CONSEIL POUR LA PROTECTION DES MALADES LE RÔLE DES
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CONSEIL POUR LA PROTECTION DES MALADES LE RÔLE DES
CONSEIL POUR LA PROTECTION DES MALADES LE RÔLE DES PATIENTS DANS L’INSCRIPTION DES MÉDICAMENTS ANTICANCÉREUX Allocution prononcée le 20 juin 2011 dans le cadre de la 10e édition du Colloque du Conseil pour la protection des malades. Mon nom est Nicole Giroux, et c’est au double titre de patiente atteinte d’un cancer du rein de stade avancé et de directeur de l’Association canadienne du cancer du rein qu’on m’a fait l’honneur de m’inviter à vous adresser la parole aujourd’hui. L’ACCR, ou KCC, Kidney Cancer Canada (qui a un acronyme pas mal plus sexy qu’en français) est une association qui a été créée il y a cinq ans par un petit groupe de patients de l’Hôpital Princess Margaret à Toronto. En fait il s’agit de deux patients-fondateurs et nous comptons maintenant près de deux mille membres au Canada, dont approximativement 200 au Québec. C’est un chiffre modeste mais qui est imposant quand on sait que le cancer du rein fait partie des cancers plus rares. On parle de 5 100 nouveaux cas au Canada cette année et de 1650 décès, toujours au Canada. Et si vous trouvez ça agaçant que je cite des chiffres « canadiens » c’est que les 1 données dont on dispose au Québec ne sont pas fiables, compte tenu de l’absence d’un registre du cancer dans la province… (C’est ce que veut dire la petite croix qui est posée après la ligne sur le Québec dans le rapport annuel de la Société canadienne du cancer!) Pour revenir à l’Association, notre rôle est d’informer et de soutenir les patients et leurs familles, de participer au financement de la recherche en cancer du rein – qui est sous-financée même en proportion de la rareté de la maladie – et finalement, de défendre les droits des patients à avoir accès aux meilleurs traitements pour leur maladie. 2 LE CONFORT ET L’INDIFFÉRENCE Ou DORMIR SUR LA SWITCH Je fais partie de cette majorité de Québécois qui ont vécu l’âge adulte dans le confort 1) de l’assurance-maladie et 2) de l’assurance médicaments. Quand on associe ce phénomène à celui de la pensée magique, on se croit invincible et bardé de toutes parts. Or, de plus en plus de Québécois, comme moi, se réveillent aujourd’hui dans un véritable cauchemar, ou une situation qui leur, nous, apparait comme telle. C’est que l’état providence, devant la montée de l’épidémie de cancer et du coût des médicaments, refuse de plus en plus souvent d’endosser la facture, tandis que les couvertures des assurances privées rétrécissent comme des peaux de chagrin, prenant souvent exemple (et justifications) sur les décisions gouvernementales en la matière. On paie impôts et taxes afin de s’assurer qu’on sera traités lorsqu’on tombera vraiment malades, n’est-ce-pas? Idem pour les primes d’assurances? C’est loin d’être toujours vrai, spécialement pour les maladies plus rares, qui ne bénéficient pas d’un lobby suffisant pour se faire entendre des décideurs en la matière. De plus, ce qui rend l’accès d’autant plus difficile, c’est que les traitements dont on parle sont la plupart du temps novateurs et très coûteux. 3 Quand je parle de lobby, je parle du seul qui est vraiment efficace : celui des patients eux-mêmes. Leur nombre, en premier lieu, mais aussi la dimension accrocheuse, sexy, de leur cause. Ce n’est pas par hasard si j’ai prononcé le mot sexy deux fois depuis le début de cette présentation. Je pourrais utiliser le mot « populaire », ou l’expression « qui a la capacité de toucher la collectivité ». Le meilleur exemple de ce phénomène, c’est le cancer du sein. Loin de moi l’idée de dire que les patientes atteintes de cette terrible maladie en reçoivent trop, au contraire, mais en proportion, d’autres patients atteints de types de cancers plus rares et moins « populaires », se retrouvent souvent incapables de bénéficier des meilleurs traitements pour leur maladie. Les efforts de marketing faits en ce sens par les associations du cancer de la prostate et colorectal (la campagne des « fesses » pour ne pas la nommer, je vous jure que ce leitmotiv s’est imposé de lui-même) sont des modèles du genre. C’est plus difficile pour des gens atteints de cancer plus rares, car ils n’ont pas, pour certains, la quantité suffisante de militants, pour d’autres, la sévérité de la maladie empêche les patients d’être actifs dans la lutte, pour d’autres encore, on les tient responsables de leur maladie (les fumeurs méritent leur cancer du poumon). Finalement, – et ça c’est effrayant –, il y a plusieurs patients qui ignorent tout simplement que des traitements existent, 4 qui ne pourraient peut-être pas leur sauver carrément la vie, mais qui pourraient très certainement leur procurer une survie accrue tout en maintenant une bonne qualité de vie. 5 L’IGNORANCE Cette ignorance est favorisée par plusieurs médecins, qui, sachant que le patient ne pourra obtenir le traitement approprié, choisissent de ne pas en mentionner l’existence. Et ça, ce n’est pas moi qui l’invente, ça a été dit tout haut par un oncologue courageux l’automne dernier dans un reportage à la radio de Radio-Canada. Le Dr Normand Blais, oncologue au CHUM a osé dire tout haut ce que plusieurs pensaient tout bas. L’ignorance, donc, c’est le deuxième écueil qui empêche les patients d’avoir accès aux traitements dont ils ont besoin. C’est pour ça qu’un des premiers rôles des associations, c’est d’informer. LES CHANGEMENTS DANS LES RAPPORTS AVEC LES SOIGNANTS J’entends encore le ton de voix de ma mère changer quand elle prononçait le mot « docteur ». C’était le même qu’elle avait lorsqu’elle parlait du bon Dieu, ou pas loin de ça. Les choses n’ont pas beaucoup changé à cet égard. On continue la plupart du temps à penser que notre médecin va pouvoir nous sauver en diagnostiquant le mal dont nous souffrons, et que, si nous sommes gravement malades, il nous enverra à l’hôpital où on nous donnera les médicaments dont nous avons besoin. 6 Or, c’est de moins en moins vrai. Des changements profonds ont eu lieu dans notre système de santé et ce ne sont plus les médecins qui décident des traitements aujourd’hui, mais des gestionnaires. Ce sont eux qui ont maintenant le pouvoir de décision et non seulement il n’est pas toujours facile de les joindre pour s’adresser à eux, mais on est aussi souvent dans l’ignorance des paramètres sur lesquels ils fondent leurs décisions. À cet égard, j’aimerais vous donner l’exemple des événements de l’automne dernier, alors qu’en tant que directeur de l’ACCR pour le Québec, j’ai pris le mandat de tenter d’obtenir accès à deux traitements pour le cancer du rein qui venaient d’être refusés par le Conseil du médicament (maintenant devenu l’INESSS). 7 Un petit peu d’histoire… À l’automne dernier, l’automne 2010, les médias faisaient état du cri d’alarme lancé par des patients atteints du cancer, des oncologues et certains groupes de pression quant aux difficultés d’accès aux médicaments anticancéreux. J’étais fort peu préparée à participer à cet automne chaud qui a débouché sur la création d’un comité de travail sur la question par le ministre de la santé, l’Honorable Yves Bolduc. Mais j’anticipe. Le 14 octobre 2010, le Conseil du médicament annonçait le refus de deux thérapies incontournables dans le traitement du cancer du rein. Alors que 5 traitements étaient approuvés par Santé Canada, le Québec, depuis des années, n’en remboursait qu’un seul. Pour un des deux traitements, c’était des raisons pharmacoécomomiques qui avaient provoqué le refus, alors que 7 autres provinces le remboursaient. Pour l’autre, on disait grosso modo que les éléments d’analyse soumis par le fabricant n’étaient pas pertinents pour des patients Québécois. Sans entrer dans les détails, le Conseil du médicament remettait en question le fait que les patients canadiens qui avaient fait partie de l‘étude déposée avec la demande de la compagnie pharmaceutique avaient eu plusieurs autres traitements au préalable, tandis que les patients québécois qui seraient éventuellement traités 8 n’auraient disposé que d’un seul. C’est évident, les autres avaient été refusés par ce même Conseil du médicament. Ce jour là, j’ai fait parvenir une lettre au Conseil pour manifester notre désaccord quant à leurs décisions sur ces deux médicaments. La présidente de Kidney Cancer Canada en faisait de même et toutes deux nous demandions une rencontre urgente avec le Conseil. Il faut dire qu’un des deux traitements s’adressait à un type plus rare de cancer du rein ainsi qu’aux cas dont le pronostic était sombre, tandis que l’autre représentait le seul traitement approuvé en deuxième ligne par Santé Canada alors que le programme de compassion de la compagnie pharmaceutique se terminait dans à peine trois mois. Il fallait agir et vite. Au même moment, une lettre d’opinion courageusement écrite par le docteur Normand Blais dénonçait la situation du remboursement des médicaments anticancéreux au Québec et posait la question explosive entre toutes et qui était sur toutes les lèvres : SI LA VIE A UN PRIX AU QUÉBEC, QU’ON LE DISE! Plus d’une dizaine de médecins spécialisés dans le traitement du cancer du rein (et croyez-moi, il n’y en a pas beaucoup plus que ça dans la province) envoyaient une pétition au Conseil du médicament pour réclamer qu’on revienne sur la décision concernant le traitement de deuxième intention. 9 Pour ceux qui n’avaient pas signé, la grande raison était qu’ils revendiquaient l’accès à l’ensemble des traitements approuvés par Santé Canada. J’aimerais ça que l’histoire que j’ai à vous raconter aujourd’hui soit un success story mais ce n’est pas le cas. Nous n’avons jamais reçu de réponse à nos lettres au Conseil du médicament, pas même d’accusé de réception alors même qu’un représentant de l’organisme déclarait à la radio que le Conseil était à l’écoute des préoccupations des patients et des associations. J’en profite ici pour remercier le Dr Denis Soulières, hématooncologue au CHUM, qui se bat depuis plusieurs années pour la cause des patients atteints de cancer et pour celle d’une organisation efficace des efforts et des ressources en oncologie. Il a accepté d’être le porte-parole de notre association dans les démarches que nous avons entreprises. En effet, je dois souligner ici que nos principaux alliés sont nos médecins oncologues qui vont souvent audelà du strict devoir pour se battre pour nous, à nos côtés. C’est au ministre de la santé lui-même que nous nous sommes alors adressé, Benoit Pilon1, un patient membre de l’ACCR, le Dr Denis Soulières et moi-même. 1 Monsieur Pilon n’a finalement pas pu participer en personne, car il était en traitement à ce moment-là. J’ai lu de sa part au ministre une lettre qui lui était adressée et qui parlait du fait que depuis plus de quatre ans, il survivait à son cancer du rein sans que ses médicaments n’aient jamais été remboursés, car ils ne figurent pas sur la liste des médicaments d’exception. 10 Cette rencontre a eu lieu in extremis, à quelques trois jours de la fermeture du programme de compassion pour les nouveaux patients du deuxième médicament refusé. Ça ne s’est pas passé comme je l’espérais naïvement, alors que je croyais que les torts allaient être corrigés et que le ministre allait renverser les décisions du Conseil. Pour le premier traitement, même le ministre ne pouvait rien faire et il n’est toujours pas disponible sauf dans les cas ou les hôpitaux acceptent d’en défrayer les coûts à même leurs budgets alors que techniquement, il ne peut être présenté à nouveau au Conseil du médicament. Pour le second, nous n’avons pas eu gain de cause, mais nous avons été entendus : un filet de sécurité a été mis en place pour assurer la protection des patients dont l’accès au traitement de 2e intention a été assuré temporairement par le biais de la mesure du patient d’exception. Cette mesure donne tout de même aux patients québécois atteints de cancer une possibilité d’avoir accès à des traitements qui ne sont pas remboursés de façon officielle. Pour ce qui est de ce deuxième traitement, il demeure à ce jour inaccessible aux patients québécois alors qu’il est remboursé en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario et même à Terre-Neuve2. 2 En date du 23 juillet 2011, l’Afinitor est aussi remboursé en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. 11 À LA BASE DE L’ACCÈS AUX TRAITEMENTS, IL Y A LA CAPACITÉ À BIEN CONNAÎTRE ET COMPRENDRE LES BESOINS ET L’IMPACT DU FINANCEMENT DE CES TRAITEMENTS Or, malgré la meilleure volonté du monde, les autorités en place ne disposent pas des outils nécessaires pour prendre les décisions. C’est pourquoi nous avons présenté au ministre une série de demandes que nous partageons avec plusieurs autres associations de patients atteints du cancer : 1. La participation d’oncologues dans le processus décisionnel du remboursement des traitements anticancéreux – ça avait plus ou moins été annoncé par le ministre et les choses semblaient en branle –, mais il fallait aussi assurer; 2. La participation de représentants des patients dans ce même processus décisionnel, tel que cela se pratique un peu partout au monde et dans le reste du pays – le droit de vie ou de mort entraîne le droit de participer à la décision; 3. La création d’un registre québécois du cancer; 4. La création d’une agence québécoise du cancer sur le modèle de celles qui existent en Ontario et en Colombie-Britannique; 5. La révision des décisions négatives des dernières années qui ont vu le Québec passer du premier au presque dernier rang des provinces canadiennes dans le remboursement des traitements anticancéreux. 12 Le rapport Aucoin Quelques semaines plus tard, le docteur Soulières et moimême rencontrions Monsieur Léonard Aucoin qui pilotait l’étude commandée par le ministre Bolduc. Nous lui avons fait part des difficultés vécues par les patients atteints de cancers rares, notamment le cancer du rein et nous lui avons réitéré les cinq points que nous avions développés dans les médias et communiqués au ministre. Monsieur Aucoin nous a écouté attentivement, mais nous a mis au fait que son mandat ne couvrait malheureusement pas la plupart de nos demandes. Ce n’est qu’en lisant le rapport une fois publié que nous avons pu constater l’étroitesse du mandat qui lui avait été confié. Comment s’organiser pour que le CEPO (Comité de l’évolution des pratiques en oncologie) soit intégré dans le processus d’analyse des traitements anticancéreux – et j’ai bien dit d’analyse, pas de décision. Or, ce processus de consultation existait déjà dans le mandat du Conseil du médicament, même s’il n’était pas systématique. Nous sommes d’avis, comme d’autres associations de patients, que les recommandations du rapport ne vont pas assez loin.3 3 De mémoire, je n’ai pas eu le temps de dire ce qui suit, et j’ai repris à la conclusion. 13 La participation d’oncologues qui est recommandée ne se situe pas au niveau décisionnel et les recommandations qui y sont faites sont de nature organisationnelle. La participation des patients est absente et on propose deux postes de «citoyens». L’INESSS pourra donc compter sur l’apport de citoyens payeurs de taxes, de médecins de plusieurs spécialités, mais toujours pas d’oncologues, de pharmaciens en abondance, d’infirmières, d’éthiciens, de psychologues, d’administrateurs ou de comptables, d’économistes, mais pas de patients dans les prises de décisions. Pourtant, le rapport mentionne bien que la tendance ailleurs au pays et dans le monde est d’impliquer les patients dans le processus. Pour l’instant, le Québec fait toujours cavalier seul dans ce domaine. La création du registre a été annoncée, mais les hôpitaux ne sont pas prêts, donc rien ne fonctionne à ma connaissance. Idem sur la création de la Direction québécoise du cancer, annoncée en grande pompe par le premier ministre Jean Charest, mais dont on connait peu de choses sinon qu’elle ne semble pas être conçue pour être une véritable agence et pour l’instant, qu’elle semble n’être qu’un nouveau nom donné à l’ancienne Direction de la lutte contre le cancer. On multiplie les entités, les annonces, mais il n’y a pas grand-chose de concret et le danger, c’est que les 14 changements profonds qui sont nécessaires n’auront pas lieu. Finalement, un des points les plus importants : la révision des décisions négatives du Conseil du médicament ne fait pas partie des recommandations du rapport. Malgré cela, la qualité du rapport Aucoin est impressionnante nonobstant l’étroitesse du mandat dont j’ai déjà fait mention. Il faut saluer le passage suivant qui ne fait pas partie des recommandations, mais bel et bien de la conclusion du rapport4. Pour rendre compte de la complexité du processus d’inscription et de l’incertitude qui découlent des pathologies oncologiques, il y aurait lieu d’examiner la pertinence de revoir les orientations ministérielles en matière de gestion du médicament afin d’y intégrer le concept d’inscription avec développement de la preuve et de doter notre système de santé d’outils permettant aux cliniciens, aux établissements et à l’INESSS de faire un suivi rigoureux de l’usage optimal des médicaments. Il n’en reste pas moins qu’au‐delà des aspects méthodologiques et organisationnels, la détermination de ce que constitue un accès raisonnable et équitable, pour la population du Québec, aux médicaments requis par l’état de santé des personnes, demeure une décision politique. 4 Les passages qui sont en gras l’ont été mis par moi et sont en caractère normaux dans le texte. 15 C’est clair qu’on va avoir besoin de courage et de volonté politique. Il n’y a toujours qu’un seul médicament sur cinq d’approuvé pour le cancer du rein. Un est toujours à l’étude, un deuxième en voie d’analyse. Pour ce qui est des deux autres qui ont été refusés dans le passé, ils ne peuvent plus être présentés. 16 CONCLUSION Le passage de l’intraveineuse reçue à l’hôpital à la pilule prise à la maison a mis dans la cour des gestionnaires des décisions qui appartenaient auparavant aux oncologues et à leurs patients. Ce qu’on appelait traitement et qui était décidé et prescrit par le médecin-oncologue en collaboration, en complicité avec le patient, est devenu un médicament et est maintenant tributaire de l’approbation de différents comités d’experts qui représentent à peu près tous les métiers qui œuvrent dans le domaine de la santé, exception faite du personnel qui fait l’entretien, des oncologues et de leurs patients. Plus que jamais, il faut donc : 1. Savoir que le traitement existe, quelques fois à quelques kilomètres de là où on habite; 2. Pouvoir se le procurer, que l’on ait des assurances privées, de l’argent ou pas. Être atteint d’une maladie grave a pour effet de bouleverser la vie dans toutes ses dimensions : familiale, professionnelle, sociale et spirituelle. Le patient doit non seulement lutter pour sa survie, suivre les traitements prescrits par son médecin, gérer les effets secondaires et négocier avec la douleur physique – et souvent morale qu’entraîne son état –, mais il doit aussi, plus souvent qu’on ne le pense, se battre pour avoir accès aux 17 meilleurs traitements, à des traitements qui vont lui sauver la vie dans plusieurs cas. Mais ce devoir est aussi un droit. On parle d’accès équitable, d’un accès égal, que le cancer dont on souffre soit très répandu ou très peu, qu’on ait des assurances privées ou pas, qu’on ait de bonnes assurances privées ou moins bonnes, qu’on habite de grandes villes ou en province, au Québec ou ailleurs au pays, et qu’on soit très bien ou pas du tout nantis. Les patients comptent sur leur gouvernement pour les inclure dans les décisions qui vont encadrer leur avenir. Si je suis ici aujourd’hui, c’est grâce à d’autres patients avant moi qui se sont battus pour obtenir l’accès au seul traitement remboursé au Québec et qui m’a procuré plus de deux ans de survie sans progression de ma maladie. C’est un privilège pour moi de continuer leur lutte et de tout faire pour que les patients au Québec bénéficient des traitements de pointe et aient accès au traitement séquentiel qui est en train de faire du cancer du rein ailleurs dans le monde, une maladie chronique, plutôt qu’une maladie mortelle à court terme. Je veux remercier le Conseil pour la protection des malades de m’avoir offert cette tribune et je tiens à les féliciter pour le travail immense courageux et inspirant qu’ils font pour les malades au Québec. Merci de m’avoir écoutée. 18