Retour au meilleur des mondes
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Retour au meilleur des mondes LA COLLECTION DU FRAC AUVERGNE Pistes pédagogiques Du 2 juillet au 2 octobre Programme d’histoire des arts Œuvres Prolongements Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; Cycle 4 : » Des objectifs d’ordre esthétique • se familiariser avec les lieux artistiques • développer des liens entre rationalité et émotion ; » Des objectifs d’ordre méthodologique • avoir conscience des interactions entre la forme artistique et les autres dimensions de l’œuvre (son format, son matériau, sa fonction, sa charge symbolique • distinguer des types d’expression artistique l’histoire des arts s’intéresse à l’ensemble des champs artistiques : » Des objectifs de connaissance : • posséder des repères culturels liés à l’histoire et à la géographie des civilisations. Rez-de-chaussée ; Roland COGNET Tête de singe - 2014 - Bronze et cèdre - 166 x 45 x 56 cm Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; La sculpture de Roland Cognet évoque assez directement la littérature et le cinéma à travers La planète des singes. L’histoire du roman, écrit par le français Pierre Boulle (1912-1994) en 1963, relate l’aventure de trois astronautes et un singe qui découvrent un système planétaire dans lequel une planète présente d’étranges similitudes avec la terre. Ils atterrissent et s’aperçoivent qu’ils ne sont pas seuls. Ils remarquent les traces d’une civilisation. La surprise est de taille lorsque les protagonistes comprennent que ce monde fonctionne à l’envers et que la société qui le compose est dirigée par des singes. Ce conte philosophique est un récit dystopique qui, à travers l'esthétique d'un monde renversé, livre une morale pessimiste sur notre devenir. Le livre fera l’objet d’adaptations cinématographiques, 5 dans les années 70. En 68 c’est Franklin J. Schaffner qui adapte le premier le roman avec Carton Eston. Puis suivront en entre 1970 et 1973 quatre suites : Le secret 1 de la planète des singes de Ted Post ; Les évadés de la planète des singes de Don Taylor ; La conquête de la planète des singes de J. Lee Thomson, tout comme le dernier La bataille de la planète des singes. En 2001 Tim Burton en fera lui aussi une version avec le même titre. Dix ans plus tard une nouvelle trilogie commence : Les origines, l’affrontement. Reste à venir le troisième volet prévu pour 2017 Lycée 1. CHAMP ANTHROPOLOGIQUE Thématique : « Arts, corps, expressions » Le corps, présentation et représentation 4. CHAMP ESTHETIQUE Thématique « Arts, goût, esthétiques » * L’art et ses classifications Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Cycle 4 : Idem Lycée - Les « arts du langage » : inscriptions épigraphiques, calligraphies, typographies, - Les « arts du visuel » : 4. Champ esthétique : « Arts, goût, esthétiques » ; «Arts, théories et pratiques ». * L’art et ses classifications : catégories (mouvements, genres, types, etc.) Etage ; Etage ; Etage ; Alain JOSSEAU Esper Sequence 2008 - Crayon et pastel sur papier - 300 x 500 cm Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Ces deux œuvres font explicitement référence film de Ridley Scott Blade Runner. Celle de Julien Audebert se présente comme un photogramme du film alors que l’œuvre d’Alain Josseau est un dessin, reproduisant à l’identique la même image, en très grand format, un peu comme si nous étions devant l’écran de cinéma. Elles représentent une chambre dont la structure, comme le fait remarquer Jean-Charles Vergne, correspond à l’oeuvre de Jan Van Eyck Les époux Arnolfini. On y retrouve notamment le miroir convexe élément déterminant pour la compréhension de toute la dimension de l’œuvre. C’est en fouillant minutieusement cette image à l’aide d’un ordinateur que le détective (Harrison Ford) découvrira le détail qui lui permettra d’avancer dans son investigation: “une femme tatouée, reflétée dans un miroir convexe, au fond de la pièce ». Julien AUDEBERT The Clue (bladerunnerblowup) 2008 - Ektachrome, socle, table lumineuse - 100 x 37 x 48 cm 2 Cycle 4 Idem Lycée : 2. CHAMP HISTORIQUE ET SOCIAL Thématique « Arts, mémoires, témoignages, engagements » * L’art et l’histoire : l’oeuvre document historiographique, preuve, narration Agnès GEOFFRAY Incidental Gestures 2011-2012 - Photographies Dimensions variables L’œuvre photographique d’Agnès Geoffray est assez singulière dans le rapport qu’elle entretient avec l’image. Ses images sont travaillées par séries successives dans lesquelles les questions de la mort ou de la souffrance sont présentes. Souvent empruntées à l’histoire elles sont transformées par ajout ou suppression. En témoignent les trois œuvres ci-dessous de la série Incidental Gestures qui évoquent certaines périodes douloureuses de l’histoire. Tout d’abord l’image intitulée Laura Nelson relate cette période pas si lointaine où, dans les états du sud des USA des hommes et des femmes de couleur étaient lynchés. Pour cette pendaison les faits remontent au 25 mai 1911. Après avoir été torturée une femme a été pendue à un pont sur l’Oklahoma. Sont seul tort avait été de prendre la défense de son fils Lawrence, âgé de 14ans et qui sera lui aussi pendu. Cette image choisie par Agnès Geoffray a d’abord été retravaillée par recadrage. Le diptyque suivant évoque la guerre de 14-18. Ce portrait est celui d’une de ces « gueules cassées » qui ont marquées la guerre de 14, mais aussi toute la période qui a suivi. Le personnage apparaît ici endimanché, toute la partie centrale du visage, est déformée. En Europe, au lendemain de la guerre, on compte environ 6,5 millions d’invalides, dont près de 300 000 mutilés à 100 % : aveugles, amputés d'une ou des deux jambes, des bras, et blessés de la face et/ou du crâne. Ces broyés de la guerre gardent la vie, mais c'est pour vivre un nouveau cauchemar. Les regards, y compris parfois, ceux de leur famille, se détournent sur le passage de ces hommes jeunes, atrocement défigurés. Il faut savoir également qu’à cette époque la blessure au visage n'est pas considérée comme une infirmité et n'entraîne donc aucun droit à une pension d'invalidité. La troisième image est aussi un diptyque montrant de façon assez évidente comment s’opère la transformation. « c’est, dit l’artiste une 3 femme nue à la libération qui a eu une relation avec l’occupant nazi, là je l’ai revêtue ». Cette opération en atténue la violence. Ces images sont en fait des référents qui font partie d’une histoire partagée, ancrées dans notre mémoire commune. Cycle 4 Idem Lycée 1. Champ anthropologique :« Arts, corps, expressions » 2. Champ historique et social : « Arts, mémoires, témoignages, engagements ». Johannes KAHRS Fists 2004 - Fusain, pastel sur papier 69 x 59 Cette œuvre témoigne de la carrière du boxeur allemand Johann Trollman vé le 27 décembre 1907. C’est le 9 juin 1933 qu’il devient champion d’Allemagne en battant Witt. Pendant les 12 rounds, Trollman surnommé Zigeuner (le tzigane), ne cesse de sautiller autour de son adversaire, le frappant à l'improviste, gagnant des points et finalement le match. Cependant, le comité sportif déclare un match nul ce qui révolte les spectateurs qui se lèvent en huant le jury, en protestant et en menaçant de tout casser dans la salle. Finalement, les nazis cèdent et accordent à Trollman le titre de champion des mi-lourds. Dès le lendemain, la revue Boxsport publie un article insultant sur Trollman, disant que ses « coups de poing n'étaient pas Allemands », qu'il fait plus de théâtre que de sport sur le ring et qu'il montre une « imprévisibilité tsigane ». Quelques années plus tard, ses trois frères sont envoyés en camp de concentration. Il est enrôlé en 1939 dans l'infanterie sur le front russe. Lorsqu'il revient en permission en 1942 il est arrèté et interné en camp de concentration à Neuengamme. (source Greg Lamazères Dernier round à Neuengamme ed. Privat) En décembre 1942, Himmler signa un ordre de déportation pour tous les Tsiganes d’Allemagne. Les quelques exceptions qu’Himmler accorda, furent souvent ignorées au niveau local. Même des soldats servant dans l'armée allemande (la Wehrmacht), qui étaient rentrés en permission furent arrêtés et expulsés parce qu’ils étaient Tsiganes.Au moins 19 000 sur les 23 000 Tsiganes déportés à Auschwitz y périrent. (source : http://memorial-wlc.recette.lbn.fr/fr/) 4 Cycle 4 Idem Lycée 2. Champ anthropologique :« Arts, corps, expressions » 2. Champ historique et social : « Arts, mémoires, témoignages, engagements ». Jérôme ZONDER Chairs grises #6 2014 - Fusain et mine de plomb sur papier - 100 x 200 cm 12 dessins Pour réaliser ce dessin Jérôme Zonder s’est directement inspiré d’une photographie assez singulière puisque c’est l’une des quatre images réalisées dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Ces images ont été réalisées clandestinement par des « des Juifs membres du Sonderkommando, cette section composée de prisonniers chargés du traitement des corps dans le contexte de la Solution Finale nazie. Début août 1944, des membres du Sonderkommando arrivent à faire sortir de l’entrepôt où sont déposés les biens confisqués aux prisonniers un petit appareil photo qu’ils trouvent dans un landau, grâce auquel ces quatre photographies seront rendues possibles au prix d’une prise de risque extrême. Deux clichés des fosses d’incinération sont réalisés depuis l’intérieur de la chambre à gaz du Krematorium V, puis deux autres photographies sont prises en extérieur, où l’on distingue la partie arborée où les détenus doivent se déshabiller avant la chambre à gaz. L’appareil est ensuite caché dans un tube de dentifrice par une employée de la cantine SS. Les photographies seront transmises le 4 septembre 1944 à la résistance polonaise de Cracovie, accompagnés d’une note expliquant leur contenu. L’appareil photo sera enterré dans le sol du camp » (site FRAC) Dans son livre Images malgré tout Georges Didi-Huberman parle de « quatre bouts de pellicule arrachés de l’enfer ». ll rajoute : « Il est troublant qu’un tel désir d’arracher une image se soit concrétisé au moment le plus indescriptible - ainsi qu’on le qualifie souvent - du massacre des juifs : moment où il n’y avait plus de place, chez ceux qui assistèrent, hébétés, à cela, pour la pensée ni pour l’imagination. » Cycle 4 Idem Lycée 1. Champ anthropologique :« Arts, corps, expressions » 2. Champ historique et social : « Arts, mémoires, témoignages, engagements ». Michel AUBRY Cette œuvre comme la précédente est une évocation directe de la guerre, la guerre de 14/18. Les objets utilisés par Michel Aubry sont en effet des boucliers qui servaient de protections pour les soldats dans les tranchées, du type de celle reproduite ci-contre identifiées comme étant allemande. Une ouverture sert d’observation et de visée de l’adversaire faisant face. Ces plaques blindées pouvaient être déplacées. Elles ont été récupérées sur le Hartmannswillerkopf, champ de Né en France en 1959 - Vit en France Boucliers de guetteurs 1915-2002 - Acier, feuille d’or, cire colorée, anches 7 x (61 x 45 cm) 5 bataille situé en Alsace sur lequel sont morts 50 000 soldats. Ornées d’un cercle de doré délimité par une couronne de cire dans laquelle une anche vient trouver place. Ce dispositif de présentation donne un aspect d’ex-voto à l’ensemble. La anche est un des éléments récurent dans le travail de Michel Aubry qui prend souvent appuis sur la musique. Ces sept anches sont celles de launeddas. Cet instrument appelé aussi cornemuse de Sardaigne à ceci de particulier qu’elle n’a pas de poche, ce sont les poumons du musicien qui font office de réserve d’air. Chose singulière, quand ils en jouent ils ne semblent pas reprendre leur souffle. Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le jeudi de 10h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected] Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire ! 6 Retour au meilleur des mondes LA COLLECTION DU FRAC AUVERGNE Pistes pédagogiques Du 2 juillet au 2 octobre Programme de cycle 3 Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre » La réalité concrète d’une production ou d’une œuvre - le rôle de la matérialité dans les effets sensibles que produit une œuvre ; » Les effets du geste et de l’instrument : - les qualités plastiques et les effets visuels obtenus par la mise en œuvre d’outils, de médiums et de supports variés (affirmation des aspects physiques, matériels, gestuels) - par l’élargissement de la notion d’outil (la main) Œuvres Rez-de-chaussée ; Prolongements Roland COGNET Tête de singe - 2014 - Bronze et cèdre - 166 x 45 x 56 cm La sculpture animalière est une porte d’entrée pour identifier ce qui dans l’œuvre relève de la trace de l’outil et de son interaction sur la forme de l’œuvre. Roland Cognet est un sculpteur qui privilégie le travail du matériau. Le bois, l’arbre, est presque toujours présent dans son travail. Ici c’est le cèdre au veinage marqué qui sert de socle à l’œuvre, tout autant qu’il en fait partie. La figure de l’animal porte les traces de la main et donc du matériau ductile qu’il a fallu tout d’abord travailler avant d’obtenir ce moulage en bronze. Ces traces de la main ne sont pas à regarder comme des imperfections mais comme une affirmation de la place de l’artiste et de son implication dans l’œuvre. Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; 1 La représentation plastique et les dispositifs de présentation » La ressemblance : - découverte, prise de conscience et appropriation de la valeur expressive de l’écart dans la représentation. La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre » La réalité concrète d’une production ou d’une œuvre : - le rôle de la matérialité dans les effets sensibles que produit une œuvre ; Jean-Charles BLAIS Sans titre - 1984 - Peinture glycérophtalique et technique mixte sur affiches arrachées - 250 x 500 cm Dans le s œuvres de Jean-Charles Blais les imperfections du support vont donner naissance à une forme. Ainsi les grandes figures sans tête que nous voyons dans cette œuvre résultent de la prise en compte du support. « Il fait une interprétation anamorphique du support » nous dit JeanChristophe Amman (Catalogue Jean-Charles Blais Tout l’atelier de mars à octobre 1984 exposition au CAPC de bordeaux en 1985) C’est en passant d’un atelier à l’autre, au début des années 80, que sa peinture évolue certaines dépassent quatre mètres de hauteur. « Les personnages s’enflent démesurément, les visages disparaissent sous les chapeaux, sont masqués par des objets ou par leurs propres mains. Déplacés hors du champ de l’image, ils s’absentent pour céder la place à de grands corps privés de leur identité » écrit Sylvie Couderc (opus cité p57)« Aujourd’hui, je souhaites régler la question des connotations psychologiques, qui est toujours présente dans la représentation des visages. Je ne peins des figures qui ne sont plus des personnages mais des objets ; Ce sont des accessoires qui appartiennent à ma peinture, au même titre que les chapeaux, les maisons, les arbres, les chiens…Le corps est devenu un morceau de peinture. » précise l’artiste (opus cité p57) Ces personnages géants paraissent tout droit sortis du l’univers du livre pour enfants. Les points de vue sa conjuguant, très gros plan, vue au ras du sol et en contre plongée, déforme les images Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Eta Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Les fabrications et la relation entre l’objet et l’espace » L’hétérogénéité et la cohérence plastiques : - les questions de choix et de relations formelles entre constituants plastiques divers, - le sens produit par des techniques mixtes dans les pratiques bi-dimensionnelles et dans les fabrications en trois dimensions intention (collage d’éléments hétéroclites, association d’images disparates, intrusion de perturbations…). La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre » La réalité concrète d’une production ou d’une œuvre : Michel Aubry Boucliers de guetteurs - 19152002 - Acier, feuille d’or, cire colorée, anches 7 x (61 x 45 cm) Michel Aubry est un artiste protéiforme. Entre ethnologue et artisan, il va puiser dans des domaines aussi variés que les traditions musicales de Sardaigne ou dans l’art des tapis afghans dont les motifs seront renouvelés à partir de l’invasion Russe. On verra en effet fleurir des motifs d’armes de guerre comme dans l’œuvre MG42 (œuvre dans les collections du FRAC). Pour les Boucliers de guetteurs ce sont des boucliers protecteurs de la guerres de la première guerre mondiale qu’il utilise, associés a la tradition musicale de Sardaigne (Cf. pistes HiDA). Ce sont septs plaques de métal dont la masse imposante est perceptible. Certaines portent très lisiblement les stigmates de la guerre. Les cercle d’or, cerné de cire sont de plus en plus grands au vers la droite. 2 - le rôle de la matérialité dans les effets sensibles que produit une œuvre ; » Les qualités physiques des matériaux La représentation plastique et les dispositifs de présentation » La ressemblance : - découverte, prise de conscience et appropriation de la valeur expressive de l’écart dans la représentation. » La mise en regard et en espace : - ses modalités (présence ou absence du cadre, du socle, du piédestal…), » La prise en compte du spectateur, de l’effet recherché : - découverte des modalités de présentation afin de permettre la réception d’une production plastique ou d’une œuvre Les fabrications et la relation entre l’objet et l’espace » L’hétérogénéité et la cohérence plastiques : le sens produit par des techniques mixtes dans les pratiques bi-dimensionnelles et dans les fabrications en trois dimensions intention La force narrative de ces objets émane de leur histoire tout autant de de la nature même des matériaux qui la constitue Paolo GRASSINO Analgesia 900 - 2004 - PVC, mousse de polystyrène, acier, dimensions variables Cf. pistes cycle 4 La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre » Les qualités physiques des matériaux : - incidences de leurs caractéristiques (texture,porosité, rugosité, liquidité, malléabilité…) Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le jeudi de 10h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected] Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire ! 3 Retour au meilleur des mondes LA COLLECTION DU FRAC AUVERGNE Pistes pédagogiques Du 2 juillet au 2 octobre Programme du cycle 4 Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; Œuvres Rez-de-chaussée ; Prolongements Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; La représentation ; images, réalité et fiction » La ressemblance : - le rapport au réel et la valeur expressive de l’écart en art; La matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre » La transformation de la matière : - les relations entre matières, outils, gestes; - la réalité concrète d’une œuvre ou d’une production plastique; » Les qualités physiques des matériaux : - les matériaux et leur potentiel de signification dans une intention artistique (un enjeu dans la perception comme l’interprétation de l’œuvre) Roland COGNET Tête de singe - 2014 - Bronze et cèdre - 166 x 45 x 56 cm « Roland Cognet, qui a bien connu son aîné Etienne Martin, rappelle volontiers une de leurs discussions dans l’atelier parisien du sculpteur des Demeures (dont un exemplaire est sur la place du 1er Mai à Clermont Ferrand), au cours de laquelle celui-ci soulignait qu’à ses yeux, tous les bois, sans exclusion, sont intéressants à travailler, et c’est un principe qu’il devait à son tour adopter. Il Exposition Roland Cognet Les Héros au n’est qu’à voir la variété des Domaine de Randan en 2014 essences qui constituent aujourd’hui son oeuvre pour s’en convaincre. » Ecrit Colette Garraud à l’occasion d’une exposition de l’artiste en Bretagne (Eloge de l’arbre , in catalogue Souvent les arbres 1 se déplacent , 2013 Manoir de Kernault (Finistère) ). Ici le bois sert de socle, mais loin de la neutralité des socles blancs, sa nature, sa texture, sa couleur, font qu’il fait partie intégrante de l’œuvre. Et c’est souvent ainsi que l’artiste procède. La ressemblance : découverte, prise de conscience et appropriation de la valeur expressive de l’écart dans la représentation. La narration visuelle : les compositions plastiques, en deux et en trois dimensions, à des fins de récit ou de témoignage, l’organisation des images fixes La prise en compte du spectateur, de l’effet recherché : découverte des modalités de présentation afin de permettre la réception d’une production plastique ou d’une œuvre (accrochage, mise en espace, mise en scène, frontalité) Jean-Charles BLAIS Sans titre - 1984 - Peinture glycérophtalique et technique mixte sur affiches arrachées - 250 x 500 cm Dans les œuvres de Jean-Charles Blais les imperfections du support vont donner naissance à une forme. Ainsi les grandes figures sans tête que nous voyons dans cette œuvre résultent de la prise en compte du support. « Il fait une interprétation anamorphique du support » nous dit JeanChristophe Amman (Catalogue Jean-Charles Blais Tout l’atelier de mars à octobre 1984 exposition au CAPC de bordeaux en 1985) C’est en passant d’un atelier à l’autre, au début des années 80, que sa peinture évolue : certaines dépassent quatre mètres de hauteur. « Les personnages s’enflent démesurément, les visages disparaissent sous les chapeaux, sont masqués par des objets ou par leurs propres mains. Déplacés hors du champ de l’image, ils s’absentent pour céder la place à de grands corps privés de leur identité » écrit Sylvie Couderc (opus cité p57) « Aujourd’hui, je souhaite régler la question des connotations psychologiques, qui est toujours présente dans la représentation des visages. Je ne peins des figures qui ne sont plus des personnages mais des objets ; Ce sont des accessoires qui appartiennent à ma peinture, au même titre que les chapeaux, les maisons, les arbres, les chiens…Le corps est devenu un morceau de peinture. » précise l’artiste (opus cité p57) Ces personnages géants paraissent tout droit sortis de l’univers du livre pour enfants. Les points de vue se conjuguant, très gros plan, vue au raz du sol et en contre plongée, déforment les images La représentation ; images, réalité et fiction » La ressemblance : - Productions tirant parti des interrelations entre des médiums, des techniques, des processus variés à des fins expressives. La matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre » La matérialité et la qualité de la couleur : - les relations entre sensation colorée et Denis LAGET Sans titre 2010 - Huile sur toile - 116 x 89 cm Pour cette œuvre Denis Laget déclare que : « le point de départ fut un collage monstrueux rassemblant un paysage idyllique au bord de la mer avec l’image d’un lieu industriel, dont je n’ai pas très bien compris l’origine au début. Cette seconde image est immédiatement apparue comme assez complexe, un mélange de plusieurs sites : des bâtiments d’usine, crachant une fumée immonde, d’autres à vocation cultuelle, d’autres encore qui rappelaient l’univers concentrationnaire … ».(journal de l’exposition). L’écart entre le réel et l’œuvre produite résulte du travail de la matière 2 qualités physiques de la matière colorée; autant que de la couleur dont on voit ici les strates successives. On pourra faire les mêmes remarques pour les six tableaux de fleurs dont les hampes s’embourbent dans la matière et ne semblent pas faire corps avec le sol. La représentation ; images, réalité et fiction » La narration visuelle : mouvement et temporalité suggérés ou réels, » La création, la matérialité, le statut, la signification des images : leurs propriétés plastiques, iconiques, sémantiques, symboliques La matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre » La matérialité et la qualité de la couleur : - interactions entre format, surface, étendue, environnement... et teinte, intensité, nuances, lumière... et les dimensions sensorielles de la couleur. Gérard FROMANGER Rue de la mer (série : Le désir est partout) - 1974 - Huile sur toile 73 x 60 Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; La représentation ; images, réalité et fiction » La ressemblance : le rapport au réel et la valeur expressive de l’écart en art La matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre » La transformation de la matière : le pouvoir de représentation ou de signification de la réalité physique globale de l’œuvre. » La matérialité et la qualité de la couleur : les relations Etage ; Etage ; Etage ; Eta Alexandre MAUBERT De fils et d’aiguilles 2014 - Tirage pigmentaire contrecollé sur Dibond - 100 x 80 « Cette peinture, c’est fait comme une peinture abstraite. La couleur traduit un désir de peintre et pas simplement un désir d’imagier. Il est vu comme une abstraction du blanc à la couleur pure » écrit Bernard Ceysson (Gérard Fromanger Rétrospective 1962- 2005 Somogy éditions d’art – mars 2005 p12). Dans cette oeuvre, datant de 1974, la couleur et le noir et blanc sont associés. Les couleurs fonctionnent dans les oeuvres de Gérard Fromanger tels des signaux. Cette oeuvre est extraite de la série Le désir est partout qui se compose de 16 peintures représentant toutes le même balayeur d’origine africaine. Il y décline des couleurs venant recouvrir l’ensemble de la figure ou laissant, comme ici, des parties travaillées en noir et blanc. Si ces peintures peuvent évoquer l’univers « warholien » par ce traitement de l’image en zones de couleur, il s’en détache par le caractère unique de chacune de ces oeuvres et la plus grande richesse chromatique. « Que Fromanger soit un coloriste, au sens classique, c’est évident, dès même les nus gris. La modulation du noir au blanc dans leur gamme de gris, structurées par des passages de larges brosses étirant une pâte épaisse, n’a pas alors dans la peinture contemporaine d’équivalent. La référence aux grisailles de la peinture flamande engendre une extrapolation signifiante que rend licite le dessein figuratif de ces peintures. » écrit Bernard Ceysson (opus cité p12) Le thème du travailleur des rues est particulièrement bien abordé par le texte que lui a consacré Jacques Prévert (cf. pistes term) Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; On sera attentif avec les images photographiques d’Alexandre Maubert au processus de réalisation de l’œuvre. Comme il est précisé dans le journal de l’exposition le « processus de destruction partielle visant à la fois à les rendre inopérantes en tant que témoignages authentiques et à les faire basculer vers une forme allégorique d’un évènement historique majeur ». cet évènement est celui de la première explosion atomique à Hiroshima (cf. histoire des arts). Les images « altérées révèlent un potentiel insoupçonné, tant dans la dimension picturale qu’elles font ainsi 3 entre sensation colorée et qualités physiques de la matière colorée La représentation ; images, réalité et fiction » La ressemblance : - les images artistiques et leur rapport à la fiction, notamment apparaître ». Ce basculement de l’image photographique dans le domaine pictural, résulte du hasard et de sont potentiel expressif. Alain JOSSEAU Esper Sequence 2008 - Crayon et pastel sur papier - 300 x 500 cm L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur » La relation du corps à la production artistique : - l’implication du corps de l’auteur (affirmation ou minoration des gestes, traces, mouvements, déplacements…); la lisibilité du processus de production et de son déploiement dans le temps et dans l’espace La représentation ; images, réalité et fiction » La ressemblance : - la différence entre ressemblance et vraisemblance. » La conception, la production et la diffusion de l’œuvre plastique à l’ère du numérique : - les incidences du numérique sur les pratiques plastiques en deux et en trois dimensions; Agnès GEOFFRAY Incidental Gestures - 2011-2012 Photographies - Dimensions variables Suspens Ce polyptique est une référence au film de Ridley Scott Blade Runner, dans lequel le personnage principal scrute une image à l’aide d’un puissant ordinateur nommé Esper qui lui permet de « rentrer dans l’image ». Mais la technique utilisée par Alain Josseau est le dessin. «Dans ses dessins, toutes les scènes sont remises à plat, c’est-à-dire que ce qui est rendu possible par le temps dans les films (plans, mouvements de caméra, montage) est ici compilé en une seule image. Ici, la surface c’est du temps et celle-ci est proportionnelle à la durée de la séquence » écrit Danielle Delouche (cité dans journal de l’exposition), (voir aussi p.p. seconde et première). On notera également que l’agrandissement auquel se livre Alain Josseau est de l’ordre du cinématographique. Du photogramme, qu’est l’œuvre de Julien Audebert reproduisant la même image, on passe à l’échelle du cinéma. L’œuvre photographique d’Agnès Geoffray est un travail sur la manière dont les images nous parviennent et la façon dont l’histoire s’en empare, et ce jusqu’à en modifier le sens. Partant d’images récupérées elle procède par gommage, effacement d’indices spécifiques. A travers cette série c’est la dramaturgie de l’instant photographique tenant le spectateur en haleine qui s’en trouve altérée ou décuplée. Ainsi le voltigeur maintenu en suspend par l’instantané photographique ne voit plus autour de lui aucune possibilité de se rattraper, rendant inéluctable la chute. L’artiste dit toujours partir de ce qui est dans l’image, prendre en compte ce qui est en gestation dans l’image. « Les modifications apportées par Agnès Geoffray concernent donc autant la question de la falsification que celle, autant utopique que poétique, de l'assentiment conféré aux événements douloureux auxquels une volonté de réécriture délicate de l'Histoire voudrait pouvoir apporter réparation » précise Jean-Charles Vergne (site du FRAC Auvergne). 4 La représentation ; images, réalité et fiction » La ressemblance : - le rapport au réel et la valeur expressive de l’écart en art; La matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre » La transformation de la matière : - les relations entre matières, outils, gestes; Johannes KAHRS Fists - 2004 - Fusain, pastel sur papier - 69 x 59 Cadrage sur le torse du boxeur qui supprime identification possible. Le titre ne le permet pas plus : Fists, poings, est tautologique par rapport à ce que nous voyons, du moins après un temps d’accoutumance. Le médium permet de produire une image qui affirme sa présence. Une présence quasi photographique légèrement troublée par un travail au doigt qui accentue les flous. Johannes Karhs est parti d’une photographie des années 30 du boxeur Johan Trollman, alors célèbre en Allemagne, et mort dans un camp de concentration en 1943 (cf. pistes histoire des arts). La vie d’un individu se trouve retracée et résumée dans ce cadrage qui paradoxalement élimine le visage. La représentation ; images, réalité et fiction » La ressemblance : - les images artistiques et leur rapport à la fiction, notamment » Le dispositif de représentation : - l’espace en deux dimensions (littéral et suggéré), Invention et mise en œuvre de dispositifs artistiques pour raconter Marc BAUER Attrition - 2007 - Crayon gris et noir sur papier 33 x 45 cm chaque Dans l’oeuvre de Marc Bauer la succession des images renvoie à l’idée de narration, même si celle-ci ne semble pas toujours cohérente. Plusieurs images permettent d’aborder les différents points de vue : plongée contre plongée. Cette série de dessins peut s’apparenter à un story-board, mais on pourra également s’attarder sur les dessins se juxtaposant sans qu’il y ait forcément de relations entre eux La représentation ; images, réalité et fiction » Le dispositif de représentation : - l’espace en deux dimensions (littéral et suggéré), Invention et mise en œuvre de dispositifs artistiques pour raconter » La création, la matérialité, le statut, la signification des images : - leurs propriétés plastiques, iconiques, sémantiques, symboliques; La représentation ; images, réalité et fiction - Productions tirant parti des interrelations entre des médiums, des techniques, des processus variés à des fins expressives. » Le dispositif de représentation : Bruno PERRAMANT Five Points - 2000 - Huile sur toile - 73 x 60 cm Pour ce qui est de la question de l’image, Five Points de Bruno Perramant interroge le symbole et le signe. Elle est à étudier à travers les codes photographiques du cadrage et du point de vue, le chargeant de sens en plus de la référence historique (symbole apparaissant sur des drapeaux nationaux) et dans le domaine de la communication (logo de l’entreprise pétrolière Texaco). Le titre évoque lui un quartier mal famé du New York du XIXème siècle, théâtre d’affrontements sociaux et communautaires (qu’illustre le film Gangs of New York (2003) de Martin Scorsese). Clemens VON WEDEMEYER Occupation - 2002 - Film 35mm transféré sur DVD – Sur une pelouse, dans l’obscurité, 200 figurants se tiennent debout dans un rectangle dessiné au sol. Ils attendent les instructions de l’équipe de tournage qui les entoure et qui s’apprête à filmer une scène de foule dans la nuit. Dès la première minute, la situation dégénère en une logique absurde qui s’auto-entretient et dont la cause demeure invisible : 5 Analyse des images de diverses natures et statuts, fixes et mobiles - l’intervention sur le lieu, l’installation. » La narration visuelle : - dispositif séquentiel et dimension temporelle, durée, vitesse, rythme, montage, découpage, ellipse… L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur » La présence matérielle de l’œuvre dans l’espace, la présentation de l’œuvre : l’exploration des présentations des productions plastiques et des œuvres informations et instructions deviennent indépendantes, les actions ne mènent nulle part, et les malentendus ne manquent pas de survenir. L’atmosphère en devient tendue ; l’équipe de tournage essaie de maîtriser la situation, en recourant à tous les moyens techniques et formels que le cinéma peut offrir, jusqu’au moment où le tournage et l’ensemble des participants échappent entièrement à tout contrôle. «Occupation est une métaphore du contrôle, de l'ordre et de la relation du pouvoir à la société et à la sphère sociale. Le mépris de l'équipe de tournage (l'élite) pour les figurants (la masse), la manière dont un peu de nourriture est jetée cyniquement au groupe, les ordres illogiques du réalisateur et de son assistante, pressant peu à peu les deux cent figurants dans un espace de plus en plus réduit, montrent la dérive d'un pouvoir en pleine démesure, jusqu'à ce que le groupe se disloque brutalement, s'évadant littéralement du cadre. » écrit Maïté Vaissault (http://www.erudit.org) Cette installation vidéo est l’occasion d’expérimenter les possibilités qu’offre la vidéo. Ce médium emprunte au langage cinématographique (cf. les pistes de term spé) mais il s’en distingue, ici tout particulièrement, par la position du spectateur qui n’est pas uniquement frontale. « cette multiplication des perspectives est ce que je cherche pour mes projets. Je m’intéresse aux différences et différenciations qui sont générées par cette manière de travailler. L’art et le cinéma sont deux langages différents, qui sont liés. Je m’intéresse à ces deux langages. Les deux me permettent d’inventer une pratique qui ouvre un nouveau champ d’étude et de recherche. » précise l’artiste (Entretien mené par Alexander Kochhttp://www.galeriewolff.com) La présence du making off, diffusé sur un moniteur, ainsi que la transcription des dialogues, imposent un déplacement de la part du spectateur, un changement de point de vue ; C’est celui-ci qui va lui permettre d’élaborer les sens qu’il va donner à cette situation. « J’ai isolé le public, l’équipe de tournage et son équipement technique de tout contexte identifiable pour les transposer dans une situation absurde à la Beckett. Comme une sorte d’expérience dans un laboratoire, mais qui serait presque impossible à contrôler. » précise l’artiste (opus cité) 6 La représentation ; images, réalité et fiction » La ressemblance : - le rapport au réel et la valeur expressive de l’écart en art; La matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre » Les qualités physiques des matériaux : les matériaux et leur potentiel de signification dans une intention artistique (un enjeu dans la perception comme l’interprétation de l’œuvre » La matérialité et la qualité de la couleur : - les relations entre sensation colorée et qualités physiques de la matière colorée; L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur » La présence matérielle de l’œuvre dans l’espace, la présentation de l’œuvre : - le rapport d’échelle Paolo GRASSINO Analgesia 900 - 2004 - PVC, mousse de polystyrène, acier, dimensions variables Les chiens d’Analgesia 900 sont réalisés en mousse polystyrène, matériau utilisé pour la fabrication d’éponges, dans un noir mat. Il y a là un paradoxe entre la texture du matériau et les attitudes agressives des animaux. L’échelle du véhicule est légèrement réduite, la couleur noire du matériau, une mousse de polystyrène, entre autre, font que cette sculpture s’impose au regard du spectateur. Analgésia 900 a également une dimension sociale. La relation à l’œuvre, la place du spectateur sera interrogée par rapport à une peinture où le point de vue est seulement frontal. Cependant il n’en demeure pas moins qu’un point de vue est privilégié et celui-ci est fonction de l’espace. La première rencontre visuelle avec cette œuvre est déterminante et correspond à ce que montre le document photographique. La force de cette « image » est renforcée par le regard excavé des chiens qui semblent suivre le déplacement du spectateur ménageant ainsi quelques surprises. L’autonomie de l’œuvre d’art, les modalités de son autoréférenciation : l’autonomie de l’œuvre vis-à-vis du monde visible; inclusion ou mise en abyme de ses propres constituants; art abstrait, informel La transformation de la matière : les relations entre matières, outils, gestes; la réalité concrète d’une œuvre ou d’une production plastique La matérialité et la qualité de la couleur : les relations entre sensation colorée et qualités physiques de la matière colorée La relation du corps à la production artistique : l’implication du corps de l’auteur; les effets du geste et de l’instrument, les qualités plastiques et les effets visuels obtenus Fiona RAE Shadow Master - 1998 - Huile et acrylique sur toile - 244 x 213 cm Nicolas Bourriaud définie la peinture de Fiona Rae de la façon suivante : « Larges coup de brosse, graffitis, coulures, dessin réaliste, filigranes, plans monochromes, strates géologiques, arborescences, taches, ratures, pointillés, collages, vitrail, aplats, giclées de peinture : tout participe à la composition d’une toile. Les surfaces qu’elle peaufine inlassablement semblent dénuées de tout fond, puisque constituées d’une infinité de couches, comme la surface d’un écran ou de multiples liens hypertextes se conjugueraient pour épuiser une histoire dont il nous faudrait deviner le début et la fin. » catalogue Fiona Rae du 10 janvier au 24 février 2009 Galerie Nathalie Obadia p7). Dans cette œuvre Shadow Master, littéralement Le Maître des ombres, un fond gris en aplat se structure avec des lignes orthogonales qui évoquent assez directement le langage formel de Mondrian. Sur cet espace. Une autre strate picturale vient jouer une partition bien différente qui pourrait évoquer l’expressionnisme abstrait si ce n’est comme le précise Jean-Charles Vergne « chaque trace n’est qu’un simulacre de mouvement, une falsification de geste expressionniste réalisé, en réalité, avec une méticulosité de laquelle est exclue toute forme de fulgurance ou de spontanéité 7 La représentation ; images, réalité et fiction » La ressemblance : - le rapport au réel et la valeur expressive de l’écart en art; » L’autonomie de l’œuvre d’art, les modalités de son autoréférenciation : - l’autonomie de l’œuvre vis-à-vis du monde visible; inclusion ou mise en abyme de ses propres constituants; » La création, la matérialité, le statut, la signification des images : - l’appréhension et la compréhension de la diversité des images; - leurs propriétés plastiques, iconiques, sémantiques, symboliques; L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur » La relation du corps à la production artistique : - l’implication du corps de l’auteur (affirmation ou minoration des gestes, traces, mouvements, déplacements…); - l’inscription d’éléments de la vie réelle ou fictive de l’auteur. - les effets du geste et de l’instrument, les qualités plastiques et les effets visuels obtenus; Jonathan MEESE Soylent Gott - 2003 - Huile sur toile - 210 x 420 cm La représentation ; images, réalité et fiction » La ressemblance : - Productions tirant parti des interrelations entre des médiums, des techniques, des processus variés à des fins expressives. La matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre » La transformation de la matière : - les relations entre matières, outils, gestes; Rainer FETTING Frankenstein’s Monster in Subway - 1985 - Huile sur toile 214 x 313 cm Soylent Gott de Jonathan Meese est une œuvre offrant un exemple particulièrement éloquent de rehauts, d’empâtements jusqu’à dessiner directement avec la couleur sortant du tube. C’est une pratique expressive de la peinture que l’on pourra rapprocher du néo expressionnisme allemand. Cette matérialité de la peinture sera d’autant plus évidente pour les élèves qu’elle pourra être mise en regard de pratiques picturales radicalement différentes. On découvre combien le résultat peu cependant être cohérent en regardant Soylent Gott. Cette cohérence est donnée au triptyque par les empâtements. Le traitement chromatique des formes se fait par ajouts successifs de peinture. C’est un fond dans les tonalités de bleu sur lequel viennent trouver place divers représentations faisant une large place au cinéma et à la littérature (cf. journal de l’exposition) mais toujours dans une expression très violente dans sa forme. Jonathan Meese a plutôt tendance à brouiller les pistes par la multiplication des références (cf. le journal de l’exposition). Les références sont violentes autant que l’élaboration de l’œuvre très « matiériste ». La peinture se veut expressive et les figures qui apparaissent, une tête de loup aux accents d’Orange Mécanique, une croix, une décoration allemande, une potence, se brouillent et empêche toute lecture linéaire. De la même façon il a recours indifféremment à la peinture à l’huile, au feutre, au stylo. Cette discontinuité de l’espace et cette combinaison des médiums, est l’une des caractéristiques du travail de l’artiste allemand. La peinture de Rainer Fetting est rattachée aux Nouveaux Fauves cette appellation désigne un groupe d'artistes qui, au début des années 1980, en Allemagne et en Autriche, ont développé une peinture violente, insouciante et affirmant la vie. Ils ont reçu ce nom en référence aux Fauves français entre 1905 et 1907, pour qui la couleur devient un moyen d’expression privilégié. La joie apparaît sur les tableaux, avec les Nouveaux Fauves dans des formats souvent énormes avec des coups de brosse sauvages, expressifs. On retrouve ces caractères plastiques dans l’œuvre de Rainer Fetting faite 8 quelques années après la fin du mouvement. Si les tonalités sont sombres les incisions chromatiques dans cet espace sombre ne sont que plus percutantes. Le format de l’œuvre est lui aussi un élément important à prendre en compte. Il met en évidence l’implication du peintre dans la réalisation de son œuvre, le rapport au corps. Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le jeudi de 10h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected] Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire ! 9 Retour au meilleur des mondes LA COLLECTION DU FRAC AUVERGNE Pistes pédagogiques Du 2 juillet au 2 octobre Programme d’histoire des arts Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; • Le dessin L'artiste dessinant et les « machines à dessiner » : - l'outil, le support, l'espace - question de l'écriture de la gestualité Œuvres Rez-de-chaussée ; Gérard FROMANGER Rue de la mer (série : Le désir est partout) - 1974 - Huile sur toile 73 x 60 Prolongements Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; Michel Onfray écrit : « Gérard Fromanger résout les contradictions et pulvérise les vieilles apories : la peinture impossible depuis la photographie ? Sûrement pas… La peinture à nouveau possible avec la photographie. Pas en ennemie, mais en amie. Pas en adversaire, mais en complice asservie pour sa peinture. Pour la peinture. » « De l'appareil photographique, Gérard Fromanger ne se sert pas comme d'une prothèse visuelle mais, plutôt, dans le contexte historique dans lequel il agit en peintre, comme d'une sorte de carnet de croquis mécanique lui permettant d'accumuler ce que les peintres autrefois appelaient des fabriques. Il peint directement sur l'image projetée et il lui arrive de cerner d'un trait soutenu le contour d'une silhouette ou d'un ensemble de silhouettes, puis de colorer la surface délimitée par ce contour. Il peint donc l'ombre de la réalité enregistrée […] Cette intrication des opérations inscrit peinture et modelage dans un même contexte. Dans 1 les deux cas, nous sommes en présence d'une empreinte, d'une empreinte « naturelle » pour ce qui est de la première. Recouvrir en peinture la projection d'une impression, c'est bien en faire une empreinte naturelle et redonner vie aux êtres aimés. Ici aux êtres aliénés, oubliés, exploités par la société capitaliste. » (Gérard Fromanger Rétrospective 1962- 2005 Somogy éditions d’art – mars 2005 P18) Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; • Le dessin La forme et l'idée : - processus de l'idée à la réalisation Le dessin de l'espace et l'espace du dessin - la représentation de l'espace : -origine cosmogonique, symbolique, poétique, rationnelle ou optique - produit des équivalents plastiques Etage ; Etage ; Etage ; Eta Alain JOSSEAU Esper Sequence 2008 - Crayon et pastel sur papier - 300 x 500 cm Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Un ensemble de 15 dessins de 100x1OOcm compose Esper Sequence. Il procède, à l’image du personnage principal du film de Ridley Scott Blade Runner, par agrandissement d’un photogramme. « Hélas, j'ai beau scruter je ne découvre rien d'autre que le grain du papier. Je défais l'image au profit de sa matière » dit Roland Barthes (cité par Danielle Delouche, Alain Josseau, A la vitesse des images, Galerie Claire Gastaud / Le Bar, 2012,p9) Le dessin est un moyen pour Alain Josseau, de condenser le temps cinématographique dans un temps de l’image fixe. « L'image étant agrandie, le nombre de signes élémentaires composant l'image diminue proportionnellement au taux d'agrandissement. L'image est donc de plus en plus altérée (devenant par là même une image en très basse définition) et comporte de moins en moins de signes d'autant plus qu'il rephotographie à chaque fois le tirage précédent, altérant et diminuant parlà même à chaque stade la quantité de signes élémentaires constitutifs de l'image. On ne devine au final qu'un agrégat de points noirs et blancs plus ou moins organisé. Cette immersion dans l'image a détruit une part de l'information organisée, créant une image à la limite de l'abstrait » (Op. cité p19) Le dessin L'observation et la ressemblance : - l'imitation, la représentation produisent des écarts L'artiste dessinant et les «machines à dessiner » : - l'implication du corps - l'outil, le support, l'espace Johannes KAHRS Fists - 2004 Fusain, pastel sur papier - 69 x 59 Cadrage sur le torse du boxeur qui supprime identification possible. Le titre ne le permet pas plus : Fists, poings, est tautologique par rapport à ce que nous voyons, du moins après un temps d’accoutumance. Le médium permet de produire une image qui affirme sa présence. Une présence quasi photographique légèrement troublée par un travail au doigt qui accentue les flous. Johannes Karhs est parti d’une photographie des années 30 du boxeur Johan Trollman, alors célèbre en Allemagne, et mort dans un camp de 2 concentration en 1943 (cf. pistes histoire des arts). La vie d’un individu se trouve retracée et résumée dans ce cadrage qui paradoxalement élimine le visage. • Le dessin Le dessin de l'espace et l'espace du dessin : - concevoir et représenter l'espace Marc BAUER Attrition - 2007 - Crayon gris et noir sur papier - 33 x 45 cm chaque Les 16 dessins de cette oeuvre de 2007, montrent une variété de codes de représentation. le statut du dessin a toujours été problématique, car il était asservi aux autres arts, et associé à la préparation et à l'inachèvement. Cependant, en tant que procédé reconnu comme fondement de toutes les techniques et pratiques esthétiques, le dessin a toujours été extrêmement prisé. Ici il n’est pas question de masquer les qualités du médium, les traces du crayon sont bien visibles, comme autant de témoignages d’une pensée en action. Le dessin est lié étroitement à la pratique, comme le fait remarquer Richard Serra : « Tout ce que l’on peut projeter d’expressif par le dessin –idées, métaphores, émotions, structures linguistiques résulte de l’acte de faire. » (Cité par Emma Dexter Vitamine D, Nouvelles perspectives en dessin editions Phaïdon 2006, p7). Dans plusieurs de ces dessins, on peut voir des objets qui trouvent place dans un espace : des lits superposés dans une chambre, une fenêtre entrouverte, un verre, un couteau et une cuillère sur une table. Dans ce dernier dessin on pourra s’attarder sur diverses manières de traiter la représentation, d’un tracé très régulier, méticuleux qui montre les reflets sur le verre, à un dessin plus énergique, gestuel où les noirs sont beaucoup plus profonds. Par comparaison il sera aussi intéressant de voir comment certaines formes se définissent par leur contour et d’autres par leur surface. La matérialité Les propriétés physiques de la matière et de la technique : - tirer parti des qualités physiques des matériaux, supports, médiums, - la technique révèle ces qualités : transparence, opacité... Dessin La forme et l'idée : - processus de l'idée à la réalisation Paul GRAHAM American Night # 43, New York (Young Man at Dawn) - 1998 Lightjet Endura cprint - 190 x 240 La photographie de Paul Graham American Night # 43, New York (Young Man at Dawn) est une image d’un genre très particulier. En effet l’apparente surexposition est le résultat d’un travail artificiel de l’image qui va être vecteur de sens (voir le journal de l’exposition). Le rapport au réel est ici perturbé par le noircissement jusqu’au seuil de lisibilité. Une réflexion peut ainsi s’engager sur le rapport qu’entretient la photographie avec la réalité, et les manipulations qui sont possibles en intervenant sur les paramètres de prise de vue que sont le cadrage, le point de vue ou l’éclairage. La matérialité de l’œuvre s’impose aussi par ses dimensions ; 3 L'artiste dessinant et les « machines à dessiner » : La matérialité Les propriétés physiques de la matière et de la technique : - tirer parti des qualités physiques des matériaux, supports, médiums, • Le dessin Le dessin de l'espace et l'espace du dessin : - la représentation de l'espace : produit des équivalents plastiques - le dessin génère son propre espace et révèle son support ou s'en dégage pour la photographie plasticienne cela est particulièrement important. Il sera nécessaire de faire noter aux élèves que ces formats sont plus proches de la peinture que de la photographie telle qu’ils peuvent l’envisager. Paolo GRASSINO Analgesia 900 - 2004 - PVC, mousse de polystyrène, acier, dimensions variables Abdelkader BENCHAMMA Random - 2015 - Encre sur papier - 150 x 180 cm Si, à travers ces exemples picturaux, on peut voir combien l’expression passe par les composants de la peinture, il en va de même en sculpture. L’exemple d’Analgésia 900 de Paolo Grassino est tout aussi éloquent. Le traitement des chiens sans oreilles et sans gueule, les yeux réduits à des cavités ne font qu’accentuer le caractère inquiétant de l’œuvre. C’est un rapport distancié au réalisme. Le dessin est à la fois rapide et nerveux échappant à la contrainte ordinaire des deux dimensions. Il est réalisé à l’encre, au fusain, ou au stylo, et joue très subtilement de la combinaison des médiums. Le trait est précis, il se fait fin, gras, mat ou vibrant donnant une dynamique particulière à la forme. Des lignes sinueuses alternent avec d’autres tracées à la règle. Elles se font courtes, longues, hachées, fragmentées mais établissant un rapport étroit avec le blanc. Le dessin se fait dans certains cas, comme en négatif, en blanc sur noir. Ce phénomène sera surtout observable dans certaines planches de Random. Comme l'évoque Raymond Cogniat "les sentiments qui s'y expriment ne tiennent presque plus au sujet, mais à la nature même du trait…". (Cité par Anne Bousquet Ellipses en instantanés http://www.leschantiersboitenoire.com/artistetexte.php?id=2). Le blanc vient amplifier ce que révèle le dessin. « Le blanc est toujours le trou, le noir n’est jamais le vide. Les dessins sont des inversions, le noir enveloppe le blanc du papier, le dessin est une construction mentale d’espaces inversés, le blanc n’existe que cerné par le noir, le blanc du papier est le motif survivant au noir, le blanc est le trou voué à la révélation des trous noirs. […]Le trou de l’image est le plein du dessin» écrit Jean-Charles Vergne (Texte accompagnant Random). 4 • Le dessin L'artiste dessinant et les « machines à dessiner » : - l'implication du corps - l'outil, le support, l'espace • La matérialité Les propriétés physiques de la matière et la technique : - tirer parti des qualités physiques des matériaux, supports, médiums. - la technique révèle ces qualités : transparence, opacité, rugosité, rigidité, porosité, malléabilité, ... • Le dessin La forme et l'idée : - esquisse, croquis, étude, ébauche, épure, schéma - processus de l'idée à la réalisation L'artiste dessinant et les «machines à dessiner » : - l'implication du corps • La matérialité Les propriétés physiques de la matière et la technique : - tirer parti des qualités physiques des matériaux, supports, médiums. - la technique révèle ces qualités : transparence, opacité, rugosité, rigidité, porosité, malléabilité, ... Fiona RAE Shadow Master - 1998 - Huile et acrylique sur toile - 244 x 213 cm La peinture de Fiona Rae est le résultat d’une stratification. Stratification de formes qui sont préalablement travaillées sur photoshop . Elles se nourrissent d’actualité, de mode, de graphisme, de jeux vidéo, de bande dessinée, de cinéma, qui constituent notre univers d’images. « Cet espace feuilleté et nomade c’est celui qui caractérise la peinture contemporaine…. Peindre c’est s’approprier lentement le flot des signes, et détacher quelques formes emblématiques au passage – trop rapidedes images dans l’inconscient collectif. » précise Nicolas Bourriaud (catalogue Fiona Rae du 10 janvier au 24 février 2009 Galerie Nathalie Obadia p7) Les différentes strates de cette peinture renvoient, en plus du répertoire formel, à des pages de l’histoire de l’art : de Mondrian à l’expressionnisme abstrait pour ce qui concerne Shadow Master. Jonathan MEESE Soylent Gott - 2003 - Huile sur toile - 210 x 420 cm L’espace littéral de Soylent Gott de Jonathan Meese, est constitué de trois panneaux. La multiplication des formes, symboles, personnages ou objets fragmente l’espace, mais la pratique expressive de la peinture donne la cohérence à cet espace. La peinture est considérée comme le réceptacle de toutes les angoisses et de toutes les obsessions de l’artiste, sans construction apparente de l’espace pictural. Cette œuvre offre la possibilité de ce type d’approche avec une peinture matiériste. L’implication de l’artiste est visible au travers des différentes traces de l’outil dans les empâtements de peinture, mais aussi les traces des mains de l’artiste. Une vidéo (http://www.youtube.com/watch?v=VgjJ0SLIBlw) permet de prendre la mesure de la façon dont travaille cet artiste. Dans cette vidéo il y a une part de mise en scène, de performance, à en juger par la façon dont l’artiste prend en compte la présence de la caméra, mais il n’en demeure pas moins que l’on voit la part d’improvisation du travail. Rien ne semble en effet prédéterminé, la peinture est appliquée sur une toile, puis une autre, directement avec la main. « Chaque geste fait avancer le travail, au fil de l’attention divagante de l’artiste. La musique joue un rôle 5 important entraînant Jonathan Meese dans une sorte de frénésie, lui procurant une cadence. Il s’arrête parfois pour faire émerger une image qu’il a aperçue dans le chaos produit. En consolidant l’image, en y ajoutant des éléments qui la rendent plus évidente, il instaure une nouvelle composante de l’œuvre qui était à produire en obéissant à son injonction, la faisant s’approcher de ce qu’elle va devenir (Souriau 2009 : 201-202). Puis il repart, aussitôt que la forme prise par les matériaux ne déclenche plus ses gestes, pour réagir plus loin sur une autre toile soit à une autre forme soit à un autre événement perceptif, soit encore à une nouvelle idée qui viendra déclencher de nouvelles formes » écrit Maxime Le Calvé (https://www.cairn.info/revue-techniques-et-culture-2015-2page-226.htm). Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le jeudi de 10h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected] Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire ! 6 Retour au meilleur des mondes LA COLLECTION DU FRAC AUVERGNE Pistes pédagogiques Du 2 juillet au 2 octobre Programme première enseignement obligatoire : Figuration Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; Œuvres Prolongements Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; 1) Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le réalisme Le schématique Le symbolique Roland COGNET Tête de singe - 2014 - Bronze et cèdre - 166 x 45 x 56 cm Claire Nédellec écrit que la statuaire « a souvent été considérée comme la plus élevée en « qualité » parmi les diverses sortes de sculpture, parce que l’homme serait l’être vivant le plus élevé en « dignité » (comme si la valeur de l’objet se transférait d’elle-même à l’œuvre la représentant !…) Du portait sculpté, valorisé par Schopenhauer, -puisque rendant la personnalité du modèle jusque dans sa pensée- à la sculpture animalière, il n’y a qu’un pas, comme si l’on pouvait trouver une différence de caractère entre divers animaux d’une même espèce….Si l’animal a été représenté dans tous les âges de la sculpture (n’écartons ni Bourdelle, ni Jeff Koons), souvent l’art animalier, par conformisme, a été estimé inférieur. ». (Claire Nedellec, « Poids et mesures chez Roland Cognet », in catalogue « 1 Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le réalisme La fiction 3) Figuration et construction : a) la question des espaces que détermine l’image b) la question des espaces qui déterminent l’image L’image contient elle-même des espaces Espace narratif Un espace d’énonciation Jean-Charles BLAIS Sans titre - 1984 - Peinture glycérophtalique et technique mixte sur affiches arrachées - 250 x 500 cm Point de vue », Isthme Editions, 2004). On notera aussi que cette référence récurrente au singe dans l’œuvre de Roland Cognet, et peut être encore plus particulièrement dans cette exposition, n’est pas sans évoquer notre part d’animalité et les origines de l’évolution, mais aussi la littérature et le cinéma (Cf. histoire des arts.) Jean-Charles Blais travaille sur l’envers des affiches qu’il trouve et les contours de l’image sont déterminés par les hasards de l’arrachage. Le sujet se donne ainsi toujours à partir de la forme du morceau d’affiche trouvé. « la correspondance entre la composition de l’image et la forme extérieure et intérieure du support est si manifeste qu’on pourrait en oublier la complexité de l’œuvre. » précise Jean-Christophe Amman (Catalogue Jean-Charles Blais Tout l’atelier de mars à octobre 1984 exposition au CAPC de bordeaux en 1985). Ce support renvoie aussi à la tradition de la toile libre, sans châssis. Les grands formats renvoient, eux, à la peinture d’histoire, mais une peinture qui rendrait hommage à travail et ses travailleurs. Dans nombre des ses toile on retrouve en effet ce type de sujet. Ainsi l’usine cadrée de la même manière est présente dans au moins trois de ses œuvres de cette période Jean Charles Blais travaille sans études préparatoires, il a bien une série de carnets de croquis, mais ils ne sont pas destinés au public. Son travail se fait avec les imperfections du support. « les figures, sont accidentelles. Je suis un artiste qui n’a pas d’idée, ni de sujet de tableau en tête, ni de projet. Ma peinture est sans intention. C’est la raison pour laquelle j’utilise toujours des affiches arrachées comme unique support. Toutes les informations contenues dans les affiches m’aident à mettre en place des figures à propos desquelles je n’ai, au préalable, aucune idée précise. Les figures apparaissent sur un mode imprévisible, improvisé. Elles ne sont jamais peintes dans l’intention de produire, les unes à la suite des autres, des séries. Elles sont parfaitement autonomes, solitaires. Par ailleurs, ce n’est ni la réflexion purement théorique ni la définition d’un discours énoncé dans l’ordre d’une pensée critique, qui suscite l’évolution de ma peinture. Je travaille avec une grande confiance des processus de la peinture. » (opus cité p57) 2 Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Eta Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le réalisme Le symbolique Figuration et construction : Un espace d’énonciation Espace narratif Figuration et temps conjugués : Le temps de réalisation Temps historique (la référence historique l’emprunt), le vestige Alexandre MAUBERT Soleil Rouge - 2014 - Tirage pigmentaire contrecollé sur Dibond - 100 x 80 cm De fils et d’aiguilles - 2014 Tirage pigmentaire contrecollé sur Dibond - 100 x 80 cm François Cheval, directeur du musée Nicéphore Niepce à Chalon sur Saône analyse les œuvres et la démarche d’Alexandre Maubert en terme de hasard. « L’accident est un jeu apprécié des photographes. Depuis le XIXème siècle, on s’amuse des imperfections, des surimpressions et des disparitions. Les avant-gardes des années 1920 ont fait du contrôle de l’accident la matière première de la photographie. C’est dans cette continuité que se situe le travail d’Alexandre Maubert. Une scannérisation fortuite à la douane a engendré la volonté de contrôler l’aléatoire. Ce globe-trotter photographe ne voyage plus que pour ses passages aux frontières et les modifications apportées à ses films sous l’action des rayons-X. A la fin, le hasard disposant des émulsions, ce n’est pas sans étonnement et réjouissance que ces images retrouvent les caractéristiques formelles de la photographie des pionniers.” (source : site de l’artiste). Par ailleurs le titre de l’œuvre reproduite ci-contre est lui aussi évocateur. On dit que le Japon est le pays du soleil rouge, et son drapeau en témoigne mais c’est aussi le titre d’un film de Terence Young de 1971 interprété par Charles Bronson Alain Delon et Ursula Andress. C’est aussi le titre d’une exposition que le FRAC Auvergne avait organisé en 2004 au Centre Pomel à Issoire Figuration et construction : a) la question des espaces que détermine l’image Un espace d’énonciation : Figuration et temps conjugués : b) Temporalités d’une grande diversité Temps juxtaposés Alain JOSSEAU Esper Sequence - 2008 - Crayon et pastel sur papier - 300 x 500 cm Alain Josseau est un artiste qui manipule l'image déjà manipulée. Il fait, comme l’écrit Danielle Delouche « une plongée, dans l'information des images. Mais c'est par le dessin et ses outils, dans le grain du papier, qu'il va opérer le « remake », le passage d'un écran à l'autre, le glissement d'une profondeur feinte à une autre, la réversion du mobile dans l'immobile». » (Alain Josseau, A la vitesse des images, Galerie Claire Gastaud / Le Bar, 2012). Cette relation qu’il établit entre le temps et la surface engage une réflexion sur l’optique et le point de vue. Son travail s’articule autour de questionnements sur l’image. « Qu'en est-il aussi du réel et du visible si ce n'est leur seule perception médiatisée ? Qu'en est-il, encore, du statut de l'image, de sa relation possible, prétendue, à la vérité, à la réalité ? Plus encore, qu'en est-il de la nature de l'illusion, de 3 l'illusionnisme moderne, de la falsification médiatique, délibérée ou non ? » (Danielle Delouche op. cité) 1) Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le réalisme La fiction Le symbolique 3) Figuration et construction : Espace narratif 4) Figuration et temps conjugués : Temps historique (la référence historique l’emprunt), le vestige Agnès GEOFFRAY Incidental Gestures –Gueule cassée - 2011- Photographies Dimensions variables La série Incidental Gestures regroupe seize photographies (dont certaines se présentent sous la forme de diptyques) collectées, montées et retouchées par l'artiste « Une forme d’appréhension photographique – que je trouve dans les photographies d’archives – qui n’est pas éminemment artistique, qui l’est par défaut, rendant d’autant plus complexe et ambigu l’objet photographique. » dit Agnès Geoffray « Car elles font souvent appel à des référents communs, elles s’inspirent largement de la mythologie, des contes, des faits divers, toutes ces images que l’on côtoie quotidiennement ou que l’on a intégrées de façon plus archaïque. Des images qui sont déjà en nous depuis longtemps » (Catalogue d’exposition au MACVAL). Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le réalisme Le symbolique Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du référent Johannes KAHRS Fists - 2004 - Fusain, pastel sur papier - 69 x 59 Ce petit fusain et pastel de 69x59cm est assez troublant au premier regard parce que l’image figurée n’apparaît pas tout de suite. Puis peu à peu le torse du boxeur, poings tendus, apparaît. « Pour Johannes Kahrs, la reprise de ces images s'effectue alors dans le cadre d'une réflexion qui, loin de reposer sur l'unique problématique de la reproduction, prend appui sur le potentiel d'abstraction que contient l'image une fois recadrée et isolée de son contexte d'origine. » écrit Jean-Charles Vergne (site du FRAC) L’artiste s’impose pour contrainte de travailler au doigt ce qui génère une imprécision et s’éloigne ainsi du travail des hyperréalistes des années 70. De plus le recadrage auquel il se livre avant de se mettre au travail nous empêche d’identifier le personnage en même temps qu’il nous intrigue. Il s‘agit en effet d’un champion de boxe des années trente, qui, d’origine tzigane, fut déporté par les nazis. (Cf. pistes histoire des arts) 1) Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le réalisme La fiction Marc BAUER Attrition - 2007 - Crayon gris et noir sur papier - 33 x 45 cm La figuration du corps apparaît dans plusieurs de ces dessins. Les traces, salissures témoignent du caractère vivant de cette pratique. Le dessin est lié étroitement à la pratique, comme le fait remarquer Richard Serra : « Tout ce que l’on peut projeter d’expressif par le dessin –idées, métaphores, émotions, structures linguistiques- résulte de l’acte de faire. 4 » (Cité par Emma Dexter Vitamine D, Nouvelles perspectives en dessin editions Phaïdon 2006, p7). Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le réalisme Le schématique Le symbolique Bruno PERRAMANT Five Points - 2000 - Huile sur toile - 73 x 60 cm Five points de Bruno Perramant est la représentation d’une forme banale, une étoile. Le sens de l’œuvre va naître, entre autre, du cadrage de ce signe dans l’espace littéral. Il est fait appel ici aux codes photographiques avec entre autre le point de vue en contre plongée. « C’est peut être rassurant pour le regardeur de se raconter des histoires, mais je lui laisse la liberté totale. Je peux raconter plein de choses, j’en dis certaines mais pas toutes pour qu’il n’y ait pas d’histoire, pour que ça ne soit pas narratif. La peinture ce n’est pas raconter une histoire, la peinture ce n’est pas une image, il se passe vraiment autre chose. » déclare Bruno Perramant, comme pour court-circuiter tous les sens que l’on pourrait donner à cette image (Cf. le journal de l’exposition) (http://www.dailymotion.com/video/xuywud_bruno-perramant-lesaveugles_creation#.UZYKa0o0_To). Le mode de figuration de l’étoile retiendra lui aussi l’attention dans la mesure les coulures, les traces d’outil sont à voir comme autant d’affirmation de l’ancrage de l’image dans le champ pictural. Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le réalisme La fiction Figuration et construction : a) la question des espaces que détermine l’image b) la question des espaces qui déterminent l’image Un espace d’énonciation : L’image contient elle-même des espaces Espace narratif Paolo GRASSINO Analgesia 900 - 2004 - PVC, mousse de polystyrène, acier, dimensions variables Ce rapport de l’œuvre à l’espace de présentation, on le retrouve dans Analgesia 900 de Paolo Grassino. L’œuvre est installée à même le sol établissant un rapport au spectateur qui est de l’ordre de la confrontation. La couleur noire ainsi que la mousse polystyrène, qui entre dans la fabrication d’éponge, participent à l’expression de l’œuvre. Ce médium pose directement la question de l’intrusion de matériaux contemporains dans la sculpture prolongeant ainsi les expérimentations de Picasso au début du XXème siècle. Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le jeudi de 10h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected] Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire ! 5 Retour au meilleur des mondes LA COLLECTION DU FRAC AUVERGNE Pistes pédagogiques Du 2 juillet au 2 octobre Programme première et terminale option Œuvres Prolongements - Les procédés de représentation : le médium. Les codes : le modèle, la - Les procédés de représentation et les codes : écarts et ressemblances AZIZ+CUCHER Mike - 1994 - Cibachrome - 70 x 50 cm Avec Mike ce sont les possibilités infographiques qui sont expérimentées. Elles conduisent à produire l’image d’un homme coupé du reste du monde. 1 Première : - Les procédés de représentation : médiums et matériaux, leur incidence - les processus : le cheminement de l’idée à la réalisation - les codes : écart, ressemblance, codes photographiques. Paul GRAHAM American Night # 43, New York (Young Man at Dawn) 1998 - Lightjet Endura c-print - 190 x 240 Les codes photographiques sont brouillés dans cette oeuvre. Ses dimensions importantes sont un exemple des possibilités qu’offre la photographie et qui peut être expérimenté avec les élèves grâce au vidéo projecteur. L’œuvre établit également un rapport très distancié au réel dans la mesure ou le spectateur se trouve dans l’obligation d’adapter son regard et de scruter l’œuvre. Le sens de l’œuvre découle des manipulations que l’artiste fait subir à l’image. Le blanchiment (c’est le cas pour l’autre œuvre de Paul Graham Man with no shirt walking également dans les collections du FRAC) ou le noircissement faisant écho à la situation des populations noires américaines : le personnage s’efface dans un paysage sans relief, le rendant quasiment invisible. Bruno PERRAMANT Five Points 2000 - Huile sur toile - 73 x 60 cm Five Point est un fragment d’un polyptyque qui peut être exposé séparément. Alors que le ou les sens de l’œuvre naitra des relations entre les dix toiles qui composent The unhappy end of Saint Paul's " America, dans le cas présent seule une image est soumise au regard du spectateur. Autre question que posera cette œuvre est celle de l’accrochage et du regard qui en découle. Dans le cas de l’accrochage du polyptyque, Five Points est placé dans le coin supérieur gauche. Cette mise à distance, de laquelle découle un point de vue en contre plongé est en adéquation avec la représentation de l’étoile. Retrouve t-on ce dispositif dans l’accrochage présenté ici ? Terminale - Les constituants de l’œuvre : support, format La présentation - tradition, rupture et renouvellements de la présentation : la tradition du cadre et du socle, ses ruptures et renouvellements contemporains « Le polyptyque c’est la solution pour rassembler les choses dans le monde d’aujourd’hui ; Une perspective classique c’est intenable, un tableau qui tiendrait tout en soi comme à la Renaissance c’est intenable. C’est un moyen de mettre des choses ensemble, sans que ce soit définitif, sans que ce soit lourd. » explique Bruno Perramant quand au choix du 2 recours systématique au polyptyque. The unhappy end of Saint Paul's " America – 2000 – huile sur toile - 5 x (73 x 92) + 4 x (60 x 73) + (73 x 60) – Clermont Ferrand, FRAC Auvergne La présentation. Dans le cadre d'une pratique réflexive, les élèves sont conduits à découvrir et exploiter les dispositifs et les stratégies conçus par les artistes pour donner à voir et ressentir leurs œuvres et impliquer le spectateur. Clemens VON WEDEMEYER Occupation 2002 - Film 35mm transféré sur DVD – On attirera l’attention des élèves sur cette vidéo/ installation puisqu’il ne s’agit pas d’une simple diffusion ou d’une projection. Le film, le making off, et la transcription sur papier des dialogues placent le spectateur dans une situation active. La question de la durée de l’œuvre est également en jeu, dans la mesure où cette question est inhérente à la vidéo, avec en plus ici le fait que le spectateur soit sollicité par « l’éclatement des supports ». « Ce sont pour moi trois niveaux d’observation qui permettent de faire trois récits différents sur la construction (ou la condition) du cinéma comme spectacle, au sens debordien, entre l’expérience erratique, la déconstruction et le chaos. Le film montre le tournage d’un film ; le making off double cette perspective en montrant le tournage du tournage d’un tournage – ce qui n’est pas moins absurde que le process du film lui-même. En fait, la thématique ne varie pas : une équipe de tournage produisant une scène de foule, la nuit. Mais cette fois de « vraies » personnes sont en action, et non des acteurs. » déclare l’artiste (Entretien mené par Alexander Koch http://www.galeriewolff.com) - Les procédés de représentation : incidence des matériaux et des médiums utilisés Paolo GRASSINO Analgesia 900 2004 - PVC, mousse de polystyrène, acier, dimensions variables Analgésia 900 de Paolo Grassino est une sculpture qui produit un effet de présence pour le spectateur ; ceci par l’image réalisée mais aussi par son inscription dans l’espace du spectateur. L’œuvre est - la tradition du cadre et du socle, ses ruptures et 3 renouvellements contemporains en effet posée à même le sol sans socle et à une échelle proche du réel. Cette démarche trouve ses sources dans Les Bourgeois de Calais de Rodin, et sa radicalisation avec les œuvres de Carl André qui se déploient au sol en abandonnant la verticalité de la sculpture. La couleur noire ainsi que la mousse polystyrène, qui entre dans la fabrication d’éponge, participent à l’expression de l’œuvre. Ce médium pose directement la question de l’intrusion de matériaux contemporains dans la sculpture prolongeant ainsi les expérimentations de Picasso au début du XXème siècle. Luc TUYMANS Evidence 2005 - Aquarelle sur papier - 30 x 21 cm Luc Tuymans représente un portrait, réalisé à partir d’une photo extraite d’archives médico-légales russes. Elle figure un visage reconstitué à partir des os du crâne. On voit alors que cette image en dit beaucoup plus long que ce qu’elle semble montrer. Les blessures à la surface du papier sont celles d’un visage défiguré. Luc Tuymans est « un faiseur d’images instables, énigmatiques, à la fois douces et agressives et qui prennent au spectateur sa tranquillité. (….) Il ne cherche plus que ce frêle équilibre, entre vacuité et condensation de sens et de signes. Une unique aventure avec le regard, le nôtre » écrit Catherine Flohic (Ninety n°28 p10). Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le jeudi de 10h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected] Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire ! 4 Retour au meilleur des mondes LA COLLECTION DU FRAC AUVERGNE Pistes pédagogiques Du 2 juillet au 2 octobre Programme de terminale enseignement de spécialité : L’œuvre. Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; Œuvres Prolongements Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; Rez-de-chaussée ; Œuvre, filiation et ruptures Ce point du programme est à aborder sous l'angle d'une interrogation de la pratique et de ses résultats formels au regard des critères institués à différentes époques. être moderne ou antimoderne, en rupture ou dans une tradition. Denis LAGET Sans titre - 2010 - Huile sur toile 116 x 89 cm Les œuvres de Denis Laget, que ce soit celle de 2010 ou les six peintures intitulées Sans titre datées de 1998 s’inscrivent dans une filiation : celle du paysage. « Je ne sais pas si faire de la peinture aujourd'hui est encore fondé. Mais quoi qu'il en soit, je ne me sens absolument pas concerné par tout ce qui relève d'une esthétique hégélienne, par cette fameuse mort de la peinture et cette volonté d'une grande pureté, puisque la peinture est nécessairement encombrée de son corps terrestre et de sa matière. » (interview de H.F. Debailleux pour le journal Libération) La rupture si rupture il y a n’est pas tant de l’ordre de l’image que de la façon dont celle-ci est traitée. Outre la matière, «épaisse, organique, croûteuse ou onctueuse, malaxée, triturée, étalée » (Eric Suchère, journal de l’exposition), c’est aussi dans la couleur qu’il y a un renouvellement du 1 thème. Les accords de verts et de violets visibles par exemple dans les fumées d’usine de l’œuvre ci-contre empruntent au domaine de la communication. Il ne s’agit pas ici de représenter le réel mais de le traduire. Il déclare à propos de son travail « ce qui sous-tend tout ce que j'ai fait depuis quinze ans, portraits compris, est lié à la nature morte et à la mélancolie ». Cela se traduit par une volonté de « saloper » ses sujets. «La question est là : que peut-on faire aujourd'hui avec eux, avec cette histoire de la peinture? Car je continue à faire de la peinture, c'est-à-dire que je ne fais pas de la métapeinture. » (interview de H.F. Debailleux pour le journal Libération) « Celui qui regarde un tableau comme celui qui lit un livre en est toujours un peu l'auteur ou tout au moins le collaborateur » écrit Jacques Prévert dans un texte qu’il consacre à l’artiste. A propos de cette œuvre un autre texte, plus poétique celui là lui est aussi consacré, intitulé La Vie : « La vie qui n’en a rien à foutre de ses drapeaux, de ses bannières, des ses oriflammes ou de ses fanions de la Légions. Il suffit de voir à Paris ces grands seigneurs noirs en exil qui font la toilette du ruisseau pour comprendre que partout dans le monde une hampe à balai est un ustensile plus utile que n’importe quel manche à drapeau. Extrait de Gérard Fromanger Boulevard des Italiens. » (cité dans le catalogue du FRAC édité en 1985) A propos de ce texte Bernard Ceysson écrit : « il adresse, en fait, à un Doisneau reconverti en peintre faisant ses mises au point à partir d’une gauche plus à gauche que celle des éditeurs de L’Humanité. » (Gérard Fromanger Rétrospective 1962- 2005 Somogy éditions d’art – mars 2005 P11) Œuvre, filiation et ruptures Ce point du programme est à aborder sous l'angle d'une interrogation de la pratique et de ses résultats formels au regard des critères institués à différentes époques. Être moderne ou antimoderne, en rupture ou dans une tradition. Penser sa pratique à l'aune des valeurs relatives au présent et dans l'histoire. Faire état de stratégie, goût, sincérité. Suivre, opérer des déplacements, transgresser, etc. Gérard FROMANGER Rue de la mer (série : Le désir est partout) - 1974 - Huile sur toile 73 x 60 Gérard Fromanger est un artiste qui se définit comme étant engagé. « D’abord l’engagement, moi je pense qu’un artiste est nécessairement engagé, de manière différente certes mais engagé […] La peinture à avoir avec les colères du siècle, mais la peinture comme la philosophie n’a pas de pouvoir...c’est une forme de résistance, à la mort contre les formes d’oppressions » (vidéo Un jour une œuvre Centre Pompidou). En 68 il participe aux ateliers populaires à l’école des Beaux Arts qui réalisent des affiches. Dont une représentant un drapeau dont le rouge coule sur les autres couleurs, et lui valu d’être remarqué par Godard. 2 C’est bien de peinture dont il parle, « une poétique de la couleur, comme réflexion de la peinture sur la peinture, par la peinture » précise Serge July (dans : Fromanger, 2002, p.57 cité dans Gérard Fromanger Rétrospective 1962- 2005 Somogy éditions d’art – mars 2005) Ses sujets sont réalisés systématiquement à partir de photographies transposées à l’aide d’épiscope ou de projecteur diapos sur la toile. Il montre le quotidien banal du travailleur en action. Sarah Wilson souligne que « sa peinture prolongeait le débat autour du réalisme dans l’art français qui commence avec Courbet » (opus cité) Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Eta Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; Etage ; L’œuvre et le monde AZIZ+CUCHER Mike - 1994 - Cibachrome - 70 x 50 cm Préfigurant ce que Dominique Baqué nomme les « fictions prométhéennes du Post-Human » (Photographie plasticienne, l’extrême contemporain ed. du Regard), le duo d’artiste Anthony Aziz et Sammy Cucher procède à l’ablation des signes et à l’effacement des capacités sensorielles. Au travers de ces photographies, de la série Dystopia, retravaillées numériquement, ils posent un regard critique sur certains progrès techniques de la photographie. « La disparition de la vérité en photographie s’accompagne parallèlement d’une perte de confiance […] Chaque image, chaque représentation est devenue aujourd’hui une imposture potentielle. » (propos rapportés dans Les nouveaux médias dans l’art de Michael Rush p188). Julien AUDEBERT The Clue (bladerunnerblowup) 2008 - Ektachrome, socle, table lumineuse - 100 x 37 x 48 cm Dans cette exposition deux installations permettent d’aborder cette question du rapport que l’œuvre entretient avec son environnement en modifiant la perception que le spectateur va pouvoir avoir de celui-ci. Inside the letter est un layrinthe que le spectateur est invité à emprunter. Ce faisant il va pouvoir lire la nouvelle d’Edgar Poe La lettre volée. Au centre une image du film Blade Runner et présentée dans un caisson lumineux (Cf. troisième et histoire des arts). L'espace du sensible Comment réfléchir la mise en situation de l'œuvre dans les espaces de monstration, prendre en compte les éléments techniques classiques, du socle à la cimaise, jusqu'aux conditions les plus ouvertes, de la projection à l'installation ou tous autres dispositifs. 3 Œuvre, filiation et ruptures Ce point du programme est à aborder sous l'angle d'une interrogation de la pratique et de ses résultats formels au regard des critères institués à différentes époques. Être moderne ou antimoderne, en rupture ou dans une tradition. Penser sa pratique à l'aune des valeurs relatives au présent et dans l'histoire. Faire état de stratégie, goût, sincérité. Suivre, opérer des déplacements, transgresser, etc. Agnès GEOFFRAY Incidental Gestures 2011-2012 - Photographies Dimensions variables C’est au cours des années 60 que le concept d’œuvre d’art comme « environnement » fut élaboré à partir de l’idée que le spectateur doit habiter l’œuvre au même titre que le monde. Les premières expériences furent menées par les artistes du Land art mais en dehors de la galerie. En 1969 Michelangelo Pistoletto installa pour la première fois son œuvre Labyrinth. En entrant , le spectateur était Michelangelo PISTOLETTO (1933-) confronté à un dédale de carton, Labyrinth - 1969-1991 - carton ondulé - dimensions ondulé, à hauteur variables - Londres, Paley Wright Gallery d’homme. Agnès Geoffray fait partie de ces artistes qui vont aller puiser dans le gisement immense des photographies existantes, on estime à environ 350 milliards les clichés réalisés depuis l’invention de la photographie. Les artistes travaillant à partir de ces images trouvées ou retrouvées apparaissent dans les années quatre-vingts on appellera cela l’« appropriation art ». Martin Parr s’y est lui aussi livré dans une série intitulée Cartes postales ennuyeuses dans laquelle il regroupe 160 cartes postales des années soixante qui captent le vide, mais aussi les attraits singuliers, pour une autoroute par exemple. La démarche d’Agnès Geoffray est bien différente. Si elle puise elle aussi dans des images d’archive, qu’elle trouve auprès d’organismes spécialisés, aux puces ou sur internet, elle va intervenir sur l’image, pour recomposer une mise en scène ou par une manipulation numérique. « Ce sont, préciset-elle, des images qui ne m’appartiennent pas au préalable, que j’ai retouchées pour accentuer une ambivalence qui existait déjà dans l’image. Ces images figuraient des gestes qui me paraissaient ambigus et par l’acte de la retouche numérique j’ai fait basculer ces images premières vers une dimension ou plus dramatique ou au contraire j’en ai atténué la violence. […] La genèse du travail a été l’intérêt que j’ai porté aux retouches des images dans les régimes totalitaires, toute cette falsification de l’histoire en vue de la propagande et comment la photographie retouchée était vraiment un médium de l’état. Donc ici j’ai travaillé la retouche en allant de la micro histoire jusqu'à la macro histoire » (interview site du Macval) 4 « Je travaille l’image afin de la rendre la plus juste comme les peintres peuvent également intervenir et moduler l’image à l’infini. Je ne conçois pas la photographie comme un objet figé après la prise de vue mais comme une matière encore à travailler. » rajoute-t-elle. Dans un registre assez semblable, l’artiste Pavel Maria Smejkal, dans paysage fatal, intervient en gommant les personnages. Ce sont des images extrêmement célèbres comme celle de Capa montrant la mort d’un soldat républicain en 1936, pour laquelle il ne reste plus que le paysage. (Source série vidéo photo d’Arte : Appropriationnistes) Œuvre, filiation et ruptures Ce point du programme est à aborder sous l'angle d'une interrogation de la pratique et de ses résultats formels au regard des critères institués à différentes époques. Être moderne ou antimoderne, en rupture ou dans une tradition. Penser sa pratique à l'aune des valeurs relatives au présent et dans l'histoire. Faire état de stratégie, goût, sincérité. Suivre, opérer des déplacements, transgresser, etc Marc BAUER Attrition 2007 - Crayon gris et noir sur papier - 33 x 45 cm chaque Tout ce qui fait le dessin est visible dans les oeuvres de Marc Bauer. Il ne s’agit pas pour l’artiste de faire de belles images achevées mais au contraire de laisser, voir d’accentuer toutes les traces, les salissures qui accompagnent l’image. Les « dessins se manifestent dans l’hypersensibilité de leur forme, dans une constante vibration entre une dureté du trait et une fluidité presque liquide de motifs ajourés, perforés, fragilisés par son utilisation si particulière de la gomme » écrit JeanCharles Vergne (catalogue de l’exposition) Ce que cherche à faire Marc Bauer par ce travail sur le support, au-delà de la seule figuration de la forme, c’est de donner une texture au dessin qui par définition n’en a pas. Le gommage, l’effacement, font un peu écho à ce que disait Picasso «pour moi, un tableau est le résultat de destructions. Je peins un tableau, puis je le détruis. Mais au bout du compte rien n'a été perdu." C’est ce qui se joue dans ce jeu d’allées et venues auquel se livre Marc Bauer L'œuvre, le monde Ce point du programme est à aborder sous l'angle du dialogue de l'œuvre avec la diversité des cultures. Le contexte mondialisé de l'appréhension de l'œuvre met en tension la singularité culturelle qui préside à la création et la dimension globalisée des sensibilités qui lui assurent Ziad ANTAR Sans titre - 2014 - Photographie 150 x 150 cm Paradoxalement c’est la question des frontières qui se joue dans cette œuvre. En effet traditionnellement le cactus était utilisé « pour définir les limites et les frontières de chaque parcelle de terrain, afin de permettre le contrôle des allées et venues » nous apprend le philosophe Etienne Balibar (journal de l’exposition). Ainsi dans cette image on constate qu’à cette frontière traditionnelle vient s’en substituer une autre. 5 son existence. L'œuvre, le monde Ce point du programme est à aborder sous l'angle du dialogue de l'œuvre avec la diversité des cultures. Le contexte mondialisé de l'appréhension de l'œuvre met en tension la singularité culturelle qui préside à la création et la dimension globalisée des sensibilités qui lui assurent son existence. Cette tension entre la dimension locale et mondiale de l'œuvre en posera les enjeux éthiques et politiques afin de développer l'ambition d'une pensée humaniste. À travers sa pratique plastique, l'élève de terminale doit se doter d'outils intellectuels qui lui permettent l'exercice de la pensée critique et du discernement. Programme limitatif : Le monde est leur atelier Paradoxalement c’est la question des frontières qui se joue dans cette œuvre. En effet traditionnellement le cactus était utilisé « pour définir les limites et les frontières de chaque parcelle de terrain, afin de permettre le contrôle des allées et venues » nous apprend le philosophe Etienne Balibar (journal de l’exposition). Ainsi dans cette image on constate qu’à cette frontière traditionnelle vient s’en substituer une autre. D’autre part ce travail est un work in progress. Travail toujours en cours sur la question de la mouvance des territoires, de leurs limites sou la pression des activités humaine. Le point de vue, le cadrage serré sur le grillage et le cactus au second plan, mais aussi la lumière crépusculaire, qui caractérise l’essentiel du travail de Ziad Antar, ne nous permettent pas de localiser l’espace. Mais cette question de la limite, des la frontière reverra inéluctablement aux images qui font notre actualité. Thierry FONTAINE Johannesburg - 2009 Photographie - 160 x 310 cm « Thierry Fontaine est un artiste français. Il n’est pas le représentant d’une diaspora. Il est cependant l’émanation vivante de ces autres de l’intérieur que leurs origines périphériques ne cessent de rejeter sur les bords de ce qui s’est cru et vécu longtemps comme ce vers quoi tout converge. Aujourd’hui le paysage a changé. Dans le contexte de dissémination des référents identitaires que l’on nomme mondialisation et de la construction politique tâtonnante d’une Europe en pleine introspection, le travail de Thierry Fontaine […] réouvre la boîte de Pandore de nos différences. Il ne s’agit pas du tout d’enfermer Thierry Fontaine dans le stéréotype d’une problématique qui serait le propre de ceux qui viennent d’ailleurs. Mais il s’agit, à l’heure où l’ensemble des repères identitaires se brouille, de mesurer la force et la pertinence de sa représentation sensible des mécanismes ancrés dans l’expérience de l’histoire, et tout particulièrement de l’histoire coloniale, sans la compréhension desquels ces troubles eux-mêmes n’ont aucune chance d’être débrouillés. Il s’agit en somme de reconnaître comment ce travail rend visible les mécanismes et les processus de déplacements et d’ambivalences, de projection et de rétro – projection, en quoi consistent ce que l’on peut nommer la créolisation. Se faisant nous n’avons pas à faire à une énième célébration postmoderne de la fragmentation et de 6 L'espace du sensible Ce point du programme est à aborder sous l'angle de la relation de l'œuvre au spectateur. Comment réfléchir la mise en situation de l'œuvre dans les espaces de monstration, prendre en compte les éléments techniques classiques, du socle à la cimaise, jusqu'aux conditions les plus ouvertes, de la projection à l'installation ou tous autres dispositifs. Les conditions de la perception sensible (regard, sensation, lecture, etc.) sont à anticiper dans l'élaboration formelle du projet plastique. Clemens VON WEDEMEYER Occupation - 2002 - Film 35mm transféré sur DVD – l’hybridation, mais bien à la réalité venue de loin, dans l’espace et dans le temps, des clivages irréductibles sur lesquels se fonde, ce que l’on appelle d’un seul mot pourtant, l’humanité. » écrit Jean-Christophe Royoux ( in Face à face avec l'autre intérieur site de l’artiste). L’œuvre Johannesburg montre un grillage et des flammes. Le grillage métaphore de la frontière, de ce qui sépare. «Ce qui flambe et, bientôt, va disparaître, c'est le grillage lui-même […] la séparation entre les êtres n'est pas seulement inacceptable, elle est une idée folle, un leurre. » précise l’artiste (journal de l’exposition). C’est en 2002 que l’artiste allemand Clemens von Vedenmeyer réalisera un « court métrage » de 7 minutes intitulé emblématiquement Occupation traduction, équivoque, qui signifie à la fois " métier ", et " occupation " pris dans le sens de " passe-temps " ou encore action d'occuper, d'envahir un territoire et d'en assujettir la population. Il y met en scène le tournage, cinématographique — d'une scène nocturne impliquant une masse de 200 figurants. Sous les ordres d'un metteur en scène confus, la masse sans visage se retrouve compressée au sein d'un espace de plus en plus exigu. Pressés comme des sardines en boîte pour les besoins du tournage, les figurants, un peu avant que les lumières ne s'éteignent, s'échappent en courant dans toutes les directions, tels des électrons enfin libérés de la force d'attraction castratrice du noyau. Le langage cinématographique est au cœur de sa démarche, empruntant, comme il le précise lui-même, à « Eisenstein, ou un mouvement de caméra qui aurait pu être de Godard… Ce sont des armes de séduction, des outils qui ont du pouvoir sur notre propre regard, sur notre corps. » ((Entretien mené par Alexander Koch http://www.galeriewolff.com) Mais cette fiction est accompagnée du making off. Ce que cherche l’artiste avec cette double diffusion, c’est « éprouver la différence entre la fiction et la réalité du moment. Ce film traite globalement du pouvoir exercé par une équipe de cinéma sur 200 figurants. Lorsque l'on fait un film on est directement confronté aux mêmes problèmes traités ici en tant que fiction. On use des mêmes formes de pouvoir sur les gens. Je trouve cette mise en abîme enrichissante. Pour moi, le making off est donc né de 7 l'envie de s'approcher au plus près du récit qui suit la réalité. Une approche du film réel en quelque sorte. Ainsi, on pourrait presque affirmer que l'on tourne toujours 2 films en parallèle, d'un coté un film planifié et de l'autre un film que l'on ne tourne pas et qui, dans ce cas, est documenté par le making off. Le making off laisse apparaître un espace intermédiaire entre la réalité et le film. » (Texte de Maïté Vaissault http://www.erudit.org) L'espace du sensible Ce point du programme est à aborder sous l'angle de la relation de l'œuvre au spectateur Jonathan MEESE Soylent Gott - 2003 - Huile sur toile - 210 x 420 cm L’artiste contemporain Jonathan Meese s’est fait connaître à la fin des années 1990 par des installations et des performances, puis par une production picturale importante, peintures et collages. Provocateur réputé, il se saisit des aspects les plus sombres de l’histoire allemande pour en faire le matériau d’œuvres aussi polémiques qu’ironiques. « Toutefois l’artiste s’est toujours défendu d’être un provocateur, sa candeur attisant malgré lui les doutes sur l’honnêteté de ses dénégations » précise Richard Leydier (Catalogue Jonathan Meese Sainte Neutralité Galerie Templon 2011). Parmi les motifs récurrents de ses discours et performances, l’explicitation du processus de création de l’artiste figure au tout premier plan. Il mêle dans ses compositions des références à la culture populaire avec des symboles et des figures du totalitarisme. Il met en parallèle le personnage de l’artiste moderne et celui du dictateur, Il accorde également une grande importance au langage comme on peut le constater au travers de nombreux mots qui viennent parsemer cette œuvre. Références à une multitude de personnages dont Alex de large adolescent ultra-violent du roman Orange Mécanique écrit en 1962 par Anthony Burgess, adapté en 1971 par Stanley Kubrick. Luc TUYMANS Evidence - 2005 - Aquarelle sur papier - 30 x 21 cm Luc Tuymans, qui dit ne pas aimer « la spiritualité dans l’art. Ce que j’aime c’est la violence, comme dans le Caravage, Velasquez, Manet », représente un portrait. Réalisé à partir d’une photo extraite d’archives médico-légales russes. Elle figure un visage reconstitué à partir des os du crâne. On voit alors que cette image en dit beaucoup plus long que ce qu’elle semble montrer. Les blessures à la surface du papier sont celles d’un visage défiguré. Luc Tuymans est « un faiseur d’images instables, L'œuvre, le monde Ce point du programme est à aborder sous l'angle du dialogue de l'œuvre avec la diversité des cultures. 8 énigmatiques, à la fois douces et agressives et qui prennent au spectateur sa tranquillité. (….) Il ne cherche plus que ce frêle équilibre, entre vacuité et condensation de sens et de signes. Une unique aventure avec le regard, le nôtre » écrit Catherine Flohic (Ninety n°28 p10). Si l’image s’adresse au regard elle n’en reste pas là : « Deux plans sont importants dans la peinture : le plan physique ou visuel, et le contenu. Il est très important d’avoir un contenu ; sinon je ne pourrais pas faire une image », déclare t-il à Eric Suchère (in Art Press n°281, juillet, août 2002, p28). Plus loin il dit « on ne peut pas simplement mettre le spectateur devant une toile, il doit soupçonner qu’il y a autre chose quelque chose devant et quelque chose derrière ». Et puis dans l’œuvre de Luc Tuymans il y a cette couleur cette tonalité très faible qui fait presque disparaître les objets. A ce propos Catherine Flohic écrit qu’il « manipule la couleur. Il utilise des tons, dégradés et camaïeux, des bruns, des beiges, verdâtres, rosés ou bleutés. Des teintes passées comme celles des étoffes, des photos des livres ou comme le pourrissement des chairs ». Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le jeudi de 10h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected] Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire ! 9