Frida KALHO

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Frida KALHO
Frida KALHO
Frida Kahlo, née le 6 juillet 1907 au Mexique et morte le 13 juillet 1954, est une artiste peintre mexicaine qui a
joué un rôle important dans le mouvement artistique mexicain de son époque. À l'âge de 6 ans, Frida est
atteinte par la poliomyélite. Le symptôme principal est que sa jambe droite s’atrophie et son pied ne grandit
plus. En 1922, à l'âge de 16 ans, elle intègre l'Escuela Nacional Preparatoria, considérée comme le meilleur
établissement scolaire du Mexique. Elle souhaite alors devenir médecin. Malgré l’intérêt qu’elle porte aux
beaux-arts, elle n’envisage pas de se lancer dans une carrière artistique.
Le 17 septembre 1925, Frida prend le bus pour rentrer chez elle après ses cours. Soudain, l’autobus sort de la
route et percute un tramway. Plusieurs personnes trouvent la mort lors de l’accident. Frida, elle, est grièvement
blessée. Son abdomen est transpercé par une barre de métal qui transperce également son vagin et l'empêche
donc de donner la vie, sa jambe gauche subit un grand nombre de fractures, onze au total. Son pied droit est
également cassé. Le bassin, les côtes et la colonne vertébrale sont eux aussi brisés. L'épaule n'est que démise.
Elle reste alitée pendant trois mois, dont un mois à l’hôpital. Frida sera alors contrainte de porter durant neuf
long mois des corsets en plâtre. C’est alors qu’elle commence à peindre. Pour l'aider, ses proches placent un
baldaquin au-dessus de son lit avec un miroir pour ciel. Elle peut alors se servir de son reflet comme modèle, ce
qui est probablement l'élément déclencheur de la longue série d'autoportraits qu'elle réalisera, sur 143
tableaux, 55 sont des autoportraits. Elle doit subir de nombreuses interventions chirurgicales qui l'obligent à
rester couchée sur un lit d'hôpital.
En 1928, Frida Kahlo s’inscrit au Parti communiste mexicain. Elle s’intéresse particulièrement à l’émancipation
de la femme dans la société mexicaine qui est encore très machiste. Elle a un désir de voyage, d'étudier, elle
veut la liberté et le plaisir. Cette même année, Frida rencontre Diego Rivera (1886-1957) dans l'auditorium de
son école (celui-ci y faisait une murale). En décembre 1938, Frida et Diego divorcent. Elle ressent de grandes
douleurs dans la colonne vertébrale et contracte une mycose aiguë à la main droite. En 1943, elle dirige une
classe de peinture à l’académie des Beaux-Arts. Mais sa mauvaise santé l'oblige à enseigner chez elle. Des
douleurs permanentes dans le pied droit et dans le dos l’empêchent de marcher correctement. Elle doit porter
un corset de fer (que l’on retrouve dans La Colonne brisée). En juin 1946, elle subit une opération de la colonne
vertébrale qui lui laisse deux immenses cicatrices dans le bas du dos.
Atteinte d’une grave pneumonie, Frida Kahlo meurt dans la nuit du 13 juillet 1954, sept jours après son
quarante-septième anniversaire. Les derniers mots de son journal furent « J'espère que la sortie sera joyeuse…
et j’espère bien ne jamais revenir… Frida ». Pourtant, en travers de son dernier tableau, peint juste avant de
mourir, elle a écrit « Viva la Vida » (« Vive la Vie »).
« La colonne brisée »
1) Introduction – Présentation de la peinture
C’est une peinture créée par l'artiste mexicain Frida Kalho. Elle est réalisée à la peinture à l’huile. La
date d’exécution de l’oeuvre est 1944, date qui nous rappelle bien évidemment l’approche de la sortie de la
seconde guerre mondiale. Cette date nous rappelle aussi le débarquement en Normandie fin 1944 tournant
décisif de la seconde guerre mondiale.
Frida se mit à la peinture après un accident qui lui laissera des séquelles à vie, une colonne vertébrale
brisée. Elle dut palier aux longues heures de convalescence et de souffrance, allongées sur son lit, en pratiquant
la peinture comme un moyen d’expression avec un sujet récurrent l’autoportrait. « La colonne brisée » est peinte
en 1944 lorsque son état de santé empira et qu’il lui fallut porter un corset de métal.
2) Description et analyse
Cette peinture est un autoportrait, figurative où l’on reconnait Frida aisément. Ce tableau représente
une femme fendue au milieu d'elle- même qui laisse voir ce qui semble être sa colonne vertébrale, représenté
par une colonne antique fissurée symbolisant une grande fragilité. Elle semble retenue par une sorte de corset
en fer (on le remarque bien grâce aux reliures) ; ce maintien est également représenté par les clous
omniprésents sur l'ensemble de son corps. Ce corset met en valeur sa poitrine et donc sa féminité. Elle retient
son vêtement en lui donnant un forme comme si elle allait se mettre en mouvement ce qui est impossible vue
l'immense faille au milieu de son corps et sa posture extrêmement droite et immobile. Ses yeux, mis en valeur
par ses sourcils, expriment de la souffrance accentuée par ses pleurs (ce n’est pas de la tristesse).
L'arrière- plan représente une sorte de désert déchiré. C'est un horizon monotone. Les couleurs
choisies n'attirent pas l'oeil mais la mettent extrêmement bien en valeur.
Frida Kahlo est paralysée de la colonne vertébrale, elle peignit cet autoportrait lorsque son état de santé
empira et qu'il lui fallut porter un corset de métal. Ce qui explique son « vêtement ». Une colonne ionique brisée
en plusieurs endroits symbolise sa colonne vertébrale blessée. La fente dans son corps et les sillons du paysage
déchiré, monotone deviennent le symbole de sa souffrance et de sa solitude.
« La colonne brisée », d’un point de vue plastique, montre une utilisation de la couleur très lisse et en
surface. Le Bleu du ciel , en arrière- plan, contraste fortement avec la couleur chair, chaude et lumineuse du
corps de la femme. D’ailleurs, il semblerait que la lumière émane du corps de manière autonome. Elle est
indépendante du paysage désertique en arrière- plan.
D’autre part, à travers une composition basée sur des lignes de construction, l’artiste nous montre qu’il
souhaite accorder plus d’importance à la terre qu’au ciel. En effet la ligne d’horizon est placé très haute dans
le tableau et prend ¼ de la surface totale. La tête se trouve dans le ciel et la posture de son corps permet à la
colonne vertébrale, antique d’être sur la ligne médiane verticale du tableau, traçant ainsi une composition en
croix. De plus notre regard circule de haut en bas dans ce tableau découpant ainsi l’espace de la toile en 4 : Une
bande bleu avec le visage, une bande jusqu’à la médiane horizontale qui inclut la poitrine symbole de la féminité,
une bande qui va de la poitrine au drapé qui montre un bassin brisé, l’impossibilité d’avoir des enfants et une
bande qui inclut les mains et le vêtement blanc qui cache le reste du corps.
Au premier plan, l’autoportrait, le sujet du tableau ; le second qui montre un désert fissuré, blessée qui
montre des irrégularités et de la matière (peinture plus épaisse) qui contraste avec la frontalité du corps de
Frida et enfin l’arrière-plan du ciel bleu. La profondeur du désert symbolise la grande solitude et
souffrance de Frida Kalho.
Frida utilise une technique de glacis pour déposer la peinture (de fines couches de peinture
transparente superposées les unes sur les autres), un peu moins visible dans le traitement du désert. Le modelé
du corps y est très peu nuancé qui montre une sérénité du geste. D’ailleurs la peau est en fort contraste avec
les clous noirs et pointus qui recouvrent une grande partie du corps.
3) Interprétation
L’oeuvre s’appuie beaucoup sur des principes narratifs symboliques. Les clous, présent sur une grande
partie du corps, varient de taille selon les endroits. Nous pouvons supposer que Frida souffre plus à la hanche,
à la colonne vertébrale mais aussi « au coeur » par rapport à leur taille donc par rapport à leur importance.
Si on trace la ligne de l’angle en bas à gauche jusqu’à l’angle haut droite nous nous apercevons que les clous les
plus gros sont sur cette ligne. De ce fait Frida voulait offrir par cette diagonale une vision de la souffrance se
terminant par « le coeur brisé ».
De plus par son oeuvre, Frida exprime ce qu'elle endure et la souffrance due au corset en fer qu'elle va devoir
porter. Son handicap la fait souffrir mais elle affirme malgré tout rester une femme. Frida a souhaité montrer
sa féminité mais en même temps sa poitrine se trouve prise au piège entre deux ossatures de son corset.
Nous pouvons interpréter le choix de la composition en croix comme une allusion à la crucifixion du
christ, les clous cause des stigmates du christ. Est-ce une allusion biblique ? Frida se présente-elle comme une
martyre ?
Frida Kalho nous présente à travers cet autoportrait sa pensée, son état d’âme. Dans un état de
souffrance et dans un univers onirique voire, pour certains, cauchemardesque, elle montre à travers sa
représentation sa condition féminine privée de liberté. Frida était une femme qui s’était toujours battue
pour être libre, nier en bloc la société machiste mexicaine de l’époque et vivre intensément. Ne serait-ce pas
une réflexion sur le monde de l’époque qui vit destruction, guerre et dictature ?
4) Conclusion – Impact de l’oeuvre
L’oeuvre de Frida Kalho a profondément marqué les esprits par sa sincérité. Elle a participé à réveiller les
consciences féministes. Partout dans le monde, la dictature recule et perd du terrain, laissant place à des
événements historiques qui respirent la liberté comme la libération de Paris en août 1944. Malgré tout, Frida
continue de souffrir physiquement et moralement, œuvre qui exprime toute la fragilité de la femme.