Marinfos Magazine N°04 - E
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MarinfosMagazine Lemari7meautrement N°04-JUIN2016 Le groupe Jeumont Electric est annoncé comme étant un des principauxbénéficiairesfrançais. Querestera-t-ilenfaitpourDCNS? Sébas1end’Aurade Pour les australiens, le fait que les sous-marins soient construits Rédacteurenchef chezeuxestune garan;e:encasdeconflit,quellequ’ensoitlanature,ils resteront dans leurs ports. N’oublions pas que la France a de fâcheux Il fautcertesseréjouir dutrèsbeau«contrat»obtenupar DCNS précédents enlama;ère:VedeZesdeCherbourg (néanmoinsrécupérées pourlaconstruc;ondesous-marinspourl’Australie. ànotre barbeetà notrenezparIsraël),etplusrécemmentlesfameuxBPC C’estunemul;plevictoire: achetésparlaRussie,jamaislivrés,etfourguésensuiteà l’Égyptedansdes -victoirepournosingénieurs, condi;ons assez curieuses. À propos, qu’avons-nous encaissé à ce jour -victoirepournosouvriersqualifiés pour cesnavires, construits depuislongtemps, maintenus encondi;onà -victoirepourlesdirigeantsdeDCNS nos frais. La Russie une fois remboursée, c’est maintenant au tour de LaFrance va pouvoirainsigaran;ràcertainesindustriesdutravail l’Égypte de sor;r son chéquier (ou de l’Arabie si c’est elle le généreux pendantplusieursdécennies. donateur), mais la presse est sur ce sujet d’une discré;on de rosière. Bravo! Marinfos a posé la ques;on à DCNSet auministère de la Défense,sans obtenirderéponse. Aurions-nous livré le premier de ces beaux navires contre des promesses?Onn’oseypenser… Pour en revenir à nos sous-marins, ces quelques milliardssont à répar;r sur une cinquantaine d’années, car ils seront versés progressivementaucoursdeleurconstruc;onetdeleurentre;en… Alors huit milliards, divisés par cinquante, ça nous fait une moyenne de… 160 millions par an, loin des sommes faramineuses annoncées! Onsouhaite simplementquenousn’enresteronspasà unfameux « effet d’annonce », largement u;lisé par les gouvernements de gauche comme de droite. Un bel exemple nous en est fourni par la « vente » d’avionsRafaleàl’Inde: pourl’instant,riendesigné,bienquenotrepresse sesoitdéjàgargariséeàproposdeceZebelleréussitecommerciale… Au-delà des effets de manche aux allures de propagande électorale,qu’enrestera-t-ilendéfini;ve? Onaunpeupeurquele pointd’interroga;onnedisparaissepasde Mais toute médaille ayant son revers, il convient d’examiner les sitôt! choses d’un peu plus près ; non pas que Marinfos veuille à tout prix minimisercebelexploit,carlaconcurrenceétaitsévère. C.G.T.Quellesignifica7on? Cependant, on a lu ici et là que des sommes énormes allaient tomberdansnoscaisses. - CausedeGrosTemps? Le 26 avril, le journal «Les Échos » parlait de la créa;on de - CancerGénéraliséduTravail? «milliersd’emplois», reprenantainsil’annonce faitle ma;nmêmeparle ministredesArméessur«Europe1». Qu’enest-ilexactement? Pour commencer, aucun contratn’est signé pourl’instant : DCNS est aZributaire de l’appel d’offres,maislesmodalitésne sont pasencore s;puléesetlecontratofficielpassigné. Pourlesmontants,lessommesvarient;enfait,tantquelescahiers descharges n’aurontpasétéétablisdefaçonprécise,ilseradifficilededire àcombienvonts’éleverlespresta;onsdessociétésfrançaises.N’oublions pasque,malgrécertainssous-entendusofficiels, iln’estpasques;onpour l’instant qu’un seul sous-marinsoit construit chez nous. Nousfournirons essen;ellementde l’ingénierie,dessystèmes,construitscheznousoupas, et du savoir-faire. Du reste, DCNS a déjà commencé à sélec;onner ses sous-traitantsaustraliens…Certains médiasont clamé qu’il s’agissait pour nousd’uncontratà34milliards…Lechiffre pourlaFrance,es;mé audébut àenviron8milliards estparfoispassébrusquementà17milliards,sansdire comment.Abracadabra! Sommaire De plus, il y aura d’importants transferts de technologie, ✓ Editorial:Cocorico!.Sébas&enD’Aurade notamment sur la concep;on des techniques de construc;on et des ✓ Lesfoyersmarins.GérardPellen revêtements«fur;fs», meZantainsientredesmainsétrangèresquelques ✓ LenaufrageduTamaris.GGToulon fleuronsdesréalisa;onsl’industrie française. Nous sommesamisavec les ✓ Lemondemari;medevient-ildaltonien?AlainGenty australiens, direz-vous. Certes, mais à terme, on ne sait jamais, car les ✓ LescoffresdePaimpol.RenédeCayeux alliancesse font etse défontaugré despoli;ques menéesparlesunset Éditorial Cocorico! lesautres. Rédacteurenchef:Sébas7end’Aurade-Maque<eetinforma7que:OmarvonBreizh-Sirène:OndineAkelleur MarinfosMagazine Lesfoyersdemarins GérardPelen Président Fédéra1onNa1onaledesAssocia1onsd’AccueildesMarins (FNAAM) C’est à la fin du XIXe siècle que furent créés des foyers pour accueillirlesmarinsenescale,principalementenBretagnepourlesmarins pêcheurs.Ensuite desétablissementsfurentcrééssur toutle liZoral. Ala fin de la seconde guerre mondiale, l’Etat français confiait à l’AGISM (Associa;on pour la Ges;on des Ins;tu;ons de la Marine) avec ses MaisonsdesGensde Mer l’accueil desmarins(essen;ellementfrançaiset l’hébergement de leurs familles durant les escales souvent longues des navires).Parlasuite,danslesannées1980sesontcrééesdesassocia;ons loi 1901qui ont ouvertdesSeamen’sclubsplus adaptés à l’évolu;ondu transport mari;me. Actuellement 19 associa;ons assurent l’accueil des marinsétrangersdansnosportsmétropolitainsetàlaRéunion. En 2015, 117 000 marins ont été reçus dans les foyers par 260 bénévolesetunetrentainedesalariés. Quisontlesmarinsaccueillisetpourquoilesaccueillir? En majorité, ils sont asia;ques, principalement Philippins et Indonésiens puis des ressor;ssants d’Europe de l’Est, des Turcs, des Egyp;ens, des Mauriciens et des Malgaches, des Caraïbes et des sudaméricains, trèspeu d’africains maisdeshabitantsdesiles du Pacifique. Danslesportsoùescalentlespaquebotsilya25%defemmes. Engénéral, ilsonttousdescontratslongs, entre 6et11mois.Les salaires, qui leur permeZent de vivre correctement dans leur pays (le salaire minimum de l’OITpourunmatelotestde 596US$)ne leur permet pasde sor;r en ville durantlesescales etde faire desachats. En plusle temps des escales est souvent très court et ils travaillent presque tous durantcetemps. Nosassocia;onsontplusieursac;vités. -l’accueildansdesfoyers,situéssoitdans lazoneportuaire,soiten ville,ouvertsdifféremmentsuivantslesports, soitavecdeshorairesfixes, soit en fonc;on des escales des navires. Deux possibilités, les marins peuvent venir à pied ou il faut aller leschercher avec lesvéhicules des associa;ons, par exemple àPort de Bouc leschauffeursfontenmoyenne 250 km tous les jours dans les bassins ouest du port de Marseille-Fos. Arrivés au foyer, les marins veulent avant tout communiquer avec leur famille, pour cela ils vont trouver des liaisons Internet avec des ordinateurs, le WIFI pour leurs smartphones, leurs ordinateurs portables ouleurstableZes.OnleurvenddescartesSIMet desrechargespour les téléphonesportables. Ilstrouvent aussi descoinsde reposetde jeuxavec unbillard, un baby-footetuntennisdetable. Presque touslesfoyersont une bou;que oùl’onpeutacheterdes produits alimentaires asia;ques, des confiseries, des boissons et des souvenirs(de Paris). Certains foyersontmême desvêtementsd’occasion. Le rôle des accueillants, bénévoles ou salariés, est primordial car ils peuventréconforterousimplementdialogueraveclesmarins. -danspresquetouslesports,touslesjoursdeséquipesmontentà borddesnavires pour rencontrer les marinsqui ne pourront pas quiZer leurbord durantl’escale.Ils lesécoutent,parlentaveceuxetleurrendent despe;tsservices,jusqu’àenvoyerdel’argentdanslesfamilles. - le marinétranger hospitalisé dansun hôpital françaisà la suite d’une maladieoud’unaccidentestsouventperduàcausedelabarrièrede lalangue,lebateauestrepar;etilestseul.Lemembredel’associa;onqui le visite est la liaisonavec le corpsmédical, il le réconforte, lui rend des servicesetluipermetdecommuniqueravecsafamille. - presque toutes les associa;ons ont été confrontées au douloureuxproblème desnaviresabandonnésouendifficulté. La plupart dutempsleséquipagesontdesreliquatsimpayésde salairesde plusieurs mois et il faut leur apporter une aide juridique pour qu’ils ac;vent une saisie conservatoire dunavire de manière à être reconnus créanciers au moment desa venteetrécupéreraumoinsunepar;e de leur salaire .Par ailleursilsontbesoin qu’on leur apporte de la nourriture, desvêtements, des médicaments et surtout une aide psychologique. L’Etat français a débloqué uncapital qui permet de faire desavances sur salaire. L’Office Français pour l’Intégra;on et l’Immigra;on peut leur payer des billets d’avionpourqu’ilspuissentrentrerdansleurpays.Aprèsxmoisd’absence de chez lui, le marin ne peut pas rentrer chez lui sans argent, pour sa famille et sesamisil est complètement déconsidéré s’iln’a pasde salaire enrentrant. La Fédéra;on Na;onale des Associa;ons d’Accueil de Marins (FNAAM)réunittouteslesassocia;ons de France métropolitaine et de la Réunion.Nousessayonsdepartagernosexpériencesetnosproblèmes. La FNAAM estreprésentée auConseilSupérieur desGensde Mer (CSGM)oùsontabordésenplusdesproblèmesde sécurité, desanté etde retraites des marins, le bien-être des gens de m e r . N o u s a v o n s t r a v a i l l é s u r l e fi n a n c e m e n t d e s associa;ons d’accueil, et nousvoulionsarriver à ce que les armateurs des marins accueillis p a r ; c i p e n t . M a l g r é l’accord des membres duCSGM,ceZesolu;on n’a paspuêtre miseen placeparl’administra;on.Une charte,quiaétésignéeparlesGrandsPorts Mari;mesetlesassocia;onsd’accueil, établitl’aideque lesGPMpeuvent apporterenmoyensmatérielsetfinanciersauxassocia;ons. Grâce auxinterven;onsde touteslesassocia;onset avecl’appui denombreuxdéputésetsénateurs, la FNAAMaproposé unamendement àla«loiéconomiebleue»présentéeparledéputéArnaudLeroy. Lasolu;onproposée pour assurerle financement desassocia;ons a été d’obtenirune modifica;on du Code des Transports. L’ar;cle L5321 sera ainsi rédigé. : « Un droit de port peut être perçu dans les ports relevantde l’État, descollec;vitésterritorialesoudeleursgroupements,à raisondesopéra;onscommercialesoudesséjoursdesnaviresetde leurs équipages,quiysonteffectués» La nouvelle Conven;on duTravail Mari;me 2006spécifie que les Etats doivent s’assurer que des installa;ons de bien-être doivent être misesà la disposi;ondesmarinsdanslesports.CeZemissionestassurée parlesassocia;onsquifonc;onnentgrâce audévouementdesbénévoles qui acceptentde consacrer de leur tempsà accueillir des marinsqu’ilsne connaissentpasetque peut-êtreilsne reverrontjamais. En2015, plusde 90000marinsont étéaccueillisdanslesfoyersdesportsfrançais,10000 navires ont été visités et 400 000 km parcourus par les véhicules des associa;ons,parplusde230bénévolesetunetrentainedesalariés. Ilestpossible à chacuneetà chacundesemeGreencontactavec un seamen’club pour devenir adhérent ou bénévole en trouvant les coordonnéessurlacarteplacéedanslesitedelaFédéra1on. www.fnaam.org GazettedelaChambren°37-Printemps2015www.arbitrage-maritime.org N°04-JUIN2016-page2/4 2/10 MarinfosMagazine LenaufrageduTamaris Avant de quiZerl’île desCochons,le novice dubord, Jean-YvesLe Guenqui a dix-huit ans, aZrape un jeune albatros et luifixe aucou une plaque de tôle portant l’inscrip;on : « Treize naufragés français aux Crozets,le4août». GG,Toulon Le 28 novembre 1886, le trois-mâts barque Tamaris, que commande le capitaine Majou, appareille de Bordeaux pour la Nouvelle Unmoisetdemiplustard,le22septembre,surune plage dePerth Calédonie. Trois mois et demi plus tard, le voilier affronte une mer très en Australie, des promeneurs découvrent l’albatros épuisé. L’oiseau a forte après avoir contourné l’île de Tristan de Cunha, la naviga;on est parcouru6500kmen6semaines! difficile etlaposi;ondunavire trèspeuprécise. Etdanslanuit du8au9 mars1887,levoilier,quigouvernemaldansunemerdéchainée,heurteun récif à 3nau;quesdanslesud-ouestdel’île desPingouinsdansl’archipel deCrozetetcouleenmoinsdetroisheures. Levoilier,unclipper à coque enfer de470tonnes, a étéconstruit par la Société Nouvelle des Forgeset Chan;ersde la Méditerranée à La Seyne s./Merpourlacompagniede naviga;onDevilleàMarseille.Lancéen 1867,ilnavigued’abordversl’Indeetl’Indochine,puisl’AmériqueduNord. IlestrachetéparlacompagnieA.D.BordesdeBordeauxendécembre1880 auprofitde laquelle ileffectueplusieursvoyagesvers leChiliquiexportait dunitratedesoude. Le capitaine Majouet 12 rescapés ont réussi à meZre à l’eau la grande chaloupeet à y embarquerde l’eau,desvivresetquelquesou;ls. L’île aux Pingouins ayant la réputa;on d ’ ê t r e u n e t e r r e i n h o s p i t a l i è r e , l e s naufragésdécident de meZre le cap sur l’île aux Cochons, distante d’une vingtaine de nau;ques, d’autant que Majousaitqueles phoquiers américains du navire Comus y e n t r e ; e n n e n t u n dépôt de vivres et de matériels de secours. La chaloupe parvient enfin à des;na;on le 11mars,illuiafalluplusde24heurespourparcourirles20nau;ques. Les naufragés s’organisent dans des condi;ons de survie acceptables,même siaprèsquelquessemainesilfautremplacerbiscuitsde mer,viandeetpoissonséchés parde la viande de phoque et desœufsde pingouins.Ils complètentleurvêtementsenu;lisantde lapeaud’otarieet sechauffentavecdelatourbe. Peuà peucependantledoutes’installe dansl’espritdessurvivants Le consul de France est immédiatement prévenu et le 18 novembre, l’aviso-transport « Meurthe »de la Marine na;onale, basé à Madagascar et commandé par le capitaine de frégate Richard-Foy, appareillede Sainte-Marie.Samissionestd’explorerl’archipeldeCrozetet d’y localiser d’éventuels naufragés, dont on soupçonne qu’il s’agit de l’équipageduTamarisdont onestsansnouvelle.L’avisodevra aZendre le 1erdécembrepourpouvoirenvoyeruncanotàterresurl’îleauxCochons, enraisondescondi;onsmétéorologiques. LejournaldeborddeMajouesttrouvé oùilfaitétatàladatedu30 septembre de son inten;on de rallier l’île de la Possession. Les jours suivants, la Meurthe va visiter La Possession, l’île de l’Est et aussi les Apôtres au nord des Cochons, sans succès. Le navire abandonne les recherchesle16décembre. Le commandant et l’équipage du Tamaris sont perdus à tout jamais! quin’aperçoiventaucune voileàl’horizon. LecapitaineMajoudécide alors derejoindrelaplusgrande île de l’archipel,l’île delaPossession,es;mant queleschancesdepassaged’unnavireysontplusgrandes. N°04-Juin2016-page3/4 MarinfosMagazine Lemondemari1medevient-ildaltonien? LescoffresdePaimpol AlainGenty RenédeCayeux «Daltonisme:anomaliedanslaquelleunouplusieurstypes decônesdelaré1nesontdéficients.» Dans lesannées1960le balisage latéral Lorsdurécentconseil d’administra;ond’uneassocia;onmari;me du chenal d'entrée de Paimpol bien connue, plusieurs personnes se sont étonnées de l’importance comprenait encore des coffres qui grandissante des mesures et projets « écologistes »dans le secteur des étaientdestonnesenbois,dugenre de transportsmari;mes. barriques à cidre voire à vin. Ils Ilnes’agissaitpasderemeZreencause les décisionsna;onaleset n'avaient ni la forme ni la couleur du interna;onales prises pour protéger la mer : elles sont parfaitement balisagelatéral! logiques et légi;mes, et la préserva;on de notre environnement et de notrepatrimoinemari;menesauraitêtreremiseenques;on. Ces coffrespaimpolaisétaient mouillés Cependant,aprèsquelquesrecherchessurlatoile,nousconstatons alterna;vement de chaque côté du que de plusenplus, les réunions, commissionset autrescolloquesayant chenaltotalementdécaléslesunsparrapportauxautres. traitàla mer concernentbeaucoup plus la protec;ondesmilieux marins quelaprotec;ondesmarins… Cescoffresn'étaientpas des«coffresdemouillage»commeilen Serions-nousentrainde«déshabillerPierrepourhabillerPaul»? existe encore de nos jours, métalliques, cylindriqueset floZantsl'axe de rota;onver;cal. Ces coffres floZaient leur axe de rota;on horizontal et étaient munis d'un fort cerclage placé en leur milieu là où le diamètre est maximum. Cecerclageavait,endeuxpointsopposés, deuxmainsdeferl'une pourlafixa;ondesonmouillageetl'autredoncàlapar;esupérieure. Pourtant, nos armateurs -souvent accusés de pollu;on par un grand public qui ignore tout des problèmes de la mer- se sont scrupuleusementconformésauxdirec;vesinterna;onalesetlesémissions de soufre ont grandement diminué, et diminueront encore. Des efforts importants-etcoûteux-sontfaitsrégulièrementetdans quelquesannées, letransportmari;mesera«propre». En ma;ère de protec;on de l’environnement, il a fait beaucoup plus deprogrèsquelesindustriesterrestres,maisrestenéanmoinsl’accusé numéroun. Certains armateurspeuscrupuleuxnerespectentpaslesrèglesetil convientdelescombaZre,maislespaysoccidentauxsemblentplusenclins ànuireauxleurs,sansvraiments’occuperdesvraiscoupables. Sansqu’ony prenne garde, «la croissance bleue»estentrainde devenir « la croissance verte ». Toutefois, les accusateurs ne voient pas d’inconvénient à acheter des produits importés par mer, à u;liser des dérivésdupétrolearrivésparlamêmevoie,etmêmeàallerencroisière. Signe destemps:l’Agenda 2016d’ArmateursdeFrancen’apasde vert que sa couverture : les commentaires, d’ordinaire réservés aux ques;ons commerciales ou techniques, sont presque exclusivement consacrésàl’environnement. Comme un de nos amisle remarquait : « c’est bien de sauver le cachalot,maisilfautaussisauverlemarin». Hors, lespouvoirspublicssont maintenantaxéssurlesproblèmes d’écologie,reléguantainsiausecondplanlaconserva;ondesemploisd’un secteurquiencompteplusde300000. La pression de certaines ONG, au financement quelquefois surprenant,ycomprisparlecontribuableetàsoninsu,yestcertainement pourbeaucoup… En France, le ministère de tutelle est celui de l’écologie, de l’énergie, dudéveloppementdurable et de l’aménagementduterritoire ; les transports ne sont même pas men;onnés, et leur nom, sans doute prononcéduboutdeslèvresboulevardStGermain,n’intéressevisiblement pas grand monde. Madame Royal mul;plie les déclara;ons et les déplacementsliésàl’écologie maisignore totalementce secteur, laissant cesoinàunsecrétaired’État, peut-être bonavocat,maissemblantparfois unpeudépasséparlesévènementslorsqu’ils’agitdudomainemari;me. Sauvonslesocéans,certes,maissauvonsaussiceuxquinaviguent dessus! Je ne sais plus de quel ancien je ;ens que ces mains de fer supérieures permeZaient aux goéleZes de se déhaler pour chenaler et entrer au port à la force des bras, tant lesbras des dorissiersque ceux manœuvrantlecabestanoupalansurgarant... L'axe est-ouest du chenal imposait donc souvent aux goéleZes d'arriver souvent vent debout au premier coffre et en ce cas elles frappaientdessusune amarre ; undorismisàl'eauallaitporteretfrapper une deuxièmeamarresurle coffresuivantdel'autrecôtéduchenal,àbord simultanémentlesordressuivaient: •àvirersurladeuxièmeamarre, •àchoquerlapremière, • à larguer la première en la confiant audoris qui l'envoie sur le troisièmecoffre, •àfrapperceZeamarresurletroisièmecoffre •etàsuivredecoffreencoffrejusqu'àlajetée... Sij'ai souvenir d'avoir, dansmescoursdemanœuvre, faitvirerde bord un quatre mâts ! Je crois n'avoir pas entendu évoquer les coffres paimpolais. Dans les fêtes locales un exercice de ce genre pourrait autant amuserlesfoulesqu'une coursedegodille ousurtoutautreaZrac;onsans caractèremari;meaussipuissant,évocateurd'unpassépassilointain. Pours’abonner aubulle7nquo7diendeMarinfos [email protected] MarinfosMagazineeststrictementprivé,envoyé àunnombrelimitédedes7nataires etnesauraitenaucuncasêtreassimilé àunequelconqueentreprisedepresse. LesenvoisetdossiersdeMarinfos:h<p://marinfos.e-monsite.com GazettedelaChambren°37-Printemps2015www.arbitrage-maritime.org N°04-Juin2016-page4/4 4/10