Opération Marignan (conquête de la Sardaigne)
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Opération Marignan (conquête de la Sardaigne)
Appendice 1 Opération Marignan (conquête de la Sardaigne) Les forces en présence au 3 septembre 1940 I) Forces alliées Contrairement à la conquête du Dodécanèse, qui s’articule en deux phases successives (Cordite [conquête de Karpathos et Rhodes] puis Accolade [conquête des autres îles]), la conquête de la Sardaigne, l’opération Marignan, consiste, aux termes de bien des discussions d’état-major, en l’exécution simultanée de trois sous-opérations : – Marignan 1 : débarquement dans le sud de la grande île, dans la région de Cagliari, pour prendre le contrôle des bases aériennes de Decimomannu et Elmas, avant d’attaquer la capitale depuis l’intérieur des terres. Le projet d’une attaque directe de Cagliari à partir de la mer a été étudié puis repoussé comme risquant de s’avérer trop coûteux. L’échec de l’action directe contre Pantelleria a souligné la sagesse de cette décision ; l’assaut du port de Rhodes la confirmera. – Marignan 2 : débarquement au centre de la côte ouest, avec pour objectifs la prise d’Oristano et de l’aérodrome de Villacidro. – Marignan 3 : débarquement dans le nord-ouest de l’île. Cette partie de l’opération a été la plus longue à mettre au point. Le plan initial prévoyait que des unités partant de Corse s’emparent de vive force de Porto Torres et, dans la foulée, de l’aérodrome d’Alghero-Fertilia et de la ville de Sassari. Après réflexion, le plan choisi comporte deux volets. Marignan 3 proprement dit comprendra un assaut direct d’Alghero, couplé à des débarquements sur la plage s’étendant entre Fertilia et la ville ainsi que dans la baie de Porto Conte, visant ensuite l’aérodrome et Sassari. Lancée un peu avant, une diversion baptisée facétieusement Marignan 1515 (ou opération 1515) devra fixer une partie des défenseurs sur Porto Torres. Les Français, maîtres d’œuvre de Marignan, ont dû répartir avec soin les forces navales et terrestres à leur disposition en trois groupements principaux et un secondaire, adaptés à chacun des objectifs. D’abord fixés au matin du 3 septembre, pour profiter de l’obscurité de la nuit suivant la nouvelle lune, les débarquements ont été repoussés au matin du 4 septembre, non tant pour célébrer le 70e anniversaire de la IIIe République, que pour pouvoir réagir aux résultats, bons ou mauvais, de l’opération Ravenne. A) Forces navales Toutes les forces navales françaises de Méditerranée occidentale et du Maroc ne sont pas engagées dans Marignan. Il a été jugé plus prudent de ne pas y risquer les unités majeures, soit le cuirassé Richelieu, qui termine ses essais, et les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg. Par voie de conséquence, les grands contre-torpilleurs des 6e, 8e et 10e DCT, normalement affectés à l’escorte des deux croiseurs de bataille (quand ils ne jouent pas le rôle de raiders), sont également gardés en réserve. C’est le cas des Volta, Indomptable, Malin, Triomphant (revenu de Grande-Bretagne dans la dernière semaine d’août), Fantasque et Terrible. Les deux autres sont en réparations, en raison des dommages subis lors du combat du 20 août contre des éléments du convoi C 14 : le Mogador sera disponible au 28 septembre, l’Audacieux au 25 octobre. 1 Le croiseur léger Primauguet et les contre-torpilleurs Aigle , Epervier, Milan (11e DCT) sont à Casablanca avec pour mission de faire la chasse aux raiders. Ils doivent recevoir le renfort des contretorpilleurs Albatros, Gerfaut, Vautour (7e DCT), dès que ces derniers ne seront plus utiles en Méditerranée. Basés à Casablanca ou Dakar, au gré des missions, les avisos coloniaux La Grandière et Savorgnande-Brazza constituent le noyau de la composante à long rayon d’action des “Patrouilles de l’Océan”. 1 L’Aigle a été adjoint à ses jumeaux de la 11e DCT, qui ne comptait que deux navires. Ils sont complétés par des avisos-dragueurs modernes (Chevreuil, Gazelle) et des avisos anciens (tels 2 les Somme et Luronne) . Les grandes unités qui viennent d’être engagées dans la malheureuse opération Ravenne (CA Foch et CL Emile-Bertin) ne participent pas non plus à Marignan (l’Emile-Bertin avait d’ailleurs été engagé avec réticence). Du coup, il s’est révélé nécessaire de risquer brièvement en première ligne le croiseurécole Jeanne d’Arc, dont l’envoi dans le Pacifique est pourtant déjà prévu. Enfin, les cinq chasseurs de sous-marins modernes disponibles en Méditerranée sont affectés à la défense des approches des ports : les CH-3 et CH-4 à Ajaccio, les CH-1 et CH-2 devant Alger, le CH25 à Bône. En revanche, la Royal Navy a accepté d’apporter son concours, en dépêchant notamment la force H (moins le croiseur de bataille Renown, resté à Gibraltar), qui participe à Marignan 1. Pour ce qui est des navires de charge, il a été décidé, pour économiser le tonnage engagé, que, sauf imprévu, les mêmes navires transporteraient la première vague de débarquement puis les renforts. Quant aux convois, à l’instar des grandes unités militaires, le choix a été fait de laisser de côté les plus grands paquebots (tel le De Grasse), réservés pour les liaisons transocéaniques. – Marignan 1 Partie de l’opération la plus exposée aux réactions de la Regia Aeronautica, Marignan 1 bénéficie du 3 concours du croiseur AA Carlisle et du destroyer AA Wryneck ainsi que de la protection assurée par les Skua de l’Ark Royal, dont les Swordfish fournissent une couverture ASM appréciable. Force d’appui-feu et d’escorte à distance (vice-amiral Emile Duplat, pavillon sur le Bretagne) CV HMS Ark Royal (Sqn 800 et 803 : 24 Skua II, Sqn 810 et 820 : 26 Swordfish) BB MN Bretagne CA MN Algérie, HMAS Australia CL MN Jean-de-Vienne, HMS Sheffield CLAA HMS Carlisle DD MN Lynx, Panthère, Tigre (4e DCT) ; HMS Faulknor, Foresight, Forester, Fury TB MN Brestois, Boulonnais (5e DT) 4 Force d’escorte rapprochée et de dragage DD HMS Firedrake DDAA HMS Wryneck 5 6 TB MN Alcyon (8e DT) , Bombarde, L’Iphigénie , La Pomone (12e DT) PMS (avisos-dragueurs) modernes MN L’Impétueuse, La Batailleuse, La Capricieuse, La Curieuse PMS (aviso-dragueur) ancien Ypres PC (chalutiers ASM) L’Ajaccienne, La Sétoise AMA (dragueurs auxiliaires) Bienvenu, Fezzara II, Goëland X, Madone-de-Pompéi, Tess II (chalutiers), Pigeon, Saint-Charles (remorqueurs) Convoi AMC (ou CX, croiseur auxiliaire) Colombie (X10), avec le général Béthouart et son état-major Paquebots Chantilly, Compiègne, Cuba, Mariette Pacha, Mexique, Savoie 2 Ils seront renforcés par l’aviso Annamite une fois que les dommages que celui-ci a subis pendant le Grand Déménagement seront réparés, et après l’opération Cordite par l’aviso Rigault-de-Genouilly. 3 Les Anglais ont consenti à rajouter le Wryneck, libéré par le semi-échec de Ravenne, à la défense du convoi. 4 S’il était prévu que les avisos-dragueurs rejoignent les forces de Marignan 1 dès leur rôle terminé dans Ravenne, la Marine nationale a profité de l’échec partiel de cette opération pour récupérer un grand torpilleur et trois “600 tonnes”. Ce qui lui a permis de retirer in extremis de Marignan 1 les quatre torpilleurs neufs de la classe Le Hardi (Le Hardi, Mameluk, Casque, Fleuret) qu’elle avait au départ accepté d’y risquer. 5 Des deux autres unités de la division, la Trombe a été endommagée durant l’opération Ravenne et le Bordelais a été affecté à la garde des îles conquises en compagnie du destroyer ORP Garland. 6 L’Iphigénie est restée en ligne malgré la mise hors service de l’un de ses canons de 100 mm le 31 août. Cargos Dupleix, Ile d’Aix, Pierre L.D., Prosper Schiaffino, Sainte-Jacqueline (ex-italien Fortunata) 7 Navire hôpital Canada (X45) – Marignan 2 Force d’appui-feu et d’escorte à distance (contre-amiral Marquis, pavillon sur le Lorraine) BB MN Lorraine CA MN Colbert CL MN Marseillaise, HMS Delhi 8 DD MN Albatros, Gerfaut, Vautour (7e DCT) , Cassard, Vauquelin (9e DCT), HMS Encounter, Fortune 9 TB MN Mistral, Ouragan (6e DT) Force d’escorte rapprochée et de dragage 10 TB MN Branlebas, L’Incomprise (11e DT) PMS (avisos-dragueurs) modernes MN Commandant-Duboc, Commandant-Dominé PMS (aviso-dragueur) ancien Engageante AMA (dragueurs auxiliaires) Alcyon, Angèle-Perez, Cap-Noir, Givenchy, Ile de Rachgoun, Lion II, Raie, Saint-Augustin (chalutiers) Convoi AMC (ou CX, croiseur auxiliaire) Koutoubia (X4) Paquebots Chenonceaux, Massilia, Sagittaire Cargos Belain d’Esnambuc, Congo, Djebel Aurès, Mayenne, Sidi-Brahim – Marignan 3 Force d’appui-feu et d’escorte à distance (contre-amiral Bouxin, pavillon sur le Provence) BB MN Provence CA MN Dupleix CL MN La Galissonnière 11 DD MN Léopard , Lion, Vauban (1ère DCT), Guépard, Valmy, Verdun (3e DCT) Force d’escorte rapprochée et de dragage 12 TB MN Flore, Melpomène (14e DT) PMS (avisos-dragueurs) modernes MN La Boudeuse, La Moqueuse PMS (avisos-dragueurs) anciens MN Dédaigneuse, Tapageuse PC (chalutiers ASM) La Bônoise, La Toulonnaise Patrouilleur auxiliaire Casoar (P10) AMA (dragueurs auxiliaires) Banche II, Capitaine Teissier, Gracieuse II, Roche Bleue, Roche Françoise, Saint-Joseph (chalutiers) Convoi Paquebots Côte d’Argent, Marrakech, Meknès, Sidi-Bel-Abbès Malle belge Prince Philippe Cargos Djebel Dira, Djebel Nador, Malgache 13 Navire-hôpital Asie 7 C’est dans ce secteur que l’on prévoit les plus fortes pertes. Toute la division doit rejoindre l’Atlantique dès la fin de l’opération. 9 Survivant de la 4e DT, l’Ouragan a été réuni au Mistral, survivant de la 6e DT dont il était le chef de flottille. 10 La troisième unité de la division, la Cordelière, est indisponible en raison des dommages reçus pendant le Grand Déménagement. 11 Survivant de la 2e DCT, le Léopard, à son retour d’Angleterre, a été adjoint à la 1ère DCT, qui ne comptait que deux navires après le départ de l’Aigle pour l’Atlantique. 12 Troisième unité de la division, le Bouclier a été coulé pendant le Grand Déménagement. 8 – Marignan “1515” Force d’appui-feu (CV Rouyer, commandant du Jeanne d’Arc) CL MN Jeanne d’Arc TB Fougueux, Frondeur (2e DT), Baliste, La Bayonnaise, La Poursuivante (13e DT) Force d’escorte rapprochée et de dragage Patrouilleur auxiliaire Sampiero Corso (P8) PMS (aviso-dragueur) MN La Gracieuse PC (chalutiers ASM) La Havraise, La Sablaise, La Servannaise AM (dragueurs) Granit, Meulière AMA (dragueurs auxiliaires) Courlis, Jean d’Agrève, Marsouin II (chalutiers) Convoi Patrouilleurs auxiliaires Cyrnos (P2), Pascal Paoli (P7), Sidi Okba (P3), Ville d’Ajaccio (P4) 14 Cargos Catherine Schiaffino, Spahi B) Forces aériennes Les opérations de Marignan disposent d’un soutien aérien de près de 450 appareils. 1. ZOA-Co (Corse et Sardaigne) Total : 179 avions. – Chasse Curtiss H-75 GC I/5 : 25 (22) avions (une escadrille sur H-751) à Calvi GC II/4 : 24 (21) avions à Calvi GC I/9 : 26 (24) à Ajaccio Campo dell’Oro et Ghisonnacia (escadrille sur H-751) MS-406 GC III/1 : 23 (19) avions à Ajaccio Campo-dell’Oro Potez 631 ELCN-Corse : 8 (7) avions à Ajaccio et Calvi – Bombardiers Douglas DB-7 GB II/61 : 11 (9) avions à Ajaccio Campo dell’Oro GB II/32 : 13 (11) avions à Ajaccio Campo dell’Oro Martin 167F GB I/32 : 13 (11) avions à Calvi – Reconnaissance et attaque légère GR I/22 : 13 (9) Potez 63.11 à Ghisonaccia GR I/61 : 12 (10) Glenn-Martin 167F à Calvi Groupement d’Observation de Corse (ex GAO 550) à Ghisonaccia : 11 (9) Potez 63.11 2. ZOA-ANO (dont Malte) Total : 236 avions (y compris les 22 chasseurs de l’Aéronavale, mais sans les bombardiers de celle-ci réservés pour des opérations anti-navires). Entre parenthèses, les effectifs opérationnels. Ne sont pas incluses les unités réservées pour appuyer l’offensive qui se poursuit en Libye, notamment les 27 (24) Martin 167F des GB I/62 et II/62, qui ont quitté Sidi-Ahmed pour gagner le terrain ex-italien de Castel Benito (afin de pouvoir atteindre Benghazi). – Chasseurs 13 L’Asie était prévu à l’origine pour participer au débarquement nord de Marignan. Ce volet de l’opération ayant été scindé en deux, le navire est resté rattaché à l’opération la plus septentrionale. Mais il est prévu que, suivant la tournure des combats, il puisse intervenir au profit de Marignan 2. 14 Réquisitionné comme arraisonneur-dragueur, ce petit cargo (1 058 GRT) retrouve momentanément son premier emploi. Curtiss H-75 GC III/2 : 20 (16) avions (unité déployée à Malte) MS-406 GC III/4 : 18 (15) avions GC III/5 : 21 (18) avions GC III/8 : 20 (17) avions GC II/16 : 18 (13) avions Potez 631 ELCN-Tunis : 11 (8) avions AC2 : 9 (7) avions (unité de l’Aéronavale déployée à Malte) Dewoitine 520 AC1 : 13 (11) avions (unité de l’Aéronavale déployée à Malte) – Bombardiers LeO-451 GB I/11 : 12 (9) avions à Blida GB II/11 : 13 (12) avions à Blida GB I/31 : 13 (11) avions à Sidi-Ahmed Douglas DB-7 GB I/19 : 13 (11) avions à El Batha GB II/19 : 14 (12) avions à El Batha Martin 167F GB I/63 : 13 (11) avions à Malte GB II/63 : 14 (11) avions à Malte – Reconnaissance, observation et attaque légère GR II/36 : 14 (11) Potez 63.11 à Youks-les-Bains, prévu pour être transféré en Sardaigne dès qu’un aérodrome aura été conquis et sera utilisable. 3. ZOA-Algérie Total : 33 avions. – Chasseurs Néant (tous retenus par la défense d’Alger et celle d’Oran/Mers-el-Kébir) – Bombardiers LeO-451 GB II/25 : 12 (10) avions – Reconnaissance Groupement Alias (Cdt Alias), sous le contrôle direct du général Noguès GR I/33 : 9 (7) MB-174 et 2 Amiot-351GR GR II/33 : 12 (11) MB-174 ESRR (escadrille spéciale de reconnaissance rapide) : 4 Arsenal VG-33 convertis. C) Forces terrestres Corps expéditionnaire Marignan (général Béthouart) 15 Ce corps devait être constitué des troupes rapatriées de Norvège. Malheureusement, la 2e Division Légère d’Infanterie et la 3e Division Légère de Chasseurs avaient déjà été renvoyées en France et sacrifiées en tentant d’arrêter l’offensive allemande. Il fallut donc faire appel à d’autres unités. Marignan 1 Les forces retenues pour cette opération ont été rassemblées en Algérie. Y ont été adjoints les éléments organiques de Corps. 15 Le général Béthouart a commandé la 1ère Division Légère de Chasseurs en Norvège, puis s’est illustré en Bretagne, organisant un groupement de défense qui a retarde les Allemands dans leur marche sur Brest. Promu, il est cette fois-ci placé à la tête du corps expéditionnaire. – Eléments organiques de Corps Etat-major 16 Groupe autonome du 104e RAL (8 x 105 mm/mle 36, 4 x 155 mm GPF tractés) e 342 Compagnie Autonome de Chars de Combat (CACC) avec 15 chars H-39 à canon de 37 mm long 17 Groupe de transport automobile (2 compagnies automobiles, une de transport lourd) DCA : une section de 2 x 20 mm Œrlikon est attachée au QG du corps Services : un bataillon du génie, une compagnie mixte de transmissions, service de santé, intendance. 18 – 1ère Division Légère de Chasseurs (général Lhuillier) 24e Demi-Brigade de Chasseurs Alpins (6e, 12e et 14e bataillons) 19 13e Demi-Brigade de la Légion Etrangère à 3 bataillons 2e Groupe Autonome du 10e RACTTT (12x 75 mm tractés) DCA : les 24e DBCA et 13e DBLE sont dotées de 4 x 20 mm Œrlikon AA chacune Services : une compagnie de sapeurs-mineurs, une compagnie mixte de transmissions 20 – 3e Division Légère d’Infanterie Polonaise (général Bohusz-Szusko) 7e RIP (3 bataillons) 8e RIP (3 bataillons) 1er Groupe autonome d’artillerie mobile Polonais (12 x 75 mm tractés) 3e GRDI Polonais (un escadron motorisé à deux sections de 37 mm) DCA : les 7e et 8e RIP sont dotés de 4 x 20 mm Œrlikon AA chacun et le 3e GRDI Polonais d’une section de 2 x 20 mm Œrlikon AA Services : une compagnie de sapeurs-mineurs, une compagnie mixte de transmissions Marignan 2 Les forces de Marignan 2, Marignan 3 et Marignan 1515 ont été, assez logiquement, formées à partir de troupes stationnées en Corse, soit qu’elles s’y soient trouvées depuis longtemps, soit qu’elles y aient été repliées dans le cadre du Grand Déménagement. 21 – 9e Division Légère d’Infanterie Coloniale (général Pellet) 20e Régiment d’Infanterie Colonial (RIC, 3 bataillons) 4e Régiment de Tirailleurs Sénégalais (RTS, 3 bataillons) Groupe autonome d’artillerie mobile 314 (12 x 75 mm tractés) 22 4e GRDI (Cdt du Moustier) 16 Sous les ordres du héros de Voreppe, le capitaine Azaïs de Vergeron. Lequel a “détourné” le matériel destiné à une commande roumaine. 17 Les trois chars perdus en Norvège ont été remplacés par trois engins du IV/1er RCA stationné au Maroc. 18 Le colonel Lhuillier a commandé efficacement la 27e DIAlp du 14 juin à la fin des combats en métropole. Il a été nommé général le 14 juillet. 19 Cette demi-brigade organisée sur type Montagne a pu être renforcée de 2 à 3 bataillons avec le V/1er REI stationné en Algérie. Elle est commandée par le colonel Magrin-Vernerey. 20 La 3e DIP devait être prête en janvier 1940, mais sa constitution avait été retardée par l’envoi en Norvège de la brigade de Podolie (Podhale) prélevée sur ses effectifs. La brigade aboutit finalement en Algérie. Les restes des autres unités de la 3e DIP (très éprouvées par les combats de St-Aubin du Cormier, en Bretagne, contre la 5e PzD) furent fusionnés avec la brigade de Podhale en juillet pour former la 3e DLIP. 21 Cette division a été constituée une première fois mi-juin, mais faute de temps ses unités ont été dissociées et rattachées à d’autres DI. Puis, lorsque que l’on a prélevé les 2e et 8e DIC sur le front des Alpes et qu’on les a transformé en DLI, une partie des unités les composant ont été utilisées pour former une nouvelle division. 22 Du Moustier commandait un escadron du 4e GRDI en mai dans le nord de la France. Il parvint à briser l’encerclement et à s’embarquer à Dunkerque. Rapatrié en Normandie, il continua à combattre, retraitant jusqu’à Toulouse avant d’être évacué par avion. A Alger, apprenant qu’il devait cette évacuation au fait qu’il était député (du Doubs), il exigea de continuer à combattre et reprit sa place au front. DCA : les 20e RIC et 4e RTS sont dotés de 4 x 20 mm Œrlikon AA chacun et le 4e GRDI d’une section de 2 x 20 mm Œrlikon AA Services : une compagnie de sapeurs-mineurs, une compagnie mixte de transmissions – 2e Régiment Etranger de Cavalerie (REC) - 2 escadrons motorisés. Marignan 3 23 Groupement C (général Cartier) 373e DBIA (trois bataillons, IV, V et VII) Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc (RICM – deux bataillons, IV et V) IV/28e RTT (motorisé) I/92e RAM (deux batteries de 4 x 75 mm de montagne, une de 4 x 65 mm de montagne) 2e Régiment Etranger de Cavalerie (REC - 2 escadrons à cheval, 2 escadrons motorisés) III/2e Régiment d’Artillerie Coloniale (RAC) DCA : le détachement de la 373e DBIA et le RICM sont dotés de 4 x 20 mm Œrlikon AA chacun Marignan “1515” 373e DBIA (trois bataillons, VI, VIII et IX) II/92e RAM (deux batteries de 4 x 75 mm de montagne, une de 4 x 65 mm de montagne) Réserves opérationnelles Elles se trouvent toutes en Algérie. 24 – Brigade de fusiliers-marins (Contre-amiral Ronarc’h) 25 1er Régiment de fusiliers-marins (trois bataillons) er 1 Groupe de canonniers-marins (8 x 155 mm GPF tractés) Groupe de DCA mobile de la Marine (quatre batteries de 90 mm AA) 26 – 13e Bataillon de Chasseurs Alpins (dont 6e Cie Antichars, armée de 25 mm) 27 – 3e Régiment de tirailleurs sénégalais – Groupement aéroporté : deux Groupes d’Infanterie de l’Air basés à Alger Maison-Blanche (601e et 28 602e GIA) avec leurs transports, des Bloch 200 et 210 de la nouvelle 64e Escadre de transport (ET) . 23 Le général Georges Cartier, “le plus Suisse des généraux français”, est né à Genève d’un père savoyard et d’une mère suisse. Il s’est engagé dans l’armée française après ses études à Zurich et à Chambéry. C’est un spécialiste des troupes de montagne qui a aussi l’expérience des coloniaux. Il commandait en juin le groupement de défense Savoie-Dauphiné avec lequel il a tenu en échec le corps d’armée Hoepner, qui tentait de déborder l’armée des Alpes. 24 Le contre-amiral Ronarc’h (neveu du célèbre amiral de la Grande Guerre), après avoir sauvé de la capture le cuirassé Jean-Bart qu’il commandait, a mis sur pied au Maroc sa brigade de fusiliers-marins pendant que le grand navire se préparait à partir pour un chantier naval aux Etats-Unis. 25 Sous les ordres du C.F. d’Argenlieu. 26 Reconstitué au Maroc à partir des 240 hommes de sa 31e Compagnie d’Eclaireurs Skieurs et de rescapés du bataillon venant d’Angleterre. 27 Durement éprouvés dans l’opération Ravenne, les 2e et 4e Régiments Etrangers d’Infanterie (REI) sont au repos en Tunisie, à l’exception du II/4e REI, qui occupe les îles Pélages. N’ayant subi que peu de pertes, le 3e RTS a été réaffecté comme l’une des réserves opérationnelles de Marignan, à l’exception d’un bataillon, envoyé au Maroc pour renforcer les troupes surveillant les Espagnols. 28 Inscrits dans l’ordre de bataille de Ravenne mais non engagés, les deux GIA ont été reversés dans les réserves de Marignan avec les avions de transport qui leur étaient rattachés avant même la campagne de France. II) Forces italiennes A) Forces navales Commandement militaire maritime “Sardaigne”, à Olbia (remplaçant La Maddalena depuis début juillet) – Vice-amiral Ettore Sportiello. Navires de surface Depuis le 27 juillet, il ne reste plus dans les eaux sardes que les navires suivants : 2e escadrille MAS (a remplacé la 4e escadrille après le 5 août) : MAS-424, MAS-509, MAS-543 et MAS-544. ACM Attilio Deffenu (endommagé le 4 juillet et immobilisé à Cagliari). Sous-marins Les sous-marins du VIIe Groupe et la 15e Escadrille venant du Ier Groupe (La Spezia) n’opèrent plus de Cagliari, mais de Naples depuis la fin juin. Il reste au total 9 unités : 71e Escadrille : Adua, Alagi, Aradam, Axum 72e Escadrille : Corallo (en route de Monfalcone à Naples, où il arrivera le 3 septembre), Diaspro, Turchese 15e Escadrille : Ascianghi, Gondar Note – Les Italiens peuvent engager dans la défense de la Sardaigne aussi bien les autres sous-marins originellement basés à Naples que ceux d’autres bases, en premier lieu La Spezia. Batteries côtières La Regia Marina arme, directement ou non, un nombre important de batteries de côte. Leur plus grande concentration se trouve dans et autour de la base navale de La Maddalena puis à Cagliari et ses alentours. Ces dernières sont confiées aux hommes de la 4e Légion de la MILMART (Milizia Marittima di Artiglieria). Quant aux autres batteries, leur service paraît partagé entre des hommes de la Regia Marina même et les miliciens de la 3e Légion de la MILMART, dont le commandement a son siège à La Maddalena. Détail des batteries (en tournant autour de la Sardaigne depuis le nord-est, dans le sens des aiguilles d’une montre) : – Archipel de La Maddalena et Santa Teresa di Gallura 18 batteries de divers calibres. Par ordre décroissant des calibres : - Pes de Villamarina (Guardia del Turco, La Maddalena) et de Caroli (Punta Falcone, Santa Teresa), chacune de 4 obusiers de 305/17 mm, d’une portée d’environ 17 000 m. - Rubin de Cervin (île de Spargi), 4 pièces de 203/45 mm. - 5 batteries de canons de 152/50 mm d’une portée d’environ 18 000 m. - 5 batteries de canons de 120/45 mm d’une portée d’environ 12 000 m. - 5 batteries de canons de 76/40 mm d’une portée de 6 000 m. – Cagliari et alentours - 3 batteries de 4 canons de 152/50 mm (Corrado Boggio à Capo Pula, Roberto Prunas à Capo Sant’Elia et Carlo Faldi à Torre Mortorio, lieu-dit Quartu Santa Elena). - 4 batteries de canons de 102/35 mm anti-navires et antiaériens (Sant’Elia, Monte Urpinu, Tuvixeddu, Nuraghe Capitana). – Complexe de l’île de Sant’Antioco - Ile Sant’Antioco : batteries A. Sogliuzzo de 4 canons de 120/45 mm (sur le Capo Sperone) et SR 311 de 4 canons de 102/35 mm anti-navires et anti-aériens (Mangiabarche). - Ile San Pietro : batterie Zonza de 4 canons de 120/45 mm (à Carloforte). - Porto Pino, Punta Menga : batterie Ammiraglio Candiani de 4 canons de 120/45 mm. - Capo Altano, au nord de Portoscuso : batterie SR 310 de 4 canons de 102/35 mm. – Arbus, Capo Frasca : - Batterie Canevaro, canons de 120/45 mm. – Alghero, Punta Giglio : - Batterie SR 413, canons de 102/35 mm. – Porto Torres : - 1 batterie de canons de 76/40 mm. Mines Avant même l’entrée en guerre, entre le 6 et le 10 juin 1940, la Regia Marina a placé en divers points des côtes de Sardaigne (sauf sur la côte orientale entre Olbia et le cap Carbonara) pas moins de 17 barrages défensifs de mines anti-navires (AN), pour un total de 1276 engins, ainsi que 12 barrages anti-sous-marins (920 mines AS). L’opération Marignan 1 va devoir compter avec les quatre barrages AN du Golfe de Cagliari forts de 336 engins (le 4 juillet, les cuirassés français venus bombarder le port ont eu de la chance : ils ont évolué entre deux de ces champs de mines, sans y pénétrer). Marignan 2 a affaire aux deux barrages AN (160 mines) du Golfe d’Oristano, Marignan 1515 aux trois barrages AN (180 mines) du Golfe de l’Asinara. Seule l’opération Marignan 3 va trouver des eaux libres (ce que les Français ignorent : ils ont donc prévu de solides moyens de dragage). B) Forces aériennes Aéronautique de la Sardaigne, Cagliari – Général de division aérienne Ottorino Vespignani. – Chasse : néant – Bombardement : 21 avions 8e Régiment de bombardement terrestre (Villacidro) : 14 avions 27e Groupe BT, 7 SM-79 (Villacidro) 28e Groupe BT, 7 SM-79 (Decimomannu) e 31 Régiment de bombardement maritime (93e Groupe BM), 6 Cant Z-506 (Cagliari-Elmas) – Reconnaissance (et lutte anti-sous-marine) : 13 avions 85e Groupe RM, 8 Cant Z.501 (146e Escadrille à Elmas avec 5 appareils ; 188e à Olbia avec 3 appareils ; les personnels de la 183e ont été renvoyés en Italie) 199e Escadrille RM, 2 Cant Z.506 (Santa Giusta) 124e Escadrille de reconnaissance, 3 Ro.37 (Cagliari-Elmas) Notes – Durement frappée par l’Armée de l’Air en juin et juillet, l’Aéronautique de la Sardaigne a encore subi quelques pertes en août, notamment en hydravions, demeurés actifs pour la reconnaissance et moins aisés à dissimuler que les avions terrestres. Il lui reste 33 appareils, contre 43 au 31 juillet. Les possibilités d’action de la Regia Aeronautica ne se limitent pas aux maigres forces disponibles dans l’île. La Sardaigne est à portée d’intervention des Ju 87B Picchiatelli du major Ercolano Ercolani, à condition que ces appareils puissent utiliser les plus occidentaux des terrains siciliens. Néanmoins, après la bataille de Pantelleria, il n’en reste plus que 15, dont 11 opérationnels. Toute la zone se situe dans le rayon d’action des bombardiers multimoteurs, désormais regroupés sur le continent (SM.79, Fiat BR.20) et notamment des “Quatre Chats”, les SM.79 torpilleurs de la 278e escadrille. En revanche, il est difficile d’assurer une escorte à ces avions. Seules les attaques dirigées contre les forces ennemies agissant contre Porto Torres pourront bénéficier d’une couverture de chasse (basée en Toscane), et encore les Fiat G.50 ou CR.42 ne pourront-ils envisager de combattre plus que quelques dizaines de secondes… C) Forces terrestres La défense de l’île repose d’une part sur les forces statiques du XIIIe Corps territorial, destinées à résister sur les côtes mêmes, d’autre part des forces dites mobiles (mais non motorisées !) du XIIIe Corps d’Armée, lesquelles doivent se porter sur les points menacés et contre-attaquer pour rejeter l’envahisseur à la mer. XIIIe Corps territorial Neuf bataillons de défense côtière. – Nord-nord-est de l’île 29 4e Brigade côtière à deux bataillons : défense des côtes de Gallura, de Punta di li Francesi (incluse) à 30 Capo (ou Punta) Coda Cavallo (inclus), y compris l’archipel de la Maddalena. Front total : 140 km. QG : Tempio Pausania (à une quarantaine de km à l’intérieur des terres). – Nord-nord-ouest de l’île 14e brigade côtière à deux bataillons : défense des côtes de Punta di li Francesi (exclue) à Torre Foghe 31 (exclue). QG : Sassari. – Ouest et extrême-sud 32 15e brigade côtière à deux bataillons : défense des côtes de Torre Foghe (incluse) à Capo Pula (exclu). Très long secteur englobant Oristano. QG : Carbonia. – Sud-est 33 13e brigade côtière à deux bataillons : défense des côtes de Capo Pula (inclus) à Torre Murtas (incluse), ce qui comprend donc le secteur de Cagliari. – Est 19e régiment côtier à un bataillon : défense des côtes de Torre Murtas à Capo Coda Cavallo (exclus). XIIIe Corps d’Armée – Général Augusto De Pignier 1) Nord de l’île : 31e Division d’infanterie Calabria (général Carlo Petra de Caccuri), QG à Sassari. – Sassari : 60e Régiment d’infanterie ; 177e Légion de Chemises Noires Logudoro ; 40e Régiment d’artillerie Caprera. – Tempio Pausania : 59e Régiment d’infanterie. Dans une tentative d’anticiper une partie des menaces possibles, le général Petra de Caccuri a fait avancer l’un des bataillons du 59e Régiment d’infanterie jusqu’à Luogosanto, plus près de la 4e Brigade côtière, et a placé l’un des bataillons du 60e à Olmedo, entre Sassari et Alghero. Après que les troupes de Sardaigne ont été mises en état d’alerte renforcée, il a d’une part poussé les deux autres bataillons du 59e RI jusqu’à Sorso, d’autre part envoyé un second bataillon du 60e à Olmedo. Le 40e Régiment d’artillerie a été coupé en trois : un tiers a rejoint Sorso, un autre tiers Olmedo, le dernier tiers restant à Sassari avec un bataillon du 60e RI et les Chemises Noires. 2) Sud de l’île : 30e Division d’infanterie Sabauda (général Ubaldo Scanagatta), QG à Iglesias 45e et 46e RI ; 176e Légion CCNN Cacciatori di Sardegna ; 16e Rgt d’artillerie. Ces troupes étaient à l’origine majoritairement stationnées à Iglesias et dans les localités voisines. Comme son collègue, le général Scanagatta a tenté d’anticiper les menaces les plus vraisemblables : le 45e RI a déployé l’un de ses bataillons à Guspini, en direction d’Oristano ; le 46e RI a envoyé deux bataillons dans l’arrière-pays de Cagliari, l’un à Decimomannu et l’autre à Dolianova. Dès le 1er septembre, Scanagatta a rapproché le bataillon du 45e RI d’Oristano en le faisant avancer de Guspini à Marrubiu, tout déplaçant vers cette dernière localité un autre bataillon accompagné d’un tiers du 16e Régiment d’artillerie. Il a aussi déplacé à Sestu le bataillon du 46e RI qui se trouvait à Decimomannu, ce bourg recevant en échange le dernier bataillon du 46e RI et les deux tiers du 16e RA. Le reste de sa division (un bataillon du 45e RI et les Chemises Noires) s’est installé à Samassi, de façon à pouvoir réagir aussi bien vers le nord-ouest (Oristano) que vers le sud-est (Cagliari). Note – Renforcées depuis le 10 juin 1940 grâce au recrutement local, les deux divisions d’infanterie sont à peu près à plein effectif, soit 13 000 hommes chacune (11 500 du Regio Esercito et 1 500 Chemises Noires). Mais le degré d’entraînement des plus récentes recrues (qui forment 40 % des effectifs) n’est pas très poussé. 29 Au sud-ouest de la ville côtière de Santa Teresa di Gallura et au nord de la ville de l’intérieur de Tempio Pausania. 30 Cap de la côte est, au sud-est d’Olbia. 31 Au sud de Bosa. 32 Au sud-ouest de Cagliari. 33 Au sud d’Arbatax. Appendice 2 Opération Cordite (conquête de Rhodes et des îles proches) Les forces en présence au 4 septembre 1940 I) Forces alliées A) Forces navales Flotte de Méditerranée Commandant en chef : amiral Sir Andrew Cunningham Premier adjoint : vice-amiral René-Emile Godfroy (MN), qui commande directement la force de soutien et le convoi détaillés ci-dessous. Note – Tous les navires disponibles ne sont pas engagés pour Cordite, notamment le cuirassé HMS Malaya, les CL HMS Ajax et Orion et MN Duguay-Trouin et les destroyers qui assurent la protection ASM du trafic Alexandrie-Haïfa jusqu’au départ du second convoi de troupes (les Français se chargent du trafic Levant-Haïfa avec les patrouilleurs auxiliaires Notre-Dame d’Etel (P101) et Eros (P140), basés à Beyrouth). Par ailleurs, le cuirassé MN Lorraine a rejoint la Méditerranée Occidentale pour participer à l’opération Marignan. Force de frappe BB HMS Valiant, Warspite CA HMS Kent, York, MN Suffren CL HMS Gloucester, Liverpool, HMAS Sydney DD HMS Griffin, Hasty, Havock, Hotspur, Ilex, Janus, Jervis, Juno TB MN Tornade, Tramontane, Typhon Force aéronavale (contre-amiral Arthur L. St.G. Lyster) CV HMS Illustrious (815 Sqn, 9 Swordfish ; 819 Sqn, 9 Swordfish ; 806 Sqn, 15 Fulmar-I) CV HMS Eagle (813 Sqn, 3 Sea-Gladiator et 3 Swordfish ; 824 Sqn, 9 Swordfish ; AC5, 6 B-339 ; AB4, 10 SBC-4) CV MN Béarn (AC3, 10 B-339 ; AC4, 10 B-339 ; AB1, 10 SBC-4 ; AB2, 10 SBC-4) CL AA HMS Calcutta DD HMS Dainty, Decoy, Defender, HMAS Vendetta, Voyager, Waterhen TB MN Basque, Forbin Note – Les pertes subies à Tarente et sur accident en Swordfish, B-339 et SBC-4 ont pu être compensées en puisant sur les stocks. Force d’appui-feu et d’escorte à distance BB HMS Ramillies, MN Courbet CA MN Duquesne, Tourville CL MN Montcalm, Gloire, Georges-Leygues CLAA HMS Coventry DD MN Chevalier-Paul, Tartu, Kersaint 34 TB MN Le Mars, Tempête , Fortuné, Simoun Force de dragage (contre-amiral Félix de Carpentier) Cette force fait route avec le convoi pour assurer son escorte ASM. AM (avisos-dragueurs) MN Commandant-Bory, Commandant-Delage, Commandant-Rivière, Elan et HMS Stoke 34 La troisième unité de la 1ère Division de torpilleurs, La Palme, est indisponible en raison des dommages reçus au cours du Grand Déménagement. PS (avisos) MN Ailette, Dubourdieu, Les Eparges, Lassigny PE (chalutiers anti-sous-marins) HMS Bandolero, Loch Melfort, Lydiard, Victorian PR (canonnières fluviales) HMS Aphis, Gnat (transférée fin août de l’Océan Indien) AMA (dragueurs auxiliaires) MN La Coubre, Héron, Pen-Men et HMS Arthur-Cavenagh, MilfordCountess (chalutiers), Mont-Caume, Tamaris (remorqueurs) Convoi (sous l’autorité du contre-amiral Félix de Carpentier) Monitor Terror (faisant route avec le convoi en raison de sa faible vitesse : 12 nœuds) AMC (ou CX, croiseurs auxiliaires) El Djezaïr (X17), El Kantara (X16), El Mansour (X6), Ville d’Oran (X5) Paquebots Djenné, Champollion, Flandre, Gouverneur-général Grévy, Gouverneur-général Jonnart, Gouverneur-général Tirman Cargos Anadyr, Calédonien, Capo Olmo (ex italien), Enseigne Maurice Préchac, Paul-Emile Javary, Saint-Didier, Saint-Edmond (ex-italien Tagliamento) Navire hôpital Sphinx (X47) Convoi de deuxième échelon (sous l’autorité du contre-amiral Edward de Faye Renouf) Destroyers HMS Diamond, Hereward, Hero, Imperial, Mohawk, Nubian, HMAS Stuart et Vampire. [Les événements vont amputer cette escorte de l’Imperial. En contrepartie, elle sera renforcée par 35 l’aviso MN Rigault-de-Genouilly ] AM (aviso-dragueur) HMS Abingdon PE (chalutiers anti-sous-marins) HMS Kingston-Coral, Kingston-Cyanite, Wolborough Paquebots Gouverneur-général Chanzy, Patria, Providence, Président Doumer Cargos britanniques Clan Campbell, Glaucus [arrivés lors de l’opération Hats] Sous-marins – Opérant de Beyrouth (MN) : 3e DSM : Achéron, Protée (Fresnel indisponible) ; 9e DSM : Caïman, Dauphin ; 10e DSM : Espadon, Phoque (tous deux en réparations). – Opérant d’Alexandrie : HMS Pandora. Note – Afin d’éviter toute méprise, les sous-marins alliés ont suspendu leurs patrouilles à partir du 2 septembre, sauf le HMS Pandora, qui surveille le débouché des Dardanelles. B) Forces aériennes basées à terre Unités de l’Armée de l’Air basées à Chypre – Général Jean-Henri Jauneaud Total : 90 (78) avions (les chiffres entre parenthèses sont ceux des appareils opérationnels). – Chasse : 32 (28) avions GC I/4, 20 (18) Curtiss H75-A3 GC I/7, 2e escadrille, 12 (10) MS-406 – Bombardement : 26 (23) avions GB I/23, 13 (11) LeO-451 GB II/23, 13 (12) LeO-451 – Bombardement léger, reconnaissance et observation : 32 (27) avions 36 GB I/39, 11 (10) Martin 167 GB II/39, 12 (10) Martin 167 GAO I/583, 9 (7) Potez 63.11 C) Forces terrestres Commandant en chef : général Eugène Mittelhauser 35 Contrairement au torpilleur La Palme, le Rigault-de-Genouilly a pu être réparé en temps utile, mais il doit quitter la Méditerranée dès la fin de Cordite pour aller renforcer les “Patrouilles de l’Océan” [Atlantique]. 36 Les Martin 167 peuvent aussi intervenir comme chasseurs à long rayon d’action. 37 – 192e Division d’Infanterie (général Richard) : 6e Régiment Etranger d’Infanterie (REI, 3 759 38 hommes) , 17e Régiment de Tirailleurs Sénégalais (RTS, 3 408 hommes), 10e Demi-Brigade Nord39 40 Africaine (DBNA, 3 393 hommes) et trois groupes d’artillerie équivalant à un régiment . – Brigade polonaise d’infanterie de montagne des Carpathes (général Kopanski) : 2 régiments d’infanterie de montagne (à deux bataillons), 1 groupe de reconnaissance, 1 groupe d’artillerie de montagne (4 432 hommes). 41 – IIIe bataillon du 24e Régiment d’infanterie Coloniale (RIC) . – 68e Bataillon de Chars de combat (42 R-35, précédemment engagé en Cyrénaïque) – Eléments de la 4th New Zealand Infantry Brigade (voir note ci-dessous). La première vague d’assaut contre Rhodes et Karpathos est constituée des bataillons I à IV du 6e REI, de la 10e DBNA, du III/24e RIC, des trois groupes d’artillerie, de la Brigade polonaise et du 68e BCC. Le plan d’assaut de Rhodes prévoit un débarquement dans le nord-est de l’île, sur la plage de la baie de Calitea (Kalithea), complété, dans la nuit suivant le jour J, par un assaut direct, de style commando, sur le port de Rhodes (ce second volet rappelle la phase principale de l’opération Ravenne, portant lui aussi la griffe de Sir Roger Keyes). La seconde vague comprend le 17e RTS et les unités néo-zélandaises (18e bataillon d’infanterie, 5e compagnie du génie, deux escadrons de cavalerie et 4e régiment d’artillerie de campagne). Note sur les unités néo-zélandaises – Elles sont issues de la New Zealand Division (dite aussi 2nd New Zealand Infantry Division ou [Mixed] Division, général Freyberg) ; il s’agit de son premier échelon, seul présent en Egypte en août 1940. Cet échelon est constitué des unités suivantes : 18e, 19e et 20e bataillons d’infanterie, escadrons A et B du régiment de cavalerie divisionnaire (NZDCR – chaque escadron compte six chars légers Mk VI et six Bren Carriers), 4e Régiment d’artillerie de campagne (NZFAR, équipé de canons de 18 livres et d’obusiers de 4,5 pouces) ; 5e et 6e compagnies du génie (5e : génie de parc ; 6e : sapeurs-mineurs), 27e bataillon de mitrailleuses et 34e batterie antichar (7e régiment antichar). Cette dernière sera laissée à la disposition de la Western Desert Force pour l’offensive en Libye. La participation néo-zélandaise a dû être arrachée au maréchal Wavell par les Français, soucieux de muscler un peu leur corps expéditionnaire. Freyberg, assez peu satisfait de voir ses hommes cantonnés dans un rôle de maintien de l’ordre en Egypte, soutint la demande des Français dès l’instant qu’il comprit que ses troupes ne seraient pas dispersées, mais aussi regroupées que possible dans le cadre d’opérations menées contre un archipel. Les troupes engagées dans Cordite ont été embarquées à Alexandrie sur les transports du deuxième échelon. Les autres (19e et 20e bataillons d’infanterie, 5e compagnie du génie et bataillon de mitrailleuses) ont été transportées à Chypre peu avant le déclenchement de Cordite sur les quatre croiseurs auxiliaires français, qui devaient embarquer dans la grande île la brigade polonaise du général Kopanski. Elles seront utilisées quelque temps plus tard, pour l’opération Accolade. 37 Le 11e Bataillon de Marche de Volontaires Etrangers (BMVE), rattaché à la 192e DI, a été laissé en Syrie par sécurité, pour éviter de trop dégarnir le secteur. 38 Le 6e REI est fort de quatre bataillons de même effectif : I à IV/6e REI. 39 La 10e DBNA compte trois bataillons de même effectif : V/1er Régiment de Tirailleurs Marocains (RTM), IV/6e Régiment de Tirailleurs Algériens (RTA) et IV/7e RTA. 40 II/41e Régiment d’Artillerie Coloniale (RAC), I et II/80e Régiment d’Artillerie Nord-Africaine (RANA). 41 Le reste du 24e RIC est engagé en Cyrénaïque avec la 191e DI. II) Forces italiennes Egeomil (rassemblant les forces italiennes terrestres, aériennes et navales en mer Egée) Commandant en chef : Cesare Maria De Vecchi di Val Cismon A) Forces navales MariEgeo (commandement naval de Mer Egée) – Contre-amiral Luigi Biancheri Navires de surface Après la perte du mouilleur de mines auxiliaire Lero et le retour en Italie de la 4e Escadrille de contretorpilleurs et de la 8e Escadrille de torpilleurs avec l’escorte du convoi C-14, il ne reste plus dans les eaux de l’Egée que les navires suivants : Vedettes lance-torpilles : 3e Flottille MAS (14 unités) : quatre escadrilles, dont les trois premières sont majoritairement (9 bateaux sur 11) basées à Léros. 7e escadrille MAS : MAS-430, MAS-431, MAS-433, MAS-434 11e escadrille MAS : MAS-520, MAS-521, MAS-522, MAS-523 16e escadrille MAS : MAS-536, MAS-537, MAS-542 22e escadrille MAS : MAS-545, MAS-546, MAS-551 CM (mouilleur de mines) Legnano PG (canonnières) Sebastiano Caboto et Mario Sonzini PC (patrouilleur ASM) Postiglioni AO (pétrolier) Cerere AG (auxiliaire) Giorgio Orsini Sous-marins Ve Groupe (7 bateaux) : 51e Escadrille (à Léros) : Delfino, Narvalo, Squalo, Tricheco (classe Squalo). 52e Escadrille (à Rhodes) : Zaffiro (classe “Sirena”), Jalea et Jantina (classe Argonauta). Renforts : 13e Escadrille venant du Ier Groupe (La Spezia) : Berillo, Gemma, Onice (classe Perla) arrivés en juillet à Léros. Batteries côtières – La Regia Marina arme un nombre important de batteries de côte. Le plus grand nombre se trouvent sur l’île de Léros (cinq batteries lourdes avec des pièces de 152, 120 et 102 mm ; quatorze batteries légères avec des pièces de 102 et 76 mm). Il y en a huit sur celle de Rhodes, en comptant la batterie de la petite île d’Alimnia, toute proche. Une batterie de 76 mm est installée à Patmos. Détail des batteries de Rhodes : - batterie Majorana, près du Monte Smith (donc proche de la ville de Rhodes), 3 canons de 42 152/40 et 1 de 120/50 ; - batterie Melchiori, près des thermes de Calitea, 3 canons de 152/50 et 1 de 102/35 ; - batterie Bianco, à Cremastò, 3 canons de 120/45 et 1 de 76/17 ; - batterie Morosini, flanc est du promontoire de Lindos, 3 canons de 152/40 et 1 de 102/35 ; - batterie Dandolo, flanc ouest du promontoire de Lindos, 3 canons de 152/40, 1 de 102/35 et 1 de 76/17 ; - batterie Mocenigo, sur la côte est du cap (ou presqu’île) Prasso (Prassonissi), 3 canons de 120/45 et 1 de 76/17 ; - batterie Bragadino, sur la côte ouest du cap Prasso, 4 canons de 120/45 et 1 de 76/17 ; - batterie Alimnia, sur l’île homonyme, 4 canons de 76/17. 42 La pièce de moindre calibre d’une batterie était en principe destinée au tir des obus éclairants. Mines – Le stock de mines disponible n’a permis de protéger initialement que trois des îles : Léros, Stampalia/Astypalée et Rhodes. Huit champs de mines ont été posés en juin autour de cette dernière : 6 anti-navires de 25 engins chacun, soit 150 mines ; 2 anti-sous-marins (75 mines au total). En août, des mines ont été prélevées sur les champs anti-navires de Léros, Stampalia et Rhodes afin de placer deux petits champs (30 et 20 mines) devant les baies de Pigadia et d’Elaari, dans l’île de Scarpanto/Karpathos. Les champs AN de Rhodes ont ainsi été réduits à 130 engins. B) Forces aériennes Aeronautica dell’Egeo Commandant : général de brigade aérienne Umberto Cappa Total : 92 avions et hydravions (sans compter 2 Cant Z-506C de secours maritime basés à Rhodes) répartis entre les deux aérodromes principaux de Rhodes (Maritsa et Gadurrà), l’aérodrome de Karpathos (Scarpanto) et l’hydrobase de Léros (Lero). – Chasse : 40 avions 161e Escadrille autonome CM, 6 Ro-44 (Léros) 162e Escadrille autonome CT, 9 Fiat CR-32 (Rhodes-Maritsa) 43 163e Escadrille autonome CT, 11 Fiat CR-32 (5 à Rhodes-Maritsa, 6 à Karpathos) e 164 Escadrille autonome CR, 14 Breda 88 (Rhodes-Gadurrà) – Bombardement : 34 avions 39e Régiment de bombardement terrestre (Rhodes-Gadurrà) : 56e Groupe BT (222e et 223e Escadrilles BT), 12 SM-81 (Rhodes-Gadurrà) 92e Groupe BT (200e et 201e Escadrilles BT), 11 SM-81 (Rhodes-Gadurrà) 34e Groupe BT (67e et 68e Escadrilles BT), 11 SM-79 (Rhodes-Maritsa) – Reconnaissance (et lutte anti-sous-marine) : 18 avions 161e Escadrille autonome CM, 1 Ro-43 (Léros) 84e Groupe autonome RM (147e et 185e Escadrilles RM) : 15 Cant Z-501 (Léros) Section RS (Reconnaissance stratégique), 2 Cant Z-506 (Rhodes) C) Forces terrestres Corps d’armée de l’Egée Commandant : Cesare Maria De Vecchi di Val Cismon – 50e Division d’infanterie Regina (général de brigade Alessandro Piazzoni) : 9e et 10e Régiments 44 d’infanterie (chacun à quatre bataillons, alors que le nombre ordinaire est de trois ), 50e Régiment e d’artillerie divisionnaire, 201 Légion de Chemises Noires Egeo, en tout 14 750 hommes (13 250 du Regio Esercito, 1 500 Chemises Noires). – 312e Bataillon mixte cuirassé : 4 chars M-11/39, 23 tankettes L-3, 9 auto-mitrailleuses AnsaldoLancia 1Z (à Rhodes) – 3e Compagnie de chars de la Guardia alla Frontiera : 12 chars Fiat 3000 (4 à Rhodes, 8 à Léros) – Autres troupes non endivisionnées : groupe de carabiniers royaux Egeo, 18 compagnies de mitrailleurs de position, artillerie côtière (distincte des batteries de la Regia Marina), artillerie antiaérienne, services. Au total, 8 000 hommes. – Les éléments à terre de la Regia Marina et les éléments au sol de la Regia Aeronautica représentent au total 10 000 hommes (7 000 et 3 000). Soit un total général de 32 750 hommes. En dehors des véhicules blindés, la répartition des troupes italiennes dans les îles visées par l’opération Cordite est la suivante : Rodi/Rhodes 9e Régiment d’infanterie (moins le Ier bataillon à Scarpanto et Caso) 43 44 Les appareils de la 163e Escadrille CT ont relevé ceux de la 162e le 1er septembre. Ce qui s’explique par l’étendue et le morcellement du territoire confié à la garde de la division Regina. 50e Régiment d’artillerie (moins des détachements dans les îles) 201e Légion de Chemises Noires Essentiel des services, génie, etc. de la 50e division soit 9 450 hommes. Défense côtière (y compris les batteries de la Regia Marina) : 5 500 hommes. Autres (dont le reste des marins et les personnels de la Regia Aeronautica) : 4 500 hommes. Total : 19 450 hommes. La garnison de Rhodes est répartie entre cinq secteurs de défense : - secteur Piazza di Rodi (place de Rhodes), à la pointe nord de l’île, englobant la ville et allant jusqu’à la ligne de défense établie à 6 km au sud de celle-ci ; - secteur Calitea, au nord-est ; - secteur San Giorgio, au nord-ouest, à son tour divisé en deux sous-secteurs, Villanova, jouxtant le secteur Piazza di Rodi, et Calavarda, au sud-ouest ; - secteur Calato, dans l’est : - secteur Vati, au sud, le plus vaste (sa limite septentrionale allait du promontoire de Lindos, sur la côte est, jusqu’au littoral faisant face à l’île d’Alimnia, à l’ouest). Scarpanto (Carpathos/Karpathos) I/9e Régiment d’infanterie (moins un détachement sur Caso), et divers (dont Aviation) : 1 300 hommes. 1 batterie de canons de 75 mm (4 pièces) Caso (Casos/Kasos) Détachement du I/9e Régiment d’infanterie : 200 hommes.