Annales 3ème année - Revue de presse/Chronik

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Annales 3ème année - Revue de presse/Chronik
Session 2014-2015 | Admission 3
ème
SUJET
Année
[Chronik’]
DUREE : 2h00 | COEFFICIENT 3
Vous êtes journaliste pour une émission de radio hebdomadaire consacrée à la
communication sous toutes ses formes, aux médias et aux tendances émergentes. Cette
émission se veut à la fois sérieuse, impertinente et audacieuse.
L’émission démarre toujours par une chronique consacrée à un sujet choisi. C’est elle qui
donne le ton et « lance » l’émission.
Cette semaine, elle porte sur : les animaux.
A partir des annexes jointes, rédigez votre chronique (tous les articles doivent y être
abordés).
Pour cela, faites une synthèse de 2 pages maximum. Il s’agira de faire le tour de la
question en vous appuyant sur les points de vues exposés dans les articles à votre
disposition. Vous ne manquerez pas de commenter ou de vous appuyer sur les visuels.
Tenez bien compte des dates des articles pour éviter toute erreur dans votre
chronique.
Effectuez une hiérarchisation des sujets en la justifiant au fil de votre chronique (du plus
important ou intéressant… au moins important, selon vous en tant que journaliste).
Votre texte doit être vivant et agréable à lire (ce n’est pas une dissertation). Prenez soin de
citer vos sources pour chaque article évoqué et n’hésitez pas à faire des commentaires
personnels.
NB : Une attention particulière sera portée à l’expression écrite et à l’orthographe…
CONCOURS 2014/2015 [Revue de presse] 3
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Christophe Blanchard : “Le chien est le seul être qui ne nous
jugera jamais”
09/10/2014 | 15h57
http://www.lesinrocks.com/2014/10/09/livres/christophe-blanchard-en-tant-produit-consommation-chien-dispose-dune-valeur-symboliqueforte-11528753/
Dans “Les maîtres expliqués à leurs chiens”, Christophe Blanchard, maître de conférences à
l’université Paris 13 et maître-chien diplômé, analyse les relations que nous entretenons avec nos
compagnons à quatre pattes, de la mémère à caniche au “punk à chien”.
“Qui promène son chien est au bout de la laisse”, chantait Gainsbourg. Le sociologue Christophe
Blanchard a pris l’aphorisme à la lettre. Dans Les maîtres expliqués à leurs chiens (éd. La Découverte), il
montre combien les chiens en disent long sur la société française, l’ère de la consommation de masse, la
stigmatisation des périphéries urbaines et des quartiers populaires. A travers cet “essai de sociologie
canine”, l’auteur passe en revue toutes les fonctions qu’ont remplies nos compagnons à quatre pattes au
cours de l’histoire, comme incarnations des identités nationales, instruments de communication des
puissants, ou encore compagnons de “galères” des zonards, et brosse le portrait en négatif de notre
société.
Pourquoi le chien est-t-il moins valorisé aujourd’hui pour sa dimension utilitaire que pour sa
dimension affective ? Est-ce à lier à l’avènement d’une ère postmoderne caractérisée par
l’individualisme, et donc la solitude?
Christophe Blanchard – Il faut nuancer cette désaffection utilitaire. La coévolution des canidés et des
humains est justement liée aux intérêts réciproques qui unissent les deux espèces depuis des millénaires.
A l’échelle de l’Histoire, le chien s’est en effet vu confier des missions d’éboueur, de gardien, de
compagnon de chasse ou bien encore d’auxiliaire de guerre. Ils ont donc toujours été des auxiliaires
précieux dont l’utilité ne s’est jamais démentie. Aujourd’hui encore, il suffit d’interroger les bergers ou
les chasseurs pour s’en convaincre. Malgré tout, on constate depuis une trentaine d’années que la
présence du chien de compagnie, sans fonction précise si ce n’est d’ “être là”, s’est considérablement
accrue. L’”inutilité canine” est concomitante de l’urbanisation constante de nos agglomérations ainsi que
de la plus grande distance sociale et symbolique qui s’instaurent entre les individus. Paradoxalement,
plus ils s’éloignent de leurs voisins, plus les propriétaires contemporains éprouvent le besoin de se
rapprocher de leur chien, le seul être d’une fidélité absolue qui ne les jugera jamais.
L’évolution du statut canin vers l’animal de compagnie a coïncidé avec l’entrée dans l’ère de la
consommation de masse. Quelles ont été les conséquences de cette conjonction ?
En une petite cinquantaine d’années, le statut du chien s’est largement transformé en Occident et
notamment en France où sa présence, avec plus de 7,5 millions d’individus, est massive. Notre relation
avec lui s’est durablement transformée et il est désormais considéré comme un membre à part entière de
la famille. Aujourd’hui, il est d’ailleurs bien plus courant de trouver un chien affalé sur le canapé du
salon que dans une niche au fond du jardin. L’évolution des sensibilités est telle qu’on n’hésite plus à lui
donner des prénoms humains ou à le nourrir et le vêtir comme un petit d’homme. On peut se moquer de
cette tendance anthropomorphique en la jugeant passablement ridicule. Elle est toutefois symptomatique
de notre époque ou la consommation est au cœur de nos sociétés. Rappelons que le secteur de l’animal de
compagnie engrange chaque année plusieurs dizaines de millions d’euros de bénéfices. Les animaux de
compagnie et les chiens en particulier sont les victimes collatérales de ce business florissant. En effet, on
se les procure sur un coup de cœur et on s’en débarrasse à la première occasion venue, lorsqu’on se rend
compte que la gestion quotidienne de “Médor” est finalement très contraignante. Les refuges canins qui
débordent aujourd’hui de toute part, sont les exemples pathétiques du rapport irrationnel que nous
entretenons avec nos compagnons à quatre pattes.
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Y-a-t-il vraiment une tendance secrète qui nous pousse à adopter un chien parce qu’il nous
ressemble ?
Aucune tendance secrète mais plutôt un processus mimétique au sens de René Girard. C’est- à-dire qu’on
ne prend pas un chien parce que physiquement il nous ressemble, mais parce que sa possession nous
permet de rentrer en concurrence avec d’autres propriétaires. En tant que produit de consommation, le
chien dispose d’une valeur symbolique forte dont l’acquisition permet de se distinguer des autres maîtres.
Posséder un lévrier, un caniche ou un pitbull n’a pas la même valeur symbolique dans la société qui est la
notre. Le choix d’un chien, à l’instar de celui d’une voiture, en dit en réalité bien plus qu’on ne l’imagine
sur notre positionnement socio-économique.
Pourquoi les présidents de la République s’affichent ils depuis plusieurs années avec leur chien ?
Est-ce devenu un outil de communication politique ?
Les chefs d’Etat ont toujours été tentés d’instrumentaliser l’image du chien pour passer des messages
politiques. En France, les monarques et l’aristocratie d’antan avaient d’ailleurs fait de sa possession un
privilège à part entière, symbole de leur pouvoir et de leur noblesse. Ces dernières décennies, on a pu voir
Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand se mettre en scène avec leurs labradors respectifs dans
un storytelling socio-canin savamment orchestré. Lors de sa première élection à la présidence, Barack
Obama a également été tenté de faire de son chien “Bo” un vecteur de communication pour attendrir dans
les chaumières américaines. Par contre, certains politiques se montrent bien moins doués avec la gent
canine. Sumo, le bichon de Jacques Chirac par exemple s’est fait connaître pour son sale caractère et pour
avoir mordu plusieurs personnes. Plus récemment, la presse a révélé que le chien de Nicolas Sarkozy
avait dévoré des boiseries couteuses lors de son passage à l’Elysée.
Vous faites une opposition entre “chiens du monde” et “chiens immondes” : les chiens de zonards
peuvent-ils être un frein à leur intégration, alors qu’ils sont un signe de distinction dans la haute
société ?
Le “chien des zonards” constitue en fait une bouée de sauvetage pour bon nombre des propriétaires en
situation d’exclusion sociale. Il s’agit bien souvent de l’un des ultimes liens qui leur permet de ne pas
plonger plus en avant. En effet, avoir un chien à la rue engage. C’est une responsabilité forte pour les
maîtres fragilisés qui, malgré leur propre situation, mettent beaucoup de cœur à l’ouvrage pour s’occuper
au mieux de leur compagnon de galère. Malheureusement, la société leur nie la plupart le temps le droit
de posséder un chien. Les pouvoirs publics vont faire en sorte de durcir la législation existante en
promulguant des arrêtés municipaux coercitifs contre les rassemblements canins par exemple. Dans le
même temps, certains professionnels du social vont exiger des maîtres qu’ils renoncent à leurs animaux
s’ils veulent entrer dans un foyer d’hébergement d’urgence. Le chantage au chien constitue donc l’ultime
raffinement idéologique qui permet de trier le bon grain de l’ivraie et de désigner les bons maîtres –
forcément intégrés – des mauvais, la plupart du temps sans abri.
Le choix d’avoir un chien plutôt qu’un chat est-il révélateur d’une certaine personnalité ?
Les psychologues pourraient évidemment y trouver des éléments réflexifs ; le sociologue que je suis est
plus prompt à penser les chiens et les chats s’avèrent des éléments de distinction sociale. Les intellectuels
du XVIe arrondissement parisien seront ainsi plus enclin à la présence d’un matou à leur côté qu’un
commercial de banlieue. La frontière est évidemment poreuse, mais symboliquement les choix des
espèces de compagnie dont on s’entoure fait sens pour soi et pour les autres. Peut-on toutefois affirmer
qu’il s’agisse de choix rationnels ? Disons qu’il y a, à la fois une part de pragmatisme, comme celle
consistant à considérer – à juste titre – qu’il est plus simple de s’occuper un chat dans une grande ville
que d’un chien. Mais il y a également une image sociale construite autour de l’animal de compagnie qui
nous pousse à nous amouracher d’un chien plutôt qu’un chat, et vice versa.
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A votre avis, pourquoi les chats sont rois sur internet, et pas les chiens?
En réalité, cette tendance est en train de s’inverser. De plus en plus de groupes s’appuient en effet sur
l’image du chien pour communiquer avec ses possibles “clients-consommateurs”. C’est le cas de cocacola par exemple dans l’un de ses derniers clips publicitaires. Mais le chat demeure une valeur sûre. C’est
un animal pour lequel on éprouve d’emblée beaucoup d’empathie. D’ailleurs, avec plus de 8 millions
d’individus, on dénombre en France plus de chats que de chiens.
Les maîtres expliqués à leurs chiens, Essai de sociologie canine, de Christophe Blanchard, éd.
La Découverte, 133 p., 9,99 €
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Chats de guerre
07.11.2014 à 11h46 • Par Fanny Arlandis
http://www.lemonde.fr/arts/article/2014/11/07/chats-de-guerre_4520160_1655012.html?xtmc=animal_de_compagnie&xtcr=22
Pourquoi le chat ? Pourquoi tant de soldats, dans tant de conflits, se font-ils
photographier avec un animal de cette espèce plutôt que d’une autre ? Sans
doute en partie parce que cet animal, longtemps jugé trop indépendant, trop
infidèle, trop vagabond, est devenu depuis le milieu du XXe siècle – alors
qu’émergent les valeurs individualistes – l’un des compagnons vedettes des
sociétés occidentales. Mais cela n’explique pas tout. Avant, déjà, combattants et
photographes de guerre le mettaient régulièrement au centre des images.
Aujourd’hui plus que jamais, les exploitations iconographiques et symboliques
du chat lors des conflits sont rarement innocentes. En témoigne leur
réappropriation par l’Etat islamique (EI), qui souligne l’excellente maîtrise qu’a
cette organisation des codes occidentaux et des réseaux sociaux.
« Un totem protecteur »
1914 : les soldats français s’enterrent dans les tranchées. L’intensité des combats oblige des milliers
d’animaux à fuir les villages et les condamne à l’errance. Ceux qui atteignent des lignes de front sont
récupérés par les poilus, qui s’y attachent. « Les chats viennent miauler pour solliciter des caresses ou de
la nourriture », raconte Eric Baratay, historien à l’université Jean-Moulin de Lyon. La présence de chats,
mais aussi de chiens, est si importante dans la vie des tranchées qu’elle est bien souvent au cœur des
lettres que les soldats envoient à leur famille. Très vite, ces animaux deviennent des mascottes. On pose
alors avec eux, comme l’a fait cet officier du 6e régiment en 1917.
C’est un mouvement qui vient du bas, des soldats eux-mêmes. L’armée, elle, s’y oppose fortement, en
vain. « Recueillir des animaux pour en faire des mascottes est interdit, mais l’interdiction n’est pas
respectée », précise Damien Baldin, historien à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS,
Paris). « Ils fonctionnent presque comme un totem protecteur, et symbolisent l’unité et la solidarité du
groupe combattant. » Ces animaux sont essentiels aux soldats, ils sont le lien vers la vie d’avant, vers
l’extérieur. Une présence qui rassure, une bouffée d’air au milieu de l’horreur. « L’animal de compagnie
joue le même rôle qu’en temps de paix : il apporte de la douceur », résume le chercheur.
Valoriser l’image du guerrier à des fins de propagande
Ce que dit l’image de ce soldat croate qui, clopant, caresse un chaton, c’est la
réalité d’un moment de 1991, lors de la guerre en ex-Yougoslavie : celui de
l’après-combat, cet instant où le corps se détend. « Ces représentations mettent en
scène deux choses contradictoires : l’inhumanité de la guerre, et le fait que les
soldats soient capables d’amour pour un animal. C’est ce paradoxe qui visiblement
séduit les photographes », pense Véronique Montémont, maître de conférences en
langue et littérature françaises à l’université de Lorraine. Pour les combattants,
c’est aussi un moyen de valoriser l’image du guerrier à des fins de propagande. Il
en va ainsi de cet imposant séparatiste, un petit chat sur l’épaule, pris à Donetsk,
en Ukraine, cet été.
Car les symboliques associées au félin – capacité à se cacher, à effectuer des
attaques précises – s’appliquent parfaitement aux guerres actuelles. « C’est aussi
dire que l’on est là pour protéger l’innocent, l’enfant, et ainsi véhiculer des valeurs
positives », constate Damien Baldin. Ces images s’adressent aux Occidentaux qui s’y identifient et
s’attendrissent. Les combattants n’ignorent pas l’importance que les sociétés américaine ou européenne
accordent aujourd’hui à la protection des chats, comme le suggère l’image de ce Syrien publiée sur la
page Facebook FSA Kittens.
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Légendes inventées
Faire participer un chat à la guerre, c’est, enfin, un signe de mobilisation
générale. « Souligner la présence de chats à ses côtés est une manière de les
nationaliser, et donc de les faire appartenir à un camp », estime Damien
Baldin. Même eux ont choisi l’organisation Etat islamique, semble dire cette
image, publiée par le compte Twitter Islamic State of Cat, qui se réfère à des
légendes qui donnent à cette espèce une place privilégiée dans l’islam. « Le
chat n’y a jamais joué de rôle symbolique important », souligne pourtant Asiem El-Difraoui, auteur d’AlQaida par l’image (PUF, 2013). S’il est vaguement mentionné dans certains hadiths – les paroles du
Prophète – qui stipulent qu’il est important de le nourrir et de bien le traiter, il n’en est jamais question
dans le Coran. Selon l’encyclopédie de l’islam, ces légendes auraient été inventées bien plus tard et
relayées au Moyen Age par des penseurs comme Al-Djahiz dans Kitab al-Ḥayawan (le « Livre des
animaux »).
« Tirer parti des réseaux sociaux »
Si les chats sont très présents dans les stratégies de communication et de
recrutement de l’EI, c’est avant tout parce que l’organisation, « dans le
cadre du djihad 2.0, s’est greffée à des phénomènes mondiaux de
l’Internet, comme les “lolcats” [vidéos de chats en situation comique] »,
explique Asiem El-Difraoui. « Les extrémistes veulent prouver la
présence de recrues de l’Ouest, et leur capacité à tirer parti des réseaux
sociaux dans le monde entier, précise John Little, blogueur et podcasteur
américain spécialisé en sécurité. Publier des images de chats en est un
composant. » L’organisation a toutefois publié récemment un manuel de
conseils de prudence pour ses sympathisants : la publication d’images
permettait la géolocalisation de leurs auteurs par les agences de renseignement, grâce aux métadonnées.
À LIRE
« Bêtes des tranchées. Des vécus oubliés », d’Eric Baratay (CNRS, 2013).
« Histoire des animaux domestiques (XIXe-XXe siècle) », de Damien Baldin (Seuil, 384 p., 22,50 €).
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L'animal, meilleur ami du chef d'Etat M le magazine du Monde | 02.01.2015 - Par Pierre Jaxel-Truer
http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/01/02/animal-politique_4547836_823448.html?xtmc=animal_de_compagnie&xtcr=7
A l'heure de la bûche, François Hollande a accepté en cadeau une jeune
femelle labrador noire âgée de 2 mois, offerte par l'association des
anciens combattants français de Montréal. Elle a l'air d'avoir la truffe
humide et affectueuse. Le président de la République a décidé de
l'appeler Philae, a-t-il fait savoir, en hommage au petit robot européen
qui s'est posé le 12 novembre sur la comète TchourioumovGuérassimenko, couronnant de succès la fameuse mission Rosetta.
Les chiens, les chats et les autres trente millions d'amis des chefs d'Etat : cela
fait belle lurette que les petites bêtes ont une place de choix dans le grand «
show » de la communication politique. En France, le goût des labradors s'est
installé avec Valéry Giscard d'Estaing, qui, lorsqu'il ne jouait pas de
l'accordéon, aimait se promener avec Samba.
Baltique fut ensuite le fidèle compagnon de François Mitterrand et eut même
droit à une chanson de Renaud portant son nom. Jacques Chirac avait lui
aussi son labrador, avant même d'entrer à l'Elysée, lorsqu'il était maire de Paris. Michel Denisot, dans son
livre Brèves de vies (Fayard), sorti le 1er octobre 2014, a raconté comment Chirac surnommait l'animal «
Ducon », en honneur de « VGE », qui le lui avait offert.
Quant à Nicolas Sarkozy, il appréciait la compagnie de Clara pour ses footings médiatiques. Il a
également eu deux autres chiens, Dumbledore et Toumi. Les trois bêtes ont, selon Mediapart, rogné les
dorures de l'Elysée, occasionnant 6 600 euros de dégâts…
« si vous voulez un ami à washington, prenez un chien »
Il n'y a pas que chez nous que l'on est friand de ces belles histoires animalières. Aux Etats-Unis,
Theodore Roosevelt avait, paraît-il, un véritable bestiaire, qui comptait ours, cochon, lézard et blaireau.
Presque tous ses successeurs ont souscrit à la tradition des animaux domestiques, avec toutefois moins
d'exubérance. Barack Obama possède deux chiens d'eau portugais, une race au poil hypoallergénique, car
l'une de ses filles éternue en présence de canidés ordinaires. Outre-Atlantique, mention spéciale, au
passage, à Harry Truman. On lui attribue ce bon mot : « Si vous voulez un ami à Washington, prenez un
chien. »
En Russie et dans la zone de l'ex-URSS, l'on trouve également quelques
anecdotes amusantes. Vladimir Poutine, tout en imagerie virile, a accueilli
pendant quelque temps à son domicile un jeune tigre qui lui avait été offert
en 2008, avant qu'il ne finisse par être confié à un zoo. Le président russe
nourrit manifestement avec l'espèce une relation privilégiée : deux tigres de
Sibérie qu'il a rendus récemment à la nature devant moult caméras lui ont
valu de se fâcher avec les Chinois. Les charmants animaux auraient traversé
le fleuve Amour et s'en seraient pris à de fraîches volailles. Vladimir Poutine
s'est également distingué en offrant, en 2006, un chien en peluche à Angela
Merkel. Car depuis qu'elle a été mordue, la chancelière ne supporte pas les
chiens.
Les cadeaux d'animaux, popularisés avec les pandas chinois, sont d'ailleurs un classique de la diplomatie.
En 1961, le chef de l'Etat soviétique, Nikita Khrouchtchev, avait offert aux Kennedy la chienne
Pouchinka, fille de Strelka, envoyée en 1960 dans l'espace à bord de Spoutnik 5. Faut-il souhaiter pareil
destin à la Philae de François Hollande, pour honorer son nom ?
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L’animal est-il le meilleur ami de la marque ?
http://www.influencia.net/fr/actualites/in,tendances,animal-est-il-meilleur-ami-marque,3735.html
Publié le 18/09/2013
Plus de 150 logos étudiés, classés en 34 familles dont 3 majeures et quelques unes atypiques. Leur choix
et leur signification décortiqués. L’étude de Christophe Pradère, Ceo de BETC Design, est une plongée
scientifique, historique et visionnaire dans la signification stratégique du message icônographique délivré
par l’entreprise. Sur fonds de mythologie bien sûr mais pas seulement. « Héros de mythe ou objet de
cultes totémiques vénérés, mascotte, avatar, attribut ou produit de commerce marqué au fer rouge,
prédateur redouté ou compagnon domestique, l’animal est omniprésent et intimement lié à la vie de
l’homme», explique-t-il.
Un règne animal vaste et généreux source de différence
Les exemples démontrent ainsi que la profusion de logos-animaux dans nos cultures contemporaines est
un héritage de la place prépondérante des bêtes dans la tradition héraldique, entre origine, signifiant,
rituel et légende. Lions, griffons, aigles et chevaux peuplent, en effet, les écus de nos ancêtres depuis que
l’armure en a caché le visage.
Et du blason au logo, il n’y avait qu’un pas à franchir. Les marques se sont ainsi naturellement approprié
l’utilisation du symbole de l’animal et de sa portée métaphorique, pour servir leur stratégie de
communication. « Leur familiarité et leur capacité à évoquer des concepts communément partagés par les
consommateurs, font d’eux un incontournable », confirme C. Pradère. Et de rappeler que l’animal
omniprésent évoque des termes comme proie et prédateur, le vénéré : réincarné et protecteur, le
domestiqué : utile, statutaire et mercantile, l’attribut : identifiant et iconique, l’avatar : emblématique et
signalétique, la mascotte : fédérateur et ludique.
Les animaux ont donné vie aux marques… et ce n’est pas fini
Et des invertébrés aux vertébrés, des amphibiens aux mammifères, des mollusques aux créatures
mythiques, la palette qui s’offre aux entreprises, est large. Mais, quelque soit la catégorie, l’animal choisi
en dit long sur la marque et son produit. Ainsi, le rapace plébiscité par de nombreuses banques symbolise
la domination, la force, le prestige. Le cheval, le favori des transports, représente la liberté, la rapidité, le
pouvoir. L’éléphant, emblème du Parti Républicain aux USA, incarne la puissance, la stabilité, la
mémoire.
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« A ces valeurs intelligibles, s’ajoute l’évocation d’autres éléments comme
le trait de caractère qui se traduit par l’animal-ADN, à l'instar des taureaux
de Red Bull », poursuit C. Pradère. Il figure aussi la fonction et le service
offert : c’est l’animal-métier comme l’oiseau qui twitte. Une idée : c’est
l’animal concept comme le panda en voie d’extinction de WWF. Un lieu :
c’est l’animal-origine, comme le lion des armoiries franches-comtoises de
Peugeot. Le reflet de son fondateur : c’est l’animal fétiche, comme le
scorpion d’Abarth, signe zodiacal du patron. « Ou le crocodile de Lacoste
», détaille C. Pradère « qui résulte d’un pari fait par son créateur qui devait
offrir une valise en peau de crocodile au capitaine de son équipe ».
Mais parfois l’animal se contente de ressembler au produit, comme Canard WC ou au nom de la marque
comme T-Mall « qui s’entend en mandarin « chat en forme de T ». Il n’en fallait pas plus pour le géant
du e-commerce chinois se dote d’un mignon matou au corps étroit et à la tête plate ».
4 fondamentaux pour fonder la légende de marque et se prêter au brand content
Mais que l’entreprise choisisse un gallinacé, un loup, un cervidé ou un
sphinx, son logo animalier doit avant tout être efficace. « Une quête qui
passe par 4 fondamentaux », conseille C. Pradère « une espèce facile à
reconnaître (contrairement au panda roux de Firefox, pris pour un
renard), un animal en accord avec la promesse de la marque
(contrairement à l’escargot caché dans le logo de TGV), un animal hors
standard qui se différencie des sempiternels aigles, chevaux ou lions,
enfin un animal qui se prête à la génération de « brand content1 » pour
participer »… et fonder la légende de marque.
Une légende dont certains peuvent s’amuser ou donner une autre signification selon l’actualité en
détournant d’un trait ou d’un mot, ce fameux logo. L’étude en fait la démonstration avec humour et
pertinence en guise de conclusion. Quelques exemples : le cervidé d’Abercrombie & Fitch est doté d’une
« belle paire » (en référence à ces mannequins vendeurs ?), le lion de Peugeot fait un bras d’honneur (aux
radars, à la crise ?), Puma et son félidé mutent en Pumba et son facochère, le cheval de Ferrari devient
celui de Findus, la coquille de Shell se transforme en tête de mort avec la mention Hell… Finalement
beaucoup de créativité et rien d’amoral dans ces histoires !
1
Brand content est le terme anglais qui désigne les contenus produits directement par une marque à des fins de
communication publicitaire et d’image. Le brand content désigne généralement des contenus éditoriaux (conseils, articles
pratiques, forums, reportages, ...) proposés sur Internet, sur des supports papier ou en TV. Le brand content peut également
prendre la forme de nombreux autres contenus (vidéos, jeux, expositions, livres, etc.).
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Cinéma – Des acteurs trop humains
11 juillet 2013_ The Guardian
http://www.courrierinternational.com/article/2013/07/11/cinema-des-acteurs-trop-humains
Les documentaires animaliers sont souvent conçus comme de véritables films hollywoodiens, ce qui
suscite la polémique. On peut dire que la relation entre le cinéma et la nature n’est pas partie du
bon pied… ou de la bonne patte.
En 1926, un aventurier du nom de William Douglas Burden provoqua l’excitation des foules en ramenant
deux dragons de Komodo au zoo du Bronx, à New York. C’était la première fois que des Occidentaux
avaient des spécimens vivants de cette espèce sous les yeux. Leur enthousiasme avait été en grande partie
provoqué par un documentaire réalisé par Burden qui montrait les reptiles mythiques dans leur
environnement naturel, en Indonésie, en train de dévorer un sanglier. Par comparaison, les dragons de
Komodo que Burden avait rapportés se révélèrent plutôt décevants.
Ils se contentèrent de rester prostrés dans leur cage et rendirent l’âme au bout de quelques mois. Il
apparut plus tard que le film de Burden avait fait l’objet d’un important travail de montage et de mise en
scène pour accentuer le côté spectaculaire des choses. Les dragons n’avaient pas tué le sanglier ; l’animal
avait été placé là par Burden comme appât. La lente réalité de la nature n’était pas à la hauteur du
spectacle procuré par l’écran. La science était incapable de rejoindre la fiction.
Aujourd’hui, s’il y a un domaine où les innovations techniques du cinéma – haute définition, 3D, son
surround, caméras légères – expriment pleinement leur potentiel, c’est bien le film animalier. Mais, si le
cinéma a accompli tous ces progrès, la nature n’a pas suivi. Les vrais animaux sauvages ne savent pas
plus obéir aux directives des réalisateurs que les lézards géants de Burden. Il faut parfois plusieurs années
d’observation patiente, inconfortable et onéreuse avant de réunir suffisamment d’images pour un longmétrage. Et, si cela s’est beaucoup fait par le passé, il est aujourd’hui très mal vu de tricher. Nous aimons
que nos films animaliers soient authentiques, mais aussi qu’ils soient palpitants et spectaculaires, ce qui
continue à poser un véritable défi.
De l’émotion et du rire. Pour sortir de ce dilemme, on a recours aujourd’hui à une solution visible par
exemple dans Chimpanzés, le récent film de Disney, tourné en décor naturel dans une forêt d’Afrique de
l’Ouest. Il raconte l’histoire d’Oscar, un jeune singe dont la mère, Isha, est tuée lors d’une attaque menée
par une bande rivale. Les images sont d’une authenticité irréprochable. Elles sont le fruit d’un tournage
méticuleux qui a duré trois ans et sont souvent stupéfiantes.
Malgré tout, la dichotomie science/spectacle est toujours là. L’anthropomorphisation atteint un niveau
agaçant. Des noms sont donnés aux chimpanzés et on leur attribue des sentiments et des motivations.
“Avec son nouveau bébé, Isha était des plus heureuses”, commente la voix off, interprétée par le
comédien Tim Allen. “Comme la plupart des enfants, Oscar n’aime pas aller se coucher.” Il faudrait avoir
un cœur de pierre pour ne pas être ému par le triste sort d’un adorable petit chimpanzé orphelin comme
Oscar. Avec leur cocktail de voyeurisme, de narration omnisciente et d’histoire à protagonistes multiples,
les films animaliers modernes ressemblent de plus en plus à de la télé-réalité.
Mais pour Jean-François Camilleri, président de Disneynature [le label de Walt Disney Studios
Entertainment dédié aux documentaires animaliers], “anthropomorphisme” n’est plus un gros mot.
“Aujourd’hui, beaucoup de chercheurs disent que se prononcer contre l’anthropomorphisme est une
erreur, explique-t-il. Selon un nouveau courant philosophique, il faut arrêter de voir les animaux comme
des machines sans sentiments, sans émotions et sans mécanisme de pensée. Et les chimpanzés sont un
très bon exemple.”
Disneynature s’est clairement donné pour objectif de cartonner au box-office. Ses deux premières
productions, Un jour sur Terre et Océans, ont cumulé presque 200 millions de dollars [154 millions
d’euros] de recettes dans le monde entier. “Nous ne faisons pas des documentaires animaliers. Nous
faisons des films, poursuit Jean-François Camilleri. Et comme dans tous les films, l’important c’est la
base : l’histoire. Pour qu’une histoire soit bonne, il faut de l’émotion, du rire, on doit pouvoir suivre un
personnage et ce personnage doit évoluer. Et nous trouvons que la nature est une très bonne scénariste.
Parfois même meilleure que les scénaristes humains.”
Pourtant, les scénarios de la nature ont parfois besoin d’un peu de réécriture. L’histoire de Chimpanzés
est incontestablement extraordinaire du point de vue du comportement animal, mais son scénario est très
familier aux amateurs de dessins animés signés Disney. Oscar entreprend une classique “quête du héros”,
surmontant divers obstacles avant un grand affrontement entre le bien et le mal, où, nous dit-on, “le
travail d’équipe” l’emporte sur “la force brute”. Le chef de la bande de chimpanzés rivale porte même le
nom de Scar, comme le méchant dans Le Roi Lion.
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Cette formule – appelons-la une “histoire naturelle améliorée” – a été peaufinée ces dix dernières années
non seulement par Disney, mais également par d’autres grands noms du secteur, comme National
Geographic, Discovery et Imax. Pour obtenir une couche supplémentaire de vernis cinématographique
magique, des acteurs célèbres ont été recrutés : Morgan Freeman, Meryl Streep, Pierce Brosnan, Daniel
Craig, Samuel L. Jackson et Jeremy Irons ont ainsi raconté Les Derniers Lions sur la chaîne National
Geographic.
Invariablement, dans ces films, le “message” cadre fortement avec les valeurs de leurs auteurs humains.
Par exemple Félins, de Disneynature, présente son héroïne, une femelle guépard, comme une “mère
célibataire” élevant seule cinq petits (alors que les femelles guépards mènent généralement une vie
solitaire) et le commentaire est une apologie de l’amour maternel et du courage.
Cette retouche des scénarios écrits par la nature a eu en 2005 une conséquence bizarre : les chrétiens
conservateurs ont acclamé La Marche de l’empereur. Ils ont érigé les manchots du film en symboles de
vertu en raison de leur monogamie et de l’abnégation avec laquelle ils s’occupent de leurs petits dans
l’environnement hostile de l’Antarctique. Pourtant, le réalisateur du film, Luc Jacquet, a toujours rejeté
toute interprétation religieuse de son œuvre comme étant de la “malhonnêteté intellectuelle”, soulignant
que le “taux de divorces” chez les manchots empereurs est compris entre 80 et 90 %. Ce que l’on voit
comme une “adoption” désintéressée est en réalité plus proche du “kidnapping”.
Dans Chimpanzés, il y a des moments de violence. Mais on ne voit pas grand-chose dans le
comportement des singes qui nous fasse revenir sur l’impression qu’au fond ils sont aussi civilisés que
nous et bien plus mignons. Pourtant, un réalisateur de films animaliers m’a un jour décrit les jeunes mâles
comme des hooligans et les pratiques sexuelles des chimpanzés comme tenant “quasiment du viol
collectif”. Il arrive aussi que des mères tuent et mangent les petits d’autres femelles. Toutefois, comme
ces films doivent plaire à un public le plus large possible pour couvrir les dépenses, les comportements
qui vont à l’encontre des valeurs familiales ont tendance à disparaître au montage.
Images sinistres. En 2005, l’anthropomorphisme a pris une grande claque avec Grizzly Man, de Werner
Herzog, un documentaire fascinant rassemblant des images enregistrées par un fervent amoureux de la
nature, Timothy Treadwell, qui a fini dévoré par les ours qu’il vénérait. La fièvre qui habitait Treadwell
était telle qu’à un moment on le voit en extase devant le “cadeau” laissé par un ours sous la forme d’une
crotte toute fraîche. Mais Herzog traite son enthousiasme avec un dédain mémorable. “Ce qui me trouble,
débite-t-il, c’est que sur les faces de tous les ours que Treadwell a filmés, je ne retrouve aucune humanité,
aucune compréhension, aucune pitié, juste l’indifférence écrasante de la nature.” Il se trouve que le
prochain film animalier de Disneynature a également les grizzlys pour sujet. Gageons que Herzog ne sera
pas contacté pour le réaliser.
Un nouveau documentaire de la même veine a récemment relancé le débat sur l’anthropomorphisme.
Blackfish, de Gabriela Cowperthwaite, ne porte pas sur des animaux en liberté mais en captivité, et plus
précisément sur les orques vedettes des parcs aquatiques SeaWorld du sud des Etats-Unis. Les orques
sont essentiellement astreintes à exécuter des tours de cirque pour divertir le public. Sauf que l’une
d’elles a tué trois personnes. Au fil du documentaire, d’anciens dresseurs expriment des regrets sur la
façon dont les cétacés étaient traités et sur leurs mensonges lorsqu’ils disaient que les animaux étaient
“heureux”. Les images sinistres et descriptions horribles de ce que les orques peuvent faire aux humains
si l’envie leur en prend ne manquent pas.
Blackfish n’essaie pas d’anthropomorphiser ses orques et n’a pas besoin de le faire. Comme les
chimpanzés, ce sont de toute évidence des animaux extrêmement intelligents et sociaux, et il est clair
qu’elles n’aiment pas ce que SeaWorld leur fait – les emprisonner et les torturer jusqu’à les rendre folles.
Comme les autres documentaires animaliers, Blackfish est un film passionnant, avec une histoire, des
personnages et des émotions. Mais, contrairement aux autres films, il nous rappelle la profondeur du
fossé qui sépare l’homme de l’animal et le cinéma de la réalité, ce qui revient souvent au même. Grâce au
cinéma, nous voyons la nature de plus près, mais cela ne veut pas forcément dire que nous en sommes
plus proches.
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L’animal connecté sera-t-il moins bête ?
http://www.influencia.net/fr/actualites/in,tendances,animal-connecte-sera-t-il-moins-bete,4064.html
Publié le 13/01/2014
D’après The Telegraph, 11% de nos animaux de compagnie
disposaient d’un compte Facebook, Twitter ou YouTube en
2011. Trois ans plus tard, ils ne sont plus uniquement connectés
via un anthropomorphisme parfois malsain. Ils sont connectés
au sens propre, via un panel de puces et capteurs dont ils sont
désormais équipés pour le meilleur ou pour le pire.
Ces derniers mois ont vu l’émergence de plusieurs innovations
dédiées à nos amis les bêtes. Parmi elles, Petbit, un bracelet
connecté pour les animaux. Celui-ci se fixe sur le collier d’un chien
ou d’un chat et fait figure de podomètre. Le propriétaire de l’animal est ainsi informé de son activité
physique via une application smartphone. Mais Petbit va plus loin et propose de donner à distance des
ordres à son animal, à travers des vibrations. Un procédé qui n’est pas sans rappeler l’une des scènes
mythiques du film Les sous-doués.
Le progrès animalier est en marche
Depuis plusieurs mois, d’autres innovations à destination des animaux ont fait leur apparition. L’egamelle Pintofeed permet par exemple de nourrir sa petite bête à poils à distance et de programmer ses
heures de repas. L’outil de quantified self Whistle offre lui aussi de mesurer l’activité quotidienne de son
chien et de son chat et même de partager ces informations avec son vétérinaire. Plus interactif, iPet
Companion permet de jouer à distance avec son animal grâce à des jouets robotisés et une webcam.
Proposé dans plus de 200 refuges aux États-Unis, le concept permettrait de booster les adoptions et les
donations. No More Woof propose quant à lui de réaliser le rêve de beaucoup d’humains : savoir ce que
pense son compagnon. Ce concept analyserait les ondes cérébrales émanant de l’animal et les traduirait
en phrases intelligibles transmises via un micro. Au-delà de l’observation pure, on chercherait donc à
connaître son toutou et son matou et à créer un lien différent, qui irait plus loin que l’instinct et
s’inscrirait dans une démarche plus « humaine » dans tous les sens du terme.
Selon l’Idate et le Nouvel Economiste, « il y avait plus de 15 milliards de “ choses ” connectées à Internet
en 2012 contre 4 milliards en 2010. En 2020, il devrait y en avoir 80 milliards. Dans les pays
occidentaux, une famille de quatre personnes possède aujourd’hui 10 objets connectés en moyenne contre
25 en 2017, 50 en 2022. » Et ce n’est qu’un début. « Bien des objets de la vie courante seront connectés
et il seront bientôt plus nombreux que les hommes. Ce côté invasif aura un impact sur la vie quotidienne
», estime Françoise Colaïtis, déléguée adjointe de Cap Digital, pôle de compétitivité numérique basé à
Paris. Parmi ces futurs objets, beaucoup devraient être dédiés aux animaux de compagnie. En effet, selon
Sarah Rotman Epps, consultante pour Forrester et spécialiste des objets connectés, 35% des
consommateurs ayant participé à l’étude « There is no Internet of Things – Yet » publiée par Forrester
seraient intéressés par des capteurs qui suivraient leurs animaux domestiques.
Un statut en question
Le meilleur ami de l’homme est aujourd’hui connecté et il est évident que ces innovations sont un grand
pas dans la compréhension de l’animal et de ses besoins. Cependant, il est aussi contrôlable à distance, au
même titre qu’une voiture ou une télévision. Quelques mois après l’émergence d’un débat sur le statut de
l’animal dans la société, l’ironie de la situation peut faire rire jaune. Rappelons que le Code Civil ne
prévoit que deux régimes juridiques : celui des « personnes » et celui des « biens » auquel appartiennent
les animaux. La technologie place-t-elle donc l’animal et à fortiori, l’animal connecté au même rang
qu’un simple meuble ?
Déborah Larue, créatrice de Spanky Few
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Publicité – Campagne pour le shampoing pour chiens WildWash
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Les poules de compagnie
M le magazine du Monde | 13.06.2014 à 11h57 • Mis à jour le 16.06.2014 à 10h59 | Catherine Maliszewski
http://www.lemonde.fr/le-magazine/article/2014/06/13/d-ou-ca-sort-les-poules-decompagnie_4436810_1616923.html?xtmc=animal_de_compagnie&xtcr=45
D'où ça sort ? Un chat, un chien, un lapin ? Non, une cocotte. Qu'il soit pondeur ou d'ornement, ce
gallinacé est le nouvel animal domestique en vogue chez les citadins ayant un bout de jardin.
Parmi les cinq milliards de poules caquetant à travers le monde,
on trouve d'heureuses rescapées des élevages en batterie. De
celles qui ont droit à leur maisonnette individuelle - gîte, couvert,
promenade à volonté - chez un particulier. Des poules à la vie de
luxe ! Bien loties dans des habitats tantôt cossus, tantôt
contemporains, selon les goûts de leur propriétaire, elles n'ont
jamais foulé la cour d'une ferme. Un phénomène né aux EtatsUnis, mais qui émerge en France. "Là-bas, il prend même des
proportions considérables car c'est l'affaire d'une agriculture
urbaine qui s'étend sur les terrasses des buildings au gré de
Les gallinacés ont aujourd'hui droit à des
l'imagination des architectes et des urbanistes, précise Michel Le
poulaillers design (ici, le Farmili). | Farmili
Sommer, cofondateur du Laboratoire d'urbanisme agricole. Aux
côtés des traditionnels potagers, l'élevage des poules est en grande
forme."
Les gallinacés ont aujourd'hui droit à des
poulaillers design (ici, The Eggcellent Breed
Retreat de Frederik Roijé). | FREDERIK
ROIJE
Si l'Hexagone n'en est pas encore là, le pays connaît néanmoins
des dizaines de milliers d'adeptes. En course pour sa réélection
aux municipales de mars dernier, l'UMP Gilbert Meyer avait
promis aux administrés de Colmar qui le désiraient de leur offrir
une poule, arguant qu'un spécimen mange 150 kilos de déchets
alimentaires par an... Mais, attention, tous les maires ne sont pas
aussi ouverts à la cause des gallinacés et mieux vaut s'informer
auprès de ses voisins de leur tolérance en la matière.
L'attrait nouveau pour ces drôles d'oiseaux va de pair avec
l'apparition d'un équipement design. De toutes les découvertes "tendances" du dernier salon Jardins
Jardin à Paris, on retiendra le poulailler Farmili. Ce conteneur, pouvant loger jusqu'à trois poules, en
forme de parallélépipède arrondi, arbore des couleurs fraîches, vives ou pastel. C'est un habitacle tout
confort : enveloppe extérieure en tôle traitée anticorrosion ; caisson intérieur en bois avec lame d'air pour
une isolation thermique optimale ; façades et portes en bois de châtaignier massif résistant ; aération
étudiée avec soin...
L'intérieur intègre deux bacs à litière amovibles, l'un pour la ponte, l'autre pour le repos, ainsi qu'un
perchoir, car les poules préfèrent dormir sur la couchette du haut. Pour la promenade, un accès leur
permet de rejoindre le jardin ou de suivre un parcours grillagé conçu pour maîtriser leurs allées et venues
sur deux mètres carrés - l'espace vital pour deux poules. Et qui dit poulette choyée, dit oeufs de qualité.
Car voilà bien le nerf de la guerre : les oeufs. Pas ceux des supermarchés dont on ignore le pedigree, ni
même les labellisés bio, bien onéreux.
Au rythme de 200 oeufs en moyenne à l'année, la poule offre une certaine rentabilité pour ceux qui
disposent d'un petit jardin. "Les meilleures pondeuses sont les poules rousses, les grises cendrées, les
noires cuivrées, et les blanches herminées, précise Ghislain Journé, fondateur de la boutique en ligne
Farmili, qui donne ses conseils sur le blog L'Echo de la basse-cour.
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Mais certains préfèrent les poules d'ornement, comme la poule soie ou la Bantam de Pékin." La bête
enfin cumulerait les avantages : elle fait la chasse aux insectes, aux vers, aux souris et ses déjections sont
précieuses pour le compost... Elle serait aussi un adorable animal de compagnie (elle est classée comme
tel par le code rural et de la pêche maritime), craintif mais curieux.
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Packagings : inspiration animale
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