architecture et tourisme

Transcription

architecture et tourisme
Architecture et tourisme
Une nouvelle image pour la Cité des Colonies
d’Igea Marina
Énoncé théorique du projet de master
Fatima-Zohra Kerkadi Slasli
Michèle Jemini
Janvier 2012
Groupe de suivi :
Directeur pédagogique : prof. Andrea Bassi
Directeur énoncé théorique : prof. Elena Cogato Lanza
EPFL / ENAC / SAR
Maître de diplôme : Yves Dreier
2
«Anni fa lo slogan Igea è un’idea preannunciava ancora un’utopia da realizzare, una sfida rivolta
all’immaginazione e alla costruzione del nostro futuro. Un percosrso in cui i valori della salute e
della natura, della cultura e dello sport si traducevano, fra gli altri, negli ambiziosi progetti del Parco
urbano, che oggi è realizzato, e del Centro Europa Giovani.»1
Gianni Scenna
Syndique de Bellaria - Igea Marina
1
«Il y a encore quelques années, le slogan Igea est une idée, préannonçait encore une utopie à réaliser, un défi pour l’imagination et à la
construction de notre futur. Un parcours dans lequel les valeurs de la santé et de la nature, de la culture et du sport se traduisent, entre autre par les
ambitieux projets du Parc urbain, aujourd’hui réalisé, et du Centre Europa Giovani.»
3
Table des matières
1. Introduction ..............................................................................................................................................9
2.Échelle
européenne.................................................................................................15
3.Échelle adriatique.....................................................................................................41
4.Échelle de la ville.....................................................................................................57
5.Échelle du paysage choisi......................................................................................151
6.Hypothèse de travail...............................................................................................219
7. Conclusion.............................................................................................................................................225
8. Annexes.................................................................................................................................................229
9. Bibliographie et iconographie................................................................................................................251
4
Introduction
5
Introduction
La possibilité offerte par l’École Polytechnique
Fédérale de Lausanne d’accomplir un travail de
diplôme, en première partie théorique et ensuite
projectuelle, nous a permis de prendre le temps
de bien approfondir une thématique qui nous tient
à coeur, à savoir le tourisme.
Issues toutes deux de régions différentes, Tessin et
Maroc, touchées et influencées par cette problématique, nous avons cherché à explorer, à travers
notre mémoire de fin de cursus, ce sujet.
Tous les pays présents sur le pourtour de la mer
Méditerranée sont touchés, de près ou de loin, par
ce thème. De manière intuitive, nous avons pris le
parti de nous concentrer sur l’Italie qui, selon nous,
devrait posséder une longue tradition touristique.
En réalité, ce pays compte diverses typologies de
tourismes. Après les avoir toutes abordées, nous
avons choisi de cibler notre recherche sur la forme
balnéaire.
Ce choix nous a permis de nous confronter à une
particularité de cette forme de tourisme, la donnée
temporelle. A cet effet, nous avons dû restreindre
notre recherche à un lieu possédant toutes les
caractéristiques d’un tourisme balnéaire et saisonnier. C’est pourquoi, notre choix s’est porté sur la
ville d’Igea Marina qui se trouve sur la côte adriatique italienne.
Lors de notre voyage in situ, nous avons découvert
une nouvelle forme de tourisme plus spécifique à
laquelle nous ne nous attendions pas et qui nous a
fortement interpellée. Celle-ci se refléte à travers la
présence des colonies marines de vacances pour
enfants. De ce fait, nous avons voulu intégrer ces
observations à l’énoncé de notre travail.
Afin de mieux comprendre les mécanismes qui
régissent le tourisme dans ce territoire, nous avons
décidé de l’étudier à travers plusieurs échelles.
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Méthodologie
Aujourd’hui encore, l’une des destinations les
plus demandées à l’échelle mondiale auprès des
agences de voyages demeure l’Italie. En effet, le
secteur touristique occupe une part importante
dans l’économie du pays. En 2010, le classement
de l’Organisation Mondiale du Tourisme1 place
l’Italie au 5ème rang par nombre des arrivées et des
recettes du tourisme international et estime que
la croissance de son tourisme continuera durant
les dix prochaines années. Cependant, face au
développement effréné de certains pays tels que
la Chine, l’Italie perd une place au sein de ce classement.
Afin de mieux étayer notre sujet sur la thématique
du tourisme en Italie,il nous est paru lacunaire de
l’aborder à la dimension du site choisi sans, toutefois, passer par une recherche plus large sur le
sujet.
De ce fait, nous avons mené notre étude à travers
différentes échelles. De celle européenne pour terminer par celle du paysage choisi, en se basant autant sur des données officielles et objectives que sur
des considérations subjectives et émotionnelles.
1http://media.unwto.org/fr/press-release/2011-05-11/tourisme-international-les-premiers-resultats-pour-l-annee-2011-confirmen-0
Le premier chapitre va nous permettre de mettre
en place certaines notions du tourisme en Italie et
ainsi développer une base théorique à la réflexion
à l’échelle européenne.
A travers le deuxième chapitre, nous aborderons
l’échelle adriatique qui permettra de mettre en
comparaison deux rives qui bordent une même
mer. Malgré un rapprochement physique, elles
évoluent cependant selon des stratégies touristiques totalement différentes.
Le troisième chapitre va nous ancrer de manière
plus profonde dans notre problématique choisie.
Il retracera la naissance et le développement de
la cité balnéaire d’Igea Marina en employant aussi
bien des informations statistiques et historiques
que des données subjectives comme notre ressenti lors de nos promenades in situ.
Les recherches menées dans les trois premiers
chapitres nous permettront d’aboutir au dernier,
qui traite d’un tourisme balnéaire saisonnier plus
ciblé, soit celui des colonies de vacances enfantines. Ceci nous permettra de préciser notre hypothèse de projet.
7
L’échelle européenne
8
2. L’échelle européenne
L’Italie en Europe...................................................................................................................................19
Tourisme en Italie ....................................................................................................................................21
Histoire du tourisme en Italie.................................................................................................................23
Le voyage de la connaissance..............................................................................................................23
Le voyage d’agrément, le voyage romantique........................................................................................23
Le voyage organisé, les agents de voyages..........................................................................................25
Le voyage du bien-être........................................................................................................................26
Le voyage de divertissement................................................................................................................27
Le tourisme de masse..........................................................................................................................28
L’évolution du tourisme de nos jours......................................................................................................29
Les formes de tourisme importantes en Italie........................................................................................31
Le tourisme culturel...........................................................................................................................31
Le tourisme religieux.........................................................................................................................32
Le tourisme de montagne.................................................................................................................33
Le tourisme balnéaire........................................................................................................................34
Les touristes..........................................................................................................................................35
Les transports vers l’Italie......................................................................................................................37
Le réseau aérien...............................................................................................................................37
Le réseau maritime...........................................................................................................................38
Le réseau ferroviaire.........................................................................................................................39
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L’Italie en Europe
L’Italie a une place spéciale au sein du continent
européen. Entourée par la chaîne des Alpes au
Nord, elle avance dans le bassin méditerranéen à
travers une étroite péninsule de 850 km de long.
Ses côtes, représentant environ 7’600 km, sont
baignées par les mers Liguriennes, Tyrrhénienne,
Ionienne et Adriatique.
Au fil du temps, ce pays est devenu une destination touristique méditerranéenne par excellence.
Cependant, elle est passée et passe encore aujourd’hui par de grandes phases de conflits et de
crises qui ont eu un impact certain tout au long du
développement, de l’histoire et de l’origine de son
tourisme.
Aujourd’hui, elle possède une population d’un peu
plus de 61 millions d’habitants, soit un peu moins
de celle présente en France, son pays concurrent.
Péninsule Italienne
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Tourisme en Italie
11
Histoire du tourisme en Italie
De tout temps, les hommes ont voyagé. De migrations des peuples, aux conquêtes militaires, en
passant par les échanges commerciaux et les pèlerinages religieux, ces formes de voyages avaient
une raison d’être sous-jacente. Ce n’est donc point
la condition humaine qui a poussé les hommes à
partir en voyage.
Le voyage a pris définitivement l’appellation de
voyage de la connaissance à travers de nombreux
guides anglais qui parlaient du classic tour. Ces
voyageurs, the travellers, étaient en particulier des
scientifiques et des antiquaires tous issus de la
haute aristocratie.
L’histoire du tourisme italien est née très tôt à la
différence de celle de l’Espagne. Elle a connu de
nombreuses étapes qui ont suivi et marqué le développement de la culture mondiale.
Le voyage d’agrément, le voyage romantique
Le voyage de la connaissance
La première phase du voyage moderne est née au
16ème siècle. A cette époque, le tourisme en tant que
tel n’existait pas. Il prenait la forme de voyages et de
séjours, ceux-ci se configuraient comme de vraies
et propres explorations physiques systématiques et
cognitives de l’espace euro-méditerranéen. Avec
une approche scientifique, les premiers voyageurs
ont cherché, classé, décrit et catalogué autant le
monde rural que les témoignages de la culture de la
société occidentale.
Claude Lorrain, Lord Byron, William Blake
Dès ce moment et jusqu’au début du 17ème siècle,
le flux de voyageurs s’aventurait déjà jusque dans
la péninsule italienne. Les premières personnes
qui firent ce voyage étaient, pour la grande majorité, des artistes britanniques et européens tel
que Claude Lorrain1. C’est à travers les œuvres
des poètes romantiques comme Lord Byron2 et
William Blake3 que les principales villes italiennes
telles que Rome, Naples, ou encore Florence commençaient à être connues et reconnues dans toute
l’Europe.
1
Claude Lorrain, de son vrai nom Claude Gellée, était un
peintre lorrain du 17ème siècle. Il était une figure emblématique de la
peinture classique. Il fit un séjour à Naples où il étudia chez Goffredo
Wals. Il quitta l’Italie pour faire de nombreux longs voyages en Suisse,
France et Bavière.
2
Lord Byron, poète britannique du 18ème siècle, représente
l’une des plus grandes figures du mouvement romantique.
3
William Blake, artiste du 18ème siècle, était peintre et poète
préromantique britannique.
12
Grâce au nouvel élan donné par le Romantisme,
ces voyages prétouristiques prenaient désormais
une autre signification. En effet, les contrées jadis
observées d’un oeil scientifique étaient, au 18ème,
contemplées de manière sensible et émotive.
Même les raisons de ces voyages avaient évolué.
On se déplaçait par amour, pour le travail, par politique mais aussi pour des raisons de santé. A cette
époque, les localités climatiques représentaient la
destination privilégiée pour passer le printemps.
En Europe, ce modèle de voyage avait pour but la
connaissance des villes, des habitudes et des richesses environnementales où se développaient les
cultures spécifiques des nations, profitant de chaque
occasion pour confronter les peuples, les cultures,
la politique et les institutions. Le besoin de connaissance du passé se mélangeait au besoin d’identité et,
de manière plus générale, à l’exigence de l’éducation.
Grâce à l’évolution des moyens de transports dans
les années 1840, les diligences et les carrosses
étaient confrontés à l’apparition des premiers tracés des chemins de fer. La naissance des pyroscaphes et des bateaux à vapeur permettait de
diminuer la durée des trajets et ainsi de rendre le
voyage plus confortable.
Le premier vrai phénomène des voyageurs est né
seulement après les guerres napoléoniennes, soit
en 1815, quand les anglais purent enfin revenir sur
l’ancien continent. A cette date, le monde de l’aristocratie se voyait remplacer par une élite représentée par la classe moyenne capable d’assumer les
grands frais qu’engendrait ce genre d’activité. Il
s’agissait essentiellement d’hommes du gouvernement, de professionnels, de commerçants, d’écrivains, de veuves de la noblesse et de rentiers.
L’itinerario italiano
La naissance de l’archéologie, les nouvelles découvertes comme les villes de Pompéi ou d’Herculanum dont les fouilles avaient commencées en
1738, ainsi que la création d’espaces muséaux
réalisés par les nobles, apportèrent la plus importante affluence de tourists en Italie et dans les capitales européennes, lieux regroupant des intérêts
culturels et esthétiques.
Cet essor de tourists anglais poussa à réaliser
des guides qui avaient pour but de mettre en évidence des parcours de visites pertinentes dans la
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péninsule et de donner des informations utiles
à ces nouveaux voyageurs. Le premier de ces
guides à présenter une véritable importance était
le « Travels on the Continent :written for the use
and particular information of Travellers » de Mariana Starke1 publiée en 1820.
Ce même procédé existait aussi pour les italiens
voyageant dans leur propre pays, à travers l’Itinerario Italiano.
tion et l’introduction du mot touriste tel qu’il est utilisé
de nos jours. Un deuxième changement, d’ordre
plus pratique, était venu modifier la vision du tour.
La grande notoriété de ce guide a poussé à la
création de la deuxième grande référence de cette
époque, soit « la Nuovissima guida dei viaggiatori
in Italia »2.
Ces éditions sont la preuve d’une naissante prise
de conscience de l’Italie pour son potentiel touristique et de sa volonté d’aller à la rencontre du futur
touriste.
L’amélioration continue des moyens de transports
ainsi que le développement des services à tous
les niveaux provoquèrent la chute des prix dans
le domaine du voyage. Ce changement contribuait
à élargir le cercle des personnes potentiellement
concernées par cette activité.
Le voyage organisé, les agents de voyages
Cette nouvelle typologie de voyage avait, à travers
un changement d’ordre linguistique, permit l’appari1
Mariana Starke, auteur anglais du 18ème siècle, est connue
pour ses guides de voyages de la France et de l’Italie qui étaient d’un
grand secours pour les voyageurs anglais présents sur le continent au
début du 19ème siècle.
2
le nouveau guide des voyageurs en Italie
La nuovissima guida dei viaggiatori in Italia
Dans les années 1850 – 1860, apparaissaient les
premiers entrepreneurs dans les pays nord-européens. Ceux-ci allaient participer à la naissance
d’une nouvelle activité liée au tourisme : les agents
de voyages.
La première agence de voyage a été créée par le
britannique Thomas Cook en 1814. Mais ce n’est
qu’en 1862, qu’il réussît à serrer d’étroites alliances
avec les différents services de transports présents
sur le continent. L’année suivante marquait l’expansion de son agence dans toute l’Europe. L’intention
n’était plus celle de guider des groupes sur les
Alpes, reproduisant ainsi certaines caractéristiques
du voyage romantique, mais simplement de faciliter
la visite des principales villes et pays.
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La fin des années 1860 apportait de grands changements. A l’inverse de ce qui se déroulait dans ses
pays voisins, en Italie, le monopole du voyages était
aux mains de privés. Les grands travaux accomplis
dans le domaine des transports, tel que le percement du tunnel de Fréjus, permirent à l’Angleterre
de ce connecter à l’Italie et ensuite aux pays d’Asie.
En 1872, la Thomas Cook and Son offrait le plus
grand tour possible de l’époque, soit le Tour du
Monde sur le paquebot Oceanic au départ de Liverpool. Il avait pour but de faire escale dans les
colonies britanniques disséminées dans le monde.
Ce nouveau départ, associé aux œuvres d’auteurs tels que Jules Verne avec son roman Tour du
monde en 80 jours écrit en 1873, contribua à développer le thème du voyage à une échelle encore
jamais vue auparavant.
La compagnie internationale des Wagons-lits,
créée en 1876, par le belge Georges Nagelmackers1, était la deuxième entreprise à avoir influencé le développement du tourisme. Il avait tiré son
inspiration des wagons Pullman présents aux
1
Georges Nagelmackers, industriel belge du 19ème siècle. Il
était le fondateur de la Wagon-lits et créa le l’Orient Express et le Transsibérien.
Couverture du livre «Tour du monde en 80 jours»
États-Unis. En 1883, il lançait le premier voyage
de l’Orient Express, à bord d’un train de luxe, qui
reliait Paris à Istanbul - Constantinople.
Le voyage du bien-être
Ces voyages organisés se développèrent au
même moment d’une autre tendance tout aussi importante. Le 19ème siècle voyait se diffuser en Italie
essentiellement, mais aussi dans les pays environnants, le voyage salutaire.
A travers la forte industrialisation des villes, de
nouvelles pathologies telles que la tuberculose, la
pneumonie ou encore la phtisie étaient nées. Les
médecins de cette époque, encore incapables de
guérir ces maux, prodiguaient les seuls remèdes
dont ils en avaient la connaissance, à savoir les
voyages sanitaires. Ainsi, pour ralentir ces maladies, les praticiens tels que John Moore2 et James
Clark3 promulguèrent des voyages sanitaires au
printemps dans des villes au climat tempéré et, si
2
John Moore, médecin écossais du 18ème siècle, il aida à
promouvoir les voyages salutaires.
3
Sir James Clarke, médecin du 19ème siècle, développa une
pratique pour les soins des aristocrates européens venus en visite en
Italie. Il est connu principalement pour ses recherches des effets du climat sur la
​​ santé. Durant son séjour dans la péninsule, il visita beaucoup
de stations thermales.
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possible, accessibles par voie maritime. La nature,
la chaleur et la mer étaient considérées comme de
bons soins apaisants contre ces maladies.
Les centres de cures se répandaient partout en
Italie. En 1880, les infrastructures des bains n’arrivaient plus à suivre le rythme imposé par les pays
voisins avec l’essor de nouveaux sanatoriums. Les
installations et la fréquentation commençaient à se
tourner vers un autre mode de bains, celui du bord
de mer. A cette période, il n’existait pas encore une
réelle concurrence entre le littoral et les aménagements à l’intérieur du pays.
Le voyage de divertissement
Le grand développement des transports publiques
avait rendu les côtes italiennes plus facilement accessibles, ce qui eut pour effet d’augmenter leur
fréquentation. Deux directions, malgré tout parallèles, virent le jour avec ce nouvel attrait pour la
mer. D’une part, on cherchait toujours la cure, le
thermalisme, d’autre part, la balnéarisation allait
offrir une nouvelle image de la plage, une image
de mode et de divertissement. L’Italie était représentée par son excellente capacité d’accueil au
même titre que le divertissement et la gastronomie
Jeunes filles à la mer en 1890
reflétait la France, l’optimisation des transports la
Grande-Bretagne et le secteur hôtelier la Suisse.
Cet attrait ludique a été mis en évidence grâce
à l’essor de la publicité et de la propagande que
chaque station balnéaire réalisait pour charmer
son touriste.
Au début du 19ème siècle, le bain de mer devint
un véritable moment ludique, la vie à la plage se
détendait et le rapport avec les vagues évolua et
se libéralisa. On osait enfin se baigner sans infrastructures spéciales et surtout la mer devint un lieu
mixte. De cette attitude découlait une nouvelle vision du soleil. Il n’incarnait plus le mal devant être
évité.
Cette nouvelle image faisait surgir une approche
inédite des vacances. Les gens commençaient à
construire des villas près des centres balnéaires.
S’ensuivit la construction de petits hôtels et pensions qui animaient la saison balnéaire sur le littoral.
Les hospices marins qui étaient les établissements
majoritairement présents sur ces côtes, se voyaient
maintenant reprocher leur présence. On ne désirait
plus mélanger les malades aux touristes venus en
vacances. De ce fait, on chercha à les éloigner.
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Cependant, la deuxième guerre mondiale allait plaçait le tourisme dans une situation encore jamais
observée dans son histoire. Le conflit engendré
par les pays impliqués provoqua l’anéantissement
du tourisme.
limitée, l’Italie devait revoir son offre et reconsidérer
ses standards de qualité afin de rendre accessibles
des séjours à une clientèle de classe moyenne.
L’image renvoyée par les vacances dans toute l’Europe à cette période, était celle de séjours purificateurs, régénérateur et chassant tous les problèmes.
Le tourisme de masse
Sea, Sun, Sand, Sex and Spirit !
Ces cinq mots qualifiaient les vacances à la mer
de l’après-guerre. Où la plage devenait l’image du
paradis sur terre, lieu idéal, inspirant rapidement
toutes les plages de la Méditerranée. Les éléments
caractéristiques plus anciens tels que plantes exotiques, grands hôtels du 19ème, promenades, Kursaal, hospices, se combinaient avec de nouveaux
symboles tels que parasols, chaises longues,
glaces, pizza, bouées, planches de surf, sensualité de la peau nue et bronzée, donnant ainsi vie à
un trait commun mais spécifique du style balnéaire
méditerranéen inspiré des îles telles qu’Hawaï et
les Caraïbes.
La fin de la deuxième guerre mondiale voyait naître
le tourisme de masse. Le retour des touristes commençait déjà en 1946 avec le déplacement en cars
des soldats alliés postés en Allemagne. S’ensuivit
la présence des familles des soldats disparus durant la guerre qui faisaient le voyage pour honorer
leur fils. Finalement, les premiers vrais touristes à
revenir en Italie pour le plaisir furent les Français et
les Autrichiens. Toutefois, le flux principal était représenté par les Allemands et les Américains. Ces
derniers, venus en période de guerre, et qui, rentrés au pays et voulant fuir la politique du président
Hoover incapable de répondre à la crise montante,
revenaient en force en Italie.
Ces nouveaux touristes étaient la cause qui poussa
l’Italie à mener de grands changements dans les
infrastructures et aménagements da vacances. Encore parsemée d’hôtels de luxe visant une clientèle
La plage de Rimini en 1956
Un autre développement d’importance aidait
à promouvoir ce nouveau tourisme. Suite aux
bombardements, les tracés de communications
devaient être restaurés ou reconstruits. Dans ce
contexte chaotique, naissaient les autoroutes tels
que l’Autostrada del Sole qui va jusqu’au portes de
17
l’Adriatique. Cette nouveauté permettait ainsi aux
familles plus démunies de se déplacer uniquement
le week-end ou d’être rejointes par les maris, au
bord de la mer, en fin de semaine.
Ce grand développement du tourisme a été ralentie
encore une fois dans son histoire dans les années
1970. Les chocs pétroliers et leur influence sur le
monde en étaient la cause. Cette crise transformait
les systèmes de productions ayant un impact sur
les caractères de la société occidentale tels que
la consommation, les goûts, et les styles de vie,
engendrant des conséquences certaines sur le
domaine touristique. Ce changement devint évident dans les années 1990.
Jusqu’en 1970, l’Italie représentait la destination privilégiée des touristes, étant ainsi en tête des classements par le nombre de touristes étrangers. Mais,
déjà en 1986, elle se voyait déclassée par l’Espagne.
Ce changement était dû à différents motifs tels que
la qualité décadente des services publiques et des
axes de communications, une nature pas assez protégée et une politique du tourisme pas convaincante.
De plus, les prix étaient considérés trop élevés par
rapport au reste de l’Europe dans le domaine hôtelier
du divertissement et de la restauration.
Plage de Cesenatico en 2011, Emilie-Romagne
L’évolution du tourisme de nos jours
En dépit de toutes la richesses des atouts naturels,
culturels, historiques et religieux, le tourisme italien est
en perte de vitesse. Cela peut s’expliquer principalement par une stratégie touristique stagnante contrairement à d’autres destinations telles que l’Espagne, la
Croatie et la Turquie, dont la concurrence devient de
plus en plus importante, au risque de provoquer des
graves problèmes économiques. En effet, ce secteur
représente une part importante du PIB du pays.
A moyen terme, l’Italie risque de perdre sa place
parmi les meilleures destinations mondiales, si elle
ne reconsidère pas sa politique en matière de tourisme. En effet, le pays doit innover et promouvoir
son industrie pour continuer à attirer les touristes.
Avec l’évolution de la notion du tourisme et l’intérêt
croissant pour les vacances à thèmes, le tourisme
de masse n’est plus d’actualité. Les voyageurs
cherchent principalement la qualité des services
ainsi que d’autres formes d’activités et offres touristiques telles que l’agritourisme, l’écotourisme et
le tourisme vulcanologique. Toutefois, aujourd’hui,
ces typologies de tourisme restent encore secondaires et non-soutenues par l’état.
18
Les différentes formes de tourisme
Livigno
Le tourisme en Italie est l’une des activités les plus
rentable de tout le pays. En 2010, il se classait
à la 5ème place des pays les plus visités dans le
monde avec une arrivée de plus de 43 millions de
touristes.
Cortina d’Ampezzo
Aosta
Milano
Torino
Genova
Moena
Vicence
Venezia
Verona
Bologna
Pise
L’Italie se démarque par la multitude, la beauté, et
la richesse de son patrimoine naturel, historique, archéologique, culturel, paysager et artistique. Ainsi,
on retrouve en Italie différentes formes et typologies
de tourisme.
Ravenne
Cesenatico
Bellaria-Igea Marina
Rimini
Firenze
Ancona
Sienne
L’Aquila
Pescara
Roma
Le tourisme culturel
Grâce à la présence de ses villes-musées, l’Italie peut se vanter d’appartenir aux pays dont la
charge historique est si vaste, qu’elle offre une
considérable diversité de lieux à visiter. En effet,
elle possède plus de 40 sites inscrits sur la liste du
patrimoine mondiale de l’UNESCO.
Napoli
La région du Latium, qui se trouve être la région
centrale d’Italie, est un territoire riche en monuments d’art et d’histoire. Sa capitale, la ville de
Rome, qui concilie parfaitement son rôle de capitale politique
Palermo
Siracusa
Localités de montagne
Localités religieuses
Localités balnéaires
et son énorme patrimoine culturel, reste l’exemple
par excellence de la ville-musée dont les différents
monuments ponctuent son territoire. Ainsi, modernité et antiquité se mélangent de façon subtile et
raffinée donnant ainsi au touriste la possibilité de
découvrir l’histoire et le berceau de la culture occidentale.
La ville de Rome est à elle seule un musée à ciel
ouvert. Elle est la troisième destination touristique
la plus visitée en Europe, derrière Londres et Paris.
Elle compte de nombreux musées (le Musée National Romain, les musées du Capitole) et de nombreux monuments antiques (le Colisée, les forums,
les palais, …).
La ville de Turin, quant à elle, est mise en évidence
par le 7ème art et ses musées d’art égyptien. Ferrare
est le reflet de la Renaissance et Florence, offre un
patrimoine architectural grandiose.
A cette liste de cités culturelles, qui est loin d’être
exhaustive, viennent s’ajouter des villes telles que
Sienne, Venise, Milan, Vérone et Naples.
Ainsi, l’Italie possède 50% du patrimoine artistique
et culturel mondial. Elle compte près de 1’500 musées et galeries.
Localités cultures et d’art
Principaux musées
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Le tourisme religieux
Cette typologie de tourisme constitue une importante source de revenus pour l’économie italienne.
En effet, elle représente une industrie dynamique
de 300 millions de voyageurs à travers le monde
soit 18 milliards de dollars de revenus annuels.
Le tourisme religieux représente tout voyage accompli par un croyant vers une destination qui lui
est sacrée en ayant la conviction que les prières
et autres pratiques religieuses sont exceptionnellement efficaces dans des lieux bien précis.
Après le travail accompli par l’Église pour relancer
le Pèlerinage à Santiago de Compostelle durant les
années 1980 et le pèlerinage à Rome en occasion
du Grand Jubilé de l’an 2000, le tourisme religieux
assume aujourd’hui une importance égale à celle
qu’il a eu dans le passé.
L’Italie possède plusieurs endroits désignés
comme lieux de recueillement. Après Rome, Assise est citée comme la deuxième destination religieuse. Les fidèles s’y retrouvent pour se recueillir
sur le tombeau de St-François et de Ste-Claire.
Pour les mêmes raisons, on visite St-Antoine
La place du Vatican
à Padoue, Ste-Rita à Cascia en Ombrie, le sanctuaire de Ste-Marie à Sacri Monti, Ste-Catherine à
Sienne et la Ste-Maison à Lorette.
Toutefois, la plus connue des destinations reste le
Vatican. Haut lieu du monde chrétien, il se classe
parmi les premières destinations touristiques européennes. Ce petit État enclavé dans la ville de
Rome accueille pèlerins et touristes. Les premiers
pour suivre les pas de l’apôtre St-Pierre et les seconds pour profiter d’une formidable concentration
d’objets d’art et d’histoire.
La Cité du Vatican offre de nombreuses merveilleuses telles que la Basilique de St-Pierre érigée
sur les lieux du martyr de l’apôtre Pierre s’ouvrant
sur une grande place à double colonnade qui peut
contenir 150’000 fidèles, tous les dimanches, lors
de l’angélus pontifical. C’est le plus grand édifice
chrétien au monde.
Nombreux sont les artistes et architectes qui ont eu
la chance de participer à sa construction et décoration tels que Bramante, Peruzzi, Michel-Ange et
le Bernin.
20
Le tourisme de montagne
Le tourisme de montagne en Italie a une longue
histoire, mais ce n’est qu’à partir de la fin de la
deuxième guerre mondiale qu’il se transforme en
un tourisme de masse. Cette forme est parvenue
à séduire grâce aux localités qui se situent essentiellement dans les Alpes, les Apennins et les Dolomites.
La zone alpine reste de loin la plus célèbre. Son caractère de frontière avec les autres pays européens
et ses villes historiques devenues des centres de
tourisme montagnards connues à l’échelle internationale, la rendent une destination très prisée par
les touristes en tout genre ; qu’ils soient de simples
visiteurs ou des sportifs d’élite.
Le Piémont et le Val d’Aoste sont les régions les
plus cotées essentiellement grâce à leurs montagnes dont les plus importantes sont le Mont
Blanc, le Cervin et le Mont Rose.
Station de Livigno en hiver
Les Apennins constituent la chaîne de montagnes qui traverse l’Italie du nord au sud et
forme une sorte d’épine dorsale pour la péninsule. On y recense de nombreuses stations de
ski ainsi que le parc national des Abruzzes,
premier parc national européen créé en 1922.
Le massif des Dolomites qui se situe à l’extrême
nord-est de l’Italie et partage la frontière avec l’Autriche est célèbre pour sa dizaine de sentiers de
randonnées ainsi que ses voies d’alpinisme.
Cet engouement pour cette typologie touristique
s’explique par la présence de différentes infrastructures offrant une pratique du sport de montagne plus ludique tels que les skis courts et le
snowboard, plus faciles à pratiquer que le ski traditionnel, et transformant ainsi la montagne en un
terrain de jeu faisant presque oublier son côté hostile et dangereux.
21
Le tourisme balnéaire
La position géographique, très particulière et avantageuse de l’Italie, avec ses deux bandes de littoral
disposant de nombreuses plages, est la première
caractéristique qui classe l’Italie en quatrième position mondiale pour le tourisme balnéaire.
Cette double caractéristique ne se limite pas à la
dimension de la ville. En effet, elle peut être observée à l’échelle de la région notamment avec la Toscane, où Florence représente le tourisme culturel
et Viareggio celui balnéaire.
Ce genre de tourisme est largement répandu avec
des villes comme Gêne, la Spezia, Livourne ou
encore Naples. En plus de ses côtes, l’Italie a su
développer un tourisme insulaire essentiellement
grâce à la Sicile, la Sardaigne et l’île d’Elbe.
La côte adriatique avec ces plages envahies de
touristes et de parasols bariolés n’a rien à envier
aux autres. Effectivement, cette côte est surtout
célèbre pour ses stations comme Bellaria-Igea
Marina.
L’Italie se démarque du reste des pays du bassin
méditerranéen au moyen de ses nombreuses villes
côtières qui combinent le tourisme balnéaire et le
tourisme culturel. En effet, plusieurs cités sont à la
fois stations balnéaires et classées à l’UNESCO.
Notamment Naples, outre le fait d’être l’une des
plus anciennes villes d’Europe, elle possède
quelques centaines d’églises, châteaux, fontaines
et son palais royal. De plus, son golfe est parmi les
plus célèbre avec des villes comme Capri, Ischia
et Procida.
La Sicile et la Sardaigne sont les plus grandes îles
italiennes. Elles jouissent d’une météo très favorable au tourisme balnéaire. Toutefois, la Sicile
avec son littoral escarpé et rocheux à cause de
ses criques caillouteuses et étroites, se laisse apprivoiser moins aisément. Pour cette raison, le tourisme de masse ne s’est pas fortement développé
laissant ainsi de splendides eaux claires et transparentes aux plongeurs.
Plage de Rimini en 2011
22
Les touristes
Villes historiques et culturelles
Touristes Italiens
Localités de Montagne
23%
18%
Localités Lacustres
4%
14%
Localités Marines
3%
Localités Thermales
Autres
38%
Touristes Étrangers
Villes historiques et culturelles
15%
Localités de Montagne
4%
32%
Localités Lacustres
En regardant de plus près les destinations privilégiées par typologie de touristes, il en ressort que
les touristes italiens voyageant dans leur propre
pays, sont principalement attirés par des localités
à caractères marines et balnéaires.
Ceci pourrait s’expliquer par le fait que les touristes
italiens autochtones sont principalement motivés
par la recherche de repos et détente ainsi que le
soleil et la plage. Ils privilégient les destinations
balnéaires italiennes proches.1
De plus, les villes culturelles et historiques sont
encore relativement atteignables pour les italiens
tout au long de l’année.
Alors que, les touristes étrangers favorisent tout
d’abord des localités qui mettent en avant leur
atouts historiques et culturels. C’est pouquoi, ils se
déplacent plus aisément dans des régions telles
que La Vénétie ou le Latium.
Localités Marines
26%
12%
11%
Localités Thermales
Autres
1
1 2 3 4 5 6 7 Var Tourisme, observatoire, Le marché italien en 2011
Atlante geografico, metodico De Agostini,
23
Les transports vers l’Italie
Le réseau aérien
Le transport aérien en Europe a connu une grande
croissance depuis 1985. Mais ce n’est qu’en 2004
que le dispositif du «ciel unique» a été adopté,
permettant ainsi le décongestionnement du trafic,
une meilleure sécurité et une plus grande ponctualité des vols.
En Italie, ce dispositif ainsi que la libération du marché aérien avec l’arrivée des compagnies à bas
prix spécialisées dans les vols intra-européens ont
largement participé à l’amélioration du réseau et à
l’augmentation du nombre de passagers par an.
Étant l’un des pays qui reçoit le plus de touristes
tout au long de l’année, l’Italie doit pouvoir compter sur un réseau aérien fluide qui couvre tout son
territoire. Ainsi, elle possède au total 29 aéroports
internationaux dont les plus grands et les plus
connus sont l’aéroport Leonardo da Vinci de Rome
connu comme Fiumicino, qui concentre à lui seul
51% des vols nationaux, et l’aéroport de la Malpensa à Milan avec plus de 10 millions de passagers
par an chacun. Étant considérées comme les carrefours de l’Italie, ces deux villes possèdent cha-
cune un deuxième aéroport gérant principalement
les vols intérieurs. D’autres villes comme Naples,
Palerme, Venise, Turin et Cagliari possèdent un
aéroport international.
En comparaison avec la France, un pays européen
dont le réseau aérien est parmi les plus denses et
les plus performant, l’Italie possède :
• 2 aéroports accueillant plus de 10 millions de
passagers par an (2 en France)
• Rome Fiumicino : 36 millions
• Milan Malpensa : 19 millions
• 5 aéroports accueillant entre 5 et 10 millions de
passagers par an ( 4 en France)
• 14 aéroports accueillant entre 1 et 5 millions de
passagers par an (9 en France)
• 10 aéroports accueillant entre 15’000 et 1 million de passagers par an (46 en France)
Ainsi, la carte ci-contre regroupe tous les vols directs en direction de l’Italie permettant une couverture large de son territoire.1
1
Carte dessinée sur la base de la carte interrail 2011 et du
site http://www.skyscanner.fr/
Lignes aériennes directes à destination de l’Italie
24
Le réseau maritime
Le secteur portuaire italien est en pleine expansion. Sa valorisation a été accrue pour plusieurs
raisons, parmi lesquelles peut énumérer le désengorgement du réseau routier et l’allégement d’une
partie de son trafic.
Ce genre de transport a depuis toujours été un bon
allié pour le développement du tourisme en Italie.
En effet, tout au long de son histoire, il va s’étoffer
pour atteindre l’offre actuelle.
Il peut être divisé en deux grandes catégories, soit
les courtes traversées à bords de ferries et les croisières.
Sur la carte ci-contre, nous nous sommes intéressées à mettre en évidence les différents ports et
villes qui sont directement reliés à l’Italie à l’aide de
ferries. En effet, il nous a semblé que ce moyen de
communication peut être l’équivalent du transport
ferroviaire ou aérien. Il permet le déplacement des
passagers d’un port à l’autre.
Quant aux croisières, ce sont des voyages d’agrément dont le but n’est plus le transport de passager
d’un quai à un autre, mais elles offrent aux touristes
la possibilité d’accomplir un voyage en mer composé d’une ou plusieurs escales dans les différents
ports. Ceci leur permet de découvrir de nouvelles
impressions, ambiances et cultures.
L’Italie possède plusieurs connexions avec les
villes européennes et les pays qui l’entourent. Ainsi, la voie maritime permettent l’accès aux ports
italiens tels que Gênes, Venise, Livourne, Bari,
Cagliari, Naples, Palerme et Ancône. Ceux-ci permettent en outre de relier la France, l’Espagne, la
Tunisie et le Maroc.
Les îles italiennes sont tout aussi accessibles
depuis ces mêmes ports. Plusieurs compagnies
maritimes réalisent des trajets quotidiens vers la
Sardaigne et la Sicile. De plus, les petites îles sont
elle aussi atteignables. 1
1
Carte dessinée sur la base de la carte interrail 2011 et du
site http://www.aferry.fr/
Lignes des ferries principales rejoignant l’Italie
25
Le réseau ferroviaire
Le chemin de fer a été, depuis le début, le moteur
de la grande évolution de ce pays. Aujourd’hui, il
n’est plus seul dans le domaine du transport, mais
il représente encore un facteur important et déterminant dans les voyages en Europe.
Le réseau ferroviaire italien, la FS, est composé de
plus de 17’000 km de voies ferrées, parmi lesquelles,
16’000 km sont gérées par la Trenitalia1 . Le reste de
ce réseau est aux mains d’autres concessionnaires,
électrifiées pour environ le 60% d’entre elles et seulement peu de celles-ci sont à doubles voies.
Les gares principales italiennes sont au nombre de
treize. Elles sont essentiellement représentées au
nord du pays avec Milan, Turin, Gênes P. et Gênes
B., Florence, Bologne, Vérone, et Venise M, Venise
S.L. Le sud est desservi par quatre gares : Rome,
Naples, Bari et finalement Palerme.
Toutefois, l’essentiel de ces gares n’est pas connecté au réseau européen. Les stations ferroviaires
situées au sud de la péninsule ne sont pas directement reliées au trafic européen. En effet, seules
celles au nord sont immédiatement associées au
réseau ferroviaire européen.
1
(la société qui gère les activités de transports des passagers et la logistique de ce secteur)
Réseaux principaux vers l’Italie
Réseaux à grandes vitesses
Les pays européens se relient à l’Italie principalement à travers les réseaux des trains à grande vitesse. La France, grâce aux lignes des Trains Artesia, Eurocity et Euronight au départ des gares de
Paris, qui franchissent les Alpes à travers le viaduc
de Ventimiglia rejoignent la ville de Milan. La compagnie Trenhotel Elipsos relie l’Italie à l’Espagne
grâce à la ville de Barcelone.
Le tunnel de Fréjus et celui du Simplon débouchant
à Iselle dans le Piemont permettent à la Suisse et
une nouvelle fois à la France de rejoindre la péninsule. En effet, les principales gares suisses comme
Bâle, Genève, Zürich et Lucerne agissent comme
intermédiaire pour relier les pays du nord tels que
l’Allemagne. Le Tessin, seul canton a s’enfoncé
quasi totalement dans le territoire italien, est fortement touché par ce transit européen nord-sud.
La région des Balkans est, elle, beaucoup plus chaotique. Les seules connexions qui relient ces pays à
l’Italie passent par Trieste et s’arrêtent à Venise. Le
reste de la péninsule peut être reliée aisément mais
demande un changement de transports. 2
2
Carte dessinée sur la base de la carte interrail 2011
Réseau ferroviaire normal
26
L’échelle adriatique
27
2. L’échelle adriatique
Contextualisation...................................................................................................................................45
Historique................................................................................................................................................46
Deux rives, deux paysages....................................................................................................................48
La côte occidentale...........................................................................................................................49
La côte oreintale................................................................................................................................50
Le tourisme en Croatie......................................................................................................................51
Les transports autour de la mer Adriatique............................................................................................55
Le réseau maritime adriatique..........................................................................................................55
Le réseau ferroviaire adriatique........................................................................................................56
Le réseau autoroutier.........................................................................................................................57
28
Contextualisation
L’Adriatique est une mer pratiquement fermée. Elle
fait partie des mers composant la Méditerranée.
Elle se développe en une sorte de golfe allongé et
étroit, fermé au nord et bordé à l’ouest par la péninsule italienne et à l’est par les Balkans. La limite
sud est généralement fixée au niveau du canal
d’Otrante. Cette mer a été, de tout temps, une voie
d’accès menant à l’Europe centrale.
29
Historique
L’histoire de la mer Adriatique pourrait se résumer
en deux mots : frontière et passerelle.
Tout au long de son histoire, cette mer a endossé
ses deux rôles, entre différents mondes et civilisations. D’abord, à dans l’antiquité, entre l’Empire
Romain d’Occident et d’Orient, ensuite entre le
Monde Germanique et Byzance, plus tard entre
l’Empire Ottoman et le Monde Chrétien et, pour
finir, entre l’Europe capitaliste et l’Europe communiste. Ainsi, la mer Adriatique est présente à toutes
les étapes de l’Histoire européenne.
Dès l’Antiquité, elle facilite l’expansion de la civilisation grecque vers l’Europe centrale. On retrouve
sa trace d’abord dans les récits légendaires héroïques. Puis, dans les récits d’expéditions militaires, racontant la fondation de plusieurs colonies
et comptoirs sur ses deux rives, tels que dans le
delta du Pô, assumant le contrôle des échanges
avec la péninsule balkanique.
Au 3ème siècle avant J.-C., l’Empire romain est déjà
établi sur toute la côte occidentale. Au cours de
ce siècle, l’Adriatique devient une sorte de barrière qui protège l’Empire des invasions barbares.
Ces derniers n’hésitent pas à ravager toute la côte
orientale avant d’envahier Rome, provoquant le
déclin de l’Empire romain d’occident, en 476, et
assurant, ainsi, leur établissement, à Ravennes et
ensuite, sur les deux rives.
A partir du 6ème siècle, cette mer endosse le caractère de frontière entre deux mondes, illustré par
l’invasion de l’Italie par les Lombards et les Balkans par les Slaves.
Au cours du 9ème siècle, l’Adriatique se plie à l’autorité de Venise, et sera qualifiée de «lac vénitien».
En 1024, Venise impose définitivement son autorité
sur cette mer ce qui consolidant ainsi sa puissance
dans la région.
Toutefois, au cours du 13ème siècle, Venise tente,
tant bien que mal, de garder sa domination face
aux Hongrois de Croatie et face à l’État pontifical.
Elle réussit ,tout de même, à empêcher la progression des Ottomans, débarquant à Otrante. Cette
action ne sert qu’à les retarder, avant d’en être définitivement chassés en 1912.
Au 17ème siècle, à cause de la pression subie de
la part de Bonaparte, Venise entame progressivement son déclin et finit par être partagée entre
30
Napoléon et l’Autriche. Cette dernière garde le
monopole sur la mer jusqu’à la première guerre
mondiale.
Les rives de l’Adriatique subissent encore de
grands bouleversements dans la période de
l’entre-deux guerres.
Cette guerre provoque des combats violents sur
les deux rives. Le côté occidental est marqué des ,
affrontements entre l’armée allemande et les forces
alliées, alors que le côté oriental est envahi l’Allemagne annexant la Yougoslavie en 1940, puis la
Grèce, et enfin l’Albanie en 1943.
L’Autriche en est expulsée, abandonnant la rive
orientale à l’État émergeant de la Yougoslavie.
De nouvelles revendications, de la part de l’Italie,
concernant l’Adriatique et l’annexion de l’Albanie,
état indépendant depuis 1912, accélèrent l’éclatement de la deuxième guerre mondiale.
La guerre se termine en 1945 avec l’établissement
d’un régime communiste sur la côte orientale, d’où,
le terme de «rideau de fer», employé, pour la première fois, par Churchill, appuyant le caractère de
frontière de cette mer.
A partir de 1989, l’éclatement de la Yougoslavie,
en petits états, conduit la côte orientale dans une
période de luttes terribles pour la Croatie, la Bosnie, la Serbie et le Kosovo.
31
Deux rives, deux paysages
Le contraste présent entre les paysages qui
bordent la mer Adriatique, est principalement dû
à sa position géographique. En effet, son golfe
allongé en latitude, avançant loin dans le nord, à
l’intérieur des terres, lui permet d’avoir de multiples
variations. Ainsi, la ville de Trieste, se situant à la
même latitude que Lyon, ou le delta du Danube,
a les mêmes caractéristiques climatiques que ces
deux villes d’Europe centrale.
Les régions au nord de la mer Adriatique, possèdent les mêmes climats et, par conséquent, les
mêmes paysages que ceux de l’Europe centrale.
Ainsi, on retrouve les épais nuages de brouillard
autant à Venise qu’à Lyon ou a Milan.
L’Adriatique et ses limites
Le nord, où se trouve la plaine fertile du Pô, entretient lui aussi un contaste avec le sud, et la région
des Pouilles, qui souffrent souvent de sécheresse
durant les mois d’été et dont les températures approchent celles de la Sicile.
La côte Italienne, se distingue par la densité de
sa population, un haut degré de développement
civil et une intense urbanisation industrielle et commerciale. Ses paysages naturels sont uniformes, à
cause de la forme rectiligne de son littoral.
Contrairement à la côte orientale, qui offre des paysages variés, dus à un relief accidenté, composé
d’un millier d’îles. Cette région est riche sur le plan
humain, historique culturel, géographique, car la
région des Balkans est composée de plusieurs
pays et donc de plusieurs cultures et mentalité.
32
La côte occidentale
La côte Adriatique italienne peut être découpée en
trois parties avec des caractères géographiques
différentes.
La première, au nord, s’étendant du Monfalcone à
Rimini, sa côte basse, bordée de lagunes, est occupée par la plaine du Pô. Grâce à son fleuve qui
se jette dans la mer Adriatique en grand delta, elle
est une des régions les plus fertiles d’Italie. Autrefois, zone marécageuse, confrontée aux fièvres et
à la malaria, elle a subi , surtout depuis 1980, des
drainages et des assèchements, afin de contenir le
fleuve et ses affluents.
Ainsi, Venise, faisant partie de l’ancien delta du
Pô, n’a pu devenir un important port de la région
uniquement grâce aux efforts constants entrepris
dans la construction de chenaux et dans le détournement des fleuves transportant des sédiments
dans la lagune.
La partie centrale, se déployant de Rimini à la racine occidentale du Gargano, est une limite rectiligne mais beaucoup plus accidentée. Grâce à
l’érosion, cette partie est constituée de courtes
vallées passant à travers des collines argileuses.
Les abris et les rades naturelles y sont très rares. A
Côte des Pouilles : Territoire d’Ostuni
l’intérieur du pays, les montagnes escarpées remplacent les basses collines argileuses.
La troisième partie, formée du mont Gargano et la
région des Pouilles, est un territoire de plateaux
calcaires. Le versant nord du massif montagneux
du Gargano est couvert de forêts de chênes et de
hêtres, alors que le versant sud est constitué de
médiocres pâturages. Au sud, se développe la
plaine du Tavoliere, longue de 100 km et large de
50 km. Actuellement, cette région joue un rôle très
important dans la production agricole italienne.
A partir de là, se développent les plateaux calcaires, chauds et secs des Pouilles. Les cours
d’eau y sont rares de par le caractère perméable
du calcaire rendant ainsi la circulation de l’eau
souterraine. Recouverts d’une terre fertile, ces plateaux sont tout de même devenus une région agricole riche, plantée de vignobles et de champs de
tomates.
Les deux abris naturels les plus connus le long de
la région des Pouilles, sont Bari et Brindisi. En effet,
ces deux villes sont devenues des ports avec une
rade naturellement profonde pouvant accueillir les
différents bateaux.
33
La côte orientale
De l’autre côté de la mer Adriatique, le paysage
change radicalement et le contraste est frappant.
Ainsi, tout le littoral, s’étendant de Trieste jusqu’à la
frontière albanaise, est irrégulier et marqué par un
considérable massif de calcaire blanc et karstique
parsemé de rares buissons de végétation.
La profondeur de la mer dépend directement de
l’image de son littoral. Aussi, contrairement à la rive
occidentale, généralement sablonneuse et basse,
la côte orientale montagneuse et élevée, est, quant
à elle, profonde.
Il est aussi intéressant de noter la différence de
couleur entre les côtes italiennes et les côtes balkaniques. Bien qu’une courte distance sépare les
deux rives, celles du côté oriental sont plus claires
et plus bleues que le côté occidental.
L’image de la côte adriatique orientale change
d’apparence avec le changement d’orientation qui
s’opère à partir du territoire albanais. Les plateaux
et les chaînes calcaires disparaissent complètement au profit de la molasse. Cependant, les altitudes montagneuses restent très élevées et sont
qualifiées d’Alpes Albanaises.
Les fleuves, tel que le Drin sont plus présents dans
cette région que celle du Karst. Ayant un débit soutenu, ils transportent plus de matériel alluvial chargé de roches détritiques. C’est pourquoi, l’image
de la côte albanaise est totalement différente de
celle du Monténégro et de la Croatie. L’aspect de
bord de mer est façonnée par des baies et des
caps. Des plaines littorales, plus ou moins importantes viennent compléter ce paysage. Ces dernières représentent le meilleur territoire agricole de
l’Albanie.
La rive croate qui constitue les 75% du littoral oriental, est précédée par des îles parallèles au littoral
et de forme allongée.
Côte croate : Zadar
34
Le tourisme en Croatie
Pour illustrer la stratégie touristique adoptée par la
côte Adriatique orientale, nous avons pris, à titre
de comparaison, l’exemple de la Croatie, dont les
rives constituent les 75% du littoral balkanique.
la Croatie propose des voyages et des séjours à
bas coûts, en augmentant les agences en ligne, en
introduisant les compagnies low-cost ou encore en
offrant des vols charters depuis différentes villes
européennes.
Contrairement à ce que nous pensions, la Croatie
a une ancienne tradition du tourisme. En effet, à
partir du milieu du 19ème siècle, elle est considérée comme une destination privilégiée de la cour
impériale de Vienne.
Tous ces dispositifs ne sont, en réalité, que des
compléments pour amplifier les atouts de la situation géographique déjà très favorable de la côte
orientale.
Néanmoins, l’éclatement de la Yougoslavie a
grave- ment affecté ce secteur qui n’a, malgré tout,
jamais cessé d’évoluer. La guerre a eu de graves
conséquences sur les infrastructures et les bâtiments, dont on estime que les 25% n’ont jamais
été reconstruits. Le retour à la paix s’est accompagné progressivement par le retour des touristes à
partir de 1993, attirés principalement par des prix
compétitifs en comparaison avec le reste des pays
européens.
Cette région se trouve à moins de deux heures
d’avion de plusieurs capitales euro- péennes telles
que Rome, Paris, Berlin, Vienne.
En outre, elle possède un patrimoine culturel non
négligeable.
Contrairement à la côte occidentale rectiligne, son
relief accidenté et quasi à l’état brut, est constitué
d’îles formant les 30% de son territoire total. Sa
nature, en fait une destination privilégiée des touristes de tous horizons.
Afin de mieux promouvoir son tourisme, la Croatie
s’est efforcée à faire oublier ses années de guerre
et a misé sur des atouts attractifs, dans le but de
faire du tourisme une composante essentielle de
son économie. Aussi, pour attirer la clientèle jeune,
La Croatie a aussi entrepris le développement de
ses infrastructures de transports et s’applique, aujourd’hui, à les mettre aux normes par rapport aux
standards inter nationaux.
Iles de la croatie, Pakleni otoci
35
Quant à l’accèssibilité du pays par les airs, la Croatie a réaménagé ses aéroports et renforcé la fréquence des liaisons entre les villes intérieures et
les villes extérieures.
L’accès par voie maritime a, lui aussi, été intensifié,
proposant une dizaine de lignes de ferries reliant
les îles de l’Adriatique aux différents ports des
pays et continents environnants.
Les infrastructures routières et ferroviaires ont, elles
aussi, subi des améliorations. Même si, de nos
jours, ces deux réseaux ne sont pas aussi denses
que dans le reste de l’Europe.
En outre, sa position sur deux corridors paneuropéens, contribue à la croissance de l’Union européenne en assurant le lien entre des pays Européens et la Russie.
Malgré les potentiels géographiques et culturels,
cette dernière est principlament désavantagée par
ses faibles capacités d’accueil, qui peinent à se
calquer sur les standards internationaux.
Jusqu’en 2007, la plupart des nuitées se passent
encore chez l’habitant ou dans des appartements
privés. Ce choix, fait par les touristes, est la conséquence d’un rapport qualité/prix très décevant des
infrastructures hôtelières. En effet, la plupart des
structures d’accueil, tels que les campings, sont
Zagreb, place Ban-Jelacic
en deçà des besoins et des standards de confort
actuels. La principale raison de cette piètre qualité est le manque d’investissements, qui crée un
déséquilibre certain entre le nombre grandissant
de touristes et les structures d’hébergement, de
masse ou de luxe, qui peinent à prendre leur essor.
Néanmoins, le déferlement des touristes sur la côte
orientale de l’Adriatique, n’est pas sans conséquence. Les répercussions, les plus directes sur la
population, sont l’augmentation des prix, rendant
ainsi la vie chère et les loyers innabordables, forçant, les habitants chercher d’autres destinations
balnéaires meilleur marché en Turquie ou en Bulgarie.
Sur le plan environnemental et écologique, les autorités ont adopté une réglementation très stricte
afin d’éviter toute construction sauvage et le bétonnage de toute la côte qui abîmerait un littoral
encore bien préservé.
Tout comme la côte occidentale italienne, la Croatie promeut un tourisme qui allie culturel et balnéaire répondant ainsi, aux nouvelles tendances
touristiques.
36
Quant au tourisme salutaire, la Croatie se donne
les moyens de le développer. Thermes, spas, établissements de thalassothérapie apparaissent le
long du littoral.
A travers cette frénésie touristique, la Croatie doit
adopter une stratégie de tourisme durable afin
d’éviter les conséquences néfastes et dangereuses pour, ainsi, préserver sa nature et ses paysages.
Finalement, la côte orientale se donne tous les
moyens pour se rendre attrayante et rivaliser avec
la côte occidentale et les plus importantes destinations européennes.
Delta de Split
37
Les transports autour de la Mer Adriatique
Le réseau maritime adriatique
La mer Adriatique a toujours été une zone stratégique sur le plan des relations extérieures. Elle
possède une position qui détient les caractères
contradictoires de frontière et, en même temps, de
trait d’union entre l’Europe et la région des Balkans.
Ainsi, plusieurs programmes de développement
entre les pays de l’Ex-Yougoslavie et l’Italie ont été
élaborés afin de permettre une meilleure connexion
entre les deux rives.
Le renforcement de la connexion du réseau ferroviaires et autoroutier reliant les villes portuaires,
aide à l’amélioration des ports. Les états limi-
Connexions maritimes présentes sur la mer adriatique
trophes encouragent une collaboration qui vise à
renforcer et rendre plus efficace et moins coûteux
le système des ferry-boats.
Ainsi, des départs réguliers depuis les ports de
Bari, de Brindisi ou encore d’Ancône sont organisés en direction de la Croatie, du Monténégro, de
la Bosnie ou encore de l’Albanie.
Sur cette lancée, des compagnies maritimes ont
vu le jour et proposent une large palette de croisières ou de circuits reliant plusieurs pays ou nombreuses îles, favorisant ainsi la circulation et le
déplacement des touristes.
38
Le réseau ferroviaire adriatique
Le chemin de fer, tout comme à l’échelle européenne, a un impact prépondérant au niveau adriatique. Toutefois, cette importance est à relativiser.
Malgré sa grande dimension et l’essor touristique
favorisé par cette infrastructure, le réseau ferroviaire
n’est pas aussi développé que l’on pourrait imaginer. L’Italie ne possède que deux axes principaux
longeant les côtes de la botte d’où leur nom de
réseau méditerranéen et adriatique. De ces deux
voies principales se ramifient quelques liaisons
permettant l’accès à l’intérieur du territoire italien.
Le réseau ferroviaire présent dans les Blakans est
en réalité la continuité de celui adriatique existant en Italie. Contrairement à cette dernière, les
pays des Balkans ne développent pas un réseau
bordant le littoral à cause de leur relief. En effet,
les seules liaisons existantes se déploient toutes
à partir de l’intérieur des pays et principalement
à partir de la capitale croate, Zagreb. De cette
manière, leurs grandes stations balnéaires ne sont
que très difficilement rejoingnables par les transports ferroviaires.
Sur ce même plan, mais à l’échelle plus ciblée, il
faut noter que malgré ces deux axes principaux, la
Ligne Méditerranéenne
Ligne Adriatique
mer Adriatique est essentiellement desservie par
des lignes départementales voire, le plus souvent,
provinciales, ce qui implique de forts dérangements dans les connexions ainsi que des durées
de trajets plus longues, impliquées par les changements de rames et les haltes répétées.
Ce problème nous a été visible à Igea Marina dont
les connexions pour Rimini, capitale de la province, sont encore assez nombreuses, tandis que
pour rejoindre les villes situées au nord, impliquant
un changement de province, on assiste à une diminution drastique des connexions. En effet, cellesci n’ont pas d’horaires réguliers et peuvent même
être séparées par plusieurs heures d’intervalle.
Il ne faut pas oublier de soulever le facteur essentiel de la grève qui provoque de constants retards
sur les lignes ferroviaires. Ces problèmes causent
de véritables inconvénients dans ce type de transports. Il devient presque impossible de déterminer
un horaire d’arrivée.
C’est pourquoi, malgré des avantages certains
dans la potentielle facilité d’accès, le train perd sa
place de transport public idéal pour aller en vacances, au bénéfice de la voiture.
Ligne principale intérieure
39
Le réseau autoroutier adriatique
Le réseau autoroutier semble suivre le plan des
transports publiques ferroviaires. En effet, autour
de la Mer Adriatique, les autoroutes italiennes
continuent de longer les bords de mer desservant
ainsi les sites balnéaires et favorisant les déplacements des touristes. Milan représente le nœud
principal de départ à partir duquel partent tous les
axes principaux des autoroutes présentes autour
de la mer Adriatique.
différence existe toutefois. Partant de ces grandes
villes, un axe autoroutier permet de rejoindre le littoral et les cités balnéaires.
L’Autostrada del Sole, reliant Milan et Bologne se
prolonge jusqu’au bord de la mer offrant l’accès à
des villes telles que Rimini ou Cesena.
Ce type de routes est aussi présent en Italie mais
en plus faible quantité. En effet, elles sont moins représentées car, tout comme les transports en train,
les routes sont aussi gérées par les départements
et les provinces, ce qui implique des constructions
moins homogènes. De plus, la plus forte présence
d’autoroutes permet de mieux desservir l’entier du
pays et plus spécifiquement le littoral adriatique.
Partant de Venise, une deuxième autoroute permet
de contourner la mer et ainsi rejoindre les pays des
Balkans. Sur le même principe du transport ferroviaire, les autoroutes relient essentiellement les
grandes villes telles que Zagreb et Ljubljana. Une
Autoroutes autour de la Mer Adriatique
Cependant, contrairement à l’Italie, ces pays ne
sont que peu desservis en autoroutes. Les axes
sont essentiellement constitués des routes principales qui offrent l’accès à toutes les grandes villes
et tous les centres balnéaires.
Routes principales autour de la Mer Adriatique
40
L’échelle de la ville
41
4. L’échelle de la ville
Igea Marina.................................................................................................................................................63
Introduction...........................................................................................................................................65
Histoire de la ville...................................................................................................................................67
Contextualisation...............................................................................................................................67
Historique du tourisme d’Igea Marina...............................................................................................68
Première étape : arrivée du chemin de fer.......................................................................................69
Deuxième étape : l’apparition des petites villas...............................................................................70
La Création d’Igea Marina.....................................................................................................................71
Vittorio Belli........................................................................................................................................71
L’utopie et la naissance.....................................................................................................................73
Le plan de la ville..............................................................................................................................75
La pinède..........................................................................................................................................76
Son développement...............................................................................................................................77
Troisième étape : la vingtaine du développement du tourisme........................................................77
Quatrième étape : du tourisme à l’industrie......................................................................................79
La ville actuelle......................................................................................................................................82
Analyses urbaines.......................................................................................................................................83
La ville et ses quatre paysages........................................................................................................84
Les limites territoriales.......................................................................................................................86
La mer...........................................................................................................................................86
Le train...........................................................................................................................................86
La super strada, la SS 16................................................................................................................88
Les axes de circulation secondaires.................................................................................................88
42
La fragmentation urbaine..................................................................................................................92
L’analyse programmatique................................................................................................................94
Le rapport à l’eau............................................................................................................................100
Le rapport à la plage.......................................................................................................................104
La végétation...................................................................................................................................106
Analyses statistiques............................................................................................................................109
Le tourisme a Igea Marina..............................................................................................................111
Les moyens de transports des touristes.........................................................................................114
Analyses subjectives............................................................................................................................116
Promenade dans la ville touristique................................................................................................118
Promenade dans la ville permanente.............................................................................................128
Promenade dans la cité des colonies.............................................................................................136
Promenade dans la ville agricole....................................................................................................146
Synthèse.............................................................................................................................................150
43
Igea Marina
44
Igea Marina
Introduction
Venise
Bologne
Igea Marina
Commune de Bellaria Igea Marina
Florence
Ancône
Commune
de RImini
Rome
Igea Marina est une petite ville moderne, couplée à
Bellaria, sise tout au nord de la province de Rimini
en Emilie-Romagne.
Son emplacement stratégique au centre de la côte
Adriatique et, plus précisément dans le centre méridionale de la vallée du Pô, permet de rejoindre
aisément les grandes cités adjacentes telles que
Rimini au sud ou Ravenne et Venise au nord.
Dotée d’une grande infrastructure touristique, elle
accueille aujourd’hui de nombreux touristes venant
de toute l’Europe et du monde.
Bari
Naples
Péninsule Italienne
Emilie-Romagne
Commune de Bellaria - Igea Marina
Province de Rimini avec ses 27 communes
45
46
Bordonchio - Igea Marina - Catasto Calindri 1762 / 1774
46
Histoire de la ville
Contextualisation
Dans les années 1800, au nord de la commune
de Rimini, s’était développée une série de petites
agglomérations d’habitations formées par les hameaux de Borgo Osteria, Cagnone et Bordonchio,
connus plus tard sous le nom de la ville de BellariaIgea Marina.
A cette époque, ce vaste territoire n’était formé que
de quelques petites cabanes faisant office de maisons pour les familles des pêcheurs et des paysans qui y travaillaient. Contrairement à Rimini, qui
était, au même moment, un village peuplé et relativement urbanisé, la partie nord de la commune
était encore à l’état rural.
Ce territoire, de 18 km2, était découpé par trois
limites principales.
La première séparation était donnée par le fleuve
Uso qui subdivise, encore aujourd’hui, les deux
Carte de la région Bellaria - Igea Marina en 1774-1787
bourgades, partant de la mer et s’immisçant jusqu’à
l’intérieur du territoire en Valmercchia. Cette limite,
sans tenir compte de l’omniprésence du bord de
mer, constituait la seule frontière à caractère naturel.
La seconde était donnée par la rue principale, l’antique Via Romea appelée aussi Littorale, située à 1
km de la mer, et par laquelle transitait le flux routier menant à Rimini au sud d’une part, et à Cesenatico-Ravenne au nord d’autre part. Cette artère
était alimentée par de fines ruelles qui permettaient
d’accéder aux maigres hameaux disséminés dans
tout le centre nord de la province ainsi que dans
les villages situés dans la province voisine.
Le dernier axe, construit plus tard dans les années
1880, était constitué par l’axe ferroviaire qui permettait de relier Ancône à Ravenne..
47
Histoire du tourisme d’Igea Marina
Comme pour la plupart des cités balnéaires, l’histoire du tourisme de la ville Bellaria-Igea Marina suit
dans les grandes lignes l’évolution qui se déroule
en Europe.
• 1920 - 1940
Ces vingt années incarnèrent la véritable explosion du développement touristique dans la
ville.
Elle se construit cependant autour de cinq périodes totalement intrinsèques à sa situation géographique et à sa politique.
• 1950 – 1970
Ces quelques années reflétèrent un énième
tournant dans l’histoire du tourisme. Sa forte
importance au niveau touristique fit naître une
nouvelle notion économique :
L’industrie du tourisme.
• 1843 – 1885
La première phase est née avec l’impact de
l’arrivée du chemin de fer dans la région et
spécifiquement au le nord de la province de
Rimini.
• 1885 – 1920
Cette étape coïncidait avec l’apparition d’une
nouvelle mode apportée par les touristes fortunés. Ces derniers, voulant bénéficier d’un
confort répondant à leur statut social, promouvaient la construction des petites villas de vacances au bord de la mer Adriatique.
Cette période comprenait aussi l’élément fondateur le plus marquant pour cette future cité :
La réalisation de l’utopie de Vittorio Belli.
Carte de la région Bellaria-Igea Marina en 1894
• 1970 – aujourd’hui
La dernière étape de son évolution est marquée
par la présence de nombreuses et diverses
crises qui bousculèrent une industrie qui, en
cet instant, était de grande ampleur.
48
Première étape : l’arrivée du chemin de fer
A la fin du 19ème siècle, le village principal, Bellaria, comptait une centaine d’habitants et était muni
d’une poste, d’un télégraphe et de quelques petits
magasins. Tandis que Bordonchio n’était encore
qu’un ensemble épars de cahutes de pêcheurs et
paysans regroupées autour d’une église. Malgré
cette différence, la future commune se présentait
comme totalement assujettie au monde rural.
Les premiers travaux de modernisation de ce territoire
arrivèrent avec l’accomplissement du tronçon ferroviaire Ravenne–Ancône au dos des dunes du littoral.
Le premier tracé qui devait permettre de relier Rimini
à Ravenne commença en 1880. Le deuxième, arrivant jusqu’à Ferrara, se réalisa un peu plus tard, en
1889. Durant ce chantier, la possibilité de la conception d’une escale fut offerte à Bellaria. Celle-ci se réalisa en 1885, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités de
communication entre le sud et la Vénétie.
Ce nouvel aménagement provoqua de grands
changements au sein de la communauté villageoise. Il représenta en effet, le premier grand
tournant dans l’histoire du tourisme de cette future
commune. Avant cette amélioration, les seules personnes qui se rendaient dans cette bourgade, cherchant les bienfaits de la plage et de la mer, étaient
Chemin de fer de Bellaria début 1900
les habitants des villages jouxtant Bellaria. Grâce à
cette halte, les distances se raccourcirent et offrirent
aux familles plus éloignées la possibilité de jouir des
mêmes bienfaits que ces plages mettaient à disposition. Ainsi, une centaine de familles de la petite et
moyenne bourgeoisie, venant des villages de l’intérieur du pays, pouvait se permettre le voyage.
A travers cette nouvelle tendance, les familles cherchèrent à parcourir des séjours de plus en plus longs,
souhaitant ainsi demeurer plus longtemps au bord de
la mer. Pour répondre à cette exigence, les villageois,
pêcheurs pour la grande majorité, offraient aux baigneurs leurs humbles demeures, souvent constituées
uniquement d’une chambre et d’une cuisine. Tandis
que les premiers se voyaient dans l’obligation de déménager pour un laps de temps déterminé, prenant
place dans le poulailler ou dans une autre petite maison en leur possession située à l’intérieur des terres.
Toutefois, ces bâtisses étaient précaires par rapport à
leur maison principale.
Cette nouvelle pratique, démontre l’incapacité du
village à assouvir les besoins des vacanciers. Elle
marquait le début de la transformation de petites
agglomérations en nouveau village balnéaire.
49
Deuxième étape : l’apparition des petites villas
Malgré la nouvelle capacité de transport offerte
par l’arrivée du train permettant de rompre l’isolement dans lequel se trouvait la cité, l’évolution
touristique était encore extrêmement lente durant
ces quarante premières années. Toutefois, il faut
soulever que cette infrastructure provoquerait une
forte augmentation de la démographie des centres
urbains et des bords de mer.
La seule information prouvant la mutation de cette
bourgade est mise en évidence par la variation
statistique des habitants présents dans le centre
urbain du village de Bellaria. En effet, au début,
le pourcentage de personnes y résidants était de
5%. Mais en dix ans, de 1881 à 1891, ce rapport
passait de 5% à 45%. Ceci démontre l’intérêt grandissant que le centre, et par la même occasion, le
tourisme avaient sur les villageois de ce lieu.
L’ampleur du phénomène touristique est représenté par une nouvelle volonté de la part des touristes
de la haute société. En effet, ces derniers souhaitaient pourvoir bénéficier des bienfaits de la mer
et de la plage avec leurs familles, mais aussi avec
tout le confort auquel ils avaient habituellement ac-
Petits villas de vacances de Bellaria-Igea Marina en 1915
cès. C’est pourquoi, une nouvelle mode d’hébergement était née. Ces vacanciers, toujours issus
de l’aristocratie, choisissaient de se faire construire
une résidence secondaire au bord de la mer. Cette
pratique marqua son temps comme celle de l’apparition de petites villas à deux pas de l’eau.
Ces villas étaient toutes construites selon le même
principe. Elles étaient généralement à un étage
seul étage et surélevées par rapport au niveau du
jardin.
Ce n’est qu’à partir du moment où la petite bourgeoisie s’intéressa au tourisme que surgirent les
premiers petits hôtels et pensions. Cette deuxième
nouvelle tendance influença le rapport que les
habitants de Bellaria entretenaient avec les vacanciers venus se prélasser au bord de la mer. Le premier hôtel conçu dans cette ville est l’hôtel Miramare, ouvert en 1903 et jusqu’à aujourd’hui.
Pendant cette phase de transformation, le littoral
de cette région, influencé par l’impact du tourisme,
voyait la naissance d’une nouvelle ville : la cité balnéaire d’Igea Marina de Vittorio Belli.
50
La création d’Igea Marina
Vittorio Belli
Vittorio Belli, né le 6 janvier 1870 à Rimini, est issu
d’une ancienne famille bourgeoise. Son grandpère, Vittorio Tisserand, était un important entrepreneur français, épousa une bourgeoise de Rimini.
Troisième né d’une famille nombreuse, sa mère
le nomma tout de même du prénom de son aïeul,
symbole de son futur grand talent d’entrepreneur
et fin politique. A la mort de sa mère, il fut placé
une année en internat à Ferrara. Médiocre élève,
il fut tout de même admis à la faculté de médecine de Bologne, où il brilla par ses résultats malgré son pauvre intérêt pour la branche. Malgré une
carrière académique imposée par son père, il fut
élève et ensuite assistant à la fin de son cursus du
très célèbre médecin et chercheur Augusto Murri.
Toutefois, son amour s’était depuis toujours porté
sur l’archéologie et les beaux-arts.
Pio et Luigi en Afrique, en Ouganda et en Erythrée.
A ce moment là, il s’intéressait à la botanique tropicale.
A son retour en Italie en 1904, il choisit de changer de voie, et d’accomplir son rêve de toujours :
fonder une cité balnéaire basée sur les valeurs de
la nature et de la culture, destinée à une élite de
studieux.
Il le réalisa grâce à la ville d’Igea Marina dans laquelle il conçut le projet d’un centre de villégiature,
dédié à une élite de cultivés, muni d’une pinacothèque, d’un musée et d’une bibliothèque avec
le portrait de Raffaël, et enfin sa pinède qui aura
grande importance.
Il poursuivit son expérience auprès de ses frères
Vittorio Belli en 1910
51
0
1
2
Probablement construite sur l’ancien
tracé de la Via Romea
500
3
La «Viòna»
La «Ariazùl»
La Super Strada SS 16
100
Réseau ferroviaire
Fleuves et rivières
1 Rio Pedrero
2 Rio Pircio
3 Uso
52
L’Utopie et la naissance d’Igea Marina
A 35 ans, Belli accomplit enfin le rêve de sa vie.
Il projeta un lotissement composé de vastes parcelles au nord de Rimini vers Bellaria, proches de
la mer. A cet endroit, la plage était encore libre d’interventions urbaines qui avaient déjà commencé à
modeler le littoral dans la région de Rimini.
vaient le blé, les patates et le chanvre. A cette
époque, le territoire était principalement couvert de
basse végétation. L’unique parcelle arborisée, était
une pinède de 26’000 m2, propriétée des comtes
Nadiani, située dans la future ville touristique en
bord de mer proche du fleuve Uso.
Belli choisit cette terre pour la qualité de sa plage.
En effet, contrairement aux situations existantes
dans les proches petites cités balnéaires soumises
à l’érosion, la rive de Bordonchio possédait un terrain stable avec une plus large avancée vers la
mer.
Le 28 février 1906, Vittorio Belli acheta la propriété
du comte Spina pour la somme de 10’000 lires.
Le terrain était annoncé comme une terre située à
Bordonchio dans la commune de Rimini, en zone
marine et avec une plage de bonne qualité et délimitée latéralement par la ligne du chemin de fer
Ferrara-Ravenne-Rimini.
Juste avant la création de ce grand projet, le territoire de la ville balnéaire était divisé en deux bandes
de terre le long de la mer. La première, la «Viòna»,
d’une dimension de 2,5 km par 300 m, deviendrait
le berceau de la première ville balnéaire et la deuxième, la «Ariazùl», de 2 km par 300 m, où, plus
tard, se bâtirait la cité des colonies.
Avant les interventions de transformations, le site
était composé de dunes sablonneuses et peu fertiles, utilisées comme pâturages. Ils s’étiraient à
l’intérieur du pays, jusqu’aux champs, où ils culti-
Les rives d’Igea Marina début 1900
Dans ce terrain, il concrétisa son rêve. Il put enfin
créer un centre balnéaire permettant aux lettrés et
aux studieux de se reposer, dans un cadre apportant d’une part, apaisement physique à travers les
bains de mer, de soleil et les espaces sportifs, et
d’autre part, détente intellectuelle par la présence
d’un musée, d’une bibliothèque et d’une pinacothèque. Son idéal chercherait à compléter ce complexe par l’implantation d’un centre hydrothérapeutique.
53
En suivant donc la maxime «mens sana in corpore
sano», il voulut honorer sa cité en la dédiant aux
dieux. Il choisit comme premier nom Igea1, fille
d’Asclépios, déesse de la santé, de la guérison et
du bien public.
Le terme «Marina» a été ajouté plus tard avec l’apparition des premières colonies marines.
1
Hygie en français
54
Le plan de la ville
Le plan de Belli prévoyait une véritable urbanisation de ce terrain encore à l’état brut. Son aménagement était composé de manière régulière et
suivait une disposition orthogonale. Le plan régulateur de la nouvelle cité balnéaire était premièrement constitué d’une route perpendiculaire à la
mer plus large que les autres, mesurant peut-être
une dizaine de mètres. Elle divisait le territoire qui
s’étendait de la mer jusqu’au tracé du chemin de
fer. De ces deux parties, il en découlait sept ou huit
îlots rectangulaires, chacun d’eux fragmentés en
huit parcelles. Près de la mer, les îlots étaient plus
petits et ne possédaient que quatre parcelles. La
dernière ligne du plan comprenait des îlots rectangulaires placés côte-à-côte le long du chemin
de fer et comptait vingt-huit parcelles. Au totale, la
ville comptait deux-cent parcelles aux dimensions
standardisées de 25 x 25 m2 ou 25 x 20 m2.
Les routes parallèle à l’axe principale étaient larges
de 6 m et étaient dédicacées à différents poètes
latins.
L’axe principale du lotissement, prolongé par la rue
du cimetière de Bordonchio, était dédié au poète
Ennio. La route principale parallèle à la mer du
côté du chemin de fer était au nom de Virgile, la
deuxième parallèle à Tibullo.
Plan d’Igea Marina de Belli, paru en 1906
Pour les rues secondaires, à gauche du grand axe
perpendiculaire, en commençant les rues en direction de Bellaria, se trouvaient les rues Silvio Italico,
Giovenale, Marziale, Propenzio, Terenzio, Catullo,
Lucrezio, et à droite Lucilio, Apuleio, Fabio Quintiliano, Cornelio Tacito, aulo Gellio.
Ce qui démontre la caractéristique d’une ville intellectuelle.
Au départ, la route du littoral n’existant pas encore,
l’accès à cette nouvelle cité se faisait par Bordonchio le long de la route longeant le cimetière. En
1919, cette route était enfin intégrée au système
routier de la commune de Rimini avec le nom de
Traversa Igea. Elle prenait ainsi une importance
supérieure et était entretenue de la même manière
que toutes celles appartenant au même réseau.
Cette volonté urbanistique apparut, pour la première fois, dans le périodique «il gazzettino verde»
durant l’été 1906. La légende vantait un plan régulateur de la localité divisée en deux-cent parcelles
constructibles, en communication directe avec la
mer et les larges vallées ombragées. Elle révélait
la présence d’une source d’eau souterraine, abondante et précieuse.
55
La pinède
Le village était disposé au sein d’une pinède, élément
fondamental conçu par Belli, lui-même. Malheureusement, nous n’avons trouvé aucun plan représentant
cette pinède. Aujourd’hui, il ne reste que des traces
de sa volonté visibles à travers les quelques pins bordant les rues.
En 1930, Belli définissait tout le lotissement selon
les termes suivant :
«Rimini–Igea Marina. La pinède suit le plan régulateur. Les vallées ombragées et les parcelles
constructibles sont entourées de pins et de sousbois très variés et délimitées par des allées de
conifères, dans la plus belle et salutaire localité
Riminèse.»1
Au sein de sa pinède, il avait aussi fait creuser une
vasque ronde contenant l’eau de source, de 10
m de diamètre. Ce vivier contenait des poissons
rouges. Avec le sable récupéré de la cavité induite
par l’excavation de la vasque, il choisit de bâtir une
petite montagne sur laquelle trônaient deux bancs
de pierre.
Après sa mort,survenue en 1953, les héritiers vendirent leurs parcelles sans toutefois respecter les
choix faits par Belli. Ceci pourrait donner une première explication au totalement changement d’aspect de la vile.
Dans sa volonté originelle, chaque parcelle devait
contenir une villa d’un étage maximum. Ainsi, sa
cité n’aurait pas pu être envahie par des constructions hautes, du type hôtel ou immeuble locatif, ce
qui est le cas aujourd’hui rendant l’espace de circulation restreint et très sombre.
1
Marina
Citation tirée de : La realtà e il mito del fondatore di Igea
La pinède de la ville d’Igea Marina de Belli
Le lac de la pinède
56
Son développement
Troisième étape : la vingtaine du développement du tourisme
Cette ville s’implantait tout de même, malgré sa nature
ex-nihilo, dans la continuité du développement touchant la région et essentiellement Bellaria.
Réalisée en 1920 après les nombreuses tentatives de
la part de Vittorio Belli, la halte du chemin de fer a
marqué une étape décisive dans l’évolution de cette
petite ville. Cette grande avancée ne fut cependant
pas évidente. Ce n’est que grâce à la vive recommandation d’un notable de la région que cette petite cité
balnéaire s’est vue enfin connectée au réseau ferroviaire. En effet, sans le savoir, Belli soigna le frère du
secrétaire particulier du directeur général du département des chemins de fer italiens. Celui-ci lui octroya
sa gare en remerciement. Précédemment, celle-ci
ne lui avait jamais été cédée malgré les années de
demandes inutiles adressées à l’administration ferroviaire qui n’avait jamais pu imaginer le développement fulgurant de cette localité. Toutefois, la gare
n’était desservie qu’en été dans un premier temps.
L’utilisation annuelle n’est arrivée qu’après 1932.
Cette époque connaissait une importante mutation. De
petit village de pêcheurs et paysans avec quelques
villas de vacanciers, se développa un début de cité
balnéaire de la valeur de Rimini. Igea Marina n’était
Plan du cadastre d’Igea Marina, 1953
pas uniquement propriété de Belli. Les comtes Nadini
possédaient une Villa et une pinède au dos du fleuve
Uso dans la partie appelée «Viòna». Confrontés aux
problèmes créés par les habitants de cette bourgade
qui risquaient de perdre leur statut de pêcheurs et
paysans avec le développement touristique, il devint
difficile aux Nadini de protéger leur pinède des voleurs
de bois, d’aiguilles et de pommes de pins. En 1923,
ils décidèrent de parcelliser leur pinède et, en 1927,
de vendre leur villa ainsi que les terrains à la société
des chemins de fer nationale. Celle-ci y implanta une
colonie de 300 lits pour les orphelins de cheminots.
C’est le début des installations de grande envergure
côtoyant les petites villas privées.
En l’espace de 15 ans, le tourisme allait toutefois
prendre de l’ampleur pouvant rivaliser au développement survenu à Rimini. Cette croissance évoluait à
travers trois éléments moteurs :
• L’augmentation exponentielle de la croissance
des présences touristiques
• La création des colonies marines pour les enfants
• La tentative de création d’un tourisme de luxe à
Igea Marina
57
Par le biais de la politique eugénistique du régime
fasciste mais aussi en concordance avec les attentes de Belli, une Cité des colonies, située dans
la partie de la ville à la frontière avec Torre Pedrera,
avait été prévue.
Les colonies, qui étaient en général des œuvres
publiques, s’accompagnèrent de villas, pensions
et hôtels. Une nouvelle communauté commençait à
s’affirmer, stimulée par les activités de Belli et de la
nouvelle gare.
Dans le guide pratique, des lieux de séjour et de
cures présents en Italie, édité à Milan en 1933, Igea
Marina était présentée avec sa nouvelle identité de
cité balnéaire désormais affirmée.
«Petite bourgade composée de maisonnettes et
de villas isolées, avec jardins et routes bordées
d’arbres, proche de la plage longée par une route
de bord de mer avec des dunes et une pinède. La
plage, d’une largeur d’une quarantaine de mètre,
plate, est composée de sable très fin et homogène, orienté E-N-E. Elle descend à la mer en pente
douce, donnant au lieu un trait d’eau basse sur envi-
La Colonie O.P.A.F.S., Igea Marina
ron huitante à cent mètres. Des cabines en bois sont
situées en file le long de la plage. Le prix de location
comprenait villas ou logements, accès aux tentes à
voiles et parasols. Services d’entretien de la plage,
surveillance et sauvetage par le biais de personnel
qualifié, est assumé par l’association autonome de
Rimini.»
La tournure de l’évolution d’Igea Marina ne plaisait
pas à Belli, qui n’arrivait pas à s’accorder avec les
patrons des hôtels et des pensions. Cette perspective de développement élitaire marginalisait les
premiers habitants de ce territoire qui peinaient à
comprendre la mentalité raffinée et bourgeoise des
Nadiani et de Belli.
Le deuxième après-guerre a vu le territoire d’Igea
Marina se transformer rapidement pour accueillir
des flux migratoires provenant des aires voisines et
de l’entreterre. Des familles avant dévouées à l’agriculture et à la pêche arrivaient pour s’investir dans
le tourisme. De cette manière, Igea Marina a, peu
à peu, fini par surpasser en nombre les hôtels présents à Bellaria.
La Colonia Pavese, Igea Marina
58
Quatrième étape : du tourisme à l’industrie
Un nouveau début commença après la deuxième
guerre mondiale. Le tourisme s’était développé à
tel point qu’il finit par atteindre le statut de tourisme
de masse. Ce changement provoqua la mutation
des modèles.
Dans le guide du Touring Club Italien, «Marina
d’Italia», éditée à Milan en 1951, l’augmentation
du nombres des pensions était une preuve de la
transformation en cours du caractère de la localité.
«Igea Marina est située à 3 km au sud-est de Bellaria, le long du littoral adriatique. Maisonnettes et villas isolées, alignées sur la voie ferroviaire menant
à Rimini. En face : dunes et plage suffisamment
large. Sable fin, cabines en bois. Au sud-est de
Rimini et, plus loin, le promontoire de Gabicce. Au
dos du chemin de fer, la tache foncée d’une petite
pinède littorale, paradis des enfants. »
Pendant cette grande avancée touristique, se
démarquaient les vestiges du projet rêvé de Belli.
La guerre avait détruit toute initiative et volonté. La
pinède, un temps joyau de ce nouveau centre balnéaire de prestige, avait été presque entièrement
déracinée par les soldats anglais troquant le bois
Le bord de mer à Igea Marina, 1960-1970
de chauffe pour les villageois contre des bouteilles
de vins.
Durant les années 1960, la construction s’emballa
sans réelles règles d’urbanisation et ne suivant
plus totalement celles édictées par Belli. Les nouvelles infrastructures envahissaient les espaces
restants ainsi que la plage. En effet, cette frénésie constructive se prolongeait même sur le rivage
outrepassant ainsi la route du littoral.
Dans les années 1980 à 1990, un autre problème
chassa les touristes de cette cité. A la fin de l’été
1984, les eaux de la mer subirent leur première
véritable pollution recensée. La mer se remplit de
micro algues et se teinta ainsi de rouge. Survenant
tard dans la saison, l’impact négatif ne fut que de
moindre conséquence.
Toutefois, ce même problème réapparut quelques
années plus tard, en 1989, en début de saison, les
touristes n’avaient plus que le choix de quitter Igea
Marina, laissant derrière eux, cette mer remplie de
mousse gélatineuse. Ce qui provoqua de grosse s
pertes pour l’économie touristique locale.
59
Plan directeur d’Igea Marina de 1946
60
Confin de la ville touristique de Belli
Limites des parcelles déjà présentes dans le plan initiale
Plan d’Igea Marina - 1956
La ville actuelle
Dans les années 1980, une nouvelle modification
urbaine de la ville commença à s’opérer.
En effet, avec le développement de nouvelles
zones résidentielles au dos du chemin de fer, une
progressive dépopulation de la zone touristique
s’est déclenchée. L’habitat, qui avait initialement
maintenu le double programme d’hébergement
touristique en été et habitations privées, se voit
exclusivement destiné au tourisme.
La monopolisation de ce milieu par les programmes
destinés au tourisme, a donné lieu à un phénomène
urbain très particulier. En effet, hors saison, la ville
d’Igea Marina est totalement désertée indépendamment du fait, qu’elle se situe dans un territoire
densément urbanisé.
Le bord de mer du début du 20ème siècle
L’espace touristique est devenu une bande territoriale de cette région de bord de mer romagnole,
sans début ni fin, mais seulement une succession
de surfaces où, année après année, chaque profondeur historique, chaque persistance architecturale va se dissoudre dans les nouvelles agglomérations et édifications.
Aujourd’hui, ce qui reste de la ville initiale d’Igea
Marina est une véritable cité de touristes avec uniquement la présence d’hôtels, pensions et appartements à louer pour les vacances, séparée d’une
cité de colonies fantôme, d’un espace strictement
agricole et d’un village.
62
Analyses urbaines
63
La ville et ses quatre paysages
Suite à notre visite in situ de la ville d’Igea Marina
effectuée au mois de septembre 2011, une première hypothèse a été soulevée. Cette cité serait
fragmentée en quatre parts qui, unifiées, créent la
ville actuelle.
4
3
2
1
Ce premier constat subjectif va nous permettre de
nous poser de nouvelles questions afin de nous
apporter une meilleure connaissance de cet endroit.
Le travail d’analyse objectif qui s’en suit, permettra
de s’immiscer plus profondément dans cette ville et
de découvrir les véritables caractères intrinsèques
à l’urbanisation qui ont façonné ce lieu.
Les quatre paysages :
1 – La ville touristique
Elle se développe à partir du noyau historique
de la ville de Belli tout en gardant les mêmes limites physique, soit le chemin de fer et la route
cantonale.
Elle est à caractère saisonnier.
2 – La ville permanente
Elle se trouve au dos de la ville touristique, audelà du chemin de fer.
Elle est habitée toute l’année.
3 – La Cité des Colonies
Elle s’étend en continuité de la ville touristique,
en restant, elle aussi, limitée par le chemin de
fer. Elle se prolonge jusqu’à la prochaine ville
au sud, Torre Pedrera.
Elle se pratique principalement de manière saisonnière.
4 – La ville agricole
Elle incarne le dernier paysage complétant
l’entité de la ville. Elle est au dos de la Cité des
colonies.
Elle est utilisée de manière saisonnière
Les quatre paysages de la ville d’Igea Maria
64
0
100
500
4
2
1
3
IGEA
1
La ville touristique
2
La ville permanente
3
La ville des Colonies
4
La ville Agricole
65
Les limites territoriales et axes de circulation
Le territoire dans lequel s’implante la ville d’Igea
Marina est subdivisé par un tracé de circulation
principalement horizontal. Trois limites principales
marquent cet espace : la mer, le train et la SS 16.
La mer
La mer représente la première limite physique territoriale. Elle délimite la ville sur toute sa longueur et
se trouve en connexion directe avec les paysages
à caractère touristique à savoir, la ville touristique
et la Cité des colonies.
Le train
Le moyen le plus aisé pour accéder à la ville demeure encore aujourd’hui le train, dont le tracé a
été planifié en 1880. L’objectif premier a, depuis
toujours, été de relier les grandes villes présentes
sur la côte adriatique. Grâce à ce tronçon, la ville
d’Igea Marina est connectée à Rimini et à Cesenatico, premières villes d’ampleur, situées à proximité.
La gare d’Igea Marina en 2011
Au départ, l’emplacement le long des rives du chemin de fer était motivé principalement pour des raisons fonctionnelles. En effet, cette contiguïté offrait
un avantage certain pour les pêcheurs. La courte
distance facilitait les transports de marchandises.
Plus tard, elle aida au développement de son tourisme en rendant la ville plus accessible. Cette
donnée initiale collabore à la création de l’image
actuelle de ville qui deviendra, à partir des années
1906, une nouvelle cité balnéaire.
Cet axe de circulation a une importance prépondérante dans l’image urbaine que renvoie la ville.
Il devient une barrière entre le bord de l’eau et ses
aménagements d’une part, et de la ville permanente d’autre part. Ceci implique la présence de
deux villes indépendantes réunies en une seule
entité.
Cet axe représente aussi une limite qui empêche
un développement libre de la ville touristique qui
se trouve coincée dans la fine bande longeant le
rivage et le chemin de fer.
66
0
1km
5km
Rimini
Igea Marina
Cesenatico
Réseau ferroviaire de la côte Adriatique
Réseau routier communale
Réseau autoroutier
Réseau autoroutier
Direction Ancône - Ravenne
Axes perpendiculaires à la mer - SP
Axe parallèle à la mer - Super Strada SS 16
Axe arallèle à la mer - A14
67
La super strada, SS 16
En raison du grand développement urbain de la
côte adriatique ainsi que de l’essor de l’automobile
au début du 20ème siècle, il est devenu nécessaire
de développer un axe routier principal.
La super strada adriatica, SS 16, est le deuxième
axe plus important dans la région. En effet, elle
longe la côte adriatique et permet de relier les villes
italiennes majeures au bord de l’eau à l’autoroute,
pour, plus tard, les relier au reste de l’Italie.
Cette troisième limite, associée au chemin de fer,
contient le développement des villes telles qu’Igea
Marina.
Les axes de circulation secondaires
Outre les trois premières limites, viennent s’ajouter deux autres niveaux de circulation secondaires
destinés principalement au trafic automobile. A
l’intérieur de l’espace délimité par la mer et la SS
16, deux systèmes de réseau routier se côtoient.
De plus, l’agglomération est desservie par un réUne rue de la ville touristique bordée d’hôtels d’Igea Marina
seau interne. D’une part, par le réseau cantonal
représenté par la Via Ravenna à l’ouest et, à l’est,
par la Via Alfonso Pinzon et d’autre part, elle est
parcourue par une grille de ruelles communales
parmi lesquelles, il n’existe aucune hiérarchie. Vélos, voitures et piétons se côtoient indifféremment.
Malgré leur même importance, les ruelles se ramifient de manière différente dans chaque paysage.
En effet, quatre typologies peuvent être observées.
Dans le premier paysage, les ruelles sont dessinées selon un quadrillage orthogonal qui découle
du plan masse initial de Belli. Toutefois, une évolution se présente dans ce maillage, respectant toujours les principes de bases.
Dans la ville permanente, le développement de ce
réseau évolue en quartiers, créant ainsi des pôles
d’activités.
Le troisième paysage possède une rue principale
à laquelle viennent se greffer les petites ruelles qui
desservent l’une ou l’autre colonie.
En dernier, la vie agricole demande un dessin particulier. C’est pourquoi, les rues suivent les besoins de
l’emploi de la parcelle agricole.
68
0
Réseau ferroviaire de la côte Adriatique
Réseau routier
Sous-passages pour traverser les voies de
Direction Ancône - Ravenne
Axe parallèle à la mer - Super Strada SS 16
chemins de fer
Il y en a 7 sur les 7km de longueurs de la ville
100
500
Ligne imaginaire de séparation des paysages
69
0
100
500
2
3
1
Réseau de routes cantonales
1 Via Alfonso Pinzon
2 Via Ravenna
Réseau de routes communales
3 Via Tibullo
70
La fragmentation urbaine
L’hypothèse initiale d’une ville morcelée en quatre
entités distinctes incite à soulever un certain
nombre de questionnements cruciaux à la compréhension de l’urbanisation de la ville d’Igea Marina.
Ce chapitre traite plus spécifiquement de la notion
de fragmentation urbaine à travers la non cohérence de la masse bâtie.
La ville apparaît clairement fragmentée et éclatée, constituée par des paysages qui, au premier
abord, n’ont aucune cohésion d’ensemble.
Elle permet aussi d’appuyer notre recherche empirique, accomplie sur le site, et la mise en évidence
du rapport existant entre la surface bâtie et le parcellaire.
Cette analyse a permis de faire ressortir une palette de trois différents niveaux de densité :
tique
• La moyenne densité qui caractérise la Cité des
Colonies ainsi que la ville permanente
• La faible densité dans la ville agricole.
Cependant, la ville permanente développe une
caractéristique qui lui est propre. A l’échelle de
son paysage, elle possède une moyenne densité,
mais en regardant de plus près, trois zones d’habitations, disposées autour de l’unique parc urbain,
apparaissent avec une forte densité similaire à
celle de la ville touristique.
Cette disposition pourrait trouver son origine dans
le développement historique de la région. A savoir,
au début du 20ème siècle encore, ce territoire était
parsemé de petites maisons de pêcheurs à partir
desquelles sont nés les hameaux qui constituent
aujourd’hui les différents quartiers de la ville permanente.
• La forte densité présente dans la ville touris-
Vue de la ville touristique depuis la ville permanente en 2011
71
Réseau ferroviaire de la côte Adriatique
Réseau routier communale
Réseau autoroutier
Réseau autoroutier
Direction Ancône - Ravenne
Axes perpendiculaires à la mer - SP
Axe parallèle à la mer - Super Strada SS 16
Axe arallèle à la mer - A14
72
L’analyse programmatique
Dans la ville d’Igea Marina, chaque paysage est
définit par un programme particulier. Nous avons
noté que la disposition des équipements correspond au besoin du paysage dans lequel il se
trouve.
C’est pour cette raison que les équipements dans
le domaine du tourisme, qui sont de l’ordre de la
détente et du bien-être, se trouvent tous réunis
dans la ville touristique. Celle-ci est essentiellement constituée d’hébergements touristiques tels
qu’hôtels, principalement des 3*, mais on retrouve
aussi, dans une moindre mesure, les 2* et les 1*.
les hôtels 4* et 5* sont extrêment rares. Ce qui
conforte la caractéristique d’un tourisme de masse
dans la région. Ainsi, la clientèle, constituée majoritairement de retraités et de familles avec enfants
en bas âge, recherche avant tout des lieux offrant
toutes les commodités nécessaires à des prix raisonnables. Quelques pensions et appartements à
louer sont disséminés parmi les hôtels.
Dans la ville permanente, prennent place les équipements publiques propres à chaque ville. En
effet, sur l’axe menant de la gare à l’église de Bordonchio, se greffent le bâtiment de la commune,
le centre sportif et le cimetière. L’utilisation tout au
long de l’année est le point commun qui réunit ces
programmes.
Le troisième paysage, soit la cité des colonies, se
rapproche de la ville touristique de par la saisonnalité de ces activités. En effet, au départ, elle contenait les colonies marines pour les enfants durant
les vacances d’été se transformant en ville fantôme
le reste de l’année. Actuellement, son programme
n’est plus clairement défini. Les anciens bâtiments
des colonies esrvent à accueillir des programmes
tels que homes, cliniques, auberges et instituts
pour les personnes handicapées.
Le dernier paysager est organisé autour de la problématique de l’agriculture, les programmes qui lui
sont liés sont les champs cultivés et les serres.
Pour compléter l’offre touristique, de nombreux
petits magasins et autres restaurants, gelateria et
bars se positionnent le long de l’axe principal, la
via Tibullo,
La Cité des colonies
Plage d’Igea Marina dans la ville touristique en 2011
73
0
Hébergements de vacances
Hôtels
Restaurations et bars
Commerces
Magasins vestimentaires
Pensions
Salons de coiffure
Appartements à louer
Kiosques
Masse bâtie
100
500
74
0
100
500
1
2
3
4
5
7
6
IGEA
Équipements publiques
1 Eglises de Bordonchio
4 Centre sportif - salle de gymnastique
2 Centre sportif - piscines
5 Centre communal
3 Cimetière de la ville
6 Terrain de foot communal
7 Gare
Zone industrielle
Carrosserie
Magasins de gros
Magasins de meubles
Organisme de crédit
Artisanat
Masse bâtie
75
0
100
500
IGEA
Bâtiments des colonies marines existantes
Masse bâtie
76
0
100
500
IGEA
Serres
Masse bâtie
77
Le rapport a l’eau
La région de Bellaria-Igea Marina et ses environs
a depuis toujours été une territoire agricole et de
pêche. Le rapport que les habitants entretenaient
avec la nature qu’elle soit végétale ou marine à toujours été basé sur une relation de subsistance.
Avec la fondation d’Igea Marina, en 1906, le bord
de mer acquiert un nouveau statut. Il devient synonyme de santé, bien-être et de savoir.
Cependant, la ville dans son ensemble entretient
un rapport ambiguë avec l’eau. Effectivement, la
ville touristique est entièrement tournée vers la mer.
Cette particularité est représentée par les entrées
des bâtiments tournées vers la mer.
Malgré cette caractéristique, il suffit de dépasser la première rangée d’hôtels pour perdre tout
contact visuel avec le bord de l’eau. Ainsi, lorsque
nous nous trouvons au centre de la ville, les seuls
échappées visuelles restantes sont celles offertes
par les rues perpendiculaires.
Mer de Rimini
Bien que, dès le départ, la Cité des colonies chercha à se placer au bord de l’eau pour des raisons
de santé et de bien-être des enfants, elle n’a toutefois pas tenu compte de ce facteur dans l’aménagement de son plan directeur. En effet, les entrées
de tous les bâtiments des colonies sont dirigées
vers la route du Littoral tandis que le côté cour, soit
celui regroupant les principales activités, tourne le
dos d’une part vers la mer et d’autre part vers le
chemin de fer. Ce qui nous permet de dire que la
disposition des colonies a été pensée en fonction
de la rue et non en fonction du front de mer.
Ces observations démontrent le fait que la ville
touristique et la Cité des colonies agissent comme
filtre imperméable séparant la ville permanente et
celle agricole de la mer.
La mer représente la limite est de ce territoire. Alors
que les rivières de l’Uso et du Rio Pedrera représentent les limites nord et sud.
78
0
1
2
Fleuves et rivières
1 Rio Pedrero
2 Rio Pircio
3 Uso
Mer Adriatique
100
500
3
79
Le rapport à l’eau présent de l’autre côté du chemin de fer est totalement différent. En effet, trois
diverses formes d’utilisations sont à soulever :
• L’eau, le lac urbaine
• L’eau, les piscines
• L’eau, l’irrigation et les lacs de drainages
L’eau urbaine est représentée par le petit lac artificiel sis dans le Parc del Gelso. Il n’a d’autre fonction que celle d’agrément et de contemplation.
La deuxième forme d’eau rassemble les piscines
présentes dans le secteur des villas et celles de la
Lac del Gelso, Igea Marina
commune dans le centre sportif du Parc des Gelso.
En effet, ce dernier est équipé de trois types de
piscines dont une olympique et une pour l’enseignement de la plongée.
La troisième forme d’eau est essentiellement présente dans la ville agricole. Elle se définie par
l’aménagement d’arrosage et de drainage. Étant
une région à forte concentration de serres et
champs cultivés, la ville agricole a besoin d’un
système d’irrigation adéquat. Celui-ci est composé
des trois bassins desservant un réseau de canaux.
Tout comme la position des différents programmes,
l’eau participe à la définition de l’identité de chaque
paysage.
80
0
100
500
3
1
Piscine
1 Piscines des colonies marines
2 Piscines des hébergements touristiques
3 Piscines des villas privées
2
Canaux
Lac urbain
Lago del Gelso
Lacs de drainage
81
Le rapport à la plage
Ce qui caractérise une cité balnéaire est non seulement son rapport à la mer, mais aussi celui à sa
plage. Igea Marina possède une plage de sable fin
qui se prolonge dans la mer avec une pente très
douce. Comme sur toute la côte Adriatique, le rivage a toujours été sujet à une forte action de l’érosion. C’est pourquoi, Vittorio Belli a décidé l’édification de barrières rocheuses à environ 180 m de
plage. Cette mesure, présente de Rimini à Cesenatico, brise les vagues et rend la plage plus calme
et plus facilement accessible aux familles avec
enfants en bas âge.
Cet élément, pouvant se définir comme un espace
unificateur entre les deux paysages touristiques, la
ville touristique et la Cité des colonies, est toutefois
morcelé et discontinu.
La plage est fragmentée en petites zones privatisées appartenant chacune à un hôtel ou à une
Plage privée d’un hôtel d’Igea Marina en 2011
colonie en particulier. Elle est envahie de toutes
sortes d’équipements tels que parasols, chaises
longues, cabines de plages, douches, stands de
nourritures, différents terrains de sports comme le
beach volley ou la pétanque, positionnés de manière aléatoire. Dans cette dynamique, se trouve le
Becky Bay, bar discothèque, connu dans la région
comme une attraction nocturne d’importance.
Une autre particularité de la rive est illustrée par la
construction de colonies directement sur la plage.
Ceci la rend encore plus étroite et renforce l’ambiguïté du caractère de ce bord de mer. En effet, on
ne sait plus si l’on se trouve dans un lieu public
ou s’il est, au contraire, privé et interdit aux autres
baigneurs.
D’après nous, cette ville n’a pas pensé de manière
globale et réfléchie l’aménagement de sa plage.
82
0
2
1
Plage
1 Plage touristiques des hôtes
2 Plage libre
3 Plage de la Foce
Masse bâtie
100
500
3
83
La végétation
Jusqu’au début du 20ème siècle, la région de Bellaria-Igea Marina était essentiellement un territoire
agricole et champêtre, parsemé de quelques habitations construites en argile, pour la grande majorité. Au fur et à mesure de l’avancée de l’urbanisation, la végétation perd du terrain au profit de
nouvelles constructions en maçonnerie.
Toutefois, le plan Belli, comme il a été énoncé précédemment, prévoyait une cité insérée dans une
pinède. La deuxième guerre mondiale fut fatale à
ses aspirations. Une des premières conséquences
de ce conflit était l’utilisation abusive, par les soldats, des pins pour le chauffage.
De nos jours, la présence de la végétation ne
semble toujours pas entièrement intégrée dans
la réflexion urbaine. L’accroissement de l’urbanisation dans la ville permanente réduit progressivement les parcelles vertes pour n’en laisser que
des fragments. Hormis la présence du parc urbain
del Gelso qui se définit comme étant le poumon
de verdure de la ville, il n’existe aucune concep-
Parc del Gelso en 2011
tion paysagère. Les champs disparaissent selon la
demande immobilier.
L’urbanisation de la ville touristique est poussée à
un tel point que la végétation perd totalement sa
place au profit des constructions hôtelières. Toutefois, il existe encore quelques traces de la pinède
initiale, visibles à travers les quelques allées de conifères et les parcelles avec jardin. Nos recherches
n’ont pas permis de démontrer une logique urbaine
à cette présence verte. Il serait plus juste de penser qu’elles représentent un geste du passé.
A l’inverse de la ville touristique, la ville agricole,
quant à elle, est composée d’une multitude de parcelles cultivables segmentées par le réseau de circulation et celui de drainage.
A la fin de la deuxième guerre mondiale, pour faire
face à la pénurie, la ville agricole, outrepassant la
limite du chemin de fer, a envahi les terrains de la
Cité des colonies, qui ont été transformés en parcelles constructibles ou agricoles.
84
0
100
500
1
2
Parc urbain 1 Parco del Gelso
Champs agricoles
Reste d’espaces verts non qualifiée
1 Plage touristiques des hôtes
85
Analyses statistiques
86
Bellaria Igea Marina
Arrivées
touristes
italiens
VAR % Arrivées
VAR %
touristes
étrangers
Le tourisme a Igea Marina
Structures
Mois
Hôtel
Janvier - Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre - Décembre
ANNEE
27'763
20ʼ228
44'042
52'659
72'552
16'020
7'399
240'663
13,3%
-30,6%
-4,6%
9,6%
-3,7%
11,1%
0,1%
-1,8%
3'754
8'436
9'046
17'873
12'681
7'388
2'320
61'498
27,5%
28,1%
-13,1%
5,2%
2,5%
4,6%
-1,6%
4,7%
Complémentaires
Janvier- Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre - décembre
ANNEE
1'326
1'252
4,257
4,906
5,124
970
149
17'984
1,3%
-35,4%
4,1%
2,7%
-16,2%
-8,4%
44,7%
-7,2%
252
430
558
930
844
541
218
3'773
22,3%
42,4%
10,3%
-3,2%
5,1%
4,4%
4,8%
5,1%
TOTAL
Janvier - Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre – décembre
ANNEE
29'089
21'480
48'299
57'565
77,676
16'990
7'548
258,647
12,7%
-30,9%
-3,9%
9,0%
-4,6%
9,8%
0,7%
-2,2%
4'006
8'866
9'604
18,803
13'525
7'929
2'538
65'271
27,1%
28,8%
-12,0%
4,8%
2,0%
4,6%
-1,1%
4,8%
Nous avons voulu étayer nos recherches par des
données statistiques afin d’avoir une vision tangible du phénomène touristique à Igea Marina, à
travers des relevés établis sur les mois les plus
significatifs et durant l’année 2010.
Nous remarquons qu’Igea Marina est une localité
qui accueille les touristes surtout pendant la saison
estivale, les mois de juillet et août étant les plus
fréquentés. En effet, ce dernier est celui de tous
les congés pour les italiens. De plus, ferragosto,
le 15 août, représente une des fêtes italiennes les
plus importantes et, de ce fait, un moment privilégié pour les italiens de profiter de la mer.
De plus, la comparaison des deux tableaux met en
évidence le fait que la majorité des touristes à Igea
Marina sont des Italiens. Nous expliquerons plus
tard leur attrait pour cette région.
En outre, les statistiques confirment le fait que
la ville est principalement constituée d’hôtels.
Comme nous l’avons vu à travers l’analyse programmatique, le pourcentage des structures d’hébergement complémentaires, tels que campings
ou appartements, reste très faible.
Graphiques tirés de : Provincia di Rimini Movimento turistico
mensile nelle strutture ricettive complessive 1997-2011
87
District de Rimini / Capacité réceptive totale disponible au 31/12/2010
Typologie d’hébergement par zone, commune et typologie
Hôtellerie
Hôtel
Complémentaire
RTA
Total
B&B
Camping + Aires d’arrêt
Bâtiment
Chambre
Lit
Bâtiment
Chambre
Lit
Bâtiment
Chambre
Lit
Bâtiment
Chambre
Lit
Bâtiment
Chambre
Lit
Bellaria
Igea Marina
349
11'564
22'370
5
329
348
354
11’893
22’718
3
5
12
5
1’788
4’382
Cattolica
224
8’927
17'540
22
787
1'056
246
9'714
18'596
4
12
23
-
-
-
Misano
Adriatico
114
3'881
7'592
5
222
3229
119
4'103
9'921
7
19
40
2
2'560
2'720
Riccione
389
13'427
25'066
17
546
709
406
13'973
25'775
5
15
30
4
7'658
7'140
Rimini
1'022
35'195
65'764
95
3'169
3’567
1'117
38'364
69'331
18
45
86
3
3'090
2'970
TOTAL
2'098
72'994
138'332
144
5'053
6'009
2'242
78'047
144'341
37
96
191
15
15'096
17'222
Villages touristiques
Agritourisme
Auberges
Bâtiments
Chambres
Lits
Bâtiments
Chambres
Lits
Bâtiments
Bellaria
Igea
Marina
-
-
-
-
-
-
12
Cattolica
-
-
-
-
-
-
Misano
Adriatico
-
-
-
1
-
Riccione
-
-
-
-
Rimini
-
-
-
TOTAL
-
-
-
Maisons de vacances
Lits
Bâtiments
Chambres
Lits
Bâtiments
51
171
8
377
935
14
100
413
-
-
-
1
41
96
8
55
218
7
1
39
62
4
233
712
3
151
187
-
-
-
-
-
1
28
59
20
456
1'686
2
6
14
2
50
109
2
55
173
22
243
840
3
6
21
5
140
342
16
734
1'975
67
1’005
3’344
Chambres louées
Autres privés
Chambres
Maisons de vacances
Chambres
Statistiques des diverses formes d’hébergement touristiques
présentes sur la côte adriatique dans la province de Rimini
Total
Total
Lits
88
Bellaria
Igea
Marina
-
-
-
-
-
-
12
51
171
8
377
935
14
100
413
Cattolica
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1
41
96
8
55
218
Misano
Adriatico
-
-
-
1
-
7
1
39
62
4
233
712
3
151
187
Riccione
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1
28
59
20
456
1'686
Rimini
-
-
-
2
6
14
2
50
109
2
55
173
22
243
840
TOTAL
-
-
-
3
6
21
5
140
342
16
734
1'975
67
1’005
3’344
Chambres louées
Autres privés
Bâtiments
Chambres
Lits
Bâtiments
Bellaria Igea Marina
4
21
30
1
Cattolica
34
94
346
Misano Adriatico
2
12
Riccione
3
Rimini
TOTAL
Chambres
Total
Lits
Bâtiments
-
30
37
1
-
48
30
4
15
16
29
1
33
160
274
76
303
709
Chambres
Total
Lits
Bâtiments
Chambres
Lits
2'342
5’983
391
14'235
28’701
48
202
731
294
9'916
28'701
762
24
3’029
4’520
143
7'132
12'441
-
22
34
8’173
8’966
440
22'146
34'741
2
3
36
84
3'652
4'502
1'201
42'016
73’833
9
81
898
227
17'398
24'782
2'469
95'445
169'043
Statistiques des diverses formes d’hébergement touristiques
présentes sur la côte adriatique dans la province de Rimini
89
Moyens de transports des vacanciers
72
15
0.1
1
8
1
4
0 km
m
1%
1%
Voitures
4%
8%
Autobus
15%
Les moyens de transports des touristes
Moto
Train
72%
Autres
Avion
1 2 3 4 5 6 7 Distances parcourues par les vacanciers
Familles
3.00%
17.40%
Groupes
Seul
0.50%
1.30%
2.70%
7.40%
Dans les 100 km
101 - 200 km
m
16.30%
m
16.20%
4.10%
201 - 300 km
5.40%
301 - 400 km
1.20%
Total
Familles
4.90%
3.00%
6.70%
Seul
Total
0.50%
1.30%
4.90%
2.70%
7.40%
27.50%
5.82
Couple Adulte avec enfants
4.10%
6.20%
26.60%
16.20%
5.40%
6.70%
28.30%
Couples de personnes âgées
Couples de personnes âgées avec petits-enfants
3.30%
m
500 km
0.90% 401 - 0.30%
0.80%
3.30%
2.00%
1.20%
2.00%
6.40%
Couple de jeunes
m
1.80% 501 - 1.00%
600 km
1.60%
4.40%
0.90%
0.30%
0.80%
2.00%
Couple de jeunes avec enfants
58.90% outre15.20%
600 km
25.90%
100.00%
1.80%
1.00%
1.60%
4.40%
Monoparent avec enfants
58.90%
15.20%
25.90%
100.00%
6.62
Couple adultes avec personnes agées
Couple adultes avec personnes âgées et enfants
16.30%
6.40%
Couple Adulte avec enfants
4.9
Couple Adulte
Couple adultes avec personnes agées
26.60%
28.30%
Couple Adulte
m
TOTAL
2.00%
Groupes
27.50%
17.40%
6.20%
Durée moyenne, en jours, des vacances par typologie de famille
Enfants adulte avec personne âgée
Grand-père/mère avec petits-enfants
qu’elle possède aussi des inconvénients tels que
le manque de places de parc, les engorgements
sur les différents routes provoquant une circulation
perturbée, causée, entre autre, par la pluralité des
véhicules, bus, voitures, vélos, présents sur les
mêmes voies.
Une deuxième explication au fort pourcentage de
ce moyens de transports, pourrait s’interpréter par
la provenance des vacanciers dans un rayon de
maximum 400 km autour d’Igea Marina. Ceci nous
permet de dire que la majorité
des touristes sont
4.9
des italiens comme nous avons pu le constater une
5.82
fois sur place.
Contrairement à la voiture, les trains et les bus sont
spécialement touchés par le problème de flexibilité. Obligés de suivre un parcours, ils imposent des
horaires de départ et d’arrivé. De plus, ceux-ci ne
sont pas présents tout au long de l’année, circulant
de fin juin à fin août.
N’ayant pu voyager qu’en fin de saison, soit à miseptembre, nous avons pu constater la rigidité des
horaires de ces transports publics. A l’aller déjà,
notre durée de trajet en train est passée de 4h à 7h
due la suppression des trains saisonniers directs.
Quant à notre circulation sur place, le manque de
correspondance en bus, nous a posé de forts problèmes, nous limitant dans nos durées de visites.
6.62
6.85
Une autre particularité 6.85
est la typologie des touCouple adultes avec personnes âgées et enfants
8.55
ristes. Selon le tableau ci-contre, nous pouvons
Couples de personnes âgées
8.55
affirmer que la plupart des
familles est constituée
9.89
d’enfants.
C’est
pourquoi,
le
moyen de déplaceCouples de personnes âgées
9.89
4.16 avec petits-enfants
ment le plus aisé et le plus flexible reste la voiture.
Couple de jeunes
7.08
Couple de jeunes avec 4.18
enfants
6.55
Monoparent avec enfants
7.3
Enfants adulte avec personne âgée
Autres types de familles
TOTAL
Ces données statistiques appuient nos analyses
sur les réseaux des transports aux échelles plus
grandes. Comme nous avons pu le constater, le réseau routier étant suffisamment développé, il peut
être la première raison poussant les touristes à circuler prioritairement en voiture.
4.16
7.08
Malgré, tous les avantages
offerts par la voiture,
nous avons pu nous rendre
compte sur place
4.18
6.55
4.11
Grand-père/mère avec petits-enfants
5.13
7.3
Autres types de familles
4.11
TOTAL
5.13
90
Analyses subjectives
91
1
2
12
11
4
3
5
10
6
7
8
9
92
Promenade dans la ville touristique
Le mercredi 7 septembre, à 13h30, nous sommes
arrivées dans la ville d’Igea Marina par le train. La
gare, quasi inexistante, est uniquement composée
de deux quais le long des voies. Aucun bâtiment
ne signale sa présence, seuls deux abris indiquent
l’existence d’une halte de chemin de fer.
A notre sortie de la gare, nous nous sommes retrouvées face à un grand parking totalement vide.
Aucun élément caractéristique de station balnéaire
n’est en vue, ce qui nous a permis de douter de
l’exactitude de notre destination.
Mais en réalité, la ville touristique et balnéaire
tourne le dos à la gare et à la ville permanente.
Même lorsque nous nous sommes retournées,
nous n’avions devant les yeux que les façades arrières d’immeubles. En cet instant, nous ne savions
pas encore que ce sont les hôtels.
N’ayant trouvé aucune indication sur la direction à
prendre, et comme il était l’heure de la sieste et les
rues, par conséquent, étaient vides, nous avons dû
longer les quais dans les deux directions avant de
trouver le plus proche petit sous-passage permettant l’accès à la ville touristique.
Après avoir emprunté le sous-passage nous nous
sommes retrouvées dans une autre ambiance,
celle de la ville balnéaire et touristique. La rue est
bordée de par et d’autre d’hôtels qui viennent l’assombrirent. Contrairement à la ville permanente à
la même heure, ce côté est peuplé de touristes qui
se promènent ou rejoignent la plage.
Voulant à tout prix y accéder, nous avons dû franchir plusieurs rangées d’hôtels. Déjà à ce moment,
nous avons eu l’impression d’être entourées uniquement d’hébergements pour touristes .
Pour un lieu qui se veut destiné prioritairement au
tourisme balnéaire calme, nous avons été étonnée
par l’omniprésence de véhicules motorisés tels
que les bus, les voitures et les motos côtoyant les
vélos. D’ailleurs, l’axe le plus proche de la plage est
une route à valeur cantonale à trafic relativement
constant et que nous avons jugée inadéquate.
Depuis celle-ci, la plage n’est toujours pas perceptible. En effet, il y a comme un écran visuel composés d’hôtels, de kiosques et petits magasins,
de panneaux indiquant les noms des différentes
plages privées et une végétation présente
93
par endroits. Il existe toutefois, de rares dégagements permettant d’apercevoir la mer.
En continuant de longer la route du littoral en direction de Bellaria au nord, le paysage ne change
pas. Toutefois, arrivées au niveau du fleuve Uso,
nous avons ressenti une frontière. Malgré le fait
qu’Igea Marina a été annexée à Bellaria en 1956,
pour en créer une commune indépendante, nous
avons toujours l’impression de se trouver face à
deux entités totalement distinctes.
94
1
2
3
4
5
6
97
7
8
98
9
10
99
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12
100
7
8
1
6
9
3
2
5
11
12
10
4
101
Promenade dans la ville permanente
Nous avons voulu consacrer notre deuxième promenade à l’autre côté du train, soit la ville permanente.
Elle nous a emmené dans un paysage totalement
différent. Pendant notre promenade, nous sommes
passées par des quartiers urbanisés constitués de
petites maisons moins hautes. Le territoire en résulte
moins dense et nous nous sommes senties moins
oppressées que lors de notre balade dans la ville
touristique.
nuant notre parcours, nous avons longé la route
cantonale et nous somme arrivées sur l’axe principal de la ville contenant toutes les infrastructures
publiques. En effet, le premier bâtiment à caractère
publique se trouvant au croisement des rues, est le
noyau religieux avec ces deux églises, l’une toute
récente et la deuxième datant de la construction de
la bourgade de Bordonchio. En avançant toujours
sur cette route, nous avons longé le cimetière et,
non loin de lui, le centre sportif de la ville.
Entre ces petits quartiers, nous avons côtoyé de
grandes étendues de verdures composées de
champs et d’un parc urbain. Ceci nous a permis de
nous rendre compte que ce morceau de territoire
n’a pas une structure continue. Elle nous a semblée
morcelée, et constituées de pleins entourant des
restes de vide.
Dès cet instant, nous avons de nouveau ressenti la
présence de la ville permanente. En effet, à la fin de
cet axe, nous nous sommes retrouvées à notre point
d’arrivée du premier jour : la gare. Mais ce n’est qu’à
cet instant que nous nous sommes rendues compte
que nous étions dans le quartier des activités administratives et communales de la ville.
En traversant le Parc del Gelso, nous avons eu
l’impression de quitter la ville. En effet, sa grande
dimension et son changement constant d’atmosphères confirme son statut de poumon vert de la
ville et de la région.
Après avoir parcouru ce paysage, nous nous
sommes rendues compte que cette partie de la
ville, bien que faisant partie d’Igea Marina, considérée comme une ville balnéaire, ne possède aucune
caractéristique de ville balnéaire. En effet, elle vient
compléter la ville touristique en équipements divers
et fonctionnels, car cette dernière n’en possède
aucun.
A la sortie du parc, nous nous sommes retrouvées
dans un autre quartier de petites villas. En conti-
102
1
2
103
3
4
104
5
6
105
7
8
106
9
10
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11
12
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6
7
8
9
5
11
10
4
3
2
1
109
Promenade dans la Cité des colonies
En se promenant le long de la plage, nous nous
sommes avancées jusqu’à la limite sud de la ville
balnéaire. La frontière nous est apparue clairement
au moment où nous nous sommes retournées pour
voir le chemin que nous avions à peine accompli.
Nous ne nous attendions pas à nous trouver face à
un mur composé de façades d’hôtel. De plus, cette
limite marquait une deuxième démarcation visible
dans la différence d’entretien du bord de mer. En
effet, dans le paysage touristique et balnéaire, la
plage est entretenue et agrémentée d’objets en
tout genre. Dans le paysage des colonies, la plage
prend un tout autre caractère. La surface n’est pas
soignée et organisée. Une partie des bâtiments
de ces colonies prennent place sur cette plage,
envahissant le peu d’espace qui nous était mis à
disposition pour nous promener.
En avançant encore plus profondément dans ce
paysage, l’environnement architectural se dégradait de plus en plus.
Contrairement à ce que nous avons pu constater
le long des plages organisées des hôtels, ce paysage est occupé par les fantômes des squelettes
des colonies. Peu d’entre elles, étaient encore en
fonction, ce qui avaient vraiment augmenté notre
sentiment de solitude et de désolation.
En continuant notre promenade, nous nous
sommes aperçues que cette forme de réutilisation
des colonies étaient monnaie courante. Les parcelles désaffectées sont employées autant comme
parking pour les hôtels environnants que comme
squats.
La fin de ce milieu se terminait de la même manière
qu’il commençait, soit par un deuxième mur composée d’hôtels venant de la ville balnéaire de Torre
Pedrera.
En ce lieu, nous nous sommes retrouvées face aux
plus imposantes reliques des colonies marines.
Mêmes les infrastructures routières se laissaient
contaminer par cette ambiance d’abandon. Nous
nous sommes permises de franchir le grillage délimitant la colonie FIAT, pour nous imprégner de son
ambiance. Mais nous avons uniquement fait face à
un parking sauvage.
La grande majorité des ces édifices sont en
mauvais état de conservation. Nous avons pu
110
observer peu d’établissement encore fonctionnels,
mais ceux-ci avaient changé d’activités. Nous
avons pu constaté qu’elles étaient reconverties
en auberges, immeubles d’habitations, de homes,
mais pour la grande partie il s’agit de foyers de
vacances pour les personnes handicapées.
Le payasage de la cité se présentant à nous était
identique sur plus de 2 km. Seuls les couleurs des
bâtiments changeaient. Cependant, les fenêtres
de ces colonies offraient toutes le même spectacle. Tout était barricadé.
Notre première impression de cet espace nous a
renforcer dans notre volonté d’étudier plus à fond
cette ville qui nous paraissait de plus en plus particulière.
111
1
2
112
3
4
113
5
6
114
7
8
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9
10
116
11
12
117
4
3
2
1
118
Promenade dans la ville agricole
Nos promenades se sont terminées à travers la
ville agricole. Ce paysage nous a permis de nous
confronter avec une tout autre facette de la ville.
En effet, dans cet environnement, nous nous
sommes baladées à travers une entité composée
de champs cultivés et de serres.
En quittant, la Cité des colonies, le décor changea
radicalement d’ambiance. Nous avions finalement
laisser derrières nous les parcelles désolées, vides
et fantomatiques des corps de bâtiments des an-
ciennes colonies marines pour entrer dans un univers beaucoup plus vivant et rempli.
Les équipements programmatiques se transformèrent en maisons d’agriculteurs et de villageois
d’Igea Marina. Au départ, le secteur était essentiellement constitué de maisonnettes et parcelles remplies de serres. Mais plus on s’enfonçait dans cet
univers, plus la densité du bâti et de serres s’inversa. Les parcelles grandissaient et se vidaient pour
prendre la fonction de champs cultivés.
119
1
2
120
1
2
121
Synthèse
122
Synthèse de l’analyse de la ville
A travers les analyses effectuées, nous nous
sommes rendues compte de la complexité de ce
territoire. En effet, l’hypothèse intuitive de départ
de partager la ville en quatre paysages distincts
se trouve validée.
On comprend rapidement que les quatre parties
se sont développées de manière indépendantes et
continuent encore de le faire de nos jours.
Ainsi, la ville touristique s’est densifiée au cours de
son histoire à partir du plan de Vittorio Belli, tout en
gardant sa fonction de départ de ville balnéaire à
caractère saisonnier.
Néanmoins, la ville est totalement dépourvue de
zones piétonnes et de promenades le long des
rives. Les plages depuis la route Alfonso Pinzon
jusqu’à la mer sont envahies par des parasols multicolores ainsi que des cabines de plage.
La ville permanente, quant à elle, s’étend au dos
de la ville touristique, sans toutefois entretenir de
réel contact. En effet, ce paysage ne possède aucune caractéristique de ville au bord de la mer, tout
en sachant que celle-ci n’en est qu’à 300 m.
Cette sensation de départ est amplifiée par la présence de la limite physique incarnée par le chemin
de fer, franchissable uniquement grâce à la présence de quelques sporadiques petits sous-passages.
Ce paysage, contrairement aux trois autres, fonctionne tout au long de l’année.
La ville agricole, ne possède aucune organisation
urbaine bien définie. Fermes et maisonnettes se
disposent généralement le long des axes de circulation tandis que les serres se positionnent librement dans les parcelles.
123
La Cité des colonies, bien qu’elle possédait, au départ, un plan directeur clair, aujourd’hui, elle est totalement envahie par d’autres nouvelles fonctions
telles que les habitations, les hôtels et les champs
cultivables. Cette particularité en fait le seul paysage à ne pas avoir maintenu son essence initiale.
Ajouté à cela, les édifices des colonies se vident à
partir des années 1980, en laissant actuellement
des bâtiments fantômes ou mal réhabilités au bord
de la mer.
site, situé au sud d’Igea Marina, est un vide urbain
qui sépare deux localités balnéaires à forte connotation touristique, Bellaria et Torre Pedrera, d’autre
part, son programme initial basé sur les vacances
des enfants à la mer fait de lui un lieu potentiel pour
une étude plus approfondie.
Ce territoire nous paraissant abandonné depuis
des années a, selon nous, besoin de se refoger
une nouvelle identité. C’est pourquoi, nous avons
fait le choix de l’analyser plus en profondeur.
Pour toutes ces raisons, il nous paraît pertinent
de nous focaliser sur ce dernier paysage. Celuici présente le plus de problèmes. D’une part, ce
124
L’échelle du paysage choisi
125
Échelle du site choisi
Analyses de la Cité des colonies...............................................................................................................158
La Cité des colonies............................................................................................................................160
Position dans le contexte urbain.....................................................................................................160
La cité des colonies dans les années 1980...................................................................................162
La Cité des colonies aujourd’hui.....................................................................................................165
Les colonies marines.................................................................................................................................172
Contexte historico-politique.................................................................................................................174
L’évolution du concept d’assistance...............................................................................................174
Le paternalisme du 19ème siècle......................................................................................................175
La phase d’industrialisation (1900-1930)........................................................................................176
La modèle d’usine-totale (1930-1940)............................................................................................176
Des Hospices aux colonies..................................................................................................................180
La naissance des colonies.............................................................................................................180
Les colonies en l’époque fasciste..................................................................................................182
La gestion des colonies..................................................................................................................185
L’architecture des colonies..................................................................................................................186
La géographie des colonies...........................................................................................................186
Les cinq sites des colonies........................................................................................................188
La typologie des colonies...............................................................................................................192
La vie au sein des colonies..................................................................................................................198
Une jour type dans les colonies......................................................................................................203
126
Etude de cas : La colonie Agip à Cesenatico............................................................................................204
Histoire...........................................................................................................................................206
Giuseppe Vaccaro..........................................................................................................................207
L’architecture de la colonie Agip...................................................................................................208
Synthèse...................................................................................................................................................218
127
Analyse de la Cité des colonies
128
La Cité des colonies
Position dans le contexte urbain
Dans notre première lecture découlant de l’analyse
effectuée à l’échelle de la ville, la Cité des colonies
paraît s’insérer dans l’entité de la ville d’Igea Marina. Elle constitue l’un des quatre paysages.
Sa surface représente approximativement l’équivalent de celle de la ville touristique. Elle s’étend
en effet sur une même distance, aussi, elle devrait
posséder les mêmes caractéristiques géographiques. Ceci se lit aisément par la longueur de
leur littoral.
Toutefois, comme nous l’avons découvert à travers nos promenades et nos recherches, la Cité ne
correspond en aucune façon à sa voisine. Elle est
totalement séparée et oubliée du reste de l’entité
par le découpage des routes et du chemin de fer.
Sa composition en est le complet opposé que ce
soit autant dans son rapport à la plage que dans
la masse bâtie.
Avant de se plonger trop profondément dans cet
univers, il faut prendre du recul pour comprendre
l’empreinte de la Cité des colonies dans son territoire.
Grâce à une analyse plus large, la cité confirme
son contraste avec les deux villes touristiques qui
la délimitent. D’un côté, Igea Marina dont la frontière abrupte d’hôtels accentue cette limite et, de
même, de l’autre côté avec Torre Pedrera.
Cette constatation soulève la question du vide urbain. Au départ, lors de la construction des colonies, elles représentaient des objets au sein d’un
territoire encore principalement peu urbanisé. Ceci
permettait la totale liberté formelle offerte à l’architecture.
Aujourd’hui, le déclin et l’abandon massif des colonies, ainsi que l’urbanisation intensive des rives,
due à l’impact de tourisme de masse, provoquent
une lecture inversée de ce territoire. Ce qui étaient
auparavant des espaces inoccupés, deviennent
maintenant une agglomération à forte densité
entourant une ville fantôme, constituée de programmes parasites disposés autour des bâtiments
des colonies désaffectées.
129
Torre Pedrera
Cité des colonies
La Cité des colonies
Igea Marina
130
La cité des colonies dans les années 1980
L’image de ce paysage a commencé à se dessiner
à la fin des années 1920. Au départ, rien ne prévoyait le développement futur en une cité des colonies marines de cette région. En effet, la construction de la première colonie, La Colonia Pavese, à
l’extrémité de la ville fondée par Belli, et le dessin
de l’axe principal ont donné l’impulsion à la création d’une nouvelle cité à côté de la ville.
Initialement, ses institutions s’inséraient dans des
parcelles allant de la route du littoral jusqu’à la limite donnée par le chemin de fer.
Après la deuxième guerre mondiale et le manque
de matières premières, la ville d’Igea Marina réquisitionne les espaces verts des colonies et les
transformait en parcelles agricoles.
Aujourd’hui, cette parcellisation peut encore se
lire à travers la fragmentation des parcelles et la
présence de petits maisons et édifices à caractère
agricole à l’arrière des bâtiments des colonies et
proche du chemin de fer.
Dans les années 1970, ce paysage a vu la construction des derniers édifices des colonies marines.
L’image de la cité a ainsi atteint son apogée.
L’entrée dans la Cité des colonie en 1980
A partir des années 1980, la Cité des colonies entame son déclin. En effet, six d’entre elles sont déjà
désaffectées. La colonie Lecchese, anciennement
colonie du régime fasciste, est la première à être
démolie. A cette époque, la réflexion sur la démolition touche énormément ces bâtiments à Igea
Marina comme sur le reste de la côte. En 1984,
les colonies Pavese et Trento sont rasées au sol et
elles sont vite suivies par les colonies Solatia, Sole
sul Mare et La Serena.
Afin de mieux comprendre l’image actuelle de la
Cité des colonies, nous avons dû faire un retour
dans le temps en partant de la situation actuelle
chaotique et en supprimant toutes les constructions non destinées initialement cette citée tels que
villas, bâtiments agricoles et serres. Nous nous
sommes ainsi rendues compte de l’existence d’un
plan directeur comprenant l’axe principal en continuité avec la route du littoral de la ville touristique
auquel viennent se greffer perpendiculairement
des allées principalement sans issue. En outre,
de part et d’autre de cet axe viennent s’aligner les
bâtiments des colonies marines.
131
0 50
100
4
3
6
4
1
5
2
Bâtiments des colonies marines déjà vides en 1980
1 Colonia Sole sul Mare
Colonies actives dans les années 1980
2 Colonia Solatia
3 Colonia Lecchese
4 Colonia La Serena
5 Colonia Pavese
6 Colonia Trento
132
0 50
Bâtiments des colonies marines détruites
1 Colonia Sole sul Mare
2 Colonia Solatia
Bâtiments des colonies marines
vides en 2011
100
Bâtiments des anciennes colonies marines
réaffectés en 2011
3 Colonia Lecchese
4 Colonia La Serena
5 Colonia Pavese
6 Colonia Trento
133
La cité des colonies aujourd’hui
Lors de nos promenades à travers les rues de ce
paysage, nous avons été frappées par le nombre
d’édifices abandonnés, présents le long de l’axe
principal. Voyant que tous ces bâtiments possèdent des caractéristiques architecturales semblables, nous avons déduit qu’ils devaient initialement contenir un programme commun.
Toutefois, la grande majorité a perdu sa fonction
de base au profit d’autres activités. Aujourd’hui,
la nature des programmes de ces institutions marines est très hétéroclite. En effet, école et colonies
cohabitent avec des cliniques, des homes et des
centres de réhabilitation pour personnes âgées et
personnes handicapées .
Après une étude plus approfondie, nous avons
découvert que ce lieu était La Cité des colonies.
Outre ces constructions, le territoire est envahi par
une multitude de programmes variés disséminés
dans les vides interstitiels laissés par les colonies
marines tels que habitations, station essence, bâtisses agricoles et serres.
Seuls trois de ces édifices maintiennent encore le
programme de colonie de vacances.
C’est pourquoi, l’image actuelle que nous renvoie
la cité n’a plus rien à voir avec celle présente à son
origine.
En poussant plus loin l’analyse, nous avons cherché à savoir si toutes les colonies sont réellement délaissées. Il est apparu qu’il existe encore
quelques unes en fonction.
L’entrée dans la Cité des colonies en 2011
134
0 50
100
Bâtiments des colonies marines
détruites à Igea Marina
Bâtiments des colonies marines
vides à Igea Marina en 2011
Masse bâtie présente dans la
Cité des colonies
Entrepôts et bâitsses agricoles présents dans la Cité des colonies
Percellaire
135
0 50
100
Bâtiments des colonies marines
vides à Igea Marina en 2011
Bâtiments des colonies marines
à fonction éducative en 2011
Bâtiments des colonies marines
à fonction médicale et salutaire
en 2011
Bâtiments des colonies marines à
fonction d’hébergement en 2011
Autres programmes
4
1
3
2
0 50
100
Bâtiments des colonies marines
réaffectées en école primaire
1 Ecole enfantine et primaire Ternana
Bâtiments des colonies marines
toujours actives en 2011 avec leur
programme initial de colonie
2 Colonie de vacances San Giuseppe
3 Colonia Santa Dorotea
4 Colonia Fiordaliso
137
6
2
4
1
3
0 50
4
100
Bâtiments des colonies marines
réaffectées en clinique médicale
Bâtiments des colonies marines
réaffectées homes
Bâtiments des colonies marines
réaffectées en centres de réhabilitation pour personnes âgées et
personnes handicapées
1 Centre Santa Marina del Mare
3 Home La Marina
5 Centre Luce sul Mare
2 Clinique médicale
4 Home pour personnes âgées
6 Villa Marina : maison de vacances
pour personnes handicapées
Autres bâtiments des colonies
marines
138
6
4
3
5
2
1
0 50
100
Bâtiments des colonies marines réaffectées
en maison de vacances pour touristes
Bâtiments des colonies marines
réaffectées en auberge
1 Maison de vacances Mare e Verde
3 Auberge Fiumicella
2 Maison de vacances Lumezzane
4 Auberge La Perla
5 Auberge La Marinella
Bâtiments des colonies marines
réaffectées en appartements
Masse bâtie autour des colonies
marines
6 Immeuble d’appartements
139
Les colonies marines
140
Contexte historico-politique
L’évolution du concept d’assistance
Les colonies pour les enfants des employés représentent seulement une des expressions de l’action
de l’assistantialisme industriel qui, spécialement dans
les années 20-30, peut être placé dans une phase de
paternalisme autoritaire de la part de l’État.
Pour mieux comprendre le contexte dans lequel
se développe cette typologie de bâtiments pour
enfants, il faut chercher à comprendre la situation
politique présente à cette époque précise et, de
manière plus ciblée, la logique du paternalisme qui
a soutenu l’organisation de la vie industrielle et les
relations entre État et Industries.
Il existe de nombreuses explications de ce concept
développées au cours du siècle dernier. Ce mémoire va se concentrer sur la vision la plus récente
qui est celle étudiée dans la thèse d’Augusto
Ciuffetti réalisée en 2004. Celle-ci fait resurgir trois
phases du paternalisme :
• La première se déroule entre 1860–1900. Durant cette période naît, à travers les objectifs
économiques du système industriel, cette idéologie,
• La deuxième phase, de 1900 à 1930, est celle
du déclin, et, est à connecter en partie au déve-
loppement de la cité industrielle. Nonobstant,
quelques grands projets se réalisent encore
durant cette période.
• La troisième phase s’étale des années 1930
à 1940. Cette période est celle où ce régime
est définitivement surpassé, grâce à une nouvelle modalité d’intervention de la part des
entreprises, autant dans le contexte sociale
qu’urbain. Durant ces années, à côté des interventions providentielles, se placent les loisirs,
les activités sportives et culturelles. Les entreprises se font promoteurs de manifestations
sportives, de cérémonies, de spectacles théâtraux, de projections cinématographiques, de
voyages et de séjours en colonies marines et
alpines. Ces activités étaient capables d’occuper intégralement le temps libre des employés,
constamment encadrés à l’intérieur de l’organisme des entreprises et de l’idéologie fasciste. Se détermine ainsi le modèle d’usine
totalitaire, capable d’embrasser, de manière
globale et absolue, le contrôle des communautés d’ouvriers. L’État et l’industrie contribuent
de manière décisive à la définition du modèle
d’usine total.
141
Le paternalisme du 19ème siècle
Le paternalisme est l’expression d’une mentalité
typique des entrepreneurs du 19ème siècle, qui,
dans une dimension d’exploitation, associe le pouvoir à l’autorité, et le commandement à une idée
de supériorité vouée à l’annulation de toute forme
de conflits, à annihiler toute revendication syndicale et à gérer la socialité ouvrière. L’objectif est
de défendre la continuité de la production, qui peut
être interrompue par l’absentéisme et les grèves.
Il s’agit donc de discipliner la vie sociale, en imposant à tous les ouvriers une idéologie précise
; celle de l’entrepreneur capable de les guider à
tout moment de la journée. Dans cette perspective,
jouent un rôle fondamental aussi bien les valeurs
morales, les normes éducatives que l’instruction
transmise par les enseignants et les prêtres.
Le village ouvrier avec les maisons, les bâtiments
publiques et les infrastructures vouées au temps
libre représentent seulement les éléments visibles
et concrets du paternalisme, dont les différentes
initiatives, en référence au contexte européen,
évoluent aussi dans le cadre de l’assistance, de
la prévention, de l’éducation et de la formation,
des activités créatives et sportives, jusqu’à prévoir
dans certains cas, une participation aux bénéfices
de l’entreprise de la part des employés. Toutes ces
possibles interventions ont un dénominateur commun représenté par la vision de l’entreprise comme
d’une grande famille guidée avec force et responsabilité par un père toujours attentif aux exigences
de ses fils, qui s’identifient à travers l’image de
l’entrepreneur.
142
La phase de l’industrialisation (1900-1930)
Le modèle d’usine totale (1930-1940)
Dans la phase d’industrialisation qui va de 1900 à
1930, l’identification de nouvelles sources d’énergie, comme l’électricité, la réalisation de réseaux
ferroviaires et routiers, la construction de canaux et
ports, ainsi que l’engagement direct de l’État dans
la fondation de nouvelles industries, surtout dans
les secteurs stratégiques comme celui de la métallurgie et la mécanique, favorisent l’essor de l’Italie.
Le bien-être au sein de l’entreprise, comme instrument pour augmenter la productivité et pour
contrer la conflictualité ouvrière, s’affirme seulement au début des années 20, quand les industriels se font promoteurs d’un néo-paternalisme
devenant un système de contrôle plus ample,
complexe et surtout de nature politique. Un tel processus arrive à maturité avec le fascisme, grâce
aux étroits liens qui unissent les entrepreneurs au
régime politique. En réalité, l’activité politique est
considérée comme un instrument, un moyen pour
maintenir le gouvernement sur la lignée économique et sociale. Les entrepreneurs se joignent au
fascisme sans préjugés idéologiques mais grâce
à l’aide du pouvoir comme la monarchie, l’église,
l’armée et l’État qui permet de maintenir le système
social avec le moins de changements possibles.
Mêmes les entrepreneurs cherchent crédibilité en
se servant des programmes d’assistance sociale
du régime tout en essayant de limiter les coûts. Initialement, ils se sont opposés aux programmes de
prévoyance car ils craignent que la croissance de
l’engagement social du régime puisse conduire à
redimensionner les prérogatives du patronat.
Autant dans sa phase du 19ème siècle, que dans
celle liée à la période fasciste des années 30, le
paternalisme a toujours été lié à des exigences de
renouveau et de restructuration des industries. Au
début, il se configure comme l’instrument politique
et social capable de créer, soit à l’intérieur, soit à
l’extérieur de la fabrique, le consensus nécessaire
à réaliser des processus d’expansion ou de rationalisation des grands complexes de fabrication.
Au cours du 20ème siècle, les politiques paternalistes
commencent à organiser les temps libres de leurs
employés. Le point commune entre le 19ème et le
20ème siècle, est la volonté de contrôle des ouvriers,
soutenue par la logique de la domination et de
l’exploitation des travailleurs. Ces actions sociales
sont totalement conçues de manière à soutenir des
rythmes de travail toujours plus intenses.
Image de propagande, Colonie Varese, composition APP 2, 2004
Avec l’aide de Mussolini, les industriels prévoient
d’exercer une influence sur tout le monde ouvrier.
143
Mais en même temps, les fascistes poussent les
industriels vers le néo-paternalisme pour s’assurer le consentement de la population et supprimer
toute forme d’opposition au parti en utilisant l’Opera Nazionale Dopolavoro (OND), qui avait pour but
d’organiser le temps libre des masses populaires.
Le fascisme, d’une part, et le développement
des grandes industries de l’autre, nécessitent de
nouvelles méthodes pour contrôler les ouvriers.
Outre la recherche du consentement, le fascisme
a comme objectif l’élimination du conflit social et
du mécontentement des masses populaires, dans
le contexte d’une efficacité productive et de nouvelles politiques de la gestion des travailleurs.
Cependant, le consentement recherché par les
industries concerne leur politique d’entreprise de
rationalisation des processus de travail. La paix
sociale devient un élément fondamental pour augmenter la productivité des ouvriers dans un climat
sans revendications et affrontements.
En définitif, le fascisme propose aux industries un
nouveau modèle de bien-être au sein de l’entreprise, soit une façon de côtoyer et soutenir, en même
temps, la construction de l’état social du régime
d’une part et la croissance économique d’autre part.
Le bord de mer à Igea Marina, 1960-1970
L’importance de l’individu se renfonce au sein de
l’usine et l’organisation du travail s’étend dans le
temps libre des ouvriers. L’investissement dans les
œuvres sociales n’a pas un caractère inutile mais
comporte des avantages significatifs.
Les cercles de l’après travail de l’OND , nés officiellement en 1925, ont pour objectif de promouvoir
l’utilisation saine et profitable de l’emploi du temps
libre des travailleurs, intellectuels et manuels, avec
des institutions dont le but est de développer leurs
capacités physique, intellectuelle et morale.
Ils se diffusent essentiellement dans les années
1930, quand le régime, en échange des politiques
protectrices en faveur des industries, leur demande
de s’engager plus profondément dans le social.
Le développement majeur se s’enregistre dès la
moitié des années 30, grâce aux dispositions du
gouvernement fasciste qui, pour augmenter les
adhésions, permet aux entreprises d’y inscrire
tous leurs employés en déduisant leurs cotisations
directement à leurs salaires. L’ouvrier et sa famille
sont ainsi impliqués dans la vie de l’entreprise sans
aucune distinction entre le travail et la vie privée.
La responsabilité et le rôle social que l’on cherche
à attribuer au monde industriel, s’affirment en effet
144
grâce aux activités sportives et aux interventions
hygiénistes et sanitaires visant essentiellement les
femmes et les enfants des travailleurs. L’OND participe aussi aux campagnes contre la tuberculose,
l’alcoolisme, la malaria et organise des colonies marines et alpines pour les familles pauvres. Ceci ne
peut que contribuer au développement de la population et à l’amélioration de la « race italienne ».
Cette opportunité, déjà existante dans le passé, se
voit valoriser au cours des années 30 grâce à la propagande et à la publicité. A travers la presse d’entreprise, les travailleurs sont toujours informés des
nouveautés réalisées au sein de l’usine, mais aussi,
concernant leur vie privée telle que la construction
de maisons. En effet, les images présentent toujours
des lieux parfaitement conçus du point de vue hygiénique, architectural et sanitaire.
Ce procédé, englobant aussi les colonies marines
et alpines, permet le contrôle de la formation. De
cette manière, l’éducation fasciste est aussi imposée aux tous petits. Cet autoritarisme moderne ne
cherche pas à se limiter à la transformation des citoyens mais à opérer systématiquement pour former
leurs convictions.
En 1934, l’Italie fasciste, s’est déjà construite un
empire. Un empire estival, composé de plus de 300
colonies réparties sur les rives du « Mare Nostrum»,
garantissant une place au soleil à quelques 200’000
petits italiens qui doivent grandir sains et forts, car
c’est ainsi que les veut le Duce et la nation.
145
Des hospices aux colonies
La naissance des colonies
L’institution des colonies climatiques marines et alpines n’est pas une création du fascisme, mais en
réalité, une continuité répondant aux propres objectifs politiques et sociaux d’un mouvement culturel et
opérationnel qui, en Europe, a eu origine dans les
années 1800. Malgré le fait que les soins maritimes
pour la tuberculose infantile soit une pratique thérapeutique née en Angleterre, la contribution de l’Italie
au développement et à l’expérimentation de la thalassothérapie a été importante.
En Italie, tout commerce avec le médecin Giuseppe
Barellai, promoteur et fondateur de beaucoup d’hospices marins destinés au soin de jeunes pauvres et
scrofuleux. C’est pourquoi, il est aujourd’hui considéré comme le précurseur de la médecine moderne
sociale préventive pour l’enfance.
En 1856, Barellai amène à Viareggio trois enfants
atteints de scrofule, aidé par un prêtre et aux ordres
des Serviti di Maria.
Il est ensuite à la recherche de mécènes telles que
nobles veuves et dames de la haute société, désireuses de faire du bénévolat. Il les convint à créer
des comités pour envoyer en vacances thérapeutiques les nombreux enfants pauvres de leurs villes.
Listes des hospices marins italiens, 1885
Dès cet instant, les hospices marins italiens ont une
rapide diffusion et, en 1866, ce médecin rédige le
premier règlement disciplinaire. Les premiers hospices sont établis à Viareggio. Deux autres viennent
ensuite réalisés en Toscane, précisément sur le littoral de Livourne qui, à l’époque, est le centre le plus
important de la région après Florence. Le même
procédé est aussi visible en Ligurie et en Emilie-Romagne, en particulier à Rimini, où les colonies et les
soins thalassothérapeutiques sont fortement soutenus par l’anthropologue et médecin Paolo Mantegazza.
Ces établissements sont au nombre de 10 en 1869,
passent à 14 en 1876, et en 1885, on en dénombre
19, dont 8 sur l’Adriatique et 11 en Thyrrène.
Par la suite, seuls quelques hospices sont mis aux
services des communes ou des provinces. La plupart reste soutenue par le bénévolat privé et n’est
pas à but lucratif.
Ils s’installent initialement dans des édifices préexistants, achetés, loués ou offert et ensuite réadaptés au nouveau programme. Souvent, des
terrains à proximité de la plage sont achetés pour
implanter de nouvelles constructions spécialement
conçues et équipées.
146
Ceci leur donne un caractère moins médical que
ceux présents en Angleterre ou en France. En effet,
ils ne sont pas constitués d’un grand hôpital central mais par différents établissements disposés le
long des littoraux tyrrhénien et adriatique.
Avec la découverte du bacille de Koch provocatrice de la tuberculose, à la fin du 19ème siècle,
se diffusent les colonies alpines et marines destinées aux enfants pauvres et fragiles. La première
motivation de ces établissements est d’inspiration
assistantielle et philanthropique. Pendant que les
premières maintiennent une connotation médicothérapeutique, les deuxièmes s’affirment plutôt
comme lieu de résidence d’été pour enfants nonaffectés par de graves et spécifiques maladies.
Sous le patronat de la Reine Margherita, le pasteur zurichois Bion, a l’idée , en 1876, d’emmener
en vacances, à la montagne, un groupe de frêles
écoliers parmi les plus pauvres. A leur retour, ils
sont tellement transformés, qu’il décide de réitérer l’expérience. Ainsi, depuis la Suisse, la mode
des Ferienkolonien envahie les autres pays et, de
cette manière, prend naissance le terme de Colonie qui conserve toujours sa connotation originelle
de «réalité sociale créée par initiative de l’état ou
Hospices Vittorio Emanuele II à Viareggio, 1885
de l’autorité constituée, dans un endroit séparé et
différent de celui d’origine, et gouvernée par des
normes rigoureuses». Contrairement à Barellai, la
motivation de Bion n’est pas de soigner les enfants
d’une quelconque maladie, mais plutôt d’améliorer
leur état physique général à travers le bon air et la
pratique de l’exercice physique.
A la fin du 19ème siècle, les colonies alpines florentines sont parmi les plus prospères d’Italie. Leur
développement continue au début du 20ème siècle,
avec l’élargissement de l’offre de leurs activités à
la mer, ouvrant la première colonie marine à Diano
Marina en 1903.
Dans les années 1920, le contexte économique
et social est en rapide transformation, avec la fin
d’une époque, pendant laquelle prévalait le bénévolat privé et la charité publique, et s’ouvre une
autre, pendant laquelle s’affirment de nouvelles
formes d’assistance sous la tutelle de l’État ou des
entreprises.
Dès le début, les industries, avec leurs offres, se
réservent quelques places pour les enfants de
leurs propres employés. Mais leur incidence prend
de l’ampleur et vit son apogée à l’époque fasciste.
147
Les colonies a l’époque fasciste
Pour le fascisme, la sécurité sociale et le bien-être
sont la garantie d’une justice sociale, de santé et
d’intégrité de la race italienne. De cette idéologie,
découlant de la vision de l’hygiénisme thérapeutique du 19ème siècle, la colonie saisonnière s’apprête à devenir un modèle inédit de formation de
masse.
La santé physique de la race est obtenue ou améliorée grâce à l’activité sportive. Mais elle est principalement atteinte en prévenant les maladies dès
le plus jeune âge, grâce à l’entretien du corps à
travers une vie essentiellement vécue à l’extérieur.
Avec l’institution et l’organisation des colonies climatiques d’été (marines, alpines et héliothérapeutiques), le régime cherche à garantir les soins et le
l’amélioration de la santé des enfants, futur de la
nation.
Cette forme de villégiature intensive pour les enfants
provenant de la plus basse classe sociale a pour
but d’assurer des vacances aux enfants des travailleurs et, en même temps, de promouvoir un changement dans les habitudes mêmes de leur vie.
Le régime a conscience du potentiel de propagande de ces organisations. Et, avec la création
de colonies, il unit à l’idée de défense de la race
une concrète possibilité d’intervention avec une
«Nel nome del Duce...», image de propagande, 1938
précoce empreinte militaire et fasciste dans l’éducation de la jeunesse et de l’enfance.
L’idéologie fasciste est une vision totalitaire : l’État
doit intervenir dans tous les aspects de la vie de
ses membres, les dirigeant ainsi dans un but commun. Aussi, il prend sous son aile les citoyens dès
leur naissance et ce, jusqu’à la mort.
En 1928, Mussolini émet une législation concernant
la famille et la maternité, des initiatives d’assistance et de bénévolat et une organisation de jeunesse, l’Opera Nazionale Balilla, ONB. D’une part,
celle-ci vise essentiellement les très jeunes enfants
en les poussant à l’activité physique qui est basée
sur trois points fondamentaux : l’éducation morale,
l’éducation physique et la discipline. D’autre part,
elle leurs inculque le culte du régime et du chef.
De cette manière, il peut les soustraire à l’influence
de l’éducation des associations catholiques. Les
inscriptions à l’ONB ne sont pas obligatoires, mais
seuls ses membres peuvent bénéficier des nombreux services offerts tels que les activités sportives, les camps et les séjours en colonies marines
et alpines.
L’intervention de l’État évince ainsi le bénévolat et la philanthropie privée, jugés par le régime,
148
insuffisants et archaïques, incompatibles avec les exigences d’une moderne société de masse.
A cette période et sur initiative du P.N.F, Partito
Nazionale Fascista, des grandes industries de la
Fédération fasciste locaux ou de l’Opera Nazionale Balilla édifient d’énormes structures pouvant
accueillir plus de 1’000 enfants. Parmi les plus
renommées, on compte en 1934, à Rimini, la colonie marine Bolognese avec 2’000 lits et la Colonia
Novarese avec 900 lits et à Cattolica, la colonia Le
Navi. En 1928, à Igea Marina, se construit la colonie Pavese avec 800 lits.
Les enfants hébergés vont ainsi faire partie de citadelles dédiées à l’enfance, à l’intérieur desquelles,
ils se réunissent pour pratiquer des activités physiques et sportives, des jeux, des bains de soleil et
de mer.
Ces colonies sont un moteur qui véhiculent la propagande à travers un modèle éducatif centré sur la
hiérarchie et le geste répétitif. Mais elles défendent
aussi la maternité et l’enfance dans le but d’améliorer la race et multiplier les individus. L’action est
encore plus présente après la proclamation de
Colonie Agip en 1939 et colonie Regiana à Cesenatico en 1941
l’empire et l’isolement politique et économique du
régime.
Au finale, ces bâtiments, à première vue, à caractère sociaux, ne sont que des outils de propagande
pour la promotion du régime.
Ces critères définissent l’importance du rôle que les
colonies endossent dans l’organisation sociale de
cette époque, par rapport à laquelle l’architecture
est appelée à s’exprimer. Ainsi, elles deviennent
un objet d’expérimentation du langage architectural, autant à travers la rigueur fonctionnaliste et
hygiéniste du rationalisme, comme dans les colonies Agip ou Redaelli, qu’à travers les allégories
formalistes avec références néo-futuristes comme
la colonie Le Navi de Cattolica.
A ce moment, il n’existe pas encore une organisation, ni une véritable planification centralisée des
emplacements. C’est pourquoi, on dénombre différents promoteurs :
• PNF et ses sous-dépendants
• Les industriels
• Les communes
• Les oeuvres religieuses
149
A la fin des années 1930, la construction des colonies diminue. Durant la guerre, les colonies ne sont
pratiquement utilisées que de jour comme outil
de propagande et d’éducation hygiéniste à faible
coût. Les autres colonies vont se transformer tantôt
en hospices pour enfants des italiens immigrés à
l’étrangers comme en Libye, tantôt en hôpitaux, en
logements pour soldats alliés ou en réserves.
Après la guerre, le rôle social qui est né durant la
période fasciste disparaît. Les colonies perdent
ainsi leur fonction d’endoctrinement et de cure,
pour se voir considérées plus comme un espace
de divertissement pour les enfants durant leur vacances d’été. Ainsi, la notion de vacances communautaires reprend et les anciennes colonies, non
détruites, regagnent leurs activités.
Suite à cette forte demande, la construction d’édifices destinés aux colonies marines affranchies
de la tutelle de l’état, et obéissant à la spéculation
financière des privés, augmente.
C’est pourquoi, les bâtiments, ne possèdent plus
une recherche architecturale aussi poussée que
lors des constructions fascistes. Les colonies
Colonie XXVIII Ottobre, appelée «Le Navi», 1934
d’après-guerre, généralement plus contenues
dans leur volume reflétant ainsi les mutations qui
s’opèrent. Leur aspect est sommaire, et ne se distingue plus tellement des pensions ou des hôtels,
en gardant, toutefois, quelques éléments de l’architecture des édifices communautaires.
Les différences présentes parmi les deux périodes
d’édification des colonies marines sont nombreuses. Toutefois, l’élément le plus pertinent est
leur point commun, soit leur fonction initiale de
préparatrice, au niveau symbolique et réel du futur
de leurs petits hôtes. Un futur qui sera divisé par
sexes, mais avec deux directions communes : la
centralité du travail et de l’acceptation d’une fragmentation hiérarchique.
A partir de la fin des années soixante, l’évolution
des modes de vie et l’augmentation du revenu
par habitant provoquent la réduction progressive
des colonies et l’arrêt ultérieur de la construction
de nouveaux édifices. Dès 1980, les autorités
marquent un nouveau tournant dans l’histoire des
colonies. Une parties d’entre elles sera détruite.
150
La gestion des colonies
A partir de la deuxième moitié des années 1920,
l’organisation et le contrôle des colonies sont progressivement concentrés dans les mains des fascistes. Entre 1926 et 1928, la gestion des colonies
fascistes revient à l’ONMI, Opera Nazionale per la
Protezione della Maternità e dell’Infanzia, assisté
par les fasci féminins de l’ONB. Dès 1928, l’ONMI s’occupe principalement des colonies permanentes combattant la tuberculose, tandis que les
fasci et l’ONB organisent celles saisonnières. A
partir de 1931, les fonctions de coordination sont
unifiées dans le EOA, Ente Opere Assistenziali, du
PNF sous la direction du secrétaire fédéral, comprenant, dans chaque province, les représentants
de l’ONMI et de l’ONB.
Panneau indicateur des zones des colonies
Dès 1933, à l’aide d’une publication, le PNF affirme
résolument que, lors de la prochaine saison d’été,
seront définitivement abolies les initiatives bénévoles qui, jusqu’à cet instant, ont organisé, à l’aide
de moyens insuffisants, quelques pseudo-colonies
qui ne répandent plus à leur objectifs ni au soin
du décor et au style fasciste. Avec la lutte entre
le régime et l’Azione Cattolica, à propos de l’éducation de la jeunesse, le parti fasciste déploie un
effort maximal pour obtenir un contrôle unitaire et
uniforme sur les colonies.
Enfin, en 1938, l’ONB est absorbé par la GIL, Gioventù italiana del Littorale, nouvel organisme du
PNF, qui assume la supervision et le contrôle sur
toutes les colonies indépendamment de qui les a
fondées ou gérées.
151
L’architecture des colonies
La géographie des colonies
Il n’existe aucun véritable plan national pour décider de l’emplacement des colonies. Le plan de tutelle paysager développé en 1922 et approuvé en
1940, se limite à indiquer comme unique règle la
position parallèle à la côte comme ligne d’expansion du bâti pour éviter de dangereuses concentrations urbaines. Le Plan Belli de 1934, se borne à
classer les centres balnéaires d’après leurs dimensions tout en gardant le tourisme des colonies à
l’écart des plages populaires. Le seul règlement
des colonies d’été est celui émit par la GIL en 1937
qui concerne la gestion de ces établissements et
se contente, en pratique, à leur classement. Le
choix des emplacements des colonies ne répond
à aucune stratégie unitaire mais coïncide plutôt
avec la présence d’une autorité locale, ou la facilité
d’accès depuis les principales villes du Nord, ou
encore du réseau de transports. Les motivations
des deux plus grandes concentrations de colonies sur l’Adriatique et sur la mer tyrrhéenienne
est peut-être due à la préexistence des hospices
marins de Rimini et Viareggio. Un autre élément qui
pourrait avoir de l’importance est l’œil complaisant
du régime pour les plages préférées du Duce.
Carte des hospices marins présents en Italie, 1885
Le rapprochement et la grande disponibilité en infrastructures de transports vers les grandes villes
d’Italie du nord, sièges des grandes industries et
promoteurs de la réalisation des colonies climatiques, influencent le choix des sites.
Au départ, la mer est principalement fréquentée
par les patients des hospices marins.
A partir de 1907 environ, le phénomène des
hospices continue à progresser et dépasse ses
propres limites. La vue déplaisante des enfants
malades sont des motifs de désagréments pour
les aristocrates et bourgeois propriétaires de villas, qui demandent des mesures restrictives pour
le choix du site.
Avec le temps, et grâce à la monté du fascisme,
les nouveaux touristes ne souhaitent plus partager
leurs plages avec les enfants des colonies. Par
conséquent, les colonies bâties dans le premier
après-guerre sont placées aux marges des villes
touristiques, soit dans espaces déjà investis par
la présence de anciennes colonies, soit inintéressants du point de vue touristique.
152
D’autres raisons de leur confinement aux marges
des villes existent telle que la peur. En effet, les
propriétaires d’hôtels craignent que la présence
de colonies marines puisse constituer un frein à
la construction des villas et des pensions et ainsi
dévaloriser leurs plages, tout comme les constructions existantes.
Une autre raison, plutôt favorable à l’emplacement
des colonies en marge des villes, est celle de l’implantation, dans de grands espaces, afin d’avoir
une plus grande liberté dans le choix des activités.
Le besoin de surveillance des enfants hospitalisés
et les raisons hygiénistes contribuent eux aussi à
cette décision.
De plus, la particulière position géographique de
l’Italie pousse les médecins et les hygiénistes à
souligner la fonction antituberculaire du climat marin et à motiver la création de ces instituts sur les
côtes italiennes qui s’élèvent au nombre de 42 en
1913.
153
Les cinq sites des colonies
En Emilie-Romagne, les positions géographiques
des colonies de vacances sont essentiellement
regroupées dans cinq villes toutes positionnées le
long de la côte adriatique. Elles se trouvent réunies
dans deux provinces, celle de Rimini et celle de
Forlì-Cesena.
Contrairement aux colonies présentes en Toscane,
dont l’emplacement est favorisé par la présence
de grandes industries, infrastructures, ainsi que
par la facilité d’accès, la côte adriatique est, quant
à elle, un choix personnel du Duce.
Milan Marittima
Cervia
Cesenatico
Bellaria
Igea Marina
Rimini
Mirramare
Riccione
Cattolica
En effet, grâce à la présence d’hospices marins
destinés aux soins de maladies à la fin du 19ème
siècle, à la montée au pouvoir du fascisme , plus
précisément selon les volontés de Mussolini, la
côte de l’Emilie-Romagne prit énormément d’importance. Les plages de Rimini sont considérées
comme les rives de prédilection du Duce et de sa
famille. Cette préférence favorise considérablement toute la région de Rimini qui peut ainsi rivaliser avec la Toscane et la Ligurie.
Carte de la province de l’Emilie-Romagne avec sites des colonies
Les sites romagnoles des colonies marines se
développent de Milano Marittima au Nord, jusqu’à
Cattolica au Sud.
Le plus grand regroupement d’établissements se
trouve à Cesenatico Nord qui en compte 73 dont la
grande majorité fut bâtie après 1945.
La deuxième ville contenant le plus grand rassemblement est Igea Marina avec 45 colonies. Elle
représente toutefois la plus grande concentration
dans la province de Rimini.
Les trois autres villes restantes comportent, elles
aussi, des colonies, mais ne contenant pas autant
d’édifices, leur impact géographique est considéré de moindre intérêt. Toutefois, elles accueillent
quelques colonies jugées de véritables oeuvres
architecturales de grand intérêt.
154
Données du recensement par commune
PROVINCE DE FORLI
TOTAL
FO+RA
PROV. DE RAVENNE
R iccione
Rimini
Bellaria
Igea Marina
S. Mauro Pascoli
Gatteo Mare
4
10
24
15
41
94
4
6
73
177
71,9
67
2
69
28,1
246
100
Avant 1915
-
-
1
2
-
3
-
-
-
3
1,2
-
-
-
-
3
1,2
Entre 1915 et
1945
3
1
6
10
3
23
-
1
7
31
12,6
4
1
5
2,0
36
14,6
Après 1 945
1
9
17
3
38
68
4
5
66
143
58,1
63
1
64
26,0
207
84,2
2
-
2
9
1
14
-
1
5
20
8,1
3
1
4
1,6
24
9,8
Communes
-
-
2
2
1
5
-
1
13
19
7,7
15
1
16
6,5
35
14,2
Provinces
-
-
-
1
3
4
-
-
5
9
3,7
1
-
1
0,4
10
4,1
2
-
1
3
2
8
-
-
1
9
3,7
1
-
1
0,4
10
4,1
-
-
1
-
-
1
-
-
1
2
0,8
-
1
1
0,4
3
1,2
-
1
2
1
2
6
-
-
2
8
3,2
2
-
2
0,8
10
4,1
-
-
-
-
3
3
-
-
-
3
1,2
-
-
-
-
3
1,2
2
1
6
7
11
27
-
1
22
50
20,3
19
2
21
8,5
71
28,9
Année de
constru ctio
n
Propriété publique
LIES L. 1087/39
Emilia Ro magna
Propriété
de l Etat
Org.
paraétatiques
Org.
municipales
T OTAL
%
Cervia
Tot.
Ravenne
Misano A.
Tot.
EDIFICES AVEC
DESTINATION
ORIGINAIRE
A COLONIE
Cesenatico
Cattolica
District de Rimini
Tot.
%
V.A.
%
Recensement des colonies présentes dans la côte adriatique
155
Propriété
privée
Etat de
conservatio
Org.
religieuses
Personnes
physiques
Sociétés
immobilières
Entreprises et
coopératives
Sociétés et
fondations
-
7
3
5
5
20
-
-
20
40
16,2
12
-
12
4,9
52
21,1
1
1
8
1
13
24
2
3
21
50
20,3
26
-
26
10,6
76
30,9
1
1
7
2
11
22
1
1
5
29
11,8
7
-
7
2,9
36
14,7
-
-
-
-
1
1
-
1
4
6
2,4
2
-
2
0,8
8
3,2
-
-
-
-
-
-
1
-
1
2
0,8
1
-
1
0,4
3
1,2
TOTAL
2
9
18
7
30
67
4
5
51
127
51,6
48
-
48
19,5
175
71,1
Bon
2
9
23
12
33
79
3
5
68
155
63, 0
63
1
64
26,0
219
89,0
Médiocre
2
-
1
1
8
12
1
1
5
19
7,7
4
1
5
2,0
24
9,8
Mauvais
-
1
-
2
-
3
-
-
-
3
1,2
-
-
-
-
3
1,2
-
1
2
-
3
6
-
-
-
6
2,6
-
-
-
-
6
2,4
3
1
4
6
10
24
3
5
12
44
17,9
11
-
11
4,5
55
22,4
En fonction
-
8
15
6
27
56
-
-
55
111
45,1
51
1
52
21,1
16,3
66,2
Transformées
1
1
5
3
4
14
1
1
6
22
8,9
5
1
6
2,4
28
11,3
Conditions
d utilisation
Démolies dans les
années 1980
Non utilisées
ou
abandonnées
Recensement des colonies présentes dans la côte adriatique / suite
156
Données planivolumétriques et lits disponibles des colonies recensées, subdivisées
par commune
Surface parcelle
Surface couverte
Volume
Valeurs relatives à la construction du littoral entre la plage et le chemin de fer en 1948 et 1985
IGM 1948
Lits disponibles
Localité
Aires
édificables
Aires libres
Aires
édificables
Aires libres
180
64%
36%
78%
22%
Misano
Adriatico
140
13%
87%
45%
55%
Riccione
230
58%
42%
72%
28%
Rimini
480
70%
30%
85%
15%
Bellaria –
Igea Marina
160
51%
49%
82%
18%
S. Mauro
Mare
20
5%
95%
68%
32%
-
Savignano
Mare
8
-
100%
12%
88%
-
-
Gatteo Mare
40
7%
93%
100 %
-
28.9
10838
37.7
Cesenatico
520
28%
72%
85%
15%
1764267
72.0
21307
73.3
Cervia
1230
21%
79%
49%
51%
24.9
634856
25.9
7440
25.6
Total
3008
36%
64%
67%
33%
3.470
1.3
52732
2.1
320
1.1
25.6
67863
26.2
687588
28.0
7760
26.7
100
258741
100
2451855
100
29067
100
mq
%
mq
%
mc
N.
%
Cattolica
78 701
5.2
11 459
4.4
79 057
3.2
450
1.5
Cattoli ca
Misano
Adriatico
4 3 546
2.9
9 116
3.5
99 209
4.0
1 734
5.9
Riccione
140 247
9.4
20 113
7.8
185 225
7.6
3 262
11.2
Rimini
150 889
10.1
22 903
8.9
269 270
11.0
380
1.3
Bellaria –
Igea Marina
244 526
16.3
42 691
16.5
376 230
15.3
4 643
-
Tot. District
de Rimini
657 909
43.9
106 282
41.1
1008 99 1
41.1
10 469
36.0
S. Mauro Mare
10594
0.7
2454
0.9
21623
0.9
-
Gatteo Mare
10159
0.7
2990
1.1
25279
1.1
Cesenatico
435264
29.1
79152
30.6
708374
Tot. Prov.
Forlì
1113926
74.4
190878
73.8
Cervia
339653
22.7
64393
Ravenne
43875
2.9
383528
1497454
Tot. Prov.
Ravenne
TOTAL
Total Ha
1985
%
Les données relatives aux lits disponibles se réfèrent 134
à colonies sur les 163 en fonction
Données planivomuétriques et lits disponibles des colonies
recensées, subdivisées par commune
Valeurs relatives à la construction du littoral entre la plage etle
chemin de fer en 1948 et 1985
157
La typologie des colonies
Sur le plan fonctionnel et typologique, le nouveau
rôle attribué par le régime aux instituts climatiques
(la formation physique et spirituelle des « colons
») nécessitant des espaces particuliers tels que
salles de sport, salles de réunion, classes et chapelles, rendent plus complexe l’articulation distributive et structurelle du bâti et par conséquent,
contribue à sa croissance dimensionnelle. Ainsi,
s’opère le passage du monobloc à la création d’un
complexe constitué de plusieurs éléments
La colonie préfasciste, direct héritage des hospices climatique du 19ème siècle, se développe
comme un sanatorium pour enfants, empruntant
forme et fonction à la typologie expérimentale présente dans les hôpitaux de l’époque : grandes
chambres, réfectoire et locaux pour des activités
ambulatoires et thérapeutiques spécifiques. Elle
possède la simplicité fonctionnelle, structurelle et
formelle donnée par un corps unique de bâtiment
de proportions compactes, avec façades répondant à une rigueur néoclassique et avec une couverture à pans.
Typologe : Le village
Colonie XXVIII Ottobre, appelée aussi «Le Navi»
La nouvelle complexité fonctionnelle des colonies
est le laboratoire d’expérimentation idéale pour
le mouvement rationaliste favorisé concrètement
par la disponibilité de matériaux de construction
comme l’acier et le verre, encore jamais autant utilisés, ainsi que le béton armé fondamental dans
la réalisation de grands espaces, offrant un meilleur apport de lumière et un plus grand résistance
structurelle pour les tours et les portiques.
A travers son livre « Caratteri degli edifici », Armando Melis a recueilli avec précision les nouvelles exigences des espaces des colonies. Ceuxci font essentiellement référence à l’organisation
militaire, en prévoyant que les hôtes des colonies
soient divisés en équipes de 25 à 30 enfants avec
leur surveillant. Deux services sanitaires sont prévus par équipes, et deux équipes par chambrés.
On attribue énormément d’importance aux activités physiques et gymniques collectives qui se
trouvent soit à l’intérieur, soit à l’extérieur, devant le
drapeau solennellement levé chaque matin.
158
En réalité, toutes ces transformations du thème
des colonies se manifestent entre 1925 et 1940. A
partir des années 30, avec le développement des
colonies fascistes, les modifications introduites par
les nouveaux objectifs fonctionnels, réinterrogent
les systèmes distributifs et la morphologie des bâtiments. Les colonies groupent ainsi les fonctions
fondamentales des espaces scolaires, sanitaires,
sportifs et paramilitaires, tout en n’étant ni une
école, ni un hôpital, ni une salle de sport, ni une
caserne. Mais, étant un produit inédit du point de
vue fonctionnel, il devient très difficile de le cataloguer selon les paramètres distributifs, formels et
structurels existants.
Au début, un classement les distingue selon les emplacements (colonies alpines, marines, fluviales,
lacustres) mais aussi par rapport à leurs périodes
d’occupation. Les colonies permanentes, fonctionnant toute l’années, ont un caractère curatif contre
les maladies chroniques telle que la tuberculose,
ce qui les rend plus semblables aux hôpitaux, avec
de longues périodes de séjours, qu’à un lieu transitoire de récréation. Les colonies temporaires, fonctionnant quelques mois par an, se distinguent par
leur action de prévention et de divertissement. Les
Typologie : La tour
la colonie FIAT à Marina di Massa
colonies diurnes héliothérapiques, quant à elles,
ouvertes uniquement en période de vacances scolaires, ne prévoient pas de séjour. Distribuées aux
alentours des villes, elles permettent aux jeunes
hôtes un retour à la maison le soir. Ce système
garantit de grandes économiques de gestion. Ce
sont essentiellement ces deux dernières typologies qui se développent.
La seule tentative, à l’époque fasciste, de classement systématique du patrimoine des bâtiments
est réalisée en 1940 par Mario Labò qui a réparti
les colonies en quatre typologies.
• Le village :
Il est formée d’un ensemble de plusieurs bâtiments disposés séparément dans la parcelle et
articulés pour recevoir diverses fonctions.
Colonie XXVIII Ottobre de Busiri Vici à Cattolica, Villaggio Marino dell’Opera Balilla de Milan et Turin de Mansutti et Miozzo à Marina di
Carrara, la Colonie XXVIII Ottobre de Sotsas et
Guaitoli à Marina di Massa, la Colonie Marina
della Federazione dei Fasci di Torino prévue
sur le littoral de Riccione toujours de Sotsas e
Guaitoli, et la Colonie Firenze à Calambrone.
159
• La tour
Cette forme est constituée d’un corps à fort développement vertical où sont logés les dortoirs.
Celui-ci se détache généralement d’un corps
horizontal où se trouvent les services collectifs.
C’est le modèle privilégié pour les colonies de
montagne, car ces territoires ne sont pas de
grandes dimensions et ne possèdent pas non
plus de grandes surfaces horizontales permettant la typologie à village.
Ce modèle est représenté par la Tour Balilla
de Bonadè Bottino à Marina di Massa et par la
Colonie de la Fédération des Fasci de Combat
de Gênes réalisée à Chiavari selon le projet de
Nardi Greco.
• Le plan ouvert
Ce type est formé de juxtapositions et de
contrastes avec des volumes asymétriques
comme dans la colonie féminine des Fasci Italiens à l’Étranger de Paniconi et Pediconi à Tirrenia.
• Le monobloc
Cette typologie est composée d’un unique
corps de bâtiment isolé et développé horizon-
Typologie : Les contaminationes
Colonia Montecatini, Cervia
talement dans sa longueur. Il peut être uni à
quelques autres bâtiments de dimensions sensiblement plus modestes. Elle incarne le modèle le plus diffusé dans notre site.
Cette forme est appliquée dans les colonies
Lino Radaelli et Sandro Mussolini à Cesenatico,
selon le projet de Fratino-Griffini et Vaccaro, ou
la Colonie marine Rosa Maltoni, érigée en 1930
à Calambrone selon le projet de Mazzoni.
• Les contaminationes
Elles sont issue du type monobloc comprennant des bâtiments ayant un élément vertical
dans un volume dominant horizontal. La colonie
marina Montecatini à Cervia illustre ce genre.
En réalité, le manque d’une typologie consolidée
et de règles établies semble avoir libéré les architectes du poids excessifs des exigences et avoir
ainsi stimulé une recherche libérée qui a souvent
amené à des résultats de grand intérêt. La liberté de solutions compositionnelles, distributives et
fonctionnelles de certaines colonies a un caractère
révolutionnaire.
160
2
Dans ces constructions se reflète la pureté des
volumes et se diffuse l’utilisation de toitures plates
au lieu des toits à pans. Ces caractéristiques en
font des volumes géométriques et architecturaux
dignes d’une modernité inédite. L’ameublement et
les décors deviennent, eux aussi, des signes graphiques, des nouveaux styles de composition de
grand impact formel.
Un des principaux buts de ces projets modernes
est de frapper l’imaginaire des enfants et en éduquer leur sens de l’esthétique. Tout dans les colonies, des lignes abstraites et des volumes, aux
développements des plants qui tracent les itinéraires de la vie communautaire, de l’ampleur du
type d’ouvertures au dessin des balustrades, des
crépis aux revêtements de sol, couleurs, matières,
réfectoire et locaux de nettoyages, dortoirs et
salles de sports, participent à composer la forme
plastique, l’image visuelle par laquelle s’identifiera
pour toujours, dans la mémoire des enfants, le souvenir du séjour en colonie.
Ce souvenir est aussi possible grâce à la symbolique des formes qui rendent souvent hommage à
la militarisation des colonies. Deux exemples sont
essentiellement emblématiques :
1
3
Formes types des colonies :
le fagot, l’enfant à bras ouvert, le M
la colonie marine XXVIII Ottobre pour les enfants
des italiens à l’Etrangers, à Cattolica, projetée en
1934 par Busiri Vici, avec l’image et la ressemblance d’une flotte en béton armée en formation
autour du navire amiral, et la colonie marine Principi
di Piemonte, à Cattolica, réalisée selon le projet de
Baldi et Papini, avec une planimétrie qui rappelle
un avion de guerre et huit colonnes monolithiques
qui symbolisent le gouvernement, le grand conseil
du fascisme, le consortium national des corporations, les forces armées, la milice, et la jeunesse
fasciste.
L’allégorie matérialisée dans les formes planimétriques est un motif récurrent dans les colonies réalisées pendant l’entre-deux guerres. On retrouve
l’image d’un enfant à bras ouverts, figure 2, en
référence au logo de la campagne antituberculaire, dans la colonie marine Vittorio Emmanuele II,
réalisée à Calambrone en 1934 selon le projet de
Steffanon.
On peut aussi retrouver l’image d’un énorme fagot,
«fascio», illustré dans la colonie marine Regina
Elena de 1932, à Calambrone de Venturi, figure 1.
Et souvent, comme dans la colonie O.P.A.F.S. à
Igea Marina, se développe des corps de bâtiments
à forme de M, figure 3.
161
Plage de bord de mer
Indépendamment de la typologie du corps du bâtiment des colonies, elles répondent toutes à une règle
intransigeante quant à leur implantation.
Axe de circulation
Corps de bâtiment de
la colonies
Limite périmétrale
Chacune d’elle prend place dans une parcelle de verdure d’amples dimensions. Celle-ci se place, dans la
grande majorité des cas, le long de l’axe de circulation étant ainsi immédiatement en contact avec le
bord de mer et sa plage. Cette règle de disposition
est fortement illustrée à Igea Marina.
Pour délimiter l’espace privatif de chacune des colonies de manière explicite et être certain de ne pas
perdre les petits colons, les parcelles sont circonscrites par une frontière périmétrale en maçonnerie ou
en grillage. Cette particularité est encore visible aujourd’hui dans les colonies abandonnées tout comme
dans celles gardant leur fonction initiale.
Pour augmenter encore plus le caractère privatif de
chaque institutions, la typologie imposait un corps de
bâtiment avancé vers l’axe de circulation offrant ainsi
un arrière cours libre et protégé.
Espace vert de
la colonie
Principe d’implantation d’une colonie
162
La vie au sein des colonies
La vie au sein des colonies est totalement centrée
autour d’un élément fondamental, est la célébration quotidienne de l’horaire. En effet, toutes les activités, le réveil, le repos, les activités hygiéniques,
les exercices physiques, les repas, les soins héliothérapiques, sont réglés selon des programmes
rigides et précis auxquels l’enfant doit se soumettre. Chaque jour commence avec le lever du
drapeau et fini par son salut. Entre ces deux moments phares, les activités, vues presque comme
des rituels, sont définies de manière précise, que
se soit du point de vu spatial que temporel.
Cette organisation stricte commence dés l’arrivée
des enfants aux colonies. En effet, l’entrée dans
l’enceinte de la colonie est marquée par une séquence de pratiques qui accompagnent les petits
hôtes du moment de leur départ de la maison et
jusqu’à leur retour. Les départs pour les colonies
de vacances, sont, pour la plupart, célébrés par
une fête avec une cérémonie riche en chants et
hymnes. L’objectif de ces rituels est la création
d’un climat d’exaltation collective qui implique la
réunion de grandes masses de personnes.
Sortie collective à la plage, colonie Agip, Cesenatico
Les enfants, arrivés à la colonie, passent immédiatement une visite médicale. Ceux qui sont porteurs
de maladies sont conduits en isolement, tandis que
ceux en bonne santé sont amenés aux vestiaires.
Il sont ensuite lavés et habillés avec des uniformes
qu’ils devront porter durant toute la durée de leur
séjour. Ils se retrouvent donc tous affublés d’un
habit commun, éliminant ainsi les traits de personnalité de tout un chacun. Ce moment représente le
début de l’endoctrinement qui suivra l’enfant tout
au long de son séjour. C’est un moment crucial
dans le passage du monde extérieur à celui intérieur à la colonie. Un moment qui décrète l’appartenance de l’enfant à la communauté dans laquelle
il est inséré.
Les enfants sont ensuite classés dans des groupes
dans des groupes de 25 à 30 colons. La division
en équipe ou groupe, est réalisée selon les critères de l’âge ou au développement physique des
filles et des garçons, créant aussi des regroupements d’enfants de même lieu de provenance.
163
Au sein des colonies, il n’existe aucune discrimination sociale. Toutefois, l’individu et la personnalité de chaque enfant est annihilée, une fois de
plus, à cause de la très forte présence de l’endoctrinement. Celle-ci est renforcée à travers chaque
action accomplie de la part des éducatrices et des
assistantes. Ces dernière doivent suivre des formations intensives avant de pouvoir pratiquer en
tant qu’éducatrices dans les colonies fascistes.
A la série d’action qui se déroulent selon une
cadence rythmée et un timing spécifique, correspond une série d’espaces qui se succèdent
d’après leurs fonctions, introduisant ainsi doucement l’enfant dans la colonie. Le schéma ci-contre
illustre les relations spatiales existantes entre les
différents espaces de la colonie. Nous remarquons
une certaine rationalisation dans les déplacements
ainsi qu’un soin particulier dans l’élaboration des
différents chemins.
Le personnel de surveillance, considéré appartenant à la catégorie des hôtes, suit aussi le même parcours que les enfants. Toutefois, un autre cheminement, celui des membres du personnel de service
en est nettement séparé et ne se superpose à aucun moment à celui de la vie au sein de la colonie. .
Schéma des relations des espaces de la colonie
L’Administration se trouve généralement dans un
pavillon totalement séparé par rapport aux parcours des enfants. C’est dans cet espace que
les parents, venus rendre visites ,à leurs petits
attendent, n’interférant ainsi en aucune manière
avec la vie de la colonie.
Outre la grande importance des espaces ouverts, il
est fondamental de souligner la présence évidente
des lieux destinés à la vie collective et la préoccupation des architectes envers la facilité du travail
des surveillantes.
Les espaces communs occupent des positions privilégiées. Ils ont des dimensions considérables et
font l’objet d’un soin particulier en ce qui concerne
les problèmes d’aération et de lumière. Ils constituent finalement un lieu où doit prévaloir un fort
caractère festif. Le plus souvent, ces espaces sont
conçus de manière symétrique représentant ainsi
la nette séparation entre filles et garçons, allant
même jusqu’à doubler la proportion des services
par rapport à ceux présent dans les lieux pour la
vie communautaire.
164
Ces bâtiments des colonies traduisent ainsi les
modèles éducatifs dominants présents à l’époque
fasciste. Outre la rigide séparation des sexes dans
les dortoirs, lors des activités tout au long de la
journée, et dans les espaces communautaires, le
bâtiment n’est pas conçu à son échelle mais à celle
des adultes. L’enfant se retrouve ainsi confronté à
une dimension immense pour lui, qui ne correspond pas à sa taille et dans laquelle il ne trouve
pas de point de référence qui lui sont destinés.
Même la totale absence de dispositifs spatiaux
se référant à la dimension individuelle reflète un
système dans lequel l’aspect communautaire a
une prédominance absolue. A l’intérieur même
des dortoirs, l’espace est collectif, il n’existe au-
Colons en exercice physique à la plage
cune recherche de privacité pour l’enfant. La totale ouverture détermine une visibilité constante
et presque totale des petits et permet une surveillance continue de la part du personnel.
Dans la colonie, le rapport avec le lieu, la nature
revêt une grande importance, non seulement
en ce qui concerne les conditions d’isolement
par rapport à son contexte, mais l’environnement naturel est le décor de la plus grande majorité des activités diurnes. A travers une vie
essentiellement parcourue à l’extérieur dans
laquelle l’exercice physique assume un rôle fondamental, la race devient toujours plus perfectionnée créant ainsi des jeunes forts et sains.
165
166
167
Un jour type au sein des colonies
La journée des petits colons commence invariablement par le salut au drapeau. Toutes les équipes
se rendent ensemble, au pas de marche, sur la
plage où a lieu le lever du fameux drapeau.
Avant
Ensuite, la journée peut réellement commencer.
Les enfants se séparent pour participer à leur demi-heure d’exercice physique.
Suite à cet effort, les enfants ont enfin droit à leur
petit déjeuner pris dans le réfectoire commun.
Celui-ci est ensuite suivi par une petite heure de
temps libre, consacrée ,en réalité, à un cours durant lequel les superviseurs enseignent la doctrine
politique.
Vient ensuite le temps de la plage. Les groupes
y reçoivent les cures alternant les bains d’air, les
bains de soleil, et les bains d’eau. Ils restent souvent sous des tentes pour s’acclimater gentiment
au climat balnéaire.
• Les bains de soleil durent en moyenne une
heure. L’exposition est progressive, évitant ainsi les éventuels coups de soleil.
30 jours
après
• Les bains d’eau se déroulent avec des immersions de vingt minutes sans effort physique.
A 13h00, un repas copieux est servi aux enfants.
Ce choix vise à faire augmenter le poids de ces
enfants ainsi que leur musculature.
• La diète imposée est d’environ 2’000 KCal pour
les bambins de 5 à 9 ans. Les enfants âgés de
9 à 12 ans ont droit à 2’400 KCal.
Cette étape est suivie par une petite sieste. Vient
ensuite l’endoctrinement et une nouvelle marche à
la plage.
Avant le repas, les enfants doivent participer à
un entraînement de gymnastique, généralement
constitué d’exercices paramilitaires, d’exercices
d’imitations et de jeux d’équipes.
La journée se termine par le repas et la salut au
drapeau réunissant pour une dernière fois les enfants avant le retour dans les dortoirs et l’extinction
des feux à 21h00.
Le jour suivant suivra, minute par minute, le même
déroulement que le précédent.
168
Étude de cas : La colonie Agip
169
La colonie agip
Histoire
La colonie AGIP est construite en pleine période
fasciste, soit entre 1937 et 1938 selon le projet de
l’architecte bolonais Giuseppe Vaccaro.
La société Agip Petroli, encore aujourd’hui propriétaire du bâtiment, représente, dans les années
30, en Italie la première entreprise d’État pour la
recherche et la distribution de carburant. En 1937,
elle décide la construction d’une colonie pour
héberger les enfants de ses employés durant les
mois d’été. Mussolini intervient dans les décisions
de l’entreprise et ordonne qu’elle soit construite en
Emilie Romagne, c’est pour cette raison que la ville
de Cesenatico a été choisie et a dédicacé cette
colonie à Sandro Mussolini, neveu du Duce.
Le président de la Société, l’ingénieur Puppini,
aussi le président de la Faculté d’Ingénierie de
l’Université de Bologne, donne le mandat à Giuseppe Vaccaro, lui aussi bolonais et auteur d’importants édifices réalisés autant à Bologne que
dans d’autres villes d’Italie. Il est l’un des principaux interprètes du rationalisme de Le Corbusier.
Le programme de colonie pour enfants s’arrête
avec la guerre. Après quelques travaux de restauration, elle retrouve sa fonction civile comme
colonie d’été pour les enfants. En 1950, la colonie
Agip a hébergé les survivants de l’inondation de
Polesine.
Actuellement, elle est le siège des séjours d’été
pour les enfants de employé de l’E.N.I.
La colonie Agip a ses début
170
Giuseppe Vaccaro
Giuseppe Vaccaro est né en 1886.
Il n’est pas beaucoup plus âgé que les architectes
à l’origine du mouvement moderne. Malgré cela,
ces quelques années lui suffisent pour marquer
un détachement et déterminer une différence de
convictions et de comportements.
Vaccaro peut être considéré comme l’un des
grands architectes de la période d’entre-deux
guerres. Toutefois, à la différence de tant d’autres,
ses œuvres ont été marginalisées, peut-être à
cause de son choix de renoncer à produire des
manifestes, des essais et des polémiques. Il développait ses théorises exclusivement à travers ses
projets et ses réalisations.
Giuseppe Vaccaro dans son bureau en 1934
171
L’architecture de la colonie agip
Grâce au projet de la colonie Agip, Vaccaro peut
donner vie à ses réflexions sur les thèmes du mouvement moderne. Ceci a été possible par son emplacement dans une aire totalement vierge, caractérisé seulement par la plage et la mer, symbole
de ligne horizontale. C’est de cette seule ligne que
naît la composition architecturale de cette colonie.
La métaphore du projet, dans son entier, semble
se résumer dans la fenêtre en longueur qui coupe
horizontalement l’enceinte du bâtiment et cadre,
en même temps, terre, mer, ciel et soleil.
La citation d’Aristote : « l’air du ciel, l’eau de la mer,
la terre et le feu du soleil » n’est pas une fin en soi :
ils représentent les éléments naturels, artificiels du
bien-être des enfants.
Le rapport visuel entre les quatre éléments de la
nature prend forme dans l’architecture à travers les
loggias du premier étage, totalement transparentes
et perméables, de cette manière ciel, mer, terre et
soleil apparaissent toujours en étroite et harmonieuse interdépendance. Les volumes, simples et
essentiels, créent la composition. L’unique élément
qui se démarque est le corps central, formé par
Façade arrière de la colonie Agip
une barre de cinq étages, parallèle à la ligne de la
mer, dans lesquels sont placé les dortoirs. Les bureaux et les locaux du personnel sont placés dans
les extrémités orthogonales de la structure. Au rezde-chaussée, se trouvent aussi le réfectoire, les
cuisines et les services.
Dans ce corps principale, malgré son importante
élévation par rapport au niveau du sol, la ligne
horizontale qui souligne toute la composition du
complexe est l’élément le plus important : chaque
étage est pourvu de fenêtres sur toute la hauteur,
procédé possible grâce à la position en retrait des
poteaux disparaissant visuellement en façade.
Deux autres corps de bâtiments font partie du complexe. Ils contiennent les services administratifs, le
parloir, les chambres pour le personnel et les salles
d’études pour les enfants. Ces deux éléments, à la
différence du premier, possèdent un seul étage et
sont disposés orthogonalement et en retrait vers
l’arrière et vers l’intérieur de la ville.
172
Plan masse
Plan du rez-de-chaussée :
réfectoire et services
Plan des étages 3 et 4 :
dortoirs
Plan d’un des pavillons annexes
Coupe transversale
173
Plan niveau semi-enterré
Plan niveau 2 :
dortoir
174
Plan niveau relevé
Le portique avec sa totale transparence permet
de rendre le corps central plus léger. Malgré son
aspect imposant et massif, il semble voler dans
les airs. Le portique est l’élément qui connecte les
différents bâtiments qui créent tout le complexe. Il
naît sous le corps du bâtiment principal pour s’étirer dans les corps secondaires. Il semble pénétrer
à l’intérieur des corps pour se retourner vers les
grands jardins extérieurs, presque en invitant à
entrer dans la colonie et participer à la vie de la
communauté.
Il offre immédiatement un spectacle incroyable
pour ces enfants qui n’ont jamais vu la mer ! En effet, disposé parallèlement à la ligne de l’horizon et
sans vitrage, il met l’enfant en contact direct avec
la plage et la mer.
Le rez-de-chaussée est un grand espace libre
dans lequel, en cas de mauvais temps, peuvent se
dérouler de nombreuses activités variées.
Le jeu de lumière et d’ombre résultant du parcours
du soleil est souligné par l’ombre portée des arcades sur le sol. A travers lesquelles, les équipes
d’enfants, participant au levé de drapeau, avant le
Salut au drapeau dans la colonie Agip
cours de gymnastique quotidien, peuvent admirer
le levé du soleil.
La forme en C de l’entier du complexe semble
accueillir à bras ouverts les enfants en les invitant
à entrer.
Le volume central possède des caractéristiques
spéciales dues à son exposition au soleil. La façade sud-ouest se protège de la chaleur et de
la lumière par des brise-soleil fixes, tandis que la
façade nord-est possède des fenêtres ouvrantes.
La volonté de maintenir une relation entre le milieu
marin et celui de la montagne reste importante.
Le bâtiment du réfectoire, d’un seul étage, formé
de façades totalement vitrées, se rattache au corps
principal.
Vaccaro suit parfaitement les exigences du régime,
qui veut, pour les colonies, une connotation architectonique différente des hospices marins. Elles
doivent posséder plus le caractère maternel que
celui d’un hôpital.
175
178
179
Dans cette structure, obéissant à la pensée rationaliste, de vastes surfaces vitrées ont été prévues
afin de garantir autant une splendide vue sur la
mer que sur la campagne et une circulation optimale de l’air et de la lumière.
Le projet continue sa réflexion moderne à travers
l’emploi des matériaux de construction en choisissant la maçonnerie pour les bâtiments annexes et
le béton armé pour le corps principal. Les protections solaires extérieures sont en bois.
La fonction de colonie de vacances pour les enfants est interrompue durant la deuxième guerre
La colonie Agip à Cesenatico en 2011
mondiale, quand l’édifice est, d’abord, transformé
en hôpital militaire, ensuite occupé par les troupes
retirées des champs de batailles, et finalement
par les troupes des premières lignes de combats.
C’est seulement à la fin de la guerre, après des
travaux de restructuration, que la colonie Agip reprend son rôle initial de fonction civile comme colonie de vacances pour enfants.
Actuellement, la colonie est encore propriété de
l’Agip et est un des rares cas dans lesquels la
structure, parfaitement conservée, a maintenu sa
fonction d’origine.
180
Synthèse
181
Synthèse
A la fin de notre visite in situ, nous avions une vision
très chaotique de cette région. Mais l’idée intuitive
d’un territoire à l’abandon, ayant un très grand potentiel de renouveau, nous a frappé.
totalement son caractère propre. Il n’est qu’un patchwork de volontés privées.
Grâce à nos analyses, nous avons réussi comprendre le site et ainsi, découvrir un territoire qui a
eu, pendant un temps, une forte identité grâce à un
tourisme bien spécifique.
Bien que l’État et les institutions privées mettent en
oeuvre toutes sortes de programmes pour moderniser les infrastructures balnéaires de ce littoral, le
tourisme des enfants est totalement délaissé, malgré le fait qu’il représente une partie intégrante de
son identité touristique.
Tout au long de l’analyse à l’échelle du paysage
choisi, nous nous sommes efforcées à comprendre
les mécanismes qui ont participé au façonnage de
l’image actuelle de la Cité des colonies. Partant,
initialement, d’une problématique unique qui prend
possession de tout un territoire jusqu’à l’état actuel
d’un site complètement fragmenté et sans aucune
vision d’ensemble. De ce fait, ce paysage perd
Pour la suite de notre travail et comme préambule
à la partie projectuelle du diplôme, nous nous
sommes efforcées de mieux comprendre le thème
de la colonie pour enfants à l’époque actuelle.
Nous nous sommes confrontées à des interrogations sur les possibles raisons du déclin de ce
thème, ainsi que sur la pertinence de l’actualité de
ce sujet.
182
Hypothèse de travail
183
5. Hypothèse de travail
Le déclin des colonies marines...........................................................................................................224
Le thème de la colonie de vacances..................................................................................................225
Pertinence de la réutilisation du thème...........................................................................................225
Notre vision des colonies de vacances d’aujourd’hui....................................................................226
Le programme.................................................................................................................................227
184
Le déclin des colonies marines
Avant d’aborder les hypothèses de travail, il est
impératif d’essayer de comprendre quelles sont
les raisons qui ont poussé au déclin des colonies
marines et pourquoi, actuellement, elles véhiculent
une image négative.
Dans cette même optique, l’idée de sécurité a, elle
aussi, évolué. Il n’est plus toléré de voir un groupe
composé d’une trentaine d’enfants sous la responsabilité d’un seul surveillant. Ce qui fait chuter drastiquement le nombre d’enfants par surveillants.
Ce déclin peut être expliqué par de nombreuses
raisons. Sur le plan idéologique, la chute des premières colonies a été provoquée par la fin du régime fasciste. En effet, elles ont perdu leur rôle formateur d’hommes et femmes de demain, capables
de perpétuer la doctrine fasciste.
Le statut du moniteur a, lui aussi, beaucoup changé.
Passant d’une personne dévouée, par choix ou par
obligation, à son pays et à son régime, à une personne spécialisée avec un statut réclamant un horaire de travail défini et un salaire plus conséquent.
Ceci entraîne une augmentation du tarif de séjour.
Cet effondrement du régime provoque aussi des
modifications dans le monde du travail. On aperçoit une évolution de la situation économique de
la famille et de la notion des vacances. Elles sont
maintenant vécues en famille.
En outre, ces bâtiments qu’ils aient été construits
dans les années 1930 ou, comme pour les derniers, au début des années 1970, sont soumis aux
perpétuelles mises en conformité imposées par les
normes constructives actuelles. Les frais de rénovation étant très élevés par rapport à la valeur du
bâtiment, la tendance serait plus à l’abandon ou à
la démolition.
Aujourd’hui, il existe encore d’autres causes à ces
abandons. Une de celles-ci est donnée par l’évolution de la notion de confort. Un dortoir composé de
30 lits alignés ne correspond plus au mode de vie
des enfants d’aujourd’hui. Ajouté à cela, les services communs tels que les douches publiques ne
sont plus acceptés sous leurs formes initiales.
Tous ces changements ont une influence sur la durée et le prix du séjour. Ainsi, ce qui était à la base
prévu pour les enfants des classes moyennes, est
aujourd’hui fortement mis en péril.
185
Le thème de la colonie de vacances
Pertinence de la réutilisation du thème
Au milieu du 20ème siècle, le statut et le rôle des
colonies de vacances a totalement changé. Leur
objectif n’est plus purement sanitaire comme dans
les premières colonies ou éducatif comme dans
celles des années 1930. Ce n’est plus seulement
un lieu destiné aux enfants défavorisés ou aux fils
d’employés de grandes entreprises tels qu’Agip,
mais elles visent à améliorer le bien-être des enfants à travers la promotion des sports et des loisirs sains comme la pratique du ski, les séjours à
la mer et la découverte de la nature.
Aujourd’hui, en plus de ces changements, la cellule familiale a subi de grandes mutations. En effet,
la noyau traditionnel composé du père qui travaille
et de la mère qui s’occupe des enfants n’est plus
l’unique modèle. Elle se décline sous différentes
formes ayant chacune des besoins différents.
Aussi, par le fait que les deux parents travaillent,
par choix ou par obligation, le temps de présence
auprès des enfants a largement diminué. De nos
jours, il est difficile de concilier mission parentale
et horaires de travail ainsi que choix de carrière.
Par conséquent, les vacances scolaires constituent un grand défi pour l’organisation familiale.
Les vacances d’été représentent la période la plus
problématique pour ces familles.
Cette problématique se voit beaucoup plus amplifiée, lorsque la famille se compose d’un seul parent, père ou mère, avec enfants.
C’est pourquoi, nous pensons que remettre le
thème de la colonie de vacances marine au goût
du jour, pourrait être une des solutions contemporaines pour palier à ce manque de disponibilité.
186
Notre vision des colonies de vacances d’aujourd’hui
Suite à nos recherches, nous pouvons, sans aucun
doute, affirmer que la forme de fréquentation des
colonies dans les années ‘30 à ‘70 a fondamentalement changé.
Toutefois, de nos jours, cette forme de vacances attire encore parents et enfants. C’est pourquoi, nous
sommes sûres que, si les conditions nécessaires,
dont un prix raisonnable, se réunissent, la fréquentation de ces établissements pourrait augmenter.
Nous avons donc essayé d’imaginer quelle pourrait être, pour nous, la formule idéale de la colonie
marine pour enfants d’aujourd’hui.
Une des principales difficultés que nous avons
rencontré est celle de trouver une réponse unique
à des visions hétéroclites. En effet, au départ, le
déroulement de la vie au sein de la colonie était
imposé par l’État et par le modèle unique, contrairement à aujourd’hui, où l’enfant fait part de ses
désirs et de ses envies.
La nouvelle institution devrait pouvoir répondre à la
demande, mais aussi l’inscrire dans un projet pédagogique. Des vacances sans contraintes, sans
doute, mais organisant un temps pour l’éducation
de façon ludique.
Les séjours ne se limitent plus à des emplois du
temps stricts et surveillés, mais cherchent à offrir
à l’enfant la possibilité de développer un projet
éducatif qu’il souhaite, dans un cadre autre que
celui de l’école. C’est pour cette raison que nous
pensons que la colonie devrait se dérouler autour
d’un ou plusieurs thèmes ne se limitant ainsi plus
uniquement aux promenades et à la plage.
Nous trouvant au bord de la mer, les thèmes relatifs à cette dernière seraient les plus pertinents
tels que la plongée sous-marine, l’océanographie,
l’école de voile, initiation à l’hôtellerie ou encore
l’initiation à la gastronomie locale.
En outre, la colonie de vacances est l’occasion
de faire l’expérience de la vie en communauté
tout en préservant la personnalité de chaque petit
colon. Elle lui permet de côtoyer d’autres cultures
et modes de vie en dehors de son cercle familial
et scolaire restreint, développant, ainsi, son esprit
critique face au monde.
Envoyer son enfant en colonie, pour un séjour
temporaire, permet une rupture bénéfique avec
le noyau familial. Ce court laps de temps offre à
l’enfant la possibilité de se responsabiliser et aux
parents une pause salutaire.
187
La programme
Dans la deuxième partie de ce travail de diplôme,
il s’agira de concevoir et de proposer une nouvelle
image pour la Cité de colonies. Toutefois, il ne serait
pas question de recréer un bâtiment à l’image de
ceux préexistants ou de s’insérer dans l’un de ceuxci. Nous intéressant à la problématique et, à travers
elle, réinterprétant ce thème avec notre propre vision
et pouvant ainsi apporter une deuxième vie à ce territoire autrefois, ville des enfants.
Contrairement aux typologies développées jusqu’à
maintenant, où l’enfant évoluait dans un espace
projeté à la taille de l’adulte, notre volonté serait de
développer la plus petite unité spatiale et constructive adaptée et pensée aux dimensions de l’enfant.
Ainsi, nous souhaitons créer des petites «familles»
organisées par tranche d’âge et de thèmes afin
de faciliter la sociabilisation et l’intégration des
enfants.
Sur le plan architectural, nous voyons l’espace du
projet comme un «village» ouvert et en relation
étroite avec son milieu et non plus comme une caserne renfermée sur elle-même délimitée par une
enceinte. Des espaces publics et de références
seront développés au sein de celui-ci permettant
une meilleure cohésion de l’ensemble.
L’accent sera mis sur une mobilité douce à l’intérieur du paysage en développant, en lien avec les
deux villes voisines, Igea Marina et Torre Pedreira,
une promenade piétonne le long du littoral, ainsi
que des pistes cyclables. Élaborant ainsi, une hiérarchisation claire dans les axes de circulation. De
plus, cette nouvelle contrainte permettra de rendre
le paysage plus sûr pour les enfants tout comme
pour les centre dédiés aux personnes handicapées. Actuellement, cet axe est un danger pour
ces personnes qui doivent la traverser chaque jour
pour se rendre à la plage.
Comme nous avons pris le parti de développer
une colonie à thème, l’organisation du plan sera
influencé par le choix de la thématique secondaire.
188
Conclusion
189
Conclusion
Ce semestre, dédié à la recherche et à l’analyse, nous
a permis de prendre connaissance de l’histoire, des
caractéristiques, des mécanismes ainsi que des enjeux de la thématique du tourisme dans un contexte
particulier.
Grâce à la documentation que nous avons pu rassembler et aux analyses effectuées lors des premières
échelles européenne et adriatique, nous pouvons
maintenant mieux appréhender le concept de tourisme balnéaire. De par ses caractéristiques propres,
nous pouvons affirmer son statut de programme saisonnier.
Les premiers chapitres, nous ont fourni les connaissance nécessaires pour ensuite analyser la ville
d’Igea Marina.
Comme nous avons pu le constater tout au long de
notre mémoire, il s’agit d’une ville qui a, depuis toujours, essayé de tisser un lien avec sa mer et, à travers elle, son tourisme. Comme les autres villes balnéaires présentes sur la côte adriatique, elle a tenté
de tirer parti de cette donnée, à l’aide des différentes
étapes de son évolution.
Cependant, même si elle continue à tout mettre en
oeuvre pour promouvoir son tourisme, la ville ignore
volontairement et complètement une part importante
et intégrante de son image et de son passé. Sa Cité
des colonies est aujourd’hui entièrement découpée
et oubliée du reste de la ville. Même l’urbanisation
actuelle lui tourne le dos à travers l’instauration de
la route du littoral divisant ainsi le monde touristique
d’Igea Marina en deux entités et augmentant toujours
plus ce sentiment d’abandon. Aujourd’hui, elle s’est
transformée en une ville pour moitié fantôme et moitié
programmes reniés par le tourisme de masse.
Cette politique de total abandon d’un patrimoine culturel unique, se constate sur toute la côte de l’Emilie-Romagne. L’Italie semble vouloir oublier son histoire des
colonies qui est pourtant un des fondements de son
tourisme balnéaire.
Ce mémoire constitue la phase préparatoire à la
conception du projet d’architecture et nous fournis
les connaissances sur lesquelles nous pourrons nous
appuyer pour entamer le deuxième semestre.
190
Annexes
191
192
193
194
195
Répertoire des Colonies Marines d’Igea
196
27
15
9
16
30
29
34
11
28
23
1
24
18
19
42
41
40
38
39
36
35
37
32
13
12
8
25
31
26
22
21
20
17
14
10
3
6
2
7
5
4
33
1 Colonia Trento
12 Colonia A.T.C. Bologna
23 Istituto Luce sul Mare
34 Colonia C.C.R.
2 Colonia A.N.I.E.P.
13 Colonia La Marinella
24 Colonia Lumezzane
35 Colonia Santa Maria del Mare
3 Colonia Assunta
14 Colonia San Giuseppe
25 Colonia Alga Marina
36 Colonia Savina Petrelli
4 Colonia Sacra Famiglia
15 Colonia Lecchese
26 Colonia Luce sul Mare
37 Colonia A.T.M. Torino
16 Colonia XXV Aprile
27 Colonia Primavera
38 Colonia Leonessa I
6 Colonia Ternana
17 Colonia Padre Beccaro
28 Colonia Franco Tosi
39 Colonia Leonessa II
7 Colonia Assunta (dépendance)
18 Colonia Stella
29 Colonia Fiordalisp
40 Colonia F.I.A.T.
8 Colonia La Serena
19 Colonia Ridente
30 Colonia La Perla
41 Colonia Solatia
9 Colonia Adriatica
20 Colonia A. Vighi
31 Colonia Santa Dorotea
42 Colonia Sole sul Mare
10 Colonia Ticino
21 Colonia Padiglione prima Infanzia
32 Colonia Fiumicella
11 Colonia Neri Enrico
22 Colonia Nives
33 Colonia A.E.M.
5 Colonia Pavese
197
A
Colonia Ferrovieri
Propriétaire : O.P.A.F.S.
Année de construction : 1930
Places lits : 300
État actuel : abandonné
2
B
Surface du bâtis : 3’402 m2
Volume : 34’691 m3
Étages : 4
Densité : inconnu
Colonia A.N.I.E.P.
Propriétaire : Croix Rouge it- laienne
Année de construction : 1940
Places lits : 130
État actuel : centre pour personne
handicapées
Propriétaire : Société Immobilière
Année de construction : années ‘50
Places lits : inconnu
État actuel : démolie
3
Surface du bâtis : 963 m2
Volume : 10’771 m3
Étages : 2
Densité : 0.3
Colonia Sorriso
C
Surface du bâtis : 600 m2
Volume : 4’200 m3
Étages : 2
Densité : inconnu
Colonia Assunta
Propriétaire : Privé
Année de construction : 1951
Places lits : 85
État actuel : abandonnée
Propriétaire : Société privée
Année de construction : années ‘50
Places lits : 221
État actuel : abandonné
4
Surface du bâtis : 756 m2
Volume : 5’444 m3
Étages : 2
Densité : 0.2
Colonia Villa del Sole
1
Surface du bâtis : 2’142 m2
Volume : 14’994 m3
Étages : 2
Densité : inconnu
Colonia Sacra Famiglia
Propriétaire : propriété Région Emilie
Romagne
Année de construction : 1949
Places lits : inconnu
État actuel :démolie en 1984, actuelle-
Propriétaire : Colonies climatiques
de la province de Pavie, propriétaire
actuel Région Emilia Romagna
Année de construction : 1939
Places lits : inconnu
5
ment utilisée comme plage
Surface du bâtis : 1’096 m2
Volume : 6’125 m3
Étages : 1
Densité : inconnu
Colonia Trento
État actuel : démolie
Surface du bâtis : 1’452 m2
Volume : 14’490 m3
Étages : 4
Densité : inconnu
Colonia Pavese
Propriétaire : Colonies climatiques
de la province de Pavie, propriétaire
actuel Région Emilie Romagne
Année de construction : 1928 -1934
Places lits : inconnu
État actuel : démolie en 1984
Surface du bâtis : 3’830 m2
Volume : 38’571 m3
Étages : 3
Densité : inconnu
6
Colonia Ternana
Propriétaire : Déjà colonie de la fédération du Fascisme de Terni, propriété
actuelle Région Emilie Romagne
Année de construction : 1932
Places lits : inconnu
État actuel : utilisée comme école
10
7
enfantine et primaire
Surface du bâtis : 794 m2
Volume : 7’860 m3
Étages : 3
Densité : 0.3
Colonia Ticino
Propriétaire : Chambre du travail de
Lugano
Année de construction : 1953
Places lits : 130
État actuel : utilisée
Propriétaire : Privé Année de
construction : années ‘60
Places lits : 100
État actuel : abandonnée
11
Surface du bâtis : 990 m2
Volume : 6’079 m
Étages : 2
Densité : 32,2 %
3
Colonia Assunta (dépendance)
Surface du bâtis : 320 m2
Volume : 3’656 m3
Étages : 4
Densité : 0.2
Colonia Neri Enrico
Propriétaire : Privé
Année de construction : 1948
Démolie et reconstruite en 1955
Places lits : 100
État actuel : abandonnée
8
Propriétaire : Société privée
Année de construction : 1959
Places lits : 165 État actuel : abandonnée
12
Surface du bâtis : 762 m2
Volume : 1’075 m3
Étages : 2
Densité : 0.2
Colonia La Serena
9
Surface du bâtis : 794 m2
Volume : 7’234 m3
Étages : 2
Densité : inconnu
Colonia Bologna
Propriétaire : A.T.C. de Bologne
Année de construction : 1961 - 62
Places lits : 145
État actuel : abandonnée
Propriétaire : Privé
Année de construction : 1959
Places lits : 160
État actuel : abandonnée
13
Surface du bâtis : 962 m2
Volume : 9’633 m3
Étages : 3
Densité : inconnu
Colonia Adriatica
Surface du bâtis : 604 m2
Volume : 4’487 m3
Étages : 3
Densité : 0.2
Colonia La Marinella
Propriétaire : Privé Année de
construction : 19561
Places lits : 160
État actuel : auberge de jeunesse (2*)
Surface du bâtis : 948 m2
Volume : 8’095 m3
Étages : 3
Densité : 0.2
14
Colonia San Giuseppe
Propriétaire : Religieux
Année de construction : 1961
Places lits : 160
État actuel : utilisé
18
15
Surface du bâtis : 948 m2
Volume : 8’095 m3
Étages : 3
Densité : 0.3
Colonia Stella
Propriétaire : Société Immobilière
Année de construction : 1950
Places lits : 130
État actuel : centre pour personnes
handicapées
Propriétaire : Déjà propriété de Giuseppe Aldè des Fascistes du Combat
de Lecco, propriété actuelle de la région Emilie-Ramagne
Année de construction : fin des années ‘20
19
Surface du bâtis : 1’560 m2
Volume : 10’500 m3
Étages : 2
Densité : 0.3
Colonia Lecchese
16
Places lits : inconnue
État actuel : démolie
Surface du bâtis : 1’100 m2
Volume : 12’000 m3
Étages : 2
Densité : inconnu
Colonia Ridente
Propriétaire : Province de Bologne
Année de construction : 1953
Places lits : 60
État actuel : centre pour personnes
handicapées
Propriétaire : Privée
Année de construction : 1948
Places lits : inconnu
État actuel : abandonnée depuis 1983
20
Surface du bâtis : 443 m2
Volume : 4’758 m3
Étages : 2
Densité : 0.1
Colonia XXV Aprile
17
Surface du bâtis : 950 m2
Volume : 9’975 m3
Étages : 3
Densité : 0.3
Colonia A. Vighi
Propriétaire : Province de Bologne
Année de construction : 1961 Places
lits : 150
État actuel : centre pour personnes
handicapées
Propriétaire : Religieux
Année de construction : 1951
Places lits : 90
État actuel : abandonnée
21
Surface du bâtis : 738 m2
Volume : 8’856 m3
Étages : 3
Densité : 0.3
Colonia Padre Beccaro
Surface du bâtis : 387 m2
Volume : 4’207 m3
Étages : 3
Densité : 0.2
Colonia Padiglione prima infanzia
Propriétaire : Province de Bologne
Année de construction : années ‘50
Places lits : 75
État actuel : centre pour personnes
handicapées
Surface du bâtis : 842 m2
Volume : 7’800 m3
Étages : 3
Densité : 0.3
22
Colonia Nives
Propriétaire : Privé
Année de construction : 1957
Places lits : inconnu
État actuel : maison de repos pour
personnes âgées
26
23
Surface du bâtis : 480 m2
Volume : 7’823 m3
Étages : 3
Densité : 0.4
Colonia Luce sul Mare
Propriétaire : Société Privée
Année de construction : 1952
Places lits : inconnu
État actuel : abandonné
Propriétaire : inconnu
Année de construction : 1954 / 56
Places lits : inconnu
État actuel : abandonnée
27
Surface du bâtis : 618 m2
Volume : 6’245 m3
Étages : 3
Densité : 0.3
Istituto Luce sul Mare
24
Surface du bâtis : 1’074 m2
Volume : 7’322 m3
Étages : 3
Densité : 0.1
Colonia Primavera
Propriétaire : Privé
Année de construction : année ‘60
Places lits : 220
État actuel : abandonné
Propriétaire : Religieux
Année de construction : 1950
Places lits : 60
État actuel : maison de vacances pour
familles et groupes
28
Surface du bâtis : 720 m2
Volume : 7’050 m3
Étages : 3
Densité : 0.3
Colonia Lumezzane
25
Surface du bâtis : 350 m2
Volume : 2’783 m3
Étages : 2
Densité : 0.2
Colonia Franco Tosi
Propriétaire : Société Immobilière
Année de construction : 1952
Places lits : 150
État actuel : utilisée, colonie de
vacances
Propriétaire : Religieux
Année de construction : 1950
Restauré : de 1975 - 1984
Places lits : 140
État actuel : utilisée comme clinique
29
Surface du bâtis : 820 m2
Volume : 7’878 m3
Étages : 3
Densité : 0.3
Colonia Alga Marina
Surface du bâtis : 616 m2
Volume : 3’891 m3
Étages : 2
Densité : 0.2
Colonia Fiordaliso
Propriétaire : Religieux
Année de construction : 1972
Places lits : 140
État actuel : utilisée, colonie de
vacances
Surface du bâtis : 440 m2
Volume : 4’576 m3
Étages : 3
Densité : 0.2
30
Colonia La Perla
Propriétaire : Privé
Année de construction : années ‘60
Places lits : 82
État actuel : possible encore colo- nie
de vacances
34
31
Surface du bâtis : 616 m2
Volume : 6’468 m3
Étages : 3
Densité : 0.2
Colonia C.C.R.
Propriétaire : Consortium Communes
Reggianti
Année de construction : 1962
Places lits : 300
État actuel : Abandonnée
Propriétaire : Religieux
Année de construction : 1970
Places lits : 165
État actuel : abandonnée
35
Surface du bâtis : 1’020 m2
Volume : 7’430 m3
Étages : 2
Densité : 0.2
Colonia Santa Dorotea
32
Surface du bâtis : 1’351 m2
Volume : 8’568 m3
Étages : 2
Densité : 0.3
Colonia Santa Maria del Mare
Propriétaire : Société immobilière
Année de construction : 1963
Places lits : 220
État actuel : clinique privée
Propriétaire : Privé
Année de construction : 1956
Places lits : 70
État actuel : Auberge de jeunesse
36
Surface du bâtis : 1’800 m2
Volume : 15’000 m3
Étages : 4
Densité : 0.2
Colonia Fiumicella
33
Surface du bâtis : 592 m2
Volume : 5’044 m3
Étages : 2
Densité : 0.3
Colonia Savina Petrelli
Propriétaire : Société privée Année de
construction : 1970
Places lits : inconnu
État actuel : Abandonnée
Propriétaire : Agence Électrique Municipale de Milan
Année de construction : 1957
Places lits : 230
État actuel : maison de vacances
37
Surface du bâtis : 1’244 m2
Volume : 12’914 m3
Étages : 4
Densité : 0.2
Colonia A.E.M.
Surface du bâtis : 1’563 m2
Volume : 10’922 m3
Étages : 2
Densité : 0.3
Colonia A.T.M. Torino
Propriétaire : Consortium Trans- ports
Turinois
Année de construction : 1960
Places lits : 160
État actuel : Abandonnée mais sur-
veillée par gardien
Surface du bâtis : 1’980 m2
Volume : 17’000 m3
Étages : 5
Densité : 0.2
38
Colonia Leonessa I
Propriétaire : Société privée
Projeteur : ing. F.G. Nanni
Année de construction : 1951
Places lits : inconnu
État actuel : Abandonnée
41
39
Surface du bâtis : 772 m2
Volume : 7’445 m3
Étages : 3
Densité : 0.1
Colonia Solatia
Propriétaire : Privé
Année de construction : 1952
État actuel : détruite
Date de démolition : inconnue
Propriétaire : Société privée
Projeteur : ing. F.G. Nanni
Année de construction : 1953
Places lits : 165
État actuel : Abandonnée
42
Surface du bâtis : 970 m2
Volume : 7’930 m3
Étages : 3
Densité : inconnu
Colonia Leonessa II
40
Surface du bâtis : 962 m2
Volume : 9’768 m3
Étages : 4
Densité : 0.2
Colonia Sole sul Mare
Propriétaire : Privé
Année de construction : 1953
État actuel : détruite
Date de démolition : inconnue
Surface du bâtis : 900 m2
Volume : 5’837 m3
Étages : 3
Densité : inconnu
Colonia F.I.A.T.
Propriétaire : F.I.A.T. S.p.A.
Année de construction : 1949 - 51
Extension : 1968
Places lits : 600
État actuel : Abandonnée depuis 1983
Surface du bâtis : 4’892 m2
Volume : 44’790 m3
Densité : 0.1
Étages : 3
Bibliographie et iconographie
205
Remerciements
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous ont aidé à réaliser ce mémoire de travail de diplôme.
Nous voulons tout d’abord citer notre groupe de suivi, Mme Elena Cogato-Lanza et Yves Dreier, qui nous a
suivi, dès nos premiers pas, dans cette recherche théorique et qui nous a apporté son soutien.
Merci aussi à toutes les personnes qui nous ont aidé à trouver les informations nécessaires au bon déroulement de l’analyse, les Archives de la ville de Rimini, les Archives d’État de Rimini, et les responsables des
bureaux de la commune de Bellaria - Igea Marina, Parmi eux nous remercions spécialement M. Masini et
M. Gori qui ont pris le temps de nous recevoir pour nous guider dans nos recherches initiales.
Nous voulons enfin terminer en remerciant nos familles qui nous ont soutenus durant ce semestre et nous
ont apporté leur aide pour la relecture de notre mémoire.
206
Bibliographie
Échelle Européenne
Source bibliographique
Source internet
Annuziata Berrin, Storia del turismo in Italia, éditeur Sociéta del Mulino, Bologna, 2011, 322 p.
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Lorenzo Bagnoli, Manuale di geografia del turismo, dal grand tour ai sistemi turistici, éditeur UTET univer-
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Échelle Adriatique
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Source internet
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Échelle de la ville
Source bibliographique
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Statistica
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Provincia di Rimini Movimento turistico mensile nelle strutture ricettive complessive 1997-2011 Strutture
Ricettive Elaborazione: Provincia di Rimini - Ufficio Statistica
Archives de la ville de Rimini
Archives d’État de Rimini
Entretiens
Gualtiero Gori, professeur de socilogie à l’université de Bologne et responsable du bureau des activités
culturelles et politique des jeunes de la ville de Bellaria - Igea Marina
Paolo Masini, responsable bureau de la construction, urbanisme, de la ville de Bellaria - Igea Marina
Monsieur Giudici, responsable bureau des cadastres, Agence du Territoire de Rimini
209
Échelle de paysage choisi
Source bibliographique
Source internet
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février 2005, 127 p.
210
Iconographie
Échelle Européenne
F0, p.1
F1, p.19
F2, p.23
F3, p.23
F4, p.23
F5, p.24
F6, p.25
F7, p.26
F8, p.27
F9, p.28
F10, p.29
F11, p.31
F12, p.32
F13, p.33
F14, p.34
F15, p.25
Enfants en colonie de vacances, Milan, 1939 : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla
costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
Péninsule italienne: http://francais.interrailnet.com/enfr/planning/railway-map
Claude Lorain : http://www.galerie96.com/Classicisme_18e_et_19e_sieclesF654-AtelierCopie
Lord Byron : http://oliaklodvenitiens.files.wordpress.com/2011/01/portrait-de-lord-byron.jpg
William Blake : http://zegatt.files.wordpress.com/2011/06/william_blake_by_thomas_phillips.jpg
Itinerario Italiano : http://www.maremagnum.com/librerie/casa-del-collezionista/9
Nuovissima guida desi viaggiatori in Italie : http://www.maremagnum.com/libri-antichi/nuovissima-guida-dei-viaggiatori-in-italia-milano-spinaco/101947184
Couverture du livre «Tour du monde en 80 jours» : http://www.fourmilab.ch/etexts/www/tdm80j/
Jeunes filles à la mer en 1890 : http://d.repubblica.it/images/2011/08/05/14540556598800bb7-dfdf-4807-a784-d78f86acac36.jpg
Plage de Rimini en 1956 : http://images-01.delcampe-static.net/img_large/auction/000/139/016/547_001.jpg
Plage de Cesenaticone 2011, Image personnelle
Les différentes formes du tourisme, Atlante geografico, metodico De Agostini
La place du Vatican : http://www.baixaki.com.br/imagens/wpapers/BXK9360_basilica-s.pedro-vaticano-por-eliomar-ribeiro800.jpg
Station de Livigno en hiver: http://2.bp.blogspot.com/_JeeoSAABtFQ/TUGuTVMVj_I/
AAAAAAAAAnM/lMPxyJt7GK0/s1600/Livigno%2BFondo.jpg
Plage balnéaire de Rimini : http://www.hotelcentralemiramare.it/picts/spiaggia_mare_hotel_
miramare/aereo310_miramare.jpg
Les touristes : Atlante geografico, metodico De Agostini
F16, p37
F16, p.38
F17, p.29
F18, p.48
F19, p.49
F20, p.50
F21, p.51
F22, p.52
F23, p.53
F24, p.55
F25, p.56
F26, p.57
F27, p.65
F28, p.66
F29, p.67
F30, p.68
F31, p.69
F32, p.70
Ligne aérienne directes à destination de l’Italie : http://www.skyscanner.fr/
Lignes des ferries rejoignant l’Italie : http://www.aferry.fr/
Réseau ferroviaire européen : http://francais.interrailnet.com/enfr/planning/railway-map
L’adriatique et ses limites : http://francais.interrailnet.com/enfr/planning/railway-map
Côte des Pouilles, Territoire Ostuni : http://www.ambienteambienti.com/wp-content/
uploads/2010/07/ostuni-mare.jpg
Côte croate, Zadar : www.flickr.com
Iles de la Croatie, Pakleni Otooi : www.flick.com
Zagreb, place Ban-Jelacic : www.wikipedia.fr
Delta de Split : www.split.info
Connexions maritimes présentes sur la mer Adriatique : http://www.aferry.fr/
Le réseau ferroviaire adriatique : http://francais.interrailnet.com/enfr/planning/railway-map
Le réseau autoroutier adriatique : http://francais.interrailnet.com/enfr/planning/railway-map
Péninsule italienne et commune de Bellaria-Igea Marina : http://francais.interrailnet.com/
enfr/planning/railway-map
Bordonchio - Igea Marina : Catasto Calindri 1762 / 1774
Carte de la région Bellaria - Igea Marina en 1774-1789
Carte de la région Bellaria-Igea Marina en 1894, Quando il mare brucia, Bellaria e Igea Marina : cultura dell’accoglienza e costi sociali nella metamorfosi balneare in una comunità della
romagna
Chemin de fer de Bellaria début 1900, Quando il mare brucia, Bellaria e Igea Marina : cultura
dell’accoglienza e costi sociali nella metamorfosi balneare in una comunità della romagna
Petits villas de vacances de Bellaria-Igea Marina en 1915, Vittorio Belli 1870-1953, La realta
e il mito del fondatore di Igea Marina
211
F32, p70
F33, p.72
F34, p.73
F35, p.75
F36, p.76
F.37, p.77
F38, p. 78
F39, p.78
F40, p.79
F41, p.80
F42, p.81
F43, p.82
F44, p.84
F45, p.85
F46, p.86
Vittorio Belli en 1910 : Vittorio Belli 1870-1953, La realta e il mito del fondatore di Igea Marina
Plan du territoire d’Igea Marina : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
Les rives d’Igea Marina, début 1900 : Vittorio Belli 1870-1953, La realta e il mito del fondatore
di Igea Marina
Plan d’Igea Marina de Belli, paru en 1906 : Quando il mare brucia, Bellaria e Igea Marina :
cultura dell’accoglienza e costi sociali nella metamorfosi balneare in una comunità della romagna
La pinède de la ville d’Igea Marina de Belli : Vittorio Belli 1870-1953, La realta e il mito del
fondatore di Igea Marina
Plan du cadastre d’Igea Marina, 1953 : Archives de l’Etat de Rimini
La Colonie O.P.A.F.S., Igea Marina : Vittorio Belli 1870-1953, La realta e il mito del fondatore
di Igea Marina
La Colonia Pavese, Igea Marina :Vittorio Belli 1870-1953, La realta e il mito del fondatore di
Igea Marina
Le bord de mer à Igea Marina, 1960-1970 : Vittorio Belli 1870-1953, La realta e il mito del fondatore di Igea Marina
Plan directeur d’Igea Marina de 1946 : Rimini nel secondo dopoguerra, transformazioni urbane e modelli di città
Plan d’Igea Marina - 1956 : Agenzia del Territorio di Rimini
Le bord de mer du début du 20ème siècle : Vittorio Belli 1870-1953, La realta e il mito del
fondatore di Igea Marina
Photos personnelles des quatre paysages
Carte des quatre paysages : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
La gare d’Igea Marina en 2011 : www.flickr.com
ux axes
F47, p.87
F48, p.89
F49, p.90
F50, p.92
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F54, p.95
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F58, p.100
F59, p.101
F60, p.102
F61, p.103
F62, p.104
F63, p.105
F64, p.106
F65, p.107
Plan des principaux axes de circulations : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la
commune
Limites territoriales : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
Les axes de circulation : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
Vue de la ville touristique depuis la ville permanente en 2011 : photo personnelle
Fragmentation urbaine : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
La Cité des colonies : photo personnelle
Plage d’Igea Marina dans la ville touristique en 2011 : photo personnelle
Analyse programmatique : tourisme : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
Analyse programmatique : équipements publiques : carte retravaillée sur base de fichier
dwg de la commune
Analyse programmatique : colonies : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
Analyse programmatique : serres : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
Mer de Rimini : www.flickr.com
Fleuve et rivières : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
Lac del Gelso, Igea Marina : www.flickr.com
Les eaux : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
Plage privée d’un hôtel d’Igea Marina en 2011 : photo personnelle
Rapport à la plage : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
Parc del Gelso en 2011 : photo personnelle
La végétation : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
212
F66, p.111 Graphiques : Provincia di Rimini Movimento turistico mensile nelle strutture ricettive complessive 1997-2011
F67, p.112 Statistiques des diverses formes d’hébergement touristiques présentes sur la côte adriatique dans la province de Rimini : Provincia di Rimini Movimento turistico mensile nelle strutture ricettive complessive 1997-2011 Strutture Ricettive Elaborazione: Provincia di Rimini - Ufficio Statistica
F68, p.113 Statistiques des diverses formes d’hébergement touristiques présentes sur la côte adriatique dans la province de Rimini : Provincia di Rimini Movimento turistico mensile nelle strutture ricettive complessive 1997-2011 Strutture Ricettive Elaborazione: Provincia di Rimini - Ufficio Statistica
F69, p.114 Statistique : Provincia di Rimini Movimento turistico mensile nelle strutture ricettive complessive 1997-2011 Strutture Ricettive Elaborazione: Provincia di Rimini - Ufficio Statistica
F70, p.116 Promenade dans la ville touristique : www.flashearth.com
F71, p.121 Photos personnelles
F72, p.122 Photos personnelles
F73, p.123 Photos personnelles
F74, p.124 Photos personnelles
F75, p.125 Photos personnelles
F76, p.126 Photos personnelles
F77, p.128 Promenade dans la ville permanente : www.flashearth.com
F78, p.130 Photos personnelles
F79, p.131 Photos personnelles
F80, p.132 Photos personnelles
F81, p.133 Photos personnelles
F82, p.134
F83, p.135
F84, p.136
F85, p.139
F86, p.140
F87, p.141
F88, p.142
F89, p.143
F90, p.144
F91, p.146
F92, p.148
F93, p.149
F94, p.161
F95, p.162
Photos personnelles
Photos personnelles
Promenade dans la Cité des colonies : www.flashearth.com
Photos personnelles
Photos personnelles
Photos personnelles
Photos personnelles
Photos personnelles
Photos personnelles
Promenade dans la ville agricole : www.flashearth.com
Photos personnelles
Photos personnelles
La Cité des colonies : www.flashearth.com
L’entrée dans la Cité des colonie en 1980 : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla
costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F96, p.163 État des colonies en 1980 : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
F97, p.164 État des colonies en 2011 : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
F98, p.165 Photo personnelle
F99, p.166 Situation actuelle de la Ctié des colonies : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la
commune
F100, p.167 Analyse programmatique générale : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
F101, p.168 Analyse programmatique, éducatif : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
F102, p.169 Analyse programmatique médical : carte retravaillée sur base de fichier dwg de la commune
213
F103, p.170 Analyse programmatique, hébergement touristique : carte retravaillée sur base de fichier
dwg de la commune
F104, p.176 Image de propagande, Colonie Varese, composition APP 2, 2004 : Valter Balducci, Architettura per le colonie di vacanza, esperienze europee,
F105, p.177 Le bord de mer à Igea Marina, 1960-1970 : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla
costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F106, p.178 Listes des hospices marins italiens, 1885 : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla
costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F107, p.179 Hospices Vittorio Emanuele II à Viareggio, 1885 : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie
sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F108, p.180 Listes des hospices marins italiens, 1885 : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla
costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F109, p.181 Hospices Vittorio Emanuele II à Viareggio, 1885 : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie
sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F110, p.182 «Nel nome del Duce...», image de propagande : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie
sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F112, p.183 Colonie Agip en 1939 et colonie Regiana à Cesenatico en 1941 : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F113, p.184 Colonie XXVIII Ottobre, appelée «Le Navi», 1934 : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie
sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F114, p.185 Panneau indicateur des zones des colonies: Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla
costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F115, p.186 Carte des hospices marins présents en Italie : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie
sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F116, p.188 Carte de la province de l’Emilie-Romagne avec sites des colonies : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F117, p.189 Recensement des colonies présentes dans la côte adriatique : Colonie a mare, il patrimonio
delle colonie sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F119, p.191 Données planivomuétriques et lits disponibles des colonies recensées, subdivisées par
commune : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla costa romagnola quale risorsa
urbana e ambientale
F120, p.191 Valeurs relatives à la construction du littoral entre la plage et le chemin de fer en 1948 et
1985 : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla costa romagnola quale risorsa urbana e
ambientale
F121, p.192 Typologe : Le village, Colonie XXVIII Ottobre, appelée aussi «Le Navi» : Colonie a mare, il
patrimonio delle colonie sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F122, p.193 Typologie : La tour, la colonie FIAT à Marina di Massa : Colonie a mare, il patrimonio delle
colonie sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F123, p.194 Typologie : Les contaminationes, la Colonia Montecatini, Cervia : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F124, p.195 Formes types des colonies : le fagot, l’enfant à bras ouvert, le M : Colonie a mare, il patrimonio
delle colonie sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F125, p.196 Principe d’implantation d’une colonie : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla costa
romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F126, p.198 Sortie collective à la plage, colonie Agip, Cesenatico : Colonie a mare, il patrimonio delle
colonie sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
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F127, p.199 Schéma des relations des espaces de la colonie : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie
sulla costa romagnola quale risorsa urbana e ambientale
F128, p.200 La vie dans la colonie : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla costa romagnola quale
risorsa urbana e ambientale
F129, p.201 La vie dans la colonie : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla costa romagnola quale
risorsa urbana e ambientale
F130, p.202 La vie dans la colonie : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla costa romagnola quale
risorsa urbana e ambientale
F131, p.203 La vie dans la colonie : Colonie a mare, il patrimonio delle colonie sulla costa romagnola quale
risorsa urbana e ambientale
F132, p.206 La colonie Agip a ses début : Colonie : marina, montane, elioterapiche, Editoriale Domus S.
A., Milan
F133, p.207 Giuseppe Vaccaro dans son bureau en 1934 : Architettura per le colonie di vacanza, esperienze europee
F134, p.208 Façade arrière de la colonie Agip : Architettura per le colonie di vacanza, esperienze europee
F135, p.209 Plans : Architettura per le colonie di vacanza, esperienze europee
F136, p.210 Plans : Architettura per le colonie di vacanza, esperienze europee
F137, p.211 Salut au drapeau dans la colonie Agip : Giuseppe Vaccaro
F138, p.212 La colonie Agip : Giuseppe Vaccaro
F138, p.213 La colonie Agip : Giuseppe Vaccaro
F139, p.214 La colonie Agip : Giuseppe Vaccaro
F140, p.215 La colonie Agip : Giuseppe Vaccaro
F141, p.216 Photo personnelle
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