LA SÉCURITÉ PRIVÉE EN ESSONNE : MÉTIERS ET BESOINS DE

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LA SÉCURITÉ PRIVÉE EN ESSONNE : MÉTIERS ET BESOINS DE
LA SÉCURITÉ PRIVÉE EN ESSONNE :
MÉTIERS ET BESOINS DE FORMATION
SYNTHÈSE DU RAPPORT D’ÉTUDE
Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Essonne
Service Aménagement et Etudes Economiques
JUILLET
2006
Méthodologie
L’étude dont apparaissent ici les principaux résultats s’intéresse aux besoins en compétences, qualifications
et formations des entreprises de sécurité en Essonne, ainsi qu’aux perspectives d’évolution de ces besoins à
moyen terme. Il s’agissait de fournir des éléments d’analyse permettant d’anticiper sur l’avenir des métiers
de la sécurité et d’apporter des réponses quant à l’adaptation de l’offre de formation professionnelle
correspondante.
Sur le plan méthodologique, l’étude repose sur l’analyse de 14 entretiens réalisés au printemps 2006 auprès
de gérants d’entreprise ou de responsables Ressources Humaines et d’acteurs institutionnels concernés par
les questions traitées (ANPE, Syndicats professionnels).
La sécurité privée : une activité créatrice d’emplois durables
De 1995 à 2004, le secteur de la sécurité en Essonne a connu un développement considérable, avec :
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un taux de croissance annuel moyen de 8,5 % pour les établissements employeurs, soit une
augmentation de 108 % (contre 74 % en Ile-de-France),
un taux de croissance annuel moyen de 11,5 % pour les effectifs salariés, soit une
augmentation de 166 % (contre 84,5 % en Ile-de-France).
En 2004, le secteur de la sécurité en Essonne représente :
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131 établissements employant au moins une personne sous contrat de travail, soit 9,4 % des
établissements du secteur en Ile-de-France,
2 850 salariés (dont 91,5 % d’hommes), soit 5 % des effectifs recensés en IDF,
et se caractérise par des emplois concentrés dans les grandes entreprises : 9,2 % des
établissements emploient plus de 50 salariés et totalisent 61,3 % des effectifs du secteur, alors
que 64,1 % des établissements emploient moins de 10 salariés et cumulent 10,8 % des effectifs.
Le marché du travail pour les métiers de la sécurité en Essonne, c’est :
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des demandes d’emploi en fin de mois stables : 949 demandeurs d’emploi répertoriés dans
le domaine de la sécurité à la fin décembre 2005 (+ 0,5 % par rapport à déc. 2004, contre -6 %
en IDF), dont : 92 % sont des hommes, 25 % sont inscrits depuis plus d’un an, 17 % ont moins
de 25 ans, 74 % sont âgés de 25 à 49 ans et 8 % ont plus de 50 ans. Enfin, près de 70 % de ces
demandeurs d’emploi ont un niveau de formation égal ou inférieur au CAP - BEP, 21,6 % sont
de niveau Bac et 8 % ont un niveau supérieur à Bac+2,
des emplois durables et à temps plein : plus de 84 % des 1 635 offres d’emploi déposées à
l’ANPE au cours de l’année 2005 concernent des contrats d’une durée supérieure à 6 mois
(contre 65,5 % en IDF) et plus de 94 % des contrats à temps plein,
des emplois créés par les grandes entreprises : un peu plus de 77 % des offres d’emploi
déposées à l’ANPE en 2005 (57 % en IDF) proviennent d’entreprises de plus de 50 salariés,
la part des petites et des moyennes entreprises ne représentant que 23 % (contre 43 % en IDF).
Recrutement : des besoins pour une main-d’œuvre fiable et stable
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En France, le secteur du gardiennage et de la sécurité humaine génèrera, d’ici à 2010, la
création de 50 000 nouveaux postes et le remplacement de 42 000 agents ; près de 30 % de
ces besoins concernent la région d’Ile-de-France.
Les prévisions de croissance d’effectifs à moyen terme des entreprises essonniennes
rencontrées se situent dans une fourchette allant de 10 % à 30 %.
Les besoins des entreprises concernent en tout premier lieu des profils généralistes, c’est-àdire des postes d’agent de sécurité. Sont recherchés aussi, dans un ordre décroissant, des
agents de sécurité incendie (SSIAP1), des rondiers, des maîtres-chiens.
Une importance grandissante du savoir-être des agents : quels que soient le lieu d’exercice
et les missions de l’agent, les principales qualités recherchées à l’embauche sont : la sociabilité,
la discrétion, la probité, le respect des consignes et des procédures de sécurité, l’autonomie, le
sang-froid, le sens des responsabilités.
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Les difficultés liées au recrutement ne se posent pas en termes de pénurie de main-d’œuvre,
mais se traduisent plutôt par un déficit de candidats fiables et susceptibles d’intégrer de
manière durable les entreprises de sécurité, et par des difficultés à motiver et stabiliser le
personnel formé et de qualité.
Métiers de la sécurité
Les activités privées de sécurité sont définies et réglementées par la loi n° 83-629 du 12 juillet 1983. Elles
peuvent être classées en deux grandes catégories :
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activités de sécurité qui impliquent des prestations humaines : elles nécessitent la présence
continue ou périodique d’un agent de sécurité sur les lieux à protéger (accueil, contrôle d’accès,
rondes préventives de locaux, intervention sur alarme…),
activités de sécurité faisant appel à la technologie électronique et/ou informatique : elles ont
pour objet la sécurisation de lieux publics ou privés et la protection à distance au moyen de
systèmes de sécurité. (télésurveillance, vidéosurveillance, contrôle d’accès…).
Les principaux métiers de la sécurité, tels que les acteurs du terrain les définissent, sont :
1. Agent de sécurité
C’est un agent généraliste et polyvalent. Ses missions se déclinent en fonction du lieu où il les exerce. En
général, il est chargé de :
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garder l’accès des bâtiments, des locaux, des sites…,
effectuer des itinéraires de surveillance,
contrôler ou vérifier les allées et venues,
contrôler le fonctionnement des équipements techniques et des différents dispositifs de sécurité.
2. Agent de sécurité incendie
Il est chargé de la prévention des incendies dans un établissement répertorié exigeant la présence
permanente d’un service de sécurité incendie : établissements recevant du public (ERP) et immeubles de
grande hauteur (IGH). Ses principales missions consistent à :
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effectuer des rondes techniques et des contrôles préventifs,
veiller au respect de la réglementation ainsi qu’au bon fonctionnement et à l’entretien du matériel
et des moyens de secours,
exploiter le PC de sécurité incendie,
participer aux interventions sanitaires et de lutte contre l’incendie (alerte et accueil des secours,
évacuation du public, assistance à personnes…).
3. Agent de sûreté aéroportuaire
Le principal objet de ses prestations est de prévenir toute intervention illicite pouvant compromettre la
sûreté du transport aérien. Ainsi, ses principales missions sont :
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l’inspection filtrage des passagers et des bagages de cabine (IFPBC),
l’inspection filtrage des bagages de soute (IFBS),
le contrôle d’accès en zone réservée,
le contrôle du fret,
la vérification et/ou la fouille de sûreté de l’aéronef,
la surveillance et le contrôle de l’accès à l’aéronef en exploitation.
4. Rondier – Intervenant
C’est un agent de sécurité mobile dont les principales missions consistent à :
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effectuer un certain nombre de passages sur des locaux placés sous surveillance afin d’assurer
une surveillance dissuasive et la prévention des malveillances et des risques tels que
l’incendie ou l’intrusion,
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intervenir pour vérifier telle ou telle information reçue par un service de télésurveillance, détecter
l’origine de l’alarme déclenchée et prévenir le cas échéant les personnes ou les services
concernés,
procéder éventuellement aux actions de sauvegarde adaptées et assurer la continuité de la
protection du site.
5. Conducteur de chien
C’est un agent de sécurité dont le travail consiste à assurer la protection des biens et des personnes en
utilisant ses qualités professionnelles combinées avec les capacités de son chien. Ses principales missions
sont :
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le contrôle d’accès,
la surveillance d’espaces étendus (parkings, gares, zones industrielles…),
la surveillance de points fixes en cas de travaux (banques, chantiers…),
la sécurisation de lieux après la survenance d’une intrusion ou d’un sinistre,
la sécurité d’événements exceptionnels (concerts, manifestations sportives…).
6. Opérateur en télésurveillance
L’opérateur en télésurveillance exerce dans un service de télésurveillance ou de permanence opérationnelle
assurant la réception des alarmes. Ses missions consistent principalement à :
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assurer le traitement des informations d’alarme reçues,
analyser une situation donnée en fonction de ces informations et prendre la bonne décision en
matière d’intervention,
veiller à l’application des consignes définies par le client afin de déclencher le cas échéant
l’intervention des personnes ou des services habilités (police, pompiers, propriétaires…),
rédiger des comptes-rendus et des rapports sur les systèmes de télésurveillance installés chez
les clients.
Formations professionnelles
1. Les formations de l’Education Nationale
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Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) Agent de prévention et de sécurité : en Ile-deFrance, ce diplôme peut être préparé en cursus scolaire normal dans un seul établissement : le
lycée professionnel Nadar, 91210 DRAVEIL. En formation continue, il est proposé par le GRETA
Est Essonne.
Mention complémentaire (MC) Sûreté des espaces ouverts au public : ce diplôme n’est pas
proposé en Ile-de-France.
Mention complémentaire (MC) Sécurité civile et d’entreprise : en région parisienne, ce
diplôme peut être préparé en cursus scolaire normal au lycée Polyvalent Frédéric Joliot-Curie,
77190 DAMMARIE-LÈS-LYS.
Brevet professionnel (BP) Agent technique de prévention et de sécurité : il peut être
préparé après le CAP Agent de prévention et de sécurité et deux ans d’expérience
professionnelle, en apprentissage ou en formation continue. Ce diplôme ne peut être préparé en
Ile-de-France.
Diplôme universitaire de technologie (DUT) Hygiène Sécurité Environnement : en Ile-deFrance, ce diplôme est proposé par un seul établissement : l’IUT de Saint-Denis, Université
Paris XIII, 93200 SAINT-DENIS.
Licence professionnelle (LP) Sécurité des biens et des personnes : ce diplôme est délivré
par l’Université Paris V en formation initiale et continue et par la voie de l’apprentissage, en
liaison avec le CFA-Formasup Paris.
2. Les autres certificats et titres professionnels reconnus
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Certificat d’Agent cynophile de sécurité,
Certificat d’Opérateur en télésurveillance,
Titre professionnel agent de sûreté et de sécurité privée,
Titre professionnel opérateur de station centrale de télésurveillance.
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3. Les formations spécifiques
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SSIAP1 1 : Agent de sécurité incendie,
SSIAP 2 : Chef d’équipe de sécurité incendie,
SSIAP 3 : Chef de service de sécurité incendie,
Sauveteur secouriste du travail (SST),
Attestation de formation aux premiers secours (AFPS),
Equipier de première intervention (EPI),
Habilitation électrique des personnels non-électriciens (H0/B0).
Les métiers de la sécurité se professionnalisent
Définition de nouvelles règles et obligation de formation d’au moins 70 heures.
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À partir du 9 septembre 20062, les dirigeants et les salariés des entreprises assurant une activité
de gardiennage, de surveillance, de transports de fonds et de protection physique des
personnes devront justifier de leur aptitude professionnelle par la détention d’une certification
professionnelle enregistrée au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
Un nouveau diplôme : le SSIAP (Service de Sécurité Incendie et d’Assistance à Personnes).3
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Il unifie et remplace les qualifications ERP et IGH. À compter du 1 er Janvier 2006, les candidats
aux postes d’agent, de chef d’équipe, et de chef de service de sécurité incendie doivent
respectivement être titulaires des diplômes : SSIAP1 (67 heures de formation minimum),
SSIAP2 (70 heures de formation minimum), SSIAP3 (216 heures de formation minimum).
Propositions d’action
Développer une offre de formation initiale en s’inscrivant dans la dynamique du Certificat de
Qualification Professionnelle (CQP)
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Avec l’instauration d’un certificat de qualification professionnelle, le recrutement et la formation
du personnel deviennent un enjeu majeur pour les entreprises. Dans les années à venir, le CQP
sera vraisemblablement le principal besoin de formation des entreprises, mais sa mise en place
concerne aussi des acteurs institutionnels de la formation professionnelle comme le Conseil
Régional d’Ile-de-France, l’ANPE, l’ASSEDIC et l’OPCA (Organisme paritaire collecteur agréé).
Développer et adapter une offre de formation qualifiante en sécurité incendie (SSIAP1)
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Et associer cette offre à des modules de remise à niveau, notamment en français, permettant
aux candidats de faible niveau d’études, qui face à la problématique de l’écrit et d’une manière
générale de l’approche intellectuelle sont quelque peu démunis, de passer les tests d’évaluation
requis pour accéder à la formation et ensuite de réussir l’examen d’obtention du diplôme.
Proposer un service de conseil en recrutement à l’intention des entreprises de sécurité
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Il s’agit d’aider les entreprises intéressées à concevoir des procédures adéquates leur
permettant notamment d’effectuer une présélection parmi les nombreuses candidatures qui leur
parviennent quotidiennement et de procéder à des recrutements adaptés à leurs besoins.
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Service de Sécurité Incendie et d’Assistance à Personnes.
Décret n° 2005-1122 du 6 septembre 2005.
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Arrêté du 2 mai 2005.
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