayant pour objet de sous-louer des logements à des populations spécifiques, avec un accompagnement particulier, des CROUS, des personnes morales sous-louant des logements à des accueillants familiaux, des CCAS ou CIAS pour la sous-location temporaire à des personnes physiques, enfin des EPCI compétents pour agir en faveur des personnes âgées (art. L. 442-8-1 du CCH). ◗ Il est possible également de développer des relations partenariales, soit pour la réalisation de constructions immobilières accessoires (art. L. 411-1 CCH) de type LCR et toutes constructions nécessaires à la vie économique et sociale des ensembles immobiliers sociaux, soit pour louer des locaux d’activité en rez-dechaussée dans certains quartiers (ZUS…), ou pour vendre ou louer des logements vacants dans les quartiers en difficulté, ou enfin pour mettre à disposition des associations des locaux contre le paiement des charges (art. L. 443-11 CCH). ◗ Le développement de partenariats peut être recherché pour la mise à disposition de prestations directement au locataire, à condition qu’elle se réalise, sous couvert d’une libre adhésion de la personne bénéficiaire du service. Un contrat est passé entre le prestataire et le bénéficiaire (Code civil). C’est le partenaire qui est prestataire de services vis-à-vis du locataire, ou qui encadre le prestataire. C’est le locataire qui rémunère le prestataire dans le cadre d’un contrat individuel ou d’une cotisation à une association. ◗ Enfin le tableau annexé en page précédente recense des initiatives observées sur le terrain qui sont porteuses de service à la personne : le tableau récapitule la nature du projet et les conditions de sa réalisation dans le parc Hlm au regard de la réglementation existante (réalisé à partir de l’étude en cours : Accompagnement de projets innovants en matière de services résidentiels à la personne. NE/OW Sylvain Audureau). ■ Thème : Services à la personne Contact : Hervé des Lyons, Direction juridique et fiscale (DJEF) ; Tél. : 01 40 75 78 60 ; Mél : [email protected] (1) Voir Actualités habitat n° 933 du 15 octobre. Questions/réponses ◗ Doit-on présenter des pièces d’identité en cours de validité lors d’une demande d’attribution de logement social ? Il résulte des dispositions de l’arrêté du 14 juin 2010, relatif au formulaire de demande de logement locatif social, qu’il est attesté de l’identité par la présentation d’une carte nationale d’identité ou d’un passeport. A défaut de stipulation spécifique dans le texte susvisé, il convient de se reporter aux pièces justificatives d’identité officiellement admises par l’administration. En l’espèce, sont retenues la carte nationale d’identité, même périmée de moins de dix ans, le passeport, même périmé de moins de cinq ans. Ces dispositions ont vocation à s’appliquer aux pièces produites pour une demande de logement. ◗ Un OPH lotisseur est-il tenu de produire une garantie d’achèvement pour vendre des lots avant l’achèvement complet des travaux ? L’article R. 442-13 du Code de l’urbanisme définit les conditions dans lesquelles un permis d’aménager ou un arrêté ultérieur, pris par l’autorité compétente pour délivrer le permis, peut autoriser, sur sa demande, le lotisseur à procéder à la vente ou à la location des lots, avant la réalisation du revêtement définitif de ces voies, l’aménagement des trottoirs, la pose de leurs bordures, la mise en place des équipements dépendant de ces trottoirs ainsi que des plantations prescrites. Cette autorisation est subordonnée à l’engagement du demandeur de terminer les travaux, dans les délais que fixe l’arrêté et, si le lotisseur n’est pas une collectivité publique, à la consignation à cette fin, en compte bloqué, d’une somme équivalente à leur coût, fixée par ledit arrêté, ou à la production d’une garantie d’achèvement des travaux établie conformément à l’article R. 442-14. Cette disposition est applicable à un OPH titulaire d’un permis d’aménager qui est donc soumis à l’obligation de consigner en compte bloqué une somme équivalente aux travaux différés (trottoirs) ou de produire une garantie d’achèvement, pour pouvoir procéder à la vente des lots avant la réalisation com- 32 I Actualités habitat I N° 937 du 15 décembre 2011 plète des travaux puisqu’un OPH ne peut pas être qualifié de collectivité publique, même s’il est un établissement public rattaché à une collectivité territoriale. ◗ Existe-t-il un texte définissant la sur- occupation ? Non, il n’existe pas de texte qui définisse en tant que telle la sur-occupation et il y a pas, à notre connaissance d’éléments jurisprudentiels sur le sujet. Si la préoccupation est d’apprécier la typologie d’un logement à attribuer, on peut prendre des repères dans les dispositions relatives aux normes de construction et à l’aide locative qui comportent une indication de normes de superficie/occupation : – article R. 111-2 du Code de la construction : « la surface et le volume habitables d’un logement doivent être de 14 mètres carrés et de 33 mètres cubes au moins par habitant prévu lors de l’établissement du programme de construction pour les quatre premiers habitants et de 10 mètres carrés et 23 mètres cubes au moins par habitant supplémentaire, audelà du quatrième ; – article R. 831-13-1 du Code de la sécurité sociale (aide au logement) : « pour une personne seule, le logement doit être d’une superficie habitable d’au moins 9 mètres carrés et, pour deux personnes, d’au moins 16 mètres carrés, augmentée de 9 mètres carrés par personne en plus » ; – article R. 441-14-1 du CCH renvoyant à l’article D. 542-14 du Code de la sécurité sociale (Dalo) : « présenter une surface habitable globale au moins égale à seize mètres carrés pour un ménage sans enfant ou deux personnes, augmentée de neufs mètres carrés par personne en plus dans la limite de soixante-dix mètres carrés pour huit personnes et plus ». On peut également se référer, a contrario, à la définition de la sous-occupation résultant des articles L. 621-2 et R. 641-4 du CCH : « sont considérés comme insuffisamment occupés, les locaux comportant un nombre de pièces habitables, au sens de l’article 28 de la loi n° 48-1360 du 1er septembre 1948 modifiée, non compris les cuisines, supérieur de plus de deux au nombre de personnes qui y ont effectivement leur résidence principale ». ■ Pas de lecteur pour lire ce code ? Tapez tc3.fr sur votre mobile ! Hélène D. Responsable des secteurs logement-aménagement-insertion au Crédit Coopératif cclog Crédit Coopératif, SA coopérative de Banque Populaire à capital variable – 33, rue des Trois Fontanot – BP 211 – 92002 Nanterre cedex – 349 974 931 RCS Nanterre – BythewayCreacom – Illustration : Artus. Habitat et Société Au sommaire du numéro de décembre 2011 DOSSIER Espaces verts : partager les jardins Nature en ville, espaces verts, jardins collectifs: la ville a soif de nature alors qu’elle se densifie. Qu’ils soient familiaux, d’insertion ou partagés, les jardins collectifs suscitent à nouveau l’intérêt des familles en temps de crise comme celui des bailleurs sociaux qui leur reconnaissent trois vocations: sociale, à travers la recherche de lien social entre les locataires; économique, par leur vocation nourricière et d’insertion pour des demandeurs d’emploi ou des personnes en situation d’exclusion; enfin, environnementale, par l’apport de nature en milieu très urbain comme dans les opérations de rénovation urbaine et l’utilisation de produits biologiques. HABITAT EN CHIFFRES Les tendances récentes de l’accession à la propriété Après avoir pratiquement stagné durant dix années, entre 1990 et 1998, le taux de propriétaires ne progresse plus que très lentement. Il atteint aujourd’hui 58 %. URBANISME Eco-quartiers : une nouvelle culture urbaine Les éco-quartiers se multiplient partout en France. En quelques années, nombre de communes se sont lancées dans la création de leur éco-quartier, le plus souvent à l’initiative de leur maire avec une forte implication des bailleurs sociaux. SOCIÉTÉ • Les enjeux du logement dans une société en crise • Mondialisation du religieux : égalité ou liberté ? NOUVELLES TECHNOLOGIES Les Hlm à l’heure du numérique Comment les technologies de l’information et de la communication participent-elles au dialogue entre bailleurs sociaux et locataires ? Les réseaux sociaux peuvent-ils construire du lien social et renforcer la cohésion ? LE DOSSIER Espaces verts : partager les jardins ÉCO-QUARTIERS Une nouvelle culture urbaine TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION Les Hlm à l’heure du numérique REVUE TRIMESTRIELLE ÉDITÉE PAR L’UNION SOCIALE POUR L’HABITAT - DÉCEMBRE 2011 - N° 64 Pour recevoir Habitat et Société chaque trimestre, abonnez-vous Abonnement annuel 2012 : 98 € (organismes), 119 € (non Hlm). Étranger : 170 €. Le numéro : 35 €. Service des abonnements : L’Union sociale pour l’habitat - Direction des activités promotionnelles - Éditions 14, rue Lord Byron - 75384 Paris Cedex 08. Tél. : 01 40 75 52 63.