« Bissara Overdose », l`autre visage de la femme marocaine
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« Bissara Overdose », l`autre visage de la femme marocaine
« <i>Bissara Overdose</i> », l’autre visage de la femme marocaine « Bissara Overdose », le titre du web-série fait penser à ces vidéos comiques que l’on trouve sur internet. C’est à peu près le cas, sauf qu’il ne s’agit pas là d’une vidéo d’amateur mais bien celle d’un réalisateur professionnel. Ce dernier n’est autre que Hicham Lasri, le réalisateur de « C’est eux les chiens », le court-métrage qui a été sélectionné pour le Festival de Cannes 2013. Pour une rapide diffusion de ses œuvres, le réalisateur a choisi l’outil Youtube, comme moyen pour atteindre le grand public. Il a eu raison car ses vidéos ont été partagées sur les réseaux sociaux des milliers de fois, créant ainsi un plus grand buzz que sa première web-série intitulé « No Vaseline Fatwa ». Entre deux mondes Pour « Bissara overdose », Hicham Lasri a choisi la cause féminine, et tous les problèmes auxquels les jeunes femmes marocaines font face. Simple, court, vrai, les vidéos retransmettent la réalité, peut-être crue, de la vie d’une femme marocaine qui tente de comprendre la société dans laquelle elle vit. Face caméra, en gros plan, le personnage principal, incarné par la comédienne Fadwa Taleb, raconte ses déboires avec le mariage. Avec une rage qu'elle exprime progressivement durant ce premier épisode, elle explique comment toutes ses histoires d'amour se sont mal terminées. Elle en arrive même à arracher son voile qui, pour elle, ne sert plus à rien puisqu’elle est toujours célibataire. La deuxième vidéo porte sur le thème « les hommes et les réseaux sociaux », et l’hypocrisie marocaine qui veut faire croire que les hommes cherchent réellement leurs futures femmes sur la toile. L’héroïne déchante vite. Elle fait comprendre aux femmes que cela n’est que mensonges et qu’au contraire, il faudrait y penser à deux fois avant d’envoyer des photos ou des informations personnelles. Elle rappelle que des femmes ont été victimes de chantage à cause d’hommes malhonnêtes. La troisième vidéo, celle qui a eu le plus d’écho auprès des internautes porte sur la sexualité. Un thème toujours tabou de nos jours avec une focalisation sur la virginité, les jeunes filles étant tenues de la préserver pour trouver un mari. L’héroïne appelle les filles à se protéger et à ne pas tomber dans les différents pièges des hommes. «Tu crois que c’est un 9awri, c’est un Marocain, il ne se marie pas avec une fille avec qui il est sorti et a fait les 100 coups. Il va aller demander à sa mère de lui trouver une bent darhoum. » . Elle termine avec la vidéo avec un témoignage émouvant sur le nombre de femmes qui ont été abusées, parce qu’elles ont fait confiance, sur un ton grave, « Au Maroc, il n’y a pas de posage. Le posage commence par une conversation et se termine généralement par un viol. ». Dur mais vrai, le langage est peut-être cru, mais le plaidoyer de cette jeune femme demeure tout de même fort, et poignant. Ce qu’il faut pour cette jeune génération pour qui les limites, et les valeurs et mœurs semblent brouillées. Vivant dans une société encore trop conservatrice, et 1/2 « <i>Bissara Overdose</i> », l’autre visage de la femme marocaine à la limite de schizophrénie, la première victime est la femme qui se bat pour sa liberté individuelle face à une société masculine et machiste, où l’homme est le tout puissant. Après des études juridiques, Hicham Lasri change d’orientation et commence une carrière d’écrivain, dramaturge et scénariste. Il écrit pour plusieurs cinéastes dont l’acteur et réalisateur Rachid El Ouali, le danseur, chorégraphe et réalisateur Lahcen Zinoun, Omar Chraïbi, Nabil Ayouch - « Whatever Lola Wants » et « Les Chevaux de Dieu »-, et le réalisateur tunisien Taïeb Louhichi. Il réalise « C'est eux les chiens », produit par Nabil Ayouch, qui a participé au Festival de Cannes 2013. 2/2