DOS ET TRES DES MAYO DE GOYA

Transcription

DOS ET TRES DES MAYO DE GOYA
DOS ET TRES DES MAYO
DE GOYA
Biographie de Goya
Francisco Goya
né le 30 mars 1746 près de Saragosse au nord de l'Espagne, il meurt le 16 avril 1828 à Bordeaux.
Origine : Fils peintre et maître doreur.
Goya se créa un style propre et unique. Il s'est parfaitement bien servi de l'âme tourmentée de
l'Homme.
Lorsqu'il devient sourd, le style de Goya = unique. Il commença à utiliser son art comme un moyen
de reproduire des scènes de guerre qu'il avait lui-même vécu. Deux de ces tableaux les plus
connus : El dos de Mayo et El tres de Mayo ont été peints en 1814 après l'arrivée des Français
en Espagne. Ces tableaux représentent en toute honnêteté la peur et la douleur des Espagnols et
la brutalité de cette époque. L'usage de grosses lignes, de couleurs frappantes et du clairobscur notamment dans le El tres de mayo rend les scènes peintes encore plus saisissantes.
À 14 ans, il entre dans l'atelier du peintre José Luzan. Mais il ne sera jamais reçu à l’Académie de
Madrid,
À 24 ans en 1770, départ pour l'Italie dans l'espoir d’intégrer l’Académie.
En 1771, retour à Saragosse puis à Madrid où il devient académicien de mérite
Goya devint peintre officiel du roi d'Espagne en 1786.
En 1792, il tombe gravement malade, il restera très affaibli et sourd.
En 1797, il débute des eaux fortes « ses caprices ».
À la suite de l'invasion napoléonienne en 1808, Goya décide de garder le poste de peintre de la Cour. En
1814, le peintre est pardonné d'avoir accepté la domination napoléonienne. 1814, il peint « Dos et Tres
de mayo » pour dénoncer les horreurs de l’occupation napoléonienne.
Un retour de l'Inquisition en 1824 décide le peintre à s'installer définitivement à Bordeaux, en France,
où il meurt en 1828.
QUELQUES
GENERALITES
El Dos de Mayo et El Tres de Mayo constituent les deux tableaux les plus célèbres de la production du
peintre espagnol Francisco de Goya (1746-1828). Les deux tableaux font maintenant partie de la
collection permanente du Musée du Prado à Madrid.
"El Dos de Mayo"
L’œuvre intitulée El Dos de Mayo (1808) ou La Charge des Mamelouks. L’artiste Goya s’est inspiré d’un
combat entre les patriotes espagnols et les Mamelouks (des mercenaires égyptiens alliés de l’armée de
France) qui s’est déroulé le 2 et le 3 mai 1808 à Madrid, à la suite de l’occupation de l’Espagne par
Joseph Bonaparte (le frère de Napoléon). Le tableau montre de façon éloquente à quel point les
Espagnols ont été écrasés par leurs adversaires.
"El Tres de Mayo"
Connu sous un autre titre, Les Fusillades du 10 mai (Los fusilamientos de la montana del Principe Pio, en
espagnol), il tire son inspiration du même événement, mais la charge émotive y est encore plus
puissante. La scène qui y est décrite illustre l’exécution des patriotes espagnols par les soldats
français qui les ont faits prisonniers après la bataille.
Des maîtres tels que Manet (dans L’Exécution de Maximilien), Picasso (dans Massacre en Corée et
Guernica) ont tiré leur inspiration de cette œuvre de Goya.
Il est intéressant de noter que l’artiste Goya – qui n’a pas assisté à ces événements – a su
transmettre avec autant de justesse ce qu’ont subi les résistants espagnols simplement en se
basant sur les témoignages qu’il avait recueillis.
Contexte historique
En 1807, Napoléon domine presque toute l'Europe. Seule l'Angleterre résiste et domine les mers. Napoléon la conquérir par le
blocus (but : empêcher tout ravitaillement). Pour obliger le Portugal à appliquer le blocus, il faut traverser l'Espagne. Après l'entrée
des troupes françaises en Espagne, le roi Charles IV est obligé d’abdiquer, puis Napoléon obtient la renonciation au trône de son fils
Ferdinand VII, au profit de son frère Joseph,
Le 2 mai 1808, une grave émeute se produit à Madrid. La population s'acharne sur les Mamelouks (considérés par les Espagnols
comme les occupants maures de jadis). La révolte est réprimée cruellement le 3 mai 1808. Puis, Napoléon place son frère Joseph sur
le trône d'Espagne.
Mais, l'acte ne fait que renforcer la résistance espagnole qui mène une guérilla contre les troupes d'occupation.
.Par quels procédés Goya valorise-t-il les victimes ? les traits des visages sont flous (contours et couleurs). Seuls quelques détails
comme les yeux, les mains sont plus nets et exagérés parce qu'ils expriment les sentiments. Le flou veut aussi montrer une répression
aveugle, qui frappe n'importe qui (c'est la terreur).
Le blanc symbolise la pureté et l'innocence, le rouge la cruauté, le sang versé pour la liberté.
La position des corps en crucifix évoque le martyr d'un peuple entier, victime de l'oppression. Le sacrifice entraîne la rédemption.
Par quels procédés Goya dévalorise-t-il les soldats ? Beaucoup sont de dos car la répression est aveugle et les soldats agissent avec
lâcheté, ce qui est renforcé par le fait qu'ils tirent à bout-portant, avec des baïonnettes, pour achever les victimes. Pour cette partie
du tableau, le sombre domine.
Ce tableau est une œuvre universelle et intemporelle qui exprime la résistance d'une population civile à toute forme d'oppression. Il a
été repris par Picasso (Massacre en Guerre de Corée) etc.
Lorsque le 2 mai 1808 les patriotes espagnols apprennent que Murat, lieutenant général des armées françaises, veut
faire partir à Bayonne les deux derniers enfants royaux, un soulèvement se produit à Madrid qui commence au Palais Royal et se
répand bientôt dans toute la capitale. L'insurrection est violemment réprimée par Murat dans la nuit du 2 au 3 mai, C’est le signal de
la résistance à l'envahisseur.
Dos de mayo ou la charge des
mamelouks
Couteau espagnol
Sabre mamelouk
Soldat français assassiné par des
espagnols débutant la révolte
Goya peint une mêlée chaotique: on ne comprend pas qui tue qui, ni pourquoi! Les visages des hommes
expriment la sauvagerie, leurs regards sont ceux de bêtes féroces. Paradoxalement, seules les yeux
des chevaux expriment un peu d'humanité. Ainsi le chaos domine le tableau. La composition est marqué
par le désordre : au centre la tache rouge sang du mamelouk supplicié
Traditionnellement, les peintures de bataille servent à louer les vainqueurs qui veulent voir leur actes
immortalisés et qui commandent les tableaux. Au contraire, Goya ne répond à aucune commande: il ne
prend pas parti, se place au cœur du combat, montre son horreur, la barbarie des combattants. Ainsi
le spectateur suit Goya au cœur de ce chaos et vit l'horreur de la guerre.
Le jeu des couleurs : au centre le cheval clair puis la ville de Madrid flou.
1. Au centre, l'homme à la peau sombre et à la chemise éclatante,
à genoux, bras écartés comme le Christ sur la croix s'offre en
sacrifice. On remarque une entaille sur la paume de sa main droite
(stigmate de la crucifixion ?). 6. Éclairé par la lanterne, le blanc
éclatant marque la pureté et l'innocence.
2. au 1er plan à droite, 7 soldats, de dos, fusillent les condamnés
avec des baïonnettes.
3. Le moine : à genoux, mains jointes donc il prie ou supplie (pitié
pour les autres !). C'est un Franciscain (robe de bure et tonsure).
4. Déjà, deux hommes sont morts et baignent dans une mare de
sang, dans l'attitude du Crucifix, face contre terre. D'autres sont
sur le point d'être fusillés.
5. Deux hommes attendent, horrifiés : mains sur le visage, yeux
exorbités, se mordant les doigts. Certains voient de la colère et de
l haine dans les yeux perçants de l'homme de droite.
7.
Les bâtiments officiels : rappel de l'autorité (Joseph, frère
de l'Empereur) qui ordonne l'oppression.
8.
Il fait nuit ce qui accentue l'inquiétude. En réalité, la scène
s'est déroulée de jour pour servir d'exemple à l'ensemble de la
population.
Mamelouks
: corps d’armée que l’empereur a conservé
depuis sa victoire d’Egypte.
En 1807, Napoléon domine presque toute l'Europe. Seule l'Angleterre résiste et domine les mers. Napoléon espère la réduire par le
blocus continental. Pour obliger le Portugal à appliquer le blocus, il faut traverser l'Espagne. Après l'entrée des troupes françaises en
Espagne, le roi Charles IV abdique, puis Napoléon obtient la renonciation au trône de son fils Ferdinand VII.
Le 2 mai 1808, une grave émeute se produit à Madrid. La population s'acharne sur les Mamelouks (considérés par les Espagnols comme les
occupants maures (arabes) de jadis). La révolte est écrasée le 3 mai 1808. Puis, Napoléon place son frère Joseph sur le trône d'Espagne.
Mais, cela ne fait que renforcer la résistance espagnole.
Par quels procédés Goya valorise-t-il les victimes ? les traits des visages sont flous (contours et couleurs). Seuls quelques détails comme
les yeux, les mains sont plus nets et exagérés parce qu'ils expriment les sentiments. Le flou veut aussi montrer une répression aveugle,
qui frappe n'importe qui (c'est la terreur).
Le blanc symbolise la pureté et l'innocence, le rouge la cruauté, le sang versé pour la liberté.
La position du corps en crucifix avec ses stigmates (voir diapo suivante) évoque le martyr d'un peuple entier, victime de l'oppression.
Le sacrifice entraîne la rédemption.
. Par quels procédés Goya dévalorise-t-il les soldats ? Beaucoup sont de dos car la répression est aveugle et les soldats agissent avec
lâcheté, ce qui est renforcé par le fait qu'ils tirent à bout-portant, avec des baïonnettes, pour achever les victimes. Pour cette partie du
tableau, le sombre domine.
. La portée du tableau
Ce tableau est une œuvre universelle et intemporelle qui exprime la résistance d'une population civile à toute forme d'oppression. Il a été
repris par Picasso (Massacre en Guerre de Corée) etc.
Stigmates du Christ
Analyse du tableau
Goya veut perpétuer les souvenirs de la glorieuse révolte. Cette toile « el dos de mayo » est l'illustration de l'attaque de la guerilla espagnole contre
les mamelouks à la Puerta del Sol.
Le " Tres de mayo " (VOIR DOC CI-DESSUS) représente la fusillade des insurgés espagnols par les soldats napoléoniens.
Sur ce tableau, les soldats n'apparaissent que de dos contrairement aux insurgés que Goya a montrés de face, le
visage bien en évidence. Cela leur redonne toute leur dignité et individualité. Sur cette toile, la rangée des soldats sans
visage se résume à une diagonale compacte tandis que les canons des fusils dessinent des lignes parallèles. La tuerie
se déroule avec une froide précision.
L'effet de lumière dramatique (S) renforce l'impression produite par la scène. La lumière qui provient d'une lanterne d'écurie, éclaire violemment les
victimes. Au premier plan, l'un des révoltés est déjà tombé sous les balles françaises. Le mort est allongé par terre, les bras en croix et indique ainsi le
sort qui attend les condamnés qui se tiennent derrière lui. La victime suivante se dresse au milieu du tableau. Par sa position, il a les bras écartés vers
le haut, il rappelle le Christ en croix. Goya, par cette allusion, dépasse le cadre historique et démontre que la mort cruelle infligée à des innocents et un
fait qui reste toujours d'actualité. Ce tableau montre bien le désespoir de ces hommes voués à la mort, ce qui rend la scène très réaliste et pleine
d'émotion. On voit également de nombreux condamnés dans la pénombre qui se prennent la tête entre les mains en signe de désespoir face à leur
fusillade. Toute cela donne à cette scène un aspect extrêmement dramatique.
EN RESUME
Lorsque les troupes françaises envahissent l'Espagne en 1807 puis prennent Madrid en 1808, Goya a déjà plus
de 60 ans: c'est un vieillard selon les critères de l'époque, de plus sourd.
Francophile, adepte de la pensée libérale des Lumières, il espère que les Français introduiront des réformes
politiques en Espagne. Cependant, comme beaucoup d'Espagnols, il est blessé dans son orgueil et vit mal la
domination française.
Le 2 mai 1808, les patriotes espagnols se soulèvent à Madrid et tuent un soldat français arraché à son cheval.
Le lieutenant général Murat décide alors d'arrêter 400 Espagnols au hasard: ils seront tous exécutés le
lendemain, le 3 mai. Ce massacre marque les esprits et est le signal de l'insurrection face à l'envahisseur, le
début du combat du peuple espagnol pour la libération de l'Espagne.
Goya n'a pas directement assisté aux événements mais il a sans aucun doute été marqué par la barbarie de la
guerre. En 1814, menacé par le pouvoir absolu qui met en prison tous ceux qui ont soutenu les Français, il veut
convaincre le nouveau Roi de sa fidélité à l'Espagne et peint le Dos de Mayo (2 mai) et leTres de Mayo (3 mai),
6 ans après les événements.
Dans le Dos de Mayo Goya peint une mêlée chaotique: on ne comprend pas qui tue qui, ni pourquoi! Les visages
des hommes expriment la sauvagerie, leurs regards sont ceux de bêtes féroces. Paradoxalement, seules les
yeux des chevaux expriment un peu d'humanité. Ainsi le chaos domine le tableau. La composition est marqué
par le désordre : au centre la tache rouge sang du mamelouk supplicié. Traditionnellement, les peintures de
bataille servent à louer les vainqueurs qui veulent voir leur actes immortalisés et qui commandent les
tableaux. Au contraire, Goya ne répond à aucune commande: il ne prend pas parti, se place au cœur du combat,
montre son horreur, la barbarie des combattants. Ainsi le spectateur suit Goya au cœur de ce chaos et vit
l'horreur de la guerre.
Dans le Tres de Mayo , Goya se place du côté des martyrs. Seules les victimes innocentes sont reconnaissables
en tant qu'être humain face à la mort: chacun a une gestuelle propre qui le différencie. Au contraire, les
soldats du peloton d'exécution sont de dos, identiques, telles des machines à tuer: Goya exprime la marche
inéluctable vers la mort. Au centre, la figure christique, bras en croix, stigmates au creux de la main,
concentre la lumière. Ainsi le peintre sacralise les martyrs par qui la révolte est venue et le peuple qui s'est
libéré. A l'arrière-plan, l'Espagne est plongée dans le noir.
Révolutionnaires, les deux tableaux de Goya lui permettront de demeurer encore quelques années en Espagne.
Cependant, le Roi les cachera: un souverain absolu et tyrannique ne peut pas mettre en avant deux œuvres qui
glorifient la révolte populaire pour la liberté
CARTE DE L’EUROPE NAPOLEONIENNE

Documents pareils

MON PETIT MUSEE 4ème TRES DE MAYO DE GOYA

MON PETIT MUSEE 4ème TRES DE MAYO DE GOYA puis prennent Madrid en 1808, Goya a déjà plus de 60 ans (c’est un « vieillard » à l’époque), de plus il est sourd et comme beaucoup d’espagnols (malgré son côté francophile adepte de la pensée lib...

Plus en détail

Voyage Segovia 2008

Voyage Segovia 2008 leur enthousiasme m'a aidée à dépasser les difficultés pour mener à bien ce projet d'immersion au coeur de la Castille (Ségovie - Madrid). Pour des réductions de coût j'ai inclus des élèves venant ...

Plus en détail