Bulletin des anciens MCM - Instituut voor Tropische Geneeskunde
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Bulletin des anciens MCM - Instituut voor Tropische Geneeskunde
Bulletin des anciens MCM Institut de Médecine Tropicale juin 2003 Numéro 7 On se tient au courant ! Sommaire Chers Alumni, 1 2 Editorial 4 Prise en charge du paludisme à domicile 6 Prévision météorologique, modèles mathématiques et contrôle des maladies 8 La qualité du diagnostic de la TB en Amérique latine 9 Mise à jour de la réponse cambodgienne à l'épidémie du VIH/SIDA 10 IMMPACT au Burkina Faso 11 Une enquête en Côte d'Ivoire 12 Un récit en provenance de Khartoum 14 Visite à la maternité de l'hôpital à Kindu 16 18 Short courses 2003 22 23 Doctorat à l'IMT On la croyait à peine commencée et voilà déjà la cinquième année de ce MCM/MDC presque terminée… Encore deux (durs) mois de travail pour nos courageux participants sur leur thèse et la présentation de celle-ci, et la promotion 2003 nous quittera pour de nouvelles aventures. Mais si le temps passe vite, au moins on reste en contact et cette édition de la Newsletter est riche en contributions et nouvelles des quatre coins du monde! Pour la première fois, nous avons séparé l’édition française et anglaise pour alléger les envois. D’abord un tout grand merci à tous ceux d’entre vous qui ont contribué à ce numéro et en même temps j’espère que cela va donner des idées à tous ceux qui auraient envie de le faire. Certains d’entre vous ont envoyé un texte en nous disant que c’était seulement le premier épisode d’une série! Donc nous sommes impatients de vous lire! Fond global pour le SIDA, le paludisme et la TB De nombreux thèmes sont abordés dans ce numéro de juin 2003: Nous parcourrons l’Inde (Fond global VIH/TB/paludisme, par Misra) et le Cambodge (VIH/SIDA, par Sopheap), l’Europe (Modèles mathématiques pour le contrôle des maladies, par Yodi), puis l’Afrique à travers le Ghana (Soins à domicile pour le paludisme, par Rita), le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire (Santé maternelle par Issiaka et Odile). Nous ferons un étape au Soudan où Nuha et Marleen nous parleront de la Leishmaniose pour terminer par l’Amérique du Sud (Projet TB au Pérou, Bolivie et Cuba, par Raoul). Enfin nous lirons des nouvelles di Congo (Achu), du Kenya (Elisabeth), du Malawi (Charles) et du Zimbawe (Nehemiah) et du Congo (Achu). Vous pourrez prendre connaissance en fin d’édition d’informations diverses, comme par exemple les publications récentes des alumni (ou auxquelles ils ont participé). Une information sur les possibilités de faire un PhD à l’IMT est aussi diffusée. Cela peut en intéresser parmi vous! La liste des documents disponibles a été mise à jour et incluse en annexe avec 3 articles d’anciens alumni qui peuvent vous intéresser. Des nouvelles des anciens Publications par nos alumni AMANITARE Awards 2003 24 Carnet rose Instituut voor Tropische Geneeskunde Nationalestraat 155 B-2000 Antwerpen, België Tel.: 32-3-2476666 Fax: 32-3-2161431 web: www.itg.be . . . . . . . Concernant les questionnaires sur le devenir des Alumni, le premier questionnaire envoyé l’été passé (avant la réunion d’Abidjan) avait ramené 32 réponses avec une majorité de réponses d’anciens MCM (n=22), 7 MDC et 5 ‘short course’. Le deuxième questionnaire a eu un franc succès avec 60 réponses jusqu’à présent dont 27 anciens MDC, 13 MCM et 19 ‘short course’ et un MSBT. Comme certains alumni ont répondu aux deux questionnaires, on a reçu en définitive un feed-back de 58 anciens MCM/MDC sur un total de 79 MCM/MDC (73%) et de 31 anciens ‘short course’ sur un total de 42 (73%). Un grand merci et pour ceux qui veulent encore renvoyer leur questionnaire qu’ils n’hésitent pas! L’analyse détaillée de ces questionnaires sera présentée dans le prochaine édition de la Newsletter. Bonne lecture! et avec tous mes vœux de succès dans votre travail! Amitiés, E-mail: [email protected] Thérèse . . . . . . . . . . . . 1. Fond global pour le SIDA, le Paludisme et la TB Son passé, son présent et le futur Samarendra Nath Misra MDC 2001-2002 Un effort imaginatif, mais… La propagation du VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme a crée une crise globale qui est allée au delà des frontières de la santé publique avec des conséquences socioéconomiques graves. En outre, le cinquième de la population mondiale vit avec moins d’un dollar par jour, ce qui aggrave l’ampleur du problème. Considérant qu’une bonne santé est fondamentale pour une croissance économique et la réduction de la pauvreté, la communauté mondiale a finalement pris conscience de cette catastrophe et ainsi en avril 2001, le Secrétaire Général des Nations Unies a conduit l’initiative de la création d’un Fond Global pour la lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose dans le monde. L’objectif du fond est de mobiliser, de gérer et d’allouer des ressources additionnelles à travers un nouveau partenariat privé-public qui devra apporter une contribution durable à la réduction des infections, de la morbidité et des décès. plus d’une de ces maladies. La grande part des fonds (61%) était destinée aux pays en Afrique au sud du Sahara. Le Fond Global et l’Inde La raison pour laquelle le choix a été porté sur l’Inde pour illustrer le fonctionnement du Fond Global est due d’une part au fait que je réside dans ce pays et d’autre part à mon expérience dans le programme national de lutte contre le VIH/SIDA. Durant le premier appel à proposition, l’Inde a développé des projets pour étendre la prévention de la transmission de la mère à l’enfant à des régions éloignées. L’extension des programmes -nationaux de lutte contre la TB et le paludisme- révisés faisaient également partie de la proposition combinée soumise pour la demande de subvention. Quoi qu’il en soit, seule la proposition sur la TB a été recommandée par le Groupe d’Examen Technique (Technical Review Panel (TRP)) et approuvée pour financement. Le montant du fond accordé était de 5,6 millions $US pour une période de deux ans. La proposition sur la lutte contre le VIH/SIDA n’a pas été recommandée surtout parce qu’elle était une duplication du projet en cours, financé par la Banque Mondiale. Cette subvention a été une initiative très originale et a suscité un grand intérêt dans tous les pays, qu’ils soient donateurs ou bénéficiaires. L’initiative a donné lieu à beaucoup de débats à travers les pays frappés par les trois maladies. Beaucoup de travail devait être effectué pour que la structure soit fonctionnelle. Il fallait mettre en place le mécanisme par lequel les pays pourraient utiliser de manière optimale ces ressources additionnelles au-delà des ressources existant pour le contrôle de ces maladies. Pour aider à l’établissement du Fond Global, les donateurs internationaux –incluant 35 pays, principaux donateurs privés et fondations- ont promis des fonds significatifs. Entre 2002 et 2004, les contributions au fond étaient de 2,3 milliards $US, avec un montant additionnel de 1,1 milliards $US promis pour la période de quatre ans allant de 2005 à 2008. Quoique substantielles, les promesses jusqu’en 2004 ne sont pas suffisantes pour financer les 3, 4 et 5èmes appels à proposition qui sont programmés pour la période comprise entre octobre 2003 et octobre 2004. Durant le second appel à proposition, l’Inde a décroché environ 26 millions $US pour la lutte contre le VIH/SIDA et 12,7 millions $US pour la lutte contre la TB. La proposition visait à étendre la prévention de la transmission de la mère à l’enfant, la mise en œuvre d’un paquet de soins intégré pour les mères infectées par le VIH ainsi que leurs enfants. Elle avait également pour objectif d’augmenter l’accès au traitement antiretroviral à travers un partenariat public-privé. Après son lancement en janvier 2002, environ 3,5 milliards $US étaient promis pour les deux premières années. Dans son premier et second appels à proposition, le fond a alloué 1,5 milliards $US de subventions à 160 programmes dans 85 pays. La répartition de ces fonds se présentait comme suit : HIV/AIDS 65%, Paludisme 17%, Tuberculose 14% et le reste pour des propositions ciblant simultanément .2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Contraintes : de la proposition à l’allocation Le Fond Global compte sur l’appropriation et la planification locales pour assurer que les nouvelles ressources soient à l’avant garde de cet effort global. Il envisage que le Gouvernement travaille avec les organisations appartenant à la société civile et les partenaires à travers le l’Instance de Coordination de Pays (Country Coordinating Mechanism (CCMs)) pour préparer les propositions qui comblent les lacunes financières dans les programmes sur le VIH, la TB et du paludisme. Le bureau indien de l’ONUSIDA a facilité la dissémination des informations relatives aux mécanismes de soumission des propositions. Toutefois, il a été observé que la plupart des propositions étaient élaborées par les instances gouvernementales, avec une très faible contribution de la part de la société civile. Exception faite de quelques ONG réputées, la plupart des ONG travaillant dans le domaine du VIH/SIDA ne disposaient pas de capacité technique pour identifier les lacunes dans la réponse actuelle et manquaient de compétence pour développer de bonnes propositions. Le Secrétariat du Fond Global a nommé un représentant Local du Fond (Agent Local du Fond (LFA)) dans les pays dont les propositions ont été approuvées. Le Représentant local évalue la capacité (et les systèmes) du bénéficiaire principal qui a été désigné par l’Instance de Coordination de Pays. Le Représentant local du Fond n’a pas encore été identifié en Inde, aussi, le déblocage des fonds approuvés au premier appel n’a-t-il pas encore été effectué. De même, le bénéficiaire principal (principal recipient) doit être désigné. Ce délai est partiellement du à des problèmes spécifiques au pays et aussi au manque de clarté de la part du Fond. Le Fond Global aurait dû anticiper sur les délais en s’assurant que ces nominations soient effectuées au moment où les propositions sont soumises par les pays. Avec un pays aussi grand comme l’Inde, plus d’un Bénéficiaire principal serait nécessaire. Finalement avec un enthousiasme tel que celui généré par le Fond Global, il reste à voir quels efforts seront destinés à l’approvisionnement du traitement anti-retroviral des personnes séropositives estimées à 4 millions, dans la mesure où le financement accordé par la Banque Mondiale au programme de lutte contre le VIH/SIDA ne pourvoit pas ces traitements. Le future du Fond ‘Financer le Fond’ (Fund the Fund) est le slogan d’une campagne internationale pour accroître le budget du Fond Global. Le Fond fait face à un déficit d’un montant de 1,6 milliards pour couvrir les besoins relatifs au troisième appel qui intervient en octobre de cette année. En Mars 2003, les représentants des organisations appartenant à la société civile se sont rencontrés à Paris pour discuter du futur incertain du Fond Global. Une autre campagne ‘ça commence avec nous’ (It starts with us) demande aux personnes VIH positives d’apporter leur propre contribution au Fond. Parallèlement, ces campagnes envisagent de faire un plaidoyer auprès des gouvernements pour augmenter leurs contributions au Fond. La campagne ‘Financer le Fond’ recommande aussi une formule basée sur une approche de contributions équitables. Cela signifie tout simplement que la contribution attendue de chaque pays devrait correspondre à son produit intérieur brut (PIB). Ceci n’est certainement pas de bon augure pour certains pays. L’attention de la plupart d’entre eux est présentement préoccupée par la ‘guerre contre le terrorisme’. La situation économique qui change rapidement et les considérations géopolitiques futures incertaines, semblent avoir considérablement sapé le rôle du Fond Global et son futur paraît en effet peu encourageant. On espère que les 42 millions de personnes VIH positives et les communautés affectées par le paludisme et la TB autour du globe vont pousser à améliorer la situation. Dr. S.N. Misra Consultant, UNAIDS India, New Dehli E-mail: [email protected] Veuillez informez Yvette Baeten si votre adresse change. On essaiera de mettre à jour la liste d'adresses le mieux possible. Vous pouvez nous aider en nous informant par e-mail, par fax ou par courrier de tout changement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Prise en charge du paludisme à domicile : quelques réflexions sur une stratégie captivante Rita Adomako-Bamfi Tropical Diseases 2002 Environ 90% de tous les décès du au paludisme dans le monde surviennent en Afrique sub-saharienne. Selon le rapport mondial sur la santé de 2002, un million de personnes en Afrique décèdent de paludisme chaque année, la majorité des cas étant répertoriés parmi les enfants âgés de moins de 5 ans. Pourtant, l’histoire du paludisme en Afrique au sud du Sahara est caractérisée par la faible notification des cas, dans la mesure où la majorité des décès interviennent à domicile et ne sont pas de fait répertoriés dans les registres officiels. La plupart des enfants meurent avant d’arriver à un service de santé. Ces décès ont lieu à la maison, chez le tradi-praticien ou sur la route de l’hôpital. Plusieurs facteurs sont responsables du délai de la sollicitation des soins auprès du service de santé, notamment : la longue distance entre le domicile et la structure de santé et l’évolution rapide de la maladie chez les enfants. Les enfants sont également sujets à d’autres affections morbides notamment la malnutrition et la diarrhée. Le fait qu’il est souvent impossible d’administrer les médicaments par voie orale aux enfants constitue un facteur important. A ce stade, les médicaments -s’ils sont disponibles- administrés par voie orale ne sont plus utiles. Il est peu probable que l’accès aux services de santé soit une réalité dans la plupart des pays à endémie palustre dans un futur proche; il en va également de la possibilité de disposer d’assez de ressources humaines formées pour assurer le fonctionnement des services, là où ils existent. Les enfants dans les pays endémiques font au moins quatre épisodes de paludismes durant une année. Dans certains cas, la maladie n’est pas grave et le traitement complet est faisable à domicile, et dans d’autres cas elle est si sévère que l’enfant doit se faire soigner dans un service de santé même si un traitement a été initié à la maison. La stratégie de la prise en charge à domicile du paludisme (en anglais : Home Management of Malaria : ‘HMM’) vise à promouvoir les soins pour les enfants à domicile pouvant conduire à la guérison complète ou alors comme une phase initiale pour gagner en temps avant que l’enfant soit amené au service de santé le plus proche. Le but ultime de cette stratégie est de réduire le fardeau du paludisme comme une cause de morbidité et de mortalité chez les enfants en dessous de cinq ans. Le succès d’une telle stratégie dépend d’un certain nombre de défis à relever. Notamment le choix d’un traitement anti-palustre approprié à promouvoir pour les soins domiciliaires, l’éducation des mères sur les signes et les symptômes du paludisme et sur d’autres maladies infantiles fréquentes, la collaboration avec d’autres personnes dans la communauté qui offrent des soins tels que les tradi-praticiens, et enfin l'existence d’un bon système de référence dans le réseau des services de santé. Choix du médicament La principale chose à considérer dans le choix d’un bon médicament à promouvoir dans le cadre des soins à domicile est son efficacité sur le parasite qui sévit dans la région cible. Le médicament doit en être capable de résister à la pression de la consommation. Ceci est d’autant plus important qu’utilisé à domicile, le médicament est susceptible d’être pris en abus et assez souvent administré de manière sousoptimale par les mères, les vendeurs de médicaments du circuit informel et les autres pourvoyeurs de soins. Le médicament devrait rester stable au delà des températures extrêmes en zone tropicale. De cette façon, le médicament peut être acheté et gardé pendant longtemps par les mères et d’autres personnes qui offrent les soins de base. Il doit en plus être facile à conditionner pour l'utilisation. Les études au Ghana, en Uganda et au Nigeria ont montré que .4 . . . . . . . . le conditionnement préalable augmente l’utilisation en temps réel, la compliance, réduit les coûts, le temps d’attente au centre de santé et les pertes en médicaments. Les mères peuvent être plus facilement éduquées avec des médicaments préalablement empaquetés. Sans doute une des caractéristiques que devrait avoir le médicament pour les soins à domicile est la possibilité d’être administré par voie rectale. Ceci est important dans la mesure où l’état des enfants ayant un accès palustre se détériore assez rapidement et il devient rapidement impossible de leur administrer les médicaments per-os. Ceci semble imposer des limites par rapport à l'utilisation en zone rurale des médicaments qui ne peuvent pas être administrés par voie rectale dans le cas du paludisme sévère. Le médicament idéal pour la prise en charge à domicile devrait être accessible aux mères et aux . . . . . . . . . . . autres pourvoyeurs des soins. Il importe dans ce sens que les prix soient abordables. Le médicament devrait être bon marché s'il doit être accessible financièrement aux mères en zone rurale des pays endémiques pour le paludisme. Le médicament devrait être disponible sans prescription. Education L'éducation des mères et des autres pourvoyeurs de soins sur la prise en charge à domicile du paludisme a montré un impact significatif dans la réduction de la mortalité infantile dans les études réalisées en Ethiopie, au Nigeria et au Kenya. Les mères et les autres pourvoyeurs de soins notamment, les tenanciers des échoppes et les tradi-praticiens, ont besoin d’une formation leur permettant de reconnaître les symptômes du paludisme, et particulièrement ceux qui indiquent la détérioration de l’état de l’enfant. Reconnaître ces symptômes est important dans la mesure où la mère pourra prendre des mesures pour amener d’urgence l’enfant au service de santé le plus proche. Cet aspect devrait être considéré comme partie intégrante de l’éducation sur les soins à domicile. Même si l’enfant semble présenter des signes d’amélioration, les mères devront être encouragées à prévoir l'éventualité du transport en urgence vers le service de santé proche. D’autant plus que l’amélioration peut être de courte durée et laisser place rapidement à une détérioration de l’état de l’enfant. D’autres maladies comme les infections du tractus respiratoire, les septicémies, et la diarrhée sont aussi des causes importantes de morbidité et de mortalité chez les enfants. La plupart des mères devraient être capables de faire la différence entre ces problèmes de santé et le paludisme. Dans ces conditions, les médicaments anti-palustres ne seront que de faible utilité. Un nombre élevé de mères dans les pays à ressources limitées ont plusieurs raisons pour lesquelles elles n’amènent pas leurs enfants au service de santé: les coûts non abordables, les barrières culturelles, le manque de médicaments au service de santé, le manque de moyen de transport, et l'attitude négative de certains soignants ne représentent que quelques une des raisons. Pour la plupart des mères confrontées à ces problèmes, la prise en charge du paludisme à domicile serait la 'boule magique' longtemps attendue. La plus petite amélioration de l'état de l'enfant pourrait être une motivation pour ne pas l'amener à l'hôpital. Le traitement à domicile du . . . . . . . paludisme ne devrait pas faire ignorer l'intérêt à améliorer l'accessibilité aux services de santé pour la prise en charge correcte des maladies infantiles. Bien sûr cet accès doit être renforcé afin que la stratégie de prise en charge à domicile du paludisme soit complète. Collaboration avec d’autres soignants Le médicament idéal à utiliser à domicile devrait être distribué à large échelle et facilement accessible non seulement aux parents et tuteurs, mais aussi aux autres soignants potentiels tels que les vendeurs de médicaments, les enseignants, les leaders communautaires, les tradi-praticiens et les agents agricoles. Toutes ces personnes peuvent servir d’agents de distribution du traitement à domicile. Toutefois, le type de distribution doit dépendre du contexte propre. On pourrait tout aussi avoir des agents qui sont facilement accessibles par les mères et qui pourraient être suffisamment responsables dans la distribution des médicaments surtout s’ils sont offerts comme un bien de santé publique. Les agents devraient être capables d’offrir une éducation de qualité aux mères sur l’utilisation du médicament. L’éducation à la santé dans le cadre de la stratégie de prise en charge domiciliaire devrait de ce fait aussi cibler les agents et les autres pourvoyeurs de soins. Recherche en cours L’OMS finance actuellement une série d'études qui visent à montrer l'évidence de l’utilisation possible de l’artésunate dans le traitement à domicile du paludisme en zone d’endémie palustre. Des études d’efficacité sont en cours au Ghana, au Bangladesh, en Tanzanie. Au Ghana, l’étude collabore avec les tradi-praticiens dans le recrutement des cas. Les études vont évoluer ensuite vers une phase opérationnelle où l’efficacité et l’impact seront mesurés et tenteront à répondre à certaines questions susmentionnées. Considérant l’accès limité aux services de santé et l’insuffisance en personnel dans la plupart des pays à endémie palustre, le traitement à domicile pourrait représenter une stratégie captivante. Avec un médicament idéal, une bonne éducation, une amélioration du système de référence et la collaboration avec d’autres soignants, la prise en charge à domicile pourrait avoir un impact significatif sur la survie des enfants dans les zones où le paludisme est endémique. . . . . . . . . . . . . 5. Rita Baiden (Rita Adomako-Bamfi) est Chercheur Clinicien ‘Clinical Research Officer’ au Centre de Recherche en Santé de Navrongo, situé au nord du Ghana. Elle était clinicienne dans le volet ghanéen de l’essai sur l’artesunate administré par voie rectale. Elle est présentement co-investigatrice dans une étude visant à évaluer la sécurité et l’efficacité de la chimiothérapie intermittente du paludisme associé aux activités de vaccination (PEV) et la supplémentation en fer dans le district de Kassena-Nankana au nord du Ghana. E-mail : [email protected] . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prévision météorologique, modèles mathématiques et contrôle des maladies Yodi Mahendradhata Tropical Diseases 2002 Anvers, 23 Avril, 2003 Chers collègues, Je suis allé à Bruxelles ce lundi de Pâques, les prévisions météorologiques prévoyaient toutes une averse, alors je n’attendais plus grande chose de ce congé. Chose étonnante, quand nous y sommes arrivés le matin, il faisait soleil, les rues grouillaient de gens et nous avons passé une journée assez plaisante dans le parc et la forêt de la ville de Bruxelles. Qu’est il arrivé à cette prévision météorologique ? Il y a quelque temps, j’ai fait face à une autre prévision de la part de Murray & Salomon (1999) alors que je consultais la littérature sur le contrôle de la tuberculose. Ces auteurs rapportaient que le dépistage actif des cas en utilisant la radiographie miniature en campagne de masse pourrait sauver 23 millions de vies dans la période comprise entre 1998 et 2030. Bien sûr, la prise de décision concernant le contrôle des maladies ne doit pas être faite aussi à la légère comme planifier un voyage sur la base des prévisions météo. Toutefois, je pense que certaines questions générales sont applicables aux deux contextes. En quoi les prévisions sont utiles? A quel point sont ils intéressants ces modèles mathématiques qui génèrent des prédictions dans notre vie ? requiert une évaluation critique comme dans tout travail d’investigation impliquant d’autres outils. Comment pouvons nous le faire ? Bien sûr, idéalement nous devons disposer des connaissances de bases en mathématiques avancées pour évaluer rigoureusement et de façon critique les modèles. Heureusement pour la plupart d’entre nous, qui n’ont pas un penchant pour la mathématique, il y a toujours quelques étapes de base dans le développement d’un modèle, qui pourraient nous aider à évaluer les modèles et leurs prédictions pour des buts plus pragmatiques. Grâce au généreux soutien de l’IMT et d’Erasmus MC, j’ai eu récemment l’occasion de participer à une formation de courte durée à Rotterdam sur la modélisation mathématique pour le contrôle des maladies tropicales. Non, je ne sais toujours pas comment faire les modèles ; ceci n’était pas l’objectif du cours. De toutes les façons, je préfère laisser cette tâche aux experts. Les enseignements ont porté sur ce que nous pouvons faire avec ces modèles - de plus en plus nombreux -, comment nous pouvons les mettre en perspective. Le message clé est assez simple, la modélisation mathématique est juste un des outils à notre disposition pour nous aider à prendre des décisions, elle va ensemble avec d’autres outils tels que l’épidémiologie, les essais cliniques, les recherches opérationnelles, etc. Ainsi, comme tout outil, le modèle mathématique n’est pas la boulle magique, il a ses forces et ses limites. Tout recours à cet outil .6 . . . . . . . . Premièrement, les exercices de modélisation commencent généralement avec la conception d’une question de recherche. Clairement, il y a des questions pertinentes à répondre par des modèles, il y a des questions auxquelles on répond mieux par d’autres moyens. Etant un . . . . . . . . . . . outil quantitatif, les modèles sont évidemment surtout appropriés pour des questions traitant des phénomènes quantifiables. Dans le cas des prédictions sur la tuberculose ci-dessus mentionnée, il est assez bien justifié que la question fondamentale, qui est celle de savoir combien de vies pourraient être sauvées par dépistage actif des cas, soit répondue par modélisation. Mais, les auteurs ont argumenté en plus que le coût-efficacité du dépistage actif ferait d’une telle intervention une option très intéressante. Apparemment, les auteurs n’ont pas considéré que l’option alternative du dépistage passif à travers les services généraux de santé pourraient avoir un impact plus grand, et même au-delà de la santé. Ceci serait naturellement plus difficile à quantifier, de fait la discussion sur la comparaison de ces options aurait besoin de données qui vont au-delà de la modélisation. Les applications potentielles d’un modèle dépendent des connaissances disponibles sur la maladie étudiée. Ainsi, la deuxième étape implique des investigations des connaissances existantes. Une préoccupation pareille vis-à-vis de l’exercice de modélisation sur la tuberculose était qu’il y a relativement beaucoup d’incertitude autour des aspects clés de l’épidémiologie de cette infection (Anderson, 1998). Ainsi, une attention supplémentaire doit être accordée par rapport aux suppositions clés faites dans le modèle. La troisième étape est le développement du modèle. La construction du modèle comprend la constitution de la liste de tous les facteurs pertinents à inclure et la description des relations entre ces facteurs. L’évaluation de cette étape peut être faite par examen des ‘flowchart’ correspondant, qui sont généralement présentés dans des articles sur les modèles. Dans le cas du modèle de la TB, on peut examiner par exemple comment l’infection par le VIH-1 influence la pathogenèse et l’infectiosité. Une étape consécutive est la quantification du processus. Les prédictions faites avec un modèle dépendront de la qualité des données épidémiologiques disponibles et des précautions qui ont été prises en considération pour estimer les paramètres. Ceux qui sont impliqués dans le . . . . . . . contrôle des maladies ont une idée de la qualité des données venant du terrain et jugent si les auteurs ont pris cela en considération de manière adéquate. Après, il y est toujours nécessaire de faire des analyses de validation et de sensitivité pour informer les utilisateurs combien le modèle est sensible aux suppositions clés. De ce point de vue, notre modèle sur le TB n'a pas pu démontrer que cette étape avait été réalisée convenablement. Ceci nous amène aux prochaines étapes de prédiction et d'optimisation. A ces stades, le problème devient un peu plus technique, de ce fait, il serait préférable de laisser ce débat pour une occasion plus "sérieuse". Bien sûr, nous ne devons pas attendre que chaque modèle soit parfait après la cascade d’examens minutieux. A l’extrême, un autre message important découlant de la formation était que même un ‘mauvais’ modèle pourrait être utile. Il y a beaucoup de leçons que nous pouvons apprendre de l’exercice de modélisation même s’il débouche sur un mauvais modèle. Comme nous avons fait le constat dans le groupe de travail sur le développement d’un modèle de TB/VIH durant la formation, la conceptualisation du système et l’exigence de quantification, sont des acquis utiles de la formation. Il met ensemble les aspects importants du contrôle de la maladie dans un cadre conceptuel cohérent, renforçant notre compréhension du comportement de la maladie et de l’impact des interventions. Plus encore, la modélisation identifie généralement les lacunes dans la connaissance des maladies et identifie les priorités de recherche. Ainsi, nous ne devons pas nous débarrasser avec empressement des modèles, même faibles. Ils peuvent avoir des trésors cachés. (A propos, revenons sur le lundi de Pâques à Bruxelles, il a effectivement plu en fin d’après midi, alors que nous étions sur le chemin retour. Apparemment la prédiction n’était pas complètement fausse, nous n’avons pas juste fait assez attention aux détails.) Sincères salutations d’Anvers Yodi E-mail: [email protected] . . . . . . . . . . . . 7. La qualité du diagnostic de la tuberculose en Amérique latine Raoúl Delgado Alvarez MDC 2001-2002 Chers amis, Neuf mois après avoir terminé le cours MCM option maladies tropicales à Anvers, beaucoup de choses ont changé dans ma vie personnelle et professionnelle. Concernant mon emploi actuel, il est heureusement en rapport avec la tuberculose (TB). Il s’agit d’un projet de recherche financé par l’Union Européenne pour une période de trois ans (?) avec différents partenaires venant d’Angleterre, de Belgique, du Cuba, du Pérou et de Bolivie. Globalement, l’étude vise à mettre en évidence une ‘approche systémique’ pour optimiser la qualité du diagnostic de la TB à frottis négatif dans les pays à haute et faible prévalence en Amérique du Sud. Pour y parvenir, nous affrontons le problème sous trois angles : laboratoire, clinique, et organisation des services de santé. • Le volet recherche de laboratoire tente de mettre en œuvre l’approche dite LQAS (Lot Quality Assurance Sampling) pour les examens des frottis, ce qui constitue une réelle contribution pour réduire la charge de travail du laboratoire de référence et aussi pour optimiser le processus de contrôle de qualité de l’ensemble des laboratoires de TB. • La composante recherche clinique met en œuvre le cycle d’audit dans le processus du diagnostic de la TB pour voir la meilleure approche basée sur l’évidence pour prendre à charge les cas suspects de TB à frottis négatif. Pour atteindre cet objectif, il a été mis en place un comité d’experts (dont la plupart étaient des pneumologues, des chercheurs et des autorités sanitaires) jouissant tous d’une grande expérience sur la tuberculose. Ce comité a une tâche spécifique qui consiste à proposer des standards mesurables de qualité des soins chez les patients suspects de TB à frottis négatif. • Finalement la composante recherche sur l’organisation des services de santé entend déterminer le niveau rationnel de décentralisation/centralisation du diagnostic des patients à frottis négatifs. Nous nous proposons de conduire des études descriptives sur le Programme National de Tuberculose (PNT) et le système de santé, et les études de coût, etc. Le projet de recherche est divisé en 7 composantes comme décrit dans la figure ci-dessous. P a q u e te d e tr a b a jo # 1 C O O R D IN A C IO N L íd e r: IT M -A m b e re s , B é lg ic a S o c io s : to d o s P a q u e te d e tr a b a jo # 2 E V A L U A C IO N L IN E A D E B A S E L íd e r: II B IS M E D -C o c h a b a m b a , B o liv ia S o c io s: P e rú , C u b a , U K P a q u e te d e tra b a jo # 3 C IC L O D E A U D IT O R IA S L íd e r: N IH -L e e d s , U K S o c io s : B o liv ia , P e r ú , C u b a P a q u e te d e tra b a jo # 4 ASPECTOS R E L A T IV O S A L V IH . L íd e r: IM T -L im a , P e rú S o c io s : B é lg ic a P a q u e te d e tra b a jo # 5 C O N T R O L D E C A L ID A D L A B O R A T O R IO S L íd e r: IT M -A m b e re s , B é lg ic a S o c io s : B o liv ia , C u b a , P e rú P a q u e te d e tra b a jo # 6 O R G A N IZ A C IÓ N D E S E R V IC IO S L íd e r: IP K -C u b a S o c io s : B o liv ia , B é lg ic a , UK P a q u e te d e tra b a jo # 7 D IS E M IN A C IO N L íd e r: IT M -A m b e re s , B é lg ic a S o c io s : to d o s Présentement, la recherche a amorcé le premier semestre de sa réalisation. L’équipe est constituée de chercheurs locaux et internationaux. Comme il est de coutume, tout projet de recherche fait face à des .8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . difficultés lors de sa réalisation ; mais comme nous disons en Bolivie ‘tout problème a une solution’ il faut juste être patient, avoir de l’humour, et disposer d’assez de temps pour les négociations’. C’est très plaisant que ce 'newsletter' existe, car il sert de forum d’échange d’informations et d’expériences entre les anciens étudiants de MCM et leurs familles. Sincères salutations à tous les amis : Raul Delgado Cochabamba, Bolivie E-mail: [email protected] . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mise à jour de la réponse cambodgienne à l’épidémie du VIH/SIDA Seng Sopheap MDC 1999-2000 Une rencontre nationale sur la Dissémination du Cadre de Prise en Charge Globale ‘Continuum of Care Framework’ au Cambodge a eu lieu le 11 juin 2003, au sein de l’Auditorium du Centre National de la Santé Mère et Enfant, à Phnom Penh. Plus de deux cent participants de différents départements, hôpitaux, services centraux du Ministère de la santé, le responsable national du SIDA, les Nations Unies, les agences de coopération, les ONG internationales et nationales, les représentants des PVVS, étaient invités. Trente délégués sont venus des quatre provinces où est mis en œuvre le projet ADB/JFPR :REG-9006, précisément des sept districts opérationnels où sera conduite la phase pilote du Cadre de Prise en Charge Globale. La rencontre était organisée par le Centre National pour le VIH/SIDA, la Dermatologie et les MST (NCHADS) avec un soutien financier du projet ADB/JFPR :REG-9006 en collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Santé. Elle a été honorée par la présence du Dr Mam Bun Heng, Secrétaire d’Etat au Ministère de la Santé. Le Cadre est le résultat d’un travail ardu de la part des experts nationaux et internationaux, du gouvernement et des ONG locales et internationales, qui ont bénéficié de l’assistance technique de l’OMS et de l’Université de New South Wales. Il a été approuvé par le Ministère de la Santé le 23 mai 2003. Le prochain défi pour le NCHADS et d’autres partenaires est d’opérationaliser ce Cadre de Prise en Charge Globale. Les partenariats et des plans d’action pragmatiques doivent être développés. Le NCHADS entrevoit de conduire la phase pilote du Cadre dans 13 districts Opérationnels de 9 provinces, y compris les 7 districts opérationnels bénéficiant du soutien du projet ADB/JFPR : REG9006. Le lancement du Cadre aura lieu à Battambang du 17 au 18 juin 2003. Seng Sopheap, Project Implementing Officer “Community Action for Preventing HIV/AIDS” JFPR:REG-9006 E-mail: [email protected] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9. L’Initiative for Maternal Mortality Assessment Santé Reproductive 2001 (IMMPACT) au Burkina Faso Sombie Issiaka IMMPACT est une initiative internationale de recherche en santé maternelle et néonatale dont les objectifs sont d’aider à générer les nouvelles connaissances requises et de s’assurer qu’elles sont utilisées par les décideurs politiques et les responsables des programmes dans les pays en développement. L’initiative est coordonnée par l’Université d’Aberdeen en Écosse et est financée par un groupe de bailleurs dominé par la Fondation Bill et Melinda GATES, la Coopération Britannique (DFID) et l’Agence des Etats Unis pour le Développement International (USAID). A ce jour l’Indonésie, le Ghana et le Burkina Faso participent à l’Initiative. En plus de la Coordination, l’Initiative comporte un comité scientifique, 8 groupes de travail, 4 partenaires techniques internationaux appuyant les équipes pays dans la mise en place de l’Initiative (London School of Hygiene and Tropical Medicine pour l’Indonésie, l’Université d’Aberdeen pour le Ghana, l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers pour le Burkina Faso). Au Burkina Faso, le Centre MURAZ de Bobo-Dioulasso a été sélectionné par le Ministère de la Santé pour coordonner la mise en œuvre de l’Initiative dans le pays. Historique de la mise en place de l’Initiative IMMPACT au Burkina Faso En septembre 2001, une mission exploratoire a été conduite par le Pr De Brouwere. Elle a permis d’établir une relation avec le gouvernement et déterminer la volonté de collaborer dans une telle initiative. En même temps des données ont été collectés sur le système de santé et sur les structures de recherche capables de coordonner les activités au Burkina Faso. Entre juillet et octobre 2002, un processus de sélection du partenaire technique du projet a été conduit sous la Direction de la Santé de la Famille du Ministère de la Santé. Ce processus a abouti à la sélection du Centre MURAZ comme partenaire technique national. Le 28 Novembre sous le haut patronage de Mme Chantal Compaoré, épouse du Chef de l’Etat, le Ministre de la santé du Burkina a lancé le démarrage des activités de l’Initiative au Burkina devant une importante population féminine. Une convention quadripartite politique a été signée entre le Ministère de la Santé du Burkina Faso, l’Université d’Aberdeen, l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers et le Centre MURAZ. En janvier 2003, la signature d’une convention technique entre le Centre MURAZ et l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers a permis le démarrage des activités. Une équipe de IMMPACT au niveau du Centre MURAZ a été constituée. Elle comprend un coordinateur, deux chercheurs à temps plein, un administrateur gestionnaire, un informaticien, deux secrétaires bilingues, un chauffeur, un coursier et un technicien de surface. Une analyse de la situation a été conduite selon trois types de pro forma qui ont permis de .10 . . . . . . collecter des informations générales sur le pays, des informations spécifiques sur des régions offrant des opportunités de conduire les activités de recherche de l’Initiative et des informations précises sur des projets et programmes majeurs de recherche en cours dans le pays. Pour rendre les actions en conformité avec la politique sanitaire nationale, un comité de pilotage a été mis en place. Ce comité, dirigé par le Directeur Général de la Santé, comprend la Directrice de la Santé de la Famille, des représentants du Centre de Recherche en Santé de Nouna, de l’Institut de la Recherche en Sciences de Santé, de l’Unité d’Enseignement et de Recherche en Démographie, de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé de l’Université de Ouagadougou, de l’UNICEF, de l’OMS et du FNUAP, le Coordonnateur National et le Coordonnateur du Partenaire Technique International. Un local a été réhabilité au Centre MURAZ et va servir de siège à l’équipe IMMPACT au Burkina Faso. Le leader du partenaire technique national est le Docteur Meda Nicolas, Coordonnateur de la Thématique VIH/IST/Tuberculose/Santé de la Reproduction au niveau du Centre MURAZ. Le leader du partenaire technique international pour le Burkina est le Professeur De Brouwere Vincent. De juin à décembre 2003, il est prévu une étude préliminaire au niveau national pour évaluer la faisabilité de l’évaluation des outils de mesure de la mortalité maternelle et périnatale à développer dans le cadre de IMMPACT. Nous donnerons de plus amples informations sur cette étude pilote dans un prochain numéro. . . . . . . . . . . . . . Quelle est la situation de la santé de la mère et du nouveau né au Burkina Faso. Tableau 1: Ratio de mortalité maternelle estimée dans différentes études conduites au Burkina Faso Année Auteur Zone d’étude Méthode décès maternels 1986-1987 1994 - 1996 1991 1991 1998 - 1999 1995 1995 1995 Wollast et al. Bouvier-Colle et al. Garenne et al. Garenne et al. INSD* Lankoandé et al. Lankoandé et al. Hill et al. 142 villages Ouagadougou Nouna Nouna National Ouagadougou Ouagadougou National étude de cohorte étude de cohorte méthode directe méthode des soeurs EDS** étude hospitalière étude hospitalière Modélisation 27 9 160 154 123 17 - Ratio*** 452 318 389 428 484 4111 4081 1379 * INSD: Institut National de la Statistique et de la Démographie (National Institut of Statistic and Demography) ** DHS: Demographic and Health Survey *** Per 100 000 live births SOMBIE Issiaka, MD, MPH Chargé de Recherche, Equipe IMMPACT Burkina Faso E-mail: [email protected] . . . . . . . . . . . . . . . . . . Une enquête en Côte d'Ivoire Odile Ake MCM 2000-2001 Après notre formation à l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers ( IMT) en 2001, je suis retournée dans mon pays la Côte d’Ivoire où j’ai repris service à l’Institut National de Santé Publique. En Avril 2002, j’ai été désignée par l’Institut pour coordonner localement une étude s’intitulant: "Effet de l’intégration des programmes de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant sur la qualité des soins anténatals et obstétricaux en Côte d’Ivoire". C’est une étude réalisée conjointement par l’Institut de Médecine Tropicale, Anvers, Belgique (IMT), l’Institut National de Santé Publique, Côte d’Ivoire ( INSP) et la London School of Hygiene and Tropical Medecine, Grande Bretagne ( LSHTM). Cette étude a été conçue dans le contexte de mise en place actuelle du programme national de Prévention de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant ( PTME) en Côte d’Ivoire. . . . . . . . L’objectif principal de l’étude est de déterminer l’effet de l’intégration des activités de PTME sur la qualité et l’utilisation des soins anténataux et obstétricaux. Plus spécifiquement cette étude vise notamment à 1) développer des outils et des indicateurs pour le monotoring et l’évaluation de la qualité des services intégrés de soins anténatals et obstétricaux, incluant les activités de PTME; 2) évaluer les changements au niveau de la qualité et l’utilisation des services intégrés de soins anténatals et obstétricaux avant et après la mise en place des programmes de PTME dans trois types de structures de santé en Côte d’Ivoire; 3) fournir des recommandations pour la mise en place de services de santé maternelle globaux incluant les activités de PTME et 4) encourager la collaboration entre les principaux acteurs dans les domaines de la prévention du VIH et de la mortalité maternelle en Côte d’Ivoire. . . . . . . . . . . . . 11. Il s’agit d’une étude avec enquête "Avant" et "Après" l’intégration des activités PTME dans les services de santé maternelle et infantile. Le cadre de l’étude est la ville de San-Pédro. SanPédro fait partie des 5 villes en dehors d’Abidjan où le projet RETRO-CI a prévu de mettre en place le programme de PTME. C’est une ville située au Sud Ouest de la Côte d’Ivoire à 368 km d’Abidjan. A San-Pédro, l’enquête "Avant" devait s’étendre sur 2 mois ainsi que l’enquête "Après" et être menée dans 3 structures sanitaires à savoir : la maternité du Centre Hospitalier Régional (CHR), une maternité urbaine (la maternité Bardot) et une PMI urbaine (Bardot). Au sein des 3 structures, les données à recueillir étaient les suivantes: données sur la structure; les procédures de prise en charge des patients en CPN et en salle d’accouchement; l’opinion des usagers sur la qualité des soins en CPN et en salle d’accouchement, l’opinion du personnel soignant et administratif sur la qualité des soins. Ces données devaient être obtenues par observation, interview et exploitation de documents. Nous avons donc effectué l’enquête "Avant" l’intégration de la PTME à San Pedro en juillet et août 2002. L’équipe d’enquête était constituée de 4 médecins-enquêteurs, 2 superviseurs et 1 coordinateur. Le Directeur Départemental de San Pédro et la surveillante générale du CHR de San Pédro ont facilité le travail sur le terrain. Dans l’ensemble l’enquête s’est bien déroulée. La difficulté essentielle que nous avons rencontré a été l’insuffisance de sensibilisation préalable du personnel sur les objectifs de l’enquête. Ainsi, ils étaient un peu méfiants à l’égard de l’équipe. Ceci a été rapidement résolu par l’équipe d’enquête. Dans les perspectives, il était prévu qu’après l’enquête à San Pedro, le projet RETRO-CI démarre les activités PTME dans ces 3 structures. Malheureusement, aussitôt retournés à Abidjan, les troubles socio-politiques ont éclaté. Jusqu’à présent, l’intégration de la PTME n’a pas pu être effectuée à San Pedro à cause du climat d’insécurité qui règne particulièrement dans la zone Ouest du pays. Tout en espérant pouvoir achever l’étude à San Pédro avec l’intégration de la PTME et l’enquête "Après", l’équipe de recherche s’attele actuellement à analyser les données de l’enquête "Avant". Odile Ake Côte d'Ivoire E-mail: [email protected] . . . . . . . . . . . . . . . . . . La vie après le MCM, un récit en provenance de Khartoum De notre correspondant Nuha Hamid MCM 2001-2002 Les 23 et 24 févriers 2003, j’ai eu le plaisir de participer à un ‘Atelier sur le développement de la politique nationale pour le contrôle de la Leishmaniose’ à Khartoum (Soudan), suite à une invitation de la part du Coordonnateur National, Dr Nuha Hamid (ex-étudiante MCM 2001-2002). L’atelier était organisé par le Programme National de Leishmaniose du Ministère Fédéral de la Santé, en collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et Médecins Sans Frontières. Cette rencontre était à plusieurs points de vue un événement historique. Comme le Prof A.M. El Hassan l’a rappelé à l’auditoire, le premier cas de leishmaniose viscérale (LV) au Soudan a été décrit en 1904 à Bahr el Gazal, chez un garçon âgé de 8 ans. Plus tard, deux commissions médicales sur le ‘kala-azar’ avaient prospecté le pays entre 1908 et 1913. Des flambées au sein de l’armée ont suscité des actions de recherche assez intenses, qui se sont poursuivies durant les années 40-50 entre autres par les .12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . laboratoires de recherche médicale ‘Wellcome Medical Reserach Laboratories’ qui identifiaient de nouveaux foyers. Mais, lorsque la grande flambée de LV a frappé l’Ouest de la province du Haut Nil durant les années quatre vingt, le pays était très vulnérable du fait de la guerre civile prolongée, des services de santé détériorés et de la famine. La maladie a tué des milliers de personnes déplacées. Ce désastre humanitaire à suscité une réponse de la part de la communauté internationale, avec des ONG comme Médecins Sans Frontières qui ont mis en place des centres de traitements à Khartoum tout comme dans le sud Soudan. L’UE a également financé les recherches d’un Biologiste Soudanais (Dr A. El Harith) qui ont éventuellement aboutit au développement d’un test sérologique pour la LV, le Test d’Agglutination Directe (DAT) en 1986. Ceci n’était que le début d’un programme ambitieux de recherche sur la LV, chapeauté par l’équipe du Prof El Hassan, à l’Université de Khartoum. Ainsi, où ceci nous a-t il conduit aujourd’hui ? La maladie est loin d’être sous contrôle. L’ONG MSF admet 500 nouveaux patients par mois dans son centre de traitement à Gedaref (voir carte). Dans certains villages de cette région, les taux d’attaque sont au delà de 35 cas/1000/an. MSF a rapporté avoir traité un total de 51 000 cas de Kala-azar au Soudan durant seulement la période de 1988 à 2002, parmi lesquels 53% dans le Sud du pays. Heureusement, la lutte contre la LV continue à bénéficier du soutien majeur de la part des ONG, avec un solide appui scientifique de la communauté académique soudanaise. Mais où est le Ministère de la Santé dans tout ce qui est fait? C’était l’objet d’une question à laquelle Nuha devait donner la réponse… Gedaref Elle était un peu nerveuse, je dirais. Les enjeux étaient en effet importants. Formuler une politique nationale pour la LV en invitant à un débat de deux jours, d’honorables chercheurs, cliniciens, représentants des ONG et de l’OMS est en soit différent que produire la même chose dans le cadre d’un groupe de travail durant le cours MCM. Bien sûr, il y a plus de conflits d’intérêts. Bien sûr les cliniciens sont un peu méfiants vis-à-vis des médicaments génériques promus par les ONG afin d’accroître l’accès. Bien sûr, il y a des tensions entre le MINSANTE et la communauté académique. Bien sûr des chercheurs de renom font face à des difficultés pour adapter leurs recommandations aux conditions de terrain dans lequel doit travailler le personnel du MINSANTE produit Mais, je dirais, Nuha l’a fait brillamment. Le premier succès était la participation massive à l’atelier, et le second était le fait que les participants ont discuté ouvertement et partagé leurs expériences. J’étais impressionnée. J’ai été également amusée de constater que notre cours MCM a réellement un impact, du moins sur la capacité de nos gens à gérer les outils de communication, quand Nuha à réussi à résoudre un problème technique avec l’ordinateur durant la projection des présentations. Les défis majeurs sont bien sûr à venir… Rédiger la politique nationale est une chose, mais la voir mise en oeuvre est une autre chose, et j’invite Nuha à nous envoyer son récit pour la prochaine parution du bulletin… A suivre ! Marleen Boelaert Nuha Hamid E-mail: [email protected] . . . . . [email protected] . . . . . . . . . . . . . . 13. Quelques notes à l'issue de ma première visite à la maternité de l’hôpital de Kindu Achu Lordfred MDC 2001-2002 Dans la Province de Maniema à l’Est de la République Démocratique du Congo, l’ONG Humanitaire Internationale MERLIN, qui réalise des projets de soins de santé primaires avec un financement de ECHO, a mené une évaluation des besoins dans la capitale du Kindu. Cette évaluation a mis en évidence une accessibilité financière limitée de la population affectée par la guerre dans la zone de santé de Kindu, aux services de santé de référence à l’hôpital de Kindu. Cela est dû au manque d’équipements de base, à la dilapidation des infrastructures, à l’approvisionnement irrégulier et au coût élevé des médicaments et services essentiels, à la mauvaise qualité des soins, à l’inefficacité de la gestion et au désintérêt du personnel. Ceci à conduit à la rédaction d’une proposition qui a été soumise durant l’année 2002 au DFID (Département pour le Développement International, Royaume Unis), qui a accordé un financement pour le projet du renforcement de la capacité de l’hôpital. L’objectif global de ce projet étant la réduction de la mortalité et de la morbidité parmi les populations affectées par la guerre dans la région sanitaire de Kindu, par l’amélioration de la capacité et l’offre des soins de santé efficaces et complets. Le but du projet est de mettre en place et d’accroître l’accès aux services de soins essentiels et efficaces de référence dans la zone de santé de Kindu à travers le soutien à l’hôpital de référence. Ceci est le compte-rendu de ma première visite à la maternité de l’hôpital de référence de Kindu. Le travail commence à l’hôpital à 7H30 le matin. Je suis arrivé à l’hôpital à 8H et me suis rendu directement à la maternité. J’ai rencontré l’infirmière qui s'entretenait avec les malades dans la salle des accouchées. J’ai demandé des informations au sujet d’une grande multipare (G9) qui avait été rapportée être en travail deux jours plus tôt. L’on m’a informé qu’elle avait donné naissance à un mort né après 24 heures de travail. Sondant les circonstances qui auraient conduit au décès du fœtus, j’ai fait l'hypothèse que cela était du à une mauvaise prise en charge. J’ai demandé et l’on m’a présenté le corps du fœtus, enveloppé dans un pagne et couché sur une table dans la salle d’accouchement. C’était un fœtus de sexe masculin fraîchement mort né d’environ 3 Kg. J’ai demandé et l’on m’a présenté les équipements de la salle d’accouchement qui comprenaient: deux tables d’accouchement, une ventouse, un kit de curettes, quelques pinces et ciseaux. Le lavabo où l'on nettoie les mains était dit bouché, et l’eau devait être recueillie dans une bassine et versée au moyen d’un gobelet. Un département de Santé Mère et Enfant étant visiblement absent dans cet hôpital, j’étais curieux de savoir comment les patients se retrouvaient dans cette maternité pour accoucher. Les patientes sont suivies depuis la grossesse (consultations prénatales) dans les centres de santé et seulement celles à risque sont référées à l’hôpital pour l’accouchement. Les dossiers des patientes sont gardés dans les centres de santé et elles sont référées à l’hôpital avec des fiches de référence. Une femme qui décide personnellement .14 . . . . . . d’accoucher à l’hôpital se présentera logiquement à la maternité sans un compte rendu écrit de ses consultations prénatales dans la mesure où il n’y a pas de système de carnets de santé à Kindu. Un système de partage des informations médicales en particulier pour les femmes enceintes devra être urgemment mis en place. En rapport avec les statistiques, la maternité était à sa quatrième naissance durant la dernière semaine du mois. Parmi ces accouchements, il y avait une césarienne réalisée deux semaines avant à la suite d'une souffrance fœtale. Le bébé de sexe masculin, qui pesait 3.5 kg a plus tard développé une septicémie néonatale et a été mis sous antibiotiques. Sa maman a développé une infection de la plaie post opératoire et était également dite souffrir de fièvre typhoïde. Le pansement de sa plaie était réalisé par le personnel du service de chirurgie pendant que le suivi de routine de son postpartum, incluant la toilette vaginale avec une solution antiseptique pour débarrasser les sécrétions purulentes, était effectué par les infirmières accoucheuses dans la salle d’accouchement trois fois par jour. J’ai observé le pansement de la plaie (qui était fait avec seulement la solution de Dakin). Le pansement que j'ai observé avec indignation laissait à désirer, le nettoyage de la plaie étant fait de l'extérieur vers l'intérieur. La prise en charge des infections post-opératoires devra être revue avec le personnel du service de chirurgie. Ceci était d’ailleurs urgent dans la mesure où deux autres pansements des blessures que j’ai vus réalisés par la même équipe n’étaient pas différents de celui à . . . . . . . . . . . . . la maternité. J’ai observé par la suite l’infirmière accoucheuse faire la toilette vaginale de la patiente sus-mentionnée et quand bien même je n’avais pas encore obtenu l’autorisation de la part de l’Ordre des Médecins du Congo pour exercer, j’ai commandé des paires de gants et ai pratiqué un curage manuel chez cette femme, ce qui a fait sortir des quantités importantes de débris purulents et malodorants, sans aucun doute à l'origine de ses écoulements abondants. Quoi qu’anémique, cette femme ne pouvait être transfusée, car comme on me l’avait dit, tous ses donneurs potentiels avaient été testés positifs pour la filariose. Il n’y a pas de banque de sang à l’hôpital. Son taux d’hémoglobine le plus récent était toutefois de 6g/dl et elle a été mise sous comprimés de fer et d’acide folique à une dose de 2 comprimés /jour -soit un sous dosage. J’ai recommandé que la dose soit doublée pour les comprimés de fer et qu’elle soit aussi mise sous ergométrine à raison de 2 comprimés deux fois par jour. J’ai de ce fait requis des informations sur l’organisation du travail à la maternité avant de consulter le registre. Il y a seulement une infirmière par service de roulement et l'équipe du matin commence à 7H30 et termine à 3H30 de l’après midi. L'équipe de nuit va de 3H30 de l’après midi à 7H30 du matin. Le registre était bien tracé mais mal entretenu avec plusieurs pages enlevées. Il y avait des diagnostics du genre menaces d’accouchement prématuré d’une grossesse de 24 semaines, indiquant que la notion de prématurité devait être enseignée à l’équipe. D’autres appellations incorrectes incluaient la fistule vésico-cervicale, crise d’anémie SS sur grossesse, et contraction stationnaire entre autres. Il n’y avait pas de matériels médicaux tel que les gants et antiseptiques dans la maternité, mais l'on m’a dit que la pharmacie de l’hôpital était ouverte 24 heures sur 24. Dans le service de gynécologie, j’ai vu des patients avec des diagnostics suivants : tuberculose ganglionnaire sur aménorrhée de 16 semaines chez une G4P3, Troubles (saignement vaginal intermittent chez une dame de 49 ans) de la pré ménopause, Suspicion de placenta previa sur une grossesse de 8 mois, Gastrite sur grossesse de 6 mois. J’ai donc requis des informations sur les coûts des traitements et des tests de laboratoires étant donné que les quatre femmes qui étaient dans le service n’avaient soit pas acheté les médicaments prescrits ou n’avaient pas payé les examens de laboratoire. J'ai compris que les prix des médicaments et des examens de laboratoire étaient de loin supérieurs à ceux qu’une femme ordinaire de Kindu . . . . . . . pouvait payer. La réalisation d’une césarienne à l'hôpital par exemple, coûte plus de 40 Dollars US. La situation est aggravée par le fait que presque toutes les patientes chez qui la chirurgie sont réalisée à l’hôpital développent des infections des plaies post-opératoires, ce qui augmente les coûts ainsi que la durée d’hospitalisation. Il était relevé qu’une femme avait été hospitalisée pendant trois mois à cause d'une infection post opératoire suite à une césarienne. La salle d'opération devra être désinfectée et les règles d’asepsie de base améliorées. Une révision du système global de stérilisation sera nécessaire. Par rapport à la motivation du personnel, j’ai appris que les consultations et les examens de laboratoire n’étaient pas payés par le personnel de sexe masculin, et que seules les consultations ne l’étaient pas par les femmes. L’infirmière accoucheuse critiquait la raison avancée selon laquelle leurs époux travaillaient et qu'elles devaient par conséquent payer leurs tests de laboratoires. En ce qui concerne l’achat des médicaments pour le personnel et leurs familles, le prix était le même que celui des patients. Ils pouvaient toutefois recevoir les médicaments à crédit, et le prix déduit de leur maigre prime qui n’excédait jamais 10 dollars US/mois. L’infirmière accoucheuse se plaignait du fait que certains patients considérés ‘indigents’ étaient soignés sans frais, alors que le personnel devait payer la totalité de leurs médicaments, dont les coûts étaient par ailleurs très élevés. Les critères pour déterminer les ‘indigents’ étaient également très subjectifs. L'infirmière était toutefois optimiste, sidant que de plus en plus de patientes viendraient à l’hôpital quand les prix des médicaments seraient revus à la baisse. Elle s’est inspirée de l’expérience passée, où l’hôpital était rempli de patients quand l’UNICEF l’approvisionnait en médicaments à des prix abordables. J’ai quitté la maternité avec une meilleure idée des conditions de travail du personnel incluant quelques unes de leur plaintes en particulier celle des femmes. Je pouvais constater que le travail qui m’attendait était très exigent mais bien sûr, en ma qualité de diplômé du MCM, j’étais plus que préparé à y faire face. Achu Lordfred Coordinateur Médical pour MERLIN (ONG) à l’Est du Congo, RDC E-mail: [email protected] . . . . . . . . . . . . 15. Short Course 2003 Cours International sur le Planning et la Gestion des Programmes de Santé de la Le mardi après Pâques les participants au MCM ont accueilli les 17 "nouveaux -nés" dans la Salle Broden pour partager avec eux les dix semaines suivantes de leur troisième trimestre. Parmi les 17 participants du short course neuf ont choisi l´option de la Santé Reproductive. Ce n'est peut-être pas par hasard que deux tiers d’entre eux sont des femmes. Etant donné que cette année le cours est enseigné en français, l´Afrique de l´Ouest et centrale sont bien représentées par six participants dont deux viennent de la R. D. Congo, deux du Burkina Faso, une de la Côte d´ Ivoire et une du Cameroun. L´Europe est représentée par trois participants qui viennent d’Allemagne et de Belgique. En ce qui concerne la formation professionnelle de base on compte six médecins, un démographe, une psychologue et une politologue. En ce qui concerne la motivation des participants à choisir ce module, elle est liée fortement a leur vie professionnelle. On y trouve trois qui s´occupent surtout de recherche, comme par exemple les études démographiques et la santé publique, ce qui est la première étape du planning des programmes. La plupart des médecins sont impliqués dans les programmes nationaux ou régionaux, comme la lutte contre le SIDA, et ils sont responsables du conseil et la prise en charge des patients vivant avec le VIH ou les IST. L´ un des participants est engagé dans la Coopération Belge concernant la santé publique et un autre s’occupe de la formation du personnel impliqué dans les programmes. D´ailleurs parmi les participants il y a deux étudiantes venant de l´organisation de TropEd pour le Master Européen en Santé Publique. Pour conclure, on peut dire qu´íl y a une petite cohorte bien hétérogène en ce qui concerne les pays d´origine et l´expérience professionnelle, ce qui contribue à l´échange d´ expériences. Reproduction et des Programmes de Contrôle des Maladies Tropicales (27 avril – 27 juin 2003) Cette année, le module « Maladies Tropicales » est composée par des professionnels venus du monde entier ; deux médecins cambodgiens répresentent l'Asie, pour l’Europe deux collègues allemandes participent, l’Afrique reste majoritaire avec trois participants: Togo(1), Gabon (1) et République Démocratique du Congo (1), et nous comptons aussi avec la participation d’une collègue cubaine, qui nous permet de connaître les bonnes expériences mais aussi les problèmes sanitaires de l’Amérique Latine. Dans la majorité des cas il s’agit des médecins ayant une expérience soit dans les services hospitaliers soit dans l’organisation des services de santé publique au niveau provincial, certains d’entre eux ont déjà réalisé leurs premiers pas en matière de recherche biomédicale ou opérationnelle. En matière de spécialités la diversité est aussi grande, nous comptons parmi eux deux biologistes, un pédiatre, une interniste, une biochimiste un responsable des services de distribution d’eaux au niveau provincial et un chef de division des laboratoires au niveau universitaire. Trois d’entre eux sont étudiants du Master Européen en santé Publique (TropEd). Tous et toutes ont démontré une grande connaissance dans leur domaine, de plus la diversité de leurs expériences, a donné beaucoup plus de bases scientifiques aux débats et aux travaux de groupe. La plupart d’entre eux souhaitent dans un avenir proche, continuer à travailler dans le secteur de la recherche ou dans le management des programmes de contrôle des maladies, dans les pays en développement, ils/elles considèrent que les connaissances acquises à l'IMT, leur permettront d’améliorer leur pratique professionnel. Nathalie Muffler, Marlon Garcia El Salvador/France MCM 2002-2003 Allemagne Santé de la Reproduction 2003 .16 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cours International sur le Planning et la Gestion des Programmes de contrôle des Maladies Tropicales (22 avril-27 juin 2003) Les 21 étudiants de la promotion 2002-2003 de la MCM, dans le cadre de leur module optionnel, devront partager 2 mois enrichissants avec leur 15 homologues venus de part le monde. Des 8 nouveaux participants de l’option maladies tropicales, 4 venus du Cambodge, Cuba et de la RDC sont en formation continue et 4 sont inscrits au Master Européen en Santé Publique (TropEd). Certains ont bien voulu livrer leurs impressions : Cristina Diaz Pantoja Biochimiste chercheur, Institut de Médecine Tropicale Pedro Kouri, La Havane, Cuba Le cours m’a permis d’obtenir une bonne mise à jour dans un contexte de discussions d’un niveau scientifique élevé. Cela a été une excellente occasion pour exposer et analyser les résultats que nous avons eus dans les programmes de contrôle des maladies tropicales. Je suis heureuse d’avoir bénéficié de l’expérience de l’équipe de l’IMT dans le domaine de l’organisation et l’évaluation des services de santé. Yao K. Sodahlon Assistant de Parasitologie Faculté de medicine, UL, Lomé Togo TropEd Master Européen en Santé Publique Bordeaux, France Au cours de mon parcours européen, je suis heureux de faire escale dans le prestigieux Institut de Médecine Tropicale d’Anvers. Je repars mieux aguerri en méthodes modernes de contrôle des maladies tropicales. Impliqué dans la surveillance des antipaludiques au Togo, je souhaite entretenir une collaboration scientifique avec les chercheurs en malariologie de l’IMT. . . . . . . . Manuella L. Imounga, Gabon TropEd Master Eurpéen en Santé Publique Bordeaux, France Après une Maîtrise de Biologie Cellulaire option Microbiologie à l’Université Bordeaux2, j’ai voulu me lancer dans le domaine de la santé publique à travers le Master en Santé Internationale qui m’a permis de participer à ce cours international. Ce module est une étape importante dans mon cursus. J’ai acquis à l’issue de cette formation, des connaissances pouvant m’aider à m’impliquer activement dans un programme de lutte contre le paludisme. Anja-Dorothée Hüfner Interniste, St-Josephs Krankenhaus, BerlinT TropEd Master Européen en Santé Publique Je considère le contenu de ce cours comme essentiel pour réaliser des programmes efficaces de contrôle des maladies dans des pays à faibles ressources. La particularité de notre cours dérive du fait que il s’y trouve des représentants de chaque continent du monde ce qui rend les discussions vivantes et instructives. Le dialogue interculturel est au-delà une chance pour nous tous à mieux comprendre notre propre culture et de s’approcher des autres. Cours International sur le Planning et la Gestion des Programmes de Santé de la Reproduction Constance Kanga-Koffi Médecin-Chef, U.S.A.C., CHU-Treichville Abidjan, Côte d'Ivoire L'unité de Soins Ambulatoire et de Conseil (USAC), est un hôpital de jour spécialisé dans la prise en charge, clinique, psychosocial et thérapeutique (prescription des . . . . . . . . . . . . 17. ARV) des personnes adultes vivant avec le VIH/SIDA. La formation à l'IMT sur la santé de la reproduction était très attendue et elle revêt pour moi en double intérêt: • Les patientes suivies dans notre structure et qui présentent des problèmes de santé de la reproduction pourront être traitées sur place ce qui augmente la qualité de la prise en charge et réduit le coût des actes médicaux. • L'acquisition d'outils de planification et de gestion de programme. La rédaction de projet. Nous retournons dans notre pays remplis de nouvelles connaissances. Merci à toute l'équipe de l'IMT (service étudiants et enseignants) pour leur disponibilité, merci d'avoir permis les échanges très fructueux avec les frères et soeurs des autres pays et continents. Flori Ngoyi Mudimbi Chercheur-démographe, R.D. Congo La santé de la reproduction, un concept nouveau mais dont les réalités sont aussi anciennes que le monde, est actuellement un domaine de recherche où, des spécialistes des domaines aussi variés que la médecine, la sociologie, la démographie etc. sont appelés à se rencontrer pour donner une réponse appropriée aux problèmes y relatifs, auxquels sont confronté l'humanité en général et le monde en développement en particulier. La formation de ces spécialistes sur la gestion et la planification des programmes spécifiques de santé de la reproduction est aujourd'hui ressentie comme un besoin pressant dans beaucoup de nos pays. Ce module nous a suffisamment équipé pour affronter les problèmes de santé de la reproduction qui se posent dans nos sociétés respectives. Son approche méthodologique, plus proche de la réalité de terrain, nous a été d'un très grand apport et nous nous en souviendrons longtemps. Nous sommes donc totalement satisfait de notre participation à ce module. Pour notre part, cette participation est d'autant plus importante que, la R.D. Congo figure parmi les pays du monde où les problèmes de santé reproductive sont parmi les plus cruciaux. Pour terminer, nous exprimons notre joie et notre reconnaissance à toute l'équipe organisatrice de ce module. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Navrongo après la Maîtrise à Anvers Frank Baiden MDC 2001-2002 Ceci est un message de salutation à tous les collègues, enseignants et amis. Je suis arrivé au Ghana, le pays qui n’avait pas beaucoup changé après le cours à Anvers. J'ai fait un appel téléphonique par courtoisie à mon Professeur. Puis, j'ai du m'empresser de retourner à Navrongo en traversant tout le Ghana en voiture. Notre chef de projet à Accra voulait en effet que je consacre quelques jours pour la passation de service avec mon prédécesseur, qui était également pressé de se rendre au sud du pays pour préparer son départ pour Londres où elle doit faire des études doctorales (PhD). La rencontre n'a pu avoir lieu à cause du chassé-croisé, et nous nous sommes contentés d’un échange au téléphone. Et me voilà de retour à Navrongo, près d'un an, jour pour jour, après que j'en sois parti. Des changements visibles: de nouvelles figures, de nouvelles responsabilités pour d’autres, certains amis partis à l’école, un nouvel administrateur, une nouvelle responsabilité pour Rita (ma meilleure moitié comme le diraient les Anglais ou les Américains). Un homme et son épouse dans un même projet, voilà une situation qui n’était pas particulièrement amusante! .18 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le projet progressait bien, avec presque 2000 enfants (un peu plus de 1000 au moment où je quittais) recrutés dans le cadre d'un essai randomisé contrôlé visant à déterminer l'efficacité de l'artesunate administré par voie rectale sur la survie des enfants dans le district de Kassena-Nankana. De nouveaux enquêteurs avaient été recrutés; parmi les anciens, quelques-uns étaient toujours actifs dont deux promus au rang de superviseurs. Un privilège m'a toutefois été retiré. Au moment où je quittais, je savourais le plaisir de pouvoir toujours dire quand il y avait des décisions à prendre au sujet du projet: 'Ah ! Attendez, j'en informerais CA (le code de mon chef) et elle décidera'. Maintenant je ne peux plus le faire du tout. CA est partie à l'école. Tout commence et termine au niveau de FQ (et c'est cela mon code). Stimulant, mais je suis entrain d'apprendre. Comme ils le disent, une fois étudiant, demeurer étudiant ! ! ! Bienvenu au pays, il n'y a pas meilleur endroit ! ! ! Je saisi l'opportunité de ce message pour transmettre mes salutations à tous ceux à qui j'avais promis écrire à mon retour et n'ai pu le faire. Vous nous manquez à moi et à Rita. E-mail: [email protected] . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nehemiah Nhando MDC 2001-2002 Salut à tous, Je pense que j’ai été silencieux pendant trop longtemps, comme Misra le disait toujours, je commence à parler quand j’ai bu une ou deux bières! (Après 11 heures du soir bien sûr). Félicitations dans un premier temps à Matsui. J’ai été désigné à un nouveau poste de ‘Senior Medical Officer’, suite à l’obtention de mon dîplome de Master; dans un programme de recherche en partenariat entre l’Université du Zimbabwé (UZ) et l’Université de Californie à San Francisco (UCSF). Le programme de recherche concerne le VIH/SIDA et il est en cours depuis environ cinq ans au Zimbabwe et présentement il intègre différents projets de recherche. Nous faisons partie du réseau mondial d’essai sur la prévention du VIH (HIV Prévention Trials Network (HPTN)) qui est financé par Family Health International. Je suis spécifiquement impliqué dans une étude prospective multicentrique (essai clinique) qui a des sites au Brésil (2), en Inde (2), au Malawi (2), en Thaïlande, au Zimbabwe et aux Etats Unis, et qui débute en septembre 2003. Il s’agit d’un essai randomisé contrôlé qui vise à évaluer l’efficacité du traitement antiretroviral combiné avec des soins primaires versus soins primaires seulement, sur la prévention de la transmission sexuelle du VIH-1 chez les couples séro-discordants (vous vous rendez compte que nous ne pouvons pas nous échapper de Anne et de Marleen). Est ce que l’utilisation des traitements ARV réduit la transmission du VIH-1? L’étude va se dérouler pendant une période de 7 ans, durant laquelle nous allons recruter 1750 couples (sérodiscordants), avec 250 couples par site. J’ai à ce jour participé à des sessions de formation à Washington, à Atlanta et à Durban sur la réalisation de l’étude et sur le traitement ARV et la prise en charge du SIDA. Je promets d’envoyer à toute personne intéressée d’avoir plus d’informations au sujet de cette étude, le résumé du protocole. J’espère que vous (et vos familles) êtes en bonne santé. Je me porte comme un charme et vous souhaite bien de choses. Je serai heureux de recevoir bientôt des nouvelles de vous. Nehemia E-mail: [email protected] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19. Elisabeth Poulet refuser les patients à un stade avancé parce que ceux qui résistent à cette phase critique, survivent assez bien et on note chez eux une bonne restauration de l’immunité, un gain en poids, etc. MDC 2001-2002 le 26 avril 2003 Salut à tous, J’espère que vous et vos familles vous portez bien. Je sais que certains parmi vous ont pensé que j’avais disparu, mais j’ai survécu à Nairobi, bien que si vous vous souvenez, je n’aime pas les villes et certainement pas les mégalopoles, encore moins les villes où la sécurité est un problème quotidien. Finalement, je dispose d’un moment pour écrire à propos de ce que j’ai fait durant les trois derniers mois. Je suis arrivée à Nairobi en mi-janvier, occupant le poste de Coordonnateur Médical de MSF. Il y a deux projets : Un à Homa Bay, proche du lac Victoria. Le district de Homa Bay était jadis très grand, avec 1 million d’habitants. L’année passée, le district a été subdivisé en 3 districts plus petits mais au niveau de l’hôpital, il y a peu de changement dans la mesure où les deux districts nouvellement crées ne sont pas dotés d’hôpitaux de référence décents. Cette région est considérée comme ayant l’une des prévalences du VIH les plus élevées au Kenya, se situant entre 30 à 35% parmi la population adulte. MSF travaillent dans la région depuis 1997 durant les conflits ethniques. En juillet 2000, une clinique HIV a été mise en place dans l’hôpital de district et en novembre 2001, le premier patient a commencé le traitement ARV. Après 18 mois, 420 patients ont commencé le traitement ARV. Toutefois, les besoins sont de loin au-delà de la capacité de MSF. En 2002, il y a eu une augmentation de 2,7 fois le nombre de clients qui sont venus pour le VIH, parmi lesquels, il y avait 3 fois plus de personnes VIH positives. Cela signifie que les gens s’intéressent et se font tester quand le traitement est disponible. C’est juste pour confirmer ce que beaucoup de gens savent. Bien que nous enregistrons beaucoup de décès (20%) parce que certains patients arrivent à un stade très avancé, du au fait que l’objectif de MSF, est de commencer avec les gens qui sont les plus à risque de décéder. Tous les décès enregistrés étaient liés aux VIH non au traitement ARV. Toutefois, il n’est pas justifié de .20 . . . . . . Le second projet est à Nairobi, un bidonville appelé Mathare, où résident environ 230 000 habitants. Le bidonville est construit sur les ordures. Le nombre de latrines est si bas qu’il est réaliste de dire qu’il n’y en a pas du tout. Il n’y a presque pas d’électricité et quelques points d’eau disséminés dans le bidonville desservent la population. On relève ici l’existence de beaucoup de violence. La clinique MSF est située à la lisière du bidonville; il s’agit d’une clinique VIH et TB, propriété de MSF. Il y avait dans le passé un dispensaire géré par MSF+OCB (Organisation Communautaire de Base), mais suite à un gros problème avec l’OCB, MSF s’est retiré du partenariat. Ledit dispensaire a mis la clé sous le paillasson quelques mois plus tard. Nous avons mis le premier patient sous ARV hier le 25 avril. Le prochain objectif est re-initier un service de consultations externe pour la population générale; dans la mesure où il n‘est pas assez acceptable de traiter les patients VIH/TB quand on n’offre pas de soins pour la population générale. Discriminer n’a jamais été bien. Bien que MSF n’est pas la seule institution qui offre des soins dans le bindonville, le dispensaire de MSF est le moins cher et a attiré beaucoup de patients. Ainsi pour le nouveau dispensaire, nous devons chercher un partenaire pour assurer la continuité du fonctionnement du dispensaire quand MSF partira: le MINSANTE? La meilleure solution, nous pensons, serait de chercher un endroit assez grand tel que nous puissions fournir simultanément les deux activités: la consultation externe et la clinique VIH/TB; un endroit situé dans le bidonville bien sûr, et c’est cela le défi. Je pourrais écrire des pages et des pages encore, mais si vous avez des questions spécifiques, demandez et je me ferrai le plaisir de répondre. Merci à tous, Elisabeth E-mail: [email protected] . . . . . . . . . . . . . Juste une question de temps: Expérience d’un ancien participant au cours MCM Charles E. Nzawa MDC 2001-2002 Il n’y a pas longtemps (l’année 2000 précisément), j’ai pris la décision de suivre une formation de niveau Maîtrise en Santé de la Reproduction. Heureusement, j’ai obtenu une inscription et une bourse pour faire cette étude à l’Institut de Médecine Tropicale (IMT). J’étais naturellement enthousiaste et je me suis vu dans l’obligation de démissionner du poste de Chef de Projet que j’occupais au sein d’une ONG locale. J’ai pris cette décision n’ayant pu obtenir une attestation de mise en disponibilité. Arrive Août 2002, le rêve que j’ai longtemps caressé devint réalité après une année de travail intense et de nuits sans sommeil. On m’a décerné le diplôme de Maîtrise en Contrôle de Maladies (Option Santé Reproductive). Et je suis retourné immédiatement au pays, le Malawi communément connu sous le nom de 'Cœur chaleureux de l’Afrique' (Warm Heart of Africa). Je me suis retrouvé sans emploi et me demandais sans cesse si j’avais pris la bonne décision ou non. J’ai opté pour travailler comme consultant indépendant. Un mois après, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) m’a offert un travail. Soudainement, les choses ont commencé à changer. Le ‘Pouvoir’ du cours MCM s’est mis à faire des merveilles. Un mois après avoir commencé avec le PAM, j’ai reçu trois autres propositions d’emploi. Après examen minutieux des propositions, j’ai opté pour travailler avec le Family Health International (FHI) où je suis à présent en qualité de ‘Senior Technical Officer’ (Monitoring et Evaluation). En effet, il n’y avait pas lieu de paniquer après le cours MCM. C’était juste une question de temps. A tous ceux qui sont actuellement en formation ou qui ont l’intention de s’inscrire au cours MCM, j’aimerais reprendre à haute voix le propos plein de sagesse d'Isolde (Tutrice du cours MCM - année académique 2001/2002): ‘Félicitations à tous ceux qui ont choisi l’option Santé Reproductive’. J’aimerais ajouter que le monde attend avec impatience votre contribution à l’issue du cours MCM. Charles E. Nzawa FHI/Malawi E-mail: [email protected] . . . . . . . . . . . . . . . . . . Samarendra Nath Misra MDC 2001-2002 … Je suis toujours à l’ONUSIDA. Le fonctionnement et la nature du travail ici sont très différents. Nous sommes entrain de finaliser en collaboration avec la Banque Mondiale, une revue à mi-parcours du programme de lutte contre le VIH/SIDA. Simultanément, nous avons eu un atelier d’échanges d’idées ‘Brain storming’ sur l’introduction des ARV dans les structures hospitalières et les organisations communautaires de base. Nous avions invité TASO en provenance de l’Ouganda, pour participer à cet atelier. Cette rencontre a formulé des recommandations pertinentes, et sous peu on devra procéder au lancement du programme ARV d’abord à petite échelle avec extension dans la seconde phase. J’assiste aussi la Banque Mondiale dans la mise en œuvre d’un projet de prévention du VIH/SIDA le long des grands axes routiers. Ce projet est un véritable défi, dans la mesure où le réseau routier s’étend sur plusieurs milliers de Km et traverse plusieurs régions du pays avec une diversité culturelle. E-mail: [email protected] Sincères salutations, Misra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21. Doctorat à l'IMT "Comité de sélection pour les études de Doctorat" de l'IMT évaluera les candidatures et choisira jusqu'à trois candidats qui remplissent les Cher anciens de la MScVet, du CIPS/ICHD ou exigences académiques. Ce comité évaluera le du MCM/MDC, parcours académique du candidat (dossier de formation académique), l'expérience Nous sommes heureux de vous annoncer la professionnelle, l'expérience scientifique disponibilité à l'IMT de bourses de Doctorat éventuelle et le sujet de recherche qui est (PhD). proposé. Le fait que le candidat ait ou non déjà Peut-être êtes vous déjà au courant – en partie initié sa recherche n'est pas peut-être pas- du fait qu'en 2003, l'IMT Chaque vraiment important. La pertinence de la a initié un programme d'études de année, 3 recherche par rapport aux plans de Doctorat destiné aux anciens bourses de recherche des scientifiques de l'IMT sera, participants aux cours de Maîtrise. Ce doctorat elle aussi, évaluée. Par ailleurs le Comité programme prévoit d'offrir annuellement doit être convaincu que la recherche pourra trois bourses d'études. En 2004 également, trois être finalisée dans un délai de quatre ans et que le jeunes scientifiques pourront être acceptés dans candidat pourra obtenir son doctorat avant ce programme. La bourse couvre toutes les d'atteindre 45 ans. D'habitude il vaut mieux ne dépenses pendant une période de quatre ans. Cela pas attendre trop longtemps après votre cours de inclut une allocation mensuelle de subsistance maîtrise avant d'entamer un doctorat : une (durant un maximum de quatre ans), les voyages à période de deux à cinq est un optimum. Une fois Anvers et les moyens de développer votre le candidat sélectionné, la formation pourra recherche dans votre propre pays ou à Anvers. commencer au plus tôt le 1er janvier 2004 et au Mais avant d'expliquer les détails du plus tard le 31 mai 2004. processus de candidature, il est utile de Trouvez un Comment doivent procéder les candidats? rappeler quelques aspects généraux des promoteur Voici les cinq premières étapes : études de Doctorat. Un PhD est décerné à l'IMT 1. Développez une idée : comment pensezquand un scientifique prouve qu'il ou vous pouvoir contribuer significativement à la elle est capable de contribuer de façon autonome science dans votre domaine ? et indépendante au développement de la science 2. Trouvez un promoteur à l'IMT avec lequel dans un domaine particulier de connaissances. vous puissiez discuter de votre projet et "Indépendamment" ne signifie pas que le arriver, nous l'espérons, à un accord. Le doctorant doive travailler de manière promoteur de l'IMT devra défendre votre complètement isolée. Le candidat sera appuyé par candidature au sein de l'IMT et trouver une une personne que nous appelons "promoteur". université où vous vous inscrirez pour Le promoteur le plus important sera un Envoyez votre programme de doctorat. scientifique de l'IMT, mais chaque votre 3. Préparez votre dossier pour le "Comité candidat sera aussi appuyé par un candidature promoteur d'une université belge (ou de sélection pour les études de Doctorat" avant fin de l'IMT" Le promoteur vous guidera. parfois européenne), puisqu'en septembre définitive, ce sera cette université qui 4. Vérifiez avec votre employeur la possibilité de consacrer quatre années à vos décernera le diplôme. Un scientifique d'une études de doctorat. Discutez et planifiez votre université du pays d'origine pourra jouer le rôle carrière. Identifiez les scientifiques de votre de troisième appui. Cependant, le promoteur pays qui pourraient appuyer éventuellement principal sera le scientifique de l'IMT. vos études. Le développement, l'exécution, l'analyse et la 5. Envoyez votre dossier au Coordinateur publication de vos travaux de recherches académique de l'IMT avant fin septembre constituent les activités qui sont au cœur du 2003. processus de formation doctoral. En fonction des Seuls trois excellents candidats seront règlements des universités, des activités sélectionnés. complémentaires pourraient être requises comme, par exemple, un petit programme de Nous vous souhaitons bonne chance. formation formelle à suivre durant la première Pour plus d'information: G. van Heusden, année du doctorat. Cela dépend de l'université Coordinateur académique de l'IMT même. Comment est organisé le processus de candidature? Chaque année, fin septembre, un .22 . . . . . . . . E-mail: [email protected] . . . . . . . . . . . Publications par nos alumni • Bortolotti V, Buvé A. Prophylaxis of opportunistic infections in HIV-infected adults in sub-Saharan Africa: opportunities and obstacles. AIDS 2002; 16: 1309-17. • Delvaux T, Crabbé F, Seng S, Laga M. The need for family planning and safe abortion services among women sex workers seeking STI care in Cambodia. Reproductive Health Matters 2003; 11: 18. • Lafort Y, Sawadogo Y, Delvaux T, Vuylsteke B, Laga M. Should family planning clinics provide clinical services for sexually transmitted infections? A case study from Côte d'Ivoire. Trop Med Int Health 2003; 8: 552-560. (en annexe) • Lambert M-L, Hasker E, Van Deun A, Roberfroid D, Boelaert M, Van der Stuyft P. Recurrence in tuberculosis: relapse or reinfection? Lancet Inf Dis 2003: 3: 282-287. (en annexe) • Lubek I, Wong ML, McCourt M, Chew K, Dy BC, Kros S, Pen S, Chhit M, Touch S, Lee TN, Mok V. Collaboratively confronting the current Cambodian HIV/AIDS crisis in Siem Reap: a crossdisciplinary, cross-cultural "Participatory action research" project in consultative, community health change. Asian Psychologist 2002; 3: 21-28. • Moerman F, Lengeler C, Chimumbwa J, Talisuna A, Erhart A, Coosemans M, D'Alessandro U. The contribution of health-care services to a sound and sustainable malaria-control policy. Lancet 2003; 3: 99-102. (en annexe) • Mony P, Krishnan R, Joseph A. Using qualitative research to address road transportation and safety issues in Vellore town, south India. Inj Control Saf Promot 2002; 2: 137-140. • Vuylsteke BL, Ettiegne-Traore V, Anoma CK, Bandama C, Ghys PD, Maurice CE, Van Dyck E, Wiktor SZ, Laga M. Assessment of the validity of and adherence to sexually transmitted infection algorithms at a female sex worker clinic in Abidjan, Cote d'Ivoire. Sex Transm Dis 2003; 30: 284291. • Wong ML, Lubek I, Dy BC, Kros S, Pen S, Chhit M. Social and behavioural factors associated with condom use among direct sex workers in Siem Reap, Cambodia. Sex Transm Inf 2003; 79: 163-165. Si vous voulez une copie de ces publications, veuillez contacter Yvette à [email protected] . . . . . . . . . . . . . . . . . . AMANITARE Awards 2003 Eleven awards were granted to individuals and organisations for their contribution to the sexual and reproductive health field in Africa as part of the opening day celebrations of African Women’s Health and Rights day at the African Women’s Sexual and Reproductive Health and Rights Conference, Johannesburg, February 4 - 7, 2003 … Bringing rights to reproductive and sexual health services category Addis Ababa Fistula Hospital, Ethiopia This award was received by Dr Mulu Muleta, the longest serving gynaecologist at the hospital. Since its establishment, the number of cases treated in this hospital has risen steadily, from 30 cases in 1975 to 1 200 in 2002 making it the largest repair service of its kind worldwide. More than a treatment centre, the hospital provides specialist training to surgeons from Ethiopia and other countries where obstetric fistulae are endemic. The hospital has trained more than 200 local gynaecologists on basic fistula repair techniques and offers free training at the hospital to surgeons from other countries training on average 12 surgeons a year from different countries. …" . . . . . . . . . . . . . . . . Mulu Muleta (MDC 1999) . . . 23. Bea Vuylsteke (MScBT 1990) s'est mariée en Côte d'Ivoire le 26 avril 2003 14-17 September 2003 43rd Interscience Conference on Antimcrobial Agents and Chemotherapy (ICAAC) Chicago, USA FÉLICITATIONS! [email protected] www.icaac.org 21-26 September 2003 13th International Conference on AIDS & STIs in Africa Nairobi, Kenya [email protected] www.icasanairobi2003.org 26-29 November 2003 International Colloquium Cerebrospinal Fluid Analysis in Tropical Neurology Antwerp, Belgium Souleymane Ouattara, Nina et Bea [email protected] www.itg.be/colloq2003 L'équipe de rédaction du Bulletin des anciens MCM accepte toute contribution en anglais ou en français sur des sujets jugés pertinents pour les anciens du MCM. Il n'y a pas de contraintes sévères quant au format ou à la longueur. Nous favorisons cependant les courtes communications, formelles (dissertations sur un thème) ou informelles. Les contributions plus longues peuvent aussi être acceptées, mais elles devraient alors répondre à des standards plus stricts de rédaction scientifique. Nous n'avons pas d'objections à insérer des textes publiés ailleurs. Vous pouvez envoyer vos textes par e-mail, par fax ou par courrier. Si vous envoyez un fichier, le format Word facilitera notre travail. Nous nous réservons le droit d'éditer et de raccourcir le texte de vos contributions, surtout lorsqu'il comporte une longue présentation du contexte ou une introduction très générale. 2-5 December 2003 8th World STI/AIDS Congress XIV Panamerican STI/AIDS Congress Care Interventions in STI/AIDS in Resource-poor Settings Montevideo, Uruguay [email protected] www.congresos-rohr.com 8-11 décembre 2003 Conférence Internationale sur la Prise en Charge Communautaire et à Domicile des Personnes Vivant avec le Virus du SIDA Dakar, Sénégal L'équipe de rédaction accueille toute suggestion d'articles à inclure dans le bulletin – surtout quand ils ont été écrits par des anciens. Adresse: Yvette Baeten, Institut de Médecine Tropicale, Nationalestraat 155, B-2000 Anvers, Belgique; Fax: 32-32476333; E-mail à: [email protected] [email protected] www.dakarvih2003.sn 4-7 March 2004 11th International Congress on Infectious Diseases Cancun, Mexico Ont contribué à ce numéro: L. Achu, R. Adomako-Bamfi, O. Ake, Y. Baeten, F. Baiden, M. Boelaert, R. Delgado, T. Delvaux, C. Diaz Pantoja, M. Garcia, N. Hamid, A-D. Hüfner, M. Imounga, C. Kanga-Koffi, J. Kemmegne, Y. Mahendradhata, S. Misra, N. Muffler, D. Nahabi, F. Ngoyi Mudimbi, N. Nhando, C. Nzawa, M. Pirard, E. Poulet, S. Seng, Y. Sodahlon, I. Sombie, G. van Heusden [email protected] www.isid.org/11th_icid .24 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .