un audit clinique du matelas softform premier active
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un audit clinique du matelas softform premier active
Revue de Produits UN AUDIT CLINIQUE DU MATELAS SOFTFORM PREMIER ACTIVE REALISE DANS DEUX SERVICES DE SOINS INTENSIFS POUR PERSONNES ÂGEES Cet article relate les résultats d’une étude qui a été réalisée dans le but de comparer l’effet du matelas Softform Premier Active (un matelas en mousse doté d’un insert à air), par rapport à un matelas à air standard sur l’incidence des escarres dans deux services de soins intensifs pour personnes âgées sur une période de six mois. Les résultats ont révélé une incidence des escarres de 8% dans les deux groupes, ce qui a été considéré comme une incidence relativement faible dans cette population vulnérable dont le risque est élevé. Il a été conclu que le matelas Softform Premier Active était aussi efficace que le matelas d’air standard dans la prévention des escarres, mais présentait l’avantage de disposer d’une double fonctionnalité et ce, pour un prix inférieur. David Gray, Pam Cooper, Melvyn Bertram, Kirsten Duguid, Gail Pirie Mots-clefs Patients âgés à haut risque Matelas Softform Premier Active Prévention des escarres Incidence des escarres Depuis les travaux de Norton et Coll., (1975), pionnier en la matière, la relation entre le développement d’escarres et le sujet âgé a été reconnue. Bliss (2000) a mis en évidence que le risque d’escarre augmente chez les sujets âgés proportionnellement à la gravité de la maladie. Compte tenu d’une part des progrès que la médecine a accompli pour assister les personnes les plus fragiles et d’autre part du vieillissement de la population, il est évident que le nombre de patients âgés et fragiles ayant un risque élevé de développer des escarres ne cesse d’augmenter (Waldron, 2006). Il est vital que les soins préventifs dispensés à ces personnes vulnérables soient fondés sur des directives cliniques existantes et fassent régulièrement l’objet d’audit pour confirmer leur efficacité (Cooper et Coll., 2006). Au début des années quatre-vingt-dix, les responsables ont pris davantage conscience du rôle joué par les matelas réduisant la pression dans la prévention des escarres et de la nécessité d’étudier l’efficacité des produits utilisés (Young, 1992). En 1992, Gray et Coll., ont réalisé une étude qui allait être la première d’une série d’essais cliniques qui étudiaient l’efficacité, développée par Invacare, Cardiff, de plusieurs matelas réduisant la pression. L’audit de la première étude clinique (Gray 1992) explorait les liens entre l’évaluation des risques, la fourniture d’équipements réduisant la pression et leurs effets sur l’incidence des escarres. L’audit portait essentiellement sur l’emploi d’un matelas à air alterné et sur six sur-matelas en mousse réduisant la pression (Surmatelas Propad Premier ; Invacare, Cardiff [anciennement MMS]) dans un service de traumatologie et d’orthopédie durant une période de six mois. Les résultats ont montré que lorsque les sur-matelas en mousse étaient utilisés avec le matelas à air, il y avait une réduction significative de l’incidence des escarres. Le sur-matelas Propad Premier a été par la suite incorporé dans un matelas de mousse, réduisant la pression, appelé Softform Original (Invacare, Cradiff). Gray et Campbell (1194) ont soumis ce nouveau matelas à un essai clinique contrôlé randomisé (RCT) dans lequel il a été comparé à un matelas standard d’hôpital (une plaque de mousse avec une enveloppe stretch) dans des services d’orthopédie, de traumatologie, de médecine, d’oncologie et de chirurgie sur une période d’un an. Cette étude a permis d’identifier une incidence inférieure, statistiquement significative, de l’incidence des escarres chez des patients à haut risque lorsque ces derniers sont soignés sur le matelas Softform Original, comparativement aux autres matelas standards de mousse. Ces résultats ont ainsi démontré que les coûts supplémentaires, dus à l’usage du nouveau matelas, pouvaient se justifier sur la base du taux réduit d’incidence des escarres et donner lieu au remplacement au sein de l’hôpital de tous les matelas par des matelas Softform Original. En 1998, Gray et Coll., ont mené un audit clinique sur les performances des nouveaux matelas dans les mêmes services que ceux où avait été réalisé l’essai RCT (Gray et Campbell, 1994) et ont constaté que les matelas d’origine de l’hôpital n’étaient plus en service et que les matelas Softform Original donnaient des résultats aussi satisfaisants sur le plan clinique que trois ans plus tôt dans l’essai RCT. En 2001, Gray et Coll., ont réalisé un audit clinique de six mois pour étudier l’intérêt d’utiliser le matelas Softform Premier conjugué à un cadre de lit électrique dans deux unités de grande dépendance. Les résultats ont mis en évidence un faible taux de développement des escarres dans la population de patients à haut risque. Cet article examine en détails une étude, effectuée dans le but de déterminer les effets de l’utilisation du matelas Softform Premier Active comparativement à un matelas d’air standard, sur l’incidence des escarres dans deux services de soins intensifs pour personnes âgées. Wounds UK, 2008, Vol 4, No 4 Revue de Produits Le matelas Softform Premier Active, constitué d’un matelas en mousse Softform Premier et d’un insert à air (Figure 2), est conçu pour un usage à la fois dans des établissements de soins intensifs et dans des collectivités. L’insert à air, qui alterne selon des cycles de 10 minutes, peut être activé par le branchement à un compresseur portatif, qui est mis en marche à l’aide d’un simple interrupteur (figure 3). Le compresseur comporte un logiciel capable d’évaluer le poids du patient, et ensuite de délivrer le volume d’air approprié pour créer une surface alternante destinée à des patients présentant un niveau élevé de risque d’escarres. Quand une surface alternante n’est pas nécessaire, il est possible de débrancher le compresseur et le matelas devient alors statique. Le compresseur peut être stocké ou utilisé avec un autre matelas Softform Premier Active. Comme le matelas peut s’utiliser soit comme une surface dynamique soit comme une surface statique, il est inutile de transférer le patient qui peut rester sur le matelas pendant toute la durée du traitement, avec un minimum de déplacements et de manipulations et sans avoir besoin du recours à un soulève-malades. Il est ainsi possible d’adapter les soins de façon la plus appropriée. Les services de soins intensifs pour personnes âgées avaient été choisis afin d’évaluer si les matelas étaient effectivement utilisés auprès d’une population à très haut Audit clinique Avant de débuter l’étude, un audit clinique des pratiques a été entrepris dans le but d’établir si les soins standards, dispensés dans les deux services, étaient en conformité avec les bonnes pratiques comme définies dans les recommandations Prévention des escarres (Cooper et Gray , 2005) et Soins de la peau de la personne âgée (Cooper et Coll., 2006) et afin d’identifier toute insuffisance dans les soins. Les études précédentes menées par Gray et Coll., (Gray, 1992 ; Gray et Campbell, 1994 ; Gray et Coll., 1998, 2001) ne prenaient pas en compte de façon satisfaisante l’influence des soins infirmiers dispensés, en plus de la fourniture de matelas, sur les taux d’incidence des escarres. Cela pouvait être à l’origine de biais dans les résultats et c’est à cet effet que l’audit préalable a été réalisé. Deux questions majeures ont émergé de cet audit ; combien de temps passe le patient reste-t-il assis en dehors de son lit ? (et ce paramètre varie selon les services), et existe-t-il des coussins réduisant la pression et mis à la disposition de ces patients ? Pour répondre à ces questions, des coussins pour sièges réduisant la pression ont été fournis et tout le personnel a reçu des consignes leur indiquant qu’un patient doit passer deux heures assis dans un fauteuil avant de retourner s’allonger pendant une heure au minimum. Ces interventions ont permis d’observer, dans les deux services, un niveau comparable de la qualité des soins délivrés avant le début de l’étude, en conformité avec les bonnes pratiques. L’étude risque d’escarres. La majorité des patients admis dans ces services requiert normalement des soins sur un matelas à air alternant dès leur admission et pendant les jours suivants. A mesure que leur état se stabilise ou s’améliore, il est possible de retirer le système alternant au patient qui bénéficiera alors d’un matelas de mousse statique. Objectifs Cette étude avait pour objectif de déterminer l’effet du matelas Softform Premier Active, comparativement à un matelas standard à pression d’air alternée, sur l’incidence des escarres dans deux services de soins intensifs pour personnes âgées sur une période de six mois et de recueillir l’avis des membres du personnel sur les performances du matelas. Wounds UK, 2008, Vol 4, No 4 Revue de Produits Tableau 1. Résultats du questionnaire complété par les membres du personnel (n=25) Très Satisfaisa Appropr Médioc Très satis nt ié re médioc faisa re nt Déplacement 6 13 6 0 0 et manipulation Nettoyage 12 10 3 0 0 Acceptabilité 7 14 5 0 0 du patient Facilité 11 9 5 0 0 d’installation déplacement, de manipulation, de nettoyage, d’acceptabilité de la part du patient et de mise en place. POINTS CLEFS Méthode L’étude a été réalisée dans deux services de soins intensifs pour personnes âgées d’un grand hôpital. Toutes les hospitalisations dans ces services correspondaient à des urgences pour des causes différentes, dont la plus fréquente était l’infection aiguë. Au début de la période d’étude d’une période de six mois, chaque service se voyait attribuer cinq matelas Softform Active et des coussins réduisant la pression (coussins Softform Premier Active, Invacare, Cardiff) à utiliser par toutes les parties prenant part à l’étude si nécessaire, indépendamment de l’attribution des matelas. Lors de leur admission dans le service, les patients étaient évalués à l’aide d’une calculatrice utilisant l’échelle de Waterlow complétée de l’avis du médecin, en conformité avec la politique locale. Les patients, dont le risque de développer des escarres est jugé élevé, se voyaient attribuer un matelas Softform Premier Active ou un matelas standard à pression d‘air. Les soins préventifs, comme le repositionnement et un examen régulier de la peau, étaient effectués conformément aux bonnes pratiques (Cooper et Gray, 2005 Cooper et Coll., 2006), au programme de soins de chaque patient et aux observations consignées dans le dossier du patient. Le stade de chaque escarre, développée pendant la période de l’étude, était déterminé par un membre du service de viabilité tissulaire. A la fin de la période de six mois, les notes des patients étaient analysées rétrospectivement dans le but d’extraire des informations sur l’état de leur peau. Il était également demandé à chacun des services impliqués dans l’étude de compléter un compte-rendu hebdomadaire sur l’incidence des escarres. Ces comptes rendus étaient demandés pendant les six mois que durait l’étude et servaient de référence croisée avec les résultats de l’étude afin de garantir qu’aucune escarre n’avait été omise. Un questionnaire anonyme avait été diffusé à chaque membre du personnel travaillant dans les deux services en vue de recueillir leurs avis sur les performances du matelas Softform Premier Active par rapport au matelas standard à pression d’air en termes de facilité de Le matelas Softform Premier Active est un matelas de mousse doté d’un sous-matelas dynamique alternant. Quand un sous-matelas alternant s’avère nécessaire, il est possible d’activer le matelas en y adjoignant un compresseur portatif. Inversement le retrait du compresseur permet de réutiliser le matelas comme une surface en mousse statique, ce qui permet d’accentuer ou d’atténuer l’intensité des soins comme il convient, sans devoir déplacer le patient. Une étude destinée à comparer le matelas Softform Premier Active au matelas à pression d’air standard a été réalisée dans le but de déterminer les effets sur l’incidence des escarres dans deux services de soins intensifs pour personnes âgées. Les résultats indiquent que le matelas Softform Premier Active était aussi efficace que le matelas standard à pression d’air dans la prévention des escarres au sein d’une population à haut risque. Un questionnaire recueilli après l’étude auprès des membres du personnel qui avaient utilisé l’équipement a révélé que ces personnes avaient jugé le matelas Softform Premier Active aussi satisfaisant que le matelas standard en termes de déplacement, de manipulation, de nettoyage, d’acceptabilité du patient et de facilité d’installation. Résultats Au cours de la période de l’étude, 50 sujets ont utilisé le matelas Softform Premier Active (âge moyen = 82,4 ans ; nombre moyen de maladies chroniques = 3,2 ; Score du risque de Waterlow moyen = 22,2 [intervalle = 17-29]) et un autre groupe de 50 patients était pris en charge sur le matelas à pression d’air standard (âge moyen = 84,0 ans ; nombre moyen de maladies chroniques = 3,1 ; Score moyen du risque de Waterlow = 21,6 [intervalle = 17-29]) Parmi les 50 patients qui avaient été soignés sur le matelas Softform Premier Active quatre patients développèrent des escarres de stade 2 (EPUAP, 2001) (escarres du sacrum n=3 ; escarre du talon, n=1) tandis que quatre patients pris en charge sur le matelas standard à air développèrent également des escarres de stade 2 (EPUAP, 2001) (escarres du sacrum n=2 ; escarres du talon, n=2). Cela correspondait à une incidence des escarres de 8% dans les deux groupes individuellement et collectivement. Les résultats du questionnaire complété par le personnel figurent dans le Tableau 1. Wounds UK, 2008, Vol 4, No 4 Revue de Produits Discussion Diverses études portant sur le sur-matelas Propad Premier et les matelas Softform Premier Active avaient été réalisées dans le service de viabilité tissulaire dans la région de Grampian sur une période de seize ans. Il n’y a seulement que dans cette étude la plus récente que l’impact des soins infirmiers et des comorbidités sur l’incidence des escarres a été envisagé. La collecte rétrospective des données écartait tout risque de biais résultant de la présence d’un chercheur dans la zone de la clinique. En menant un audit complet des soins avant l’étude et en relevant les insuffisances éventuelles, il a été possible de délivrer, dans ces services et avant que l’étude ne débute, des soins préventifs d’une qualité élevée et conformes aux meilleures pratiques. Les résultats de cette étude ont montré que dans les deux groupes de patients, il y avait un taux élevé de comorbidités venant s’ajouter au motif de l’admission. Ces facteurs couplés aux âges moyens des patients contribuaient à constituer une population d’étude de personnes âgées atteintes de maladies aiguës présentant un risque très élevé de développer des escarres, comme l’indiquaient les scores moyens de Waterlow. Par conséquent, observer une prévalence aussi basse égale à 8% d’escarres dans une telle population était tout à fait surprenant. Meaume (2005) a rapporté une incidence de 15,7% des escarres dans une population de personnes âgées (âgées de 65 ans et plus) et une étude portant sur l’ensemble des hôpitaux français (à l’exception des hôpitaux universitaires (CHU)) a permis d’identifier une prévalence de 8,9% (Barrois et Coll., 2008). Dans la mesure où cette étude avait inclus dans son analyse un certain nombre de sujets jeunes, en bonne santé, on aurait pu s’attendre à observer dans une population plus âgée une incidence bien supérieure. Une incidence de 8% dans les deux groupes de l’étude indique que le matelas Softform Premier Active était aussi efficace que le matelas à pression d’air standard dans la prévention des escarres. Les réponses des membres du personnel au sujet de l’équipement étaient très favorables et le questionnaire réalisé après l’étude a confirmé qu’ils estimaient que le nouvel équipement donnait d’aussi bons résultats en termes de déplacement, de manipulation, de facilité de nettoyage, d’installation ainsi que du point de vue de l’acceptabilité des patients. La double fonctionnalité du matelas Softform Premier Active était un réel avantage dans l’établissement clinique puisque quand ces malades ne nécessitaient plus d’une surface alternante, la pompe était retirée et le matelas était converti en un matelas de mousse statique. Le matelas Softform Premier Active revient également moins cher que les nombreux autres matelas à pression d’air alternée, ce qui permet d’envisager avec confiance la réduction des dépenses occasionnée par l’achat ou la location de ces équipements. L’efficacité de ce matelas utilisé dans cette étude ne peut s’envisager isolément. Il doit en effet être considéré dans le contexte des soins infirmiers dispensés. L’audit préalable réalisé avant l’étude a souligné la qualité élevée des soins préventifs délivrés dans ces services et les modifications apportées aux pratiques, à la suite de l’audit réalisé après l’étude, auront encore contribués à améliorer les résultats. Il est évident que cette qualité élevée des soins aura joué un rôle important dans l’observation du taux d’incidence des escarres aussi faibles dans des groupes aussi vulnérables et au risque élevé. Conclusion Dans une population de personnes âgées atteintes de pathologies aiguës dont le risque de développer des escarres est élevé, le matelas Softform Premier Active s’est révélé être aussi efficace pour réduire l’incidence des escarres que les matelas à pression d’air alternée standards. Il faut reconnaître que cette étude a été réalisée dans un environnement qui dispensait des soins infirmiers de grande qualité, ce qui indiquait que quand un équipement efficace est disponible et que le personnel est impliqué et bien informé, il est possible de maintenir le taux d’incidence des escarres à une valeur relativement basse même dans les populations dont le risque est le plus élevé. 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