GAB EnQuete

Transcription

GAB EnQuete
CMJN
MARDI 15 MAI 2012
NUMÉRO 281
100 F
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EXPLOSION DE STRUCTURES AUTOUR DU PRÉSIDENT
Macky
encerclé
ISSN • 2230-133X
SALL LUI PROPOSE LA VICEPRÉSIDENCE DE L’ASSEMBLÉE
Cissé Lô insiste
pour le Perchoir P. 3
ASSISES 2012 - 2e SESSION
Prison à vie aux tueurs
de l’étudiant de l’ISM P. 6
REPORTAGE - DAARA DE MALIKA
La main de Senghor, la
science des pionnières
P. 6
LA DÉPOUILLE DE BOCANDÉ
À DAKAR
Émotion et tristesse
à l’Aéroport P.12
P. 4
COULISSES
Audience, Lewis Lukens reçu
par Macky Sall
L’ambassadeur des Etats-Unis à
Dakar a été reçu hier en audience
au Palais par le président de la
République. Au menu de ce tête-àtête entre Macky Sall et Lewis
Lukens (accompagné d’une forte
délégation), le processus démocratique, la coopération entre les deux
pays, la sous région. En somme,
c’est un large tour d’horizon qu’ont
fait les deux hommes.
Karim Wade à l'aéroport
pour accueillir Bocandé
Les ministres des Sports El Hadji
Malick Gackou, de la Culture et du
Tourisme, Youssou Ndour, des
Transports, Mor Ngom et de
l'Agriculture, Benoît Sambou,
s'étaient rendus hier à l'aéroport
Léopold Sédar Senghor de Dakar
pour accueillir la dépouille de Jules
François Bocandé et lui rendre un
dernier hommage. Aux côtés de ces
ministres, d'autres hautes personnalités étaient présentes notamment ceux de l’ancien régime. Il
s’agit de Faustin Diatta, ancien
ministre des Sports, de Karim
Wade, ancien ministre d’Etat,
ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des
Infrastructures et de l’Energie. Il a
d’ailleurs créé la surprise.
El Hadji en pleurs
Fan du regretté Jules Bocandé
avec qui il entretenait d’étroites
relations, El Hadji Ousseynou Diouf
a fondu en larmes hier devant la
dépouille du premier Sénégalais
meilleur buteur du championnat de
France, à la morgue de l'hôpital
Principal de Dakar. Très ému, le
double ballon d'or a été inconsolable et comme pour partager leur
tristesse, c'est Roger Mendy, lui
aussi inconsolable à l'aéroport, qui
est venu le calmer.
page 2
PRÉSIDENCE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
DE LA BRVM
Amadou Kane remplacé par
le Malien Mamadou Sanogo
ommé ministre de l’Economie et des Finances dans le gouvernement d’Abdoul Mbaye, Amadou Kane n’a pas fait que quitter la tête
de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du
Sénégal (BICIS). Il a quitté la présidence du Conseil d’administration de la
Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) et le Dépositaire
central/Banque de règlement (DC/BR). Selon un communiqué diffusé par
voie de presse, il est remplacé par le Malien Mamadou Sanogo, administrateur de la BRVM et du DC/BR depuis leurs créations en décembre 1996. M.
Sanogo est actuellement le PDG du Groupe Sabu Nyuman et PCA de SONAVIE, une compagnie d’assurances vie au Mali. Cette nomination, c’est
‘’jusqu’à la prochaine Assemblée générale’’, d’après le communiqué qui ne
précise pas non plus cette date.
Il faut dire qu’Amadou Kane avait été nommé PCA de la BRVM en mai
2011 en remplacement de l'Ivoirien Tiémoko Yadé Coulibaly qui bouclait 10
ans à la tête du Conseil d’administration de la Brvm et du Dépositaire
Central/Banque de Règlement (DC/BR). D’ailleurs, le Conseil d’administration de la BRVM n’a pas manqué de lui adresser ses félicitations pour sa
nomination comme ministre de l’Economie et des Finances du Sénégal.
D’après le communiqué, les comptes de l’exercice 2011 ont été arrêtés.
Et l’on apprend que ‘’malgré une année 2011 marquée par la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, les résultats des deux structures sont globalement
en phase avec les prévisions’’. Mieux, ‘’les indices BRVM 10 et Composite
sont en hausse de plus de 10% depuis le début de l’année et que l’activité
boursière des trois premiers mois de 2012 est soutenue’’.
N
bien passé ? C'est la question que
se posaient tous les journalistes
présents lors de la passation de
service. Tenez-vous bien ! Dans
son discours d’au revoir, Aminata
Samaké a tenu à remercier son
cher époux qui l'a toujours soutenue dans la gestion de l'agence.
Intox ou réalité ? En tout cas, M.
et Mme Sow étaient comme de
petits agneaux hier au quartier
résidentiel Sacré-Cœur. Les prédateurs n'ont qu'à se retenir pour
l'instant. Le suspense reste encore
à élucider entre les deux tourtereaux.
Les générations 86 et 2002 présentes
Hier, à l'aéroport Léopold Sédar
Senghor de Dakar, la grande partie
de l'équipe sénégalaise de Caire
86, pour ne pas dire toute l'équipe
était présente par accueillir et rendre hommage à leur ancien coéquipier et ami Jules François Bocandé.
Du gardien de but Cheikh Seck aux
défenseurs Roger Mendy, Boubacar
Sarr Locotte, Pape Fall, en passant
par les milieux avec Amadou Diop
‘’Boy Bandit’’ jusqu'aux attaquants
dont Omar Guèye Séne, l’ex-capitaine du Paris Saint-Germain
(PSG), Thierno Youm, tous étaient
présents. La Génération de 2002
était aussi à l’accueil de Jules
Bocandé. Même s'ils n'étaient pas
tous présents contrairement à celle
de 1986, l'équipe de 2002 a été
bien représentée par les Khalilou
Fadiga, El Hadj Diouf, Tony Sylva,
Pape Malick Diop venus accompagnés le corps, depuis la France
pour les trois premiers cités,
jusqu'à la morgue de l'hôpital
Principal de Dakar.
Aliou Sow à la passation
de service de son épouse
Alors que tout le monde parlait
d'une procédure de divorce, voici
Aliou Sow qui débarque à l'Agence
nationale de la petite enfance
accompagné de sa femme Amy
Sow Samaké qui passait le témoin
à Thérèse Faye Diouf. Que s'est-il
L’œil de Muz
Linguère, la voiture de la gendarmerie fauche un élève de 10 ans
Hier matin, aux environs de 10
heures, un accident s'est produit
à hauteur du marché central de la
ville de Linguère. L'élève Cheikh
Fall, âgé d'une dizaine d'années,
aurait été fauché par la voiture de
l'escadron de surveillance et d'intervention de la gendarmerie de
Linguère. La victime fréquentait
l'école élémentaire Daouda Dia. Il
était en classe de CE2. Les pandores ont procédé aux constats
d'usage. À signaler qu'il y a deux
semaines, un enfant a été grièvement blessé par un véhicule de
transport.
Saint-Louis, un camion frigorifique
fauche une femme
Guet-Ndar, le populeux quartier de
pêcheurs de Saint-Louis est sous le
choc avec la mort de Yaye Sina
Thiam, une femme enceinte de quatre mois. Âgée de 22 ans et mère
d’une fillette de 2 ans, elle a été mortellement heurtée par un camion frigorifique rempli de poissons qui lui
est passé sur le corps, à Sine, non loin
du cimetière de Guet-Ndar. C'est
lorsqu'il s’apprêtait à quitter les lieux
que le chauffeur a perdu le contrôle
de son véhicule. En dérapant, le
camion s'est dirigé tout droit vers la
vendeuse de crème installée sur le
trottoir. Sitôt le drame survenu, le
chauffeur a pris ses jambes à son
cou. Un autre individu est sorti du
camion frigorifique, en déclarant être
celui qui manœuvrait le camion.
Toutefois, des témoins, parmi les
nombreuses femmes transformatrices de poissons présentes sur le
lieu du drame, ont rejeté ses dires en
lui signifiant que celui qui a fui est
l’auteur du drame.
acheminé manu militari au poste de
police, au moment où les sapeurspompiers amenaient le corps sans vie
de Yaye Sina Thiam à la morgue de
l’hôpital de Saint-Louis. Un drame
de trop, selon les populations de Guet
Ndar qui ont laissé éclater leur courroux face à la situation du site de
transformations de poissons. À Sine,
une anarchie totale règne. Le site est
devenu une fourmilière humaine.
Plus d’une cinquantaine de camions
venant de divers horizons pour chercher du poisson se meuvent dans un
désordre total. A cela s’ajoutent les
calèches et les bana-bana, le tout, à
côté du cimetière. Les transformatrices cohabitent avec les morts et ne
cessent de profaner le lieu sacré. Les
populations ont toujours demandé la
délocalisation du site vers la plage de
l’Hydrobase, en vain. D’ailleurs en
son temps, l'ex-maire de Saint-Louis,
Ousmane Masseck Ndiaye, avait sollicité la coopération espagnole pour la
construction d’un site à l’Hydrobase.
Mais pour les transformatrices, il
n'est pas question de bouger.
À leur arrivée, les sapeurs-pompiers ont trouvé un corps inerte,
gisant dans une mare de sang.
L'auteur déclaré de l'accident a été
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Après la Société africaine de raffinage (SAR) la semaine dernière,
le ministre de l’Energie et des
Mines était en visite hier à la
Société nationale d’électricité
(SENELEC). Aly Ngouille Ndiaye a
ainsi appris que la SENELEC
dépense en moyenne 500 millions
de francs Cfa pour satisfaire la
demande en électricité avec une
production journalière de 412
Mgw. ‘’Le coût de la demande énergétique s’élève à 500 millions de
francs Cfa en moyenne par jour. Ce
coût journalier peut atteindre 600
millions parfois’’, a dit Papa
Mademba Bitèye, chef du département exploitation du système électrique, cité par l’APS. ‘’La capacité
de production journalière est de
412 mégawatts, consécutive à un
coût financier qui peut même
atteindre un milliard de nos francs
pendant les périodes de fortes
charges au niveau de la demande’’,
a ajouté M. Bitèye.
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numéro 281 • mardi 15 mai 2012
POLITIQUE
page 3
AUDIENCE - FUTURE ASSEMBLÉE NATIONALE
Macky propose le poste
de 1er vice-président
à Moustapha Cissé Lô
DAOUDA GBAYA
oustapha Cissé Lô (photo), ministre
conseiller, a-t-il été payé de sa stratégie ?
Le tonitruant responsable politique de
l'Alliance pour la République à Mbacké, qui affiche
sans fard son ambition de diriger la future Assemblée
nationale, a été reçu la semaine dernière par le chef
de l'Etat. Selon des indiscrétions, Macky Sall lui a
proposé le poste de 1er vice-président de
l’Assemblée en lieu et place de la présidence qui,
elle, aurait été promise à Moustapha Niasse,
secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès
(AFP) et tête de liste de Benno Bokk Yaakaar (BBY),
la coalition présidentielle.
Mais cette offre a apparemment été rejetée par
M
l’intéressé. Joint par téléphone, Moustapha Cissé Lô,
qui a confirmé à EnQuête l’audience précitée, maintient sa position initiale. “Je ne dévoile pas ce que le
président Macky Sall et moi nous nous sommes dit,
indique-t-il, mais je dis et répète que je veux être président de l’Assemblée nationale. Je défends le parti
et c’est normal que je décline mes ambitions.”
Dans la foulée, Cissé Lô précise n’avoir “rien
contre Moustapha Niasse”, mais se réserve le droit
et le devoir de poser un “débat politique” qui appelle
réponse politique. “Je dis que je ne veux pas être
ministre, mais je suis candidat à la présidence de
l’Assemblée nationale. Maintenant, il appartiendra
aux députés de trancher. S’ils élisent Moustapha
Niasse, je respecterai leur choix.”
Quid de la discipline qui serait bafouée par lui à
l'intérieur du parti présidentiel ? A cette
interrogation, le ministre-conseiller lâche,
philosophe : “Que Macky convoque le directoire du
parti et qu’on discute de cette question, dit-il. Si
mes détracteurs arrivent à démontrer que j’ai tort
dans mon attitude, je cesserai mon combat. (…) Je
me suis battu pour Macky quand on l’a démis de
ses fonctions de président de l’Assemblée
nationale. Aujourd'hui, si on m’exclut de l'Apr,
Macky n’aura plus rien à Touba.”
POINT DE VUE PAR MOMAR DIENG
Et si MCL avait raison ?
n le dit incontrôlable, imprévisible,
arrogant et tutti quanti. Cela ne peut
empêcher de reconnaître à Moustapha
Cissé Lô (MCL) une certaine vision dans le cadre
des missions qu'ils croit devoir accomplir pour le
parti présidentiel. Est-il légitime pour un responsable politique de viser la présidence de
l'Assemblée nationale ? Il semble que oui. Moustapha Cissé Lô est-il un responsable politique
reconnu ? Il semble que oui. Le poste de président
de l'Assemblée nationale est-il un strapontin
réservé à une catégorie de leaders politiques ? Il
semble que non. Moustapha Cissé Lô est-il digne
de porter cette fonction et en a-t-il le profil ? Ça se
discute ! En rappelant juste au passage qu'en
2000, le “profil” d'Abdoulaye Wade avait été plébiscité par 58% des électeurs sénégalais contre la
stature reconnue à Abdou Diouf. On sait la suite.
Après la victoire de Macky Sall, Moustapha
Cissé Lô est dans une stratégie évidente d'affirmation politique dans un espace où la loi des intérêts
partisans et personnels est d'une dominance meurtrière. Militant politique, il cherche à s'ouvrir un
boulevard d'ambitions pour asseoir une carrière
dans l'appareil d'Etat. Est-ce un crime ? Il
appartient à une majorité politique qui a pris le
pouvoir après 12 ans de wadisme dont on sait ce
qu'il a coûté au Sénégal. Doit-il laisser la voie à des
alliés dont rien ne dit qu'ils seront encore avec
Macky Sall au lendemain des législatives ?
Sous ce rapport, il ne semble pas y avoir de raison
sérieuse de reprocher à Cissé Lô ses attaques contre
le “monument” Moustapha Niasse. De ce dernier,
on ignore encore les intentions à l'égard de la future
Assemblée. Veut-il en être le président ? Y a-t-il
accord politique entre lui, tête de liste de la coalition
Benno Bokk Yaakaar, et le président de la République, leader de la majorité ? C'est peut-être ce
mystère-là que Moustapha Cissé Lô voudrait percer
faute d'avoir été mis au parfum de ce qui se trame
au sommet de l'alliance.
Turbulent et truculent, excessif même souvent,
MCL, en bataillant dès à présent contre le leader
de l'Alliance des forces de progrès, rend quand
même service à tous ceux qui souhaitent franchement que le renouvellement du personnel politique
devienne plus une réalité, et moins qu'une incantation.
O
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POLITIQUE
page 4
EXPLOSION DE STRUCTURES SATELLITES AUTOUR DE L’APR
Cirem, Cirsem, Ccrr, Section-marron, Antar... Comme sous Wade, les structures satellites
pullulent autour du parti présidentiel depuis la victoire de Macky Sall au scrutin du 25 mars.
Opportunistes ou utiles, elles clament toutes un devoir d'accompagner le chef de l'Etat dans
ses nouvelles missions, sans jamais éclairer avec pertinence le sens de leur objectif.
La faune satellite qui veut
encercler le parti présidentiel
rentes les unes des autres du point de vue
de leur objectif et de leur cible d'intervention, il est difficile d'identifier
sérieusement ce que peuvent être leurs
activités.
Pour Lassana Sidibé, les objectifs du
Cirsem ne souffrent d'aucune ambiguïté.
“Quand on est membre d'une structure,
on doit en connaître les textes. Nous ne
sommes pas en porte-à-faux avec la CCR
qui est un creuset de réflexion et
d'actions, alors que notre structure est là
pour veiller aux engagements pris par le
président Macky Sall”, explique-t-il.
“Ni primaire ni alimentaire”...
DAOUDA GBAYA
ar la force des choses, la
politique est devenue au Sénégal
un moyen de promotion et les
moyens d’y parvenir sont parfois très astucieux. Depuis l’accession de Macky Sall
au pouvoir, des structures affilées à l’Alliance pour la République (APR), parti du
président de la République, foisonnent.
Une stratégie subtile pour certains d’exercer un chantage ou maintenir la pression
sur le chef de l’Etat. Cette démarche est
d’autant plus incongrue que la plupart
des initiateurs de ces associations,
cercles ou mouvements appartiennent
P
déjà à des structures légales de l’APR.
C’est le cas du Cercle des intellectuels
républicains de la coalition Macky Sall
(CIREM) de Souleymane Fall, du Comité
intellectuel républicain pour le suivi des
engagements et la massification (CIRSEM) de Lassana Sidibé, du Cercle de
concertation et de réflexion républicaine
(CCRR) de Oumar Youm, du Réseau des
universitaires républicains de Moussa
Baldé.
Or, tous ces responsables sont membres de la Convergence des cadres républicains (CCR), le seul et unique organe
reconnu par les instances de l’APR.
Même si ces structures se veulent diffé-
APRÈS LE GOUVERNEMENT ET LES INVESTITURES
Les responsables Apr de
Mbour réclament des postes
MOUHAMED KHALY KANE
(CORRESPONDANT, MBOUR)
L a salle des délibérations de la
mairie de Mbour a accueilli
dimanche l'Assemblée générale
départementale de l'Alliance pour
la République (APR). Au cours de
cette rencontre, les responsables
du parti présidentiel ont dit tout le
mal qu'ils pensent de la politique
de nominations du président Macky
Sall depuis sa prise de fonction.
Selon le Dr. Amadou Tidiane
Diba, patron local du parti, les données du problème sont simples.
“Du point de vue électoral, dit-il,
Mbour est le cinquième département du pays, avec ses 235 677
électeurs inscrits sur le fichier électoral, avec un potentiel réel de
développement et qui compte sur
le nouveau régime en place pour se
développer”, signale-t-il. Dans ces
conditions, “il est incompréhensi-
ble que les leaders du parti qui ont
fortement contribué à la victoire de
Macky Sall ne soient pas promus à
des postes de responsabilité”.
“Mais aujourd’hui, en dépit des
bons résultats que nous avons eus,
en nous positionnant comme troisième département au niveau
national, nous sommes traités en
parents pauvres. Si nous mettons
de côté le poste de ministreconseiller de Mahmout Saleh, nous
n’avons aucun ministre”, ajoute le
Dr. Diba.
“Nous nous ferons entendre”
En termes de comparaison, c'est
d'abord l'attitude du maire de Thiès
qui est mise en avant. “Si nous prenons l’exemple sur le département
de Thiès où Idrissa Seck avait
laminé notre candidat au premier
tour de la présidentielle, au moins
trois de ses représentants sont
investis sur la liste nationale de
Il y en a qui, pour exister, n’ont pas
cherché loin. En créant Section-marron
(couleur de l’APR), Mohamed Diallo, néoapériste, a trouvé là un moyen de se réhabiliter. Ancien responsable de la Génération du concret (GC) de Dakar-Plateau,
un mouvement (mort ?) dirigé par Karim
Wade, ex-chef de cabinet de l’ex-ministre
Khoureïchi Thiam, il avait rallié l’APR
après le départ d’Aminata Tall du PDS,
dont il est proche. Aujourd'hui, il se
défend d'être un maître-chanteur. “Notre
objectif, dit-il, est de rassembler toute la
population sénégalaise autour de la
citoyenneté et des valeurs républicaines
qui ont été détériorées par l’ancien
régime.”
Un tout petit peu moins bateau,
semble l'initiative autour du CCRR.
“Nous sommes une structure technique.
Nous ne sommes pas là pour faire de la
politique primaire ou alimentaire, mais
pour apporter des réflexions sur des sujets
d'intérêt national comme la réforme du
Conseil constitutionnel ou la Cour de
répression contre l'enrichissement illicite.
En d'autres termes, nous nous voulons un
laboratoire d'idées”, se défend Me Oumar
Youm.
...Mais “laboratoire d'idées”
Idrissa Diop, lui, a voulu sortir du
carcan de la Convergence des jeunesses
républicaines (COJER), structure de
l'APR, pour porter sur les fonts
baptismaux le Mouvement des jeunes
mackystes, une sorte de pendant aux
“Jeunesses wadistes”. Initiateur de l'Alliance nationale pour le travail et l'action
républicaine (ANTAR), Baba Diallo n’est
certes pas de l’APR, mais il s'était fortement investi pour “soutenir la
candidature de Macky Sall”. Et par delà
la politique, ANTAR se veut un “link entre
le président de la République et les populations”. “Wade a été aveuglé par son
entourage, explique-t-il. Aujourd'hui,
nous ne voulons pas que Macky Sall soit
surpris” par un mécontentement populaire.
Pour ne pas être en reste, Ibou Diouf
et son bataillon de militants ont, en ce
qui les concerne, mis en place le Mouvement des anciens militaires de
l'APR. Et là, le signaL serait peut-être
venu du président de la République
qui, lors de son discours à la Nation du
3 avril, avait jugé insupportable l'état
des troupes en général...
Même au niveau de la diaspora, les
initiatives ne font pas défaut qui vont
dans le sens de s'agripper au wagon
présidentiel. Ainsi est sorti de terre le
Mouvement pour la défense des
FORUM SOCIAL
Grand Yoff
étale ses maux
L
es populations de Grand-Yoff
ont étalé leurs maux quotidiens ce week-end lors d'un
Forum social organisé en partenariat
avec l'Alliance pour la République de
la localité et Enda Graf Sahel, en présence d'Abdoulaye Diouf Sarr, membre de la Convergence des cadres
(CCR) et Directeur du Centre des
œuvres universitaires de Dakar
(COUD).
Parmi ces maux, il y a selon
Abdoulaye Biaye, représentant des
jeunes mécaniciens, l’assainissement,
le manque d’aire de jeu, l’insécurité.
Sur ce dernier point, il a demandé
l’érection de Grand-Yoff en commune. “Le commissariat ne dispose
que de sept policiers pour une population de 350 000 habitants, c’est
absurde!”, dit-il. Pour les femmes, le
casse-tête reste lié au financement de
micro-projets.
Ces préoccupations, le directeur du
Coud compte les remonter au sommet. “Un rapport sera élaboré et
remis aux autorités concernées (…)
afin que l'offre publique soit améliorée.”
D.GBAYA
valeurs républicaines (MODER) de
René-Pierre Yokhoum, un responsable
politique basé à Londres... Par cette
initiative du responsable de l’APR basé
à Londres, la diaspora aura certainement sa voix au chapitre. La liste est
loin d’être exhaustive. A mesure que
l’on avance, d’autres structures vont
sans doute essaimer. Ce qui ne fera
que pervertir davantage la politique
sénégalaise prise en otage par la centaine de formations politiques.
Bokk Yaakaar. Alors, pourquoi pas
le département de Mbour ? Nous
sommes très fâchés !” Ensuite,
c'est l'ancien pouvoir qui est convoqué dans le débat. “Avec Me Wade,
nous avions entre cinq et six députés, en plus des directeurs de
société, sénateurs, membres du
Conseil économique et social, etc.”
Pour les “Apéristes” de la Petite
Côte, c'était à Macky Sall de prendre les devants car “le pacte moral
que nous avions signé avec lui, il se
devait de le respecter en toute circonstance. Nous l’avons accompagné sans aucun moyen, avec
comme espoir qu’il pourra accompagner, à son tour, le département
de Mbour dans son développement.
Mais s’il commence ainsi, cela ne
nous rassure guère et nous tenons à
le lui signifier”, explique Dr. Diba.
Pour les législatives du 1er juillet, indique néanmoins le patron
départemental de l'Apr, “nous voterons pour la liste de la coalition
Benno Bokk Yaakaar, mais il n’empêche que nous nous ferons entendre par rapport à ce qui s’est passé
jusqu’à présent. Et nous avons nos
arguments pour nous faire entendre”, a-t-il prévenu.
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ECO / SOCIAL
page 5
AUTORISATION DE PÊCHE À DES NAVIRES ÉTRANGERS
“Toute utilisation de technique de
pêche autre que celle précisée dans le
présent protocole est formellement interdite. Le navire doit utiliser les engins de
pêche présentant les caractéristiques
suivantes : maille 70, avec une tolérance
de 10% ; longueur d’une herse
circulaire : 1,5 fois la largeur du chalut
mesurée sur la distance des deux principales ralingues tenant le chalut ; espacement entre herses : un (1) mètre minimum entre les culs du chalut : protection
ventrale du chalut : maille de 400 mm”,
explique le document. Il s’y ajoute que
les navires s’abstiendront de pêcher les
espèces interdites et s’obligent à
respecter les dispositions du Code de la
pêche maritime relative aux poids et
taille minima des espèces. Un
inspecteur ayant le statut d’observateur
et deux observateurs seront “obligatoirement” embarqués à bord de chaque
navire pour vérifier avant et durant les
opérations de pêche. Elle est également
chargée de faire le pointage des tonnages
pêchés et de rendre compte, à la fin de
chaque année, aux services compétents
de la DPSP ; l’embarquement de l’inspecteur et de deux observateurs est
subordonné au versement d’une caution
de 16 600 francs Cfa par jour et par
agent observateur, ainsi qu’au paiement
de frais d’installation des 15 000 francs
Cfa ou de 30 000 francs Cfa par observateur, selon qu’il s’agisse d’une installation à quai ou en mer. En outre, chaque
observateur recevra, à titre de prime d’alimentation, 60 000 francs Cfa par marée.
Selon toujours le protocole, les transbordements, sous le contrôle des services
compétents du Ministère de l’Économie
maritime, en rade ou en mer, de la
totalité des captures, se feront dans les
conditions définies dans le document.
L’article 4 précise que le protocole,
dont la date de signature n’a pas été
mentionnée dans le document, est
conclu pour une durée d’un an, à partir
de sa date de signature. “Il peut faire
l’objet de modification, si les parties
l’estiment nécessaire, d’un commun
accord. Toute modification fera l’objet
d’un amendement qui sera partie intégrante du présent protocole”, insisteton.
permettra aussi de créer d’autres
emplois au profit du village et du département de Tivaouane”.
Il faut par ailleurs souligner que
dans la communauté rurale de Darou
Khoudoss, 41 licenciés des ICS ont
réclamé leur réintégration dans l’entreprise. En effet, après 17 mois sans
salaire, les déflatés ont brandi des pan-
cartes à l’endroit du ministre qui a promis de négocier avec la direction de
l’usine pour apporter une solution à
leur problème, étant donné que l’entreprise n’est pas contrôlée par l’Etat.
“Ce n’est pas un bien de l’Etat, c’est
aux privés et on va négocier avec eux
pour régler la situation”, dira la
ministre.
Les dessous des accords
avec les Russes
EnQuête est maintenant en mesure de livrer le contenu du fameux protocole qui a permis à des
navires étrangers de pêcher dans les côtes sénégalaises, pillant ainsi les ressources halieutiques, au
grand détriment des populations sénégalaises qui, de plus en plus, ont du mal à trouver du poisson.
MOUHAMED KHALY KANE (Correspondant,
Mbour)
ans ce document, il est mentionné, d’emblée, que considérant que les ressources pélagiques migratrices présentes au large des
côtes sénégalaises sont très insuffisamment exploitées par les armements de
pêches nationaux, que leur caractère
“partagé” implique qu’en raison de l’insuffisance de cette exploitation
nationale, elles n’apportent aucune
valeur ajoutée ou autre avantage économique ou financier pour le Sénégal.
Considérant que leur exploitation sous
contrôle national est de nature à garantir
des ressources financières additionnelles
importantes pour le Trésor public,
l’ancien ministre de la Pêche et de l’Économie maritime, Khouraïchi Thiam, a
estimé juste de signer un protocole avec
la société Overseas Express S.A, basée
au Panama et représentée par Fouad
Nouasser domicilié au 01, boulevard de
la Libération à Dakar. Ainsi, il est
convenu, selon l’article premier dudit
protocole, que les six (6) navires
étrangers que sont “Admiral Starikov”,
“Zakhar Sorokin”, “Oleg Naydenon”,
“Aleksander Mironenko”, “Vasily
Lozovsky” et “Aleksander Kosarev”, disposés à respecter les dispositions du protocole, sont autorisés à pêcher dans les
D
zones sous juridiction sénégalaise.
L’article 2 du protocole stipule que
“les navires sont autorisés à exploiter les
ressources pélagiques migratrices présentes au large des côtes sénégalaises,
notamment dans les zones de pêche
situées au-delà des 20 milles marins de
la ligne de référence de la frontière sénégalo-mauritanienne à la latitude de l’île
de Yoff et au-delà des 35 milles marins
de la ligne de référence de la frontière
sénégalo-gambienne à la frontière sénégalo-bissau-guinéenne”. D’après ledit
protocole, la pêche est interdite entre la
latitude de l’île de Yoff (14°46’20’N) et
la frontière nord-gambienne. L’article 3
de ce même protocole stipule que l’exercice de la pêche des ressources pélagiques migratrices présentes au large des
côtes sénégalaises dans les zones délimitées, est soumis à des conditions très
bien définies.
Vente de l’excédent de prises
“Sans préjudice de la stricte observation des lois et règlements en vigueur
dans la République du Sénégal, chaque
navire s’engage à respecter, en
particulier, les dispositions”, précise-ton dans le document qui signale que les
prises accessoires hors ressources pélagiques sont fixées à 3% pour chaque
navire ; au-delà, elles sont la propriété de
l’Etat du Sénégal et le produit de leur
MATA SY DIALLO, MINISTRE DU COMMERCE,
DE L’INDUSTRIE ET DE L’ARTISANAT
“On ne doit pas laisser
les étrangers gérer les ICS”
NDÈYE FATOU NIANG
(Correspondante, Thiès)
es Industries chimiques du
Sénégal (ICS), l’entreprise spécialisée dans la production de
phosphate, d’acide phosphorique et
d’engrais, a reçu hier la visite du
ministre du Commerce, de l’Industrie
et de l’Artisanat. A cette occasion, Mata
Sy Diallo est revenue sur l’actionnariat
des ICS détenu à 85% par les Indiens.
C’est pour souhaiter “que la tendance
se renverse pour que le capital sénégalais, les hommes d’affaires sénégalais
et l’Etat participent davantage aux
ICS”. D’après elle, les ICS sont “une
industrie très rentable qui peuvent
contribuer et participer à la création
d’emplois et de richesse dans ce pays”.
C’est pourquoi elle estime que “les
Sénégalais doivent en bénéficier. On ne
doit pas laisser cela seulement aux
L
étrangers mais les Sénégalais aussi doivent s’intéresser aux ICS, de même que
l’Etat du Sénégal. Je souhaite que le
public sénégalais soit plus présent dans
le tissu industriel du Sénégal”. En effet,
la ministre croit savoir que les Sénégalais ne doivent pas non seulement se
limiter au commerce import-export.
Mais “ils doivent s’intéresser à l’industrialisation de ce pays pour augmenter
les exportations et diminuer les importations pour que la balance commerciale soit au moins équilibrée”.
Un peu avant, le ministre, après avoir
fait le tour des sites miniers et celui de
l’acide, a été accueilli au village peulh
de Khondio, le lieu où l’on déverse 18%
des déchets acides au niveau de la mer.
Cette situation environnementale très
inquiétante a été apaisée par le projet
des ICS, annoncé par la ministre. “Les
ICS envisagent de construire une autre
usine afin de récupérer cette acide. Elle
vente est destiné à contribuer à l’amélioration immédiate des conditions de
travail des services impliqués dans le
contrôle des opérations de pêche. “Pour
des raisons de commodité et tenant
compte de leur nature périssable, la
vente de l’excédent de prises accessoires
est supervisée par les services
compétents du ministère de l’Économie
maritime et la société de consignation et
de transit après débarquement”,
explique le protocole qui indique que les
navires doivent disposer à bord de tous
les documents exigés par les conventions
maritimes internationales, tant en ce qui
concerne le navire lui-même que son
équipage. A cette fin, les contrôles
“nécessaires” seront affectés par les services compétents du ministère de l’Économie maritime, à travers sa Direction de
la protection et de la surveillance des
pêches (DPSP) et l’Agence nationale des
affaires maritimes (ANAM), avant même
le démarrage effectif des opérations de
pêche.
Pointage des tonnages pêchés
AGENCE DE LA CASE
DES TOUT-PETITS
Thérèse Faye pour
l’égalité des
chances
L
a nouvelle directrice de
l'Agence nationale de la
petite enfance et de la case
des tout-petits a préconisé l'égalité des
chances dans la traitance des enfants.
C'était hier, lors de la passation de service avec Aminata Samaké Sow.
Étudiante en sociologie,Thérèse Faye
Diouf a déjà une vision du développement de la petite enfance. Selon elle,
pour créer le nouveau type de
Sénégalais, il faut avoir une bonne
matière première. “Au-delà de la
construction des cases, l'agence doit
s'accentuer sur le volet social, faire de
sorte qu'il y ait une égalité des
chances. D'abord, c'est dans la
construction, mais surtout sur le
mode de traitement et sur la prise en
charge des enfants”, a-t-elle fait savoir.
A l'en croire, l'enfant qui vit dans un
quartier résidentiel et celui qui est
dans une zone rurale n'ont pas les
mêmes conditions de vie, encore
moins les mêmes réalités socioculturelles. Une situation suffisante qui
doit permettre à l’État d’assurer les
conditions de vie des enfants quel que
soit le statut des parents.
Par ailleurs, Mme Faye compte établir un volet de sensibilisation dans
son agence. “Pour qu’il y ait un résultat, il faut un environnement adéquat
par rapport aux besoins des enfants.
Donc pour ce faire, il faut une sensibilisation énorme. Nous allons travailler avec les éducateurs et toutes les
personnes qui pourront nous aider.
Mais aussi, nous allons renforcer la
formation de ces professionnels, c'està-dire du point de vue psychologique.
En essayant de voir leurs rapports
avec les enfants mais aussi celui des
enfants avec leurs parents, surtout les
mamans”, a-t-elle précisé. Car pour
cette dernière, l'agence doit s'informer de tout ce qui se passe dans la cellule familiale.
VIVIANE DIATTA
SIT-IN DES BACHELIERS NON VOYANTS DEVANT LE BUILDING
Le Premier ministre ou rien
ALIOU NGAMBY NDIAYE
e building administratif a reçu hier des hôtes. Les bacheliers non voyants y ont organisé un sit-in afin de décrocher
un tête-à-tête avec le Premier ministre, Abdoul Mbaye.
En effet, après un mouvement d'humeur au mois de février sous
le régime d'Abdoulaye Wade pour demander des bourses extérieures afin de poursuivre leurs études à l'étranger, ils sont
revenus à la charge pour inciter les nouvelles autorités à prendre
en charge leurs revendications. “Depuis que nous avons eu notre
bac, l’État n'a fait aucun effort pour nous octroyer des bourses
pour aller dans les universités européennes où nous pouvons
poursuivre correctement nos études. Le régime sortant nous
avait fait des promesses et tout ce que nous voulons, c'est une
rencontre avec le Premier ministre pour qu'il prenne en charge
le problème”, explique Assane Lèye, le coordonnateur du
collectif.
L
www.enqueteplus.com
Ces 11 bacheliers, qui ont passé toute la journée d'hier devant
le building administratif, comptent y passer la nuit s'ils n'arrivent
pas à voir le chef du gouvernement. “Si nous ne rencontrerons
pas le Premier ministre ou au pire des cas le ministre de l'Enseignement supérieur, nous allons continuer à occuper les lieux.
Nous sommes en train de mijoter un autre plan d'action qui sera
plus efficace pour se faire entendre”, avertit, Assane Lèye.
Ces bacheliers, qui attendent toujours après avoir passé avec
brio leur bac, accusent les autorités de n'avoir fait aucun effort
pour leur permettre de poursuivre leurs études dans les
universités sénégalaises. “L'Etat n'a rien fait pour qu'on puisse
accéder aux universités locales et faire normalement nos études.
Elles ne sont pas bien équipés pour nous accueillir. Auparavant,
nos aînés partaient à l'étranger après le bac, mais depuis 2008,
il y a une rupture. Nous ne pouvons pas rester, après le bac en
poche, à ne rien faire”, soutient, le coordonnateur des bacheliers
non voyants.
numéro 281 • mardi 15 mai 2012
CMJN
société
SOCIÉTÉ
page 6
DAARA DE MALIKA
À quelques encablures de la décharge de Mbeubeuss, le daara de Malika respire la bonne forme, en
dépit des difficultés qu'il rencontre en tant que structure où les enfants ne paient pas un rond. Né
en 1980 par la volonté de deux pionnières soutenues par le président Senghor, il se veut une réponse morale et professionnelle à la crise de la mendicité et du désœuvrement qui frappe la plupart
des écoles coraniques. Reportage.
La main de Senghor,
la science des pionnières
Un élève tisserand
un ancien du daara devenu professeur d'Arabe dans un collège de la
banlieue. Et son ami Mbacké d'ajouter : “Certains parents essaient même
de tromper la vigilance des responsables pour que leurs enfants soient
admis.”
En cette matinée du samedi 5
mai 2012, ils sont nombreux ces
anciens du Daara à s'être déplacés
dans le cadre d'une visite organisée
par la direction de l'établissement.
Parmi eux, un architecte, un aviculteur et plusieurs professeurs d'enseignement. Tous se rappellent leur
passage dans ce daara. “Mon père
tenait une école coranique à Arafat
Grand-Yoff où les talibés étaient
abonnés à la mendicité. Alors, les
fondatrices du daara sont venues lui
demander s'il pouvait leur transférer
quelques élèves après lui avoir expliqué leurs objectifs”, se souvient
Mouhamed Nazir Thiam. “Et pour
donner l'exemple, le vieux a accepté
et m'a confié à elles.” C'était en
mars 1980, et Mouhamed Nazir
Thiam devenait le 10e pensionnaire
du daara, deux mois après son inauguration.
Une formation diversifiée
PAR AMADOU THIAM
éjà à quelques mètres du
lieu qui abrite la décharge de
Mbeubeuss, l'odeur des
ordures agresse les narines. On aperçoit de loin des montagnes de déchets que
des camions s'acharnent à élever encore plus haut, aux
pas de charge. Des tas nauséabonds
ornent le décor et, avec l'appui involontaire du vent, migrent en direction
du Daara. C'est à Malika. Des gamins
sortis des classes discutent entre eux,
insouciants, alors que d'autres jouent
au football à l'intérieur du complexe.
Des arbres bordent le chemin qui
mène au bâtiment abritant la direction du Daara.
Devant cette vieille bâtisse, et à
D
l'ombre des arbres, nous attendent
Mame Awa Hugues, secrétaire générale de l'institution, dans un beau
boubou bleu, et ses collaborateurs et
partenaires dont des Français. Sur le
mur des locaux où se trouve l'internat,
mots d'encouragement
et témoignages divers
laissés en souvenir par
des visiteurs de tous horizons laissent
deviner la personnalité du Daara de
Malika.
REPORTAGE
Une sélection basée
sur les conditions sociales
Dans la lutte contre la mendicité,
le Président Léopold Sédar Senghor
avait appelé les Sénégalais à trouver
des solutions pour éradiquer ce phénomène. C'est en voulant répondre à
cet appel qu'un groupe de femmes
Le soutien des anciens
S
pécialiste en nutrition et en agroalimentaire, Mame
Awa Hugues, absente du Sénégal pendant plusieurs
années, a été convaincue par l'une des fondatrices
du Daara, Mme Koaté, à prendre les destinées de l'établissement qui a déjà reçu la visite d'ex célèbres Premières
dames, la Française Danielle Mitterrand, et l'Américaine
Barbara Bush. “J'ai été émue quand on a fait son portrait
lors d'une cérémonie où elle avait reçu une distinction pour
son action sociale. En plus, Mme Koaté, à cause de son âge
très avancé (84 ans), cherchait des collaborateurs pour
continuer le travail entamé”, explique-t-elle.
Comme toute entreprise, le Daara de Malika n'est pas
exempt de problème. “Il a dû même fermer un moment, en
décembre 2004, et jusqu'au mois de mars 2005, c'est
l'ONG AIFA Sénégal qui gérait l'établissement”, ajoute-telle. La bibliothèque connaît également des difficultés.
“Notre principal problème, c'est de trouver des livres adap-
dont Katy Koaté, de religion chrétienne, et Zeynab Saleh, une
Sénégalo-Libanaise, ont eu l'idée de
mettre en place un Daara à Malika
dans la banlieue dakaroise à travers
une ONG du même nom. Pour
accompagner l'initiative, Senghor
met à leur disposition un terrain de
3,5 hectares en 1977 pour y recevoir
des enfants issus de familles démunies. Trente-cinq ans après, cette
règle sociale demeure.
Dans ce daara moderne, l'inscription est très sélective dans une certaine mesure. “Si un parent veut que
son enfant en soit pensionnaire, nos
responsables font une enquête minutieuse pour bien s'assurer que les
parents n'ont pas les moyens de lui
payer sa scolarité ou sont à la limite
pauvres”, explique Moustapha Sarr,
tés aux programmes des élèves qui sont ici, soutient Saliou
Sy, son responsable. La majeure partie de nos ouvrages sont
des romans que les élèves du primaire ne peuvent pas
encore lire.”
Ayant formé beaucoup de cadres, le Daara compte aussi
sur le soutien des anciens. Beaucoup d'entre eux sont revenus après quelques années d'études à l'université prêter
main forte à Mme Koaté. “En 2000, après la Licence, nous
sommes venus occuper des postes comme l'intendance, la
surveillance. Et tout dans le bénévolat”, se rappelle Mbacké
Niang, professeur d'anglais.
Au Daara de Malika, la formation ne s'arrête pas seulement à l'obtention de l'entrée en sixième. Beaucoup de collégiens qui en sont issus ont bénéficié du soutien de la fondatrice, Katy Koaté. “Quand j'ai réussi à l'entrée en sixième,
je faisais la navette entre Thiaroye et le Collège francoarabe Fadilou Mbacké du Point E. Mais à un moment, elle
m'a demandé de venir habiter chez elle à la rue Émile Zola”,
assure Mouhamed Nazir Thiam, l'ancien des lieux devenu
professeur de SVT...
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Ce Daara implanté à Malika
compte 300 pensionnaires qui sont
divisés en trois régimes : l'internat, le
demi-pensionnat et l'externat, avec
des formations diverses et variées. À
côté des cours classiques du primaire
et de l'apprentissage du Coran, les
élèves sont initiés à des formations
qualifiantes comme la menuiserieébénisterie, la céramique, le maraîchage, le tissage, entres autres. “On
sait que tout le monde ne peut pas
réussir dans les études, c'est pour
cette raison que les pionnières
avaient eu l'idée d'ouvrir ces filières
pour que chacun ait sa chance”,
explique Mame Awa Hughes, secrétaire générale de l'ONG qui porte le
nom de l'établissement. Depuis sa
création, le Daara de Malika est resté
fidèle dans son engagement à aider
les enfants à réussir sans bourse
délier.
Le personnel est composé de
volontaires qui interviennent comme
bénévoles. Cependant, pour son fonctionnement, le Daara compte sur des
partenaires, des bailleurs de fonds, et
de généreux donateurs. “Par exemple, Bocar Samba Dièye nous
envoyait souvent des vivres sans que
nous le lui demandions”, confie
Mouhamed Nazir Thiam. Des soutiens de l'étranger ne manquent pas
aussi. “La clôture a été faite par le
Caedas, qui est l'association des
femmes de diplomates ; et moi également, avec mes relations, je m’efforce à trouver des partenaires qui
peuvent nous apporter de l'aide”,
indique Mme Hugues.
D'autres sources de revenus proviennent de la vente des produits
issus des ateliers de formation
interne. “Les Fondations Sonatel et
Kéba Mbaye achètent tous leurs
meubles ici. Les fourneaux Jambar
et d'autres produits de la céramique sont vendus à l'extérieur”,
lance la patronne de l'établissement.
POURSUIVIE POUR VOL
AVEC EFFRACTION
02 ans planent sur
la tête de la comédienne Aby Diagne
La comédienne de la troupe
théâtrale “Soleil Levant”, Aby
Diagne, risque de séjourner en
prison pour les deux prochaines années, si le tribunal
suit le réquisitoire du parquet.
L
orsque le substitut du procureur, Cheikh Dieng a
demandé, hier, au tribunal de
condamner Aby Diagne à deux ans
ferme, la terre a semblé s'écrouler sous
les pieds des collègues de la comédienne. Certaines, sous le choc, ont
quitté la salle d’audience les larmes
aux yeux, avant même la fin du procès
dont le délibéré sera rendu lundi prochain, 21 mai. Si le parquet a fait cette
réquisition, c’est parce qu’il a estimé
que les preuves sont établies contre la
comédienne. Même si Aby Diagne a
de nouveau nié avoir cambriolé l’appartement de son amie et y avoir soutiré 13 bouteilles de parfum de luxe,
ainsi que la somme d’un million de
francs Cfa. Parmi les preuves, il y a la
réquisition de la Sonatel.
L’exploitation dudit document, montre que le 7 avril dernier, Aby Diagne,
après avoir accompagné la plaignante
à Thiès, est revenue à Dakar. La géolocalisation a retracé ses appels de
Thiès à Ouest-Foire, en passant par
Sébikotane et Grand Mbao.
La réquisition montre que les messages injurieux et menaçants adressés
à la partie civile ont été envoyés du
téléphone portable de leur cliente.
Mieux, c’est à partir du numéro de
téléphone du frère de la prévenue que
les messages ont été envoyés. Sans
compter que le code IMEI est celui
du téléphone de Aby Diagne. Ce qui
a fait dire au représentant du parquet
que “le téléphone portable est un
fabuleux témoin contre son propriétaire”. “C’est un témoin qu’on ne peut
pas subordonner”, ajoutera-t-il.
Cependant, de l’avis des avocats de la
comédienne, la réquisition ne peut
pas constituer de preuve, dans la
mesure où elle ne s’est pas faite de
manière légale. À défaut d’une relaxe,
ils ont demandé que les faits de vol
avec effraction soient requalifiés en
vol simple. L’avocat de la partie civile,
convaincu qu'Aby Diagne n’a pas agi
seule, a réclamé la somme de 5 millions de dommages et intérêts pour le
compte de sa cliente, une responsable
de l’Alliance pour la République.
FATOU SY
numéro 281 • mardi 15 mai 2012
CMJN
ASSISES 2012 DAKAR - 2e SESSION
page 7
AGRESSION MORTELLE CONTRE UN ÉTUDIANT BÉNINOIS
Auteurs d'une agression mortelle contre un étudiant béninois de l’Institut supérieur
de management (ISM), Yankhoba Sima et Mballo Dieng passeront le reste de leur vie en prison,
PROFIL DES ACCUSÉS
“Malfaiteurs malhonnêtes”
La perpétuité pour
les deux agresseurs
FATOU SY
ao Marcel Savi de Tové nourrissait l'espoir de voir son fils
Aurélien Savi de Tové faire
une belle carrière après de brillantes
études. Son rêve s’est effondré le 26
juin 2007, lorsque la direction de
l’Institut supérieur de management
(ISM) l’a appelé au téléphone pour lui
annoncer l’agression mortelle de son
fils de 21 ans. L’étudiant revenait
d’une séance de révision avec deux
de ses camarades de classe, lorsqu'ils
sont tombés sur une bande d’agresseurs, dans la nuit du 25 au 26 juin
2007 à la Rue Aimée Césaire à Fann
Résidence. Au nombre de quatre, les
agresseurs ont mortellement poignardé Aurélien, avant de lui soutirer
son téléphone portable ainsi que ceux
de ses camarades de classe. Aurélien
est décédé après son évacuation.
Près de cinq ans après, les agresseurs, du moins les deux (le 3e a été
Y
jugé devant le tribunal des mineurs et
condamné à trois ans ferme tandis
que le 4e, Houda Mbaye, est toujours
en cavale) comparaissaient hier,
devant la Cour d’assises pour association de malfaiteurs, vol en réunion
commis la nuit avec violence ayant
entraîné la mort et détention illégale
d’arme blanche.
L’ivresse comme
argument de défense
Point de regret ! Au contraire, les
accusés Yankhoba Sima et Mballo
Dieng ont versé dans la dénégation
systématique. Le dernier nommé a
indiqué n’avoir pas participé à
l’agression. “J’étais avec eux, mais je
suis rentré lorsque j’ai vu que Houda
Mbaye détenait une arme blanche”,
s’est défendu Mballo déchargé par
son co-accusé. Mais celui-ci évoquant l’ivresse, s’est enlisé dans des
explications tirées par les cheveux, au
PAPIER AMBIANCE
Solennité revendiquée,
rigueur assumée
est en appelant à plus de
solennité que les robes
noires ont ouvert la 2e
session des Assises 2012. Ordre
des Bâtonniers, avocat général et
Juges confondus n’avaient, en
effet, que le mot solennel à la
bouche et ont longuement déploré
la perte de vitesse de cette vertu
dans le cas des procès d’Assises…
Chose qui, selon le représentant de
l’Ordre des Bâtonniers, “serait la
conséquence de la loi sur la criminalisation du trafic de drogue qui
C’
aurait trop fait augmenter le volume
des affaires à traiter par session”.
Marre des narcotrafiquants aux
Assises, c’est sans doute un avis
que partage le responsable de l’élaboration du rôle, puisqu’à titre
exceptionnel, cette 2e session
2012, comportant 15 affaires, ne
comptera pas d’affaire de trafic de
stupéfiants. 25 citoyens sénégalais
défileront à la barre.
L’ameublement vétuste des
salles d'audience, notamment la
numéro 4 où se déroulent les pro-
point d’irriter le président de la cour
André Bop Sène. “Est-ce que vous
nous prenez pour des fous ? Il faut
regretter votre acte, car dans cette
affaire, il y a un étudiant qui a été tué
à la fleur de l’âge comme vous, sauf
que lui avait choisi le chemin des
études”. Après cette remarque du
président, Yankhoba Sima a consenti
à reconnaître les faits tout en limitant
sa responsabilité. “J’ai juste brandi
mon arme devant les filles pour les
apeurer. C’est à ce moment que j’ai
entendu la victime crier : “Il m’a blessée”, a déclaré l’accusé qui, pourtant
durant l’enquête, a avoué avoir perpétré l’agression en compagnie de
Houda et Mballo, l'instigateur. A ce
propos, il a indiqué avoir pris le téléphone de marque Panasonic de la
victime, après avoir remis 5 000
francs à chacun de ses acolytes. Et
d’ajouter que Houda a remis le téléphone Samsung récupéré sur l’une
des étudiantes à Mballo en échange
de 5 000 francs.
C’est fort de ces éléments que Me
Christian Faye a demandé à la Cour
de ne donner aucune chance aux
accusés “pour le restant de la vie”.
Abondant dans le même sens, l’avocat général a requis les travaux forcés
à perpétuité. Mais le défenseur de
Mballo Dieng a estimé que son client
doit être acquitté parce qu’il n’existe
pas de preuves contre lui. Quant au
conseil de Yankhoba Sima, il a plaidé
la clémence après avoir écarté l’association de malfaiteurs.
Dans son délibéré, la Cour a suivi
l’avocat général en condamnant les
deux accusés aux travaux forcés à
perpétuité, en sus du franc symbolique.
cès d’assises, a été soulevé. “La
Justice ne peut être respectée par
les citoyens, s’ils se rendent à l’évidence que leurs propres salons sont
mieux équipés que l’endroit où elle
est rendue”, a déclaré, de manière
assez flamboyante, Me Ndjéguène.
Outre, la nudité relative des
lieux, c’est surtout l’absence de
l’équipe habituelle de gendarmes,
et particulièrement de l’officier
Evaris, que les habitués, au premier
rang la presse, n’ont pas manqué
de noter… La situation serait malheureusement irréversible puisque,
d’après la rumeur, les agents ont
été mutés à d’autres postes, sanctionnés suite au dernier cambriolage du Palais de Justice.
Ils ne plaisantent pas, ces magisS.BENGELOUN
trats !
www.enqueteplus.com
C’
est d’une funeste notoriété dont jouissent Yankhoba Sima et
Mballo Dieng, son complice… L’affaire d’agression dans laquelle
ils trempent a fait scandale puisqu’il en a résulté la mort d’un étudiant de l’Institut Supérieur de Management, il y a cinq ans. Hier à la barre, c’est
néanmoins sans aucun remords qu’ils n’ont cessé de nier les faits, se contredisant eux-mêmes, plusieurs fois, en répondant aux questions des robes noires et
allant jusqu’à réfuter ce qu’ils ont déclaré devant le juge d’instruction. En les
voyant, il est pourtant de prime abord difficile de les croire capables d’une telle
duplicité.
D’abord Mballo Dieng qui, avec de grands yeux innocents, a presque réussi
à amadouer les juges de par sa connaissance et son dévouement à l'équipe de
Manchester United. Interrogé sur ses passions, l’accusé s’est instantanément (et
à profusion) étalé sur l’historique du célèbre club anglais, réussissant à arracher
un compliment au Président des Assises, André Bop Sène, qui a estimé que “vu
son gabarit, il aurait pu faire un bon défenseur”.
Spécialiste de Manchester United
Une fois n’est pas coutume, l’enquête de personnalité a révélé que l’accusé,
ressortissant de Cambérène, n’a pas connu de passé traumatique et est issu
d’une famille nombreuse et soudée, bien qu’il ait été pincé à deux reprises, dans
sa jeunesse, pour vol. Ce capital sympathie a, sans doute à tort, convaincu
Mballo Dieng que les juges ne seraient pas regardants vis-à-vis de ses déclarations puisqu’il a ensuite entrepris de se perdre dans un labyrinthe de contrevérités dont aucun fil d’Ariane n’a ensuite pu le tirer. À l’entendre, il se serait laissé
entraîner et influencer sans avoir eu conscience qu’un crime se déroulait en sa
présence… chose qu’aucune trace d’incapacité ou de retard mental dans son
dossier n’est venue expliquer.
Talonnant de très près son complice sur les sentiers du déni, Yankhoba Sima
a lui aussi réfuté toute responsabilité dans l’affaire, plaidant l’ébriété. Cette stratégie qui, en coulisses, s’est révélée avoir été adoptée par le 2e accusé sans
concertation avec son avocat, lui a été doublement préjudiciable. En effet,
pressé de sauver sa peau, Yankhoba a oublié qu’en matière pénale, l’alcool est
une circonstance aggravante. Un manque d’à propos difficile à mettre sur le
compte de l’ignorance. L’accusé - décrit par ses voisins comme un garçon paisible, sportif (il était numéro 10 de son équipe de Navétane) et sympathique - a
poursuivi ses études jusqu’en classe de 4e secondaire… chose très rare lorsqu’il
s’agit d’accusés traduits en cour d’Assises.
SOPHIANE BENGELOUN
MOT DU JOUR
Paroles de destruction massive
“Micro bi sax, dey xeex ak moom ! “ (NDLR : même le micro se bat contre
moi). Ce cri de lassitude a été arraché, hier matin, au responsable de la sonorisation par l’avocat général, dans des circonstances presque comiques. C’est à
croire qu’aux Assises, il n’y a pas de “sous combats” ; les “micro guerres” qu'on
se livre tous les jours entre différents corps de métiers. L’illustre Dj Taph,
auteur de la pique, était néanmoins quelque part dans le vrai. Presque trop en
forme, Mame Kor Ndour a failli en tuer plus d’un, vu la véhémence, la verve...,
que disons-nous…, la simple longueur du réquisitoire qu’il a livré.
Ce monologue fleuve en a, évidemment, alangui plus d’un, mais, peut-être,
était-ce un service que l’Avocat général a voulu rendre aux deux accusés ?
Condamnés, ils ont pu avoir un avant-goût de la perpète qu’ils vont devoir purger.
S.BENGELOUN
numéro 281 • mardi 15 mai 2012
SERVICES & LOISIRS
page 8
MOTS FLÉCHÉS • N°267 (FORCE 2)
Numéros Utiles
Humour
SECURITE
Gendarmerie Nationale :
800 00 20 20
Police secours : 17
Sapeurs Pompiers : 18
Un homme entre dans
un taxi et demande au
chauffeur :
- Conduisez-moi à l'hôtel
de ville.
Aussitôt le taxi se met en
route mais une fois arrivé
à un feu rouge, celui-ci
accélère et passe en trombe
devant les autres voitures.
- Vous êtes fou dit l'homme,
où avez-vous appris à
conduire comme ca ?
- Dans ma famille, répond
le chauffeur, on conduit
tous comme ça.
Tout en disant ces mots,
le taxi arrive à un autre feu
rouge. Encore une fois, le
chauffeur accélère et passe
devant les autres voitures
produisant ainsi des accidents monstres derrière lui.
L'homme crie : vous allez
nous tuer !
A cet instant, le taxi arrive à
un feu vert et le chauffeur au
lieu de passer freine brutalement.
- Vous êtes complètement
dingue dit l'homme. Vous
passez lorsque le feu est
rouge mais s'il est vert vous
stoppez.
- Bien sûr dit le chauffeur.
Je ne veux pas prendre de
risque. Mon père pourrait
passer.
TELEPHONE
Renseignements Annuaire :
1212
Service Dérangements :
1213
Service Clients : 1441
EAU - SDE
Service dépannage
& Renseignements
800.00.11.11
(appel gratuit)
ONAS
Egoûts, collecteurs
NUMERO ORANGE
81 800.10.12
(appel gratuit)
SENELEC
Service Dépannage :
33 867.66.66
TRANSPORTS
Société nationale de
Chemins de Fer du Sénégal
(SNCS): 33 823.31.40
Aéroport Léopold S. Senghor
de Yoff : 33 869.22.01 / 02
Port Autonome de Dakar
(24H/24) : 33 849.45.45
Heure non ouvrable
Capitainerie : 33 849.79.09
Pilotage : 33 849.79.07
URGENCES :
S.U.M.A : 33 824 24 18
SUMA-MEDECIN :
33 864 05 61
33 824 60 30
S.O.S MEDECINS :
33 889 15 15
HOPITAUX
Principal : 33 839.50.50
Le Dantec : 33 889.38.00
Abass Ndao : 33 849.78.00
Fann : 33 869.18.18
HOGGY (ex-CTO) :
33 827.74.68 / 33 825.08.19
MOTS MELÉS • N°219
Dieu romain du feu
Citations
SUDOKU N°216
“Même si ton adversaire te
semble une souris, surveille-le
comme s'il était un lion.”
LUIGI MANFREDI
“Ceux qui disent dormir comme un
bébé, en général, n'en ont pas.”
Prières
LEO J. BURKE
HEURES DE MESSE
• Cathédrale : 7H
• Martyrs de l'Ouganda :
6H30-18H30
• Saint Joseph :
6h30 - 18h30
HEURES DE PRIERES
MUSULMANES
• Fadiar :
05:42
• Tisbar :
14:15
• Takussan :
17:00
• Timis :
19:38
• Guéwé :
20:38
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numéro 281 • mardi 15 mai 2012
SERVICES & LOISIRS
page 9
Horoscope
MOTS FLÉCHÉS • N°264 (FORCE 3)
Bélier
Vous connaitrez le repos du guerrier.
Vous avez le sens du devoir accompli et
partant du principe que toute peine mérite récompense, vous vous octroyez le
droit à une pause bien gagnée. Votre
forme a tout à y gagner. Vous saurez profiter de l'instant présent.
Taureau
Faites attention à certains indices dans
une entreprise relativement hardie. Les
difficultés qui pourraient contrarier le
dénouement heureux de cette affaire
nécessite de vous un moral excellent.
Abstenez-vous de faire certains commentaires désobligeants.
Gémeaux
Grâce à votre forme physique qui revient en force, vous aurez la chance de
gagner une plus grande indépendance
dans votre vie. Si seulement vous vouliez prendre quelques risques, votre vie
vous semblerait infiniment plus radieuse. La réussite est proche.
Cancer
Une belle aventure dans les affaires pourrait se décider brusquement surtout si vous
savez surveiller la bonne direction. Un
nouveau départ dans votre vie est-il vraiment souhaitable ? L'avenir proche nous
dira si votre prudence mesurée vous donne
raison.
Lion
Des nouvelles intéressantes vous obligent à réfléchir sérieusement à la
question posée. Votre opinion sur ce
sujet délicat pourrait choquer. Pensez
à modérer vos affirmations pour éviter
tout conflit. Votre talent d'orateur vous
fera parvenir à une conclusion très
heureuse.
Vierge
Vous avez besoin de nouvelles énergies
pour être au mieux de votre forme. Vous
aurez des idées nouvelles. Suivez votre
inspiration. Laissez-la vous mener dans
une nouvelle aventure ou à un endroit
que vous n'avez jamais vu avant. Vous
êtes en pleine forme allez faire de nouvelles découvertes.
Balance
Vous allez connaître une agréable nouvelle. Vous prenez le relais et vous vous
mettez en quatre pour répandre autour
de vous cette annonce qui donnera
beaucoup de plaisir à tous ceux qui
veulent bien l'entendre. Vous aimerez
rendre les gens heureux.
Scorpion
Vous ressentirez le besoin de faire une
pause. Vous pourrez profiter d'une occasion agréable pour respirer un peu et
faire le point. Après cet entracte mérité,
une activité débordante vous permet de
combler un retard qui se révèle ne pas
être aussi important que vous le pensiez.
Sagittaire
Vous aurez tendance à avoir une attitude tranchante et critique envers certaines personnes. Attention elles
risquent de mal le prendre. Si vous
constatez que la conversation s'envenime, essayez d'être plus amical et
plus souple, l'état de vos finances en
dépend directement.
Capricorne
Vous vous demandez pourquoi vous
n'avez pas de relations intéressantes en
ce moment. Vous aurez la chance de
faire la rencontre de quelqu'un que vous
n'avez pas vu depuis longtemps. Des
liens amicaux se noueront entre vous si
vous faites le premier pas.
Verseau
Une personne parmi vos connaissances
cherche à savoir comment vous pourriez
réagir dans certaines circonstances. Vous
éviterez sa curiosité car une chance inattendue se présente pour vous éviter une
confrontation. Votre attitude digne vous
permet de déjouer le complot.
Poissons
Ne vous entêtez pas obstinément dans
une affaire compliquée. La persévérance
est une qualité, certes, mais il faut aussi,
de temps à autre, lâcher du lest pour parvenir à ses fins. Le principal est de
conserver l'espoir et forcément un jour on
est récompensé de sa patience.
HANJIE N°263
Solutions
Ça se passe
à Dakar
MOTS FLÉCHÉS • N°263 (FORCE 3)
NIRVANA
Mer 16 mai : Pape Diouf
& la Génération consciente
Ven 18 mai : super soirée rétro
MADISON
Mar 15 mai : Ousmane Seck
Mer 16 mai : Alioune Mbaye Nder
DUPLEX
Mer 16 mai : discothèque
Jeu 17 mai : discothèque
INSTITUT FRANÇAIS
Mer 16 mai : festival Afropixel 3
(21h)
Ven 18 mai : soirée Slam (21)
Sam 19 mai : Le Sahel (21h)
Envoyer vos programmes
à l'adresse e-mail :
[email protected]
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numéro 281 • mardi 15 mai 2012
EN VUE
page 10
EXPOSITION OFF DU DAK’ART
En “Off ”, la galerie Keur Dasha, propose aux visiteurs différents styles d’art avec
divers artistes aux talents confirmés dans le cadre de l'exposition Parallèle”.
Trois styles différents chez Dasha
BIGUÉ BOB
e temps d’une nouvelle édition de
la Biennale des arts contemporains, la galerie Keur Dasha
accueille en off des artistes africains de
différents styles. Mais ils ont en commun
la recherche comme finalité. D'où la
dénomination de l'expo : “parallèle”. A
l’entrée, le visiteur tombe sur le travail de
Dimitri Fagbohun. D’origine martiniquaise, celui-ci a travaillé sur la fragilité
de la culture noire et les préjugés portés
contre elle. “La fragilité de la culture afri-
L
caine que d’autres s’approprient
aujourd’hui est représentée à travers les
masques de porcelaine. C'est une
manière de dire aux Africains qu’il faut
sauver cette culture là et la préserver”, a
expliqué l’artiste.
Ces derniers font face à des chapeaux
noirs marquant l’évolution de la culture
africaine sous différentes formes. Sur la
même ligne d’exposition se distingue nettement un sexe masculin peint en noir.
Cela peut choquer le visiteur sénégalais
dont les valeurs culturelles imposent une
certaine pudeur. Mais c’est l’effet recher-
ché quelque part. “Il ne faut pas avoir
peur d’exposer ces idées. Ce sexe représente un préjugé qui voudrait que les Africains l'aient grand. Or, cet organe ne
répond pas, pour moi, à des critères de
couleur”, explique Dimitri Fagbohun. Un
disque noir et un drapeau marquent la fin
de sa série de créations.
“Préjugés sur le sexe”
Cinéaste de son état, Pascale Obolo
présente un court métrage montrant un
dialogue entre un photographe et une
cinéaste. Une entrevue entre œuvre
QUESTIONS À DASHA NICOUÉ
3 “Les arts visuels m’inspirent”
Styliste au talent confirmé, Dasha Nicoué participe au Dak’Art en accueillant dans sa
galerie des artistes de la diaspora dans le cadre d’une exposition dénommée “Parallèles”.
Styliste, vous avez ouvert votre galerie à des artistes
pour le Dak’Art. Pourquoi la Biennale ?
L’histoire avec la Biennale date d’il y a très
longtemps. Je suis styliste mais je crée également des meubles. Depuis les quatre dernières
éditions, j’aurais dû exposer mes meubles pendant la biennale, mais je n’ai jamais eu l’occasion de le faire. J’ai aujourd’hui ma fille qui est
directrice d’un magazine européen qui parle
d’art africain contemporain et qui s’appelle
Afrikadaa. C’est elle qui m’a poussée à participer au Dak'Art de cette année en faisant exposer
des artistes dans ma galerie. Laquelle galerie
sert accessoirement de showroom. Et ça tourne !
Par exemple, il y a une créatrice de bijoux qui va
exposer. Je reçois tout le monde, des artistes
plasticiens, photographes, créatrices de bijoux,
etc. C’est une première expérience avec la biennale et j’espère pouvoir continuer à recevoir des
artistes et exposer leurs œuvres.
Comment s’est fait le choix des artistes exposant dans votre galerie ?
cinématographique et œuvre photographique, baptisée “Le cadre dans le
cadre”. Artiste africaine de la diaspora,
elle estime que “la biennale est un carrefour international où des artistes africains ou d’origine africaine peuvent se
retrouver pour échanger sur leurs travaux”. Cela permet à elle et ses
compères de la diaspora de faire découvrir à un plus large public africain leurs
œuvres tout en leur permettant de
s'ouvrir à d’autres diasporas.
La dernière exposition off que reçoit la
galerie Keur Dasha est une projection de
photos de cinq artistes dont les photographies ont été choisies par Yves Chatap,
commissaire de l’exposition. Chaque jour,
une nouvelle image est plaquée au mur
de la galerie. Au finish, les cinq artistes
auront leurs collections bien visibles.
Pour Chatap, c'est une façon d’intégrer le
peuple sénégalais dans la biennale.
Ils ont été sélectionnés par Carole Diop, justement (NDLR : sa fille susnommée). Elle les
connaît, a vu leur travail. J’ai eu l’occasion de
regarder des vidéos qu’elle m’a envoyées à ce
sujet, j’ai trouvé le travail et la recherche faite
par ces artistes intéressants. Cela change un peu
de ce que j’ai l’habitude de voir. Habituellement,
c'est des sculptures, des photos, etc. Mais, il y a
vraiment de la recherche par rapport au vécu.
Par exemple, Dimitri parle de masques africains
qui existent et il les transforme en pyramide. Il
fait un parallèle entre son art à lui et les vidéos
de Pascale Obolo. J’ai trouvé le travail intéressant et voilà j’ai accepté de les recevoir.
Les arts visuels font-ils parler votre muse
dans la création de vos modèles ?
Absolument ! J’ai eu la chance d’avoir des
parents qui étaient très portés sur l’art déjà. Ils
nous ont habitués dès notre enfance, mes frères
et moi, à nous amener au cinéma. A cette
époque-là, c’est vers 1963-1964 puisque moi je
suis née en 1961, aller au cinéma pour une
enfant était quelque chose de fantastique. Je
suis donc habituée très tôt à tout ce qui est
visuel, que ce soit en cinématographie ou en
photographie. Alors, ce que le regard voit, c’est
ce que l’oreille entend, que le nez sent, etc. Le
visuel m’inspire beaucoup dans ma création. Ce
que je vois dans le visionnage d’un film m’inspire beaucoup dans la création de mes
modèles.
OFF AUX “ÉDITIONS VIVES VOIX”
Le “Simb” dans
toute sa beauté
L
e chic quartier du Point E a
rompu hier, pendant au
moins une heure, avec son
calme légendaire pour épouser les
bruits de tam-tams. En effet, des
faux-lions étaient en performance
dans la cour des “Éditions Vives
Voix” à l'occasion des portes
ouvertes organisées par ladite
structure. L'objectif affiché est de
pousser les Sénégalais à découvrir
plus et mieux les produits disponibles dans un cadre d'échanges.
Aux visiteurs, est proposé, en
plus des livres édités par cette maison dirigée par Ghaëlle Samb Sall
(G2S), une exposition de photos
qui entre dans le cadre de l'exposition Off du Dak'Art. Une quinzaine de photographies du Français
Laurent Budin sont accrochés aux
murs du jardin et dans une des
pièces du siège de “Vives Voix”.
Elles montrent toutes des “simb
gaïndé” (NDLR : faux-lions) sous
différentes prises et techniques de
l'artiste. Ce travail est extrait d'un
projet de livre que Budin entretient
avec la maison d'édition sénégalaise
et qui ne va pas tarder à être concrétisé, selon G2S. “ J'ai été enchantée
quand, pour la première fois, j'ai
découvert ces faux-lions lors d'une
séance de lutte au stade. Je les ai suivis et j'ai échangé avec eux. Ils
représentent la vraie symbolique de
la culture sénégalaise”, a expliqué le
photographe.
Il n'est pas le seul à avoir été
enchanté. Ceux qui ont franchi le
seuil du siège des “Éditions Vives
Voix” ont été éblouis par la performance des faux-lions. Ils ont dansé
sous les rythmes des tam-tams et
ont délivré différentes chorégraphies, toutes les unes plus belles
que les autres. Ils se sont également
livrés à des séances de magie pas
évidentes et foncièrement dangereuses.
B.BOB
RASSEMBLÉS PAR B.BOB
ACHILLE MBEMBE, HISTORIEN ET ÉCRIVAIN
“Le propre de l'Afrique n'est
pas le monde des frontières”
Pour l'historien Achille Mbembe, l'Afropolitanisme se veut
une reconfiguration culturelle et sociale des villes africaines.
ANTOINE DE PADOU
Afropolitanisme est une
démarche intellectuelle qui
prend acte d'une transformation du monde, une démarche de
l'esprit qui constate ce qu'on vit. Cet
enseignement de Achille Mbembe
sous-tend que ledit concept conçoit
un monde en mouvement qui nous
permet d'accepter que nos yeux
étaient voilés par des paradigmes.
L'
L'historien poursuit que cette
démarche de l'afropolitanisme
pousse à reconnaître que, historiquement, le propre de l'Afrique n'est pas
l'idéologie des frontières que nous a
léguée l'Occident. Cette vision
(chaque peuple doit avoir sa frontière) “incite au désir d’apartheid qui
fait rêver d'une communauté sans
étranger. Ou l'idée prône que tout
étranger est considéré comme une
menace contre l'intégrité (nationale
ou territoriale), ou en ce temps de
lutte contre le terrorisme, l'étranger
est un ennemi”, indique le chercheur.
L'Afropolitanisme voudrait rendre
compte des possibilités inhérentes au
continent africain dans sa quête de
redevenir son centre propre. “Un centre propre dans un monde ou il est un
des ayants droit et ayants part”,
éclaire-t-il. Cette réflexion, Achille
Mbembe l'attribue à la fonction politique et épistémologique du terme
afropolitanisme qui a aussi une
dimension esthétique. Celle-ci
touche aux formes de la créativité
artistique et culturelle telles qu'elles
émergent dans les grandes métropoles. “La démarche afropolitaniste
consiste aussi à prendre acte que
l'ailleurs et l'ici sont enchevêtrés”,
complète Achille Mbembe qui
affirme par la suite que le désir
d'apartheid est devenu aigu car cette
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procédure de l'enchevêtrement de
l'ailleurs et de l'ici est irréversible.
“Logique de ressentiment”
Pour étayer sa réflexion, l'historien
souligne s'être appesanti sur deux
points : le contexte sociologique et la
démarche intellectuelle. Expliquant
sa démarche intellectuelle, Achille
Mbembe rappelle que le discours africain avait été dominé par trois événements majeurs que sont l'esclavage,
la colonisation et l’apartheid. D'un
point de vue politique, ce type de discours participe d'une logique de ressentiment qui passe pour du radicalisme, un discours dont on ne peut se
satisfaire car proposant une écriture
de soi incomplète. “Un discours qui
est le symptôme d'une réclamation
ou la manifestation d'un projet qu'on
peut appeler la cure de soi.” Pour le
contexte sociologique, il parlera de
l'histoire de la formation des
richesses de notre continent. Mais à
ses yeux, il n’existerait pas en Afrique
une notion d'accumulation du patrimoine parce que nos sociétés éprouvent des difficultés à trouver et à
gérer les patrimoines, et surtout à les
fructifier et les transmettre aux
hommes et aux générations.
L’exception qui confirme la règle est
l’Afrique du Sud, pays de l'historien,
le seul en Afrique a avoir connu une
révolution industrielle.
numéro 281 • mardi 15 mai 2012
SPORTS
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FOOTBALL - TROPHÉES UNFP
Eden Hazard (Lille) est sacré meilleur joueur de L1 pour la deuxième fois consécutive,
lors de la remise des Trophées UNFP. René Girard (Montpellier) est sacré meilleur entraîneur
et Younes Belhanda (Montpellier) meilleur espoir.
Le roi, c'est toujours Hazard
den Hazard a de la suite dans
les idées. Pour la deuxième
année consécutive, la dernière avant l'exil en Angleterre, le
Belge de Lille a été sacré meilleur
joueur de Ligue 1. Il devance Olivier
Giroud (Montpellier), Nene (PSG) et
Younes Belhanda (Montpellier), qui
étaient également nommés. Le
milieu de terrain offensif est récompensé par ses pairs pour sa
constance et ses statistiques exceptionnelles (17 buts et 15 passes
décisives). C'est également sa quatrième distinction “made in UNFP”
puisque le Belge avait également été
sacré meilleur espoir en 2009 et
2010. Avec deux succès, il rejoint
Pauleta (PSG), seul autre double lauréat en 2002 et 2003. “C'est une
récompense décernée par les
joueurs, ça fait plaisir de savoir qu'on
est apprécié. C'est ma meilleure saison en termes de statistiques, mais
l'année dernière n'était pas mal non
plus avec le doublé. J'aurais préféré
partir sur encore une plus belle note
collective, mais on est qualifié pour
la Ligue des champions”, a reconnu
le Belge qui a confirmé son départ
pour Manchester en fin de saison
sans préciser s'il irait à United ou à
City.
E
Eden Hazard sacré, Montpellier se
console avec plusieurs distinctions :
René Girard est le meilleur entraîneur de la saison. Younès Belhanda,
lui, est récompensé par le tire
d'Espoir de la saison. Le Marocain
est également pensionnaire de
l'équipe-type du championnat, au
côté de trois de ses coéquipiers
(Hilton, Bedimo et Giroud). Devancé
par Steve Mandanda en 2011, Hugo
Lloris a repris l'ascendant cette saison en remportant un troisième titre
de gardien de l'année, après ses
triomphes de 2009 et 2010. “La
concurrence était rude avec de très
bons gardiens. Certains autres
auraient sûrement mérité d'être nommés. C'est une belle marque de
confiance de la part du football professionnel. C'est le troisième mais ça
fait toujours plaisir, même si on poursuit d'habitude plutôt des objectifs
collectifs”, a déclaré le portier lyonnais. En L2, le triomphe est complet
pour Bastia, qui truste cinq places
dans l'équipe-type de la saison.
Jérôme Rothen est lui joueur de l'année tandis que Frédéric Hantz est
récompensé chez les entraîneurs.
MALI
Pathé Diallo succède
à Giresse
À la suite du refus d’Alain Giresse de
prolonger son contrat avec les Aigles, la
Fédération malienne a désigné Amadou
Pathé Diallo pour prendre les rênes de la
sélection nationale. Adjoint du technicien
français et en charge de l’équipe U20,
Diallo a été présenté par le président de la
Fémafoot lors d’une conférence de presse
qui s’est tenue dimanche. Il aura la lourde
tâche de préparer les rencontres éliminatoires pour le Mondial 2014 face au Bénin
et à l’Algérie.
LE PALMARES COMPLET
Notre 11 sénégalais
Hier, l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) a célébré
la 21e cérémonie des Trophées UNFP en consacrant les meilleurs joueurs
de championnats de France. Une occasion saisie par EnQuête pour se prêter
au jeu et esquisser son onze sénégalais de L1 et L2.
PAR MAMADOU LAMINE SANÉ
es gardiens sénégalais ne courent pas les
rues en Ligue 1, il faut presque aller dans
l’arrière-banc pour dénicher notre gardien.
Il s’appelle Pape Demba Camara et évolue à
Sochaux. Il ne joue pas beaucoup, car il est derrière
un monstre sacré en la personne de Teddy Richert.
Mais ce qu’il a fait en trois matches d’intérim, il l'a
bien fait avec trois matches sans but encaissé. Doublure d'Ousmane Mané en équipe nationale olym-
pique, âgé seulement de 19 ans, le jeune international sénégalais ne manque de superlatifs à ses
débuts car il est comparé à l'emblématique gardien
de but des Bleus dans les années 90, Bernard
Lama, par ses coéquipiers. Chez les défenseurs où
les candidats sont beaucoup plus nombreux, quatre
joueurs sortent du lot. Dans l'axe central, auteur
d'une saison remarquable en Ligue de Champions
comme en championnat, avant sa blessure, le
défenseur marseillais, Souleymane Diawara
s’installe avec Lamine Sané. Le Bordelais avec deux
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ÉQUIPE DE FRANCE
Rémy absent
3 à 4 semaines
Klose arrive blessé
Alors que Laurent Blanc n'a pas encore
communiqué l'ensemble des joueurs français présélectionnés pour l'Euro 2012,
l'Allemagne débute sa phase de préparation dès ce lundi. Miroslav Klose (33 ans,
114 sélections et 63 buts) a rejoint la
Mannschaft mais n'est pas en état de s'entraîner normalement avec ses coéquipiers.
L'attaquant de la Lazio Rome s'est en effet
blessé à une cheville la semaine passée et
sera examiné par le staff médical qui déterminera la nature exacte de son mal et la
durée de son indisponibilité.
Forcing sur Falcao !
Meilleur joueur de L1 : Eden Hazard (Lille)
Meilleur gardien de L1 : Hugo Lloris (Lyon)
Meilleur Espoir de L1 : Younès Belhanda (Montpellier HSC)
Meilleur entraîneur de L1 : René Girard (Montpellier HSC)
Equipe-type de L1 : Hugo Lloris (Lyon) – Mathieu Debuchy (Lille), Nicolas
NKoulou (Marseille), Vitorino Hilton (Montpellier), Henri Bedimo
(Montpellier) – Antonio Mavuba (Lille), Etienne Capoue (Toulouse),
Younes Belhanda (Montpellier), Eden Hazard (Lille) – Olivier Giroud
(Montpellier), Nenê (Paris)
Meilleur joueur de L2 : Jérôme Rothen (SC Bastia)
Meilleur gardien de L2 : Magno Novaes (Bastia)
Equipe-type de Ligue 2 : Magno Novaes (Bastia) – Kassim Abdallah
(Sedan), Anthony Weber (Reims), Mickaël Tacalfred (Reims), Fethi Harek
(Bastia) – Abdou Sadio Diallo (Bastia), Wahbi Khazri (Bastia), Romain
Alessandrini (Clermont), Jérôme Rothen (Bastia) – Ryan Mendes
(Le Havre), Kamel Ghilas (Reims)
Meilleur entraîneur de L2 : Frédéric Hantz (SC Bastia)
Meilleur arbitres : Stéphane Lannoy, Eric Dansault (assistant),
Frédéric Cano (assistant)
l'ancien international batave. À Malaga
depuis un an, van Nistelrooy a porté les
couleurs de Den Bosch (1993-1997),
Heerenveen (1997-1998), du PSV
Eindhoven (1998-2001), de Manchester
United (2001-2006), du Real Madrid
(2006-2009) et de Hambourg (20092011).
ALLEMAGNE
CHELSEA
FRANCE - LIGUE 1 & 2
L
(EUROSPORT.FR)
REVUE TOUT TERRAIN
Auteur d'une saison pleine avec
l'Atlético Madrid, Radamel Falcao a
confirmé si besoin était tout son talent.
Suffisant pour convaincre Chelsea de
dégainer une proposition mirobolante.
MALAGA
van Nistelrooy
raccroche les crampons
Ruud van Nistelrooy (35 ans) ne
renouera pas avec la Ligue des Champions
la saison prochaine. Alors que Malaga a
validé son billet pour le tour préliminaire
de la prestigieuse compétition européenne via la 4e place de la Liga, l'attaquant néerlandais a annoncé ce lundi
avoir décidé de mettre un terme à sa carrière. “Je crois que le moment d'arrêter le
football est venu pour moi. J'ai atteint mes
limites physiques. Cet adieu ne pouvait
survenir à un meilleur moment pour moi,
dans cette euphorie à Malaga”, a expliqué
buts inscrits et plus de 30 matches en jambes, a été
l’un des meilleurs Sénégalais de L1. Sur les côtés,
Omar Daf, toujours sage dans son couloir, a tenu la
dragée haute à Brest malgré ses 35 ans. Cheikh
Mbengue, lui aussi intraitable sur son flanc, a été
d'un apport offensif considérable.
La révolution des jeunes
Au milieu de terrain, ils sont nombreux ces jeunes
Lions à avoir fait leur trou au sein de leurs clubs. Le
premier, Joseph Lopy, sorti de Diambars, a fini de
gagner sa place de titulaire au sein du milieu de terrain sochalien. Son aîné, le Lillois, Gana Guèye, toujours constant dans ses performances, a été d'un
grand apport pour Rudi Garcia le coach des “Dogs”
qu'il a utilisé plus de 24 fois cette saison. Malgré
beaucoup de pépins physiques, Rémi Gomis auteur
de 3 buts, a été important pour le maintien de son
équipe, Valenciennes en L1. En vrai baroudeur,
Ibrahima Ba “Prési” ayant fait plusieurs clubs avant
de déposer ses bagages cette saison à Istres (L2)
semble trouver une “terre promise”. L'ancien joueur
du Sfax de Tunisie a été énorme cette saison et ne
Blessé dimanche lors de la victoire de
l'OM face à Auxerre (3-0), Loïc Rémy
souffre d'une “lésion du quadriceps
gauche (le fémoral droit)”, a indiqué lundi
son club après les examens passés dans la
journée par l'attaquant international.
“Son indisponibilité devrait être de trois à
quatre semaines”, est-il ajouté dans le communiqué. C'est une bien mauvaise nouvelle surtout pour l'équipe de France, avec
laquelle il devait en principe participer à
partir de début juin à l'Euro. S'il n'est pas
encore forfait, Rémy sera quoi qu'il arrive
diminué pour la compétition. Laurent
Blanc va-t-il prendre le risque mardi de le
sélectionner dans sa deuxième pré-liste de
joueurs évoluant en France ?
NBA
Miami domine Indiana
Pour le premier match de la demi-finale
de la Conférence Est entre Miami et
Indiana, le Heat a dominé les Pacers à
l'AmericanAirlines Arena (95-86). Elu
MVP pour la troisième fois de sa carrière,
LeBron James s'est illustré avec 32 points,
15 rebonds et 5 passes décisives. Ajoutez à
cela les 29 points de Dwyane Wade (avec
seulement 8 sur 13 au tir), et vous obtenez
un succès assez tranquille de Miami, qui
recevra à l'occasion du deuxième match,
mardi.
manque pas d'éloges venant de ses dirigeants et des
journalistes français. Chez les attaquants, le choix
s'est fait tout seul. Souleymane Camara, auteur de
9 buts cette saison et probable futur champion de
France avec Montpellier, a beaucoup apporté dans
la marche vers le titre. Éblouissant depuis son
arrivée à Monaco lors du mercato d'hiver en provenance d'Ajman Club (EAU), Ibrahima Touré est
devenu, lors de la seconde partie de la saison en L2,
l'attaquant le plus réaliste avec 9 buts en 16
matches.
Onze type
Pape Demba Camara (Sochaux) – Omar
Daf (Brest), Souleymane Diawara
(Marseille), Lamine Sané (Bordeaux) –
Joseph Roméric Lopy (Sochaux), Idrissa
Gana Guèye (Lille), Rémi Gomis
(Valenciennes), Ibrahima Bâ (Istres) –
Souleymane Camara (Montpellier),
Ibrahima Touré (Monaco).
numéro 281 • mardi 15 mai 2012
CMJN
SPORTS
page 12
FOOT - DIRECTION TECHNIQUE NATIONALE
Après 6 ans passés à la tête de la Direction technique nationale (Dtn), Amsatou Fall a rendu
le tablier hier à cause d'un “écart” entre lui et sa tutelle, la Fédération.
Amsatou Fall jette l'éponge
Augustin Senghor et moi, on a travaillé en parfaite collaboration. C'est
juste dans les deux derniers mois
qu'un ressort s'est cassé dans nos
relations”, a-t-il confirmé avant
d'ajouter : “Beaucoup de choses se
sont dites dans mon dos, en bien
comme en mal”. Depuis quelque
temps, les deux hommes n'étaient
plus sur la même longueur d'onde.
Au moment où le président de la fédé
a voulu mettre fin au contrat du staff
technique qui a échoué à la dernière
Coupe d'Afrique, le Dtn a opté pour
une stabilité dans l'encadrement
technique en se fondant sur le passé
de la sélection. Ses suggestions sur
ADAMA COLY
est arrivé avec un petit retard
d'une dizaine minutes au
point de presse que luimême a convoqué au Cices, hier.
Mais Amsatou Fall a gardé la mine
souriante, se permettant de taquiner
les journalistes puis de s'excuser. “Je
viens du bureau du président de la
Fédération, Augustin Senghor, pour
lui dire que l'écart s'est creusé entre
nous et je lui ai demandé de mettre
fin à mes fonctions de Directeur
technique national. Je ne suis plus
dans cette station, je lui ai remis ma
lettre de démission et nous nous
sommes quittés dans de bons
termes. Certains membres de la Dtn
Il
ne sont pas au courant de ce point de
presse”, a-t-il expliqué seul devant
les journalistes. C'est donc officiel, le
Directeur technique national de la
Fédération sénégalaise de football
(Fsf) a rendu le tablier après 6 ans de
service à ce poste.
“Un ressort s'est cassé
dans nos relations”
C'est un secret de Polichinelle de
dire que les rapports entre le président de la fédération et le Dtn se sont
dégradés ces derniers temps. Hier,
Amsatou Fall n'a fait qu’authentifier
les faits. “J'évoluais dans une
logique de réunification et non de
polémique et d'attaques. Pourtant,
j'ai été attaqué à plusieurs fois. Entre
les différents staffs des équipes
nationales n'ont pas épousé les
désirs de la fédération. Car Amsatou
avait voulu qu'Abdoulaye Sarr
accompagne les Olympiques pour le
match de barrages contre Oman en
Angleterre. Aliou Cissé, qu'il a choisi
pour le stage des entraîneurs au
Brésil, a été promu deux mois avant
la Can. C'est le climat de non respect
et de manque d'échanges sur le
choix du nouveau sélectionneur qui a
été la goutte de trop. “Je n'ai pas été
associé aux grandes décisions. Donc,
ma conviction intime me demande
de partir, pour ne pas mettre en péril
ma dignité”. Le successeur de Mama
Sow est aussi revenu sur son bilan au
terme des 6 ans à la tête de la structure. “La Dtn a fait un pas par rapport
à là où elle a été ; elle est devenue
plus structurée. Donc, je ne peux pas
considérer mon passage comme un
échec”, a-t-il défendu avant de
demander dans un air jovial aux journalistes voulant poser des questions :
“Dites maintenant ex-Dtn”.
Inéluctable !
e départ d’Amsatou Fall de la DTN était prévisible, mais c’est une
petite surprise de constater que cette décision vient de lui.
Tellement le technicien semblait avoir sept vies et imperméable à
toutes secousses du foot sénégalais. Pour tout dire, on pensait que le désormais ex-DTN allait prendre ses responsabilités au lendemain de la débâcle de la dernière CAN et être solidaire avec “son équipe”, mais il a sauvé
sa tête parce que la Fédé n’avait pas le pouvoir de la couper. Mais sa position devenait de plus en plus intenable, contesté par plusieurs membres de
sa tutelle qui avaient du mal à voir véritablement son rôle ou son apport pour
le foot sénégalais. A raison ! Finalement, Amsatou Fall a creusé sa propre
tombe en critiquant la Fédération, laissant à Me Augustin Senghor le soin
de l’attaquer frontalement. La décision de se retirer est difficilement appréciable car le technicien reste toujours un cadre du ministère des Sports et
sera redéployé, mais au moins il ôte une épine du pied à la Fédération et
par ces temps qui courent, c’est toujours ça de pris pour la FSF.
L
DTN - DÉMISSION D'AMSATOU FALL
La Fsf a pris acte
La Fédération sénégalaise de football (FSF) a accepté la démission de
son Directeur technique national,
Amsatou Fall et va procéder “dans les
plus brefs délais” à son remplacement,
indique l’instance dans un communiqué reçu à l’APS. Le communiqué
confirme que “Amsatou Fall,
Directeur technique national a présenté sa démission au président de La
Fédération sénégalaise qui en a pris
acte”. “La FSF souhaite au désormais
ex-Directeur Technique National
une bonne continuation pour la suite
de sa carrière et au service du football”,
poursuit la même source précisant
que l’instance dirigeante du football.
HOMMAGE NATIONAL À BOCANDÉ
Macky Sall va
présider la cérémonie
Le chef de l’État Macky Sall va présider, mardi à 16h 30, l’hommage
national que l’État compte organiser
en l’honneur de Jules Bocandé, ont
annoncé lundi à l’APS les services du
ministère des Sports. Dénommée “le
dernier match de Bocandé”, cette
cérémonie se tiendra au stade Demba
Diop à Dakar. Les pouvoirs publics
comptent, par ce biais, rendre un
hommage mérité à l’ancienne gloire
du football national disparue lundi
dernier en France, avait annoncé vendredi Cheikh Tidiane Sarr, directeur
de cabinet du ministre des Sports.
Selon lui, toutes les dispositions sont
prises pour donner un cacher populaire à cette cérémonie. “Nous avons
invité des écoles de football, des sportifs et l’ensemble des Sénégalais à
venir nombreux au stade, où la
dépouille de Bocandé sera déposée au
rond point central à 16 h 30”, a souligné Cheikh Tidiane Sarr. Le match
opposera d’anciens internationaux
habillés aux couleurs nationales à des
joueurs du Casa-Sports, a-t-il précisé.
ARRIVÉE DU CORPS DE BOCANDÉ AU SÉNÉGAL
Émotion et tristesse !
Décédé le 7 mai dernier en France, la dépouille mortelle de Bocandé a été accueillie hier à Dakar
dans une grande émotion..
MAMADOU LAMINE SANÉ
atmosphère était intenable
hier à l'aéroport Léopold
Sédar Senghor de Dakar et
était allée crescendo. Avant l'arrivée
du corps de Bocandé vers 20 heures
au bord du Boeing 777 d'Air France,
l'émotion était présente sur les
visages des nombreuses anciennes
gloires (Locotte Sarr, Amadou Diop,
Séga Sakho...) avant d'atteindre son
comble une heure plus tard. Dès
l'apparition de la dépouille, des cris
se sont mêlés aux pleurs dans le
hangar du Cargo KLM d'Air France.
Enveloppée d'un tissu noir, la
dépouille est portée par ses fils Dany
et Vito Bocandé, aidés de Khalilou
Fadiga et Joseph Koto entre autres,
jusqu'au corbillard noir garé devant
la porte depuis 20 heures. Dehors,
les nombreux supporters de son club
de cœur, le Casa Sport de
Ziguinchor, habillés de tee-shirts
L'
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verts du Comité “Allez Casa”, ont
encore revisité leur répertoire marqué par un chant universel de leur
fils. Un chant de gloire qui sonne
comme un hymne de tristesse. “Oh !
Oh ! Oh ! Bocandé, essamay” (Oh !
Oh ! Oh ! Bocandé, le Lion), chantent-ils en pleurs sur fond sonore des
trompettes pour accompagner cette
légende du football sénégalais. Dans
cet émoi, son oncle, Tonton Bocandé
comme l'appelle la famille, salue la
forte mobilisation. “Nous sommes
satisfaits de l'hommage que lui a
rendu le peuple par cette mobilisation. L'honneur lui a été rendu”, soutient-il la voix tremblante. Le corps
qui est acheminé à la morgue de
l'hôpital Principal de Dakar avait du
mal à sortir de l'aéroport, vu la
grande foule qui tenait à lui témoigner toute sa reconnaissance. “Il
(Bocandé) est parti et nous, nous
sommes là”, a à peine laissé entendre son ancien ami Roger Mendy,
tout en sanglots.
numéro 281 • mardi 15 mai 2012