Le Journal du Développement #95

Transcription

Le Journal du Développement #95
Joanne Liu,
présidente
de MSF
Ebola: «Nous avons
cruellement
La Revue Indépendante des Professionnels du Développement
besoin d’aide»
#95 - Lundi 1er Septembre 2014
Bénin•Burkina Faso•Burundi•Cameroun•Congo Brazzaville•Congo RDC•Côte d’Ivoire•Djibouti•Gabon•Guinée•Madagascar•Mali•Mauritanie•Niger•République Centrafricaine•Rwanda•Sénégal•Tchad•Togo
ACTUALITE PAR THEMES
TEMPS FORTS
Droits humains/Burundi
DOSSIER EBOLA
_______________________
Des corps retrouvés dans un lac
entre le Rwanda et le Burundi
Plusieurs cadavres, certains ligotés ou
dans des sacs, ont été découverts flottant dans la partie burundaise du lac
Rweru, qui sépare Rwanda et Burundi,
ont annoncé les autorités de Bujumbura, Kigali démentant que ces corps
proviennent du Rwanda.
Justice/RD Congo
LA RD CONGO ET LE SENEGAL
FRAPPES A LEUR TOUR
_________________________________________
Reprise de l’affaire Chebeya
L’“affaire Chebeya”, qui empoisonne
jusqu’au sommet de l’Etat congolais,
est revenue devant la justice à Kinshasa
après plus d’un an de suspension, suscitant l’espoir des parties civiles de voir
enfin jugés les meurtriers du plus célèbre défenseur des droits de l’homme du
pays.
Accès à l’eau/RD Congo
_________________________
«Goma veut de l’eau»
La ville de Goma est bordée par un
des plus grands réservoirs d’eau douce
au monde, le lac Kivu, et il y pleut en
abondance. Pourtant, la majorité de sa
population d’environ un million d’habitants attend toujours d’avoir des robinets chez elle.
Sécurité/Côte d’Ivoire
_________________________________
La police d’Abidjan fait la chasse
aux «microbes»
Les policiers d’Abidjan se sont lancés
dans la chasse aux “microbes”, des enfants de 9 à 15 ans, armés, recrutés pendant la crise politique pour lutter contre
les partisans de Laurent Gbagbo, et qui
ne trouvent aujourd’hui que la délinquance pour survivre.
Economie
Plus de 1.500 décès, dont 130 agents
de santé  L'Afrique dans l'attente d'un
traitement  ONU : La lutte contre Ebola
est "une guerre"  Le PAM compare Ebola
à un "tsunami"  L'épidémie pourrait, à
terme, toucher 20.000 personnes

Cameroun
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Boko Haram renforce ses positions à la frontière
Le groupe islamiste armé Boko Haram a pris deux villes à cheval sur la frontière entre le Nigeria et
le Cameroun, forçant des milliers de civils nigérians à se réfugier dans le pays voisin et plusieurs
centaines de soldats nigérians à fuir la zone.
______________________________________________________
Le rêve africain de Madjissem
Beringaye
Une entrepreneuse franco-tchadienne
de 29 ans a lancé une plateforme Internet qui donne des nouvelles positives
sur l’Afrique et veut lancer des incubateurs d’entreprises.
Niger
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Hama Amadou s'échappe en Belgique
Le président du Parlement nigérien Hama Amadou, dont les pairs ont autorisé l'audition par la
justice au sujet d'un trafic présumé de bébés du Nigeria, a quitté “discrètement” le Niger pour le
Burkina Faso, puis la Belgique, a indiqué un responsable de l'opposition, qui dénonce une utilisation de la justice à l’encontre du principal opposant au chef de l’Etat.
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Sébastien Drans
Directeur de la Publication
Le Journal du Développement
TEMPS FORTS
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Epidémie d’E
Un nouveau foyer, en RDC, fait 13 morts
Une deuxième épidémie d’Ebola, distincte de celle qui sévit en Afrique de l’Ouest, a été détectée en RDC, faisant
13 morts dont 5 agents de santé. Le pays, qui a déjà affronté six épidémies d’Ebola en 40 ans, s’attend à un combat
d’au moins trois mois.
L
es autorités de RDC
ont annoncé dimanche 24 août que le
pays était touché par
une épidémie d’Ebola, circonscrite dans une région reculée
du pays et distincte, selon elles,
de celle qui sévit en Afrique de
l’Ouest.
“Après les analyses de huit
échantillons prélevés sur le
terrain, l’Institut national de
recherche biomédical (INRB)
vient de confirmer que deux
échantillons sont positifs au virus Ebola”, a affirmé à la télévision publique le ministre de la
Santé congolais, Félix Kabange
Numbi.
Eric Leroi, directeur général
du Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF) au Gabon, le
centre de référence en Afrique
centrale retenu par l’OMS en
matière de recherches contre
ce dangereux virus, a confirmé
la présence d’Ebola dans les
échantillons.
Une fièvre hémorragique non
identifiée avait fait 13 morts,
dont 5 agents de santé, depuis
le 11 août dans la province
de l’Equateur (nord-ouest du
pays).
Déclarant officiellement la
“septième [épidémie d’Ebola]
en RDC” depuis la découverte
de ce virus dans ce pays (alors
le Zaïre) en 1976, le Dr Kabange
a néanmoins assuré que celle-ci
n’avait “aucun lien avec celle qui
sévit en Afrique de l’Ouest”.
Une source à l’OMS sous
couvert d’anonymat a confirmé
voyageur en provenance d’un
des pays touchés par le virus
Ebola n’est arrivé dans la région”.
MSF partage cet avis: “A
ce stade, il ne s’agit que d’une
simple coïncidence”, selon Jeroen Beijnberger, coordinateur
médical de MSF en RDC.
Selon le ministre, l’épidémie
est “circonscrite au secteur
noncé “la mise en quarantaine
du secteur de Djera”, précisant
que les forces de l’ordre seraient
“mises à contribution”.
Autres mesures: “la mise
en place d’un centre de traitement” et l’installation “d’un
laboratoire mobile (...) pour
assurer le diagnostic biologique
en temps réel”.
“Le personnel de santé ayant
géré les précédentes épidémies
en RDC sera mis à contribution
et déployé sur le terrain”, a indiqué le ministre de la Santé.
Une première équipe d’experts, composée d’épidémiologistes, de psychothérapeutes,
de psychologues cliniciens, de
spécialistes en assainissement,
avec à sa tête le directeur chargé
de la maladie au ministère de la
Santé publique, le Dr Benoit Kebela, est partie mercredi pour
Lokolia, avec un important lot
de médicaments.
D’après le Dr Kebela, il est
possible d’arrêter la propagation du virus, avec les moyens
dont dispose le gouvernement.
“Nous avons organisé la
même riposte en 2012 à Isiro
en province Oriental où s’était
déclarée une épidémie de la
maladie à virus Ebola”, a-t-il
souligné.
Dès mardi, 11 personnes
malades étaient placées en isolement et 147 autres ayant eu
des contacts avec des malades
étaient suivies par les autorités
sanitaires.
Le ministre de l’Intérieur,
Richard Muyej, a remis un lot
de thermomètres laser aux
responsables de la province de
l’Equateur. Ces thermomètres
permettent de “prendre la température à distance sans toucher
la personne”, afin de protéger le
personnel soignant, a expliqué
le ministre de la Santé, pour
qui il faudra attendre “trois
mois pour déclarer la fin de
l’épidémie”.
La dernière épidémie d’Ebola
en RDC avait fait officiellement
36 morts d’août à novembre
2012 dans le nord-est du pays.
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que la flambée était “totalement
indépendante de celle qui sévit
actuellement en Afrique de
l’Ouest”, assurant qu’“aucun
MSF intervient en urgence
M
édecins sans frontières (MSF) a annoncé le lancement
d'une “intervention d'urgence” dans la zone de la RDC
touchée, disant vouloir “agir rapidement pour tenter
d'isoler les cas suspects et confirmés, et retracer les contacts” des
malades.
MSF, qui avait déjà sur place une équipe d'investigation épidémiologique, a envoyé 17 médecins, infirmiers, logisticiens et
pharmaciens supplémentaires, ainsi qu’environ 30 tonnes de
matériel.
Dans un premier temps, MSF met en place une structure de prise
en charge à Lokolia, la zone la plus touchée par l’épidémie.
Toutefois, la capacité de mobilisation de MSF en RDC est amoindrie par l'urgence en Afrique de l'Ouest, où elle est déjà fortement
présente. “Nous avons besoin que d’autres acteurs se mobilisent
rapidement à nos côtés pour appuyer le ministère de la Santé:
seuls nous n’y parviendrons pas”, prévient Jeroen Beijnberger,
coordinateur médical de l’ONG en RDC.
M. Beijnberger a particulièrement insisté sur le besoin urgent
de pouvoir disposer sur place d’un laboratoire mobile.
“Nous appelons tous les acteurs à se concerter pour trouver
rapidement une solution, c’est la priorité à l’heure actuelle”, a-t-il
martelé.  Le JD avec agences
de Djera” dans le territoire de
Boende, ville située à près de
800 km au nord-est de Kinshasa
et à 300 km à l’est de Mbandaka, la capitale de l’Equateur. Il
s’agit de quelques villages épars
dans une zone d’une centaine de
kilomètres carrés, à plusieurs
heures de piste de Boende.
“Il n’y a pas de virus Ebola
à Kinshasa, ni à Mbandaka”, a
insisté Alain Tshibanda Ngoy,
conseiller en charge de la communication auprès du Premier
ministre.
Réponse rapide
D’après l’OMS, l’épidémie
est partie début août lorsqu’une
femme enceinte du village
d’Ikanamongo a dépecé un
animal de brousse. Malade,
elle est décédée le 11 août, après
avoir contaminé un médecin
et deux infirmières, ainsi que
des proches, présentant les
symptômes une semaine plus
tard.
Les autorités ont aussitôt an-
3 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
 Le JD avec agences
TEMPS FORTS
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Epidémie d’E
RDC : L'enclavement de la zone touchée
est à la fois un défi et une chance
L'enclavement de la zone du nord-ouest de la République démocratique du Congo touchée par Ebola est à la fois
un défi et une chance pour ce pays: elle complique le déploiement médical mais limite aussi considérablement la
progression de la maladie.
P
ar rapport aux Etats
d’Afrique de l’Ouest
touchés par l’épidémie
de fièvre Ebola, “en
RDC, la logistique est un grand
défi”, témoigne Jeroen Beijnberger, coordinateur médical
pour Médecins sans frontières
(MSF). “On se concerte avec
différents partenaires pour
acheminer matériel de protection, de soin et des médicaments”, ajoute-t-il.
“Etant donné les difficultés
d’accès à la zone”, le transport
des équipes et du matériel “est
un défi”, reconnaît aussi Eugène
Kabambi, chargé de communication pour l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) à
Kinshasa.
Les services aériens de la
Mission de l’ONU en RDC (Monusco) “ne desservent même
plus Boende”, explique-t-il. Il
faut “négocier avec des petits
transporteurs”.
Et une fois arrivé à Boende
par les airs, il reste du chemin
à faire en pleine forêt équatoriale. “Par voie de route (une
mauvaise piste en terre bat-
propagation de l’épidémie qui,
pour l’instant semble rester
circonscrite à une centaine
de kilomètres carrés, mis en
Par Marc Jourdier, à Kinshasa
tue), il faut traverser plusieurs
rivières”, ajoute M. Kabambi.
En l’absence de ponts, il y a des
bacs, mais la traversée des cours
d’eau peut rapidement tourner
à l’aventure, précise-t-il.
Déjà présents sur les lieux
depuis deux semaines avec des
observateurs spécialistes en épidémiologie, MSF et l’OMS souhaitent renforcer leur présence
avec l’envoi d’équipes médicales
pour aider le gouvernement à
prendre en charge les patients
et à contrôler l’épidémie. Mais
du côté de l’OMS, on indique
que ces renforts mettront du
temps à arriver.
S’il est difficile de rallier la
zone de l’épidémie, il l’est également d’en sortir, et cela joue
en faveur de la lutte contre la
quarantaine depuis dimanche
24 août.
“Vu l’enclavement de la région, il n’y a pas eu de contact
entre les personnes [contaminées en RDC] et toute personne ayant vécu en Afrique de
l’Ouest”, affirme le ministre
de la Santé congolais, Felix
Kabange Numbi, pour qui il
n’y a aucun lien entre les deux
épidémies.
urbains”, relève Jeroen Beijnberger.
Le virus Ebola a été découvert en 1976, en RDC, et le pays
en est aujourd’hui à sa septième
épidémie. Les autorités ont
beaucoup appris, estime M. Kabambi, notant qu’Ebola fait ici
“partie des maladies à déclaration obligatoire”.
“Toutes les zones de santé
sont sensibilisées et la surveillance épidémique est très renforcée”, ce qui permet autant
que faire se peut d’agir rapidement, rappelle M. Kabambi.
Historiquement, “il n’y a
jamais eu de grande ville ou
de grand centre urbain touché
dans le pays”, ajoute-t-il.
L’épidémie actuelle est
“comme les six autres que
nous avons connues”, assure le
ministre Kabange, promettant
que les autorités vont tout faire
pour y mettre un terme aussi
vite que possible.
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Les leçons du passé
“Le point positif en RDC
c’est que le pays n’en est pas à
sa première épidémie d’Ebola.
La situation est différente par
rapport à l’Afrique de l’Ouest:
le virus n’est pas présent dans
les grandes villes et les centres
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du Congo-Brazzaville, qui a également été touché (44 morts). Les
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1976
Le virus d'Ebola est identifié pour la première fois lorsqu'il se
propage simultanément dans deux régions frontalières entre le Soudan
et l'ex-Zaïre - l'actuelle République démocratique du Congo (RDC) près d'une rivière dont il tire le nom.
La flambée épidémique la plus meurtrière a fait 280 morts en RDC
sur 318 cas officiellement enregistrés dans le pays. Au Soudan où 284
personnes ont été contaminées, le virus a tué 151 patients.
1995
La RDC est frappée par une nouvelle épidémie (souche Ebola Zaïre)
faisant 254 morts sur 315 personnes contaminées dans la région de
Kikwit, dans l'ouest du pays.
2000/2001
Pour la première fois, le virus touche l'Ouganda (souche Ebola
Soudan) ravageant le nord du pays. Entre le début de l'épidémie en
septembre et sa fin officielle en février, 425 personnes contractent la
maladie pour la plupart à Gulu mais aussi dans le district de Masindi
dans le nord et à Mbarara (ouest).
En quelque mois, la fièvre hémorragique a tué 224 personnes.
2001/2002
Au Gabon, une épidémie de fièvre hémorragique Ebola (Ebola
trois précédentes épidémies au Gabon, l'une en 1994 et deux en 1996,
avaient fait près de 100 morts.
2003
La fièvre (Ebola Zaïre) sévit au Congo faisant, entre janvier et avril,
128 morts sur 143 personnes contaminées soit un taux de mortalité de
90%. L'épidémie a particulièrement flambé dans le département de la
Cuvette-Ouest (nord-ouest) frontalier de l'est gabonais, à la suite de la
manipulation par les populations de carcasses de gorilles ou chimpanzés trouvés morts dans les forêts, ayant succombé au virus d'Ebola.
En octobre de la même année, une nouvelle épidémie (Ebola Zaïre)
tue 29 personnes.
2007
Le virus (Ebola Zaïre) fait 187 morts en RDC sur 264 cas répertoriés.
La fièvre hémorragique a particulièrement sévi entre avril et octobre
au Kasaï occidental (centre).
L'année suivante puis de nouveau en 2012, le virus a ressurgi en
RDC, faisant 43 morts. 
4 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
TEMPS FORTS
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Epidémie d’E
Le Sénégal frappé à son tour
L'épidémie d'Ebola, qui a fait plus de 1.500 morts, continue son avancée inexorable en touchant un cinquième pays
d'Afrique de l'Ouest, le Sénégal, où un premier cas a été annoncé vendredi 29 août par la ministre de la Santé.
L
raison de ses contacts avec des
malades d’Ebola ayant perdu
sa trace depuis trois semaines,
selon la ministre.
Les services de santé guinéens avaient signalé mercredi
s’agit d’un jeune Guinéen qui
a été aussitôt mis en quarantaine”, a-t-elle ajouté.
Testé positif au virus, le patient, qui avait tu ses contacts
avec des malades d’Ebola en
MSF
e premier cas au Sénégal est un étudiant
guinéen qui a échappé
à la surveillance sanitaire dans son pays, a expliqué
la ministre sénégalaise de la
Santé Awa Marie Coll Seck.
Le Sénégal a fermé ses frontières avec la Guinée le 21 août,
mais le jeune homme a pu entrer
avant, les autorités sanitaires à
Conakry qui le suivaient en
“la disparition d’une personne
infectée par le virus Ebola qui
se serait rendue au Sénégal”, a
précisé la ministre de la Santé.
“La personne a été localisée
à l’hôpital de Fann (à Dakar). Il
Guinée est “dans un état satisfaisant”, a indiqué Mme Seck.
“Le dispositif a été renforcé
pour éviter la dissémination
de la maladie à partir de ce cas
importé”, a-t-elle assuré.
Il s’agit du premier cas confirmé au Sénégal, limitrophe
de la Guinée, après plusieurs
fausses alertes.
Remonter les contacts
Selon la ministre, ce jeune
Guinéen est étudiant dans
une université de Conakry et
avait disparu depuis trois semaines avant que les équipes de
surveillance épidémiologique
guinéennes n’informent le Sénégal.
“Nous sommes en train de
reprendre tout l’itinéraire et
de revoir toutes les personnes
qui ont été en contact” avec le
patient, a-t-elle indiqué, sans
donner de détails sur le ou les
lieux de résidence du malade et
sa date d’entrée au Sénégal.
Le Sénégal a fermé le 21 août
ses frontières terrestres avec la
Guinée en raison de l’épidémie,
plus de trois mois après les
avoir rouvertes, ainsi que tous
ses accès aériens et maritimes
avec ce pays ainsi que la Sierra
Leone et le Liberia.  AFP
Epargnée, la Côte d'Ivoire
remercie le ciel
I
l est “surnaturel” qu'Ebola n'ait pas touché la Côte d'Ivoire,
alors que l'épidémie fait des ravages chez ses voisins, a estimé
mardi 26 août la ministre de la Santé ivoirienne Raymonde
Goudou Coffie.
L'Etat ivoirien a rapidement pris des mesures pour éviter la
contamination, telles que l'interdiction de manger de la viande
de brousse et la fermeture de ses frontières.
“Est-ce que c'est ce qui a permis d'endiguer (l'épidémie) et de
ne pas avoir de cas, je ne peux pas vous le dire. C'est pour ça que
je dis ‘Grâce à Dieu’. Parce que cela, parfois même à mon niveau,
relève du surnaturel”, a déclaré la ministre.
Il est “incroyable qu'on n'ait pas jusqu'à maintenant” de contamination, “avec ces foyers qui se sont éteints puis qui se sont
réactivés” en Guinée, avant que la maladie ne s'étende au Liberia,
a commenté Mme Coffie lors d'une conférence de presse.
Malgré la fermeture des frontières, les passages sont toutefois
relativement aisés, les forces de sécurité n'étant pas en mesure de
contrôler les 400 km de frontières poreuses.
A Odienné, grande ville du nord-ouest proche de la Guinée,
selon un habitant, une traversée clandestine coûte 15.000 francs
CFA (23 euros).  AFP
Le Journal du Développement est un
hebdomadaire électronique à destination
des professionnels de l’humanitaire, de la
coopération et de l’économie
en Afrique subsaharienne.
48 éditions par an
Directeur de la Publication: Sébastien Drans
Le Journal du Développement est publié par
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1, rue des Mésanges
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5 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
TEMPS FORTS
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Epidémie d’E
ONU : 1,5 million de dollars pour la RDC
L
es Nations unies ont débloqué 1,5 million de dollars
pour aider la RDC à lutter contre l'épidémie d'Ebola
qui la frappe, et pourraient rapidement doubler cette
somme.
“Au niveau du système des Nations unies (...), un million et demi
[de dollars est] déjà disponible, a déclaré mercredi 27 août Carlos
Araujo, porte-parole par intérim de la mission de l’ONU en RDC
(Monusco), au cours d'une conférence de presse à Kinshasa.
“Un autre million et demi est en train d'être demandé à un
mécanisme de financement” onusien qui “répond aux besoins
humanitaires” dans le monde entier, a-t-il ajouté.
L’Unicef a déjà mis à disposition des autorités congolaises
200.000 dollars, et le PNUD a demandé le déblocage d'un montant
égal, a encore indiqué le porte-parole.
Le gouvernement de Kinshasa a estimé les besoins à 4,5 millions
de dollars, dont 2 millions immédiatement.
M. Araujo a dit avoir “espoir” qu'une réponse “très rapide” soit
donnée à cet appel. “La Monusco va soutenir le gouvernement sur
un plan logistique”, a-t-il ajouté, citant notamment des tentes et
de la nourriture.  AFP
USAID a remis dimanche 24 août 16 tonnes d’équipements
médicaux, comportant notamment des bâches de plastique pour
fabriquer des abris temporaires, des unités de purification d’eau,
ainsi que des gants, des masques et des combinaisons de protection. 
La Banque mondiale a délivré mardi 26 août au Liberia une
centaine de tonnes de matériel de santé et d'hygiène, que l’Unicef
distribuera. 
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mois avec sursis pour
Ecobank a offert jeudi 28 août 50.000 dollars à la Sierra Leone
pour soutenir le pays dans la lutte contre Ebola. 
GUINEE. Des habitants de
ville de N’Zérékoré, principale
agglomération du sud du pays,
située à 1.000 km de Conakry,
ont protesté contre un prétendu
projet de désinfection du grand
marché, mercredi 27 août. Des
incidents avec les forces de
l’ordre ont fait une vingtaine
de blessés. Un couvre-feu a été
instauré
La circulation entre la Guinée et la Sierra Leone a été
rétablie au niveau de la localité
de Pamelap, à près de 200 km
de Conakry, où de nombreux
camionneurs étaient bloqués.
prison.
Environ 70 commerçants
libériens passés en Sierra Leone
pour acheter des marchan-
La Grande-Bretagne a offert 10 millions d’euros pour les services de lutte contre Ebola, selon l’ambassadeur en Sierra Leone,
Peter West. 
Santé a convoqué les propriétaires et gérants d’hôtels pour
une réunion d’information et de
sensibilisation sur les mesures
grève ont été rappelés vendredi
29 août.
La rentrée des classes a été
retardée d’un mois, au 13 octobre. Dans chaque école, les
personnels seront sensibilisés
à la maladie.
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CAMEROUN. Le Cameroun
a alloué une enveloppe de 630
millions de francs CFA (1,26
million de dollars) destinés à
l’acquisition d’équipements
et de médicaments, ainsi qu’à
la formation du personnel de
santé et à la diffusion de messages de sensibilisation.
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SIERRA LEONE. Ebola a été
ajouté aux maladies exigeant
une déclaration obligatoire,
au même titre que la fièvre
jaune, la peste, le choléra et la
fièvre typhoïde. Cette loi prévoit
l’évacuation des zones affectées
et l’interdiction d’y entrer ou
d’en sortir sans autorisation
médicale, sous peine d’amende
et d’emprisonnement pouvant
aller jusqu’à six mois.
La ministre de la Santé Miatta Kargbo a été remplacée
vendredi par Le Dr. Abubakarr
Fofanah, a annoncé la présidence qui souhaitait “des
changements pour créer un environnement plus efficace” dans
la lutte contre l’épidémie.
Toute activité sportive impliquant des contacts corporels
est interdite, les contrevenants
risquant jusqu’à six mois de
n Togolais résidant à Guiglo, dans l'ouest ivoirien, frontalier
du Liberia, a été condamné à un mois d'emprisonnement
avec sursis pour avoir tué un rat qu'il voulait consommer.
Le prévenu de 22 ans qui a comparu mardi 27 août à Guiglo
(400 km au nord-ouest d'Abidjan), était poursuivi pour “atteinte à la sécurité publique car il a chassé le rat avec lequel il
est rentré au village proche de la ville, exposant ainsi toute la
communauté à une contamination probable”, a expliqué une
source judiciaire.
Le tribunal l'a également condamné à 50.000 FCFA (environ
76 euros) d'amende, à dix ans de privation des droits et une
interdiction de séjour en Côte d'Ivoire.
Ce verdict, “même clément, vise à sensibiliser la population
proche d'une zone à risque sur la dangerosité de la maladie”, a
affirmé un magistrat ayant requis l'anonymat. 
dises avant la fermeture de la
frontière, sont restés bloqués
plusieurs jours à Jendama,
ville commerciale située du côté
sierra-léonais de la frontière.
LIBERIA. Des fonctionnaires en poste ou en mission
à l’étranger - y compris de hauts
fonctionnaires et des Secrétaires d’Etat - ont été limogés
pour ne pas être rentrés au pays
dans un délai d’une semaine, tel
que le prévoyait une directive.
DJIBOUTI. Le ministère de la
de prévention contre le virus.
RWANDA. Le Rwanda refuse désormais l’accès à son
territoire de toutes personnes
venant de Guinée, du Liberia et
de Sierra Leone, “ou quiconque
ayant voyagé dans ces pays au
cours des 22 derniers jours”, et
de “tout passager affichant une
température de 37,5 degrés et
plus”.
NIGERIA. Plus de 16.000
médecins qui avaient été renvoyés suite à un mouvement de
6 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
KENYA. Le gouvernement kényan a annoncé le déploiement
de personnels et d’équipements
de diagnostic supplémentaires
pour renforcer le contrôle à la
frontière avec l’Ouganda, pays
limitrophe de la RDC.
ZAMBIE. Le gouvernement
a signé mardi 26 août un texte
réglementaire qui oblige les
agents de santé à informer les
autorités de tout cas suspect
d’Ebola, et a annoncé qu’il renforcerait sa surveillance à la
frontière avec la RDC.
GHANA. Le Ghana a décidé
d’élargir le dépistage d’Ebola
aux voyageurs en provenance
de tous les pays d’Afrique de
l’Ouest, et non plus des seuls
pays touchés.
 Agences
TEMPS FORTS
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Epidémie d’E
ONU: La lutte contre Ebola est "une guerre"
Le dernier bilan de l’OMS dénombre 1.552 décès en Afrique de l’Ouest, dont 125 en l’espace de 6 jours. Un chiffre
“sous-estimé”, reconnaît l’agence. Selon l’ONU, jusqu’à 20.000 personnes seront infectées d’ici 6 à 9 mois, lorsque
l’épidémie devrait prendre fin.
A
u 26 août, l’OMS
a officiellement dénombré 3.069 cas
d’Ebola, dont 1.552
décès, en Guinée, en Sierra Leone, au Liberia et au Nigeria.
Le précédent bilan de cette
épidémie, qui continue à progresser de “manière accélérée”,
faisait état de 2.615 cas dont
1.427 décès au 20 août. En six
jours, l’épidémie a touché 454
personnes supplémentaires, et
causé la mort de 125 malades.
“Plus de 40% du nombre
total de cas sont survenus” au
cours des 21 derniers jours, et
sont concentrés dans quelques
localités, a par ailleurs précisé l’OMS, qui ajoute que la
maladie a un taux de mortalité
moyen de 52%, variant entre
42% en Sierra Leone et 66%
en Guinée.
L’Organisation mondiale de
la santé espère stopper la progression du virus d’Ebola d’ici à
trois mois et toute transmission
résiduelle d’ici à 9 mois, mais
s’attend à plus de 20.000 cas de
fièvre hémorragique au cours
de l’actuelle épidémie, selon un
document publié jeudi 28 août
à Genève.
Le délai de 6 mois pour endiguer l’épidémie est également
celui fixé par le coordonnateur
principal des Nations unies
pour la maladie à virus Ebola,
David Nabarro.
avant de s’améliorer”, a déclaré
mercredi soir à Monrovia le
directeur du Centre américain
de contrôle et de prévention des
maladies (CDC), Tom Frieden,
qui apporte une aide techni-
Nombres cumulés de cas et de décès
en date du 26 août
Liberia: 1.378 cas dont 694 décès
Sierra Leone: 1.026 cas dont 422 décès
Guinée: 647 cas dont 406 décès
Nigeria: 17 cas dont 6 décès
(Source: OMS)
Internet le 22 août.
Parmi les raisons figurent
la crainte d’être à son tour
contaminé en fréquentant les
centres de santé ainsi que la
peur de la stigmatisation.
“Comme il n’y a pas de traitement, certains pensent que les
êtres chers qui sont infectés
seront mieux entourés à domicile pour mourir (...) Dans
les villages des zones rurales,
les défunts sont enterrés sans
notifier les responsables de la
santé et sans avoir enquêté sur
la cause du décès”, explique
l’OMS.
“D’autres nient la maladie
à virus Ebola et croient que
les soins dans une unité d’isolement, considérée comme
un incubateur de la maladie,
conduiront à l’infection et à
une mort certaine”, selon le
document. Cette perception
“conduit les patients à éviter ces
établissements et le personnel
médical à prendre la fuite”.
Enfin, l’OMS indique que
“nombreux sont ceux qui craignent la stigmatisation et le
rejet social frappant les patients
et les familles lorsque le diagnostic est confirmé”.
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“Nous travaillons sur des
mesures exceptionnelles sur six
mois pour maîtriser rapidement
la maladie”, a-t-il indiqué.
“La lutte pour vaincre Ebola
n’est pas une bataille, mais une
guerre, qui exige que tout le
monde travaille ensemble, dur
et efficacement”, a déclaré le
Dr Nabarro. “Sommes-nous en
train de perdre ou de gagner?
Tout ce que je peux dire, c’est
que nous ne l’avons pas encore
gagnée”.
“Mobilisation générale”
que aux services de santé. “Le
monde n’a jamais vu une épidémie d’Ebola comme celle-ci.
Par conséquent, non seulement
les bilans sont élevés, mais nous
savons qu’il y a beaucoup plus
de cas que ceux diagnostiqués
ou signalés”, a-t-il averti.
L’ampleur de l’épidémie
est “sous-estimée”, a confirmé
l’OMS, rapportant des comportements qui empêchent les
spécialistes de connaître le véritable nombre des victimes.
De nombreuses familles
“cachent chez elles les malades”, observe l’agence dans un
communiqué publié sur son site
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Une feuille de route
“Le nombre total de cas de
fièvre hémorragique à virus
Ebola pourrait dépasser les
20.000” au cours de cette épidémie, a indiqué l’OMS, dans une
“feuille de route” soulignant les
actions nécessaires que les pays
touchés et leurs partenaires
doivent entreprendre.
Son objectif principal, affirme-t-elle dans le document,
est d’“inverser la tendance de
nouveaux cas et de nouvelles
zones infectées d’ici trois mois,
de stopper la transmission dans
les capitales et les grandes villes
portuaires, et de stopper toute
transmission résiduelle d’ici six
à neuf mois”.
Le Dr Nabarro a souligné
que la lutte doit reposer sur une
“mobilisation générale afin de
rompre la chaîne de contamination”.
Il a insisté sur “la nécessité
de renforcer le leadership des
gouvernements (...) dans la
conduite du plan de riposte et
d’une coordination régionale
des opérations humanitaires”.
L’épidémiologiste britannique a par ailleurs souligné
“l’urgence de doter les pays
touchés de plus de centres de
traitement et de renforcer la
surveillance épidémiologique
ainsi que le suivi des contacts
sur le terrain”.
“Le nombre de cas augmente. J’aimerais ne pas avoir à
dire cela, mais cela va empirer,
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épidémie Ebola constitue “la crise numéro un” dans le
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monde, a affirmé Cees Wittebrood, responsable Afriwww.lejourna
que orientale, occidentale et australe d’ECHO, lors
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d’une conférence de presse vendredi 29 août à Bruxelles.
Notant “une croissance explosive, non linéaire” du nombre
de patients, M. Wittebrood a estimé que l’épidémie représentait “une crise multidimensionnelle” qui affecte les communautés locales ainsi que plusieurs secteurs tels que celui de
l’alimentation.
Le responsable de la Direction générale de la Commission
européenne pour l’aide humanitaire et la protection civile
(ECHO), a exprimé son inquiétude sur le manque de moyens,
notamment ceux mis à disposition du personnel médical.
7 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
 Xinhua
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Epidémie d’E
Le PAM compare Ebola à un "tsunami"
Tenter d'arrêter Ebola revient à “plonger au milieu d'un tsunami”, a déclaré la directrice pour l'Afrique de
l'Ouest du Programme alimentaire mondial (PAM), qui assure deux missions “cruciales”: acheminer matériel et
renforts de l'ONU et approvisionner les populations en quarantaine.
“N
ous savons
comment
faire pour
les conflits,
les séismes et les tsunamis. Là,
c’est comme plonger au milieu
d’un tsunami qui est déjà au
sommet de la vague”, a expliqué
jeudi 28 août à Dakar Denise
Brown, de retour du Liberia et
de Sierra Leone, les deux pays
les plus touchés en nombre
de cas.
“Ce que nous avons vu làbas, c’est que les structures
sanitaires sont submergées et
c’est ce que disent les spécialistes de la santé”, a souligné la
responsable du PAM, qui accompagnait le coordinateur de
l’ONU contre l’épidémie, le Dr
David Nabarro, dans sa tournée
des pays concernés, poursuivie
en Guinée et au Nigeria.
la fermeture des frontières de
plusieurs pays africains, comme
le Sénégal ou le Kenya, et l’arrêt
des vols de la quasi totalité des
compagnies aériennes.
pour ces appareils, et c’est là
que nous avons un souci dans
la région. Les discussions se
déroulent au plus haut niveau
politique”, a précisé Denise
Par Selim Saheb Ettaba, à Dakar
Au sein de l’ONU, “c’est
toujours le PAM qui opère les
avions dans ces situations, c’est
pourquoi nous avons un appareil sur place. Mais nous savons
Brown.
“Nous avons une opération
aérienne d’environ 28 millions
de dollars pour tenir jusqu’à la
fin de l’année et nous aimerions
ne perd pas de vue sa mission primordiale de sécurité
alimentaire, a souligné la directrice régionale de l’agence de
l’ONU.
“Lorsque l’on place en quarantaine un secteur comme
West Point à Monrovia, un
grand quartier populaire, les
gens ont besoin d’avoir accès
à la nourriture. C’est pourquoi
nous y allons, nous avons commencé à aller à West Point
et dans d’autres zones” pour
subvenir aux besoins de la population.
Le PAM se préoccupe également de “l’évolution des prix
alimentaires. Nous avons réalisé une analyse préliminaire
qui révèle une augmentation
de 30%, surtout au Liberia, en
Sierra Leone aussi. En Guinée,
nous essayons de mieux cerner
ce qu’il se passe”.
Tandis que la Banque mondiale étudie les retombées macro-économiques de l’épidémie,
a ajouté Mme Brown, dans
les campagnes, où les champs
sont à l’abandon, le PAM et
l’Organisation des Nations
unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO) enquêtent
sur les conséquences à l’échelle
locale et familiale.  AFP
“Nous prévoyons
d’amener un avion plus
gros et plus rapide,
ainsi que plusieurs
hélicoptères”
“C’est pourquoi cette mobilisation et l’envoi de personnel et
d’équipement sont absolument
cruciaux”, a-t-elle affirmé, rappelant les difficultés créées par
PAM
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Distribution de nourriture du PAM, par la Croix-Rouge, à Monrovia
que ce n’est pas assez, donc nous
prévoyons d’amener un avion
plus gros et plus rapide, ainsi
que plusieurs hélicoptères”.
“Ce dont nous avons besoin,
c’est d’une rampe de lancement
déployer ces moyens aériens
aussi vite que possible”, a-t-elle
insisté.
Dans cette crise, le PAM,
qui veut envoyer 50 personnels
spécialisés supplémentaires,
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que les compagnies aériennes reprennent leurs vols à
destination des pays africains affectés.
“Nous partons du principe que les restrictions actuelles” prises
par les “compagnies aériennes vont prendre fin d'ici à deux semaines. C'est absolument vital”, a déclaré jeudi 28 août le Dr.
Bruce Aylward, directeur général adjoint de l'OMS, présentant la
feuille de route de l'organisation pour mettre un terme à l'épidémie
en neuf mois.
“Actuellement, il existe un risque énorme que les efforts pour
répondre à la crise soient étouffés (...) tout simplement parce que
nous ne pouvons pas obtenir assez de places dans les avions pour
amener des gens et des biens”, a-t-il ajouté.
La suspension des lignes aériennes pourrait également peser
lourd sur l’économie de ces pays, a estimé la Banque africaine de
développement (BAD).
Au-delà de la crise immédiate et à moyen terme, “la multiplication des clôtures des frontières terrestres et aériennes dans
coûter “beaucoup” au commerce et aux flux économiques, a estimé
son président Donald Kaberuka, mardi 26 août.
“Vous voyez des pays à 8.000 km de l’Afrique de l’Ouest interdire aux ressortissants d’Afrique de l’Ouest de voyager chez
eux”, alors que l’OMS “n’a pas recommandé que les avions ou le
commerce s’arrêtent”, s’est-il inquiété.
Seules deux compagnies desservent encore la Sierra Leone et le
Liberia: Royal Air Maroc (RAM) et Brussels Airlines, de manière
irrégulière pour cette dernière.
Air France a suspendu provisoirement mercredi 27 août ses
vols vers la capitale du Sierra Leone, Freetown, respectant ainsi
une recommandation du gouvernement français. La compagnie
maintient pour l’heure ses vols à destination et en provenance de
Guinée et du Nigeria, ce que critiquent les syndicats.
La veille, British Airways a annoncé qu’elle prolongeait jusqu’au
31 décembre la suspension de ses quatres vols hebdomadaires vers
et depuis le Liberia et la Sierra Leone.  Agences
8 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
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Epidémie d’E
130 agents de santé décédés
Plus de 225 agents de santé ont été infectés par Ebola et 130 sont décédés ces six derniers mois, selon l’OMS.
L’un des derniers en date est un expert de l’OMS, qui a contracté le virus en Sierra Leone et qui est actuellement
soigné en Allemagne.
U
n médecin nigérian
en contact avec des
patients contaminés est décédé le
22 août dans la ville de PortHarcourt. Il ajoute son nom à la
liste des 130 personnels de santé
d’Afrique de l’Ouest morts après
avoir été infectés en tentant de
sauver des vies.
Plusieurs expatriés oeuvrant
en Sierra Leone dans le cadre
de la lutte contre Ebola, dont
un de l’OMS, ont été également
contaminés.
Jeudi, un membre d’une
équipe d’intervention de MSF
en Guinée a été transféré “par
mesures de précaution” à l’hôpital Saint-Pierre de Bruxelles
en Belgique, suite à un accès
de fièvre.
Un infirmier volontaire britannique, William Pooley, 29
ans, a été rapatrié en Grande-Bretagne dimanche 24
août et admis dans une unité
d’isolement à l’hôpital londonien Royal Free. Le patient, qui
n’est pas “gravement malade”
selon le ministère de la Santé,
a été évacué à bord d’un avion
militaire. Le ministère n’a pas
indiqué l’organisation à laquelle
l’infirmier collaborait.
Un professionnel de la santé
travaillant pour les Centres fédéraux américains de contrôle
ment en Sierra Leone.
Le Sénégalais a été admis
mercredi dans un hôpital de
Hambourg (nord de l’Allemagne), spécialisé dans le traite-
L’agence onusienne a aussitôt retiré son personnel de la
ville de Kailahun, où son expert
était basé. “Ils sont exténués par
plusieurs semaines de travail
héroïque à aider les patients
infectés par Ebola. Si l’on ajoute
un facteur de stress comme
celui-là, le risque d’accidents
augmente”, a justifié Daniel
Kertesz, représentant de l’OMS
en Sierra Leone.
“Nous sommes conscients
du fait que cela va interrompre
le travail sur le terrain, mais
cela assure que le personnel
médical soit protégé et aide les
communautés sur le long terme”, a-t-il poursuivi.
Selon l’OMS, “au cours des
six derniers mois, plus de 225
agents de santé qui avaient pour
tâche d’endiguer la maladie
sont tombés malades et près de
130 d’entre eux sont décédés”.
L’OMS a indiqué que la
pénurie d’équipements de protection ou leur mauvaise utilisation, l’insuffisance de personnel
et la durée de travail ont contribué à la proportion élevée de
médecins et d’infirmières contaminés.  Le JD
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Le FMI redoute un "grave impact économique"
Un employé de MSF à Monrovia vérifie l’équipement de son collègue
et de prévention des maladies
(CDC) a quant à lui été rapatrié
aux Etats-Unis après avoir été
faiblement exposé au virus en
Sierra Leone.
Mardi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) révélait
qu’un de ses experts, un épidémiologiste sénégalais, avait lui
aussi attrapé la maladie, égale-
ment des maladies très contagieuses.
“L’OMS met tout en œuvre
afin qu’un agent de santé international qu’elle a dépêché
en Sierra Leone et qui a contracté le virus Ebola bénéficie
des meilleurs soins possibles”,
selon un communiqué publié
par l’OMS.
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Le FMI s’inquiète du “grave impact” économique et social du virus, tandis que la BAD estime que l’épidémie
devrait coûter entre 1 et 1,5 point de PIB au Liberia, à la Sierra Leone et à la Guinée, ainsi qu’à la Côte d’Ivoire.
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beaucoup de pays africains”, décidée par “précaution”, risque de
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coûter “beaucoup” au commerce et aux flux économiques, selon
'épidémie d'Ebola a un grave impact économique et
social dans trois pays déjà fragiles d'Afrique de l'Ouest:
la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone”, a déclaré jeudi
28 août le porte-parole du Fonds monétaire international (FMI),
Gerry Rice, lors d'une conférence de presse à Washington.
“A ce stade, il est évident que la croissance économique va
nettement ralentir dans ces trois pays et d'importants besoins de
financement risquent de se faire jour”, a indiqué M. Rice, assurant
que les équipes du Fonds travaillaient “activement” pour évaluer
plus précisément l'impact de l'épidémie.
Selon M. Rice, la propagation du virus Ebola risque de faire
bondir la pauvreté et d'augmenter “l'insécurité alimentaire”
dans la région tout en affectant l'emploi dans le “secteur clé” de
l'agriculture.
D’après la Banque africaine de développement (BAD), l’épidémie
va “probablement coûter 1, voire 1,5 point de PIB” au Liberia, la
Sierra Leone, la Guinée et la Côte d’Ivoire, “des pays qui commençaient à se remettre difficilement des années de crise, des guerres
le président de la BAD.
L’Afrique, à cause d’Ebola, “risque son image, voire des fuites
d’investissements, une nouvelle stigmatisation, au moment où le
continent commençait à décoller”, s’est désolé M. Kaberuka.
“Nous devons prendre toutes les mesures de précaution nécessaires, mais il faut aussi éviter la panique, la psychose, qui (vont)
conduire à des mesures” à long terme “préjudiciables” pour
l’Afrique, a-t-il insisté.
La Guinée, le Liberia et la Sierra Leone bénéficient tous trois
de programmes d'assistance du FMI mais les experts du Fonds
travaillent actuellement pour évaluer quels “financements supplémentaires pourraient être requis”, a ajouté le porte-parole.  AFP
9 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
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Epidémie d’E
L'Afrique dans l'attente d'un traitement
Le traitement expérimental américain ZMapp connaît des résultats mitigés. Si deux Américains ont guéri grâce
à ce sérum, le médecin libérien auquel le traitement a été administré est décédé. Les rares stocks qui en ont été
produits sont presque tous épuisés. L’espoir pourrait venir du Japon, qui propose son “Avigan” et dont les réserves
permettraient de traiter 20.000 patients, ainsi que des premiers essais cliniques d’un vaccin expérimental.
L
e médecin libérien
traité avec le sérum
expérimental américain après avoir été
contaminé par le virus Ebola
est décédé, a annoncé lundi
25 août le ministre libérien de
l’Information Lewis Brown.
Le docteur Abraham Borbor, vice-directeur médical du
pays, était pourtant en état de
marcher dimanche 24 août
et les médecins se disaient
optimistes sur ses chances de
guérison complète.
Deux autres praticiens soignés avec ce sérum, le ZMapp,
“sont toujours sous traitement
et il y a des signes d’espoir”, a
indiqué le ministre.
L’Organisation mondiale de
la Santé (OMS) avait fait état le
21 août de “l’amélioration significative”, de l’état d’un médecin
et d’un infirmier traités au
ZMapp, ajoutant qu’un autre
médecin se portait mieux, mais
restait dans un état grave.
Le Liberia avait obtenu
la livraison le 13 août par les
Etats-Unis pour ces trois praticiens de doses du ZMapp,
administré à deux Américains
qui ont été déclarés guéris la
semaine précédente, ainsi qu’à
un prêtre espagnol, décédé le
12 août. Tous trois avaient été
contaminés au Liberia.
Les très faibles quantités
disponibles du ZMapp, un cocktail de trois anticorps “monoclonaux” qui n’avait jamais
été testé auparavant sur des
humains, sont désormais épuisées, selon le laboratoire qui le
produit.
sous certaines conditions s’il
s’agit d’un cas urgent”.
“Nous avons des réserves
suffisantes pour plus de 20.000
personnes”, a ajouté un porteparole du groupe.
Pour le plus long terme, les
espoirs se portent sur la mise au
point d’un vaccin.
Les Instituts américains de la
santé (NIH) ont annoncé jeudi
le démarrage dès septembre
du premier essai clinique d’un
vaccin expérimental, selon une
procédure accélérée de tests.
Le financement apporté par
Wellcome Trust, le Medical
Research Council et le département britannique pour le
développement international
(DFID), permettra aussi au
géant pharmaceutique GlaxoSmtihKline (GSK) de lancer,
en même temps que les essais,
la fabrication de 10.000 doses
supplémentaires de vaccin.
“Si les essais sont concluants,
des stocks pourraient ainsi être
immédiatement disponibles
pour l’OMS”, a expliqué Wellcome Trust.
L’ambition est de mener les
essais à leur conclusion d’ici la
fin 2014.
En attendant un traitement
efficace et disponible sur le continent, les rumeurs se propagent
sur des remèdes traditionnels
sensés venir à bout d’Ebola.
Ainsi, dans le nord de la Côte
d’Ivoire et certains quartiers
d’Abidjan, de nombreux Ivoiriens se sont mis à manger de
l’oignon, à boire de l’eau salée et
à se frotter la corps avec du sel
pour se protéger du virus.
De plus en plus de médecins
traditionnels affirment avoir le
remède miracle, au point que
les autorités ont dû taper du
point sur la table en demandant
“aux tradipraticiens de rester
en dehors” des questions liées
à Ebola.  Le JD avec agences
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Un traitement
expérimental japonais
Une autre solution pourrait
venir du Japon qui s’est dit
prêt lundi 25 août à fournir
un traitement expérimental,
homologué en mars dans le
pays comme antiviral contre
la grippe, afin de lutter contre Ebola “si l’Organisation
mondiale de la santé en fait la
demande”.
Le favipiravir (ou “T-705”)
est commercialisé sous le nom
Avigan par Toyama Chemical, filiale du spécialiste des
techniques de l’image FujiFilm
Holdings. Il est actuellement
en phase de tests cliniques aux
Etats-Unis. Son administration
sous forme de comprimés peut
également faciliter le traitement dans des zones aux infrastructures médicales limitées,
précise le fabricant.
Avant même que l’OMS ne
prenne une décision, le laboratoire s’est dit “prêt à répondre
aux demandes individuelles (de
travailleurs médicaux, ndlr)
Un vaccin soumis
aux essais cliniques
D’autres études suivront
avec des volontaires sains au
Royaume-Uni, en Gambie et
au Mali dans le cadre d’un
consortium international mené
par l’association britannique
caritative Wellcome Trust, qui
contribue au financement des
essais.
“Une subvention de 2,8
millions de livres (3,5 millions d’euros) permettra à une
équipe dirigée par le professeur
Adrian Hill de l’Institut Jenner
à l’université d’Oxford de commencer à tester le vaccin en
parallèle aux essais similaires”
menés aux Etats-Unis, a déclaré
Wellcome Trust dans un communiqué.
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L
MSF en appelle au Conseil de sécurité
e président de Médecins sans frontières (MSF) France a
appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à “s'emparer du
dossier” Ebola afin de coordonner les efforts de la communauté internationale.
“Je suis très pessimiste”, a déclaré Mego Terzian, dans une
interview accordée vendredi 29 août à l’agence Reuters. “S'il
n'y a pas une mobilisation internationale importante pour ve-
nir en aide aux pays affectés, nous allons être confrontés dans
les prochains jours ou semaines à des problèmes économiques,
sociaux et sécuritaires”.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit “s'emparer du dossier
et organiser la coordination sur le terrain face à la progression
de l'épidémie” qui fait peser un “risque pour la stabilité de la
région”.  Le JD
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10 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
TEMPS FORTS
bola
Epidémie d’E
Tout un centre rempli en une semaine
E
n à peine une
semaine, le nouveau centre de
Médecins sans
frontières (MSF) ouvert
à Monrovia, au Liberia,
a déjà atteint sa capacité
maximale de 120 patients,
rapporte l’ONG.
transport des cadavres vers le
crématorium”.
MSF s’apprête donc à
agrandir le centre, en ajoutant
trois tentes pouvant héberger
40 personnes chacune.
“Nous n’avions jamais vu
un tel nombre de patients lors
des autres épidémies d’Ebola”,
raconte Lindis Hurum, coordinatrice d’urgence de MSF à
fournir des soins palliatifs”.
Dans le nord de la Guinée,
à Foya, le nombre de malades
admis dans le centre à peine
réhabilité ne décroît pas.
“Nous avons trouvé une situation extrêmement chaotique,
et il n’y a pratiquement pas
d’autres organisations actives
dans la région”, décrit Hugues
Robert, responsable des activi-
pour qui le diagnostic d’Ebola
a été confirmé, 170 ont guéri,
déclare l’ONG.
Près de 2.000 employés
sont actuellement déployés
dans les quatre pays touchés
par l’épidémie en Afrique de
l’Ouest, dont 184 expatriés et
environ 1.800 personnes recrutées localement.
MSF, qui a été la première
organisation à se déployer
pour lutter contre Ebola en
Afrique de l’Ouest, n’a eu de
cesse d’alerter la communauté
internationale.
“L’épidémie d’Ebola a été
déclarée il y a cinq mois, mais
ce n’est que maintenant que de
vraies discussions commencent
au sujet du leadership et de la
coordination internationale
de l’aide. C’est absolument
inacceptable”, s’insurge Brice
de le Vingne, directeur des
opérations de MSF. “Les pays
qui auraient les ressources et
les compétences nécessaires
pour lutter efficacement contre
l’épidémie ne s’inquiètent que
de se protéger eux-mêmes. Ils
peuvent faire davantage, pourquoi ne le font-ils pas?”  Le JD
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“Dans le centre ELWA 3, à
Monrovia, ouvert par MSF le
17 août et disposant d’une capacité de 120 lits, le nombre de
patients continue d’augmenter,
et dépasse à la fois les possibilités de prise en charge par
les équipes et le nombre de lits
disponibles”, indique l’ONG
sur son site Internet, jeudi 28
août.
MSF se voit dont obligée
de réduire le niveau de soins
qu’elle peut fournir. “Actuellement, il devient impossible,
par exemple, d’administrer
des traitements intraveineux
aux malades”, explique l’ONG.
“Les équipes se démènent pour
dépister le virus chez les nouveaux arrivants, fournir des
soins aux patients hospitalisés,
organiser l’évacuation et le
“Les pays qui auraient
les ressources et les compétences
nécessaires pour lutter efficacement
contre l’épidémie ne s’inquiètent
que de se protéger eux-mêmes”
Monrovia. “Nos protocoles de
traitement ont été prévus pour
des centres d’une capacité de
20 lits. Aujourd’hui, nous allons devoir aller au-delà des
120 lits. Nous devons constamment adapter notre dispositif,
recruter et former du nouveau
personnel médical et sanitaire,
jour et nuit. Les priorités deviennent maintenant de garder
le centre sûr, de séparer les cas
suspects des cas probables et
de ceux confirmés, ainsi que
tés d’urgence de MSF à Foya. “A
certains endroits autour de la
ville, le personnel du ministère
de la Santé doit faire face à des
ruptures de stock de matériels
de protection de base. Ils n’ont
également pas les moyens de
garantir des enterrements sûrs
et de fournir des ambulances
pour le transport des malades”.
Depuis mars, 1.885 patients
ont été admis dans les centres
de MSF. Parmi les 907 patients
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Joanne Liu, présidente internationale de MSF :
"Nous avons cruellement besoin d'aide"
MSF
“L
es capacités
de MSF sont
limitées. Nous
avons cruellement besoin d’aide dans ces
pays pour sensibiliser davantage les communautés et pour
assurer la surveillance épidémiologique ainsi que la prise
en charge des patients. Il est
essentiel d’augmenter le nombre de travailleurs disposant de
compétences pratiques, afin de
contribuer à la mise en œuvre et
à l’élaboration de nouvelles approches et stratégies.
Il ne s’agit pas uniquement de disposer d’un plus grand nombre
d’épidémiologistes, de médecins et de spécialistes d’Ebola: nous
avons aussi besoin d’experts dans la réponse aux urgences et aux
catastrophes, même si ces personnes n’ont que peu, voire pas
d’expérience en lien avec Ebola. De tels spécialistes sont indispensables pour combler les énormes lacunes dans de nombreux
domaines. Ils peuvent notamment apporter leur soutien aux
hôpitaux généraux, assurer le contrôle des infections, sensibiliser
les communautés à la maladie et enfin aider à distribuer les outils
nécessaires aux communautés, comme des kits de désinfection à
domicile.
L’Organisation mondiale de la Santé, la communauté internationale en général et les organisations non gouvernementales
doivent rapidement intensifier leurs interventions et envoyer plus
d’équipes sur place. La gestion et la coordination doivent être améliorées de toute urgence, mais il est également nécessaire de mettre
en œuvre des stratégies pour atteindre toutes les zones touchées
et contribuer à améliorer l’accès aux soins de santé de manière
générale dans les régions où le système de santé s’est effondré.
Toutes les mesures adoptées, que ce soit pour assurer le respect
des normes d’hygiène lors des enterrements, pour encourager les
personnes à ne pas se cacher lorsqu’elles sont malades ou pour
retrouver les personnes ayant été en contact avec la maladie, devront être comprises et acceptées par la population pour pouvoir
atteindre pleinement leurs objectifs.
Contrairement aux épidémies d’Ebola précédentes, qui duraient
environ huit semaines, cette crise nécessite un engagement à
moyen terme de plusieurs mois au moins pour aider à
endiguer l’épidémie”. 
11 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
”
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12 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
TEMPS FORTS
Cameroun
Boko Haram prend deux villes frontalières
Le groupe islamiste armé Boko Haram a pris deux villes à cheval sur la frontière entre le Nigeria et le Cameroun, forçant des milliers de civils nigérians à se réfugier dans le pays voisin et plusieurs centaines de soldats
nigérians à fuir la zone.
L
es islamistes nigérians du groupe armé
Boko Haram ont pris
le contrôle de deux
villes du nord-est du Nigeria,
à cheval sur la frontière camerounaise, étendant leur emprise
dans le zone.
Le groupe a d’abord investi
Gamboru Ngala, provoquant la
fuite de milliers de personnes
vers le Cameroun voisin, à Fotokol, lundi 25 août, à l’issue
d’intenses combats.
“Beaucoup d’entre nous se
sont enfuis vers le Cameroun
à cause de l’attaque de Boko
Haram”, affirme un Nigérian
qui a plié bagages.
En mai, les insurgés islamistes avaient déjà attaqué
la ville qu’ils avaient quasi
entièrement rasée et dont ils
avaient tué plus de 300 habitants civils.
Les habitants ont apparemment pu fuir au Cameroun bien
que ce pays ait annoncé le 18
août la fermeture de ses 1.600
km de frontière avec le Nigeria
en raison de l’épidémie d’Ebola
qui touche ce pays.
La soir même, les combattants de Boko Haram se sont
emparés de la ville voisine
d’Ashigashiya. Il n’y a pas eu
de combat, les 500 militaires
nigérians déployés sur place
ayant fui vers le Cameroun
après les affrontements du
matin.
A cheval sur la frontière,
Ashigashiya est coupée en deux
par un petit cours d’eau qui
sépare les deux pays.
“Les Boko Haram veulent
aussi avoir la mainmise sur
la partie camerounaise de la
ville, ils y ont fait une incursion cette nuit et ont égorgé
trois personnes devant l’église
catholique”, a raconté une source sécuritaire mardi.
nais) qui étaient positionnés là
sont également partis”, a précisé ce responsable, s’alarmant
d’une “situation qui se dégrade
de jour en jour dans les villes
frontalières”.
L’armée camerounaise a
riposté mercredi soir en bombardant un site occupé par les
islamistes à Gamboru, côté nigérian. “Beaucoup d’ennemis
ont été touchés (tués), mais
tous n’ont pas été totalement”
neutralisés, a affirmé un source
sécuritaire locale s’exprimant
sous couvert d’anonymat.
“Nous pensons qu’ils contrôlent toujours la ville puisqu’ils sont nombreux et ne
sont pas regroupés au même
endroit”, a indiqué un policier
sur place.
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Une “situation qui se
dégrade de jour en jour”
Après le raid islamiste, “les
gendarmes camerounais ont fui
la brigade pour dormir à l’école
de la ville. Lorsqu’ils ont tenté
de réintégrer la gendarmerie
ce matin, ils ont été accueillis
par les tirs des Boko Haram”
positionnés du côté nigérian de
la cité, selon ce policier.
Les gendarmes camerounais
ont ensuite “quitté la ville” et “la
dizaine de soldats (camerou-
Combats
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u moins 25 combattants ont été
tués lundi 25 août
dans des affrontements
entre deux factions rivales
de l'ex-rébellion Séléka à
Bambari, dans le centre de
la Centrafrique.
Les combats mettaient aux
prises “le groupe du général
Joseph Zoundéko, chef d'étatmajor de l'ex-coalition Séléka
installé à Bambari, et celui du
général Ali Djarras, comprenant des Peuls armés” qui
circulent dans région, témoigne
un officier de la force africaine
Misca.
Selon une source proche de
l'ex-coalition rebelle, “les relations entre les différentes factions connaissent une certaine
tension liée à la perception
de dividendes provenant des
sociétés de téléphonie mobile
par un camp au détriment des
autres”.
La Séléka, qui avait pris le
pouvoir à Bangui en mars 2013
avant d'en être chassée en janvier 2014 après l'intervention
des forces française et africaine,
apparaît aujourd'hui de plus en
plus divisée sur le plan politique
et militaire.
Ces nouvelles violences ont
en tous cas “replongé la ville
de Bambari dans la peur et l'inquiétude” et “de nombreux habitants qui tentaient de quitter
leur lieu de refuge ont regagné
les sites des déplacés”, a expliqué l'officier de la Misca.
La ville, où l'ex-coalition Séléka a installé en mai son nouvel
“état-major”, avait été le théâtre
de violents affrontements en juin
COMBATS. Au moins onze personnes ont été tuées dans de violents affrontements survenus mercredi et jeudi 27-28 août dans
le village de Ngakobo, région de Bambari (centre-est) entre Peuls
armés et miliciens anti-balaka, a indiqué une source au sein de la
force africaine Misca.
et juillet, qui opposaient jusquelà des milices majoritairement
chrétiennes anti-balaka à des
éléments de l'ex-Séléka à domi-
 AFP
La présidente veut des
actions concrètes et visibles
L
a présidente de transition centrafricaine Catherine Samba
Panza a mis en garde les nouveaux membres de son gouvernement, mis en place le 22 août, exigeant des actions “concrètes et
visibles”.
“Vous devez vous montrer capables de redonner espoir au
peuple centrafricain. Il s'ensuit que vos actions doivent être
concrètes et visibles. La population doit ressentir les actions du
gouvernement pour que nous méritions le soutien populaire”, a
déclaré Mme Samba Panza, jeudi 28 août lors du premier Conseil
des ministres, a rapporté la radio nationale.
Ce gouvernement “de combat et d'action (...) sera évalué au
bout de trois mois. Ceux qui n'auront pas fait montre de capacités
à diriger un département ministériel seront remerciés”, a averti
la présidente.  AFP
Des heurts ont également été signalés entre les deux camps
dans des villages des environs, donnant lieu à l'incendie et la destruction de maisons, à des pillages et à d’autres exactions, selon
la même source.
13 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
 AFP
TEMPS FORTS
Niger
Hama Amadou s'échappe en Belgique
Le président du Parlement nigérien Hama Amadou, dont les pairs ont autorisé l'audition par la justice au sujet
d'un trafic présumé de bébés du Nigeria, a quitté “discrètement” le Niger pour le Burkina Faso, puis la Belgique,
a indiqué un responsable de l'opposition, qui dénonce une utilisation de la justice à l’encontre du principal opposant au chef de l’Etat.
A
charnement de l’Etat
à son encontre pour
les uns, comportement indigne pour
les autres: la fuite du chef des
députés nigériens, principal
opposant au président, dépasse
le strict cadre du trafic de bébés
conçus au Nigeria pour lequel la
justice veut l’entendre.
Le camp d’Hama Amadou
dénonce avec fracas une utilisation de la justice dans un but
politique par le président Mahamadou Issoufou, dont il avait
permis l’accession au pouvoir
en avril 2011.
Le climat politique s’est
progressivement vicié à Niamey depuis son passage dans
l’opposition en août 2013, qui
lui a fait gagner le statut de
principal adversaire du chef de
l’Etat pour la présidentielle de
2016, selon ses partisans.
En 2014, l’Etat a alterné arrestations et remises en liberté
de militants, syndicalistes et
surtout d’opposants.
Six proches de M. Amoudou, emprisonnés depuis trois
mois pour “atteinte à la liberté
de l’Etat” ont ainsi été libérés
mardi. Le lendemain, le bureau
politique de l’Assemblée nationale autorisait, sur demande
du gouvernement, l’audition de
son chef par la justice.
“Tout le monde sait dans
ce pays que (les autorités) ont
tenté de diverses manières de
débarquer Hama Amadou:
d’abord par un vote (de défiance) des députés aux deux
où ils ont été conçus, le Bénin et
le Niger. Des cadres politiques
et économiques nigériens seraient impliqués.
Dix-sept personnes, dont
(PNDS, au pouvoir).
Et d’ironiser: “les autres personnes qui sont en prison (dans
cette affaire), c’est aussi pour
les empêcher d’être candidates
en 2016?”
Le ministre nigérien de
l’Agriculture Abdou Labo, dont
l’une des épouses fait partie des
femmes détenues, a été incarcéré samedi 23 août.
La fuite du président du
Parlement mercredi au Burkina
Faso, “qui ne le grandit pas”, est
qualifiée de “preuve de mépris”
pour l’institution judiciaire par
M. Sani, qui montre au peuple
nigérien “le vrai visage” d’Amadou, “un aventurier” capable de
“se soustraire à la justice”.
Celle-ci attend une décision
du Conseil constitutionnel, saisi
par M. Amadou, qui conteste “la
légalité” de la décision du bureau de l’Assemblée nationale,
pour aller plus en avant sur son
cas, a déclaré jeudi soir Boukary
Sally Ibrahim, le procureur de
la République.
“Si la Cour confirme le caractère légal de cette autorisation,
le juge d’instruction va convoquer Hama Amadou. S’il
constate qu’il n’est (toujours)
pas là, (...) il va émettre un
mandat d’amener”, qui pourrait conduire à l’émission d’un
“mandat d’arrêt international”,
a-t-il expliqué.  AFP
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Par Boureima Hama, à Niamey
tiers, puis par le biais de la
Cour constitutionnelle, mais ils
n’ont pas pu”, a expliqué Souley
Oumarou, son avocat.
“Par le biais de la justice”, “on
veut mettre hors d’état de nuire
le président de l’Assemblée
nationale”, le procureur ayant
“adressé une requête aux fins
‘d’arrêter’” M. Amadou et non
de “simplement l’auditionner”,
a affirmé son défenseur, qui
dénonce un “acharnement” du
pouvoir.
l’une des épouses d’Hama Amadou, ont été inculpées fin juin
pour “supposition d’enfant”
(délit qui consiste à attribuer
la maternité d’un enfant à une
femme qui ne l’a pas mis au
monde), “faux et usage de faux”
et “déclaration mensongère”,
puis écrouées.
“Preuve de mépris”
Lui “n’a pas fui pour ce qu’on
lui reproche, mais il s’est mis
à l’abri contre une procédure
illégale” prise par “des gens
qui veulent sa peau”, a affirmé
Me Oumarou. “Comme cela, il
a la chance d’être candidat en
2016. S’ils l’avaient pris, ils ne
l’auraient jamais libéré avant
2016”.
La majorité tient évidemment une position diamétralement opposée.
“Personne ne l’aurait touché
s’il ne s’était pas lui-même
empêtré dans une affaire criminelle de trafic d’êtres humains”,
s’indigne Iro Sani, le porteparole du Parti nigérien pour
la démocratie et le socialisme
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“Des gens qui veulent
sa peau”
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Le Mouvement démocratique nigérien (Moden), son
parti, se montre très virulent.
Pour le régime, “il faut harceler,
isoler et abattre Hama par tous
les moyens”, tempête-t-il, critiquant un “dossier judiciaire
fallacieux, savamment coordonné par le président de la
République”.
Depuis deux mois, le Niger
vit au rythme de l’évolution de
l’enquête sur un trafic international de bébés entre le Nigeria,
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Libération de six opposants
L
a justice du Niger a mis en liberté provisoire six opposants
proches du président du Parlement, Hama Amadou, poursuivis pour “atteinte à la sûreté de l'Etat” après trois mois
de détention, a annoncé leur avocat mardi 26 août.
“C'est une victoire du droit. Je n'ai jamais douté de la justice
parce que c'est un dossier vide. Ca ne peut que se solder par ce
genre de résultat”, s'est réjoui Me Amadou Boubacar devant la
presse.
Parmi les personnes remises en liberté figurent l'ex-ministre de
la Santé Soumana Sanda, l'ex-maire de Niamey, Oumarou Dogari
et le colonel de l'armée à retraite, Abdourahamane Saïdou.
Le 24 mai, le ministre de l'Intérieur, Hassoumi Massaoudou,
avait affirmé qu'une quarantaine de militants du Moden, le parti
de Hama Amadou, avaient été arrêtés pour leurs “liens avec une
tentative préméditée de créer une campagne de terreur devant
aboutir dans leur esprit à un putsch militaire”.
Quelques jours plus tôt, le domicile d'un député proche du pouvoir avait essuyé des tirs, tandis que le siège du parti au pouvoir
avait été victime d'une attaque au cocktail Molotov qui avait fait
trois blessés, dont un grièvement.
Tous les militants interpellés avaient été remis en liberté après
quelques jours de détention à l'exception des six relâchés mardi.
“C'est une mise en scène qui vise à arrêter des gens du Moden et
par la suite organiser des représailles contre nous”, avait dénoncé
Hama Amadou, ancien allié du président Issoufou.
Selon ses partisans, M. Amadou, qui a gagné les rangs de
l'opposition en août 2013, est le principal rival du chef de l'Etat
pour la présidentielle de 2016.  AFP
14 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
. . . L’ A C T U A L I T E E N B R E F . . .
Mali / Le HCR souhaite le retour des réfugiés
L
e Haut commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Antonio Gu- dans le nord du Mali pour un retour volontaire des réfugiés
terres, a appelé à un dialogue entre le gouvernement malien maliens, essentiellement établis au Niger, au Burkina Faso et en
et les groupes armés pour un retour des réfugiés.
Mauritanie.
“Le dialogue politique entre tous les acteurs peut faciliter le
Le HCR estimait fin juillet à 140.000 les réfugiés maliens insretour des réfugiés. C’est pourquoi nous encourageons le dialogue tallés à l’étranger et à 12.000 ceux qui étaient revenus dans leur
entre le gouvernement et les groupes armés” du nord du Mali, a pays par leurs propres moyens.
déclaré M. Guterres, lors d’une visite à Tombouctou, au nord-ouest
Le gouvernement malien et les groupes armés du nord doivent
du Mali, mardi 26 août.
reprendre lundi 1er septembre à Alger les négociations de paix,
Il a estimé nécessaire “le retour de la paix et de la sécurité” suspendues en août. 
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Congo / Les élections locales fixées au 28 septembre
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es élections locales attendues depuis des mois auront lieu le
28 septembre au Congo, où le parti du président Denis Sassou
Nguesso règne sans partage depuis 1997.
“Le corps électoral est convoqué aux urnes le dimanche 28
septembre 2014” pour les élections locales, indique un décret
présidentiel signé lundi 25 août.
Quelque 2,8 millions de Congolais âgés de plus de 18 ans
seront appelés à élire pour cinq ans les membres des 12 conseils
départementaux et des conseils municipaux des six plus grandes
villes du pays.
Toutes ces institutions sont contrôlées par le Parti congolais
du travail (PCT), l’ancien parti unique, dont est issu le chef de
l’Etat.
Les élections locales auraient dû se tenir en 2013 mais le scrutin a été retardé, officiellement en raison d’un retard pris dans la
révision des listes électorales.
Les élus locaux forment le collège des grands électeurs chargé
d’élire les 72 sénateurs. Des élections sénatoriales doivent avoir
lieu d’ici à la fin de l’année, mais leur date n’a pas encore été annoncée.
Au pouvoir de 1979 à 1992 puis depuis la fin de la guerre civile
en 1997, le président Sassou n’a pas le droit de se présenter à sa
propre succession lors de la présidentielle de 2016. L’opposition
lui prête néanmoins la volonté de modifier la Constitution - ce qui
ne pourra se faire que par référendum - pour briguer un nouveau
mandat. 
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Assemblée nationale
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adopté
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compte-rendus des réunions du Conseil des ministres, du Parleu
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L’ un projet
régule l’utilisation du français et du ment et des services ministériels, a-t-il ajouté.
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kirundi.
Désormais, “le kirundi devra être utilisé, dans sa forme pure,
dans toutes les circonstances, hormis le domaine de la communication régionale et internationale. Il devra être la langue de
l’enseignement dans les premières années de l’école fondamentale
et de certains cours de l’enseignement secondaire et supérieur”, a
indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique, Joseph Butore, en présentant ce projet de loi.
Le kirundi pourra en outre être utilisé dans la rédaction des
Quant au français, a expliqué le ministre, il devra être la langue de la diplomatie et de la communication internationale au
niveau de l’oral et de l’écrit. Il sera aussi la principale langue
d’enseignement du secondaire et du supérieur et les textes de lois
adoptés en kirundi devront être traduits en français.
Selon le ministre, ce texte va “revaloriser la langue nationale
pour en faire un tremplin culturel du développement du pays,
[et] instaurer un multilinguisme fonctionnel convivial et complémentaire”. 
15 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
SANTE
En bref...
L'OMS appelle le Burundi à
adopter une loi anti-tabac
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Togo : Création d’un
observatoire sur la
discrimination
des PVVIH
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n membre de l’OMS au Burundi
a appelé les autorités à adopter
rapidement une loi contre le tabac, en
attente depuis 2006.
“Nous réitérons vivement notre
demande de voir l’Etat du Burundi
passer à la mise en place rapide d’une
loi anti-tabac pour pouvoir réprimer
avec efficacité les délinquants en la
matière sur base d’un outil répressif”, a
déclaré Jérôme Ndaruhutse, chargé de
la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles à l’OMS
au Burundi.
“Nous avons décaissé des fonds
pour financer l’adoption de cette législation, mais on ignore où se trouvent
les goulots d’étranglement pour son
adoption effective”, a-t-il ajouté,
lors d’un atelier d’information sur la
Convention-Cadre de l’Organisation
mondiale de la santé pour la lutte antitabac (CCLAT), la semaine dernière.
Si le président burundais a ratifié
la CCLAT, entrée en vigueur le 20
février 2006, “malheureusement,
l’élaboration du projet de loi anti-tabac
n’a pas encore été adoptée”, a reconnu
Jean Népomsène, représentant du
ministre de la Santé publique et de la
Lutte contre le Sida.
Sylviane Ratte, conseillère technique à l’Union Internationale contre
la Tuberculose et les Maladies Respiratoires (UITMR), a souhaité que
le gouvernement burundais puisse
promulguer le projet de loi avant les
échéances électorales de 2015. 
LOME - Un Observatoire sur la stigmatisation et la discrimination des personnes
vivant avec le VIH (PVVIH) sera bientôt
opérationnel au Togo, avec comme objectif
de combattre la situation d’isolement de
cette couche sociale vulnérable, ont annoncé mercredi 27 août le Réseau des personnes infectées par le virus (RAS+Togo) et
le Conseil National de Lutte contre le Sida
et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS-IST).
En outre, un comité de suivi sera chargé
d’élaborer des stratégies de riposte à la
stigmatisation et un secrétariat technique,
visant à accompagner et soutenir les victimes, sera assuré par des personnes vivant
avec le VIH/Sida, appuyées par quelque
150 bénévoles, a précisé le professeur Vincent Pitché, président du RAS+Togo.
Ces bénévoles seront issus des personnels des structures publiques, privées,
associatives et religieuses. Ils bénéficieront de l’appui des magistrats, des chefs
traditionnels, des chefs des services de
sécurité et des responsables des comités
de développement des quartiers, a-t-on
encore indiqué.
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interdiction de fumer dans les
lieux publics doit entrer en
vigueur au Togo ce lundi 1er septembre.
Les gérants d’espaces ouverts au
public - notamment les bars, hôtels et
restaurants - sont appelés à indiquer
dans leurs établissements l’interdiction
Le nouveau code prévoit en outre
que les paquets de cigarettes comportent des messages de sensibilisation en
français, et dans les deux principales
langues nationales que sont l’Ewé et
le Kabyè. 
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16 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
A C C E S A L’ E A U
RD Congo : "Goma veut de l'eau"
La ville congolaise de Goma est bordée par un des plus grands réservoirs d’eau douce au monde, le lac Kivu, et
il y pleut en abondance. La majorité de sa population d’environ un million d’habitants attend cependant toujours
d’avoir des robinets chez elle.
D
ès le lever du jour,
une noria de cyclistes se succèdent
sur la plage. Pauvrement vêtus, ils viennent emplir au lac des bidons usés. Sous
une guérite de fortune, Fideline
Kabuhu veille à ce qu’aucun jerrican ne quitte les lieux sans sa
dose de chlore, qu’elle injecte à
l’aide d’une seringue.
“Cette eau, les gens la boivent,
ils font tout avec”, explique cette
femme de 46 ans missionnée
par une organisation caritative
française.
Chaque bicyclette transporte
environ 120 litres qui seront
écoulés dans les quartiers privés
d’eau. A raison de dix aller-retour au lac, les porteurs peuvent
espérer gagner 10 dollars dans
la journée.
Mais en cette fin de matinée,
il pleut et Lambert Biriko ne
remplira pas ses bidons. “La
journée est foutue”, expliquet-il: les gens vont récupérer les
eaux de ruissellement “et ne
nous achèteront rien”.
dans une flaque à côté d’une
pompe de la Regideso (la société publique de distribution)
à laquelle des camions-citernes
privés viennent acheter de l’eau
pter que sur elle-même. Cette
situation révolte les jeunes qui
ont créé la Lucha (Lutte pour le
changement). Le manque d’eau
- comme la pénurie d’électricité
et reproche aux autorités de se
servir de l’insécurité comme
d’un prétexte pour ne rien
faire.
Manifestations et
réseaux sociaux
Par Albert Kambale, à Goma
qu’ils vendront dans certains
quartiers.
Fiston Mugisho, chômeur âgé
de vingt ans, passe la journée ici
et la rareté du travail - révèle “un
problème de gouvernance”, “un
manque de programmation” et
un “manque de sérieux”, estime
Les manifestations se succèdent et utilisent l’influence des
réseaux sociaux Twitter et Facebook avec le mot-dièse #GomaVeutdelEau (#GomaNeedsWater en anglais).
Deogratias Kizibisha, directeur de la Regideso pour le
Nord-Kivu, déclare que 45% des
habitants de Goma sont reliés
au réseau d’adduction. Mais il
ne suffit pas de l’être pour avoir
de l’eau et, selon la Lucha, le
taux de desserte réel tourne
autour de 20%.
Jean-Pierre Kambere est
infirmier dans le quartier insalubre de Birere. “L’ajout de
chlore ne suffit pas” à rendre potable l’eau du lac, dit-il, “chaque
semaine des patients viennent
se faire soigner pour des diarrhées ou des fièvres” liées à une
hydratation insuffisante et une
mauvaise qualité de l’eau.
Non loin de son centre de
santé, Joëlle, frêle jeune femme
de 20 ans, revient d’un robinet
public, courbée sous le poids
du bidon qu’elle porte sur le
dos, attaché à son front par une
écharpe. “Ce n’est pas normal
de vivre comme cela, se plaintelle, il faut que les autorités
apportent de l’eau dans chaque
maison”.  AFP
“Un problème de
gouvernance”
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Un habitant de Goma s’approvisionne en eau dans le lac Kivu
à tenter de laver les taxis-motos
qui veulent bien s’arrêter. Chez
lui, il n’y a pas d’eau. Tous les
jours, dit-il, il faut en acheter
“aux vélos”, ou marcher jusqu’à
un quartier où des particuliers
reliés au circuit d’adduction
revendent ce qui sort de leurs
robinets.
“Mais on ne trouve pas toujours”, ajoute-t-il. Même chez
les gens qui bénéficient du réseau public, les coupures sont
fréquentes.
Comme ailleurs au Congo, la
population a appris à ne com-
Micheline Mwendike, militante
de ce mouvement apolitique.
Avec d’autres organisations,
explique-t-elle, la Lucha a déposé fin mai une première pétition
de 3.500 signatures demandant
au gouverneur de la province,
Julien Paluku, de s’engager à
relier à brève échéance certains
quartiers au circuit d’adduction
et de publier “un plan pour [la
fourniture d’eau à] toute la
ville”.
Soutenu par une partie de
l’opposition provinciale, le
mouvement de grogne grandit
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En vingt ans, la population
de Goma a explosé avec l’afflux
de réfugiés venus du Rwanda et
du Burundi et de populations
déplacées par les conflits qui
n’en finissent pas de meurtrir
l’est de la RDC.
Au rond-point Cercle-Sportif, dans le centre de la ville,
une vieille femme fait sa toilette
Abidjan : Bagarres autour des points d'eau
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ne série d'affrontements liés à une pénurie d'eau a fait une
dizaine de blessés dimanche 24 août à Yopougon-Micao, zone
industrielle dans l'ouest d'Abidjan.
Selon des témoins, des bousculades pour s'approvisionner à des
points d'eau ont dégénéré en bagarres, faisant des blessés parmi
des femmes et des enfants.
“Ici à Micao, nous n'avons pas une goutte d'eau depuis une
semaine. Nous sommes obligés de chercher des points d'eau de
fortune et quand nous les trouvons, c'est une ruée et seuls les
plus forts arrivent à se faire servir quand les plus faibles eux, sont
piétinés et blesssés”, a raconté un habitant.
Le 5 août, des habitants du quartier de Yopougon en étaient
venus aux mains, dans des circonstances semblables.
Les fréquentes pénuries dans plusieurs quartiers d’Abidjan, et
dans certaines localités de l’intérieur de la Côte d’Ivoire entraînent
régulièrement des bousculades et des violences.
Les autorités ivoiriennes ont entamé des chantiers d’envergure
pour renforcer l’alimentation des populations en eau potable. 
17 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
ENFANCE
Côte d'Ivoire : La police d'Abidjan fait la
chasse aux "microbes"
Les policiers d’Abidjan se sont récemment lancés dans la chasse aux “microbes”, des enfants de 9 à 15 ans, armés, recrutés pendant la crise politique pour lutter contre les partisans de Laurent Gbagbo, et qui ne trouvent
aujourd’hui que la délinquance pour survivre.
rait être, en fait, bien différente
de la version officielle.
“Le problème est que des
politiciens ont utilisé ces enfants durant le conflit pour
se débarrasser de [l’ancien
président Laurent] Gbagbo”,
c’est la seule activité qui nous
permette de survivre. Nous
attaquons les gens pour de
l’argent ou de la nourriture, rien
de plus”, ajoute-t-il.
Les défenseurs des droits de
l’homme soulignent la respon-
soit cité, “quand ces jeunes voient l’impunité dont bénéficient
leurs aînés, ils ont l’impression
d’avoir tous les droits”.
En attendant, les “microbes”
pourrissent la vie des habitants,
qui n’ont pas hésité à organiser
des manifestations pour exiger
des autorités qu’elles règlent
cette question.
Dans les quartiers où ils
sévissent, les commerçants ont
tendance à ouvrir plus tard et
fermer plus tôt leurs échoppes
pour éviter d’être attaqués.
“Ces jeunes sont à chaque
carrefour dans le quartier. On
a peur la nuit car ils peuvent
entrer chez vous à chaque instant”, témoigne un résident
d’Abobo.
“Nous allons intensifier la
lutte. Nous sommes déterminés à atteindre l'objectif d'éradication du phénomène avec
l'appui des populations qui ont
compris la dangerosité de ces
bandes. Elles ont commencé à
collaborer avec la police”, a indiqué le directeur général de la
police le général Brindou Mbia,
lors d'une conférence de presse
mercredi 13 août.
Beaucoup redoutent que
ces “microbes”, s’ils ne sont
pas correctement combattus,
s’organisent plus tard dans des
groupes beaucoup plus dangereux et armés.
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Des anciens soutiens
au camp Ouattara
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“Ces gamins prennent leur
inspiration dans les fumoirs. Ils
prennent leur dose de drogue
grâce au fruit de leurs agressions”, avance le chef du Centre
de commandement des opérations de sécurité (CCDO), une
unité d’élite, le commissaire
Youssouf Kouyaté.
Pour certains, ce phénomène
de gang d’adolescents est inspiré du film brésilien “La cité de
Dieu” qui s’articule autour des
agressions des enfants des favelas, les bidonvilles brésiliens.
Mais la raison première de
leur présence dans la rue pour-
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es autorités sécuritaires ivoiriennes
ont récemment appréhendé 122 jeunes
de moins de 15 ans dans la
commune d’Abobo, au nord
d’Abidjan. Quatre ont été tués
mi-juillet lors d’un accrochage
avec la police, dans le quartier
d’Attécoubé. La police annonce
de nouvelles arrestations en
vue d’une “éradication du phénomène” des “microbes”, un
gang composé d’enfants armés,
qui commettent des attaques en
masse et même des meurtres
dans certains quartiers de la
capitale économique de la Côte
d’Ivoire.
Une manifestation contre les “microbes” à Abidjan
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“Depuis que ces bandes se
explique Almany Touré, un
imam d’Abidjan. “Ceux qui les
ont envoyés dans la rue sont
en sécurité, pendant que [ces
enfants] souffrent”.
Une thèse que soutiennent
ces enfants. “Depuis la fin du
conflit, nous sommes restés
dans nos ‘bases’ à Abobo, Adjamé, Attécoubé, Williamsville.
Aucun de nos grands frères
n’est venu nous aider, bien que
nous ayons combattu”, déplore
cet adolescent de 16 ans. “Nous
venons de familles pauvres et
sabilité du gouvernement qui
ne s’attaque pas, selon eux, à la
source du problème.
sont créées, nous n’avons eu
de cesse de répéter au gouvernement de prendre ses responsabilités”, martèle Diakité
Tawakkal, de l’ONG Jeunesse
sans frontières.
Selon un autre activiste, qui
n’a pas souhaité que son nom
 Agences
Le Journal du Développement est protégé par les lois et conventions
internationales sur les droits d’auteurs. Transmettre le document est
une violation de ces lois, et punissable.
Seul l’éditeur est autorisé à transmettre la revue.
Le Journal du Développement est publié par une association française
à but non-lucratif: tous les revenus sont intégralement et exclusivement
utilisés pour le fonctionnement de la revue.
18 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
DROITS HUMAINS
Des corps retrouvés dans un lac entre le
Rwanda et le Burundi
Plusieurs cadavres, certains ligotés ou dans des sacs, ont été récemment découverts flottant dans la partie burundaise du lac Rweru, qui sépare Rwanda et Burundi, ont annoncé les autorités de Bujumbura, Kigali démentant
que ces corps proviennent du Rwanda.
D
es pêcheurs de la
commune burundaise de Giteranyi
ont dit avoir aperçu
une quarantaine de corps flottant sur le lac Rweru depuis
début juillet, a indiqué le président de leur association, Sadiki
Nyandwyi.
“Nous confirmons ces informations. Il y a de nombreux
corps, souvent ligotés qui flottent sur le lac Rweru, même si
probablement le chiffre de 40
rapporté par les pêcheurs est
exagéré”, a déclaré lundi 25
août le ministre burundais de
l’Intérieur Edouard Nduwimana.
“Mais ce qui est certain, ce
qu’il y a de nombreux corps
flottant sur le lac Rweru comme
cela a été confirmé par l’administration locale, qui s’est
rendue sur les lieux”, a-t-il
poursuivi.
qui nous sont transmis par
l’administration locale, (...) ce
ne sont pas des Burundais”, a
assuré M. Nduwimana.
Selon les pêcheurs, “ces
cadavres viennent de la rivière
Akagera qui se déverse dans le
lac Rweru, ce qui nous laisse
croire, présumer, que ce sont
des cadavres en provenance du
Rwanda, mais sans confirmation”, a ajouté le ministre de
l’Intérieur.
Il a souligné que “les enquêtes sont nécessaires pour
confirmer ou infirmer si ces
corps viennent du Rwanda ou
sont jetés dans ce lac à partir
du Burundi”.
La police rwandaise a de son
côté démenti mardi dans un
communiqué que les corps retrouvés soient ceux de citoyens
rwandais.
“Nous pouvons confirmer
qu’il n’y a aucun Rwandais porté manquant parmi les corps”,
a déclaré le chef de la police
criminelle rwandaise, Theos
Badege.
La rivière Akagera, qui prend
sa source au Rwanda, avant de
passer au Burundi et en Tanzanie et se jeter dans le lac Victoria en Ouganda, avait charrié
de nombreux corps durant le
génocide de 1994 au Rwanda.
En 2006, des corps d’opposants burundais, assassinés lors
de violences politiques, avaient
été jetés dans divers cours d’eau
du pays.  AFP
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Pas de certitude sur la
nationalité des victimes
Lundi, une équipe mixte burundo-rwandaise, comprenant
des responsables des administrations et des polices des deux
pays, a découvert trois cadavres
sur le lac Rweru. Deux étaient
enfermés dans un grand sac, le
troisième était ligoté.
En une semaine, cinq corps
ont été découverts sur le lac
par les autorités locales burundaises. “D’après les rapports
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Mali : Des ONGudénoncent
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ouka Houka Ag Al- Tombouctou y dirigeait un tri- gens dans le cadre de la récon- 2013 par l'opération militaire
Des organisations des droits de l'homme ont dénoncé la récente libération au Mali d'un ancien juge islamiste,
inculpé pour des “violations graves des droits humains” lors du contrôle du nord du pays en 2012 par des groupes
armés jihadistes.
H
fousseyni, ancien juge
islamiste de Tombouctou (nord) “a été libéré le 15
août” dans le cadre des négociations entre le gouvernement
malien et ces groupes armés,
selon un communiqué de la
Fédération internationale des
ligues des droits de l'homme
(FIDH) et de l'Association malienne des droits de l'homme
(AMDH) reçu lundi 25 août.
Les deux organisations “condamnent avec véhémence” la
libération de M. Ag Alfousseyni,
arrêté en janvier “pour son rôle
présumé dans la commission
de violations graves de droits
humains”.
“Ce personnage important
du mouvement islamiste à
bunal islamique qui a ordonné,
entre autres, des amputations,
lapidations, flagellations et arrestations arbitraires”, selon
le texte.
“Atteinte à l’indépendance
de la justice”
“Cette libération politique
est une véritable atteinte à
l'indépendance de la justice
et une violation flagrante des
droits des victimes à la justice
et à la vérité”, selon Me Moctar
Mariko, président de l'AMDH,
cité dans le communiqué.
Un responsable du ministère
malien de la Justice s'est refusé
à tout commentaire sur ce cas
précis. “Nous avons libéré des
ciliation nationale. Nous ne
voulons pas rentrer dans les
détails”, a-t-il affirmé.
Bamako et les groupes armés
du nord avaient échangé 86
prisonniers en juillet. Selon la
FIDH et l'AMDH, parmi ces
prisonniers, figuraient “42
éléments des groupes armés
présumés auteurs de graves
violations de droits humains
et inculpés par la justice malienne”.
Trois groupes jihadistes, AlQaïda au Maghreb islamique
(Aqmi), Ansar Dine et le Mouvement pour l'unicité et le jihad
en Afrique de l'Ouest (Mujao),
ont contrôlé pendant près de
dix mois le nord du Mali, d'où
ils ont été chassés en janvier
19 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
Serval, initiée par la France.
Le gouvernement et les
groupes armés du nord, parmi
lesquels figurent d'anciens
membres d'Ansar Dine ou du
Mujao, doivent reprendre lundi
1er septembre à Alger les négociations de paix suspendues
en août.
Dans un “manifeste pour
un accord de paix respectueux
des droits des victimes”, 22
ONG, dont la FIDH et l’AMDH,
recommandent aux parties
“d’exclure toute amnistie pour
les crimes internationaux, y
compris les violences sexuelles
et l’enrôlement d’enfants soldats, conformément au Traité
de Rome auquel le Mali est
partie”.  Agences
JUSTICE
RDC : Reprise de l'affaire Chebeya
L'“affaire Chebeya", qui empoisonne jusqu'au sommet de l'Etat congolais, est revenue vendredi 29 août devant
la justice à Kinshasa après plus d'un an de suspension, suscitant l'espoir des parties civiles de voir enfin jugés les
meurtriers du plus célèbre défenseur des droits de l'homme du pays.
élevée de République démocratique du Congo, s’est déclarée
incompétente vendredi. Désormais, le procès en appel
des cinq policiers condamnés
en première instance doit re-
claré Rostin Maketa, directeur
adjoint de la VSV.
Le général Numbi a toujours
affirmé n’avoir jamais rencontré
M. Chebeya. Suspendu de ses
fonctions quelques jours après
le meurtre de MM. Chebeya et
Bazana, il a été officiellement
démis en décembre 2013.
Un des accusés du procès
en appel, en fuite et réfugié
aujourd’hui au Sénégal, a mis
en cause le général Numbi dans
la fin tragique des deux hommes, mais la Cour a refusé que
son témoignage soit produit.
Le double meurtre avait
suscité la consternation en
RDC. Le défenseur des droits
de l’homme, qui était devenu
de plus en plus virulent dans
sa critique du pouvoir du président Joseph Kabila, en fonction
depuis 2001, avait eu droit à des
obsèques nationales.
L’affaire a été à l’origine
d’une brouille diplomatique
entre Paris et Kinshasa en 2012
lors de la tenue du sommet de
la francophonie dans la capitale
congolaise: le président François Hollande, nouvellement
élu, avait honoré publiquement
la mémoire de M. Chebeya.
Aujourd’hui, “le sentiment
général est que la justice n’a
pas été rendue” et que “les vrais
auteurs [ne sont] pas encore
punis”, a déclaré Abdoul Aziz
Thioye, directeur adjoint du
bureau de l’ONU pour les droits
de l’homme en RDC.
“Avec la reprise de ce procès
(...) nous avons cette fois bon
espoir que la justice sera enfin
rendue”, indique Ida Sawyer de
Human Rights Watch.
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La voix des sans
voix (VSV), Floribert
Chebeya, avait été
retrouvé mort dans sa voiture
en périphérie de Kinshasa le 2
juin 2010 après s’être rendu à
l’inspection générale de la police
congolaise pour y rencontrer le
chef de la police de l’époque, le
général John Numbi.
A l’issue d’une enquête dénoncée comme bâclée par les
parties civiles, des organisations de défense des droits de
l’homme et plusieurs chancelleries occidentales, cinq policiers ont été condamnés en 2011
(quatre à mort et un à la prison
à vie) pour le meurtre de M.
Chebeya et de son chauffeur
Fidèle Bazana, disparu dans la
nuit du 1er au 2 juin 2010.
Le procès en appel des cinq
hommes, dont trois sont en
fuite, avait été suspendu en mai
2012 à la suite d’une exception
d’inconstitutionnalité déposée
par les avocats des parties
civiles.
La cour suprême de justice
de Kinshasa, juridiction la plus
Information judiciaire
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Floribert Chebeya
prendre dans les semaines qui
viennent.
Malgré leur échec devant la
Cour suprême, les parties civiles
comptent sur cette reprise pour
faire comparaître sur le banc
des accusés le général Numbi,
qu’ils considèrent comme le
“suspect numéro un”. “Nous
attendons qu’il soit arrêté et
transformé en prévenu”, a dé-
contact@lej
Mardi, la justice sénégalaise
a accepté d’ouvrir une information judiciaire à l’encontre de ce
policier à la suite d’une plainte
déposée en juin par la Fédération internationale des droits de
l’homme (FIDH) et les familles
des victimes. Cette procédure
“sert d’aiguillon” pour la justice congolaise, estime maître
Joseph Mukendi, avocat des
parties civiles.
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 AFP
RDC : Procès pour crimes de guerre
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n général de l'armée
congolaise, ancien
rebelle, a comparu
devant la justice jeudi 28 août
à Kinshasa pour répondre de
crimes de guerre, notamment
des viols, commis il y a dix ans
et plus dans le nord-est de la
République démocratique du
Congo.
Devant la haute cour militaire de Kinshasa, l'accusé, le
général Jérôme Kakwavu, a clamé son innocence et demandé
un jugement équitable face à ce
qu'il a qualifié “d'acharnement”
des avocats des victimes.
Le général Kakwavu, 49 ans,
est l'ancien chef d'un mouvement rebelle de l'Ituri (district
de la Province-Orientale jouxtant l'Ouganda) ayant intégré
l'armée régulière en 2004 en
tant qu'officier général à la suite
d'un accord avec les autorités
congolaises.
Il est accusé pour des viols
commis par ses combattants et
d'autres qu'il aurait lui même
commis. Le ministère public
a requis contre lui huit ans de
prison ferme.
Son procès avait commencé
en 2011 à la suite de pressions
internationales et pourrait
s'achever en septembre.
Le général Kakwavu fait partie d'un groupe de cinq officiers
de l'armée accusés de graves violations des droits de l'homme
dont l'ONU avait demandé en
2009 le déferrement en justice
aux autorités congolaises.
Un des officiers figurant
sur le liste de l'ONU de 2009,
le colonel Bedi Engangela, est
actuellement jugé à Kalehe dans
le Sud-Kivu, pour crimes contre
l'humanité, notamment le viol
de plusieurs femmes.
L'ONU estime d'une manière
générale que la RDC enregistre
de légers progrès dans la lutte
contre les violences sexuelles,
mais que les auteurs de ces violences bénéficient encore beaucoup trop souvent de l'impunité,
surtout s'ils appartiennent aux
forces de l'ordre.
Des précisions, des commentaires à apporter à nos articles?
Ecrivez-nous:
[email protected]
20 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
 AFP
JUSTICE
Djibouti : Trois dignitaires religieux
libérés après 18 mois de prison
Trois dignitaires religieux, anciens candidats de l’opposition, arrêtés en février 2013 pour incitation à
l’insurrection et troubles à l’ordre public, ont été libérés mercredi 27 août, après 18 mois de prison.
P
ersonnalités religieuses très écoutées par
les Djiboutiens, Abdourahman Bachir,
Abdourahman Barkat et Guirreh Meidal, sont issus du
mouvement des Frères Musulmans djiboutiens. Leur parti, le
Mouvement pour la Démocratie
et la Liberté (Model), n’a pas
été légalisé par les autorités,
et les trois hommes ont dû
rejoindre la liste de la coalition
de l’opposition lors du dernier
scrutin législatif.
Pour les observateurs, la
libération des trois dignitaires
religieux vient à point nommé,
au moment où l’alliance au
pouvoir, l’Union pour la Majorité Présidentielle (UMP), et la
plateforme de l’opposition djiboutienne (USN) reprennent le
dialogue politique.
“Je crois que la libération
des trois dignitaires religieux
qui sont des personnalités très
influentes à Djibouti ne pouvait
pas venir dans un meilleur contexte. Leur libération était l’une
des exigences de l’opposition
lors de premières négociations avortées entre les deux
parties au début de l’année.
Aujourd’hui l’UMP et l’USN
sont de nouveau à la table des
négociations. Pour moi, cette
libération est une raison de plus
de croire à l’aboutissement de
ces négociations”, a réagi l’historien djiboutien Osman Ali.
Djibouti est plongé dans
une impasse politique depuis
la mise en place, en avril 2013,
d’une Assemblée parallèle par
l’opposition, qui dénonce les résultats du scrutin du 22 février
2013.  Xinhua
a justice sénégalaise a placé mardi
26 août sous contrôle judiciaire Abdoulaye Baldé, un ministre de
l'ex-président Abdoulaye
Wade (2000-2012), dans le
cadre d'une enquête pour
enrichissement illicite présumé.
de francs CFA d'avoirs (plus de
7,6 millions d'euros) qui lui sont
attribués.
Ces avoirs présumés comprennent des comptes en banque, des biens immobiliers, des
voitures et des sociétés, selon
son avocat.
Abdoulaye Baldé est depuis
novembre 2012 interdit de sortie du territoire. Fin juin, il a été
réélu pour cinq ans maire de
Ziguinchor, principale ville de
Casamance (sud).
Ancien directeur exécutif de
l'Agence nationale de l'Organi-
sation de la conférence islamique (Anoci), organisateur
du 11e sommet de l'OCI en
mars 2008 à Dakar, Abdoulaye
Baldé était le principal collaborateur de Karim Wade, fils
d'Abdoulaye Wade et ministre
de son régime. Karim Wade
était aussi président du conseil
de surveillance de l'Anoci.
Karim Wade, en détention
préventive depuis avril 2012,
est jugé par la CREI depuis le
31 juillet pour enrichissement
illicite présumé. La justice lui
attribue un patrimoine évalué
à 178 millions d'euros.
Abdoulaye Baldé, ancien secrétaire général de la présidence
durant le régime d'Abdoulaye
Wade, avait ensuite dirigé les
ministères de la Défense, de
l'Industrie et des Mines.
Après la défaite du président Wade, en mars 2012,
face à Macky Sall, M. Baldé
avait démissionné du Parti démocratique sénégalais (PDS,
formation d'Abdoulaye Wade)
pour créer sa propre formation,
l'Union centriste du Sénégal
(UCS).  AFP
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Sénégal: Un ex-ministre sous contrôle judiciaire
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M. Baldé avait été somméjournaldude
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le 11 juillet de justifier auprès
de la Cour de répression de
l’enrichissement illicite (CREI)
l'origine de plus de 5 milliards
21 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
JUSTICE
La CPI demande des éléments à Abidjan
sur l'avancée de l'affaire Simone Gbagbo
La CPI, qui avait émis un mandat d’arrêt contre Simone Gbagbo, a demandé aux autorités ivoiriennes de lui
prouver que la justice du pays a bien entamé ses travaux sur ce dossier.
L
a Cour pénale internationale (CPI)
a officiellement invité Abidjan, jeudi
28 août, à déposer des observations supplémentaires en appui
à leur demande de juger en Côte
d’Ivoire l’épouse de l’ancien
président Gbagbo. L’Etat ivoirien a jusqu’au 10 octobre pour
déposer cet argumentaire additionnel.
Sous le coup d’un mandat
d’arrêt de la CPI, l’ancienne
première dame est toujours
détenue à Abidjan alors que
son mari, Laurent Gbagbo, se
trouve déjà au centre de détention de la Cour, à La Haye, aux
Pays-Bas.
L’Etat ivoirien soutient, dans
sa requête, qu’une procédure
judiciaire est en cours devant la
justice nationale contre l’épouse
de l’ancien président.
Dans sa décision de jeudi,
la CPI demande à Abidjan de
prouver que le dossier en cours
devant la justice ivoirienne
“reflète suffisamment l’affaire
devant la Cour” internationale
qui veut être informée “des
contours et de l’état actuel de
la procédure interne”.
La CPI a été conçue pour
compléter les systèmes judiciaires nationaux: elle ne peut
donc exercer sa compétence
que lorsque les juridictions
nationales n’ont pas la volonté,
la compétence ou la capacité
nécessaires pour juger un suspect.
Le Statut de Rome, texte
fondateur de la CPI, prévoit
ainsi la possibilité, pour un
Etat, de contester la recevabilité
d’une affaire devant la Cour
internationale, lorsqu’une procédure nationale concernant
les mêmes faits et la même
personne est en cours.
La décision finale revient aux
juges de la CPI.
Simone Gbagbo et son époux
ont été arrêtés à Abidjan le 11
avril 2011 par les forces de leur
adversaire, l’actuel président
Alassane Ouattara.
Le 29 février 2012, la CPI
a émis à l’encontre de Simone
Gbagbo un mandat d’arrêt
d’abord classé sous scellés, puis
rendu public en novembre de la
même année.
Elle est suspectée de crimes
contre l’humanité, dont meurtres, viols, persécution et autres
actes inhumains.
Comme dans le cas de son
mari déjà entre les mains de
la CPI, il s’agit de crimes commis en Côte d’Ivoire entre le 16
décembre 2010 et le 12 avril
2011.
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es audiences publiques
devant confronter
bourreaux et victimes
de la meurtrière crise postélectorale de 2010-11 en Côte
d'Ivoire vont débuter lundi
1er septembre à Abidjan, a annoncé mercredi le président de
la Commission justice, vérité et
réconciliation (CDVR).
Le timing de ces auditions,
qualifiées de cruciales pour la
réconciliation nationale, est
extrêmement tardif, le mandat
de la CDVR, déjà prolongé d'un
an, s'achevant le 28 septembre
prochain.
Dernière ligne droite d'un
processus qui piétine, elles
“n'ont pas vocation à condamner ou à absoudre”, mais à
“promouvoir une société qui
refuse la violence, l'esprit de
vengeance et l'impunité”, a expliqué Charles Konan Banny,
président de la CDVR, sans
donner de précision quant à
leur durée.
Les participants à ces audiences seront issus des “60.000
victimes” entendues lors de
“séances d'écoute” préalables
lancées fin février par la CDVR,
a-t-il indiqué.
Aïchat ou M ind aou d ou ,
la représentante spéciale de
l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci),
qui appuie la CDVR, a pour
sa part qualifié cette étape
d'“extrêmement importante”
et de “question d'intérêt général”.
Créée en 2011, la CDVR, qui
s'inspire du modèle sud-africain, devait être un pilier de la
pacification des esprits dans un
pays ayant connu une décennie
de crise politico-militaire et de
partition de son territoire.
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“Certains sont prêts à ran
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conter à la nation la cruauté
des sévices endurés (...) ou les
actes de cannibalisme qu'ils ont
été obligés de commettre”, a
observé l'ex-Premier ministre,
ajoutant que les audiences, qui
démarrent lundi seront retransmises en direct par la télévision
et la radio d'Etat.
 AFP
DANS L’URGENCE,
DONNER LES PREMIERS SOINS
WWW.MSF.CH
CCP 12-100-2
22 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
JUSTICE
Rwanda : Deux hauts gradés accusés
d'incitation au soulèvement
L’
ancien chef
de la garde
présidentielle rwandaise et un général en
retraite, récemment arrêtés au Rwanda, ont été accusés vendredi 29 août de
“propagation de rumeurs”
visant à provoquer un
soulèvement, par un tribunal militaire de Kigali.
présidant l’audience.
Le colonel Byabagamba, qui,
après la garde présidentielle
dirigea une unité antiterroriste
de l’armée, est aussi accusé
d’“obstruction à l’enquête”,
de même que le chauffeur du
général Rusagara, le sergent
retraité François Kabayiza qui a
également comparu vendredi.
Ancien secrétaire général
au ministère de la Défense,
puis directeur de l’Ecole militaire du Rwanda et attaché
de Défense à l’ambassade du
Rwanda à Londres jusqu’à sa
retraite l’an dernier, le général
Rusagara, marié à la soeur du
colonel Byabagamba, est par
ailleurs inculpé de “port d’arme
illégal”.
Le tribunal a renvoyé au vendredi 5 septembre l’audience de
demande de remise en liberté pour les trois hommes, le
sergent Kabayiza n’ayant pas
d’avocat.
“Cette mise en accusation de
mon client est injuste (...) il n’y
a pas de preuves”, a déclaré Valery Musore Gakunzi, l’avocat du
colonel Byabagamba à l’issue de
l’audience.
feur du général n’a pas été rendue publique.
La même semaine, un autre
ancien cadre de l’armée, le
capitaine retraité David Kabuye, avait lui aussi été arrêté,
le 20 août. Son dossier a été
transmis à la justice civile,
et un procureur l’a entendu
jeudi, selon le porte-parole du
procureur général du Rwanda,
Alain Mukuralinda, précisant
que les deux affaires n’étaient
pas liées.
Le porte-parole de l’armée
Joseph Nzabamwita avait pourtant indiqué lundi que les trois
arrestations étaient liées à la
même affaire. Ces trois arrestations ont suscité des questions
sur de possibles dissensions au
sein du pouvoir, démenties par
l’armée rwandaise.  AFP
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Le colonel Tom Byabagamba
et le général retraité Frank Rusagara sont accusés de “propagation de rumeurs en vue de
soulever le peuple contre le
gouvernement” et “d’activités
visant à ternir l’image du pays”,
a déclaré devant les prévenus
le lieutenant-colonel Chance
Ndagano, magistrat militaire
“Crimes contre la
sécurité de l’Etat”
Le général Rusagara et le
colonel Byabagamba - personnage longtemps influent qui a
appartenu au premier cercle
du pouvoir rwandais -, ont été
arrêtés respectivement le 18 et
le 23 août, pour des “crimes
contre la sécurité de l’Etat”. La
date de l’arrestation du chauf-
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attribuées par Kigali au Congrès complot contre le président,
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rwandaise a ajourné
vendredi 29 août son
verdict dans le procès pour “terrorisme” et “complot” contre
le président Paul Kagame du
lieutenant Joel Mutabazi, exmembre de la garde présidentielle rwandaise livré en octobre
2013 au Rwanda par l'Ouganda
malgré son statut de réfugié.
“La défense a demandé à la
Cour de rechercher certaines
preuves que nous avons jugé
important d'analyser avant que
le verdict ne soit rendu”, a déclaré le commandant Bernard
Rugamba Hategekimana, qui
présidait l'audience, renvoyant
l’audience au 12 septembre.
Joel Mutabazi et ses 15 coaccusés sont, selon le Parquet,
national rwandais (RNC) - parti
d'opposition en exil - et aux
Forces démocratiques pour la
libération du Rwanda (FDLR),
groupe armé anti-Kigali basé
dans l'est de la RDC.
Le Parquet a requis fin juillet
terrorisme, complot contre un
gouvernement établi, diffusion
de fausses informations en vue
de créer une hostilité internationale contre le gouvernement
rwandais, possession illégale
d'armes à feu et désertion”. 
Quatre personnes jugées coupables de
l'assassinat manqué de l'ex-chef d'état-major
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n Rwandais et trois Tanzaniens ont été jugés coupables
vendredi 29 août d'avoir tenté d'assassiner en 2010 en Afrique du Sud l'ex-chef d'état-major du président rwandais Paul
Kagame, un attentat politique commandité au Rwanda, selon la
justice sud-africaine.
Ils connaîtront leur peine le 10 septembre lors d'une audience
distincte, comme le veut la procédure pénale sud-africaine.
Brouillé avec le président rwandais Paul Kagame au point de
choisir l'exil, l'ancien général avait échappé de peu à la mort le
10 juin 2010 à Johannesburg, blessé de plusieurs balles dans
l'estomac.
Six hommes étaient jugés pour cette tentative d'assassinat,
depuis laquelle M. Nyamwasa a échappé à d'autres tentatives
d'attentat.
Deux ont finalement été acquittés vendredi, dont l'ancien chauffeur rwandais du militaire et un compatriote.
“La tentative d'assassinat du général Nyamwasa était politique,
et organisée par un certain groupe de gens au Rwanda”, a déclaré
le juge à l'audience.
23 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
 AFP
SECURITE
L'ONU recommande aux pays du Sahel
d'organiser des patrouilles frontalières
Le Conseil de sécurité de l'ONU a invité les pays du Sahel à créer des “unités spécialisées” chargées de surveiller
les frontières afin de lutter contre la menace que font peser sur la région le terrorisme et le crime organisé.
D
ans une déclaration
unanime, mercredi
27 août, le Conseil
s’est dit “préoccupé
par la situation alarmante” au
Sahel et par les activités de
groupes terroristes tels qu’AlQaïda au Maghreb islamique
(AQMI), Boko Haram au Nigeria et Ansar Dine ou le Mujao
(Mouvement pour l’unité et
le jihad en Afrique de l’Ouest)
au Mali.
Il s’inquiète aussi de “la
gravité des menaces que font
peser sur la paix et la sécurité
les conflits armés, la prolifération des armes et la criminali-té
transnationale organisée”, soulignant “les liens de plus en plus
étroits” entre trafic de drogue et
terrorisme.
En conséquence, le Conseil
demande aux pays du Sahel
“de renforcer la sécurité aux
frontières et d’envisager la
création d’unités spécialisées
qui seraient chargées de mener
appui pour le renforcement
des capacités de ces pays (...)
à mener des patrouilles régionales” et à créer des centres
de coordination et d’échange
d’informations.
L’ambassadeur du Tchad
à l’ONU, à l’origine de cette
déclaration, a ensuite expliqué
à la presse qu’il fallait encore
“étudier davantage les modalités pratiques (...) de ces
patrouilles conjointes”. Les
pays du Sahel “ne peuvent pas
prendre en charge à eux seuls
les unités spéciales sur une
longue période”, a ajouté Mahamat Zene Cherif, estimant que
l’ONU devait les aider.
L’ONU s’efforce de mettre
sur pied une stratégie intégrée
pour le Sahel combinant lutte
anti-terroriste, assistance humanitaire et aide au développe-
ment, et de mobiliser deux milliards de dollars en 2014 pour
venir en aide à 20 millions de
personnes menacées de malnutrition dans la région.
Selon M. Cherif, le Tchad
souhaitait que le bureau de
l’émissaire de l’ONU pour le
Sahel Hiroute Guebre Sellasie,
actuellement à Dakar, soit
transféré dans l’un des pays
membres du Groupe des cinq
pays du Sahel. Cette suggestion
a été rejetée “pour des raisons
économiques”, a-t-il précisé.
Le Groupe des cinq avait
créé en mai dernier une “plateforme” de coopération sécuritaire pour lutter contre le
terrorisme. Formé en février,
il rassemble le Mali, le Niger,
le Burkina Faso, le Tchad et la
Mauritanie.
U
n camp de la Mission
de l’ONU au Mali (Minusma) a été attaqué
à la roquette à deux reprises,
mercredi 27 août et vendredi
29, sans toutefois faire de victime.
Lors de la première attaque
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Mali : La Minusma
contaattaquée à deux reprises
L’ambassadeur du Tchad à l’ONU
des patrouilles pour juguler les
menaces transnationales dans
la région”.
Il encourage “les partenaires
internationaux à fournir un
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naldude
sur le camp d’Aguelhoc, près
de la frontière algérienne, “huit
roquettes sont tombées devant
le camp de l’ONU. Une seule
roquette a pu entrer dans le
camp, mais encore une fois,
il n’y a pas de victime”, a précisé une source onusienne sur
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 AFP
place.
L’attentat a été revendiqué
par un islamiste malien proche
du Mouvement pour l'unicité
et le jihad en Afrique de l'ouest
(Mujao). “Au nom de tous les
moujahidine, nous avons attaqué le camp des ennemis de
l’islam aujourd’hui à Aguelhoc”,
a déclaré Sultan Ould Bady, un
islamiste malien connu pour ses
liens avec le Mujao.
Lors de la deuxième attaque,
vendredi, quatre nouvelles
roquettes ont été lancées, vers
4h du matin.  AFP
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Interpol : L'Afrique de l'Est doit coopérer
L'
organisation de police internationale Interpol a appelé les
pays d’Afrique de l’Est à collaborer dans la lutte contre le
crime organisé.
“Tous les crimes sont devenus transnationaux, aussi la lutte
contre le crime sans une approche régionale n’a plus aucune
utilité. Nous devons renforcer notre coopération pour mener des
opérations simultanées”, a déclaré le directeur régional d’Interpol,
Francis Rwego, lors de la Conférence annuelle de l’association des
dirigeants de police d’Afrique de l’Est, lundi 25 août à Mombasa
(Kenya).
M. Rwego a plaidé pour l’établissement de Brigades de renseignement financier dans chacun des pays, une mise en commun
rapide des informations, l’organisation d’enquêtes communes et
un renforcement des capacités entre les pays membres.  Xinhua
Le Journal du Développement est protégé par les conventions et traités
internationaux régissant les droits d’auteurs.
En vertu de ces textes, Le Journal du Développement ne peut être transmis, en intégralité ou en partie, sous format électronique ou sur papier, à
des tiers qui ne seraient pas abonnés.
24 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
ENVIRONNEMENT
Antananarivo envahie par les criquets
Le ciel d'Antananarivo s'est brusquement obscurci jeudi, envahi par des criquets qui prolifèrent dans l'île malgache malgré les campagnes d'épandage de pesticides, à la faveur notamment de l’augmentation de la température
et de la déforestation.
E
ntre 10h et 15h, jeudi
28 août, des nuées de
criquets ont couvert
la capitale de Madasgacar, jusqu’ici épargnée par
l’invasion acridienne qui sévit
depuis plus d’un an et met en
péril les récoltes du pays.
“Ce qui s’est passé aujourd’hui
est un phénomène naturel”, a
tenu à rassurer Patrice Talla
Takoukam, représentant de
l’agence des Nations unies pour
l’agriculture et l’alimentation
(FAO) à Madagascar.
“Depuis quelques jours, il
y a eu de la chaleur, ce qui a
permis aux criquets de se déplacer et quitter leur milieu
naturel”, a-t-il ajouté. “Il n’est
pas possible de prévoir à quel
moment ces criquets peuvent
se déplacer dans la mesure où
cela demanderait qu’on ait des
observateurs partout dans le
pays, tous les 15 km”.
Depuis 2013, Madagascar
est confrontée à des épisodes
d’invasion de criquets d’une extrême gravité ravageant les cul-
d’une partie de la population.
Ces invasions acridiennes
sont liées à des conditions
climatiques humides favorables à la prolifération de ces
insectes migrateurs, mais aussi
elles sont plus facile à coloniser
par les criquets.
A Madagascar, environ
200.000 hectares de forêts
disparaissent tous les ans et
90% de la forêt primaire a déjà
disparu.
L’état d’alerte avait été décrété dès novembre 2012, mais
faute d’avoir agi à temps pour
faire de la prévention, il faut
désormais recourir aux pesticides pour traiter des hectares
et des hectares envahis par les
criquets.
Une opération d’épandage,
la plus vaste depuis quinze ans,
a eu lieu en mai avec l’aide de la
FAO, et qui doit se poursuivre
jusqu’en 2016.
La deuxième campagne doit
débuter en ce mois de septembre.
Alliance Voahary Gasy
(AVG), plateforme
des organisations de
la société civile malgache oeuvrant pour l'environnement,
a plaidé pour l'arrestation des
trafiquants de bois de rose.
“Face à l’impuissance de nos
autorités” devant l’ampleur
du trafic, l’AVG réclame “des
sanctions pénales exemplaires
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Un enfant chasse les criquets à l’aide de son tee-shirt, jeudi à Antananarivo
tures de riz et maïs, et menaçant
l’équilibre alimentaire précaire
et les moyens de subsistance
au manque de sensibilisation
et à la destruction des forêts.
Remplacées par de la savane,
pour atteindre le ‘zéro trafic,
zéro stock’”, annoncé par le
président de la République et
le ministre de l’Ecologie, de
l’Environnement et des Forêts,
écrit la plateforme dans un
communiqué publié mercredi
27 août.
L’arrestation des trafiquants
et des meneurs d’embarquement
“serait pour nous un signe fort
de cette volonté”, poursuit le
document.
Le point de départ des trafics
se situerait dans le district de
Mananara Nord, dans la région
d’Analanjirofo, sur la côte est
de la Grande île, estiment les
observateurs.
La plateforme s'est dite très
inquiète de l'ampleur des embarquements illicites de bois de
 Agences
rose ces derniers temps.
“A ce rythme, nos aires protégées feront l'objet de réserve
de matière première pour une
petite partie de la population
sans compter l'épuisement des
stocks coupés”, redoute l’AVG.
La coupe, l'exploitation et le
transport de bois de rose sont
interdits à Madagascar depuis
2010.  Xinhua
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Greenpeace dénonce
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camerounais à la Chine
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ne cargaison de 3.000 m3 de bois illégal en provenance du
Cameroun a quitté le port de Douala pour le port chinois de
Zhangjiagang, a annoncé Greenpeace le 20 août, citant des “documents officiels du port de Douala”.
Il s’agit, selon l’ONG, d’une partie des 10.000 m3 de bois frauduleusement abattus par la société Uniprovince, contrôlée par le
groupe agro-alimentaire américain Herakles Farms, qui a récemment obtenu une concession foncière dans la région du Sud-Ouest
du Cameroun, pour l’exploitation du palmier à huile.
“Ce bois trace son chemin vers la Chine, malgré toutes les
preuves de son illégalité”, a déclaré Irène Wabiwa, responsable de
la campagne forêt à Greenpeace Afrique.
Pourtant, poursuit-elle, “trois procureurs de l’Etat camerounais
ont reçu des informations prouvant l’illégalité de l’exploitation
forestière d’Uniprovince, mais aucune mesure n’a été prise à notre
connaissance. Le ministère des Forêts et l’UE, en charge de la mise
en œuvre de l’accord de partenariat FLEGT, ont également été
informés à plusieurs reprises; mais malheureusement, cela n’a pas
empêché le bois d’être exporté”, a-t-elle déploré.
“Si ces opérations se poursuivent en toute impunité, cela va
ébranler la crédibilité de l’accord de partenariat FLEGT, ratifié
en décembre 2011, accélérer la destruction de la forêt et priver
les communautés de leurs moyens de subsistance”, ajoute Irène
Wabiwa.  Agence Ecofin
25 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
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Sébastien Drans
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Le Journal du Développement
26 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
ECONOMIE
Rwanda : La BM abaisse ses
prévisions de croissance
L
a Banque mondiale (BM) a abaissé
ses prévisions de croissance pour
le Rwanda en 2014, pointant notamment du doigt un retard des investissements publics dans les secteurs de
l’énergie et du transport ainsi qu’un
ralentissement des prêts servis au
secteur privé.
La Banque estime, dans un communiqué publié jeudi 28 août, que le
PIB du Rwanda devrait croître de 5,7%
en 2014, contre un taux 7,2% annoncé
en décembre 2013. Dans son projet de
budget de l’Etat 2014, le gouvernement
rwandais prévoit une croissance de
6%, un taux identique aux prévisions
du Fonds monétaire international
(FMI).
Le taux de croissance du PIB du
Rwanda a chuté à 4,6% en 2013, contre 7,3% en 2012 en raison notamment
de la suspension par les pays donateurs
de leur aide au développement après la
mise en cause de Kigali par l’ONU pour
son soutien à une rébellion active dans
l’est de la République démocratique
du Congo.
Pour 2015, la Banque mondiale
s’attend à ce que l’économie rwandaise
enregistre une croissance de 6,6%. 
a croissance du produit intérieur
brut (PIB) du Burundi pourrait
atteindre 4,7% cette année, contre
4,5% l’an dernier, estime la Banque de
la République du Burundi (BRB) dans
son rapport de politique monétaire sur
le deuxième trimestre.
En 2014, la croissance du Burundi
sera tirée surtout par les secteurs secondaires (avec un taux de croissance
de 5,6%) et tertiaire (6,2%) qui vont
contrebalancer le ralentissement du
secteur primaire, selon le rapport
présenté mercredi 27 août.
Le secteur secondaire devrait être
boosté par les bonnes performances
des industries agro-alimentaires (3%)
et manufacturières (14,5%), tandis
que le tertiaire devrait bénéficier de
la progression de l’activité des télécommunications (10%), précise le
document.
Le secteur primaire n’enregistrera
que de faibles performances (1,8%)
suite à la chute de la production vivrière
(-2%), partiellement contrebalancée par
la progression de l’agriculture d’exportation (49,1%), estime la Banque. 
En bref...
Abidjan : 1.664 logements pour les agents
du port autonome
ABIDJAN - Le promoteur immobilier
ivoirien Piemme-Ci a signé, lundi 25 août,
une convention avec le Port autonome
d’Abidjan (PAA) pour la réalisation de
1.664 logements destinés aux agents du
port pour un investissement estimé à de 37
milliards de FCFA pour sa construction.
Selon les termes de l’accord, Piemme-Ci
construira 1.373 logements sociaux et 191
autres de grand standing.
Le projet sera réalisé dans les quartiers
de la Riviera Palmeraie et d’Akoua Santé,
à l’est d’Abidjan.
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Le Burundi table suroune
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nombre d’abonnés à
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LIBREVILLE - Le nombre d’abonnés à
Internet au Gabon a progressé de 14% en
un an, a indiqué l’Observatoire des marchés
de l’Agence de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep).
Au premier trimestre 2014, ils étaient
657.928 abonnés recensés, contre 565.859
un an plus tôt.
Le taux de pénétration de l’Internet est
de 43% au Gabon, un chiffre en grande
partie poussé par l’Internet mobile qui
représente 94% des abonnés. Viennent
ensuite l’Internet proposé par les fournisseurs d’accès (5%), puis l’internet fixe ou
ADSL (1%).
Le marché de l’Internet est dominé dans
le pays par Airtel Gabon qui détient 46,17%
des parts, talonné par Gabon Telecom avec
40%.
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Le
production de fer à béton
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a Chaudronnerie du Gabon (CDG)
a lancé mardi 26 août la première
unité de production de fer à béton du
pays.
Située à une trentaine de km de
Libreville, dans la zone économique
spéciale (ZES) de Nkok, l’usine recyclera la ferraille récupérée dans le
pays, avec une partie d’alliance de
manganèse produit à Moanda dans le
sud-est du Gabon.
“La ferraille nous est livrée par des
particuliers et notre étude de faisabilité a démontré que notre usine peut
tourner à plein régime avec la ferraille
récupérée si l’exportation clandestine
de celle-ci cesse”, a affirmé le Président
de la CDG, Mohamed Reslan, annonçant une capacité de production de
5.000 tonnes de fer à béton par mois.
“Dès le mois prochain, nous lancerons notre première exportation vers
le Congo Brazzaville”, a assuré M.
Reslan. 
Envoyez vos communiqués
de presse à :
[email protected]
Des opérateurs
mauritaniens
sanctionnés
NOUAKCHOTT - Les opérateurs de
téléphonie mobile Mattel SA et Mauritel
SA, accusés de mauvaise qualité de leurs
réseaux, ont écopé respectivement d’une
amende de 85 millions d’ouguiyas (1.000
ouguiyas = 2,6 euros), pour Mattel SA,
et 265 millions d’ouguiyas pour Mauritel
SA.
Les deux compagnies avaient déjà été
épinglées par l’Autorité de régulation des
télécommunications de Mauritanie en
octobre 2013, pour des raisons similaires.
27 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
ECONOMIE
Le rêve africain de Madjissen Beringaye
Madjissem Beringaye, entrepreneuse franco-tchadienne de 29 ans, née au Tchad et élevée dans les Yvelines, a
lancé en mars dernier une plateforme Internet baptisée “Living The African Dream” (Vivre le rêve africain) qui
donne des nouvelles positives sur l’Afrique et veut lancer des incubateurs d’entreprises de Dakar à N’Djamena.
L
iving The African
Dream (Vivre le rêve
africain), tel est le
nom du site lancé
par Madjissem Beringaye au
mois de mars en France. “Nous
voulions mieux renvoyer au rêve
américain”, explique la jeune
consultante franco-tchadienne
qui est derrière cette initiative.
Les Américains, eux, signent
pour un an et jugent ensuite en
fonction des résultats”.
BNM & Associés gère aussi
l’image de Sonia Rolland, exMiss France franco-rwandaise,
et d’Emilie Gomis, une sportive
d’origine sénégalaise, membre
de l’équipe nationale de France
de basket. Avec Sonia Rolland,
pas l’intention de rester dans
le virtuel. L’initiative veut en
effet se décliner en projets
concrets, avec des incubateurs
d’entreprise à Dakar, Bamako,
Abidjan et N’Djamena, pour
aider des jeunes à monter leur
entreprise.
étaient aidés, le Mali entier
serait aujourd’hui électrifié!”,
note l’entrepreneuse.
Oumar Ayoumbaye, un jeune Tchadien, a créé un humidificateur d’air portable qui
fonctionne à l’énergie solaire
et éolienne. Sur un chameau,
son instrument permet à la
fois de rafraîchir l’animal tout
en rechargeant son téléphone
portable. Il lui a valu en avril
un second prix au Salon de
l’innovation à Genève. Un autre entrepreneur a contacté
Madjissem Beringaye pour lui
parler de la spiruline, une algue des bords du lac Tchad qui
entre dans la composition des
produits cosmétiques.
“Ici, il faudra apprendre
à faire un business plan, de
manière très pédagogique, explique la patronne de Living
The African Dream. Et puis voir
comment organiser toute la filière autour de coopératives, en
suivant l’exemple du karité au
Burkina Faso”.
L’initiative, ambitieuse, veut
prendre son temps et se dévelop-
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Madjissem Beringaye
Le premier de ces centres
doit ouvrir en 2015 à Bamako,
un pays où les fonds de l’Union
européenne (UE) affluent pour
aider à sortir de la crise. Madjissem Beringaye s’est déjà trouvé
un parrain de renom: Jacques
Attali, le patron de PlaNet Finance, une organisation internationale de lutte contre la
pauvreté et de soutien à la microfinance. PlaNet Finance a
déjà pris le projet sous son aile
et lui fait une petite place dans
ses bureaux à Bamako.
Le futur centre Living The
African Dream vise à détecter
les talents et former 25 jeunes
par trimestre, parmi ceux qui
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Au programme, des nouvelles
positives sur l’Afrique, avec des
exemples de “success stories”,
des portraits, des photos, de la
mode, de la culture et un regard
parfaitement décomplexé.
Cette jeune femme a le physique d’un mannequin et le
mental d’une fonceuse. Pendant
ses deux années de stage chez
L’Oréal (2010-2012) qu’elle effectue en marge de son Master
de droit public et de relations
internationales à l’université
Paris-Est Créteil, elle découvre
que les marchés africains restent largement méconnus. Pour
combler cette lacune, elle décide
en octobre 2012 de fonder son
entreprise BNM & Associés,
avec les moyens du bord, et
en ayant recours à toutes les
aides à la création d’entreprise
disponibles en France. Sa mission: conseiller en marketing
et en communication les sociétés qui veulent s’implanter en
Afrique.
Parmi ses clients, elle compte
des groupes américains et une
seule entreprise française.
“Les Français sont plus réticents à faire confiance à une
jeune femme, précise-t-elle.
Détecter les projets
innovants
Madjissem Beringaye a par ailleurs fondé en 2012 la société
So Mad Productions, occupée
à produire un premier documentaire de l’ex-Miss France
sur le Rwanda, dont la sortie est
prévue fin 2014.
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Le succès en Afrique
est possible
Madjissem Beringaye veut
faire bouger les choses depuis
Paris, l’ancienne métropole
coloniale où elle a grandi. Pour
elle, il ne s’agit pas de séduire
l’Occident. Elle surfe sans doute
sur la vague du discours afrooptimiste qui s’est développé
ces dernières années, sur fond
de crise dans l’hémisphère
nord. Mais son objectif, c’est
surtout de “voir une nouvelle
génération d’Africains rester
sur le continent pour s’y construire un avenir”.
Le succès en Afrique est possible, et l’entrepreunariat en
est l’une des clés. Voilà le credo
tout simple de la plateforme
Living The African Dream. Son
contenu rédactionnel est fourni
par des bénévoles, au Bénin,
en RDC et à Paris. Le rêve n’a
ont déjà des projets innovants.
Il n’y a pas vraiment besoin de
chercher: les jeunes contactent
déjà Madjissem Beringaye, pour
lui parler de leurs projets. Mahamadou Diakité, un ingénieur
formé à Londres, a ainsi électrifié deux villages avec l’aide
du groupe néerlandais Philips.
“Si tous les jeunes de sa qualité
28 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
per progressivement. Elle fait
appel à tous les financements,
privés comme institutionnels.
“Ce projet concerne tout le
monde, lance Madjissem Beringaye dans un grand sourire.
Même le ministre français de
l’Intérieur, s’il veut lutter contre
l’immigration!”
 Sabine Cessou, MFI
AGRICULTURE
Côte d'Ivoire : Augmentation annoncée
de la production de cacao
L
a Côte d’Ivoire,
premier producteur mondial de
cacao, devrait
voir sa production s’élever
à près de 1,7 million de
tonnes pour la campagne
2013-14, contre des prévisions de 1,4 million, a annoncé la Fédération ivoirienne des producteurs de
café-cacao (FIPCC).
mise en oeuvre commune d’un
plan de développement de la
filière, dénommée “Cocoa Action” qui devrait permettre de
tripler à terme la production
en Côte d’Ivoire. Le programme
vise à lutter contre le “swollen
shoot”, la maladie qui dévaste
les vergers, et à participer à
l’amélioration des conditions de
vie de la population ivoirienne
avec la création de centres de
santé et d’écoles.
Le binôme café-cacao, principale ressource naturelle de la
Côte d’Ivoire, représente près
de 70% des exportations de
produits primaires et 15% du
PIB du pays.
La Côte d’Ivoire fournit 36%
du cacao mondial avec 1,3
million de tonnes de fèves
produites en 2013.  Xinhua
Cette augmentation est due
en partie à une bonne pluviométrie mais également aux
actions menées par les organisations professionnelles de la
filière, a estimé vendredi 22
août le président de la FIPCC,
Koné Issa Ibrahim. “Il y a aussi
ces nouvelles variétés de cacao
qui entraînent le boom”, a-t-il
Xinhua
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ajouté.
La Côte d’Ivoire a introduit
de nouveaux vergers avec de
nouvelles semences développées par le Centre national
de recherche agronomique
(CNRA), appelées “Cacao Mer-
cedes”, qui ont un rendement
de deux tonnes à l’hectare contre 400 kg pour les anciennes
variétés.
Le 20 mai, les principales entreprises de cacao ont signé une
déclaration d’intention pour la
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Inauguration d'une usine d'huile de
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localité d’Ayenouan,
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Cette infrastructure,
nécessité un investissement de plus
Dekel Oil bénéficie par ailleurs d’une exemption de l’impôt sur
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de 10 milliards de francs CFA, permettra la création de 500 emplois dans la localité et la transformation de 90 tonnes de noix de
palme par heure.
L'Inde soutient la
riziculture au Sénégal
L’
Inde va accorder au Sénégal un financement de 31 milliards
de francs CFA destiné à soutenir le Programme national
d’autosuffisance en riz (PNAR), a rapporté l’agence de presse
sénégalaise APS mercredi 27 août, citant un communiqué de
l’ambassade indienne à Dakar.
Ce financement constitue la première tranche d’une enveloppe
globale de 160 millions de dollars (environ 80 milliards de francs
CFA) promise par New Delhi pour le “développement de la sécurité
alimentaire au Sénégal”, a-t-on ajouté de même source.
Il devrait permettre au Sénégal d’exploiter 158,3 hectares prévus
pour la riziculture, dans la vallée du fleuve Sénégal (nord).
Le Programme national d’autosuffisance en riz a pour objectif
de couvrir entièrement les besoins du Sénégal en riz à l’horizon
2015 par la production locale.  Agence Ecofin
les sociétés sur une période de treize ans depuis le début de cette
année.
 Agence Ecofin
Vos commentaires sur
l’actualité du
développement,
vos expériences
nous intéressent.
Ecrivez-nous:
[email protected]
www.lejournaldudeveloppement.com
29 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014
30 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 95 - Lundi 1er Septembre 2014