L`EXPRESS DE TORONTO 24 VISIONS DE CHAMPLAIN

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L`EXPRESS DE TORONTO 24 VISIONS DE CHAMPLAIN
L’EXPRESS DE TORONTO
24 VISIONS DE CHAMPLAIN
LIVRES
Par Constance Longobardi – Semaine du 24 novembre au 30 novembre 2015
Écrire un livre à 48 mains en 24 heures? La mission paraissait périlleuse. Ce défi littéraire, conçu par Anne Forrest-Wilson, réunissait des
Ontariens, Québécois, Acadiens, Amérindiens et Français. Chacun devait écrire le chapitre d’un roman sur Samuel de Champlain, à bord du
train l’Océan Halifax-Toronto entre le 23 et le 24 octobre derniers.
Les auteurs eux-mêmes doutaient de la faisabilité du projet. «Plus je recevais d’informations, plus je commençais à m’inquiéter. Allais-je
vraiment y arriver?», racontait Mireille Messier en entrevue à L’Express. Les participants étaient rentrés à Toronto extenués mais satisfaits. Ils
avaient réussi.
Quelques jours plus tard, Anne Forrest-Wilson nous confiait sa joie: ««Je suis béate d’admiration. Tout s’est passé sans un accroc. J’ai
demandé une chose impossible aux auteurs et ils y sont arrivés.»
Projet réalisé, épreuves finalisées, livre imprimé chez Prise de parole: Sur les traces de Champlain - Un voyage extraordinaire en 24
tableaux (24,95 $) était prêt à être dévoilé.
Avant de commencer la lecture, une question subsistait: ces 24 voix allaient-elles s’accorder?
Première impression et déception. Le roman semble un peu chaotique, surtout pour un lecteur qui découvrirait Samuel de Champlain.
De trop fréquentes allusions, un manque de concret... On se surprend à relire des passages, à se questionner.
Les chapitres ont au moins le mérite d’attiser notre curiosité sur le personnage. Mais ils apparaissent plutôt comme des nouvelles isolées et
autonomes. Les styles sont bien trop différents pour s’harmoniser. Peut-être est-ce l’idée puisque le titre évoque des «tableaux»...
Est-ce que le projet alors ne fonctionnerait pas? Ne soyons pas pessimistes. De surcroît, la lecture est loin d’être désagréable.
Dans leur individualité, les textes prouvent leur qualité. Chacun des auteurs déborde d’imagination. Certains charment même par une prose qui
frôle la poésie.
À commencer par Yara El-Ghadban qui donne la parole à la mer. Ses énumérations accélèrent le rythme, créent le suspense: «Désir,
convoitise, domination, subjugation planent sur mes vagues, me coupent, me traversent.»
Peu à peu, la magie opère. Le voyage devient véritablement «extraordinaire». De chapitre en chapitre, le lecteur découvre Samuel de
Champlain. La multiplicité des voix devient une force. Loin de se focaliser sur le navigateur, les auteurs brossent le portrait de nombreux
personnages.
Mission accomplie pour ces 24 explorateurs!
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