Tour du Sénégal - Accueil MARIANNAIR
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Tour du Sénégal - Accueil MARIANNAIR
CARNET DE ROUTE Tour du Sénégal À la faveur d’une embellie sécuritaire aux frontières du pays, le cinquième Tour aérien du Sénégal s’est déroulé du 28 mai au 1er juin 2014 avec comme étapes : Podor, Simenti, Sedhiou, Cap Skirring, Saly et Dakar. Bernard Monlyade y participait en PA-28. Par Bernard Monlyade, Photos de l’auteur et Grisoul En approche en finale à Gander CYQX.Nit wismolor aliquat. Ut wis am, velent praesto consed min volutatum deliquatum ent praessed min ut ad dolortie delis augueraestin exero do A près une année de décrue des heures de vol, due aux événements du Mali et à la condamnation de sa porte d’accès extérieur, la vie sociale soutenue qui l’animait jadis semblait avoir déserté l’aéro-club. « L’apéroclub » du samedi matin, dépeint par Jean-Christophe Rufin dans son roman « Katiba », prend dans l’imaginaire collectif l’aura de la belle époque désormais révolue. Pourtant, l’association, fondée par Mermoz aux temps héroïques de l’Aéropostale, peu désireuse de rejoindre la triste cohorte des aéro-clubs disparus, a décidé de faire face. Baptisé « Iba Gueye », du nom du premier Sénégalais breveté, l’aéro-club de Dakar résiste à cette traversée du désert grâce, entre autres, à une convention innovante avec l’Armée de l’Air pour la formation initiale de ses pilotes. C’est dans ce contexte un peu morose, deux ans après le dernier Tour aérien, que d’anciens organisateurs se sont retrouvés au hasard d’une escale et ont partagé leur nostalgie des camps de toile et des vents de sable, des bolongs de Casamance et des marais de Simenti. Il n’en fallut pas plus pour que, des semaines d’insomnie et de rebondissements administratifs plus tard, la « poignée de bons copains » soit à nouveau réunie pour célébrer la renaissance du Tour aérien du Sénégal. Onze avions et trois autogires ont ainsi rejoint la formation qui s’est élancée le mercredi 28 mai de l’aéroport LS Senghor pour une circumna- Avec CARTE Jepp directement au bord du fleuve Sénégal, à la frontière de la Mauritanie. La piste en latérite nous attend avec 15 kt de vent de travers, faisant osciller le QFU. Qu’importe, la position enclavée du terrain nous oblige dans tous les cas à survoler très brièvement le pays voisin en étape de base. Quand nous posons le pied à Podor, la chaleur de l’Harmattan nous submerge et nous claque. Coupez les réacteurs ! Cette première escale nous fait découvrir l’ancien comptoir blotti dans une boucle du fleuve Sénégal, les portes du désert et ses températures caniculaires du mois de mai. Nous flânons, aux heures fraîches, entre les maisons ocre joliment alignées sur les quais du comptoir endormi. vigation de 800 nautiques autour du Sénégal. La veille, les organisateurs accueillent les participants en salle de briefing. Un lieutenant de vaisseau de l’Aéronavale rappelle les mesures de survie et de signalisation utiles en cas de poser en campagne dans une zone classée « inhospitalière ». S’ensuit le briefing météo : le Tour bénéficie d’une fenêtre favorable, les premiers orages qui avaient éclaté en Casamance la semaine précédente s’étant provisoirement décalés plus au sud. Quant aux tempêtes de sable qui avaient émaillé l’édition 2012, arrachant nos toiles de tente et limitant fortement la visibilité, la menace est écartée par une saison sèche bien révolue en cette fin de mois de mai. La première étape, une navigation de 190 nautiques vers le nord-est, nous conduit Visite de Podor et de ses alentours Ibrahima, notre guide pour cette étape organisée par l’agence Sahel découverte de Jean-Jacques Bancal, nous fait partager sa passion pour Podor et Faidherbe. Selon ses propres mots, il a connu la période coloniale et sénégalaise. Il nous explique la restauration complète du Fort du Gouverneur. Durant la sortie sur le fleuve, à bord d’une embarcation à balanciers, nous croisons singes, aigles pêcheurs et martins géants. La pirogue et sa vingtaine de passagers aux nuques rouges remontent le fleuve jusqu’à un village d’agriculteurs-pêcheurs où se trouve une jolie petite mosquée de type soudanais. Le village vit au rythme du fleuve car il est en fait situé sur une île régulièrement victime de ses débordements. De nombreuses habitations en pisée, ruinées par les eaux, en témoignent. Dans ce pays qui est plus loin que loin, selon les mots de Jean Rouch, on trouve une école primaire, avec des tableaux noirs, un mobilier scolaire sobre et soigné et, sans doute, un professeur. Malgré l’exotisme des escales à venir, cet endroit est, de tout le trajet, celui qui respire le plus l’isolement, ce qui en fait le théâtre idéal du rendez-vous rituel entre notre caravane de technologies volantes et les habitants du « pays de nulle part ». Les enfants nous harcèlent, parfois sim- Un cockpit éclectique mais très fonctionnel.Dui etum ex estis nostrud dionulluptat irit vent ut volore consequipis amconulla feuismod er irilis adionum dolent lore min utpat. CARNET DE ROUTE En approche en finale à Gander CYQX. Accumsan henis nis dunt numsandiam inisit alis alit incilit aliquat veleniam En approche en finale à Gander CYQX.Ibh erit lorer ad tat nos num estrud esectet lore minim dolumsandre do plement pour tenir une main aux poils blonds si rigolos. Leur attention est soudain captée par un bruit de moteur dans le ciel. Une petite fille désigne l’horizon en criant « Avion, avion ! » et tous les enfants se détournent de nous pour saluer le passage de Patrick dans son Lancair qui leur offre un spectacle rare et fascinant. Nous nous mettons nous aussi à crier « Avion, avion » avec la même sincérité communicative. Au retour vers Podor, la pirogue se laisse porter par le courant en suivant le groupe des nageurs. Nous brassons au milieu du fleuve dans une eau claire exempte de maladies. Hippopotames, crocodiles et cobras d’eau sont cantonnés bien en amont, dans les affluents du grands fleuve. De la glace s’était formée sur toutes les parties tempérées par la chaleur résiduelle.Iduis accummy nostism oloboreet wis exeros ea augiat, ver sit vulla facilla ndigna Simenti wilderness Qu’à cela ne tienne, dès le lendemain, nous retrouvons cette faune familière des cours d’eau africains à l’étape de Simenti. Les avions ont longé le fleuve jusqu’à Matam avant de piquer plein sud vers le VOR de Tambacounda. En suivant le radial 160, on doit arriver en vue de la grande piste en latérite qui lacère la forêt. A bord du PA-28 6VA-HA, la navigation est accomplie sans GPS avec un navigateur aussi néophyte que concentré. Stéphane, un accompagnateur, étudie la carte routière au 500 000e avec une attention fiévreuse, notant les moindres villages et cours d’eau asséchés alors que l’avion survole un paysage uniforme de forêts parsemées de mares signalant que les premières pluies de l’hivernage qui sont déjà arrivées. Tant mieux, les orages qui accompagnent la ZITC dans sa remontée vers le Tropique ont rafraîchi l’air de Simenti, habituellement brûlant au mois de mai, tandis que l’herbe n’a pas eu encore le temps de pousser et de dissimuler les animaux. Ces derniers, disposant de nombreux points d’eau sont en revanche moins nombreux sur la grande mare. Les vols locaux se succèdent avec l’attention accrue requise pour des vols sur la forêt, fatigués par la navigation du matin et la piste de latérite qui fait souffrir les machines. Au deuxième tour de piste, Sébastien, élève-pilote, ressent des vibrations au décollage alors qu’il atteint la vitesse de rotation de 50 kt. Avec Alan, son instructeur, il décide de poursuivre le décollage et d’effectuer un poser de précaution. Après la coupure moteur, le diagnostic tombe : roulette de nez à plat sur HA. Tafa, le mécanicien de l’aéro-club, change la roue en 15 minutes. Nombreux sont les participants zélés mais inutiles qui s’empressent autour de lui, mesurant, tous dépités, leur incompétence en « mécanique de brousse ». Le tour aérien, ce n’est plus seulement des pilotes d’avions : cette édition 2014 marque d’une pierre blanche le métissage réussi avec les ULM, et plus particulièrement les autogires, même si, performances obligent, ils suivent leur propre parcours. Au déjeuner, alors que leurs pilotes viennent d’achever avec leurs pairs une navigation de 300 nautiques à 65 kt comptant deux étapes pour avitaillement, ils trouvent encore le courage de proposer des baptêmes aux pilotes d’avion. Quelques mètres au-dessus de la canopée, nous découvrons un autre monde, entre James Bond et Daktari. La forêt et ses habitants défilent sous nos pieds, antilopes, phacochères, crocodiles et hippopotames… avec la sensation de voler comme un oiseau et d’un domaine de vol sans limites… Casamance Le 30 mai, la descente du fleuve Casamance conduit notre caravane aérienne pour la première fois de son histoire à Sedhiou. Le terrain est impeccablement tenu bien qu’officiellement sans exploitant (!). Nous sommes accueillis par les pompiers, les gendarmes et l’armée sénégalaise qui a sécurisé la piste pour notre arrivée. L’organisation de cette étape a nécessité des trésors de diplomatie, d’entregent et de patience pour obtenir les autorisations des différentes autorités préfectorales, militaires et du commandant d’aérodrome. De ces autorisations découlent tout un dispositif de protection sur le terrain, la sécurité demeurant le premier souci des responsables du Tour. Avant le retour à la mer, le lendemain, à Cap Skirring, les équipages apprécient une dernière fois la douceur du fleuve, ses îles perdues et ses oiseaux : flamands, cigognes, hérons et sternes… Le 31 mai, la remontée des bolongs nous conduit donc jusqu’à Cap Skirring, étape incontournable du Tour. Pour la dernière nuit, l’hôtel Hibiscus réserve ses chambres climatisées face à la mer aux participants aussi fatigués qu’incrédules. Le vol Cap Skirring - Saly nous impose deux franchissements de frontière et l’utilisation de la phraséologie anglaise avec le contrôle de Banjul, capitale de la Gambie. Les Anglais, en refusant un échange de territoire avec la France durant la période coloniale, ont imposé un casse-tête logistique et douanier à l’Etat sénégalais d’aujourd’hui. Ils ont en revanche offert au pilote francophone une destination internationale à portée de main lui permettant d’exercer sa qualification radio. Le Tour aérien est encore jeune, la première édition datant de 2009, mais son iconographie se diffuse déjà à travers les objets, T-shirts et surtout affiches qui, au fil des années, s’alignent aux murs des administrations et des sponsors. Ces derniers sont à l’honneur le dernier jour du Tour, premier juin. Le Cessna Caravan de la compagnie Arc-en-Ciel les dépose à Saly pour un déjeuner partagé avec Ernest Discaciatti, président de l’aéro-club, et le général de brigade aérienne Kane, chef d’état-major de l’Armée de l’Air sénégalaise, qui a fait le déplacement en hélicoptère. A l’arrivée à Dakar, en fin d’aprèsmidi, les avions s’empilent en stack tous les 500 pieds sur les différents points de reports de Un cockpit éclectique mais très fonctionnel.Dui etum ex estis nostrud dionulluptat irit vent ut volore consequipis amconulla feuismod er irilis adionum dolent lore min utpat. 7PUSF BCPOOFNFOU 4LZ%FNPO WPVT QFSNFU NBJOUFOBOUEBDDÏEFSBVYEPOOÏFTFUDBSUFTBV NPZFOEVOJ1BEEVO"OESPJEEVO1$FUEV XFC $BSUFTWFDUPSJFMMFTVOJRVFTFUVMUSBTDMBJSFT *OUÏHSBUJPOTBOTQBSFJMFOUSFMFTGPODUJPOOBMJUÏT EFQSÏQBSBUJPOEFWPMBVTPMFUMFTVJWJEF OBWJHBUJPOFOWPM .VMUJQMFTGPODUJPOTQVJTTBOUFTFUGBDJMFËVUJMJTFS "WFD4LZ%FNPOMFWPM7'3FTUGBDJMFFUQMVT BHSÏBCMFRVFKBNBJT $PNNFODF[WPUSFEÏNPHSBUVJUFBVKPVSEIVJ XXXTLZEFNPOBFSP CARNET DE ROUTE la CTR (E2 et N1, pour les initiés) car le trafic se densifie. Le contact est repris avec « l’univers contrôlé » : fin de la sensation de voler les cheveux au vent et retour au pilotage de procédure plus rigoureux, pour certains aussi plus ennuyeux. L’armée française nous accueille à nouveau sur son emprise ce dimanche soir pour l’avitaillement des avions jusqu’après la nuit et, comme d’habitude, le cocktail de remise des prix. L’additif anti-ice étant corrosif, le verre est le meilleur moyen de la conserver de manière sûre ! L’additif anti-ice étant corrosif, le verre est le meilleur moyen de la conserver de manière sûre ! Le spleen du tour aérien Merci aux organisateurs multi-récidivistes, Pascale et Philippe Grisoul, Didier Hermand Alan Davies et Benoît Selle, qui se sont rôdés puis usés sur les résistances paperassières, les nuits sans sommeil et les bulletins météo, pour faire renaître ce rallye aérien que deux années d’actualités mouvementées dans la région semblaient avoir enfoui définitivement sous le sable de l’Harmattan. Le seul point noir du Tour est le « blues » qui ne manque jamais de lui succéder dans le cœur des participants lorsque prennent fin ces journées de pur plaisir aéronautique audessus du Sénégal. Certains toutefois jouent les prolongations car il faut bien rentrer en France ou en Côte d’Ivoire avec son avion. L’ambiance du Tour aérien continue pour eux. La mayonnaise a également pris entre les pilotes et non pilotes, ulmistes et pilotes privés. La particularité de cette édition était le grand nombre d’accompagnateurs. À nouveau, le Tour aérien ne peut se résumer au plaisir de pilotes brevetés saisissant l’occasion pour voler à bon compte. Cinq élèves de l’aéro-club ont pu compléter leur expérience et obtiendront leur brevet plus sereinement mais surtout, quinze pilotes ont fait découvrir l’aviation et le pilotage à dix non pilotes qui emporteront avec eux et feront partager une image unique de l’aviation générale. Certains d’entre eux franchiront le pas, sonneront à la porte d’un aéro-club pour s’asseoir en place gauche, d’autres en resteront là, mais tous rêvent, à coup sûr, de pouvoir participer au prochain Tour. y