Ligue 1 PSG : Spectacle 1 – Suspens 0

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Ligue 1 PSG : Spectacle 1 – Suspens 0
Etude
Paris, le 24 août 2016
Ligue 1
PSG : Spectacle 1 – Suspens 0
Le mastodonte parisien prive-t-il le championnat de son intérêt ? Les affluences
montrent le contraire.
Une étude menée par Microeconomix met en évidence plusieurs déterminants de l’affluence de
spectateurs dans les stades et teste l’existence ou non d’un effet spécifique au PSG dans sa version
qatarie. Les résultats sont sans appel : une hausse de 15% des affluences dans les stades est observée
lors des matchs du club Parisien. Un indicateur révèle un public attiré par un supplément de budget ou
de talents mais peu sensible à la diminution de l’incertitude au moment du choix d’assister à un match.
A travers une analyse économétrique, Microeconomix tente d’isoler l’impact de chacun des déterminants
de l’affluence des stades et de le quantifier. Comme attendu, lors d’un match, la fréquentation des stades
dépend de facteurs structurels comme la renommée des clubs participant à la rencontre. Certains clubs
attirent structurellement plus de monde, qu’ils jouent en extérieur ou à domicile. Le classement suivant
montre sur l’ensemble de la période que l’OM et le PSG poussent les affluences à la hausse dans les stades
dans lesquels ils se déplacent, respectivement de 59 % et 37 % par rapport à la présence de l’AS Nancy
Lorraine.
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Mais, l’affluence dans les stades dépend aussi de facteurs plus conjoncturels. Sur une longue période, les
affluences apparaissent ainsi corrélées au classement des équipes dans le championnat. A
caractéristiques données, 1 place de mieux au classement pour l’équipe à domicile augmente l’affluence
de 1 %. Le classement de l’équipe visiteur a également un effet significatif sur l’affluence, bien que plus
limité (+ 0,6 %).
L’analyse incluant les budgets, qui ne peut être menée que sur une période plus courte en raison de la
disponibilité des données (2007-2015), montre que les niveaux de budget de l’équipe qui reçoit et de
l’équipe visiteuse ont également un impact sur les affluences. Toutes choses égales par ailleurs, un
budget 10 % supérieur de l’équipe à domicile augmente l’affluence de 2 %, l’impact étant de 1 % pour un
même supplément de budget de l’équipe visiteuse. L’analyse incluant les masses salariales, menée sur la
période 2002-2013, montre que les masses salariales de l’équipe qui reçoit et de l’équipe visiteuse ont un
impact sur les affluences de l’ordre de 0,7-1 % pour une hausse de masse salariale de 10 %.
Les affluences sont également influencées par la saisonnalité du match. Les affluences sont en moyenne
plus fortes au cours des premières et des dernières journées, et connaissent une diminution marquée
durant l’hiver. C’est ainsi qu’à caractéristiques données, le fait qu’un match se dispute à la 38ème journée
plutôt qu’à la 23ème a un impact positif de 28 % sur l’affluence.
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Les données récoltées et le modèle utilisé permettent ainsi d’expliquer les affluences enregistrées par un
ensemble de déterminants à la fois structurels et conjoncturels.
Cette première étape est indispensable pour pouvoir ensuite mesurer l’effet additionnel et spécifique de
la domination économique et sportive du PSG au cours de l’ère qatarie.
L’effet spécifique du PSG
L’étude teste donc la présence ou non d’un effet spécifique au PSG version qatarie, qui se distinguerait de
l’effet préexistant du PSG et de tous les autres déterminants évoqués. Les résultats sont clairs : La période
qatarie coïncide avec un supplément très net d’attractivité des matchs du PSG, qui se traduit par une
hausse de 15 % des affluences après 2011, par rapport à l’effet antérieur de la notoriété du PSG, et à
caractéristiques données des rencontres. Point marquant, l’impact est presque le même pour l’affluence
aux matchs du PSG à domicile que pour l’affluence des matchs du PSG à l’extérieur.
Depuis que ses propriétaires qataris ont fait entrer le club dans une nouvelle dimension économique et
sportive, le PSG a très nettement augmenté son attractivité, y compris auprès des publics des équipes
adverses, pourtant souvent condamné au rôle de faire-valoir. Le PSG est ainsi devenu l’équipe la plus
attractive pour les spectateurs lors de ses déplacements, au détriment de l’OM, dont la cote a baissé
durant la même période. Alors que la venue du PSG dans les stades entraînait une affluence 30 %
supérieure à celle du club le moins attractif dans la période pré-qatari, il induit un niveau d’affluence près
de 60 % supérieur depuis le début de la période qatari !
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La domination économique et sportive du PSG ne décourage donc pas les spectateurs, y compris pour les
matchs à l’extérieur, au cours desquels la très grande majorité des spectateurs subit pourtant au travers
de son équipe favorite la domination du PSG.
Qu’en est-il alors de l’idée selon laquelle les spectateurs seraient particulièrement attachés à la notion
d’incertitude au moment de choisir d’assister à un match ? Pour le savoir, nous avons construit un
indicateur qui cherche à refléter cette incertitude. Celui-ci est construit à partir du ratio entre la moyenne
de point par match des deux équipes en lice. Ainsi, le match Troyes-PSG du 13 mars dernier (30ème journée
du championnat) se caractérise par un indicateur d’incertitude de 0,19 sur une échelle allant de 0 à 1,
puisque la moyenne de points par match de Troyes lors de la 29ème journée était de 0,5 et celle du PSG de
2,6. A l’inverse, l’indicateur d’incertitude du match Reims-Guingamp du 20 mars (31ème journée du
championnat) s’élève à 0,94 car la moyenne de points par match de Reims lors de la 30 ème journée était
de 1,2 et celle de Guingamp de 1,1.
Notre modèle ne mesure aucun effet significatif de cet indicateur d’incertitude sur les affluences. Alors
que les affluences sont sensibles au classement de l’équipe à domicile et de l’équipe visiteuse, elles ne
semblent pas sensibles au positionnement respectif des deux équipes.
Dès lors, l’impact du PSG version qatarie ne peut être que positif : les spectateurs sont attirés par un
supplément de budget et de talents, et restent peu sensibles à la diminution de l’incertitude qui en
découle. L’effet net est indiscutablement positif. Dans cette perspective, l’idée d’une régulation visant à
limiter les inégalités économiques au sein d’un championnat, comme elle est par exemple appliquée au
sein du championnat de France de rugby, n’apparaît pas justifiée sur le plan économique. Il n’y a pas de
malédiction du vainqueur qui conduirait à ce que la force d’un club finisse par décourager les spectateurs
et nuire à l’attractivité de la compétition.
Par Olivier Sautel, Vice-Président de Microeconomix et Ariane Charpin, Data Scientist - Economètre
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Géraldine Otto / [email protected] / 01 44 82 66 76
A propos de Microeconomix
Microeconomix est un cabinet spécialisé dans l’analyse des données de ses clients.
Combinant une expertise statistique et économétrique de haut niveau avec des
compétences pointues en matière de modélisation et de conception d’outils informatiques,
Microeconomix permet aux entreprises d’améliorer leur performance en exploitant de
façon efficace leurs données économiques.
Fondé en 2002 par François Lévêque, professeur d’économie à Mines ParisTech et dirigé
par Gildas de Muizon, Microeconomix réunit une équipe solide constituée d’une vingtaine
d’économistes et de « data scientists » passionnés par la recherche de solutions
opérationnelles et concrètes aux enjeux stratégiques des entreprises.
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