Progrès réalisés vers la prévention du cancer du col utérin
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Progrès réalisés vers la prévention du cancer du col utérin
Progrès réalisés vers la prévention du cancer du col utérin : Bilan de la CCA D EC E M B R E 2 012 PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 1 SON EXCELLENCE MADAME ZUMA PREMIÈRE DAME D’AFRIQUE DU SUD PROFESSEUR HARALD ZUR HAUSEN PRIX NOBEL 2008 PHYSIOLOGIE OU MÉDECINE AVA N T- P R O P O S Une nouvelle ère pour la prévention du cancer du col utérin N ous vivons une époque extraordinaire, où notre soif humaine de générer la connaissance, de mettre en œuvre des solutions créatives et d’assurer le suivi d’engagements sincères nous donne aujourd’hui une occasion unique d’éliminer ou presque l’une des plus grandes causes de souffrance et de perte pour les familles et les communautés du monde. La prévention et le traitement du cancer du col utérin requièrent des solutions efficaces peu coûteuses dans les pays moins développés où la maladie représente la cause principale de décès imputables au cancer chez les femmes et où les taux de mortalité annuels liés à ce cancer sont largement supérieurs à ceux des pays plus développés. À l’appui de ces solutions, des initiatives d’information et de plaidoyer doivent sensibiliser l’opinion à la maladie et à son impact sur les femmes, leurs proches et leurs pays. Scientifiques, chercheurs, cliniciens, agents sanitaires de première ligne, dirigeants communautaires et activistes plus dévoués les uns que les autres n’ont épargné aucun effort, ces 10 dernières années, pour porter le fléau du cancer du col utérin à l’attention du monde et pour développer et appliquer la connaissance nécessaire à sa prévention dans les pays en développement. De Mumbai à Mexico et de Kampala à Katmandou, des programmes innovants ont montré comment apporter, en toute efficacité, prévention et traitement aux femmes et aux filles qui en ont le plus besoin. Comme le souligne ce rapport, les pays adoptent des approches audacieuses pour améliorer le dépistage et le traitement du cancer du col utérin chez les femmes adultes et pour vacciner les filles contre le virus du papillomavirus humain (HPV) qui en est responsable. Voici peu, la communauté internationale a aussi commencé à se mobiliser. Les engagements pris par l’Alliance GAVI pour offrir la vaccination anti-HPV à tarifs subventionnés aux pays les plus pauvres du monde représentent à ce jour l’effort de leadership et de soutien international le plus encourageant. Pour sauver des vies aujourd’hui, il faut une promesse égale, si pas supérieure, d’élargissement des programmes de prévention. Sans l’appui d’une approche de prévention globale — couvrant dépistage, traitement et vaccination —, les pays les plus affectés par le fardeau seront probablement les derniers à offrir ces services vitaux à l’échelle nationale. De puissantes solutions sont aujourd’hui à la portée de tous les pays et il nous incombe de changer le cours de la maladie. Aussi lançons-nous cet appel à la communauté internationale pour qu’elle reconnaisse le besoin, l’occasion et l’engagement documentés dans ce bilan et qu’elle agisse rapidement pour assurer le leadership et libérer les ressources nécessaires à la promotion de programmes plus vastes aptes à sauver les mères de nos nations et les familles dont elles s’occupent et qu’elles préservent. En couverture : Photo de John-Michael Maas/Darby Communications PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 2 Introduction C omme en témoignent les travaux de laboratoire du professeur zur Hausen et coll. et les études épidémiologiques critiques du docteur Nubia Muñoz et coll., la recherche de ces dernières décennies révèle l’infection à certains types oncogènes du papillomavirus humain (HPV) comme la cause nécessaire mais non suffisante du cancer du col utérin. Cette connaissance s’est avérée fondamentale à l’établissement d’un moment sans précédent pour la prévention de ce cancer, en ce que de nouvelles technologies localement appropriées de dépistage et de traitement précoce peuvent porter un coup terrassant à la maladie dans les communautés qu’elle continue sinon de ravager. Dans le même temps, l’avènement de la vaccination anti-HPV et sa promesse d’une prévention à ce jour inédite pour la génération à venir, n’a pas manqué de susciter un intérêt mondial renouvelé. Cette confluence de la connaissance, de la science et de la possibilité a catalysé le changement dans beaucoup de pays à revenu élevé et dans un nombre étonnant de pays à faible revenu où, malgré le manque presque total de ressources, les gouvernements et la société civile se sont ralliés en faveur de l’action. Six ans après l’introduction de la vaccination anti-HPV et 13 ans après la fondation de l’Alliance pour la prévention du cancer du col utérin (ACCP) — premier partenariat mondial de lutte contre ce cancer dans les pays lourdement affectés —, la coalition CCA (Cervical Cancer Action) présente ce bilan des efforts collectifs déployés par la communauté internationale pour améliorer la prévention de la maladie, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire où elle continue d’imposer un fardeau inacceptable. Les programmes nationaux couronnés de succès ont mis en place les éléments d’une stratégie intégrée de lutte contre l’incidence et la mortalité tant actuelle que future de la maladie. Avalisée par l’OMS et par d’autres organismes importants, une approche globale efficace de la prévention du cancer du col utérin doit : •informer les femmes, les prestataires et les communautés sur la maladie, y compris sa cause et sa prévention ; •prévenir l’infection à HPV, autant que possible, par la vaccination des adolescentes ; •assurer l’accès des femmes au dépistage pour la détection des changements précancéreux et le traitement précoce, avant l’évolution vers un cancer invasif ; •encourager l’élaboration de plans nationaux pour renforcer la coordination et mobiliser les ressources humaines et financières adéquates au soutien des efforts de prévention ; •renforcer les systèmes d’information sanitaire essentielle pour assurer le suivi d’impact du programme. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 3 Ce rapport documente les efforts entrepris par les pays, les communautés et leurs partenaires internationaux pour combattre la maladie, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire où les initiatives antérieures n’ont pas atteint les objectifs espérés. Ces premières étapes ont été difficiles. Faute de soutien international, beaucoup de pays en développement ont du mal à gérer le coût élevé de l’inaction et le défi du rassemblement des ressources indispensables au succès. Notre espoir est que ce bilan aidera la communauté internationale à mieux comprendre l’échelle et l’engagement de l’effort en cours dans les pays à revenu faible et intermédiaire, de même que l’importance de son propre engagement pour assurer un meilleur avenir aux femmes, aux familles et aux communautés. « FAUTE DE SOUTIEN INTERNATIONAL, LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT ONT DU MAL À GÉRER LE COÛT ÉLEVÉ DE L’INACTION… » Photo: PATH/Wendy Stone PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 4 CHAPITRE 1 La charge mondiale du cancer du col utérin À l’échelle mondiale, la mortalité du cancer du col utérin met en évidence les inégalités de notre temps : inégalités de richesse, des sexes et d’accès aux services de santé. Partout dans le monde, les femmes sont 1.1 exposées au virus HPV, mais ce sont principalement celles du monde en développement qui — au fil des décennies — n’ont guère ou pas accès au dépistage et au traitement précoces et qui meurent de ses conséquences. Le cancer du col TAUX DE MORTALITÉ ACTUELS DU CANCER DU COL UTÉRIN ESTIMATION DES TAUX NORMALISÉS EN FONCTION DE L’ÂGE, POUR 100 MILLE (COLS UTÉRINS) 17,6 ET PLUS 10,8–17,6 5,8–10,8 2,7–5,8 0–2,7 SOURCES • Ferlay J, Shin HR, Bray F, Forman D, Mathers C, Parkin DM. GLOBOCAN 2008, Cancer Incidence and Mortality Worldwide: IARC CancerBase No. 10. Lyon, France: International Agency for Research on Cancer; 2010. globocan.iarc.fr. Site consulté le 5 octobre 2010. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 5 « D’ICI 2030, LE CANCER DU COL UTÉRIN COÛTERA PROBABLEMENT LA VIE À PLUS DE 474 MILLE FEMMES PAR AN ET PLUS DE 95% DES DÉCÈS SONT ATTENDUS DANS LES PAYS À REVENU Photo: PATH/Nga Le utérin représente aujourd’hui le deuxième cancer féminin le plus répandu dans le monde en développement et le premier cancer tueur de femmes dans la plupart des pays en développement. Chaque année, plus de 500 mille femmes développent ce cancer et quelque 275 mille en meurent1. Ces décès inutiles surviennent en grande majorité dans les pays en développement, ou dans les communautés défavorisées des pays riches. Depuis quelques dizaines d’années, on observe une baisse régulière de l’incidence du cancer du col utérin et des taux de mortalité qui y sont associés dans les pays à revenu élevé. Les raisons en sont l’avènement des technologies de dépistage et traitement efficaces précoces, grâce auxquelles les cliniciens peuvent détecter et éliminer les anomalies cervicales avant qu’elles n’évoluent vers un cancer invasif. Dans de nombreux pays, ces efforts se sont accompagnés d’initiatives de sensibilisation du public, de formation des cliniciens, d’amélioration du traitement et de renforcement de systèmes d’information sanitaire conçus pour mieux saisir les données et évaluer l’impact des programmes et des politiques. Malgré la difficulté continue d’accès aux communautés marginalisées, ces efforts ont porté leurs fruits. Par exemple, entre 1955 et 1992, la mortalité imputable au cancer du col utérin aux États-Unis a diminué de près de 70% et les taux continuent de baisser d’environ 3% par an 2. De même, au Royaume-Uni, les taux avaient baissé de 70% en 2008, par rapport à 30 ans plus tôt3. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, le succès n’a pas atteint ces niveaux. Après plusieurs décennies de tentative de mise en œuvre des stratégies adoptées dans les pays à revenu élevé, ceux moins développés restent en mal de solution efficace. La maladie continue entre-temps de FAIBLE ET INTERMÉDIAIRE. » s’étendre, attisée par les gains d’espérance de vie et la croissance démographique. D’ici 2030, le cancer du col utérin coûtera probablement la vie à plus de 474 mille femmes par an et plus de 95% des décès sont attendus dans les pays à revenu faible et intermédiaire. En Afrique subsaharienne seulement, les taux d’incidence devraient doubler4. La perte de ces femmes — mères, filles, sœurs, épouses, partenaires et amies — est pourtant presque totalement évitable. Les chapitres qui suivent décrivent les efforts entrepris pour changer le cours de la maladie dans les pays à revenu faible et intermédiaire. 1. Ferlay J, Shin HR, Bray F, Forman D, Mathers C, Parkin DM. GLOBOCAN 2008, Cancer Incidence and Mortality Worldwide: IARC CancerBase No. 10. Lyon, France: International Agency for Research on Cancer; 2010. globocan.iarc.fr. Site consulté le 5 octobre 2010. 2. Detailed Guide: What are the key statistics about cervical cancer? Site web de American Cancer Society. www.cancer.org/Cancer/CervicalCancer/Detailedguide/cervical-cancer-key-statistics. Révisé le 16 décembre 2010. Site consulté le 31 janvier 2011. 3. Cervical Cancer UK Mortality Statistics. Site web de Cancer Research UK. info.cancerresearchuk.org/cancerstats/types/cervix/mortality/. Site consulté le 23 novembre 2010. 4. Projections of mortality and burden of disease, 2004-2030. Site web de l’Organisation mondiale de la Santé. www.who.int/healthinfo/global_burden_disease/projections/en/index.html. Site consulté le 23 novembre 2010. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 6 CHAPITRE 2 Dépistage et traitement précoce C es 10 dernières années, notre connaissance, nos outils et notre capacité de dépistage et de traitement des lésions précancéreuses du col utérin ont changé du tout au tout. Le test de Papanicolaou, souvent appelé frottis ou frottis vaginal, était jusque-là, partout dans le monde, l’étalon du dépistage du cancer du col utérin. La stratégie s’est révélée efficace dans les contextes à revenu élevé, en dépit de sa capacité sous-optimale d’identification correcte des femmes présentant des lésions précancéreuses. La fréquence du test, de solides systèmes de rappel des femmes dont les résultats sont anormaux et de hauts taux de suivi parmi les femmes appelées à revenir à la clinique pour traitement compensent cette faiblesse. Dans les contextes à revenu faible et intermédiaire toutefois, le test de Papanicolaou s’est avéré moins idéal encore, en ce que la confluence de son faible taux de performance, de systèmes de rappel limités, de son coût et de la difficulté que pose pour beaucoup la nécessité de visites répétées entrave le dépistage depuis des décennies. De nouvelles approches ouvrent aujourd’hui une percée pour la prévention du cancer du col utérin dans tous les contextes, indépendamment des ressources. Pendant plusieurs années encore, l’introduction de nouvelles méthodes efficaces de dépistage et de traitement précoce restera la condition principale d’une moindre souffrance et mortalité, car l’impact de la vaccination anti-HPV ne sera pas immédiat. PROFIL DE CHAMPION ERICK ALVAREZ-RODAS, MD DIRECTEUR, PROGRAMME NATIONAL DE PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN, GUATEMALA Véritable inspiration pour tous ceux et celles qui le côtoient, le docteur Erick Alvarez-Rodas a voué sa carrière à l’amélioration de la santé des femmes de son Guatemala natal. Obstétricien/gynécologue oncologue, chirurgien et activiste engagé, M. AlvarezRodas travaille sans relâche à l’amélioration de la qualité et de la portée du programme de prévention du cancer du col utérin de son pays. Directeur médical du Centre de prévention et soins du cancer de Guatemala ville, il est aussi directeur du programme national de prévention du cancer du col utérin au sein du ministère de la Santé et des Services sociaux. À la tête de l’effort de prévention du Guatemala, le docteur Alvarez a cherché à atteindre par des méthodes non conventionnelles les femmes des communautés indigènes isolées où les taux de cancer du col sont extraordinairement élevés. Il a à son crédit la portée du cancer du col utérin au rang de priorité nationale, l’introduction de l’inspection visuelle avec acide acétique (IVA) et l’expansion de la cryothérapie, ainsi que l’amélioration de la formation de la prochaine génération de cliniciens par le biais de programmes pédagogiques innovants et l’agrégation de colposcopistes à tous les niveaux du système de santé national du Guatemala. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 7 Comme indiqué aux figures 2.1 et 2.2, d’importantes nouvelles méthodes et approches du dépistage font leur apparition dans les pays à revenu élevé, intermédiaire et faible. Le test de Papanicolaou sera vraisemblablement complété ou même remplacé à mesure de la disponibilité de deux nouvelles méthodes : l’une tenant compte des difficultés techniques et logistiques mentionnées plus haut et l’autre, un test hautement sensible et objectif de détection du virus HPV, permettant un moindre délai d’identification et de traitement des lésions précancéreuses. Toutes deux offrent un potentiel d’amélioration significative de la portée et du succès des programmes de prévention. « PLUS DE 50 PAYS À REVENU FAIBLE ONT À CE JOUR INTRODUIT L’IVA À L’ÉCHELLE NATIONALE OU D’UN ESSAI PILOTE. » APPROCHE IVA ET « DÉPISTAGE-TR AITEMENT » La recherche internationale, les programmes pilotes et d’intéressants partenariats entre le secteur public et privé dans les contextes à faible revenu ont établi une solide base factuelle et de nouveaux outils qui changent désormais le paradigme du dépistage. Guidées principalement par les efforts de recherche de l’ACCP, de nouvelles approches ont été mises au point pour relever les défis programmatiques souvent rencontrés dans les pays en développement, tout en apportant aux femmes des soins de haute qualité. L’ACCP et d’autres partenaires ont démontré que l’inspection visuelle du col après application d’acide acétique (IVA) ou de soluté de Lugol (IVL) présente une efficacité égale ou supérieure à celle du test de Papanicolaou dans l’identification des femmes atteintes de lésions précancéreuses. Cette méthode technologiquement simple peut être pratiquée par un personnel sanitaire de niveau intermédiaire. La cryothérapie peut être offerte pour le traitement des lésions précancéreuses le même jour ou très peu de temps après le dépistage, sans exiger d’étape de confirmation diagnostique complémentaire. L’innocuité, l’efficacité et la pertinence de cette approche ont été établies dans les communautés les plus difficiles d’accès, en ce qu’elle allège en particulier considérablement la charge de visites répétées pour les femmes éloignées des services de santé. En comprimant la prévention du cancer du col utérin en un nombre de visites aussi réduit que possible, on renforce l’impact du programme par amoindrissement de la probabilité de perte des femmes au suivi. Plusieurs ONG internationales ont joué un rôle capital dans l’établissement de programmes pilotes et l’apport d’assistance technique aux gouvernements, qui incluent de plus en plus l’approche de l’IVA et du dépistage-traitement dans leurs normes et programmes nationaux. Plus de 50 pays à revenu faible ont à ce jour introduit l’IVA à l’échelle nationale ou d’un essai pilote. La Thaïlande est le premier État à avoir adopté l’IVA dans tout le pays. Vingt-trois pays ont ajouté l’IVA à leurs normes nationales et introduit la méthode dans les régions où les services de dépistage étaient auparavant absents. Vingt-neuf ont entrepris des programmes d’IVA pilotes. Dans les pays tels que le Vietnam, où l’IVA n’est pas encore incluse dans les normes nationales, elle est cependant proposée par des ONG partenaires dans de nombreuses régions. Dans beaucoup des pays mis en évidence à la figure 2.1, l’introduction initiale des méthodes de dépistage s’est accompagnée d’efforts cruciaux de sensibilisation des communautés au cancer du col utérin et d’amélioration des mécanismes de suivi et d’orientation Photo: PATH/Wendy Stone PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 8 2.1 INTRODUCTION DE L’INSPECTION VISUELLE (IVA) POUR LE DÉPISTAGE DU CANCER DU COL UTÉRIN STATUS: OCTOBRE 2012 PROGRAMMES NATIONAUX : INSPECTION VISUELLE INCLUSE DANS ES NORMES DE DÉPISTAGE NATIONALES ET DISPONIBLE SUR BASE LIMITÉE OU UNIVERSELLE DANS LE SECTEUR PUBLIC. PROGRAMMES PILOTES : INSPECTION VISUELLE DISPONIBLE DANS LE ADRE DE PROJETS PILOTES OU DE DÉMONSTRATION ORGANISÉS PAR LE MINISTÈRE DE LA SANTÉ OU LES ONG PARTENAIRES. PAS DE PROGRAMME IVA. L’information présentée ici est le produit d’entretiens avec des personnes et des organisations impliquées dans les pays représentés, sans vérification auprès des ministères de la Santé individuels. Toute omission ou imprécision serait involontaire. PROGRAMMES NATIONAUX PROGRAMMES PILOTES Bangladesh Mozambique Afrique du Sud Madagascar Bolivie Nicaragua Angola Mali Cambodge Ouganda Bangladesh Myanmar Chine Panama Botswana Namibie Colombie Paraguay Burkina Faso Népal El Salvador Pérou Cameroun Nigeria Guatemala Philippines Côte d’Ivoire Rép. du Congo Guyana Rwanda Éthiopie Rwanda Indonésie Suriname Ghana Sainte-Lucie Kenya Tanzanie Grenade Soudan (Nord) Malawi Thaïlande Guinée Tanzanie Maroc Vietnam Haïti Turquie Honduras Vanuatu Inde Zambie SOURCES Lesotho • Communication de Cervical Cancer Action avec PATH (septembre 2012), Jhpiego (septembre 2012), Australian Cervical Cancer Foundation (novembre 2010), Grounds for Health (octobre 2010), Basic Health International (octobre 2010) et Pan American Health Organization (septembre 2012). PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 9 « CES 10 PROCHAINES ANNÉES, L’INTRODUCTION DE NOUVELLES MÉTHODES EFFICACES DE DÉPISTAGE ET DE TRAITEMENT PRÉCOCE RESTERA LA CONDITION PRINCIPALE D’UNE MOINDRE SOUFFRANCE ET MORTALITÉ. » des femmes qui nécessitent des soins de cancer plus avancés. Facteurs de changement, les stratégies basées sur l’inspection visuelle offrent une solution viable aux communautés qui ne proposaient jusque-là aucune option. Photo: PATH/Mike Wang TEST ADN HPV Le test ADN HPV offre une nouvelle approche moléculaire de dépistage qui détecte la présence des types HPV oncogènes. Cette approche convient le mieux aux femmes âgées de plus de 30 ans, lorsqu’une infection persistante constitue un facteur de risque important de précancer ou cancer du col. De plus en plus répandues dans les contextes à revenu élevé, les plateformes ADN HPV actuelles conviennent aux régions dotées d’une infrastructure de laboratoire développée. À l’image du test de Papanicolaou, un échantillon cervical est prélevé lors d’un examen clinique (ou par autoprélèvement) et soumis au traitement d’un laboratoire. Dans les contextes qui peuvent se permettre l’introduction du test ADN HPV, cette puissante méthode de dépistage s’est avérée significativement plus apte à identifier les cas positifs que le test de Papanicolaou ou l’inspection visuelle. Elle permet un traitement plus précoce et plus efficace et donne lieu, par conséquent, à de moindres taux de cancer et de mortalité1. Cela sans compter la possibilité de réduire aussi le nombre d’interventions de dépistage requises durant la vie de la femme. Comme indiqué à la figure 2.2, les États-Unis et le Mexique ont inclus le test ADN HPV dans leurs normes nationales et le rendent largement disponible. Les ÉtatsUnis sont le premier pays à avoir introduit le test comme protocole de dépistage primaire, en combinaison avec le EN VEDETTE CAREHPV™ ET L’AUTOPRÉLÈVEMENT : RUPTURE DE PARADIGME Dans certains contextes à faibles ressources, les longs délais d’attente dans les cliniques ou la gêne des patientes face à des prestataires de sexe masculin peuvent mettre les femmes mal à l’aise et limiter leur observance du régime de dépistage recommandé. Les études de terrain actuelles relatives à l’introduction du test careHPV cherchent à établir l’efficacité de l’autoprélèvement associé au test ADN HPV. Les études comparatives d’échantillons prélevés par des médecins par rapport à ceux prélevés par les femmes elles-mêmes n’observent qu’une faible baisse de performance du côté des autoprélèvements. Si la réponse des femmes et des prestataires reste positive, la solution de l’autoprélèvement pourrait s’avérer efficace et rentable pour l’avenir, en ce qu’elle encourage plus de femmes à se soumettre au dépistage et qu’elle réduit la pression de ce dépistage sur des systèmes de santé déjà surchargés. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 10 2.2 INTRODUCTION DU TEST ADN HPV POUR LE DÉPISTAGE DU CANCER DU COL UTÉRIN STATUS: OCTOBRE 2012 PROGRAMMES NATIONAUX : ADN HPV INCLUS DANS LES NORMES DE DÉPISTAGE NATIONALES ET DISPONIBLE SUR BASE LIMITÉE OU UNIVERSELLE DANS LE SECTEUR PUBLIC. PROGRAMMES PILOTES : ADN HPV DISPONIBLE DANS LE CADRE DE PROJETS PILOTES OU DE DÉMONSTRATION ORGANISÉS PAR LE MINISTÈRE DE LA SANTÉ OU LES ONG PARTENAIRES. PAS DE PROGRAMME DE TEST ADN HPV. L’information présentée ici est le produit d’entretiens avec des personnes et des organisations impliquées dans les pays représentés, sans vérification auprès des ministères de la Santé individuels. Toute omission ou imprécision serait involontaire. PROGRAMMES NATIONAUX Mexique États-Unis PROGRAMMES PILOTES Allemagne Nicaragua Chine Ouganda Colombie Paraguay El Salvador Pérou Espagne Rép. de Géorgie Inde Rwanda Italie « LE MEXIQUE EST LE PREMIER PAYS D’AMÉRIQUE LATINE À AVOIR INTRODUIT LE TEST ADN HPV DANS SOURCES SON PROGRAMME DE DÉPISTAGE NATIONAL. » • Communication de Cervical Cancer Action avec PATH (septembre 2012), Pan American Health Organization (septembre 2012), et QIAGEN (septembre 2012). Photo: PATH/Mike Wang PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 11 2.3 RICHESSE, COUVERTURE DU DÉPISTAGE ET MORTALITÉ ÉCHANTILLON DE PAYS À RAPPORTS DE DÉPISTAGE SUR 3 ANS Les pays à revenu élevé présentent les plus hauts taux de dépistage et les plus faibles TAUX DE DÉPISTAGE (%) 80 taux de mortalité imputable au cancer du col 70 utérin, tandis que les pays à revenu faible à 60 taux de dépistage significativement inférieurs et intermédiaire se caractérisent toujours par des de hauts taux de mortalité. 50 REVENU NATIONAL BRUT PAR HABITANT $12,196 ET PLUS $3,946–$12,195 $996–$3,945 $996 ET MOINS 40 30 20 10 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 TAUX DE MORTALITÉ NORMALISÉ EN FONCTION DE L’ÂGE SOURCES • Information Centre on HPV and Cervical Cancer. Geneva: Organisation mondiale de la Santé/Institut Català d’Oncologia; 2007. apps.who.int/hpvcentre/statistics/dynamic/ ico/SummaryReportsSelect.cfm. Site consulté le 16 octobre 2010. • GNI per capita, PPP (current international $). Site web de la Banque Mondiale. data.worldbank.org/indicator/NY.GNP.PCAP.PP.CD. Site consulté le 4 décembre 2010. • Ferlay J, Shin HR, Bray F, Forman D, Mathers C, Parkin DM. GLOBOCAN 2008, Cancer Incidence and Mortality Worldwide: IARC CancerBase No. 10. Lyon, France: International Agency for Research on Cancer; 2010. globocan.iarc.fr. Site consulté le 5 octobre 2010. test de Papanicolaou. L’Italie et l’Espagne l’ont aussi ajouté à leurs normes nationales, le rendant disponible à titre d’essai dans certaines communautés et provinces cibles. Plus d’une douzaine d’autres pays européens ont du reste entrepris l’analyse de coût et d’impact opérationnel d’un passage intégral au test ADN HPV dans leur programme de dépistage national. Plusieurs proposeront vraisemblablement la méthode en tant que test de dépistage primaire dans les prochaines années. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, l’adoption du test ADN HPV s’est révélée plus lente et plus complexe. Le coût des tests actuels, outre les investissements d’infrastructure nécessaires à l’amélioration des systèmes de traitement et de rapport, est prohibitif. Sachant toutefois que l’effort finira par porter ses fruits, en termes d’économies financières et de réduction de la souffrance, le Mexique est le premier pays d’Amérique latine à avoir introduit le test ADN HPV dans son programme de dépistage national. L’intérêt et l’enthousiasme sont considérables aussi parmi les gouvernements d’autres pays à revenu faible et intermédiaire. Beaucoup attendent cependant l’arrivée d’une nouvelle plateforme prometteuse, qui devrait rendre la technologie viable jusque dans les contextes à faibles ressources. Développé sur la base du test ADN HPV existant mais adapté aux régions limitées à une infrastructure de laboratoire minimale, le test careHPV est né d’un partenariat public-privé entre l’organisation PATH et l’un des principaux fabricants du test ADN HPV. Actuellement en dernière phase de recherche opérationnelle, careHPV offre le potentiel d’un dépistage et traitement du même jour adaptés aux contextes à faibles ressources. Dans l’attente de PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 12 sa prochaine introduction sur le marché, il existe un besoin grandissant de guidance et d’assistance technique aux pays intéressés par l’introduction de cette technologie au niveau national. DISPONIBILITÉ DE TR AITEMENT Indépendamment de la méthode de dépistage, aucun programme de prévention du cancer du col utérin ne peut être efficace en l’absence d’une offre de traitement aux femmes atteintes de lésions précancéreuses et d’orientation vers un traitement de plus haut niveau pour celles dont le cancer est plus avancé. Aujourd’hui encore, l’accès au traitement précoce demeure le tendon d’Achille des programmes de prévention. Heureusement pourtant, certains pays à revenu faible et intermédiaire commencent à faire appel à une assistance internationale en vue d’améliorer leur approche. Depuis quelques années, les États et leurs partenaires non gouvernementaux cherchent à améliorer leurs équipements de cryothérapie, former leurs prestataires à la technique et mettre en place des systèmes durables. Le traitement du cancer dans le cadre des systèmes de santé des pays en développement demeure tragiquement faible. Rares sont les pays à revenu intermédiaire et plus rares encore ceux à revenu faible qui disposent des ressources nécessaires au traitement des femmes atteintes d’un cancer du col utérin invasif ou à la gestion de la terrible douleur dont souffrent ses victimes. Un investissement beaucoup plus intense est requis de toute urgence dans les systèmes de dépistage et de traitement. À l’heure actuelle, l’élargissement des programmes ne bénéficie de l’appui financier d’aucun donateur international dans les pays les plus démunis. Le défi de l’infrastructure, de la formation des prestataires et de l’acquisition des équipements nécessaires continuent d’opprimer les gouvernements qui ne connaissent déjà que trop bien les ravages de la maladie. 1. Sankaranarayanan R, Nene BM, Shastri SS, et al. HPV Screening for Cervical Cancer in Rural India. N Engl J Med. Apr 2 2009;360(14): 1385-1394. EN VEDETTE LES DONNÉES APPUIENT LE RECOURS À LA CRYOTHÉRAPIE Il est crucial d’assurer aux femmes qui présentent des résultats de dépistage anormaux un accès à un traitement précoce efficace, abordable et sans risques si l’on veut sauver des vies et produire un impact sur les taux de cancer du col utérin. Le manque de médecins qualifiés et l’accès insuffisant à des installations chirurgicales adéquates restent les obstacles fondamentaux au traitement dans les pays à revenu faible et intermédiaire. La méthode de la cryothérapie, dans laquelle un gaz comprimé détruit les cellules cervicales anormales par le froid, offre une solution qui a fait ses preuves. Pratiquée en consultation externe sans hospitalisation, la procédure ne requiert ni électricité, ni infrastructure médicale sophistiquée. Elle peut être pratiquée en toute innocuité par des prestataires formés mais non médecins. En Asie et en Afrique, la recherche a démontré la faisabilité et l’efficacité de la cryothérapie pour la prévention et le traitement du cancer du col utérin dans les contextes à faibles ressources, en combinaison notamment avec l’IVA ou IVL selon l’approche de « dépistage-traitement ». Pour introduire la méthode avec succès dans leur système de santé, de nombreux pays devront résoudre, notamment, le problème logistique d’un approvisionnement en gaz local fiable. Ils devront aussi réviser leurs directives de pratique de manière à faire passer les tâches de traitement aux prestataires non-médecins et à former ces prestataires conformément aux directives normalisées pour assurer des soins de qualité. L’OMS et ses partenaires ont entrepris l’élaboration d’un nouveau guide de spécifications techniques et recommandations cliniques. SOURCES • JHPIEGO. Glossary of Cervical Cancer Terms. Site web de Reading Room. www.reproline.jhu.edu/english/6read/6gloss/glosscc.htm. Site consulté le 29 novembre 2010. • Jacob M, Broekhuizen FF, Castro W, Sellors J. Experience using cryotherapy for treatment of cervical precancerous lesions in low-resource settings. Int J Gynaecol Obstet. May 2005;89(suppl 2):S13-20. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 13 CHAPITRE 3 Prévention de l’infection à HPV L e dépistage et le traitement précoce servent à identifier et traiter les lésions précancéreuses après une infection persistante. Récemment mise au point, la vaccination antiHPV permet cependant de prévenir l’infection aux deux génotypes HPV oncogènes les plus courants. Le vaccin offre une efficacité optimale si la fille le reçoit avant toute infection HPV, la première infection survenant souvent peu après le début de l’activité sexuelle. Depuis 2006, l’offre de la vaccination anti-HPV se répand dans de nombreux pays, à travers les programmes d’immunisation organisés par l’État ou, pour celles qui peuvent se le permettre, dans le secteur privé. Par son ciblage efficace des deux génotypes HPV oncogènes les plus courants (16 et 18), la vaccination anti-HPV offre (pourvu qu’elle soit introduite avec succès) un potentiel d’allègement spectaculaire de la charge future du cancer du col utérin. Étant donné la lente évolution cancéreuse de l’infection, il faudra attendre de nombreuses années pour que deviennent apparentes les réductions de la maladie évitable par la vaccination. En Australie, toutefois, une récente réduction des verrues génitales chez les femmes donne un premier indice du succès du vaccin quadrivalent (qui protège aussi contre les génotypes HPV 6 et 11, responsables de ces verrues) contre l’infection à HPV1. Le suivi post-introduction a démontré l’excellent profil d’innocuité de la vaccination anti-HPV2. L’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le RoyaumeUni et les États-Unis comptent au nombre des premiers pays à avoir introduit la vaccination anti-HPV en 2007 et début 2008. Reconnaissant le potentiel du vaccin à alléger la charge de santé publique et financière des programmes nationaux de prévention et de traitement du cancer, beaucoup d’autres pays à revenu élevé n’ont pas tardé à l’adopter aussi. Dans certains, dont l’Australie, le Canada, le Danemark, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, les premières initiatives de vaccination se sont accompagnées d’un effort de rattrapage dans le but d’atteindre le nombre maximum de filles et de jeunes femmes susceptibles d’en bénéficier. Malgré leurs solides programmes de dépistage et de traitement précoce, unis à une mortalité relativement faible du cancer du col utérin, le nombre de pays à revenu élevé qui choisissent d’établir un programme de vaccination anti-HPV continue de croître. Par la vaccination, ces pays espèrent réduire davantage la mortalité et minimiser la morbidité et les coûts associés au traitement. En septembre 2012, on dénombrait ainsi à l’échelle mondiale 51 programmes nationaux de vaccination anti-HPV organisés par le secteur public et 26 programmes pilotes. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 14 Le plus grand impact de santé publique de la vaccination anti-HPV se fera sentir dans les pays à revenu faible et intermédiaire où de grandes parties de la population n’ont guère ou pas accès au dépistage précoce et au traitement des lésions précancéreuses, et où le traitement du cancer et les soins palliatifs restent insuffisants. Parmi les pays à revenu intermédiaire, le Mexique est l’un des premiers à avoir introduit un programme public de vaccination anti-HPV. En 2008, le pays a entrepris un programme pilote ciblant les filles des 125 municipalités (représentant 10% des municipalités mexicaines) aux indices de développement humain les plus faibles. En 2008 aussi, le Panama est devenu le premier pays à revenu intermédiaire à offrir l’accès universel à la vaccination anti-HPV. Le Pérou entend en faire autant en 2011. La récente disponibilité de vaccins anti-HPV à travers le Fonds renouvelable PIE de l’Organisation panaméricaine de la santé donnera aux gouvernements participants d’Amérique latine et des Caraïbes un accès à la vaccination à prix significativement réduits. Le coût des vaccins dans les pays à revenu élevé est en effet largement inabordable pour les pays à revenu faible et intermédiaire. Cette baisse de prix devrait accélérer l’allure à laquelle les gouvernements des Amériques pourront introduire la vaccination et favoriser par conséquent de nouvelles réductions de prix pour l’avenir. EN VEDETTE L’ALLIANCE GAVI AU SOUTIEN DE LA VACCINATION ANTI-HPV DANS LES PAYS À REVENU FAIBLE Plus de la moitié de la charge mondiale du cancer du col utérin En collaboration avec les fabricants de vaccins, GAVI cherche affecte les pays admis à bénéficier de l’assistance de l’Alliance à définir des stratégies de réduction du prix de la vaccination GAVI, laquelle commencera à offrir la vaccination anti- HPV en anti-HPV, pour la rendre abordable et durable dans les pays 2013. Visant l’objectif de 10 millions de filles vaccinées d’ici 2025, plus démunis. En 2011, un fabricant a proposé pour les pays GAVI travaille en collaboration étroite avec les gouvernements et soutenus par GAVI un prix indicatif de USD 5 par dose. GAVI et avec la société civile pour introduire la vaccination anti-HPV dans ses partenaires s’efforcent d’obtenir une nouvelle réduction dans tous les pays du monde en développement. le contexte de la soumission. Un prix sera annoncé vers la fin de cette année. Selon la politique de cofinancement de l’Alliance Deux filières d’assistance GAVI à la vaccination anti-HPV sont GAVI, les pays à revenu faible admis pour l’introduction nationale proposées. Les pays qui atteignent le seuil d’admissibilité de ne paieront qu’une quote-part de 20 cents la dose, soit une GAVI (revenu faible et couverture DTP3 de 70%) et qui ont fraction du prix réel du vaccin. démontré leur capacité d’atteindre les adolescentes pour les vaccins anti-HPV et autres vaccins multidoses, peuvent soumettre La décision prise par GAVI de s’attaquer au fardeau du cancer du une demande d’introduction nationale subventionnée par GAVI. col utérin dans les pays qui en ont le plus besoin accélérera l’accès Les pays admis dont l’expérience est encore insuffisante pour à la vaccination anti-HPV et aidera à protéger les générations atteindre ces filles peuvent introduire une demande de vaccins féminines à venir d’un cancer évitable. et d’assistance à la conduite d’un projet de démonstration à moindre échelle. Ce programme de démonstration donne à ces pays l’occasion d’« apprendre par la pratique » et d’acquérir ainsi l’expérience requise pour la soumission d’une demande de déploiement national du vaccin. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 15 3.1 INTRODUCTION DE LA VACCINATION ANTI-HPV STATUS: OCTOBRE 2012 PROGRAMMES NATIONAUX : VACCINATION ANTI-HPV INCLUSE DANS LES NORMES NATIONALES ET DISPONIBLE SUR BASE LIMITÉE OU UNIVERSELLE DANS LE SECTEUR PUBLIC. PROGRAMMES PILOTES : VACCINATION ANTI-HPV DISPONIBLE DANS LE CADRE DE PROJETS PILOTES OU DE DÉMONSTRATION ORGANISÉS PAR LE MINISTÈRE DE LA SANTÉ OU LES ONG PARTENAIRES. PAS DE PROGRAMME DE VACCINATION ANTI-HPV. PROGRAMMES NATIONAUX L’information présentée ici est le produit d’entretiens avec des personnes et des organisations impliquées dans les pays représentés, sans vérification auprès des ministères de la Santé individuels. Toute omission ou imprécision serait involontaire. PROGRAMMES PILOTES Allemagne Guam Panama Bolivie Ouganda Argentine Îles Caïmans Pays-Bas Brésil Ouzbékistan Australie Îles Cook Pérou Cambodge Papouasie-Nouvelle- Autriche Îles Marshall Polynésie française Cameroun Guinée Belgique Irlande Portugal Costa Rica Philippines Bermudes Italie Rép. de Macédoine Ghana Rép. de Géorgie Bhoutan Japon Roumanie Guyana Tanzanie Brunei Lesotho Royaume-Uni Haïti Thaïlande Canada Lettonie Rwanda Honduras Vietnam Colombie Luxembourg Saint-Marin Inde Commonwealth des Malaisie Samoa américaines Kenya Îles Mariannes du Nord Mexique Singapour Kiribati Danemark Micronésie Slovénie Mali Espagne Niue Suède Maroc États-Unis Norvège Suisse Moldavie Fiji Nouvelle-Calédonie Suriname Mongolie France Nouvelle-Zélande Népal Grèce Palaos Nigeria PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 16 « LES LEÇONS QUI ÉMERGENT DE CES PREMIERS PROJETS ÉTABLISSENT UNE SOLIDE BASE FACTUELLE EN FAVEUR DE L’INTRODUCTION GÉNÉRALISÉE DE LA VACCINATION ANTI-HPV, MÊME DANS LES CONTEXTES LES PLUS DIFFICILES. » Ces six dernières années, les ministères de la Santé, la société civile et les organisations internationales se sont efforcés de jeter des bases propices à l’introduction future de la vaccination anti-HPV dans les contextes à revenu faible et intermédiaire. Par exemple, dès 2006, l’ONG internationale PATH établissait des projets de démonstration en Inde, au Pérou, en Ouganda et au Vietnam, afin d’évaluer l’acceptabilité de la vaccination anti-HPV et de comparer les stratégies de prestation. Encouragés par de premiers résultats positifs, d’autres pays en développement ont également organisé des projets pilotes — et d’autres encore en lanceront sous peu avec l’aide de l’Alliance GAVI. Photo: PATH/Amynah Janmohamed PROFIL DE PAYS FROM EVIDENCE TO IMPACT: HPV VACCINES AND PERU L’introduction de tout nouveau service peut poser une gageure De 2008 à 2009, plus de 10 mille filles du Pérou ont été vaccinées aux systèmes sanitaires. Cela en particulier dans les communautés dans le cadre du projet, mis en œuvre sous la direction du non encore sensibilisées au fait que le cancer du col utérin est programme national de vaccination étendu (ESNI) du ministère évitable. Produit d’une collaboration entre PATH et le ministère de la Santé. Les études d’évaluation de l’essai ont permis de tirer péruvien de la Santé (MINSA), le projet HPV Vaccines: Evidence des leçons critiques quant à la manière d’apporter la vaccination for Impact / Vacunas contra el VHP : Evidencias par Impacto a anti-HPV à chaque fille, fût-ce en milieu urbain, rural ou périurbain, entrepris de générer l’information dont les décideurs politiques et de parler aux communautés du cancer du col utérin, de la et les communautés doivent disposer pour opérer des choix vaccination anti-HPV et du dépistage et traitement des femmes éclairés concernant les stratégies de vaccination anti-HPV les adultes. Le succès de cet effort de collaboration a donné au plus efficaces et les plus rentables dans leurs communautés. Par gouvernement du Pérou les données dont il avait besoin pour exemple, vaut-il mieux vacciner dans les écoles — où les équipes entreprendre la vaccination à l’échelle nationale en 2011 : une sanitaires peuvent atteindre de nombreuses filles en un même victoire pour la prévention du cancer du col utérin dans l’un des endroit — ou inviter les parents à amener leurs filles dans une pays d’Amérique latine les plus touchés par la maladie. clinique où elles recevront les trois doses du vaccin ? Un résumé [en anglais] des leçons tirées des quatre projets PATH menés sur la question est proposé sur www.rho.org/HPV-practical-experience.htm. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 17 Ces programmes continuent à dissiper les inquiétudes concernant l’inacceptabilité potentielle de la vaccination aux yeux des familles ou la difficulté excessive de la prestation dans les contextes plus démunis. Bien au contraire, la demande de la vaccination s’est avérée extraordinaire au niveau des filles, des parents, des médecins et des ministères de la Santé. Grâce à une bonne planification et à d’excellents efforts de communication et de mobilisation des communautés, les taux de couverture de la vaccination sont élevés, atteignant généralement non moins de 80%. Mieux encore, les initiatives d’introduction de la vaccination anti-HPV ont pour avantage secondaire qu’elles accroissent la sensibilisation de l’opinion au cancer du col utérin en général et la demande de dépistage parmi les femmes adultes. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres organismes sanitaires préconisent désormais l’introduction de la vaccination anti-HPV dans le cadre d’une stratégie nationale de lutte contre le cancer du col utérin dans les pays où l’approche est faisable et rentable et où le vaccin peut être délivré efficacement aux adolescentes. 1. Fairley CK, Hocking JS, Gurrin LC, Chen MY, Donovan B, Bradshaw CS. Rapid decline in presentations of genital warts after the implementation of a national quadrivalent human papillomavirus vaccination programme for young women. Sex Transm Infect. Dec 2009;85(7):499-502. 2. Cervical Cancer Action. Issue Brief: HPV Vaccine Safety. 2010;1-5. cervicalcanceraction.org/pubs/CCA_HPV_vaccine_safety.pdf. Site consulté le 19 janvier 2011. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 18 SOURCES DE LA FIGURE 3.1 • Communication de Cervical Cancer Action avec l’OMS (octobre 2010), Axios International (octobre 2010), PATH (octobre 2010), le Australian Cervical Cancer Foundation (novembre 2010) et communication directe avec les ministrés de la santé de Australie, Nouvelle Zélande, Danemark, Canada, le Royaume-Uni, Suède, Suisse, Allemagne, le Pays-Bas, Slovénie, et les Etats-Unis (novembre 2010). • Vaccine preventable diseases monitoring system. Geneva: Organisation mondiale de la Santé; 2010. apps.who.int/immunization_monitoring/en/globalsummary/ScheduleSelect.cfm. Site consulté le 19 octobre 2010. • Organisation mondiale de la Santé. Countries Using HPV Vaccines in 2010 PowerPoint slide. En: CCA Webinars, HPV vaccination in developing countries. 21 octobre 2010. • European Cervical Cancer Association. Vaccination Across Europe. Bruxelles; 2009: 1-16. • Human Papillomavirus. Site web de Immunise Australia Program. www.immunise.health.gov.au/internet/immunise/publishing.nsf/Content/immunise-hpv. Site consulté le 15 décembre 2010. • King LA, Lévy-Bruhl D, O’Flanagan D, et al. Introduction of Human Papillomavirus (HPV) Vaccination into National Immunisation Schedules in Europe: Results of the Venice 2007 Survey. Euro Surveill. 2008;13(33). ww.eurosurveillance.org/ViewArticle.aspx?ArticleId=18954. Site consulté le 15 décembre 2010. • Simoens C, Sabbe M, Van Damme P, Beutels P, Arbyn M. 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Comme nous l’avons souligné dans les pages qui précèdent, les programmes efficaces sont ceux qui mettent en œuvre un effort concerté d’amélioration de la connaissance et d’élargissement de l’accès à des services de prévention de haute qualité. La planification, le développement de politique et la mise en œuvre doivent être soutenus si l’on veut renforcer ces efforts. PROFIL DE CHAMPIONNE JACQUELINE FIGUEROA, MD, MPH DIRECTRICE, REGISTRE NATIONAL DES CANCERS, HONDURAS Médecin accomplie et championne du registre et de la santé publique, le docteur Jacqueline Figueroa a voué sa PL A N I F I C AT I O N Le cancer du col utérin est une maladie qui affecte plusieurs aspects du système de santé. Pour mobiliser ces éléments disparates, il faut disposer d’un plan coordonné au niveau du pays. Il faut aussi reconnaître et établir clairement que ce cancer doit être géré au rang de priorité nationale. L’intégration du cancer du col utérin dans un plan national de lutte contre le cancer, ou bien la mise au point d’une stratégie d’approche nationale, représente une étape importante à l’établissement d’une plateforme d’action et d’assistance financière. Autre avantage de la planification, elle permet de sensibiliser de nombreux intervenants à la charge locale imposée par le cancer du col utérin, qui peuvent ainsi établir les priorités de prévention et de lutte en fonction de stratégies qui ont fait leurs preuves et affecter des ressources suffisantes pour atteindre les objectifs ciblés. carrière à l’amélioration de l’efficacité des programmes de prévention du cancer du col utérin et des registres locaux et nationaux des cancers au Honduras. Outre sa collaboration étroite avec les communautés défavorisées, Mme Figueroa a établi avec succès le registre d’hôpital du Centro de Cáncer Emma Romero de Callejas à Tegucigalpa et, à force de passion et de persévérance, le Registre national des cancers du Honduras, dont elle assume actuellement la direction. Son immense effort a aidé à tracer un tableau plus précis de la portée des soins du cancer du col utérin au Honduras, qui permettra aux autorités sanitaires de planifier des interventions efficaces tirant optimalement parti des ressources limitées du pays. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 20 Les plans programmatiques peuvent aussi définir un cadre d’évaluation de l’efficacité des approches courantes et encourager la réflexion sur d’autres affectations possibles des ressources limitées. À ce jour, peu de pays confrontés à de lourdes charges ont défini un tel plan de lutte nationale contre le cancer ou une stratégie d’approche nationale du cancer du col utérin. Certains, comme la Bolivie, la Tanzanie et l’Ouganda, ont ébauché des stratégies ciblées qui permettent le déploiement d’efforts de lutte concentrée contre le cancer du col utérin faute de plan national plus large contre le cancer ou de plan d’approche des maladies non transmissibles. À mesure que les pays adoptent la planification, l’important est qu’ils bénéficient du soutien nécessaire à la mise au point de stratégies réalistes qui leur permettent de réduire la charge du cancer du col utérin de manière abordable, équitable et rapide. I N FO R M AT I O N SA N I TA I R E E T R E G I S T R E S D E S C A N CE R S La capacité du secteur public à mettre en œuvre des stratégies d’approche efficace du cancer du col utérin est entravée par le manque de sensibilisation à la maladie dans les pays concernés. Les registres des cancers sont essentiels à la compréhension de la charge représentée par la maladie, mais ils varient largement en termes de qualité et de portée. Bien que le plus lourd fardeau du cancer du col utérin pèse sur l’Afrique orientale et l’Asie du Sud, ces régions ne disposent généralement pas des ressources et des systèmes d’information nécessaires à l’inscription des cancers dans des registres de population. De même, rares sont les pays qui documentent le nombre de femmes soumises aux dépistages recommandés, et plus rares encore ceux qui dénombrent les femmes à résultats de dépistage anormaux 4.1 qui reçoivent effectivement leurs résultats et les services de suivi appropriés. En l’absence d’indicateurs sanitaires et de rapports systématiques, les planificateurs de la santé et les décideurs politiques doivent se fier aux estimations de la charge de la maladie et aux rapports qualitatifs des initiatives de prévention du cancer du col utérin entreprises dans le secteur public. Comme les femmes qui meurent de ce cancer sont souvent marginalisées, aucun effort ne doit être épargné pour identifier celles à soigner avant que n’apparaisse le cancer, mais il faut aussi dénombrer celles qui n’ont pas été protégées. La collecte d’information sur le cancer du col utérin et la conduite des programmes actuels laissent beaucoup à désirer. L’inclusion d’indicateurs relatifs à ce cancer dans les initiatives de recherche multinationale sur la santé — l’enquête World Health Survey, par exemple — pourrait avoir un impact considérable sur notre connaissance de la maladie et notre aptitude à mesurer le succès. CO Û T S D ’ U N E R É P O N S E I N T ÉG R A LE À ce jour, seuls les pays riches ont réussi, dans une large mesure, à endiguer le cancer du col utérin. Dans le passé, le coût des systèmes de dépistage et de traitement précoce basés sur le test de Papanicolaou mettait la prévention hors de portée de nombreux pays. La plupart des pays à revenu faible et intermédiaire qui ont investi dans de modestes systèmes de dépistage de ce type n’ont pas vu leurs efforts récompensés. L’introduction d’approches plus abordables et plus efficaces, l’accroissement du dépistage et du traitement précoces et la réduction des coûts de la vaccination sont essentiels à l’élargissement de la portée et de l’impact des investissements nationaux. Les conclusions d’études de modélisation sophistiquées voient dans les nouveaux outils de prévention du cancer tels % DE LA POPULATION COUVERTE PAR LES REGISTRES DES CANCERS EN POPULATION GÉNÉRALE, PAR RÉGION AMÉRIQUE DU NORD EUROPE AMÉRIQUE CENTRALE ET DU SUD ASIE AFRIQUE SOURCES • Curado, MP. Cancer Incidence in Five Continents. Volume IX. Lyon, France: International Agency for Research on Cancer; 2008. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 21 que la vaccination anti-HPV et l’IVA de « bonnes valeurs » pour la santé publique, en ce qu’ils apportent aux pays de nouvelles options potentiellement rentables de conception de stratégies de lutte localement appropriées. Ces nouveaux outils et approches du dépistage pourraient rendre la lutte contre le cancer du col utérin nettement plus abordable et faire de la prévention une option enfin réaliste. Le coût total de la mise en œuvre d’une stratégie intégrale contre le cancer du col utérin est cependant inconnu. Pour de nombreux pays à revenu faible, l’allocation de fonds à la lutte contre ce cancer représente un nouveau coût à mesurer aux besoins de santé concurrents. Faute de données concernant les coûts opérationnels de mise en œuvre, les pays risquent de renoncer aux nouvelles approches, de peur qu’elles ne s’avèrent guère abordables ou durables. La communauté internationale peut aider les pays à évaluer le coût et l’impact de leurs efforts actuels. La réorientation des ressources engagées dans les efforts vains du test de Papanicolaou pourrait permettre la mise en œuvre de meilleures mesures de prévention et de lutte, de manière réaliste, abordable et durable. BAISSE RAPIDE DES PRIX DE LA 4.2 VACCINATION ANTI-HPV 80 TR AITEMENT 32.00 60 5.00 18.95 40 20 2008 2009 2010 2011 ANNÉE SOURCES • 2008: Vaccines and Immunizations: CDC Vaccine Price List. Site web de Centers for Disease Control and Prevention. www.cdc.gov/vaccines/programs/vfc/downloads/archived-pricelists/2010/11192010.htm. Site consulté le 15 décembre 2010. • 2009-2011: PAHO EPI Revolving Fund. Communication de Cervical Cancer Action avec Pan American Health Organization Immunization Unit (janvier 2011). • 2011: Communiqué de presse de GAVI Alliance. GAVI welcomes lower prices for life-saving vaccines (juin 2011). En dépit de la démonstration factuelle de l’impact considérable que promet la vaccination anti-HPV sur la maladie dans les pays à revenu faible et intermédiaire, son adoption reste lente. Les questions de financement revêtent une grande importance, digne d’attention. Ces dernières années, les pays intéressés par l’introduction de la vaccination antiHPV ont négocié directement avec les fabricants. Or le prix des vaccins commence à peine à baisser, cinq ans après leur commercialisation. Une réduction de 30% a été annoncée récemment au Canada, signe que les prix sont bel et bien négociables1. En 2012, l’OPS a négocié, respectivement, un prix de USD 13,48 et de USD 14,25 par dose pour le vaccin bivalent et pour la formule quadrivalente, pour le compte de ses États membres qui s’approvisionnent par le biais du Fonds renouvelable PIE de l’organisation. Comme indiqué plus haut, GAVI paiera pour sa part USD 5 ou moins par dose. Lorsque GAVI commencera à déployer le vaccin, 57 des pays les plus pauvres du monde gagneront un accès abordable et durable à un outil de prévention hautement efficace. Pour les pays à revenu intermédiaire exclus des subventions de GAVI, toutefois, le coût risque de rester prohibitif. Dans ces pays en particulier, des analyses économiques de rentabilité, notamment, peuvent apporter des données importantes à l’engagement de ressources nationales dans la vaccination anti-HPV. F I N A N CE M E N T D U D É PI S TAG E E T 100.59 PRIX EN USD PAR DOSE 100 F I N A N CE M E N T D E L A VACC I N AT I O N A N T I - H P V Il ne faudrait surtout pas abandonner les programmes nationaux de dépistage au profit du financement de la vaccination anti-HPV. La protection des vaccins ne couvre pas tous les génotypes HPV oncogènes et les femmes déjà exposées au virus ne bénéficient guère de la vaccination. Même sous haute couverture de la vaccination, le dépistage du cancer du col utérin restera nécessaire pendant plusieurs décennies encore. Bien que le dépistage ait été identifié comme une « excellente valeur » de santé publique mondiale, l’élargissement de l’accès aux méthodes de dépistage et la fourniture d’outils de traitement précoce peu onéreux ne bénéficient guère de l’assistance des donateurs. Même si les approches telles que l’IVA sont moins intensives en ressources, l’apport de services de dépistage et de traitement efficaces exige de la part de chaque pays un investissement au soutien du personnel, de la formation et d’un processus d’orientation bien agencé. PEDFAR fait exception, par son engagement à apporter au cours des cinq PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 22 prochaines années USD 30 millions à la prévention du cancer du col utérin chez les femmes séropositives à VIH, à travers l’initiative Pink Ribbon Red Ribbon (PRRR). Ce partenariat public-privé associe le Département d’État américain, le George W. Bush Institute, l’organisation Susan G. Komen for the Cure et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA/ UNAIDS). L’initiative PRRR vise les cancers du sein et du col utérin en Afrique subsaharienne et en Amérique latine. I N V E S T I SS E M E N T M O N D I A L P O U R L A PR É V E N T I O N D U C A N C E R D U CO L U T É R I N Dans les pays à revenu élevé, les soins de santé ordinaires des femmes incluent la prévention du cancer du col utérin. Dans les pays en développement, les services de santé féminine existent rarement au-delà de la planification familiale et des soins de maternité. À travers leurs initiatives pilotes et d’introduction nationale ciblée, les pays en développement manifestent leur intérêt à l’égard des nouveaux outils de prévention du cancer du col utérin. L’engagement de la communauté mondiale au soutien d’une mise en œuvre en population générale se fait cependant attendre. L’investissement des donateurs et l’assistance technique doivent s’intensifier pour porter les efforts actuels au-delà de l’échelle pilote et assurer l’accessibilité dans les zones lourdement affligées. Le cancer du col utérin porte aux femmes, aux familles et aux communautés une atteinte sociale et économique tragique et injustifiable — et qui s’aggravera, faute d’action concertée, durant les décennies à venir. Le développement d’un axe de prévention abordable et qui a fait ses preuves présente à la communauté mondiale de la santé une occasion unique de réduire spectaculairement le fardeau et de tenir sa promesse de protection de la santé des femmes tout au long de leur vie. PROFIL DE PAYS PLANIFICATION DU SUCCÈS AU BANGLADESH Les plans cancer nationaux définissent d’importants cadres qui Il vise à améliorer l’accès aux services de prévention, de permettent aux pays de clarifier leurs priorités et de mobiliser les traitement et de soins, tout en encourageant la coordination ressources humaines, politiques et financières qui leur permettent de la planification et l’intégration des ressources destinées aux d’atteindre leurs objectifs. Même dans le monde développé, activités de lutte contre le cancer. Parmi les principaux objectifs étonnamment peu de pays disposent de plans cancer nationaux du plan : assurer le diagnostic clinique et le traitement précoce du opérationnels dotés des fonds nécessaires. cancer du col utérin, à travers l’amélioration des programmes de dépistage, le renforcement des capacités de laboratoire et des Le Bangladesh fait depuis peu exception à la règle. Né d’un services de traitement précoce de qualité au niveau du district. processus consultatif ayant engagé d’importantes parties prenantes au développement de priorités et de stratégies La mise en œuvre d’un plan composé d’interventions basées nationales contre le cancer, son « National Cancer Control sur les faits, avec des objectifs bien définis et un solide système Strategy and Plan of Action, 2009-2015 » remonte à 2008. Ce de suivi, permettra au gouvernement bangladais d’atteindre de plan définit les efforts actuels du ministère de la Santé et de meilleurs résultats, au profit du plus grand nombre, dans sa lutte ses partenaires pour réduire l’impact du cancer du col utérin, contre le cancer du col utérin. dont on estime le nombre annuel de victimes à plus de 10 mille Bangladaises. SOURCES • Organisation mondiale de la Santé. National Cancer Control Programmes: Policies and Managerial Guidelines. 2nd ed. Geneva: Organisation mondiale de la Santé; 2002. • WHO/ICO Information Centre on HPV and Cervical Cancer. Human Papillomavirus and Related Cancers in Bangladesh. Summary Report 2010. Geneva: Organisation mondiale de la Santé; 2010. www.who.int/hpvcentre. Site consulté le 31 janvier 2011. • Line Director, Non Communicable Diseases and Other Public Health Interventions. National Cancer Control Strategy Plan of Action, 2009-2015. Dhaka, Bangladesh: Directorate General of Health Services, Ministry of Health and Family Welfare; 2008. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 23 4.3 CHARGE DE LA MALADIE ET INVESTISSEMENT : CANCER DU COL UTÉRIN ET COMPLICATIONS DE LA GROSSESSE (MORTALITÉ MATERNELLE) COMPLICATIONS DE LA GROSSESSE CANCER DU COL (MORTALITÉ MATERNELLE) M O R TA L I T É A N N U E L L E 273.500 femmes 275.000 femmes MEURENT CHAQUE ANNÉE T E N DA N C E S D E L A M O R TA L I T É P R I O R I T É D ’O B J E C T I F D U M I L L É N A I R E P O U R L E D É V E L O P P E M E N T ( O M D) ? MEURENT CHAQUE ANNÉE 34% 45% MORTALITÉ EN BAISSE IMORTALITÉ EN HAUSSE 1990-2008 1990-2008 OUI NON (OMD 5 — AMÉLIORER LA SANTÉ MATERNELLE EN RÉDUISANT LES COMPLICATIONS LIÉES À LA GROSSESSE) I N V E S T I S S E M E N T A N N U E L AC T U E L DA N S L E M O N D E E N D É V E LO P P E M E N T USD 12 milliards ??? CHIFFRE EXACT INCONNU VULNÉRABILITÉ DES FEMMES À DIFFÉRENTS MOMENTS DE LEUR VIE Ces dernières années, d’impressionnants progrès ont été réalisés dans la Le succès remporté dans la lutte contre la lutte contre la mortalité liée aux complications de la grossesse (mortalité mortalité maternelle laisse espérer que, sous maternelle) dans les pays en développement. Il s’agit là du résultat d’un investissement comparable, ces mêmes mères investissement significatif dans les pratiques optimales basées sur les faits sauvées durant la grossesse seront aussi protégées et dans un suivi d’impact rigoureux, produit, notamment, d’une volonté de 10 ou 20 plus tard face à la menace du cancer du réalisation du cinquième Objectif du millénaire pour le développement. col utérin. SOURCES • Maternal deaths worldwide drop by third. Site web de l’Organisation mondiale de la Santé centre des médias. www.who.int/mediacentre/news/releases/2010/maternal_ mortality_20100915/en/index.html. septembre 15, 2010. Site consulté le 20 décembre 2010. • Ferlay J, Shin HR, Bray F, Forman D, Mathers C, Parkin DM. GLOBOCAN 2008, Cancer Incidence and Mortality Worldwide: IARC CancerBase No. 10. Lyon, France: International Agency for Research on Cancer; 2010. globocan.iarc.fr. Site consulté le 5 octobre 2010. • Pistani P, Parkin DM, Bray F, Ferlay J. Estimates of the worldwide mortality from 25 cancers in 1990. Int J Cancer. Sept 1999;83(1):18-29. • Singh S, Darroch JE, Ashford LS, Vlassoff M. Adding It Up: The Costs and Benefits of Investing in Family Planning and Maternal and Newborn Health. New York, NY: Guttmacher Institute and United Nations Population Fund; 2009. PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 24 Conclusion C omme l’illustre ce rapport, ces 10 dernières années ont été le témoin d’un changement extraordinaire sur le plan de la prévention du cancer du col utérin. Voici 10 ans, la connaissance et les outils d’une approche efficace dans les contextes à faibles ressources n’étaient encore ni développés, ni validés. Les médecins, les planificateurs et les décideurs politiques des pays en développement étaient bien conscients des ravages causés par la maladie, mais le seul instrument de prévention à leur disposition — le test de Papanicolaou — leur était, sauf dans certains contextes, pratiquement inutile. Grâce à de remarquables percées de la science, à la recherche stratégique de terrain et aux efforts inlassables des gouvernements et de leurs partenaires, une nouvelle réalité émerge aujourd’hui. De nouvelles approches plus efficaces de la prévention et du traitement font leurs débuts en de nombreux endroits. Dans les contextes à ressources faibles aussi bien qu’élevées, les femmes, les filles et les communautés sont sensibilisées davantage au cancer du col utérin et, par conséquent, plus susceptibles de recourir aux services de prévention. Grâce à ces premiers résultats positifs, nous avons atteint un important tournant. Nous avons désormais la connaissance, les outils et la vision de concrétiser le changement. Mais il nous manque toujours les ressources et le leadership adéquats pour faire du cancer du col utérin une maladie du passé. Malgré les appels des ministères de la Santé, des premières dames et des leaders mondiaux de la santé passés et présents, et en dépit des efforts considérables déployés par les coalitions et leurs partenaires, le cancer du col utérin n’a toujours pas atteint le rang de « priorité » aux yeux de nombreux organismes et donateurs internationaux. La prévention de la mort inutile et inopportune de 275 mille femmes par an — en même temps que la progression sur les plans liés de la pauvreté et de l’inégalité — reste une cause à embrasser. Le moment est venu pour les organismes internationaux, les gouvernements et les donateurs d’intensifier leurs efforts au soutien des initiatives nationales de prévention du cancer du col utérin. L’engagement de la communauté internationale pourrait conduire à l’une des victoires les plus « faciles à gagner » aujourd’hui sur le plan de la santé publique mondiale. En améliorant les programmes de prévention existants, une occasion unique s’offre à nous de renforcer les systèmes de santé, de promouvoir l’égalité et l’accès aux populations sous-desservies des jeunes adolescentes et des femmes d’âge mûr, ainsi que d’établir d’importants liens entre les questions de santé traditionnelles des femmes : la santé sexuelle et génésique, la santé maternelle et infantile et les cancers féminins. « L’ENGAGEMENT DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE POURRAIT CONDUIRE À L’UNE DES VICTOIRES LES PLUS FACILES À GAGNER AUJOURD’HUI SUR LE PLAN DE LA SANTÉ PUBLIQUE MONDIALE. » PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 25 Le monde doit se fixer d’ambitieux objectifs pour les cinq prochaines années. Cervical Cancer Action appelle les gouvernements, les organismes internationaux, les donateurs, les ONG, les activistes et les prestataires de soins de santé du monde à œuvrer ensemble vers la réalisation de ces objectifs aujourd’hui accessibles : •Porter le cancer du col utérin au rang de priorité qu’il mérite dans les cercles mondiaux de la santé publique. Ces trois dernières années, les efforts de plaidoyer mondiaux et régionaux ont réussi à documenter la demande des pays à revenu faible et intermédiaire et à susciter un plus grand intérêt à l’échelle mondiale. Pour l’avenir, il nous faut élargir notre base d’appui en intégrant le cancer du col utérin dans les créneaux de priorité émergents de la santé mondiale. Une filière possible pourrait être le mouvement mondial pour la prévention des maladies non transmissibles. Suivant l’élan pris à la Réunion de haut niveau de l’ONU sur les maladies non transmissibles en septembre 2011, les États membres de l’Assemblée mondiale de la Santé ont pris l’engagement d’une réduction, d’ici 2025, de 25% des décès prématurés imputables aux maladies non transmissibles. La prévention du cancer du col utérin doit désormais figurer au centre de ce programme. •Assurer une solide base de ressources internationale au profit de la lutte contre le cancer du col utérin. Le partenariat entre les donateurs internationaux et les gouvernements des pays en développement est indispensable à la réalisation des prochaines étapes de réduction du prix des vaccins anti-HPV et d’accroissement de l’accès à la vaccination, au dépistage et au traitement précoce. Ces prochaines années, un effort coordonné des donateurs sera nécessaire pour faire face aux exigences financières du subventionnement GAVI des vaccins anti-HPV et élargir les efforts nationaux d’amélioration des programmes de prévention pour les femmes non admises à la vaccination. Un engagement de taille sera essentiel, de la part des donateurs internationaux, au soutien des efforts de prévention intégrale du cancer du col utérin. •Renforcer les politiques et la planification au niveau du pays. L’élaboration de stratégies de lutte contre le cancer du col utérin, idéalement soutenue par des plans nationaux de lutte contre le cancer, sera nécessaire pour catalyser les efforts nationaux et clarifier le besoin d’assistance internationale technique, politique et financière à brève échéance. Le renforcement des capacités de mesure des registres nationaux des cancers constituera aussi une étape essentielle. EN VEDETTE L’AFRIQUE À LA TÊTE DU PLAIDOYER POUR LA VACCINATION ANTI-HPV Dès l’arrivée sur le marché du vaccin anti-HPV, les défenseurs de la santé et les dirigeants politiques d’Afrique en ont reconnu le potentiel à sauver des vies. Encouragé par les efforts impressionnants de quelques femmes dévouées – la Princesse Nikky Onyeri, militante nigériane contre les cancers des femmes ; l’Honorable Sarah Nyombi, parlementaire ougandaise ; la Première Dame d’Ouganda, Madame Museveni ; et la Première Dame d’Afrique du Sud, Madame Zuma –, le plaidoyer africain s’est révélé l’un des plus forts au monde. Six conférences régionales intitulées « Stop Cervical Cancer in Africa » (Arrêter le cancer du col utérin en Afrique) ont notamment été organisées par la Première Dame de Zambie, Dr Christine Kaseba, en collaboration avec le gouvernement du pays. Ces conférences, entre autres manifestations régionales et nationales, ont inspiré des milliers d’activistes locaux, de médecins, de parlementaires, de journalistes et de leaders africains de la santé publique à joindre leurs forces dans la lutte contre le cancer du col utérin. De gauche à droite : Son Excellence Madame Tobeka Madiba-Zuma, Première Dame de la République d’Afrique du Sud, Son Excellence la Princesse Nchegechege du Swaziland, la Princesse Nikky Onyeri du Nigeria (Fondatrice et Directrice générale de la Princess Nikky Breast Cancer Foundation et hôtesse de la conférence) et Son Excellence Hon. Janet Museveni d’Ouganda à la 3e Conférence annuelle « Stop Cervical Cancer in Africa » à Cape Town (Afrique du Sud) en 2009. Photo : Princess Nikky Breast Cancer Foundation PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 26 •Élargir les programmes intégrés de dépistage et traitement précoce de qualité. Durant les prochaines décennies, les programmes efficaces de dépistage et de traitement précoce resteront nos outils les plus puissants pour sauver des vies. La communauté internationale doit appuyer les efforts nationaux de couverture en population générale de toutes les femmes admises au dépistage et assurer la mise en place de systèmes aptes à produire un impact significatif sur la maladie. Ces programmes doivent inclure la sensibilisation des communautés à la prévention, l’apport d’un traitement précancer de qualité et la création de registres des cancers qui aident à suivre et mesurer l’efficacité des programmes. Des estimations de coûts sont nécessaires à la planification des investissements financiers requis pour étendre les programmes existants. •Soutenir l’introduction de la vaccination anti-HPV dans les 57 pays les plus pauvres du monde à travers l’Alliance GAVI. L’engagement de GAVI au soutien de l’introduction de la vaccination anti-HPV offre le potentiel de changer le cours de la maladie dans le monde en développement. •Élargir les partenariats. Le rôle de catalyseur de la prévention du cancer du col utérin n’est plus à établir : elle rassemble les défenseurs et les activistes de la santé sexuelle et génésique, de la lutte contre le cancer, pour l’immunisation, contre le VIH/sida, pour l’égalité des sexes et contre les maladies non transmissibles. Sur le terrain changeant de la santé mondiale, notre espoir est que plus d’organisations encore verront le potentiel et l’importance d’un effort multidisciplinaire en faveur de l’amélioration et de l’expansion des programmes de prévention. Ensemble, nous avons atteint un moment extraordinaire de l’histoire de la santé mondiale. Pour la première fois, la possibilité d’éliminer l’un des cancers les plus dévastateurs au monde est à notre portée. Cervical Cancer Action lance un appel à ses partenaires pour qu’ils se joignent à elle et franchissent avec elle les prochaines étapes importantes qui feront du cancer du col utérin une maladie du passé. CERVICAL CANCER ACTION RENSEIGNEMENTS Cervical Cancer Action: A Global Coalition to Stop Cervical Cancer (CCA) a été fondée en 2007 dans le but d’accélérer la disponibilité et l’accessibilité financière et pratique des technologies de prévention du cancer du col utérin nouvelles et améliorées au profit des femmes du monde en développement. Nous serons heureux de recevoir une information plus actuelle ou complémentaire COMPLÉMENTAIRES : Cervical Cancer Action www.cervicalcanceraction.org [en anglais ] Email: [email protected] à celle présentée dans ce rapport. Merci de soumettre vos commentaires ou suggestions par e-mail à [email protected]. RESSOURCES COMPLÉMENTAIRES Les pages web sont en anglais, mais les ressources sont disponibles en français. •Cervical Cancer Action: www.cervicalcanceraction.org •RHO Cervical Cancer Library: www.rho.org •Alliance for Cervical Cancer Prevention: www.alliance-cxca.org •GAVI Alliance: www.gavialliance.org/support/nvs/human-papillomavirus-vaccine-support •Union for International Cancer Control: www.uicc.org/programmes/cervical-cancer-initiative-cci/issue •WHO/ICO (Institut Català d’Oncologia) Information Center on HPV and Cervical Cancer: www.who.int/hpvcentre/en •Organisation mondiale de la Santé—Cervical Cancer: www.who.int/reproductivehealth/topics/cancers/en/ •International Federation of Gynecology and Obstetrics (FIGO) Guidance on Cervical Cancer: www.figo.org/publications/miscellaneous_publications/global_guidance PROGRÈS RÉALISÉS VERS LA PRÉVENTION DU CANCER DU COL UTÉRIN : BILAN DE LA CCA 27 RESSOURCES COMPLÉMENTAIRES : Cervical Cancer Action www.cervicalcanceraction.org [email protected]