Fiche d`outils pour la poésie

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Fiche d`outils pour la poésie
Fiche d’outils pour la poésie
1/ Ce qui influence le rythme auquel on lit le poème
Vers : ensemble de mots sur une même ligne en poésie.
Mètre : nom que l’on donne au vers lorsque l’on compte le nombre de syllabes (pieds) qu’il contient.
Les mètres que l’on utilise fréquemment sont :
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Les alexandrins : 12 syllabes. Ex : « Encore une journée s’achève sans Emma »
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Les décasyllabes : 10 syllabes. Ex : « Mille baisers doucement imprimés »
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Les octosyllabes : 8 syllabes. Ex : « Mon triste cœur bave à la poupe »
Strophe : plusieurs vers rassemblés dans une sorte de paragraphe.
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Le distique : strophe de deux vers.
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Le tercet : strophe de trois vers.
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Le quatrain : strophe de quatre vers.
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Le quintil : strophe de cinq vers.
Poème en vers réguliers : poème qui utilise toujours le même mètre (ou deux) de façon régulière.
Poème en vers libres : poème où les vers ont des mètres très différents, souvent sans rime.
Poème en prose : poème qui n’est pas disposé sous forme de vers, mais écrit un peu comme d’habitude.
Remarque : Pour identifier s’il s’agit d’un alexandrin, d’un décasyllabe, ou d’un octosyllabe, il suffit d’essayer de
compter les syllabes intuitivement, et de vérifier sur plusieurs vers que vous trouvez la même chose. Sinon, de façon
plus rigoureuse, voici quelques rappels :
- Certains « e » à la fin d’un mot ne se comptent pas, ils sont élidés. Le mot finissant pas un « e muet » peut se
trouver à la fin d’un vers, ou devant un autre mot commençant par une voyelle.
Ex : Mon unique culott(e) avait un large trou.
- Parfois, quand le rythme du vers l’exige, on prononce chaque voyelle alors que dans le langage courant on ne les
distingue pas. C’est une diérèse. Ex : im/pa/tient : on compte normalement trois syllabes. Mais dans le vers suivant,
on en compte quatre : im/pa/ti/ent
Ex : Et/ l’homm(e)/ im/pa/ti/ent/ se/ chang(e)/ en/ bêt/e/ fauv(e).
2/ Approfondissement à propos du rythme d’un poème
Les enjambements : Quand un poème se lit avec un balancement régulier, l’enjambement vient interrompre
cette régularité, en général pour mettre en valeur un mot. On parle d’enjambement si des mots étroitement
liés par le sens se retrouvent isolés dans des vers différents. Il en existe deux sortes :
•
Le rejet : il y a rejet quand un ou deux mots dépendant d’un vers, sont rejetés au début du vers
suivant. Ex : Petit Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la grande Ourse…..
•
Le contre-rejet : il y a contre-rejet quand un ou deux mots placés à la fin d’un vers, en général les
premiers mots d’une phrase, dépendent étroitement du vers suivant.
Ex : Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreurs, labeur dur et forcé…
3/ Le jeu sur les sons
Les rimes
Rimes plates (ou suivies) : AA
Rimes embrassées : ABBA
Rimes croisées : ABAB
Un nuage de paresse
A vingt ans un trouble nouveau A
Moi, seize ans, et l’air morose. A
Sous le nom d’amoureuses flammes B
Elle vingt ; ses yeux brillaient.
M’a fait trouver belles les femmes
Les rossignols chantaient Rose A
A
Une moisson de caresses A
Elles ne m’ont pas trouvé beau. A
B
Et les merles me sifflaient
B
B
Remarque : une rime est dite féminine lorsqu’elle se termine par une e muet (paresse/ caresses…), sinon elle est dite masculine (nouveau/
beau, brillaient/ sifflaient, idéal/féal, trou/frou-frou…)
Deux figures de style
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L’assonance : répétition d’un son voyelle.
•
L’allitération : répétition d’un son consonne.
Exemple d’assonances en a et é, et d’allitérations en d : Où résida le réséda/ résida-t-il au Canada… ? »
4/ Les principales autres figures de style ou images à connaître
•
Un champ lexical : ensemble de mots qui se rapportent au même thème. Ex : le champ lexical de la tempête : orage,
vagues immenses, pluie battante, voiles qui claquent….
•
La personnification consiste à donner les qualités ou les pouvoirs d’une personne humaine à une réalité inanimée (une
pierre, un arbre, un meuble…) ou abstraite (l’amour, la peine, le mal…..) Ex : La Tour Eiffel pointe sa tête vers le ciel et
nous tend les bras. Ex : Le vent gémit dans les branchages. Normalement, seul un humain ou un animal peut gémir et se
plaindre. Le vent est ici personnifié pour souligner le caractère triste et inquiétant de la nature.
•
La comparaison met en relation deux réalités (le comparé et le comparant) grâce à un outil de comparaison (tel,
comme, ainsi que, pareil à…) Ex : Arnaud se bat comme un lion. Cette comparaison souligne la force et le courage
d’Arnaud. Ex : « Peuple retourné
comme
une terre en labours »
Comparé
Outil de comparaison
Comparant
•
La métaphore est une comparaison sous-entendue, SANS outil de comparaison. Ex : Arnaud est un vrai lion. Il n’y
a plus d’outil de comparaison, un peu comme si la personne se transformait vraiment en lion, alors qu’il s’agit seulement
de souligner sa force et son courage.
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Une hyperbole : c’est une exagération. Ex : [La guerre] fait de cent milliers d’hommes un tas fumant Ex : Je t’aime
à la folie.
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Un euphémisme : c’est une atténuation, un moyen de cacher l’aspect brutal d’une idée ou d’une réalité. Ex : le grand
sommeil ( = la mort) Ex : le troisième âge (= les vieux)
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Une énumération : c’est une liste. Ex : Il m’énerve, m’exaspère, m’embête.
•
Une gradation : c’est une liste où l’on utilise des mots de plus en plus forts pour évoquer une réalité. Ex : Je ne le
déteste pas, je l’aime bien, je l’adore.
Ex : Un pauvre homme voûté, caduc, décrépi, pourri.
•
Une anaphore : répétition d’un mot en début de vers (ou en début de phrase) Ex : l’anaphore du « elle » dans
« L’Amoureuse » d’Eluard.
•
•
Un oxymore : alliance de mots a priori contradictoires. Ex : Un soleil noir. Ex : Un silence éloquent.
Une antithèse : mise en parallèle de termes de sens opposés ou éloignés. Ex : Partout la joie, le gain, la débauche… Ici,
la misère absolue.

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