GAB EnQuete
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CMJN MARDI 15 MAI 2012 NUMÉRO 281 100 F www.enqueteplus.com EXPLOSION DE STRUCTURES AUTOUR DU PRÉSIDENT Macky encerclé ISSN • 2230-133X SALL LUI PROPOSE LA VICEPRÉSIDENCE DE L’ASSEMBLÉE Cissé Lô insiste pour le Perchoir P. 3 ASSISES 2012 - 2e SESSION Prison à vie aux tueurs de l’étudiant de l’ISM P. 6 REPORTAGE - DAARA DE MALIKA La main de Senghor, la science des pionnières P. 6 LA DÉPOUILLE DE BOCANDÉ À DAKAR Émotion et tristesse à l’Aéroport P.12 P. 4 COULISSES Audience, Lewis Lukens reçu par Macky Sall L’ambassadeur des Etats-Unis à Dakar a été reçu hier en audience au Palais par le président de la République. Au menu de ce tête-àtête entre Macky Sall et Lewis Lukens (accompagné d’une forte délégation), le processus démocratique, la coopération entre les deux pays, la sous région. En somme, c’est un large tour d’horizon qu’ont fait les deux hommes. Karim Wade à l'aéroport pour accueillir Bocandé Les ministres des Sports El Hadji Malick Gackou, de la Culture et du Tourisme, Youssou Ndour, des Transports, Mor Ngom et de l'Agriculture, Benoît Sambou, s'étaient rendus hier à l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar pour accueillir la dépouille de Jules François Bocandé et lui rendre un dernier hommage. Aux côtés de ces ministres, d'autres hautes personnalités étaient présentes notamment ceux de l’ancien régime. Il s’agit de Faustin Diatta, ancien ministre des Sports, de Karim Wade, ancien ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie. Il a d’ailleurs créé la surprise. El Hadji en pleurs Fan du regretté Jules Bocandé avec qui il entretenait d’étroites relations, El Hadji Ousseynou Diouf a fondu en larmes hier devant la dépouille du premier Sénégalais meilleur buteur du championnat de France, à la morgue de l'hôpital Principal de Dakar. Très ému, le double ballon d'or a été inconsolable et comme pour partager leur tristesse, c'est Roger Mendy, lui aussi inconsolable à l'aéroport, qui est venu le calmer. page 2 PRÉSIDENCE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA BRVM Amadou Kane remplacé par le Malien Mamadou Sanogo ommé ministre de l’Economie et des Finances dans le gouvernement d’Abdoul Mbaye, Amadou Kane n’a pas fait que quitter la tête de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (BICIS). Il a quitté la présidence du Conseil d’administration de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) et le Dépositaire central/Banque de règlement (DC/BR). Selon un communiqué diffusé par voie de presse, il est remplacé par le Malien Mamadou Sanogo, administrateur de la BRVM et du DC/BR depuis leurs créations en décembre 1996. M. Sanogo est actuellement le PDG du Groupe Sabu Nyuman et PCA de SONAVIE, une compagnie d’assurances vie au Mali. Cette nomination, c’est ‘’jusqu’à la prochaine Assemblée générale’’, d’après le communiqué qui ne précise pas non plus cette date. Il faut dire qu’Amadou Kane avait été nommé PCA de la BRVM en mai 2011 en remplacement de l'Ivoirien Tiémoko Yadé Coulibaly qui bouclait 10 ans à la tête du Conseil d’administration de la Brvm et du Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC/BR). D’ailleurs, le Conseil d’administration de la BRVM n’a pas manqué de lui adresser ses félicitations pour sa nomination comme ministre de l’Economie et des Finances du Sénégal. D’après le communiqué, les comptes de l’exercice 2011 ont été arrêtés. Et l’on apprend que ‘’malgré une année 2011 marquée par la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, les résultats des deux structures sont globalement en phase avec les prévisions’’. Mieux, ‘’les indices BRVM 10 et Composite sont en hausse de plus de 10% depuis le début de l’année et que l’activité boursière des trois premiers mois de 2012 est soutenue’’. N bien passé ? C'est la question que se posaient tous les journalistes présents lors de la passation de service. Tenez-vous bien ! Dans son discours d’au revoir, Aminata Samaké a tenu à remercier son cher époux qui l'a toujours soutenue dans la gestion de l'agence. Intox ou réalité ? En tout cas, M. et Mme Sow étaient comme de petits agneaux hier au quartier résidentiel Sacré-Cœur. Les prédateurs n'ont qu'à se retenir pour l'instant. Le suspense reste encore à élucider entre les deux tourtereaux. Les générations 86 et 2002 présentes Hier, à l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, la grande partie de l'équipe sénégalaise de Caire 86, pour ne pas dire toute l'équipe était présente par accueillir et rendre hommage à leur ancien coéquipier et ami Jules François Bocandé. Du gardien de but Cheikh Seck aux défenseurs Roger Mendy, Boubacar Sarr Locotte, Pape Fall, en passant par les milieux avec Amadou Diop ‘’Boy Bandit’’ jusqu'aux attaquants dont Omar Guèye Séne, l’ex-capitaine du Paris Saint-Germain (PSG), Thierno Youm, tous étaient présents. La Génération de 2002 était aussi à l’accueil de Jules Bocandé. Même s'ils n'étaient pas tous présents contrairement à celle de 1986, l'équipe de 2002 a été bien représentée par les Khalilou Fadiga, El Hadj Diouf, Tony Sylva, Pape Malick Diop venus accompagnés le corps, depuis la France pour les trois premiers cités, jusqu'à la morgue de l'hôpital Principal de Dakar. Aliou Sow à la passation de service de son épouse Alors que tout le monde parlait d'une procédure de divorce, voici Aliou Sow qui débarque à l'Agence nationale de la petite enfance accompagné de sa femme Amy Sow Samaké qui passait le témoin à Thérèse Faye Diouf. Que s'est-il L’œil de Muz Linguère, la voiture de la gendarmerie fauche un élève de 10 ans Hier matin, aux environs de 10 heures, un accident s'est produit à hauteur du marché central de la ville de Linguère. L'élève Cheikh Fall, âgé d'une dizaine d'années, aurait été fauché par la voiture de l'escadron de surveillance et d'intervention de la gendarmerie de Linguère. La victime fréquentait l'école élémentaire Daouda Dia. Il était en classe de CE2. Les pandores ont procédé aux constats d'usage. À signaler qu'il y a deux semaines, un enfant a été grièvement blessé par un véhicule de transport. Saint-Louis, un camion frigorifique fauche une femme Guet-Ndar, le populeux quartier de pêcheurs de Saint-Louis est sous le choc avec la mort de Yaye Sina Thiam, une femme enceinte de quatre mois. Âgée de 22 ans et mère d’une fillette de 2 ans, elle a été mortellement heurtée par un camion frigorifique rempli de poissons qui lui est passé sur le corps, à Sine, non loin du cimetière de Guet-Ndar. C'est lorsqu'il s’apprêtait à quitter les lieux que le chauffeur a perdu le contrôle de son véhicule. En dérapant, le camion s'est dirigé tout droit vers la vendeuse de crème installée sur le trottoir. Sitôt le drame survenu, le chauffeur a pris ses jambes à son cou. Un autre individu est sorti du camion frigorifique, en déclarant être celui qui manœuvrait le camion. Toutefois, des témoins, parmi les nombreuses femmes transformatrices de poissons présentes sur le lieu du drame, ont rejeté ses dires en lui signifiant que celui qui a fui est l’auteur du drame. acheminé manu militari au poste de police, au moment où les sapeurspompiers amenaient le corps sans vie de Yaye Sina Thiam à la morgue de l’hôpital de Saint-Louis. Un drame de trop, selon les populations de Guet Ndar qui ont laissé éclater leur courroux face à la situation du site de transformations de poissons. À Sine, une anarchie totale règne. Le site est devenu une fourmilière humaine. Plus d’une cinquantaine de camions venant de divers horizons pour chercher du poisson se meuvent dans un désordre total. A cela s’ajoutent les calèches et les bana-bana, le tout, à côté du cimetière. Les transformatrices cohabitent avec les morts et ne cessent de profaner le lieu sacré. Les populations ont toujours demandé la délocalisation du site vers la plage de l’Hydrobase, en vain. D’ailleurs en son temps, l'ex-maire de Saint-Louis, Ousmane Masseck Ndiaye, avait sollicité la coopération espagnole pour la construction d’un site à l’Hydrobase. Mais pour les transformatrices, il n'est pas question de bouger. À leur arrivée, les sapeurs-pompiers ont trouvé un corps inerte, gisant dans une mare de sang. L'auteur déclaré de l'accident a été DEVELOPPEZ DES COMPETENCES PROENSUP AFRIQUE FESSIONNELLES / DEVENEZ - EN 3 MOIS BUSINESS DEVELOPER et/ou COMMUNITY MANAGER (RESPONSABLE PROJET-PRODUIT- RESEAUX) Capacitation, outils techniques et maîtrise de Logiciels en: ➢ Techniques de conduite de projet d’entreprise / de produit ➢ Intelligence économique, Benchmarking ➢ Veille (financière, commerciale, technique, etc.) ➢ Stratégie et Plan d’Action Marketing ➢ Système d’Information de Gestion ➢ E-business, Administration de site et des réseaux sociaux Admission sur dossier et tests d’entretien www.enqueteplus.com Après la Société africaine de raffinage (SAR) la semaine dernière, le ministre de l’Energie et des Mines était en visite hier à la Société nationale d’électricité (SENELEC). Aly Ngouille Ndiaye a ainsi appris que la SENELEC dépense en moyenne 500 millions de francs Cfa pour satisfaire la demande en électricité avec une production journalière de 412 Mgw. ‘’Le coût de la demande énergétique s’élève à 500 millions de francs Cfa en moyenne par jour. Ce coût journalier peut atteindre 600 millions parfois’’, a dit Papa Mademba Bitèye, chef du département exploitation du système électrique, cité par l’APS. ‘’La capacité de production journalière est de 412 mégawatts, consécutive à un coût financier qui peut même atteindre un milliard de nos francs pendant les périodes de fortes charges au niveau de la demande’’, a ajouté M. Bitèye. Publications - Société éditrice Boulevard de l'Est-Point E Immeuble Samba Laobé Thiam Dakar Tél. : 33 825 07 31 E-mail : [email protected] Directeur de la publication : Mahmoudou Wane Directeur de la rédaction : Mamadou Lamine Badji Rédacteur en chef : Momar Dieng Rédacteur en chef délégué : Bachir Fofana Chefs de desk : Momar Dieng - Politique Bachir Fofana - Economie / Social Jules Diop - Dossiers & enquêtes Ndiassé Sambe - Sport Pa Assane Seck - People Directeur artistique : Renaud Lioult Mise en page : Penda Aly Ngom, Fodé Baldé Photographe : Amadoune Gomis Impression : Graphic Solutions Saint-Louis, un camion frigorifique fauche une femme (suite) Téléphone : 33 867 36 32 / 77 856 59 90, Adresse : ENSUP AFRIQUE, Liberté 6 Extension, en Face Camp Leclerc, Dakar, villa n° 205 SENELEC, 500 millions F Cfa par jour pour satisfaire la demande LUNDI11 JUIN 2012 Régie publicitaire : [email protected] Tél. : 77 834 11 93 [email protected] Tél. : 33 825 07 31 / 77 299 96 72 numéro 281 • mardi 15 mai 2012 POLITIQUE page 3 AUDIENCE - FUTURE ASSEMBLÉE NATIONALE Macky propose le poste de 1er vice-président à Moustapha Cissé Lô DAOUDA GBAYA oustapha Cissé Lô (photo), ministre conseiller, a-t-il été payé de sa stratégie ? Le tonitruant responsable politique de l'Alliance pour la République à Mbacké, qui affiche sans fard son ambition de diriger la future Assemblée nationale, a été reçu la semaine dernière par le chef de l'Etat. Selon des indiscrétions, Macky Sall lui a proposé le poste de 1er vice-président de l’Assemblée en lieu et place de la présidence qui, elle, aurait été promise à Moustapha Niasse, secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (AFP) et tête de liste de Benno Bokk Yaakaar (BBY), la coalition présidentielle. Mais cette offre a apparemment été rejetée par M l’intéressé. Joint par téléphone, Moustapha Cissé Lô, qui a confirmé à EnQuête l’audience précitée, maintient sa position initiale. “Je ne dévoile pas ce que le président Macky Sall et moi nous nous sommes dit, indique-t-il, mais je dis et répète que je veux être président de l’Assemblée nationale. Je défends le parti et c’est normal que je décline mes ambitions.” Dans la foulée, Cissé Lô précise n’avoir “rien contre Moustapha Niasse”, mais se réserve le droit et le devoir de poser un “débat politique” qui appelle réponse politique. “Je dis que je ne veux pas être ministre, mais je suis candidat à la présidence de l’Assemblée nationale. Maintenant, il appartiendra aux députés de trancher. S’ils élisent Moustapha Niasse, je respecterai leur choix.” Quid de la discipline qui serait bafouée par lui à l'intérieur du parti présidentiel ? A cette interrogation, le ministre-conseiller lâche, philosophe : “Que Macky convoque le directoire du parti et qu’on discute de cette question, dit-il. Si mes détracteurs arrivent à démontrer que j’ai tort dans mon attitude, je cesserai mon combat. (…) Je me suis battu pour Macky quand on l’a démis de ses fonctions de président de l’Assemblée nationale. Aujourd'hui, si on m’exclut de l'Apr, Macky n’aura plus rien à Touba.” POINT DE VUE PAR MOMAR DIENG Et si MCL avait raison ? n le dit incontrôlable, imprévisible, arrogant et tutti quanti. Cela ne peut empêcher de reconnaître à Moustapha Cissé Lô (MCL) une certaine vision dans le cadre des missions qu'ils croit devoir accomplir pour le parti présidentiel. Est-il légitime pour un responsable politique de viser la présidence de l'Assemblée nationale ? Il semble que oui. Moustapha Cissé Lô est-il un responsable politique reconnu ? Il semble que oui. Le poste de président de l'Assemblée nationale est-il un strapontin réservé à une catégorie de leaders politiques ? Il semble que non. Moustapha Cissé Lô est-il digne de porter cette fonction et en a-t-il le profil ? Ça se discute ! En rappelant juste au passage qu'en 2000, le “profil” d'Abdoulaye Wade avait été plébiscité par 58% des électeurs sénégalais contre la stature reconnue à Abdou Diouf. On sait la suite. Après la victoire de Macky Sall, Moustapha Cissé Lô est dans une stratégie évidente d'affirmation politique dans un espace où la loi des intérêts partisans et personnels est d'une dominance meurtrière. Militant politique, il cherche à s'ouvrir un boulevard d'ambitions pour asseoir une carrière dans l'appareil d'Etat. Est-ce un crime ? Il appartient à une majorité politique qui a pris le pouvoir après 12 ans de wadisme dont on sait ce qu'il a coûté au Sénégal. Doit-il laisser la voie à des alliés dont rien ne dit qu'ils seront encore avec Macky Sall au lendemain des législatives ? Sous ce rapport, il ne semble pas y avoir de raison sérieuse de reprocher à Cissé Lô ses attaques contre le “monument” Moustapha Niasse. De ce dernier, on ignore encore les intentions à l'égard de la future Assemblée. Veut-il en être le président ? Y a-t-il accord politique entre lui, tête de liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar, et le président de la République, leader de la majorité ? C'est peut-être ce mystère-là que Moustapha Cissé Lô voudrait percer faute d'avoir été mis au parfum de ce qui se trame au sommet de l'alliance. Turbulent et truculent, excessif même souvent, MCL, en bataillant dès à présent contre le leader de l'Alliance des forces de progrès, rend quand même service à tous ceux qui souhaitent franchement que le renouvellement du personnel politique devienne plus une réalité, et moins qu'une incantation. O www.enqueteplus.com numéro 281 • mardi 15 mai 2012 POLITIQUE page 4 EXPLOSION DE STRUCTURES SATELLITES AUTOUR DE L’APR Cirem, Cirsem, Ccrr, Section-marron, Antar... Comme sous Wade, les structures satellites pullulent autour du parti présidentiel depuis la victoire de Macky Sall au scrutin du 25 mars. Opportunistes ou utiles, elles clament toutes un devoir d'accompagner le chef de l'Etat dans ses nouvelles missions, sans jamais éclairer avec pertinence le sens de leur objectif. La faune satellite qui veut encercler le parti présidentiel rentes les unes des autres du point de vue de leur objectif et de leur cible d'intervention, il est difficile d'identifier sérieusement ce que peuvent être leurs activités. Pour Lassana Sidibé, les objectifs du Cirsem ne souffrent d'aucune ambiguïté. “Quand on est membre d'une structure, on doit en connaître les textes. Nous ne sommes pas en porte-à-faux avec la CCR qui est un creuset de réflexion et d'actions, alors que notre structure est là pour veiller aux engagements pris par le président Macky Sall”, explique-t-il. “Ni primaire ni alimentaire”... DAOUDA GBAYA ar la force des choses, la politique est devenue au Sénégal un moyen de promotion et les moyens d’y parvenir sont parfois très astucieux. Depuis l’accession de Macky Sall au pouvoir, des structures affilées à l’Alliance pour la République (APR), parti du président de la République, foisonnent. Une stratégie subtile pour certains d’exercer un chantage ou maintenir la pression sur le chef de l’Etat. Cette démarche est d’autant plus incongrue que la plupart des initiateurs de ces associations, cercles ou mouvements appartiennent P déjà à des structures légales de l’APR. C’est le cas du Cercle des intellectuels républicains de la coalition Macky Sall (CIREM) de Souleymane Fall, du Comité intellectuel républicain pour le suivi des engagements et la massification (CIRSEM) de Lassana Sidibé, du Cercle de concertation et de réflexion républicaine (CCRR) de Oumar Youm, du Réseau des universitaires républicains de Moussa Baldé. Or, tous ces responsables sont membres de la Convergence des cadres républicains (CCR), le seul et unique organe reconnu par les instances de l’APR. Même si ces structures se veulent diffé- APRÈS LE GOUVERNEMENT ET LES INVESTITURES Les responsables Apr de Mbour réclament des postes MOUHAMED KHALY KANE (CORRESPONDANT, MBOUR) L a salle des délibérations de la mairie de Mbour a accueilli dimanche l'Assemblée générale départementale de l'Alliance pour la République (APR). Au cours de cette rencontre, les responsables du parti présidentiel ont dit tout le mal qu'ils pensent de la politique de nominations du président Macky Sall depuis sa prise de fonction. Selon le Dr. Amadou Tidiane Diba, patron local du parti, les données du problème sont simples. “Du point de vue électoral, dit-il, Mbour est le cinquième département du pays, avec ses 235 677 électeurs inscrits sur le fichier électoral, avec un potentiel réel de développement et qui compte sur le nouveau régime en place pour se développer”, signale-t-il. Dans ces conditions, “il est incompréhensi- ble que les leaders du parti qui ont fortement contribué à la victoire de Macky Sall ne soient pas promus à des postes de responsabilité”. “Mais aujourd’hui, en dépit des bons résultats que nous avons eus, en nous positionnant comme troisième département au niveau national, nous sommes traités en parents pauvres. Si nous mettons de côté le poste de ministreconseiller de Mahmout Saleh, nous n’avons aucun ministre”, ajoute le Dr. Diba. “Nous nous ferons entendre” En termes de comparaison, c'est d'abord l'attitude du maire de Thiès qui est mise en avant. “Si nous prenons l’exemple sur le département de Thiès où Idrissa Seck avait laminé notre candidat au premier tour de la présidentielle, au moins trois de ses représentants sont investis sur la liste nationale de Il y en a qui, pour exister, n’ont pas cherché loin. En créant Section-marron (couleur de l’APR), Mohamed Diallo, néoapériste, a trouvé là un moyen de se réhabiliter. Ancien responsable de la Génération du concret (GC) de Dakar-Plateau, un mouvement (mort ?) dirigé par Karim Wade, ex-chef de cabinet de l’ex-ministre Khoureïchi Thiam, il avait rallié l’APR après le départ d’Aminata Tall du PDS, dont il est proche. Aujourd'hui, il se défend d'être un maître-chanteur. “Notre objectif, dit-il, est de rassembler toute la population sénégalaise autour de la citoyenneté et des valeurs républicaines qui ont été détériorées par l’ancien régime.” Un tout petit peu moins bateau, semble l'initiative autour du CCRR. “Nous sommes une structure technique. Nous ne sommes pas là pour faire de la politique primaire ou alimentaire, mais pour apporter des réflexions sur des sujets d'intérêt national comme la réforme du Conseil constitutionnel ou la Cour de répression contre l'enrichissement illicite. En d'autres termes, nous nous voulons un laboratoire d'idées”, se défend Me Oumar Youm. ...Mais “laboratoire d'idées” Idrissa Diop, lui, a voulu sortir du carcan de la Convergence des jeunesses républicaines (COJER), structure de l'APR, pour porter sur les fonts baptismaux le Mouvement des jeunes mackystes, une sorte de pendant aux “Jeunesses wadistes”. Initiateur de l'Alliance nationale pour le travail et l'action républicaine (ANTAR), Baba Diallo n’est certes pas de l’APR, mais il s'était fortement investi pour “soutenir la candidature de Macky Sall”. Et par delà la politique, ANTAR se veut un “link entre le président de la République et les populations”. “Wade a été aveuglé par son entourage, explique-t-il. Aujourd'hui, nous ne voulons pas que Macky Sall soit surpris” par un mécontentement populaire. Pour ne pas être en reste, Ibou Diouf et son bataillon de militants ont, en ce qui les concerne, mis en place le Mouvement des anciens militaires de l'APR. Et là, le signaL serait peut-être venu du président de la République qui, lors de son discours à la Nation du 3 avril, avait jugé insupportable l'état des troupes en général... Même au niveau de la diaspora, les initiatives ne font pas défaut qui vont dans le sens de s'agripper au wagon présidentiel. Ainsi est sorti de terre le Mouvement pour la défense des FORUM SOCIAL Grand Yoff étale ses maux L es populations de Grand-Yoff ont étalé leurs maux quotidiens ce week-end lors d'un Forum social organisé en partenariat avec l'Alliance pour la République de la localité et Enda Graf Sahel, en présence d'Abdoulaye Diouf Sarr, membre de la Convergence des cadres (CCR) et Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD). Parmi ces maux, il y a selon Abdoulaye Biaye, représentant des jeunes mécaniciens, l’assainissement, le manque d’aire de jeu, l’insécurité. Sur ce dernier point, il a demandé l’érection de Grand-Yoff en commune. “Le commissariat ne dispose que de sept policiers pour une population de 350 000 habitants, c’est absurde!”, dit-il. Pour les femmes, le casse-tête reste lié au financement de micro-projets. Ces préoccupations, le directeur du Coud compte les remonter au sommet. “Un rapport sera élaboré et remis aux autorités concernées (…) afin que l'offre publique soit améliorée.” D.GBAYA valeurs républicaines (MODER) de René-Pierre Yokhoum, un responsable politique basé à Londres... Par cette initiative du responsable de l’APR basé à Londres, la diaspora aura certainement sa voix au chapitre. La liste est loin d’être exhaustive. A mesure que l’on avance, d’autres structures vont sans doute essaimer. Ce qui ne fera que pervertir davantage la politique sénégalaise prise en otage par la centaine de formations politiques. Bokk Yaakaar. Alors, pourquoi pas le département de Mbour ? Nous sommes très fâchés !” Ensuite, c'est l'ancien pouvoir qui est convoqué dans le débat. “Avec Me Wade, nous avions entre cinq et six députés, en plus des directeurs de société, sénateurs, membres du Conseil économique et social, etc.” Pour les “Apéristes” de la Petite Côte, c'était à Macky Sall de prendre les devants car “le pacte moral que nous avions signé avec lui, il se devait de le respecter en toute circonstance. Nous l’avons accompagné sans aucun moyen, avec comme espoir qu’il pourra accompagner, à son tour, le département de Mbour dans son développement. Mais s’il commence ainsi, cela ne nous rassure guère et nous tenons à le lui signifier”, explique Dr. Diba. Pour les législatives du 1er juillet, indique néanmoins le patron départemental de l'Apr, “nous voterons pour la liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar, mais il n’empêche que nous nous ferons entendre par rapport à ce qui s’est passé jusqu’à présent. Et nous avons nos arguments pour nous faire entendre”, a-t-il prévenu. www.enqueteplus.com numéro 281 • mardi 15 mai 2012 ECO / SOCIAL page 5 AUTORISATION DE PÊCHE À DES NAVIRES ÉTRANGERS “Toute utilisation de technique de pêche autre que celle précisée dans le présent protocole est formellement interdite. Le navire doit utiliser les engins de pêche présentant les caractéristiques suivantes : maille 70, avec une tolérance de 10% ; longueur d’une herse circulaire : 1,5 fois la largeur du chalut mesurée sur la distance des deux principales ralingues tenant le chalut ; espacement entre herses : un (1) mètre minimum entre les culs du chalut : protection ventrale du chalut : maille de 400 mm”, explique le document. Il s’y ajoute que les navires s’abstiendront de pêcher les espèces interdites et s’obligent à respecter les dispositions du Code de la pêche maritime relative aux poids et taille minima des espèces. Un inspecteur ayant le statut d’observateur et deux observateurs seront “obligatoirement” embarqués à bord de chaque navire pour vérifier avant et durant les opérations de pêche. Elle est également chargée de faire le pointage des tonnages pêchés et de rendre compte, à la fin de chaque année, aux services compétents de la DPSP ; l’embarquement de l’inspecteur et de deux observateurs est subordonné au versement d’une caution de 16 600 francs Cfa par jour et par agent observateur, ainsi qu’au paiement de frais d’installation des 15 000 francs Cfa ou de 30 000 francs Cfa par observateur, selon qu’il s’agisse d’une installation à quai ou en mer. En outre, chaque observateur recevra, à titre de prime d’alimentation, 60 000 francs Cfa par marée. Selon toujours le protocole, les transbordements, sous le contrôle des services compétents du Ministère de l’Économie maritime, en rade ou en mer, de la totalité des captures, se feront dans les conditions définies dans le document. L’article 4 précise que le protocole, dont la date de signature n’a pas été mentionnée dans le document, est conclu pour une durée d’un an, à partir de sa date de signature. “Il peut faire l’objet de modification, si les parties l’estiment nécessaire, d’un commun accord. Toute modification fera l’objet d’un amendement qui sera partie intégrante du présent protocole”, insisteton. permettra aussi de créer d’autres emplois au profit du village et du département de Tivaouane”. Il faut par ailleurs souligner que dans la communauté rurale de Darou Khoudoss, 41 licenciés des ICS ont réclamé leur réintégration dans l’entreprise. En effet, après 17 mois sans salaire, les déflatés ont brandi des pan- cartes à l’endroit du ministre qui a promis de négocier avec la direction de l’usine pour apporter une solution à leur problème, étant donné que l’entreprise n’est pas contrôlée par l’Etat. “Ce n’est pas un bien de l’Etat, c’est aux privés et on va négocier avec eux pour régler la situation”, dira la ministre. Les dessous des accords avec les Russes EnQuête est maintenant en mesure de livrer le contenu du fameux protocole qui a permis à des navires étrangers de pêcher dans les côtes sénégalaises, pillant ainsi les ressources halieutiques, au grand détriment des populations sénégalaises qui, de plus en plus, ont du mal à trouver du poisson. MOUHAMED KHALY KANE (Correspondant, Mbour) ans ce document, il est mentionné, d’emblée, que considérant que les ressources pélagiques migratrices présentes au large des côtes sénégalaises sont très insuffisamment exploitées par les armements de pêches nationaux, que leur caractère “partagé” implique qu’en raison de l’insuffisance de cette exploitation nationale, elles n’apportent aucune valeur ajoutée ou autre avantage économique ou financier pour le Sénégal. Considérant que leur exploitation sous contrôle national est de nature à garantir des ressources financières additionnelles importantes pour le Trésor public, l’ancien ministre de la Pêche et de l’Économie maritime, Khouraïchi Thiam, a estimé juste de signer un protocole avec la société Overseas Express S.A, basée au Panama et représentée par Fouad Nouasser domicilié au 01, boulevard de la Libération à Dakar. Ainsi, il est convenu, selon l’article premier dudit protocole, que les six (6) navires étrangers que sont “Admiral Starikov”, “Zakhar Sorokin”, “Oleg Naydenon”, “Aleksander Mironenko”, “Vasily Lozovsky” et “Aleksander Kosarev”, disposés à respecter les dispositions du protocole, sont autorisés à pêcher dans les D zones sous juridiction sénégalaise. L’article 2 du protocole stipule que “les navires sont autorisés à exploiter les ressources pélagiques migratrices présentes au large des côtes sénégalaises, notamment dans les zones de pêche situées au-delà des 20 milles marins de la ligne de référence de la frontière sénégalo-mauritanienne à la latitude de l’île de Yoff et au-delà des 35 milles marins de la ligne de référence de la frontière sénégalo-gambienne à la frontière sénégalo-bissau-guinéenne”. D’après ledit protocole, la pêche est interdite entre la latitude de l’île de Yoff (14°46’20’N) et la frontière nord-gambienne. L’article 3 de ce même protocole stipule que l’exercice de la pêche des ressources pélagiques migratrices présentes au large des côtes sénégalaises dans les zones délimitées, est soumis à des conditions très bien définies. Vente de l’excédent de prises “Sans préjudice de la stricte observation des lois et règlements en vigueur dans la République du Sénégal, chaque navire s’engage à respecter, en particulier, les dispositions”, précise-ton dans le document qui signale que les prises accessoires hors ressources pélagiques sont fixées à 3% pour chaque navire ; au-delà, elles sont la propriété de l’Etat du Sénégal et le produit de leur MATA SY DIALLO, MINISTRE DU COMMERCE, DE L’INDUSTRIE ET DE L’ARTISANAT “On ne doit pas laisser les étrangers gérer les ICS” NDÈYE FATOU NIANG (Correspondante, Thiès) es Industries chimiques du Sénégal (ICS), l’entreprise spécialisée dans la production de phosphate, d’acide phosphorique et d’engrais, a reçu hier la visite du ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat. A cette occasion, Mata Sy Diallo est revenue sur l’actionnariat des ICS détenu à 85% par les Indiens. C’est pour souhaiter “que la tendance se renverse pour que le capital sénégalais, les hommes d’affaires sénégalais et l’Etat participent davantage aux ICS”. D’après elle, les ICS sont “une industrie très rentable qui peuvent contribuer et participer à la création d’emplois et de richesse dans ce pays”. C’est pourquoi elle estime que “les Sénégalais doivent en bénéficier. On ne doit pas laisser cela seulement aux L étrangers mais les Sénégalais aussi doivent s’intéresser aux ICS, de même que l’Etat du Sénégal. Je souhaite que le public sénégalais soit plus présent dans le tissu industriel du Sénégal”. En effet, la ministre croit savoir que les Sénégalais ne doivent pas non seulement se limiter au commerce import-export. Mais “ils doivent s’intéresser à l’industrialisation de ce pays pour augmenter les exportations et diminuer les importations pour que la balance commerciale soit au moins équilibrée”. Un peu avant, le ministre, après avoir fait le tour des sites miniers et celui de l’acide, a été accueilli au village peulh de Khondio, le lieu où l’on déverse 18% des déchets acides au niveau de la mer. Cette situation environnementale très inquiétante a été apaisée par le projet des ICS, annoncé par la ministre. “Les ICS envisagent de construire une autre usine afin de récupérer cette acide. Elle vente est destiné à contribuer à l’amélioration immédiate des conditions de travail des services impliqués dans le contrôle des opérations de pêche. “Pour des raisons de commodité et tenant compte de leur nature périssable, la vente de l’excédent de prises accessoires est supervisée par les services compétents du ministère de l’Économie maritime et la société de consignation et de transit après débarquement”, explique le protocole qui indique que les navires doivent disposer à bord de tous les documents exigés par les conventions maritimes internationales, tant en ce qui concerne le navire lui-même que son équipage. A cette fin, les contrôles “nécessaires” seront affectés par les services compétents du ministère de l’Économie maritime, à travers sa Direction de la protection et de la surveillance des pêches (DPSP) et l’Agence nationale des affaires maritimes (ANAM), avant même le démarrage effectif des opérations de pêche. Pointage des tonnages pêchés AGENCE DE LA CASE DES TOUT-PETITS Thérèse Faye pour l’égalité des chances L a nouvelle directrice de l'Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits a préconisé l'égalité des chances dans la traitance des enfants. C'était hier, lors de la passation de service avec Aminata Samaké Sow. Étudiante en sociologie,Thérèse Faye Diouf a déjà une vision du développement de la petite enfance. Selon elle, pour créer le nouveau type de Sénégalais, il faut avoir une bonne matière première. “Au-delà de la construction des cases, l'agence doit s'accentuer sur le volet social, faire de sorte qu'il y ait une égalité des chances. D'abord, c'est dans la construction, mais surtout sur le mode de traitement et sur la prise en charge des enfants”, a-t-elle fait savoir. A l'en croire, l'enfant qui vit dans un quartier résidentiel et celui qui est dans une zone rurale n'ont pas les mêmes conditions de vie, encore moins les mêmes réalités socioculturelles. Une situation suffisante qui doit permettre à l’État d’assurer les conditions de vie des enfants quel que soit le statut des parents. Par ailleurs, Mme Faye compte établir un volet de sensibilisation dans son agence. “Pour qu’il y ait un résultat, il faut un environnement adéquat par rapport aux besoins des enfants. Donc pour ce faire, il faut une sensibilisation énorme. Nous allons travailler avec les éducateurs et toutes les personnes qui pourront nous aider. Mais aussi, nous allons renforcer la formation de ces professionnels, c'està-dire du point de vue psychologique. En essayant de voir leurs rapports avec les enfants mais aussi celui des enfants avec leurs parents, surtout les mamans”, a-t-elle précisé. Car pour cette dernière, l'agence doit s'informer de tout ce qui se passe dans la cellule familiale. VIVIANE DIATTA SIT-IN DES BACHELIERS NON VOYANTS DEVANT LE BUILDING Le Premier ministre ou rien ALIOU NGAMBY NDIAYE e building administratif a reçu hier des hôtes. Les bacheliers non voyants y ont organisé un sit-in afin de décrocher un tête-à-tête avec le Premier ministre, Abdoul Mbaye. En effet, après un mouvement d'humeur au mois de février sous le régime d'Abdoulaye Wade pour demander des bourses extérieures afin de poursuivre leurs études à l'étranger, ils sont revenus à la charge pour inciter les nouvelles autorités à prendre en charge leurs revendications. “Depuis que nous avons eu notre bac, l’État n'a fait aucun effort pour nous octroyer des bourses pour aller dans les universités européennes où nous pouvons poursuivre correctement nos études. Le régime sortant nous avait fait des promesses et tout ce que nous voulons, c'est une rencontre avec le Premier ministre pour qu'il prenne en charge le problème”, explique Assane Lèye, le coordonnateur du collectif. L www.enqueteplus.com Ces 11 bacheliers, qui ont passé toute la journée d'hier devant le building administratif, comptent y passer la nuit s'ils n'arrivent pas à voir le chef du gouvernement. “Si nous ne rencontrerons pas le Premier ministre ou au pire des cas le ministre de l'Enseignement supérieur, nous allons continuer à occuper les lieux. Nous sommes en train de mijoter un autre plan d'action qui sera plus efficace pour se faire entendre”, avertit, Assane Lèye. Ces bacheliers, qui attendent toujours après avoir passé avec brio leur bac, accusent les autorités de n'avoir fait aucun effort pour leur permettre de poursuivre leurs études dans les universités sénégalaises. “L'Etat n'a rien fait pour qu'on puisse accéder aux universités locales et faire normalement nos études. Elles ne sont pas bien équipés pour nous accueillir. Auparavant, nos aînés partaient à l'étranger après le bac, mais depuis 2008, il y a une rupture. Nous ne pouvons pas rester, après le bac en poche, à ne rien faire”, soutient, le coordonnateur des bacheliers non voyants. numéro 281 • mardi 15 mai 2012 CMJN société SOCIÉTÉ page 6 DAARA DE MALIKA À quelques encablures de la décharge de Mbeubeuss, le daara de Malika respire la bonne forme, en dépit des difficultés qu'il rencontre en tant que structure où les enfants ne paient pas un rond. Né en 1980 par la volonté de deux pionnières soutenues par le président Senghor, il se veut une réponse morale et professionnelle à la crise de la mendicité et du désœuvrement qui frappe la plupart des écoles coraniques. Reportage. La main de Senghor, la science des pionnières Un élève tisserand un ancien du daara devenu professeur d'Arabe dans un collège de la banlieue. Et son ami Mbacké d'ajouter : “Certains parents essaient même de tromper la vigilance des responsables pour que leurs enfants soient admis.” En cette matinée du samedi 5 mai 2012, ils sont nombreux ces anciens du Daara à s'être déplacés dans le cadre d'une visite organisée par la direction de l'établissement. Parmi eux, un architecte, un aviculteur et plusieurs professeurs d'enseignement. Tous se rappellent leur passage dans ce daara. “Mon père tenait une école coranique à Arafat Grand-Yoff où les talibés étaient abonnés à la mendicité. Alors, les fondatrices du daara sont venues lui demander s'il pouvait leur transférer quelques élèves après lui avoir expliqué leurs objectifs”, se souvient Mouhamed Nazir Thiam. “Et pour donner l'exemple, le vieux a accepté et m'a confié à elles.” C'était en mars 1980, et Mouhamed Nazir Thiam devenait le 10e pensionnaire du daara, deux mois après son inauguration. Une formation diversifiée PAR AMADOU THIAM éjà à quelques mètres du lieu qui abrite la décharge de Mbeubeuss, l'odeur des ordures agresse les narines. On aperçoit de loin des montagnes de déchets que des camions s'acharnent à élever encore plus haut, aux pas de charge. Des tas nauséabonds ornent le décor et, avec l'appui involontaire du vent, migrent en direction du Daara. C'est à Malika. Des gamins sortis des classes discutent entre eux, insouciants, alors que d'autres jouent au football à l'intérieur du complexe. Des arbres bordent le chemin qui mène au bâtiment abritant la direction du Daara. Devant cette vieille bâtisse, et à D l'ombre des arbres, nous attendent Mame Awa Hugues, secrétaire générale de l'institution, dans un beau boubou bleu, et ses collaborateurs et partenaires dont des Français. Sur le mur des locaux où se trouve l'internat, mots d'encouragement et témoignages divers laissés en souvenir par des visiteurs de tous horizons laissent deviner la personnalité du Daara de Malika. REPORTAGE Une sélection basée sur les conditions sociales Dans la lutte contre la mendicité, le Président Léopold Sédar Senghor avait appelé les Sénégalais à trouver des solutions pour éradiquer ce phénomène. C'est en voulant répondre à cet appel qu'un groupe de femmes Le soutien des anciens S pécialiste en nutrition et en agroalimentaire, Mame Awa Hugues, absente du Sénégal pendant plusieurs années, a été convaincue par l'une des fondatrices du Daara, Mme Koaté, à prendre les destinées de l'établissement qui a déjà reçu la visite d'ex célèbres Premières dames, la Française Danielle Mitterrand, et l'Américaine Barbara Bush. “J'ai été émue quand on a fait son portrait lors d'une cérémonie où elle avait reçu une distinction pour son action sociale. En plus, Mme Koaté, à cause de son âge très avancé (84 ans), cherchait des collaborateurs pour continuer le travail entamé”, explique-t-elle. Comme toute entreprise, le Daara de Malika n'est pas exempt de problème. “Il a dû même fermer un moment, en décembre 2004, et jusqu'au mois de mars 2005, c'est l'ONG AIFA Sénégal qui gérait l'établissement”, ajoute-telle. La bibliothèque connaît également des difficultés. “Notre principal problème, c'est de trouver des livres adap- dont Katy Koaté, de religion chrétienne, et Zeynab Saleh, une Sénégalo-Libanaise, ont eu l'idée de mettre en place un Daara à Malika dans la banlieue dakaroise à travers une ONG du même nom. Pour accompagner l'initiative, Senghor met à leur disposition un terrain de 3,5 hectares en 1977 pour y recevoir des enfants issus de familles démunies. Trente-cinq ans après, cette règle sociale demeure. Dans ce daara moderne, l'inscription est très sélective dans une certaine mesure. “Si un parent veut que son enfant en soit pensionnaire, nos responsables font une enquête minutieuse pour bien s'assurer que les parents n'ont pas les moyens de lui payer sa scolarité ou sont à la limite pauvres”, explique Moustapha Sarr, tés aux programmes des élèves qui sont ici, soutient Saliou Sy, son responsable. La majeure partie de nos ouvrages sont des romans que les élèves du primaire ne peuvent pas encore lire.” Ayant formé beaucoup de cadres, le Daara compte aussi sur le soutien des anciens. Beaucoup d'entre eux sont revenus après quelques années d'études à l'université prêter main forte à Mme Koaté. “En 2000, après la Licence, nous sommes venus occuper des postes comme l'intendance, la surveillance. Et tout dans le bénévolat”, se rappelle Mbacké Niang, professeur d'anglais. Au Daara de Malika, la formation ne s'arrête pas seulement à l'obtention de l'entrée en sixième. Beaucoup de collégiens qui en sont issus ont bénéficié du soutien de la fondatrice, Katy Koaté. “Quand j'ai réussi à l'entrée en sixième, je faisais la navette entre Thiaroye et le Collège francoarabe Fadilou Mbacké du Point E. Mais à un moment, elle m'a demandé de venir habiter chez elle à la rue Émile Zola”, assure Mouhamed Nazir Thiam, l'ancien des lieux devenu professeur de SVT... www.enqueteplus.com Ce Daara implanté à Malika compte 300 pensionnaires qui sont divisés en trois régimes : l'internat, le demi-pensionnat et l'externat, avec des formations diverses et variées. À côté des cours classiques du primaire et de l'apprentissage du Coran, les élèves sont initiés à des formations qualifiantes comme la menuiserieébénisterie, la céramique, le maraîchage, le tissage, entres autres. “On sait que tout le monde ne peut pas réussir dans les études, c'est pour cette raison que les pionnières avaient eu l'idée d'ouvrir ces filières pour que chacun ait sa chance”, explique Mame Awa Hughes, secrétaire générale de l'ONG qui porte le nom de l'établissement. Depuis sa création, le Daara de Malika est resté fidèle dans son engagement à aider les enfants à réussir sans bourse délier. Le personnel est composé de volontaires qui interviennent comme bénévoles. Cependant, pour son fonctionnement, le Daara compte sur des partenaires, des bailleurs de fonds, et de généreux donateurs. “Par exemple, Bocar Samba Dièye nous envoyait souvent des vivres sans que nous le lui demandions”, confie Mouhamed Nazir Thiam. Des soutiens de l'étranger ne manquent pas aussi. “La clôture a été faite par le Caedas, qui est l'association des femmes de diplomates ; et moi également, avec mes relations, je m’efforce à trouver des partenaires qui peuvent nous apporter de l'aide”, indique Mme Hugues. D'autres sources de revenus proviennent de la vente des produits issus des ateliers de formation interne. “Les Fondations Sonatel et Kéba Mbaye achètent tous leurs meubles ici. Les fourneaux Jambar et d'autres produits de la céramique sont vendus à l'extérieur”, lance la patronne de l'établissement. POURSUIVIE POUR VOL AVEC EFFRACTION 02 ans planent sur la tête de la comédienne Aby Diagne La comédienne de la troupe théâtrale “Soleil Levant”, Aby Diagne, risque de séjourner en prison pour les deux prochaines années, si le tribunal suit le réquisitoire du parquet. L orsque le substitut du procureur, Cheikh Dieng a demandé, hier, au tribunal de condamner Aby Diagne à deux ans ferme, la terre a semblé s'écrouler sous les pieds des collègues de la comédienne. Certaines, sous le choc, ont quitté la salle d’audience les larmes aux yeux, avant même la fin du procès dont le délibéré sera rendu lundi prochain, 21 mai. Si le parquet a fait cette réquisition, c’est parce qu’il a estimé que les preuves sont établies contre la comédienne. Même si Aby Diagne a de nouveau nié avoir cambriolé l’appartement de son amie et y avoir soutiré 13 bouteilles de parfum de luxe, ainsi que la somme d’un million de francs Cfa. Parmi les preuves, il y a la réquisition de la Sonatel. L’exploitation dudit document, montre que le 7 avril dernier, Aby Diagne, après avoir accompagné la plaignante à Thiès, est revenue à Dakar. La géolocalisation a retracé ses appels de Thiès à Ouest-Foire, en passant par Sébikotane et Grand Mbao. La réquisition montre que les messages injurieux et menaçants adressés à la partie civile ont été envoyés du téléphone portable de leur cliente. Mieux, c’est à partir du numéro de téléphone du frère de la prévenue que les messages ont été envoyés. Sans compter que le code IMEI est celui du téléphone de Aby Diagne. Ce qui a fait dire au représentant du parquet que “le téléphone portable est un fabuleux témoin contre son propriétaire”. “C’est un témoin qu’on ne peut pas subordonner”, ajoutera-t-il. Cependant, de l’avis des avocats de la comédienne, la réquisition ne peut pas constituer de preuve, dans la mesure où elle ne s’est pas faite de manière légale. À défaut d’une relaxe, ils ont demandé que les faits de vol avec effraction soient requalifiés en vol simple. L’avocat de la partie civile, convaincu qu'Aby Diagne n’a pas agi seule, a réclamé la somme de 5 millions de dommages et intérêts pour le compte de sa cliente, une responsable de l’Alliance pour la République. FATOU SY numéro 281 • mardi 15 mai 2012 CMJN ASSISES 2012 DAKAR - 2e SESSION page 7 AGRESSION MORTELLE CONTRE UN ÉTUDIANT BÉNINOIS Auteurs d'une agression mortelle contre un étudiant béninois de l’Institut supérieur de management (ISM), Yankhoba Sima et Mballo Dieng passeront le reste de leur vie en prison, PROFIL DES ACCUSÉS “Malfaiteurs malhonnêtes” La perpétuité pour les deux agresseurs FATOU SY ao Marcel Savi de Tové nourrissait l'espoir de voir son fils Aurélien Savi de Tové faire une belle carrière après de brillantes études. Son rêve s’est effondré le 26 juin 2007, lorsque la direction de l’Institut supérieur de management (ISM) l’a appelé au téléphone pour lui annoncer l’agression mortelle de son fils de 21 ans. L’étudiant revenait d’une séance de révision avec deux de ses camarades de classe, lorsqu'ils sont tombés sur une bande d’agresseurs, dans la nuit du 25 au 26 juin 2007 à la Rue Aimée Césaire à Fann Résidence. Au nombre de quatre, les agresseurs ont mortellement poignardé Aurélien, avant de lui soutirer son téléphone portable ainsi que ceux de ses camarades de classe. Aurélien est décédé après son évacuation. Près de cinq ans après, les agresseurs, du moins les deux (le 3e a été Y jugé devant le tribunal des mineurs et condamné à trois ans ferme tandis que le 4e, Houda Mbaye, est toujours en cavale) comparaissaient hier, devant la Cour d’assises pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec violence ayant entraîné la mort et détention illégale d’arme blanche. L’ivresse comme argument de défense Point de regret ! Au contraire, les accusés Yankhoba Sima et Mballo Dieng ont versé dans la dénégation systématique. Le dernier nommé a indiqué n’avoir pas participé à l’agression. “J’étais avec eux, mais je suis rentré lorsque j’ai vu que Houda Mbaye détenait une arme blanche”, s’est défendu Mballo déchargé par son co-accusé. Mais celui-ci évoquant l’ivresse, s’est enlisé dans des explications tirées par les cheveux, au PAPIER AMBIANCE Solennité revendiquée, rigueur assumée est en appelant à plus de solennité que les robes noires ont ouvert la 2e session des Assises 2012. Ordre des Bâtonniers, avocat général et Juges confondus n’avaient, en effet, que le mot solennel à la bouche et ont longuement déploré la perte de vitesse de cette vertu dans le cas des procès d’Assises… Chose qui, selon le représentant de l’Ordre des Bâtonniers, “serait la conséquence de la loi sur la criminalisation du trafic de drogue qui C’ aurait trop fait augmenter le volume des affaires à traiter par session”. Marre des narcotrafiquants aux Assises, c’est sans doute un avis que partage le responsable de l’élaboration du rôle, puisqu’à titre exceptionnel, cette 2e session 2012, comportant 15 affaires, ne comptera pas d’affaire de trafic de stupéfiants. 25 citoyens sénégalais défileront à la barre. L’ameublement vétuste des salles d'audience, notamment la numéro 4 où se déroulent les pro- point d’irriter le président de la cour André Bop Sène. “Est-ce que vous nous prenez pour des fous ? Il faut regretter votre acte, car dans cette affaire, il y a un étudiant qui a été tué à la fleur de l’âge comme vous, sauf que lui avait choisi le chemin des études”. Après cette remarque du président, Yankhoba Sima a consenti à reconnaître les faits tout en limitant sa responsabilité. “J’ai juste brandi mon arme devant les filles pour les apeurer. C’est à ce moment que j’ai entendu la victime crier : “Il m’a blessée”, a déclaré l’accusé qui, pourtant durant l’enquête, a avoué avoir perpétré l’agression en compagnie de Houda et Mballo, l'instigateur. A ce propos, il a indiqué avoir pris le téléphone de marque Panasonic de la victime, après avoir remis 5 000 francs à chacun de ses acolytes. Et d’ajouter que Houda a remis le téléphone Samsung récupéré sur l’une des étudiantes à Mballo en échange de 5 000 francs. C’est fort de ces éléments que Me Christian Faye a demandé à la Cour de ne donner aucune chance aux accusés “pour le restant de la vie”. Abondant dans le même sens, l’avocat général a requis les travaux forcés à perpétuité. Mais le défenseur de Mballo Dieng a estimé que son client doit être acquitté parce qu’il n’existe pas de preuves contre lui. Quant au conseil de Yankhoba Sima, il a plaidé la clémence après avoir écarté l’association de malfaiteurs. Dans son délibéré, la Cour a suivi l’avocat général en condamnant les deux accusés aux travaux forcés à perpétuité, en sus du franc symbolique. cès d’assises, a été soulevé. “La Justice ne peut être respectée par les citoyens, s’ils se rendent à l’évidence que leurs propres salons sont mieux équipés que l’endroit où elle est rendue”, a déclaré, de manière assez flamboyante, Me Ndjéguène. Outre, la nudité relative des lieux, c’est surtout l’absence de l’équipe habituelle de gendarmes, et particulièrement de l’officier Evaris, que les habitués, au premier rang la presse, n’ont pas manqué de noter… La situation serait malheureusement irréversible puisque, d’après la rumeur, les agents ont été mutés à d’autres postes, sanctionnés suite au dernier cambriolage du Palais de Justice. Ils ne plaisantent pas, ces magisS.BENGELOUN trats ! www.enqueteplus.com C’ est d’une funeste notoriété dont jouissent Yankhoba Sima et Mballo Dieng, son complice… L’affaire d’agression dans laquelle ils trempent a fait scandale puisqu’il en a résulté la mort d’un étudiant de l’Institut Supérieur de Management, il y a cinq ans. Hier à la barre, c’est néanmoins sans aucun remords qu’ils n’ont cessé de nier les faits, se contredisant eux-mêmes, plusieurs fois, en répondant aux questions des robes noires et allant jusqu’à réfuter ce qu’ils ont déclaré devant le juge d’instruction. En les voyant, il est pourtant de prime abord difficile de les croire capables d’une telle duplicité. D’abord Mballo Dieng qui, avec de grands yeux innocents, a presque réussi à amadouer les juges de par sa connaissance et son dévouement à l'équipe de Manchester United. Interrogé sur ses passions, l’accusé s’est instantanément (et à profusion) étalé sur l’historique du célèbre club anglais, réussissant à arracher un compliment au Président des Assises, André Bop Sène, qui a estimé que “vu son gabarit, il aurait pu faire un bon défenseur”. Spécialiste de Manchester United Une fois n’est pas coutume, l’enquête de personnalité a révélé que l’accusé, ressortissant de Cambérène, n’a pas connu de passé traumatique et est issu d’une famille nombreuse et soudée, bien qu’il ait été pincé à deux reprises, dans sa jeunesse, pour vol. Ce capital sympathie a, sans doute à tort, convaincu Mballo Dieng que les juges ne seraient pas regardants vis-à-vis de ses déclarations puisqu’il a ensuite entrepris de se perdre dans un labyrinthe de contrevérités dont aucun fil d’Ariane n’a ensuite pu le tirer. À l’entendre, il se serait laissé entraîner et influencer sans avoir eu conscience qu’un crime se déroulait en sa présence… chose qu’aucune trace d’incapacité ou de retard mental dans son dossier n’est venue expliquer. Talonnant de très près son complice sur les sentiers du déni, Yankhoba Sima a lui aussi réfuté toute responsabilité dans l’affaire, plaidant l’ébriété. Cette stratégie qui, en coulisses, s’est révélée avoir été adoptée par le 2e accusé sans concertation avec son avocat, lui a été doublement préjudiciable. En effet, pressé de sauver sa peau, Yankhoba a oublié qu’en matière pénale, l’alcool est une circonstance aggravante. Un manque d’à propos difficile à mettre sur le compte de l’ignorance. L’accusé - décrit par ses voisins comme un garçon paisible, sportif (il était numéro 10 de son équipe de Navétane) et sympathique - a poursuivi ses études jusqu’en classe de 4e secondaire… chose très rare lorsqu’il s’agit d’accusés traduits en cour d’Assises. SOPHIANE BENGELOUN MOT DU JOUR Paroles de destruction massive “Micro bi sax, dey xeex ak moom ! “ (NDLR : même le micro se bat contre moi). Ce cri de lassitude a été arraché, hier matin, au responsable de la sonorisation par l’avocat général, dans des circonstances presque comiques. C’est à croire qu’aux Assises, il n’y a pas de “sous combats” ; les “micro guerres” qu'on se livre tous les jours entre différents corps de métiers. L’illustre Dj Taph, auteur de la pique, était néanmoins quelque part dans le vrai. Presque trop en forme, Mame Kor Ndour a failli en tuer plus d’un, vu la véhémence, la verve..., que disons-nous…, la simple longueur du réquisitoire qu’il a livré. Ce monologue fleuve en a, évidemment, alangui plus d’un, mais, peut-être, était-ce un service que l’Avocat général a voulu rendre aux deux accusés ? Condamnés, ils ont pu avoir un avant-goût de la perpète qu’ils vont devoir purger. S.BENGELOUN numéro 281 • mardi 15 mai 2012 SERVICES & LOISIRS page 8 MOTS FLÉCHÉS • N°267 (FORCE 2) Numéros Utiles Humour SECURITE Gendarmerie Nationale : 800 00 20 20 Police secours : 17 Sapeurs Pompiers : 18 Un homme entre dans un taxi et demande au chauffeur : - Conduisez-moi à l'hôtel de ville. Aussitôt le taxi se met en route mais une fois arrivé à un feu rouge, celui-ci accélère et passe en trombe devant les autres voitures. - Vous êtes fou dit l'homme, où avez-vous appris à conduire comme ca ? - Dans ma famille, répond le chauffeur, on conduit tous comme ça. Tout en disant ces mots, le taxi arrive à un autre feu rouge. Encore une fois, le chauffeur accélère et passe devant les autres voitures produisant ainsi des accidents monstres derrière lui. L'homme crie : vous allez nous tuer ! A cet instant, le taxi arrive à un feu vert et le chauffeur au lieu de passer freine brutalement. - Vous êtes complètement dingue dit l'homme. Vous passez lorsque le feu est rouge mais s'il est vert vous stoppez. - Bien sûr dit le chauffeur. Je ne veux pas prendre de risque. Mon père pourrait passer. TELEPHONE Renseignements Annuaire : 1212 Service Dérangements : 1213 Service Clients : 1441 EAU - SDE Service dépannage & Renseignements 800.00.11.11 (appel gratuit) ONAS Egoûts, collecteurs NUMERO ORANGE 81 800.10.12 (appel gratuit) SENELEC Service Dépannage : 33 867.66.66 TRANSPORTS Société nationale de Chemins de Fer du Sénégal (SNCS): 33 823.31.40 Aéroport Léopold S. Senghor de Yoff : 33 869.22.01 / 02 Port Autonome de Dakar (24H/24) : 33 849.45.45 Heure non ouvrable Capitainerie : 33 849.79.09 Pilotage : 33 849.79.07 URGENCES : S.U.M.A : 33 824 24 18 SUMA-MEDECIN : 33 864 05 61 33 824 60 30 S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15 HOPITAUX Principal : 33 839.50.50 Le Dantec : 33 889.38.00 Abass Ndao : 33 849.78.00 Fann : 33 869.18.18 HOGGY (ex-CTO) : 33 827.74.68 / 33 825.08.19 MOTS MELÉS • N°219 Dieu romain du feu Citations SUDOKU N°216 “Même si ton adversaire te semble une souris, surveille-le comme s'il était un lion.” LUIGI MANFREDI “Ceux qui disent dormir comme un bébé, en général, n'en ont pas.” Prières LEO J. BURKE HEURES DE MESSE • Cathédrale : 7H • Martyrs de l'Ouganda : 6H30-18H30 • Saint Joseph : 6h30 - 18h30 HEURES DE PRIERES MUSULMANES • Fadiar : 05:42 • Tisbar : 14:15 • Takussan : 17:00 • Timis : 19:38 • Guéwé : 20:38 www.enqueteplus.com numéro 281 • mardi 15 mai 2012 SERVICES & LOISIRS page 9 Horoscope MOTS FLÉCHÉS • N°264 (FORCE 3) Bélier Vous connaitrez le repos du guerrier. Vous avez le sens du devoir accompli et partant du principe que toute peine mérite récompense, vous vous octroyez le droit à une pause bien gagnée. Votre forme a tout à y gagner. Vous saurez profiter de l'instant présent. Taureau Faites attention à certains indices dans une entreprise relativement hardie. Les difficultés qui pourraient contrarier le dénouement heureux de cette affaire nécessite de vous un moral excellent. Abstenez-vous de faire certains commentaires désobligeants. Gémeaux Grâce à votre forme physique qui revient en force, vous aurez la chance de gagner une plus grande indépendance dans votre vie. Si seulement vous vouliez prendre quelques risques, votre vie vous semblerait infiniment plus radieuse. La réussite est proche. Cancer Une belle aventure dans les affaires pourrait se décider brusquement surtout si vous savez surveiller la bonne direction. Un nouveau départ dans votre vie est-il vraiment souhaitable ? L'avenir proche nous dira si votre prudence mesurée vous donne raison. Lion Des nouvelles intéressantes vous obligent à réfléchir sérieusement à la question posée. Votre opinion sur ce sujet délicat pourrait choquer. Pensez à modérer vos affirmations pour éviter tout conflit. Votre talent d'orateur vous fera parvenir à une conclusion très heureuse. Vierge Vous avez besoin de nouvelles énergies pour être au mieux de votre forme. Vous aurez des idées nouvelles. Suivez votre inspiration. Laissez-la vous mener dans une nouvelle aventure ou à un endroit que vous n'avez jamais vu avant. Vous êtes en pleine forme allez faire de nouvelles découvertes. Balance Vous allez connaître une agréable nouvelle. Vous prenez le relais et vous vous mettez en quatre pour répandre autour de vous cette annonce qui donnera beaucoup de plaisir à tous ceux qui veulent bien l'entendre. Vous aimerez rendre les gens heureux. Scorpion Vous ressentirez le besoin de faire une pause. Vous pourrez profiter d'une occasion agréable pour respirer un peu et faire le point. Après cet entracte mérité, une activité débordante vous permet de combler un retard qui se révèle ne pas être aussi important que vous le pensiez. Sagittaire Vous aurez tendance à avoir une attitude tranchante et critique envers certaines personnes. Attention elles risquent de mal le prendre. Si vous constatez que la conversation s'envenime, essayez d'être plus amical et plus souple, l'état de vos finances en dépend directement. Capricorne Vous vous demandez pourquoi vous n'avez pas de relations intéressantes en ce moment. Vous aurez la chance de faire la rencontre de quelqu'un que vous n'avez pas vu depuis longtemps. Des liens amicaux se noueront entre vous si vous faites le premier pas. Verseau Une personne parmi vos connaissances cherche à savoir comment vous pourriez réagir dans certaines circonstances. Vous éviterez sa curiosité car une chance inattendue se présente pour vous éviter une confrontation. Votre attitude digne vous permet de déjouer le complot. Poissons Ne vous entêtez pas obstinément dans une affaire compliquée. La persévérance est une qualité, certes, mais il faut aussi, de temps à autre, lâcher du lest pour parvenir à ses fins. Le principal est de conserver l'espoir et forcément un jour on est récompensé de sa patience. HANJIE N°263 Solutions Ça se passe à Dakar MOTS FLÉCHÉS • N°263 (FORCE 3) NIRVANA Mer 16 mai : Pape Diouf & la Génération consciente Ven 18 mai : super soirée rétro MADISON Mar 15 mai : Ousmane Seck Mer 16 mai : Alioune Mbaye Nder DUPLEX Mer 16 mai : discothèque Jeu 17 mai : discothèque INSTITUT FRANÇAIS Mer 16 mai : festival Afropixel 3 (21h) Ven 18 mai : soirée Slam (21) Sam 19 mai : Le Sahel (21h) Envoyer vos programmes à l'adresse e-mail : [email protected] www.enqueteplus.com numéro 281 • mardi 15 mai 2012 EN VUE page 10 EXPOSITION OFF DU DAK’ART En “Off ”, la galerie Keur Dasha, propose aux visiteurs différents styles d’art avec divers artistes aux talents confirmés dans le cadre de l'exposition Parallèle”. Trois styles différents chez Dasha BIGUÉ BOB e temps d’une nouvelle édition de la Biennale des arts contemporains, la galerie Keur Dasha accueille en off des artistes africains de différents styles. Mais ils ont en commun la recherche comme finalité. D'où la dénomination de l'expo : “parallèle”. A l’entrée, le visiteur tombe sur le travail de Dimitri Fagbohun. D’origine martiniquaise, celui-ci a travaillé sur la fragilité de la culture noire et les préjugés portés contre elle. “La fragilité de la culture afri- L caine que d’autres s’approprient aujourd’hui est représentée à travers les masques de porcelaine. C'est une manière de dire aux Africains qu’il faut sauver cette culture là et la préserver”, a expliqué l’artiste. Ces derniers font face à des chapeaux noirs marquant l’évolution de la culture africaine sous différentes formes. Sur la même ligne d’exposition se distingue nettement un sexe masculin peint en noir. Cela peut choquer le visiteur sénégalais dont les valeurs culturelles imposent une certaine pudeur. Mais c’est l’effet recher- ché quelque part. “Il ne faut pas avoir peur d’exposer ces idées. Ce sexe représente un préjugé qui voudrait que les Africains l'aient grand. Or, cet organe ne répond pas, pour moi, à des critères de couleur”, explique Dimitri Fagbohun. Un disque noir et un drapeau marquent la fin de sa série de créations. “Préjugés sur le sexe” Cinéaste de son état, Pascale Obolo présente un court métrage montrant un dialogue entre un photographe et une cinéaste. Une entrevue entre œuvre QUESTIONS À DASHA NICOUÉ 3 “Les arts visuels m’inspirent” Styliste au talent confirmé, Dasha Nicoué participe au Dak’Art en accueillant dans sa galerie des artistes de la diaspora dans le cadre d’une exposition dénommée “Parallèles”. Styliste, vous avez ouvert votre galerie à des artistes pour le Dak’Art. Pourquoi la Biennale ? L’histoire avec la Biennale date d’il y a très longtemps. Je suis styliste mais je crée également des meubles. Depuis les quatre dernières éditions, j’aurais dû exposer mes meubles pendant la biennale, mais je n’ai jamais eu l’occasion de le faire. J’ai aujourd’hui ma fille qui est directrice d’un magazine européen qui parle d’art africain contemporain et qui s’appelle Afrikadaa. C’est elle qui m’a poussée à participer au Dak'Art de cette année en faisant exposer des artistes dans ma galerie. Laquelle galerie sert accessoirement de showroom. Et ça tourne ! Par exemple, il y a une créatrice de bijoux qui va exposer. Je reçois tout le monde, des artistes plasticiens, photographes, créatrices de bijoux, etc. C’est une première expérience avec la biennale et j’espère pouvoir continuer à recevoir des artistes et exposer leurs œuvres. Comment s’est fait le choix des artistes exposant dans votre galerie ? cinématographique et œuvre photographique, baptisée “Le cadre dans le cadre”. Artiste africaine de la diaspora, elle estime que “la biennale est un carrefour international où des artistes africains ou d’origine africaine peuvent se retrouver pour échanger sur leurs travaux”. Cela permet à elle et ses compères de la diaspora de faire découvrir à un plus large public africain leurs œuvres tout en leur permettant de s'ouvrir à d’autres diasporas. La dernière exposition off que reçoit la galerie Keur Dasha est une projection de photos de cinq artistes dont les photographies ont été choisies par Yves Chatap, commissaire de l’exposition. Chaque jour, une nouvelle image est plaquée au mur de la galerie. Au finish, les cinq artistes auront leurs collections bien visibles. Pour Chatap, c'est une façon d’intégrer le peuple sénégalais dans la biennale. Ils ont été sélectionnés par Carole Diop, justement (NDLR : sa fille susnommée). Elle les connaît, a vu leur travail. J’ai eu l’occasion de regarder des vidéos qu’elle m’a envoyées à ce sujet, j’ai trouvé le travail et la recherche faite par ces artistes intéressants. Cela change un peu de ce que j’ai l’habitude de voir. Habituellement, c'est des sculptures, des photos, etc. Mais, il y a vraiment de la recherche par rapport au vécu. Par exemple, Dimitri parle de masques africains qui existent et il les transforme en pyramide. Il fait un parallèle entre son art à lui et les vidéos de Pascale Obolo. J’ai trouvé le travail intéressant et voilà j’ai accepté de les recevoir. Les arts visuels font-ils parler votre muse dans la création de vos modèles ? Absolument ! J’ai eu la chance d’avoir des parents qui étaient très portés sur l’art déjà. Ils nous ont habitués dès notre enfance, mes frères et moi, à nous amener au cinéma. A cette époque-là, c’est vers 1963-1964 puisque moi je suis née en 1961, aller au cinéma pour une enfant était quelque chose de fantastique. Je suis donc habituée très tôt à tout ce qui est visuel, que ce soit en cinématographie ou en photographie. Alors, ce que le regard voit, c’est ce que l’oreille entend, que le nez sent, etc. Le visuel m’inspire beaucoup dans ma création. Ce que je vois dans le visionnage d’un film m’inspire beaucoup dans la création de mes modèles. OFF AUX “ÉDITIONS VIVES VOIX” Le “Simb” dans toute sa beauté L e chic quartier du Point E a rompu hier, pendant au moins une heure, avec son calme légendaire pour épouser les bruits de tam-tams. En effet, des faux-lions étaient en performance dans la cour des “Éditions Vives Voix” à l'occasion des portes ouvertes organisées par ladite structure. L'objectif affiché est de pousser les Sénégalais à découvrir plus et mieux les produits disponibles dans un cadre d'échanges. Aux visiteurs, est proposé, en plus des livres édités par cette maison dirigée par Ghaëlle Samb Sall (G2S), une exposition de photos qui entre dans le cadre de l'exposition Off du Dak'Art. Une quinzaine de photographies du Français Laurent Budin sont accrochés aux murs du jardin et dans une des pièces du siège de “Vives Voix”. Elles montrent toutes des “simb gaïndé” (NDLR : faux-lions) sous différentes prises et techniques de l'artiste. Ce travail est extrait d'un projet de livre que Budin entretient avec la maison d'édition sénégalaise et qui ne va pas tarder à être concrétisé, selon G2S. “ J'ai été enchantée quand, pour la première fois, j'ai découvert ces faux-lions lors d'une séance de lutte au stade. Je les ai suivis et j'ai échangé avec eux. Ils représentent la vraie symbolique de la culture sénégalaise”, a expliqué le photographe. Il n'est pas le seul à avoir été enchanté. Ceux qui ont franchi le seuil du siège des “Éditions Vives Voix” ont été éblouis par la performance des faux-lions. Ils ont dansé sous les rythmes des tam-tams et ont délivré différentes chorégraphies, toutes les unes plus belles que les autres. Ils se sont également livrés à des séances de magie pas évidentes et foncièrement dangereuses. B.BOB RASSEMBLÉS PAR B.BOB ACHILLE MBEMBE, HISTORIEN ET ÉCRIVAIN “Le propre de l'Afrique n'est pas le monde des frontières” Pour l'historien Achille Mbembe, l'Afropolitanisme se veut une reconfiguration culturelle et sociale des villes africaines. ANTOINE DE PADOU Afropolitanisme est une démarche intellectuelle qui prend acte d'une transformation du monde, une démarche de l'esprit qui constate ce qu'on vit. Cet enseignement de Achille Mbembe sous-tend que ledit concept conçoit un monde en mouvement qui nous permet d'accepter que nos yeux étaient voilés par des paradigmes. L' L'historien poursuit que cette démarche de l'afropolitanisme pousse à reconnaître que, historiquement, le propre de l'Afrique n'est pas l'idéologie des frontières que nous a léguée l'Occident. Cette vision (chaque peuple doit avoir sa frontière) “incite au désir d’apartheid qui fait rêver d'une communauté sans étranger. Ou l'idée prône que tout étranger est considéré comme une menace contre l'intégrité (nationale ou territoriale), ou en ce temps de lutte contre le terrorisme, l'étranger est un ennemi”, indique le chercheur. L'Afropolitanisme voudrait rendre compte des possibilités inhérentes au continent africain dans sa quête de redevenir son centre propre. “Un centre propre dans un monde ou il est un des ayants droit et ayants part”, éclaire-t-il. Cette réflexion, Achille Mbembe l'attribue à la fonction politique et épistémologique du terme afropolitanisme qui a aussi une dimension esthétique. Celle-ci touche aux formes de la créativité artistique et culturelle telles qu'elles émergent dans les grandes métropoles. “La démarche afropolitaniste consiste aussi à prendre acte que l'ailleurs et l'ici sont enchevêtrés”, complète Achille Mbembe qui affirme par la suite que le désir d'apartheid est devenu aigu car cette www.enqueteplus.com procédure de l'enchevêtrement de l'ailleurs et de l'ici est irréversible. “Logique de ressentiment” Pour étayer sa réflexion, l'historien souligne s'être appesanti sur deux points : le contexte sociologique et la démarche intellectuelle. Expliquant sa démarche intellectuelle, Achille Mbembe rappelle que le discours africain avait été dominé par trois événements majeurs que sont l'esclavage, la colonisation et l’apartheid. D'un point de vue politique, ce type de discours participe d'une logique de ressentiment qui passe pour du radicalisme, un discours dont on ne peut se satisfaire car proposant une écriture de soi incomplète. “Un discours qui est le symptôme d'une réclamation ou la manifestation d'un projet qu'on peut appeler la cure de soi.” Pour le contexte sociologique, il parlera de l'histoire de la formation des richesses de notre continent. Mais à ses yeux, il n’existerait pas en Afrique une notion d'accumulation du patrimoine parce que nos sociétés éprouvent des difficultés à trouver et à gérer les patrimoines, et surtout à les fructifier et les transmettre aux hommes et aux générations. L’exception qui confirme la règle est l’Afrique du Sud, pays de l'historien, le seul en Afrique a avoir connu une révolution industrielle. numéro 281 • mardi 15 mai 2012 SPORTS page 11 FOOTBALL - TROPHÉES UNFP Eden Hazard (Lille) est sacré meilleur joueur de L1 pour la deuxième fois consécutive, lors de la remise des Trophées UNFP. René Girard (Montpellier) est sacré meilleur entraîneur et Younes Belhanda (Montpellier) meilleur espoir. Le roi, c'est toujours Hazard den Hazard a de la suite dans les idées. Pour la deuxième année consécutive, la dernière avant l'exil en Angleterre, le Belge de Lille a été sacré meilleur joueur de Ligue 1. Il devance Olivier Giroud (Montpellier), Nene (PSG) et Younes Belhanda (Montpellier), qui étaient également nommés. Le milieu de terrain offensif est récompensé par ses pairs pour sa constance et ses statistiques exceptionnelles (17 buts et 15 passes décisives). C'est également sa quatrième distinction “made in UNFP” puisque le Belge avait également été sacré meilleur espoir en 2009 et 2010. Avec deux succès, il rejoint Pauleta (PSG), seul autre double lauréat en 2002 et 2003. “C'est une récompense décernée par les joueurs, ça fait plaisir de savoir qu'on est apprécié. C'est ma meilleure saison en termes de statistiques, mais l'année dernière n'était pas mal non plus avec le doublé. J'aurais préféré partir sur encore une plus belle note collective, mais on est qualifié pour la Ligue des champions”, a reconnu le Belge qui a confirmé son départ pour Manchester en fin de saison sans préciser s'il irait à United ou à City. E Eden Hazard sacré, Montpellier se console avec plusieurs distinctions : René Girard est le meilleur entraîneur de la saison. Younès Belhanda, lui, est récompensé par le tire d'Espoir de la saison. Le Marocain est également pensionnaire de l'équipe-type du championnat, au côté de trois de ses coéquipiers (Hilton, Bedimo et Giroud). Devancé par Steve Mandanda en 2011, Hugo Lloris a repris l'ascendant cette saison en remportant un troisième titre de gardien de l'année, après ses triomphes de 2009 et 2010. “La concurrence était rude avec de très bons gardiens. Certains autres auraient sûrement mérité d'être nommés. C'est une belle marque de confiance de la part du football professionnel. C'est le troisième mais ça fait toujours plaisir, même si on poursuit d'habitude plutôt des objectifs collectifs”, a déclaré le portier lyonnais. En L2, le triomphe est complet pour Bastia, qui truste cinq places dans l'équipe-type de la saison. Jérôme Rothen est lui joueur de l'année tandis que Frédéric Hantz est récompensé chez les entraîneurs. MALI Pathé Diallo succède à Giresse À la suite du refus d’Alain Giresse de prolonger son contrat avec les Aigles, la Fédération malienne a désigné Amadou Pathé Diallo pour prendre les rênes de la sélection nationale. Adjoint du technicien français et en charge de l’équipe U20, Diallo a été présenté par le président de la Fémafoot lors d’une conférence de presse qui s’est tenue dimanche. Il aura la lourde tâche de préparer les rencontres éliminatoires pour le Mondial 2014 face au Bénin et à l’Algérie. LE PALMARES COMPLET Notre 11 sénégalais Hier, l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) a célébré la 21e cérémonie des Trophées UNFP en consacrant les meilleurs joueurs de championnats de France. Une occasion saisie par EnQuête pour se prêter au jeu et esquisser son onze sénégalais de L1 et L2. PAR MAMADOU LAMINE SANÉ es gardiens sénégalais ne courent pas les rues en Ligue 1, il faut presque aller dans l’arrière-banc pour dénicher notre gardien. Il s’appelle Pape Demba Camara et évolue à Sochaux. Il ne joue pas beaucoup, car il est derrière un monstre sacré en la personne de Teddy Richert. Mais ce qu’il a fait en trois matches d’intérim, il l'a bien fait avec trois matches sans but encaissé. Doublure d'Ousmane Mané en équipe nationale olym- pique, âgé seulement de 19 ans, le jeune international sénégalais ne manque de superlatifs à ses débuts car il est comparé à l'emblématique gardien de but des Bleus dans les années 90, Bernard Lama, par ses coéquipiers. Chez les défenseurs où les candidats sont beaucoup plus nombreux, quatre joueurs sortent du lot. Dans l'axe central, auteur d'une saison remarquable en Ligue de Champions comme en championnat, avant sa blessure, le défenseur marseillais, Souleymane Diawara s’installe avec Lamine Sané. Le Bordelais avec deux www.enqueteplus.com ÉQUIPE DE FRANCE Rémy absent 3 à 4 semaines Klose arrive blessé Alors que Laurent Blanc n'a pas encore communiqué l'ensemble des joueurs français présélectionnés pour l'Euro 2012, l'Allemagne débute sa phase de préparation dès ce lundi. Miroslav Klose (33 ans, 114 sélections et 63 buts) a rejoint la Mannschaft mais n'est pas en état de s'entraîner normalement avec ses coéquipiers. L'attaquant de la Lazio Rome s'est en effet blessé à une cheville la semaine passée et sera examiné par le staff médical qui déterminera la nature exacte de son mal et la durée de son indisponibilité. Forcing sur Falcao ! Meilleur joueur de L1 : Eden Hazard (Lille) Meilleur gardien de L1 : Hugo Lloris (Lyon) Meilleur Espoir de L1 : Younès Belhanda (Montpellier HSC) Meilleur entraîneur de L1 : René Girard (Montpellier HSC) Equipe-type de L1 : Hugo Lloris (Lyon) – Mathieu Debuchy (Lille), Nicolas NKoulou (Marseille), Vitorino Hilton (Montpellier), Henri Bedimo (Montpellier) – Antonio Mavuba (Lille), Etienne Capoue (Toulouse), Younes Belhanda (Montpellier), Eden Hazard (Lille) – Olivier Giroud (Montpellier), Nenê (Paris) Meilleur joueur de L2 : Jérôme Rothen (SC Bastia) Meilleur gardien de L2 : Magno Novaes (Bastia) Equipe-type de Ligue 2 : Magno Novaes (Bastia) – Kassim Abdallah (Sedan), Anthony Weber (Reims), Mickaël Tacalfred (Reims), Fethi Harek (Bastia) – Abdou Sadio Diallo (Bastia), Wahbi Khazri (Bastia), Romain Alessandrini (Clermont), Jérôme Rothen (Bastia) – Ryan Mendes (Le Havre), Kamel Ghilas (Reims) Meilleur entraîneur de L2 : Frédéric Hantz (SC Bastia) Meilleur arbitres : Stéphane Lannoy, Eric Dansault (assistant), Frédéric Cano (assistant) l'ancien international batave. À Malaga depuis un an, van Nistelrooy a porté les couleurs de Den Bosch (1993-1997), Heerenveen (1997-1998), du PSV Eindhoven (1998-2001), de Manchester United (2001-2006), du Real Madrid (2006-2009) et de Hambourg (20092011). ALLEMAGNE CHELSEA FRANCE - LIGUE 1 & 2 L (EUROSPORT.FR) REVUE TOUT TERRAIN Auteur d'une saison pleine avec l'Atlético Madrid, Radamel Falcao a confirmé si besoin était tout son talent. Suffisant pour convaincre Chelsea de dégainer une proposition mirobolante. MALAGA van Nistelrooy raccroche les crampons Ruud van Nistelrooy (35 ans) ne renouera pas avec la Ligue des Champions la saison prochaine. Alors que Malaga a validé son billet pour le tour préliminaire de la prestigieuse compétition européenne via la 4e place de la Liga, l'attaquant néerlandais a annoncé ce lundi avoir décidé de mettre un terme à sa carrière. “Je crois que le moment d'arrêter le football est venu pour moi. J'ai atteint mes limites physiques. Cet adieu ne pouvait survenir à un meilleur moment pour moi, dans cette euphorie à Malaga”, a expliqué buts inscrits et plus de 30 matches en jambes, a été l’un des meilleurs Sénégalais de L1. Sur les côtés, Omar Daf, toujours sage dans son couloir, a tenu la dragée haute à Brest malgré ses 35 ans. Cheikh Mbengue, lui aussi intraitable sur son flanc, a été d'un apport offensif considérable. La révolution des jeunes Au milieu de terrain, ils sont nombreux ces jeunes Lions à avoir fait leur trou au sein de leurs clubs. Le premier, Joseph Lopy, sorti de Diambars, a fini de gagner sa place de titulaire au sein du milieu de terrain sochalien. Son aîné, le Lillois, Gana Guèye, toujours constant dans ses performances, a été d'un grand apport pour Rudi Garcia le coach des “Dogs” qu'il a utilisé plus de 24 fois cette saison. Malgré beaucoup de pépins physiques, Rémi Gomis auteur de 3 buts, a été important pour le maintien de son équipe, Valenciennes en L1. En vrai baroudeur, Ibrahima Ba “Prési” ayant fait plusieurs clubs avant de déposer ses bagages cette saison à Istres (L2) semble trouver une “terre promise”. L'ancien joueur du Sfax de Tunisie a été énorme cette saison et ne Blessé dimanche lors de la victoire de l'OM face à Auxerre (3-0), Loïc Rémy souffre d'une “lésion du quadriceps gauche (le fémoral droit)”, a indiqué lundi son club après les examens passés dans la journée par l'attaquant international. “Son indisponibilité devrait être de trois à quatre semaines”, est-il ajouté dans le communiqué. C'est une bien mauvaise nouvelle surtout pour l'équipe de France, avec laquelle il devait en principe participer à partir de début juin à l'Euro. S'il n'est pas encore forfait, Rémy sera quoi qu'il arrive diminué pour la compétition. Laurent Blanc va-t-il prendre le risque mardi de le sélectionner dans sa deuxième pré-liste de joueurs évoluant en France ? NBA Miami domine Indiana Pour le premier match de la demi-finale de la Conférence Est entre Miami et Indiana, le Heat a dominé les Pacers à l'AmericanAirlines Arena (95-86). Elu MVP pour la troisième fois de sa carrière, LeBron James s'est illustré avec 32 points, 15 rebonds et 5 passes décisives. Ajoutez à cela les 29 points de Dwyane Wade (avec seulement 8 sur 13 au tir), et vous obtenez un succès assez tranquille de Miami, qui recevra à l'occasion du deuxième match, mardi. manque pas d'éloges venant de ses dirigeants et des journalistes français. Chez les attaquants, le choix s'est fait tout seul. Souleymane Camara, auteur de 9 buts cette saison et probable futur champion de France avec Montpellier, a beaucoup apporté dans la marche vers le titre. Éblouissant depuis son arrivée à Monaco lors du mercato d'hiver en provenance d'Ajman Club (EAU), Ibrahima Touré est devenu, lors de la seconde partie de la saison en L2, l'attaquant le plus réaliste avec 9 buts en 16 matches. Onze type Pape Demba Camara (Sochaux) – Omar Daf (Brest), Souleymane Diawara (Marseille), Lamine Sané (Bordeaux) – Joseph Roméric Lopy (Sochaux), Idrissa Gana Guèye (Lille), Rémi Gomis (Valenciennes), Ibrahima Bâ (Istres) – Souleymane Camara (Montpellier), Ibrahima Touré (Monaco). numéro 281 • mardi 15 mai 2012 CMJN SPORTS page 12 FOOT - DIRECTION TECHNIQUE NATIONALE Après 6 ans passés à la tête de la Direction technique nationale (Dtn), Amsatou Fall a rendu le tablier hier à cause d'un “écart” entre lui et sa tutelle, la Fédération. Amsatou Fall jette l'éponge Augustin Senghor et moi, on a travaillé en parfaite collaboration. C'est juste dans les deux derniers mois qu'un ressort s'est cassé dans nos relations”, a-t-il confirmé avant d'ajouter : “Beaucoup de choses se sont dites dans mon dos, en bien comme en mal”. Depuis quelque temps, les deux hommes n'étaient plus sur la même longueur d'onde. Au moment où le président de la fédé a voulu mettre fin au contrat du staff technique qui a échoué à la dernière Coupe d'Afrique, le Dtn a opté pour une stabilité dans l'encadrement technique en se fondant sur le passé de la sélection. Ses suggestions sur ADAMA COLY est arrivé avec un petit retard d'une dizaine minutes au point de presse que luimême a convoqué au Cices, hier. Mais Amsatou Fall a gardé la mine souriante, se permettant de taquiner les journalistes puis de s'excuser. “Je viens du bureau du président de la Fédération, Augustin Senghor, pour lui dire que l'écart s'est creusé entre nous et je lui ai demandé de mettre fin à mes fonctions de Directeur technique national. Je ne suis plus dans cette station, je lui ai remis ma lettre de démission et nous nous sommes quittés dans de bons termes. Certains membres de la Dtn Il ne sont pas au courant de ce point de presse”, a-t-il expliqué seul devant les journalistes. C'est donc officiel, le Directeur technique national de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) a rendu le tablier après 6 ans de service à ce poste. “Un ressort s'est cassé dans nos relations” C'est un secret de Polichinelle de dire que les rapports entre le président de la fédération et le Dtn se sont dégradés ces derniers temps. Hier, Amsatou Fall n'a fait qu’authentifier les faits. “J'évoluais dans une logique de réunification et non de polémique et d'attaques. Pourtant, j'ai été attaqué à plusieurs fois. Entre les différents staffs des équipes nationales n'ont pas épousé les désirs de la fédération. Car Amsatou avait voulu qu'Abdoulaye Sarr accompagne les Olympiques pour le match de barrages contre Oman en Angleterre. Aliou Cissé, qu'il a choisi pour le stage des entraîneurs au Brésil, a été promu deux mois avant la Can. C'est le climat de non respect et de manque d'échanges sur le choix du nouveau sélectionneur qui a été la goutte de trop. “Je n'ai pas été associé aux grandes décisions. Donc, ma conviction intime me demande de partir, pour ne pas mettre en péril ma dignité”. Le successeur de Mama Sow est aussi revenu sur son bilan au terme des 6 ans à la tête de la structure. “La Dtn a fait un pas par rapport à là où elle a été ; elle est devenue plus structurée. Donc, je ne peux pas considérer mon passage comme un échec”, a-t-il défendu avant de demander dans un air jovial aux journalistes voulant poser des questions : “Dites maintenant ex-Dtn”. Inéluctable ! e départ d’Amsatou Fall de la DTN était prévisible, mais c’est une petite surprise de constater que cette décision vient de lui. Tellement le technicien semblait avoir sept vies et imperméable à toutes secousses du foot sénégalais. Pour tout dire, on pensait que le désormais ex-DTN allait prendre ses responsabilités au lendemain de la débâcle de la dernière CAN et être solidaire avec “son équipe”, mais il a sauvé sa tête parce que la Fédé n’avait pas le pouvoir de la couper. Mais sa position devenait de plus en plus intenable, contesté par plusieurs membres de sa tutelle qui avaient du mal à voir véritablement son rôle ou son apport pour le foot sénégalais. A raison ! Finalement, Amsatou Fall a creusé sa propre tombe en critiquant la Fédération, laissant à Me Augustin Senghor le soin de l’attaquer frontalement. La décision de se retirer est difficilement appréciable car le technicien reste toujours un cadre du ministère des Sports et sera redéployé, mais au moins il ôte une épine du pied à la Fédération et par ces temps qui courent, c’est toujours ça de pris pour la FSF. L DTN - DÉMISSION D'AMSATOU FALL La Fsf a pris acte La Fédération sénégalaise de football (FSF) a accepté la démission de son Directeur technique national, Amsatou Fall et va procéder “dans les plus brefs délais” à son remplacement, indique l’instance dans un communiqué reçu à l’APS. Le communiqué confirme que “Amsatou Fall, Directeur technique national a présenté sa démission au président de La Fédération sénégalaise qui en a pris acte”. “La FSF souhaite au désormais ex-Directeur Technique National une bonne continuation pour la suite de sa carrière et au service du football”, poursuit la même source précisant que l’instance dirigeante du football. HOMMAGE NATIONAL À BOCANDÉ Macky Sall va présider la cérémonie Le chef de l’État Macky Sall va présider, mardi à 16h 30, l’hommage national que l’État compte organiser en l’honneur de Jules Bocandé, ont annoncé lundi à l’APS les services du ministère des Sports. Dénommée “le dernier match de Bocandé”, cette cérémonie se tiendra au stade Demba Diop à Dakar. Les pouvoirs publics comptent, par ce biais, rendre un hommage mérité à l’ancienne gloire du football national disparue lundi dernier en France, avait annoncé vendredi Cheikh Tidiane Sarr, directeur de cabinet du ministre des Sports. Selon lui, toutes les dispositions sont prises pour donner un cacher populaire à cette cérémonie. “Nous avons invité des écoles de football, des sportifs et l’ensemble des Sénégalais à venir nombreux au stade, où la dépouille de Bocandé sera déposée au rond point central à 16 h 30”, a souligné Cheikh Tidiane Sarr. Le match opposera d’anciens internationaux habillés aux couleurs nationales à des joueurs du Casa-Sports, a-t-il précisé. ARRIVÉE DU CORPS DE BOCANDÉ AU SÉNÉGAL Émotion et tristesse ! Décédé le 7 mai dernier en France, la dépouille mortelle de Bocandé a été accueillie hier à Dakar dans une grande émotion.. MAMADOU LAMINE SANÉ atmosphère était intenable hier à l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar et était allée crescendo. Avant l'arrivée du corps de Bocandé vers 20 heures au bord du Boeing 777 d'Air France, l'émotion était présente sur les visages des nombreuses anciennes gloires (Locotte Sarr, Amadou Diop, Séga Sakho...) avant d'atteindre son comble une heure plus tard. Dès l'apparition de la dépouille, des cris se sont mêlés aux pleurs dans le hangar du Cargo KLM d'Air France. Enveloppée d'un tissu noir, la dépouille est portée par ses fils Dany et Vito Bocandé, aidés de Khalilou Fadiga et Joseph Koto entre autres, jusqu'au corbillard noir garé devant la porte depuis 20 heures. Dehors, les nombreux supporters de son club de cœur, le Casa Sport de Ziguinchor, habillés de tee-shirts L' www.enqueteplus.com verts du Comité “Allez Casa”, ont encore revisité leur répertoire marqué par un chant universel de leur fils. Un chant de gloire qui sonne comme un hymne de tristesse. “Oh ! Oh ! Oh ! Bocandé, essamay” (Oh ! Oh ! Oh ! Bocandé, le Lion), chantent-ils en pleurs sur fond sonore des trompettes pour accompagner cette légende du football sénégalais. Dans cet émoi, son oncle, Tonton Bocandé comme l'appelle la famille, salue la forte mobilisation. “Nous sommes satisfaits de l'hommage que lui a rendu le peuple par cette mobilisation. L'honneur lui a été rendu”, soutient-il la voix tremblante. Le corps qui est acheminé à la morgue de l'hôpital Principal de Dakar avait du mal à sortir de l'aéroport, vu la grande foule qui tenait à lui témoigner toute sa reconnaissance. “Il (Bocandé) est parti et nous, nous sommes là”, a à peine laissé entendre son ancien ami Roger Mendy, tout en sanglots. numéro 281 • mardi 15 mai 2012