Importance de la lactation et de la trajectoire de croissance précoce

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Importance de la lactation et de la trajectoire de croissance précoce
Importance de la lactation et de la trajectoire de croissance précoce sur les programmations métaboliques
du rat mâle issu de mère dénutrie
Le diabète de type 2, l’hypertension artérielle ou encore l’obésité sont des termes devenus d’actualité,
lesquels, regroupés sous le terme de syndrome métabolique, font l’objet d’une recrudescence sans précédent à
travers le globe. Face à cette hausse volontiers qualifiée d’épidémie, de nombreuses études tant expérimentales
que cliniques, ont mis en évidence la corrélation entre un retard de croissance intra-utérin (RCIU) et la survenue
du syndrome métabolique. Ces observations ont donné naissance au concept de « programmation fœtale »
couramment utilisé sous l’acronyme DOHaD (Developmental Origins of Health and Disease). Afin de rétablir
une croissance staturo-pondérale idéale, le néonatologiste a couramment recours à des laits enrichis pour les
nouveau-nés RCIU. A l’aide d’un modèle animal de dénutrition maternelle périnatale, le modèle Food-Restricted
50% (FR50), nous avons tenté de mettre en évidence l’impact de la nutrition maternelle sur la lactation ainsi que
sur les programmations métaboliques de la descendance mâle à l’âge adulte. Ce modèle est connu pour induire
un RCIU chez la descendance dénutrie grâce à une restriction calorique de 50% pendant la dernière semaine de
gestation jusqu’au sevrage de la portée. Nous avons émis l’hypothèse dans un premier temps qu’une
modification de la trajectoire de croissance postnatale pourrait être délétère à long terme et sensibiliser la
descendance RCIU au développement d’un syndrome métabolique à l’âge adulte ; et dans un second temps que
la dénutrition maternelle modifie la composition du lait en termes de qualité et/ou de quantité. Ainsi, par la
combinaison d’approches pluridisciplinaires, nous avons montré que le rattrapage de croissance des ratons RCIU
allaités par une ratte contrôle semble être bénéfique à long terme sur la tension artérielle, l’activité locomotrice,
l’intolérance au glucose, l’hyperleptinémie et d’autres paramètres morphométriques et métaboliques. A l’inverse,
les ratons normotrophes allaités par une mère dénutrie présentent pour la plupart des paramètres étudiés, un
phénotype similaire à celui des FR50. En regard de la composition du lait, nous avons mis en évidence une
réduction des concentrations de leptine et de sérotransférrine dans le lait FR50, ainsi qu’une altération des profils
glucidiques et lipidiques. L’ensemble de ces données suggère que la dénutrition maternelle impacte fortement le
capital santé de sa descendance mais qu’une alimentation saine pendant la lactation, via la restauration d’une
cinétique de croissance optimale, semble nettement atténuer la sensibilité qu’ont les nouveau-nés RCIU à
développer un syndrome métabolique.
Importance of lactation and early growth trajectory of metabolic programming in male rats from
undernourished mother
Type 2 diabetes, hypertension or obesity are terms become relevant, which are grouped under the term
metabolic syndrome, are subject to an unprecedented upsurge across the globe. Faced with this increase readily
called an epidemic, many experimental and clinical studies have shown a correlation between intrauterine
growth restriction (IUGR) and the occurrence of metabolic syndrome. These observations have led to the
concept of "fetal programming" commonly named by the acronym DOHaD (Developmental Origins of Health
and Disease). To restore an ideal height and weight growth, teh neonatologist commonly used in enriched milk
for newborns IUGR. Using an animal model of maternal perinatal undernutrition, the Food- Restricted 50 % (
FR50 ) model, we have tried to highlight the impact of maternal nutrition on lactation and on metabolic
programming of adult male offspring. This model is known to induce IUGR in undernourished offspring through
caloric restriction of 50% during the last week of gestation until weaning of the litter. We hypothesized initially
that a change in the trajectory of postnatal growth could be detrimental in the long term and raise the IUGR
offspring development of metabolic syndrome in adulthood, and in a second time maternal undernutrition alters
milk composition in terms of quality and / or quantity. Thus, by combining multidisciplinary approaches, we
have shown that catch-up growth of IUGR rat pups nursed by a control rat appears to be beneficial in the long term for blood pressure, locomotor activity, glucose intolerance, hyperleptinemia and other morphometric and
metabolic parameters. In contrast, normotrophes pups nursed by a malnourished mother present for most of the
parameters studied, a similar phenotype to which of FR50. In view of the composition of milk, we have
demonstrated a reduction in leptin concentrations and serotransferrin in FR50 milk, and altered carbohydrate and
lipid profiles. Taken together, these data suggest that maternal undernutrition strongly impacts the health capital
of his descendants, but a healthy diet during lactation, via the restoration of optimal growth kinetics , seems
much less sensitivity IUGR infants to develop metabolic syndrome.