Par amour du théâtre qui rassemble

Transcription

Par amour du théâtre qui rassemble
Fribourg
septembre dans le canton de Fribourg, annonce le Service public
de l’emploi. Il s’établit désormais à 2,6% de la population active.
Par district, la Glâne a vu son taux passer de 2,7 à 2,3%,
la Gruyère de 2,8 à 2,7% et la Veveyse de 2,5 à 2,4%.
Par amour du théâtre
qui rassemble
Jusqu’à samedi, FriScènes, le Festival international du théâtre de Fribourg, fait se rencontrer le meilleur
du théâtre amateur et des productions professionnelles.
DOMINIQUE MEYLAN
FRIBOURG. Pour sa 9e édition,
du 8 au 15 octobre, FriScènes,
le Festival international de
théâtre de Fribourg, prend
du galon. Avec Marthe Keller
comme marraine et une programmation mêlant théâtre
amateur de qualité et productions professionnelles – on
verra notamment Le porteur
d’histoire, d’Alexis Michalik, la
pièce aux deux Molière 2014 –
la manifestation se débarrasse
petit à petit de ses origines purement estudiantines. Le point
avec Noémy Menyhart, directrice artistique de FriScènes.
FriScènes est un festival de théâtre amateur avec un côté professionnel, c’est cela?
Noémy Menyhart: Oui, on
abolit les barrières. FriScènes
fait se rencontrer ces deux
mondes dans un moment de
partage et d’hospitalité, un
échange courtois et amical qui
fait que le collégien de 15 ans
ne sera pas gêné d’aller parler
à Patrick Blandin, comédien
à Paris sorti du cours Florent.
L’idée est de se retrouver et
d’échanger – des repas, des
conseils, des moments de vie.
Mais les troupes en compétition
sont amateur?
Oui, c’est notre critère. Elles
sont six tandis que trois troupes
professionnelles viennent présenter leur spectacle. Et fourniront aussi trois membres du
jury qui jugeront les amateurs.
Lesquels pourront à leur tour
voir les professionnels: il y a là
un vrai échange.
Les troupes amateur sont sélectionnées: peut-on dès lors parler
d’amateurs éclairés?
Oui, nous recherchons la
qualité. C’est notre neuvième
année et on commence à entendre parler de FriScènes. Nous
avons reçu une septantaine de
candidatures. Quand on a le
choix, on prend le meilleur. Je
vais aussi voir un maximum de
pièces et je reçois des captations
de l’étranger – dont une, cette
année, d’Ukraine. Des projets
complètement improbables
viennent de partout.
De nombreuses troupes fribourgeoises d’amateurs existent.
Or aucune n’est sélectionnée…
Nous sommes très ouverts
au théâtre fribourgeois, parce
que, dans l’équipe, nous en
sommes tous issus. Il est donc
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ÉCONOMIE. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point en
Directrice artistique de FriScènes, Noémy Menyhart croit en l’émulation mutuelle entre théâtre amateur
et scène professionnelle. RÉGINE GAPANY
important de lui offrir une visibilité. C’est pourquoi nous
avons mis en place le parcours
hors scène, dans des lieux un
peu insolites de la Basse-Ville
de Fribourg. Une carte blanche
qui offre une fenêtre de libre expression. Par ailleurs, de nombreuses troupes fribourgeoises
ont joué en compétition à FriScènes. Mais, cette année, même
si je les ai beaucoup démarchées, je n’ai eu que très peu de
dossiers. Ça peut être compliqué pour elles: c’est la reprise,
elles ont souvent terminé un
projet et sont sur le point d’en
commencer un autre. Ce n’est
donc pas une question de qualité, au contraire: le canton recèle d’excellentes troupes.
Vous avez Marthe Keller comme
marraine. Est-ce une forme de
reconnaissance?
Nous sommes vraiment très
touchés. Je l’ai toujours admirée. En fait, Marthe Keller est
très impliquée dans le monde
du théâtre, elle a par exemple
donné des cours dans des
hautes écoles en Suisse. Nous
avons écrit à son agent et, le
lendemain, elle me téléphonait,
hypersympa, pour me proposer
un café à Verbier. Il faut oser
viser haut pour récolter la bienveillance. Et FriScènes a assis
sa réputation et gagné en légitimité – Marthe Keller en avait
déjà entendu parler.
Mais quel sera son rôle? Elle ne
sera pas forcément présente…
Elle m’a appelée il y a deux
semaines pour m’avertir que
le tournage sur lequel elle était
en France avait pris du retard,
ce qui l’empêche de venir. Mais
elle restera notre marraine à
plus long terme. J’espère qu’elle
viendra l’année prochaine, pour
nos dix ans.
Alexis Michalik, lui, sera présent.
Oui. C’est la première fois
que nous programmons une
pièce aux deux Molière… Avec
Marthe Keller comme marraine
et vu le boulot qu’on abat, je
me suis dit qu’on méritait de
belles choses comme celle-là.
Du coup, j’ai réussi à avoir le
spectacle! Et le comédien Patrick Blandin sera dans le jury.
En fait, j’ai amadoué Alexis
Michalik en lui promettant la
meilleure fondue de sa vie! Il
est très content de venir. Le
théâtre rassemble.
Espérez-vous attirer davantage
de public avec ces grands noms?
Oui, bien sûr, même si notre
but est d’abord de faire partager
du très beau théâtre. J’espère
aussi faire venir du monde avec
le programme amateur, ses créations et ses pièces du répertoire.
J’aime les spectacles qui font
briller les yeux…
Quelque mille spectateurs sont
venus l’an dernier. Vous
manque-t-il encore la reconnaissance du public fribourgeois?
Un peu, en effet. Le public
fribourgeois est très fidèle à
ses théâtres. FriScènes a été
créé par une bande d’étudiants
qui pensaient ne le faire qu’une
année. Peut-être s’est-on trop
développé vers un théâtre
estudiantin, amateur. Peut-être
aussi que le théâtre amateur
fait peur au Fribourgeois de la
ville tandis que, dans les villages,
il déplace les foules. Nous souhaitons montrer qu’il existe un
théâtre amateur de grande qualité. C’est comme ça que nous
allons conquérir le public.
plexe durant les douze mois de l’année, expose la DSJ dans un communiqué. Avec
cette nouvelle corde à son arc, le Campus
espère atteindre 50000 nuitées par an, soit
un taux d’occupation de 50%. Cela permettrait d’engranger 1 million de francs qui
s’ajouteraient aux 3 millions versés par la
Confédération pour le centre du service civil. De tels revenus permettraient de verser
une location intéressante à l’Etat.
Ce qui se fait ici
peut l’être là-bas…
LANGUES. La réponse du canton à la consultation sur
l’avant-projet de modification de la Loi fédérale sur les
langues nationales a l’avantage de la clarté. Au moment
où le conseiller fédéral Alain
Berset menace d’intervention les cantons de Suisse
centrale et orientale réfractaires à l’enseignement précoce du français, le Conseil
d’Etat fribourgeois rappelle
utilement quelques faits.
D’abord, les cantons qui
refusent de mettre en œuvre
le modèle 3/5 – première
langue étrangère enseignée
au plus tard dès la 3e (5e H)
et la deuxième au plus tard
dès la 5e (7H) – s’y étaient engagés dès 2004: l’accord unanime de la CDIP (directeurs
cantonaux de l’Instruction
publique) sur la stratégie des
langues couchait alors sur le
papier l’engagement de tous
les cantons alémaniques que
le français serait enseigné
dès l’école primaire.
Les arguments pédagogiques avancés pour y renoncer? Ils ne tiennent pas la
route: des études ont montré
que les élèves du primaire ne
se sentent pas surchargés et
que concentrer l’enseignement sur le secondaire I n’apporte pas de plus-value.
Et la motivation, difficile
à mobiliser si tôt? «Abandonnerait-on l’enseignement des
maths parce que des élèves
trouvent cela ennuyeux?»
rétorque le Conseil d’Etat.
Les cantons ont depuis longtemps amélioré l’enseignement des langues et les petits
Romands gèrent désormais
bien l’apprentissage de deux
idiomes étrangers. Idem pour
les Alémaniques du projet
Passepartout (BE, BS, BL,
SO, FR, VS). Pourquoi ce qui
est possible ici ne le serait
pas en Suisse centrale et
orientale? demande le Gouvernement.
«Willensnation» en danger
Pareille absence de coordination rend impossible les
échanges scolaires, pourtant
si vantés – idéalement entre
enfants de même âge et de
même niveau – et complique
le passage vers le secondaire
II. Enfin, dans cette Willensnation qu’est la Suisse, Fribourg dénonce une «indifférence» dangereuse de la part
de ces cantons réfractaires
et un manque de sensibilité
«à l’échelle de notre délicate
construction nationale».
Cela dit, la volonté d’agir
de la Confédération ne doit
être qu’un ultime recours. Le
Conseil d’Etat exhorte donc
Berne à renvoyer le dossier
aux cantons et à la CDIP avec,
comme mission, un effort de
persuasion vers l’harmonisation intercantonale. JnG
Quels développements envisagez-vous?
Ça reste encore secret, mais
nous souhaitons nous agrandir
et investir plus la ville, notamment pour nos dix ans, l’an prochain. Fribourg regorge de petits théâtres et d’endroits absolument magiques.
Que peut-on voir à FriScènes?
Ce soir, mardi, il y aura donc
Le porteur d’histoire, d’Alexis
Michalik. Et, dès demain mercredi, on pourra voir toutes les
pièces en compétition. Avec,
par exemple, Macbeth surtitré
en français. Shakespeare en
version originale, c’est vraiment
génial! Et puis la soirée de clôture, Un bec – Antonio Ligabue,
de Mario Perrotta, avec Jean
Vocat, est une impressionnante
prestation de comédien. Après
chaque spectacle, le public
pourra rencontrer les acteurs
et les metteurs en scène au café
des artistes, pour comprendre
leur démarche. En contact direct. ■
www.friscenes.ch
Le Campus va se mettre au sport
LAC-NOIR. Le Campus abrite depuis le
1er juillet le centre de formation du service
civil. Comme prévu, il devra aussi servir de
centre de sport et de loisirs. La Direction
de la sécurité et de la justice (DSJ) va de
l’avant en demandant au Grand Conseil un
crédit d’engagement de 7,69 millions de
francs pour la construction d’une salle de
sport triple au Lac-Noir.
L’idée est de pouvoir utiliser le com-
La Gruyère / Mardi 11 octobre 2016 / www.lagruyere.ch
Pour assurer la gestion et la promotion
du centre, l’Etat veut s’appuyer sur des
compétences spécifiques et des ressources en personnel dont il ne dispose pas
forcément. Il veut donner au Campus un
statut d’établissement autonome de droit
privé. L’avant-projet est transmis à la commission ad hoc du Grand Conseil avant
d’être soumis au plénum lors de session de
novembre. JG
POLICE CANTONALE
Installation au biogaz en feu
Un incendie a ravagé une grange près de la centrale de chauffage
au biogaz à Noréaz, samedi en fin d’après-midi. Une soixantaine de
pompiers ont été mobilisés. Personne n’a été blessé. Le bâtiment a
été totalement détruit. Le feu a un temps menacé les cuves de biogaz situées en contrebas de la grange sinistrée, mais elles ont été
sécurisées par les pompiers qui ont pompé l’eau du lac de Seedorf,
situé à proximité. Une enquête a été ouverte. ATS
En bref
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SUISSE ROMANDE
Pour aider les proches
aidants à se ressourcer
Une Journée des proches aidants
aura lieu le 30 octobre dans les
six cantons romands. Diverses
rencontres, conférences et animations sont programmées durant
les mois d’octobre et de novembre. Un moyen d’exprimer aux
proches aidants une reconnaissance pour l’aide qu’ils fournissent au quotidien. En Suisse, une
personne sur sept reçoit une telle
aide, souvent de la part des
conjoints et des enfants, parfois
des voisins ou amis. Mais il est
important aussi que les proches
aidants puissent eux-mêmes se
ressourcer. Divers cours, groupes
de parole et prestations de relève
sont à disposition (voir www.
journee-proches-aidants.ch).
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