Emmanuel Goldstein : l`homme de l`ombre au cœur des réseaux

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Emmanuel Goldstein : l`homme de l`ombre au cœur des réseaux
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Emmanuel Goldstein : l’homme de l’ombre au cœur des
réseaux
Categories : Portraits
Date : 27 novembre 2015
Emmanuel Goldstein :
l’homme de l’ombre au cœur des réseaux
Il n’est ni journaliste, ni directeur de journal, ni même magnat de la presse et pourtant il
exerce une influence considérable sur les médias, directe et indirecte. Portrait d’un
homme de réseau.
Né en 1967, Emmanuel Goldstein a réussi à se hisser en quelques années au sommet du
pouvoir en France grâce à un travail acharné et à un entregent remarquable. D’origine
modeste (son père était marchand de voitures), ce « juif et laïc », comme le qualifie Raphaëlle
Bacqué dans son livre Richie, est pourtant peu disert sur sa vie privée. Car s’il fuit la lumière
des projecteurs médiatiques, le banquier de Morgan Stanley est parvenu à occuper le centre
des réseaux d’influence, qu’ils soient bancaire, homosexuel, médiatique, de la haute
administration, politique ou franc-maçon. Aussi à l’aise dans la gestion d’une fusion-acquisition
que dans un cours à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po), ce conseiller de
Nicolas Sarkozy ou de Laurent Wauquiez est à la croisée des chemins économiques, des partis
politiques et du monde de l’information, sur lesquels il influe pour faire passer ses idées.
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« Emmanuel Goldstein est un homme de réseaux qui fuit la lumière », « L'ami public n° 1 » Le
Point, 9/07/2015
« Certains de ses camarades le surnomment ‘le Pigasse de droite, la discrétion en plus’ »,
idem.
« Emmanuel Goldstein organise des fêtes où se retrouvent tous les homosexuels influents qui
forment leur cercle commun », Richie de Raphaëlle Bacqué (Ed. Grasset)
« Sa passion ? La politique », « Emmanuel Goldstein, un banquier engagé »,La Tribune,
17/01/2008
Emmanuel Goldstein a réussi à devenir, en quelques années, le centre névralgique des
réseaux d’influence en France. Ses soirées d’anniversaire, organisées dans son duplex à
Paris, dans le quartier de Beaubourg, autour d'un buffet au champagne, en sont l’illustration
parfaite. Clément Pétreault est le seul journaliste à avoir fait un reportage (« L'ami public n° 1 »,
Le Point, 09/07/2015) sur ces rendez-vous du pouvoir que sont désormais les « Goldies »,
devenus « un cercle d'influence du Tout-Gay Paris et du Tout-Paris. Le succès des premières
éditions était tel qu'il a dû instaurer deux sessions, l'une en été, l'autre en hiver. "C'est le
Siècle [dîner mensuel organisé par l’unique club d’influence français, Le Siècle], mais debout",
raconte un habitué. » La centaine d’invités est triée sur le volet : il y a des « conseillers d'Etat,
directeurs de cabinet ministériel, chefs d'administration centrale, patrons d'entreprise publique,
inspecteurs des Finances, frères de loge, banquiers d'affaires, lobbyistes, collaborateurs
parlementaires de tous bords, journalistes, responsables associatifs, avocats ou jeunes
étudiants de Sciences po. »
L’influence d’Emmanuel Goldstein sur la sphère médiatique reste difficile à évaluer. En avril
2012, il gère la communication de crise après le décès à New York de son ami Richard
Descoing. Le directeur de Sciences Po est terrassé par une crise cardiaque après une soirée
tarifée en compagnie de deux hommes dans une chambre d’hôtel. Accompagné du directeur
adjoint de Sciences Po et de deux cadres de la Sncf (le directeur de la communication et le
numéro 2 du groupe, David Azéma), Emmanuel Goldstein se rend à New-York pour épauler la
femme de Richard Descoing. Avec son équipe, ils se donnent pour mission d’ouvrir « le robinet
à images pour les chaînes de télé. Il fallait préserver Sciences Po des scènes glauques à New
York, montrer une communauté soudée. » Cet objectif a été atteint puisqu’il a fallu plusieurs
mois pour que les médias français commencent à lever le voile sur les derniers instants de
Richard Descoings, et attendre 2015 avec la sortie du livre Richie de la journaliste Raphaëlle
Bacqué pour avoir la version complète des faits, que les journalistes américains avaient quant à
eux diffusée dès les jours suivant la mort de l’ex-directeur de Sciences Po.
L’influence d’Emmanuel Goldstein s’étend également aux cercles politiques. Il conseille de
nombreuses personnalités politiques de l’ex-UMP (Les Républicains) comme Nicolas Sarkozy ;
Laurent Wauquiez (membre du club Le Siècle, ancien Young leader de la « French American
Foundation ») ; Bruno Le Maire ; Alain Juppé (membre du club Le Siècle, Young leader de la
French American Foundation) ; Xavier Bertrand (membre du club Le Siècle). Lors de la
campagne présidentielle de 2007, il a notamment alimenté les conseillers de Nicolas Sarkozy
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« en notes sur la situation industrielle de la France, l'évolution des banques d'investissement, du
capitalisme » (« Emmanuel Goldstein, un banquier engagé »,La Tribune, 17/01/2008). Durant le
quinquennat de Sarkozy, il fut « un des visiteurs du soir à l'Elysée. Claude Guéant l'a souvent
reçu dans son bureau : “Il venait régulièrement pour commenter l'actualité financière et
économique. Sa fibre service public et sa vision de l'entreprise en faisaient un interlocuteur
passionnant. Il me parlait aussi des affaires qu'il traitait et m'a amené deux ou trois fois son
patron de la branche européenne.” (« L'ami public n° 1 », Le Point, 09/07/2015). Laurent
Wauquiez, un de ses anciens élèves à Sciences po, reconnaît avoir fait souvent appel à lui,
notamment lors de la crise des subprimes lorsqu’il était secrétaire d'État auprès du Premier
ministre et porte-parole du gouvernement. Outre ses compétences bancaires, Laurent
Wauquiez étoffe ses réseaux au contact d’Emmanuel Goldstein, car l’organisateur des soirées
« Goldies » est sa tête de pont vers la franc-maçonnerie, notamment vers le Grand Orient,
réputé à gauche, et le pouvoir gay. Car « on croise Laurent Wauquiez dans le duplex du
banquier à Beaubourg lors de ces soirées “goldies” où se retrouve deux fois par an, autour d'un
buffet au champagne, l'élite homosexuelle de la capitale. » (« Le « bad boy » de la droite »,Le
Monde, 22/05/2015).
En 2012, Emmanuel Goldstein a été décoré de l'ordre du Mérite au rang de chevalier.
Formation
2000
MBA à l'Institut européen d'administration des affaires (Insead), conseiller au tribunal
administratif de 1996 à 2001, « à s'occuper de droit de la responsabilité hospitalière ou de droit
des étrangers ». Il a été par la suite commissaire du gouvernement.
1996
École nationale d'administration (ENA) promotion Victor Schœlcher.
1992
Diplômé de l’Institut d'études politiques (Sciences po Paris), service public.
1989
Maîtrise de droit public à l’université Paris 2 Panthéon Assas.
Lauréat du concours général (allemand) au lycée franco-allemand de Buc.
Parcours professionnel
1996 – 2001
Conseiller rapporteur - Commissaire du Gouvernement au Tribunal administratif de Paris « à
s'occuper de droit de la responsabilité hospitalière ou de droit des étrangers » (« Emmanuel
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Goldstein, un banquier engagé », Le Point, 17/01/2008)
2001
Il intègre la banque américaine Morgan Stanley à Londres comme membre associé (associate).
2005
Il est nommé administrateur (executive director) et en 2007, il devient directeur général
(managing director) de Morgan Stanley.
Depuis 1996
Il est également maître de conférences à l’Institut d'études politiques (Sciences po Paris),
professeur de finances d’entreprise depuis 2003 et membre du conseil de direction de l'IEP de
2000 à 2013.
Parcours militant
1988
À 20 ans, « il séchait les cours de sa licence de droit pour s'occuper de la campagne
présidentielle de Raymond Barre. Sur le terrain. Il était responsable des fédérations des
associations de jeunes » (« Emmanuel Goldstein, un banquier engagé »,Le Point, 17/01/2008).
Emmanuel Goldstein abandonne ses études et devient permanent chez les Jeunes Démocrates
sociaux, affiliés au Centre des démocrates sociaux (CDS). Il rencontre par cette entremise
d’autres militants qui deviendront par la suite des personnalités journalistiques ou politiques
comme Joseph Macé-Scaron, actuel patron de Marianne. « Jean-Luc Moudenc [maire de
Toulouse], Jean-Christophe Lagarde [patron de l'UDI], Eric Azière [conseiller de Paris], Olivier
Pardo [avocat] ou Bernard Sananès [directeur d'institut de sondages] » (« L'ami public n° 1 »,
Le Point, 09/07/2015).
À cette même époque, Emmanuel Goldstein est le président de l’Association des étudiants
gays de France.
Ce qu’il gagne
Non renseigné.
Publications
Non renseigné.
Collaborations
Fondation pour l’innovation politique
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Membre du conseil scientifique et d’évaluation depuis le 23 janvier 2009. Réputé proche de l’exUMP (les Républicains), ce cercle de réflexion « s’inscrit dans une perspective libérale,
progressiste et européenne. »
Institut de l’Entreprise
Ce cercle de réflexion « s'organise autour de cinq thématiques prioritaires : compétitivité et
innovation, emploi et prospective sociale, management, finances publiques et réforme de
l'action publique. »
Sa nébuleuse
Morgan Stanley
Huitième banque d'affaires mondiale.
Morgan Stanley est une banque américaine créée en 1935 et qui opère actuellement dans 42
pays, disposant d'un réseau de 1 300 bureaux employant 60 000 collaborateurs. En avril 2010,
elle enregistrait la plus grande perte jamais réalisée par un fonds spécialisé dans l’immobilier,
soit 8,8 milliards de dollars. Le 2 septembre 2011, le gouvernement des États-Unis a entamé
des poursuites judiciaires contre Morgan Stanley pour son rôle dans la crise des subprimes. En
2015, Morgan Stanley « a confirmé sa renaissance, en dégageant un bénéfice et un chiffre
d'affaires trimestriels meilleurs que prévu en surfant sur la vague des fusions-acquisitions et la
bonne santé de ses activités de marchés. »
Morgan Stanley réalisait en 2014 plus de 57 milliards de dollars de valorisation en termes
d'opérations conseillées sur le marché des fusions-acquisitions en France. Ce redressement
financier s’est opéré avec une main de fer, Emmanuel Goldstein a notamment demandé la
suppression de 6 000 emplois aux syndicats ainsi qu'aux trois États actionnaires de la
compagnie aérienne scandinave SAS (la Suède, la Norvège et le Danemark) pour l’obtention
d’un prêt bancaire en 2012 de la part de Morgan Stanley. Comme toutes les banques
d’affaires américaines, Morgan Stanley est fortement liée aux services secrets états-uniens et à
la CIA.
Richard Descoings (directeur de l'Institut d'études politiques de Paris de 1996 à 2012)
Après son interlude en tant que permanent politique (voir Parcours militant), Emmanuel
Goldstein, en tant que président du bureau des élèves de Sciences Po, fait la connaissance de
Richard Descoings, lui aussi homosexuel et acteur du pouvoir gay en France durant les deux
dernières décennies, alors directeur adjoint de l’IEP.
Dans Richie, sa biographie de Richard Descoings, la journaliste Raphaëlle Bacqué relate leur
rencontre : « "Il m’a sauvé du flou", dit-il parfois. De fait, on le voit toujours dans le sillage de
Richard depuis que celui-ci s’est intéressé, à la fin des années 1980, à ce garçon mince et
paumé qui dirigeait avec maladresse le bureau des élèves de Sciences Po. » Dépressif et
dévasté après un voyage en Thaïlande pour retrouver un copain de lycée devenu maquereau
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dans un bordel (Richie), Richard Descoings pousse Emmanuel Goldstein à tenter le concours
d’entrée de l’École nationale d'administration (ENA). Sa sortie (promotion Victor Schoelcher)
coïncide avec la nomination de Richard Descoings à la tête de Sciences Po, qu’il sollicite pour
dispenser un cours de droit administratif et se fait élire au conseil de direction. « Descoings veut
réformer Sciences Po à marche forcée. Il peut compter sur le soutien de son ami juriste. “C'est
un intellectuel qui aime la chose publique. Il nous a aidés à faire passer des réformes de fond”,
explique Laurent Bigorgne, à l'époque directeur de la scolarité […] Le banquier soutient
l'ouverture de l'IEP aux jeunes de milieux défavorisés. Il prépare la réforme des systèmes de
bourses. » C'est Emmanuel Goldstein qui, lors d'un dîner, présente Nadia Marik, elle aussi juge
de tribunal administratif, à Richard Descoings, qui l’épousera en 2004. Emmanuel Goldstein
est le témoin de leur mariage. En avril 2012, il fait partie de l’équipe de crise qui s’envole pour
New York après la mort de Richard Descoings.
Outre sa carrière professionnelle, Emmanuel Goldstein doit à Richard Descoings ses réseaux
homosexuels. L’ancien directeur de Science Po et son compagnon, Guillaume Pepy, louaient
« ensemble un appartement près de la place de la Madeleine, où se retrouve toute une
génération de hauts fonctionnaires homosexuels venant de la Cour des comptes, du Quai
d'Orsay, du Conseil d'État. »
Dans l’ouvrage le Gay Pouvoir (Éditions Ramsay, 2003), le journaliste Yves Derai donne la
parole à un homosexuel proche d’Édouard Balladur. Il relate le déroulement de ce genre de
soirées, lui qui avait été invité à celle d’anciens énarques homosexuels : « on comparait les
carrières, demandait les infos sur les uns et les autres. On s’échangeait des plans du genre
"Untel est pédé, appelle-le". Ce qui m’a frappé, c’est le jeu du outing. À la fin de la soirée,
j’avais l’impression que toute la haute administration était dirigée par des gays. »
Malgré les révélations de la cour des comptes sur la gestion calamiteuse de Sciences Po par
Richard Descoings, Emmanuel Goldstein n’a pas renié son héritage. Il s’est même inscrit dans
sa lignée dans sa profession de foi aux élections au conseil de direction : « L’action menée à la
tête de Sciences Po pendant plus de quinze années sous l’impulsion de Richard Descoings ne
saurait être une parenthèse. Les profonds changements réalisés constituent une véritable
réinvention de l’École qui est pleinement entrée dans le 21e siècle où la compétition entre les
systèmes d’enseignement supérieur et les élites qu’elles forment est mondialisée. Le passage
de la scolarité en cinq ans, l’internationalisation, la mastérisation, la création du dispositif des
conventions d’éducation prioritaire, le renforcement du système des bourses, le déploiement
des premiers cycles déconcentrés, la diversification des ressources financières, autant de
réformes fondamentales qui doivent être consolidées, poursuivies et prolongées […] J’ai eu la
chance et le bonheur de pouvoir contribuer très directement à l’élaboration et la mise en œuvre
de toutes ces importantes réformes. » (« Profession de foi Emmanuel Goldstein et Maxime
Baffert » aux élections au conseil de direction de l’institut d’études politiques de Paris).
Richard Descoings était membre du club Le Siècle et invité régulièrement des loges
maçonniques (comme la loge « l’action socialiste » ou la loge « l’Union philanthropique de
Saint-Denis » du Grand Orient de France).
Franc-maçonnerie
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Emmanuel Goldstein a été cinquième vénérable maître de la loge Aléthéia (« non occultation,
non voilement ») hébergée par le Grand Orient de France (GODF). Fondée en 2000, d’après le
site maçonnique Hiram.be, elle appartient « à l'Ordre Initiatique et Traditionnel de l'Art-Royal »
(pour découvrir cet ordre), elle compte environ 70 membres âgés le plus souvent de moins de
40 ans. La Loge Aléthéia « accepte aussi, fait rarissime, des homosexuels et des femmes.
Lorsqu’il en fut le "véné", Emmanuel Goldstein est resté fidèle à ses habitudes de brassage
des mondes. Il a organisé des "tenues blanches", des soirées ouvertes à des non-initiés en
maçonnerie, où un intervenant extérieur vient parler d’un sujet libre. C’est ainsi que les frères
ont pu échanger avec Richard Descoings, Laurent Wauquiez ou Guillaume Pepy », « L'ami
public n° 1 », Le Point, 09/07/2015.
Après la tuerie de Charlie Hebdo en janvier 2015, Daniel Keller, « grand maître » du Grand
Orient de France (GODF), a rendu un hommage appuyé aux rédacteurs de Charlie Hebdo
appartenant à la franc-maçonnerie, et notamment au caricaturiste Tignous, « membre de la
Loge Aléthéia à l’O.’. de Paris I. »
Il l’a dit
« “Ceux qui ont participé aux cortèges de la Manif pour tous ne sont pas les bienvenus à la
prochaine Goldie”, a fini par écrire Emmanuel Goldstein sur son mur Facebook. Tout le monde
a compris que l’on ne reverrait pas de sitôt le maire du Puy-en-Velay [Laurent Wauquiez] dans
ces soirées », « L'ami public n° 1 », Le Point, 09/07/2015.
Ils l’ont dit
« Fidèle des dîners de Richard et Guillaume, Emmanuel connaît mille personnes importantes,
bien au-delà des cercles politiques de droite qu'il fréquente, des tribunaux administratifs où il a
atterri, à sa sortie de l'ENA, et de la banque Morgan Stanley où il vient d'entrer comme
“managing director”. Maintenant qu'il est riche, il organise des fêtes où se retrouvent tous les
homosexuels influents qui forment leur cercle commun. Richard [Descoings] n'a pas eu besoin
de lui réclamer son aide. Goldstein est un admirateur et un allié indéfectible », Richie de
Raphaëlle Bacqué (Ed. Grasset)
Laurent Wauquiez : « À Paris, il change d’obédience et "planche" sur l’enseignement supérieur
rue Cadet, au sie?ge du Grand Orient de France, avant de di?ner avec quelques ex-grands
mai?tres. C’est Emmanuel Goldstein, de Morgan Stanley, qui l’a convie? a? ces agapes. Un
des nombreux amis banquiers d’affaires (comme Gre?goire Chertok, associe?-ge?rant de la
banque Rothschild, ou Andre?-Franc?ois Poncet, le fils du ministre). Goldstein est aussi sa tête
de pont vers un autre réseau, celui du pouvoir gay. On croise Laurent Wauquiez dans le duplex
du banquier a? Beaubourg lors de ces soirées "goldies" ou? se retrouve deux fois par an,
autour d’un buffet au champagne, l’élite homosexuelle de la capitale. “ Un jour, j’ai tweete?
qu’il était passe?, il en a été très mécontent, raconte le journaliste Frédéric Martel. Sans doute
n’e?tait-il pas opportun qu’on sache qu’un anti-mariage pour tous courtise le milieu gay...” »,
« Laurent Wauquiez, le “bad boy” de la droite », Le Monde, 21/05/2015.
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Dans son roman à clef, Ticket d’entrée (2011, Grasset), le journaliste Joseph Macé-Scaron
décrit le personnage de Richard Kupferman, organisateur des fameuses « Richies Parties »
(« “seules les bulles de qualité sont les bienvenues” soulignait à chaque fois, le maitre de
maison dans ses invitations. ») ressemblant furieusement à Emmanuel Goldstein. Les invités
des « Richies Parties » sont «triés sur le volet » avec « un quart de financiers et de banquiers,
un quart de hauts fonctionnaires, un quart de communicants et le reste regroupant ceux que
Richard nommait les “intouchables” », chacun exhibant sa « dernière conquête » allant du jeune
étudiant d’école de commerce au boxeur thaïlandais « aux sourcils épilés qui était passé sur un
énarque. » Macé-Scaron y décrit la soirée électorale du second tour de l’élection présidentielle
de 2007, ayant vu la victoire du candidat de l’UMP, Nicolas Sarkozy, en présence « bras
dessus, bras dessous du président de l’École libre des sciences politiques et le patron des
Voies ferrées et rails de France », « d’Alexis de la Tocquay patron des études à l’ENA » et du
député « Laurent Wauquiez, jeune cadet de la droite conquérante. » Une victoire accueillie avec
enthousiasme par Richard Kupferman et ses invités, « l’ancien conseiller de Dominique StraussKahn (…) tombant dans les bras du directeur financier d’un fonds de pension, le directeur aux
ressources humaines de Hans Andersen embrassant à pleine bouche le porte-parole de
Médecins pour sauver le monde. »
Crédit photo : capture d'écran vidéo Fondapol.
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