Voyages de Tintin - Site de la Médiathèque de Seine-et

Transcription

Voyages de Tintin - Site de la Médiathèque de Seine-et
Le poème adressé de Vert-Saint-Denis
(Voyages de Tintin)
L’idée du Poème adressé du jour est que chaque être humain reçoive un poème composé pour lui seul. Ce
projet, engagé depuis plusieurs années par Jacques Jouet, prend forme aujourd’hui à Vert-Saint-denis. Avec le soutien
de la médiathèque départementale de Seine-et-Marne, les poètes Benoît Casas, Jean-Paul Honoré, Jacques Jouet,
Cécile Riou et Jacques Roubaud envoient ainsi aux abonnés de la Bibliothèque Gérard Philippe, chaque jour, un
poème inédit.
Celui-ci est adressé par Jacques Jouet, il rend compte en poème d’une vignette des Aventures de Tintin de
Hergé, référencée selon le « gaufrier ». C’est un dizain de décasyllabes mode Maurice Scève.
Le 8 janvier 2016, Paris (poème adressé à Baptiste Graciet)
QUELQUE TEMPS APRÈS…
, dirait le poème
c’était de façon oblique qu’il pleut
dans l’image, la photo le teint blême
est ressemblante, plus qu’au marin bleu
qu’au dos chinois marquant le populeux
le sujet prononce : Et voilà Shanghaï !…
son profil est l’avers de la médaille
le sourire arrive à destination
C’est lui, c’est bien lui…
car le gouvernail
a suivi la lumière des lampions.
Le Lotus bleu, page 5, gaufrier 2,4
Le 9 janvier 2016, Paris (poème adressé à Rosa Guimbert)
Au loin la fumée du S.S. RANCHI
dessinant au ciel de la mer de Chine
des volutes, emporte ses litchis
jusqu’à Bombay sans compter sa machine.
Du sampan sur les eaux qui se dandine
j’entends : Voici les caisses… , non, je lis
dans la bulle insouciante du roulis
trois mots pour deux individus flottant
réduits pour l’heure à l’état de colis
voyage annulé par un contretemps.
Le Lotus bleu, page 16, gaufrier 1,3
Le 10 janvier 2016, Paris (poème adressé à Sandrine Griser)
LE LENDEMAIN MATIN…
, dit le poème
un appareil dans les airs d’Air India
plus aveugle que tous les Polyphème
passe au-dessus du faîte d’un stūpa.
Il sait qu’il arrive, c’est immédiat
son radar parle mieux qu’un sage hindou
il sait, il dit : Et voici Katmandou.
tandis que sa traînée de kérosène
calligraphie en arabe ou ourdou
je ne sais trop quel aphorisme zen.
Tintin au Tibet, page 10, gaufrier 1,1
Le 11 janvier 2016, Paris (poème adressé à Sylvie Da Col)
QUELQUES HEURES PLUS TARD…
, dit le poème
empruntant à la bande dessinée
quitte la Syldavie, près la Bohême
Dupont consulte sa montre gousset
il est dans un hydravion, comme on sait
le second Dupond est mélancoliquement au hublot, mais non chronométrique
quant à lui, on dirait inobservé
prêt à doubler son jumeau laconique :
Six heures dix… Nous allons arriver…
Le sceptre d’Ottokar, page 61, gaufrier 3,3
Le 12 janvier 2016, Bourges (poème adressé à Maryse Decamp)
De la page le doigt montre la tourne
le doigt de Tchang, vraiment sauvé du coup
du fleuve, Tintin pas des garde-chiourmes
qui voudraient lui mettre la main au cou
courage… Alors en route pour Hou Kou !…
Je connais un raccourci… , le voyage
à pied, sans autre forme de bagage
qu’un bâton de fortune rajouté
treize cases plus loin, sur l’autre page
un pour chacun Hou Kou… , l’égalité.
Le Lotus bleu, page 43, gaufrier 4,5
et page 44, gaufrier 4,1
Le 13 janvier 2016, Bourges (poème adressé à Laëtitia Guihou)
Partir en voyage est toujours un choc
où que tu ailles, même à Juvisy
sur un coup de tête on envoie la doc
paître, En avant !… À Genève ! , quasi
sûr d’un petit goût de revenez-y.
Des papiers volent se désorganisent
avant que des bandits vous interdisent
la route et la raison de ce départ.
À peine le temps d’une autre chemise
vite une ellipse, atterris sans retard.
L’Affaire Tournesol, page 16, gaufrier 3,2
Le 14 janvier 2016, Bourges (poème adressé à Valérie de Jésus)
La fenêtre est haute et la taille basse
du héros rapetissé par sa bulle
qui vient de dérober, au vasistas
un secret pendant un conciliabule
le nom de Tortilla, un homoncule
qu’on ne voit (presque) jamais dans l’album
but qu’il est, pourtant, de la chasse à l’homme.
La décision est prise dans le noir
d’aller à Las Dopicos, pas à Rome
Je sais tout ce que je voulais savoir…
L’Oreille cassée, page 12, gaufrier 3,2
Le 15 janvier 2016, Paris (poème adressé à Gérard Gougeon)
Un pied sur une marche du train vert
en descendant dit : D’abord, à l’hôtel !…
bien clair sur un fond de vitres austères
il n’annonce rien de sensationnel
laissant ce job un peu trop passionnel
à son animal blanc de compagnie.
Son Prends garde, Chicago ! nous voici !…
est aboyé d’un air assez méchant
renforcé d’un froncement des sourcils
à peine visible mais conséquent.
Tintin en Amérique, page 1, gaufrier 2,2
Le 16 janvier 2016, Paris (poème adressé à Jacky Grillet)
Chut !
Dans l’ensemble des choses à voir
je ne sais si la bulle est la première
ou la mer ou les yeux, la barbe noirs
de Ramon et d’Alonzo, la lumière
de l’océan bleu blanc, la fragmentaire
apparition du petit vieux bossu
sa main, sa canne, les deux pardessus
du duo aux intentions criminelles
Ramon à l’évidence plus tendu
entouré des gouttes émotionnelles.
L’Oreille cassée, page 13, gaufrier 2,3
Le 17 janvier 2016, Paris (poème adressé à Evelyne Gounou)
Le hublot à main gauche est grand ouvert
sur la nuit, sur l’océan Atlantique
il n’a qu’un mot en bouche, Allan : Tonnerre !
une main au collet de l’alcoolique
qui désigne une corde fatidique
marque de la rencontre. Elle promet
d’être quelque chose comme un sommet
en amitié, quoique les premiers pas
soient un déni du dos qui se soumet :
Je ne sais pas… je ne le connais pas…
Le crabe aux pinces d’or, page 16, gaufrier 4,2
Le 18 janvier 2016, Paris (poème adressé à Fatima Gueblaoui)
Que richesse précède pauvreté
si ce n’était que sous les dictatures…
mais c’est le cas dans certaine cité
tropicale.
Attachez votre ceinture, -
Professeur.
Où ça ?…
Une tache de peinture ?… On s’est torturé les méninges :
derrière un étendoir, un fil à linge
planté de force dans la favela
un slogan vendu en monnaie de singe
et lettres bâton : VIVA TAPIOCA .
Tintin et les Picaros, page 11, gaufrier 4,2
Le 19 janvier 2016, Paris (poème adressé à Aline Colard)
Vu du gaillard, il ne fait pas que beau.
S’il n’avait crié qu’ « Un chien à la mer !… »
il n’est pas certain que le paquebot
se fût mis en panne au milieu des mers.
Il a été dit : Un homme à la mer !…
Le maître a lancé sans hésitation
pour la bonne cause un petit mensonge
mais le chien s’exprime à la perfection
alors on ne peut que passer l’éponge
vu le résultat, sur ledit mensonge.
Tintin au Congo, page 6, gaufrier 1,2
Le 20 janvier 2016, Paris (poème adressé à Aurélie Colaiacovo)
Deux doigts dessinés comme des oreilles
ou deux oreilles en forme de doigts
cette case n’a rien d’une merveille
elle est banale et de bien peu de poids
à moins de considérer, toutefois
que la bulle est bonne à donner le ton
Capitaine !… Venez !… Nous repartons !…
à l’esprit général des aventures
que j’aurai lu d’abord en feuilleton
couché sur le ventre et ma couverture.
Objectif Lune, page 5, gaufrier 3,3,2
Le 21 janvier 2016, Paris (poème adressé à Alexandra Dauchez)
Soit un gaufrier dans le gaufrier.
Encore dix minutes…
La voix off
est la première sous-case à briller.
Sur deux couchettes superposées, Wolf
très ému, Tintin moins, et philosophe
Milou, devant les portes des casiers
Milou inconscient de la gravité
du moment : bientôt la gravitation
sera contredite par la fusée
ses étages, en superposition.
Objectif Lune, page 59, gaufrier 1,3
Le 22 janvier 2016, Paris (poème adressé à Anne-Marie Dosne)
Mik Ezdanitoff voit le maelstrom
qui se forme dans le milieu du lac
qui est au milieu de l’île qu’on nomme
Pulau-pulau Bompa. La grande flaque
dite mer des Célèbes se détraque
transformant les mondes en atlantides.
Un cri : Le lac !… Rregarrdez !… Il se vide comme vulgairre lavabo !…
La force
de Coriolis a-t-elle sur Charybde
une quelconque influence retorse ?
Vol 714 pour Sidney, page 56, gaufrier 4,2
Le 23 janvier 2016, Paris (poème adressé à Laure Deduytschaever)
Parle avec un sabre, le capitaine
devant le portrait d’un autre, un miroir
un chapeau peint, une barbe d’ébène
autre barbe la même et cheveux noirs
un chapeau trouvé dans les accessoires
transmis par le grand aïeul qui se nomme
orthographe excepté, justement comme
le jeune. Deux temps, hier, aujourd’hui
pour une question :
Vous voyez cet homme ?…
Oui, c’est un de vos ancêtres. Et puis ?
Le secret de la Licorne, page 14, gaufrier 2,3
Le 24 janvier 2016, Paris (poème adressé à Dominique Filluzeau)
C’est parti, ET LE LENDEMAIN MATIN…
le missié, le chien, blancs, le noir Coco
l’excellent modèle transsaharien
1385 , tacot
chargé de tout l’inutile qu’il faut
la grosse caméra à magasin
du voyageur complètement zinzin
les caisses, les ballots, le jerrycan
mais où est le fusil de l’argousin
du ti’colon pêcheur avec ses cannes ?
Tintin au Congo, page 11, gaufrier 4,3
Le 25 janvier 2016, Paris (poème adressé à Soraya Djadi)
Cela qu’on n’aura vu qu’en crayonné :
les innombrables départs immédiats
des héros qui sont des voyageurs-nés
Benoît Casas absent du saut d’ ALITALIA
en direction de Naples puis Ischia
dont le vol est en phase ascensionnelle
en trois coups de crayon sensationnels
case conçue pour lecture rapide
signes de vitesse conventionnels
à la recherche d’un mage cupide.
Tintin et l’Alph-Art, page 31, gaufrier 2,4
Le 26 janvier 2016, Bourges (poème adressé à Arlette Ditsch)
Ils repartent à cheval et légers
de bagages, les amis de Milou
le point d’exclamation est partagé
par le capitaine et par le migou
qui pleure sa peine
HAWAAAOUH
!
Le peu empathique ronchon qui bave
son :
Encore cette espèce de zouave !…
rêve du coin du feu du plat pays
quand il a touché de ses doigts de brave
la toiture du monde. Quel gâchis !
Tintin au Tibet, page 62, gaufrier 2,3
Le 27 janvier 2016, Bourges (poème adressé à Sébastien Delaporte)
J’aurais bien dû choisir la précédente
à Chicago, si je voulais inclure
le texte en son entier. La bulle est lente
dans cette case trop diserte. Sûr
que la mâchoire incroyablement dure
a quelque chose à dire : « Unissons-nous
gangsters d’au moins ce pays, loups-garous… »
La carafe saute et le verre aussi
avec leurs gouttes d’émotion. L’égout
est au ciel ouvert des cœurs endurcis.
Tintin en Amérique, page 57, gaufrier 2,1
Le 28 janvier 2016, Paris (poème adressé à Astrid Cheminet)
Accompagné de requins,
Si c’est tout -
le poisson qu’il y a dans les parages il ne nous reste qu’à mourir de faim…
le plus imprévisible des voyages
le fait naviguer dans un sarcophage
avec son animal de compagnie
en laisse sur les eaux, sans garantie
rien à faire qu’à être ballottés
coups de tabac entre deux embellies
la mer, la mer, toujours trop agitée.
Les cigares du pharaon, page 12, gaufrier 1,1
Le 29 janvier 2016, Paris (poème adressé à Catherine, Christiane et Françoise Cauzique)
Bagghar, un taxi sur les quais du port
et c’est Tanger, dit-on, par transparence
Taxi, à la gare du sud !
Le sort
qui s’acharne contre la délivrance
du capitaine nous met dans les transes.
Matricule
MB - 1420
le taxi est écartelé, Tintin
clame :
Vite, suivez cette voiture !
au, plongé dans le journal du matin
chauffeur pas très doué pour la filature.
Le crabe aux pinces d’or, page 45, gaufrier 1,3
Le 30 janvier 2016, Paris (poème adressé à Yolande Delaux)
Et le lendemain…, dit la suscription
qui n’est pas (mais pourquoi ?) dans son rectangle.
Tout l’intérêt dans la disposition :
une valise posée sur, sans sangle
– métaphore-insert d’un moment qu’étrangle
la tristesse de la séparation
d’où ce besoin d’un temps de suspension –
une malle avec
étiquette blanche.
La valise est muette, elle aussi, marron
qui s’en va traverser plus que la Manche.
Le Lotus bleu, page 62, gaufrier 2,3
Le 31 janvier 2016, Paris (poème adressé à Sandrine Chevalme)
Le sparadrap du capitaine en Suisse
reste collé sur son nez plus longtemps
et sur sa joue que ceux de son complice
après le grand BAOUM et guet-apens
perpétré par deux sombres chenapans.
Près de vingt pages, toujours avec soin
les auteurs nous préparent de très loin
le gag des gags et de la gratuité.
Haddock dans l’autocar et dans son coin
s’agace et dit :
Le voilà décollé…
L’affaire Tournesol, page 28, gaufrier 2,3
L’affaire Tournesol, page 45, gaufrier 2,3, 4
Le 1er février 2016, Paris (poème adressé à Angélique Delbarre)
? fait six syllabes.
En combien le savant sourd au volant
champion des plus modernes astrolabes
va-t-il soudain jouer les virulents
cabré, piqué, exaspéré, violent
révolté, bouillant comme un autoclave ?
En six, aussi :
Laissez passer le zouave !…
six encore : 252
le numéro de la jeep bleue syldave
conduite par un chauffeur hasardeux.
Objectif Lune, page 41, gaufrier 3,2
Le 2 février 2016, Paris (poème adressé à Sylvie Forgeot)
Les ports de Saint-Nazaire et La Rochelle
se ressemblent comme deux gouttes d’eau
ou comme deux PLOUF au bas de l’échelle
qui descend dans l’eau bleuâtre. Aussitôt
!
avant Callao
!
de même facture.
Fluctuat un chapeau nec mergitur
que le flair de Milou veut arracher
à la promise sacrificature
de l’ethnographie colonialisée.
Les sept boules de cristal, page 60, gaufrier 3,3
Le 2 février 2016, Paris (poème adressé à Claudine Formont)
Malheur ! Le vent m’a emporté trop loin !
ou comment diriger son parachute ?
Tintin ému, on le serait à moins
en se trouvant pourtant si près du but.
Mais il ne suffit pas d’une volute
pour que la hampe du drapeau s’accroche
in extremis à ce morceau de roche
l’aérolithe fait de calystène
le graal de l’astronome bancroche.
Image d’un cauchemar de sirènes.
L’étoile mystérieuse, page 47, gaufrier 3,2
Le 2 février 2016, Paris (poème adressé à Brigitte Echalier)
Nage vers la peste et la quarantaine
vers les implacables vengeurs, Tintin
Tonnerre de Brest !… Quel gaillard, tout de même !
tout comme s’il était un lamantin.
Même en avançant sur son strapontin
on ne peut pas lire PACHACAMAC
à l’avant du navire qui bivouaque
dans la nuit de Callao. Le sillage
est silencieux. On ne dit pas « come back ! »
à l’intrépide au risque de son âge.
Le Temple du Soleil, page 6, gaufrier 2,1
Le 2 février 2016, Paris (poème adressé à Marie-Françoise Flonner)
Quand deux bulles font un alexandrin
Fidji !… Fidji !… Fidji !…
Fidji !…
Fidji !… Fidji !…
-
partagé par deux boute-en-train
cela n’est pas de l’aérophagie
mais délivre un goût de revenez-y :
nous sommes allés dans le Pacifique
pour y faire commerce naumachique
y a pas à dire, ça crée des liens
les retrouvailles sont automatiques
la mémoire n’est pas que pour les chiens.
L’étoile mystérieuse, page 29, gaufrier 2,4
Le 3 février 2016, Paris (poème adressé à Jennifer Emile)
On tire, dans Tintin, ne s’embarrasse
pas de zéro victime, le flambé
qui, dessiné, sort du canon remplace
le son, le cri du presque macchabée.
Voici l’endroit où il a dû tomber…
Les héros en trop grands pyjamas sortent
de nuit, sans doute ceux de Bergamotte
puisqu’ils ne dormaient pas dans la villa
selon le plan initial. Les marmottes
s’éveillent dolents, dansant la gavote.
Les sept boules de cristal, page 37, gaufrier 2,2, 3,3 et page 49, 3
Le 3 février 2016, Paris (poème adressé à Véronique Florit)
Le célèbre :
Policeman, j’ai trouvé -
un fou. Pouvez-vous vous charger de lui ?…
est dans la nuit, rendu par un bleuté
général de l’image. Celui
qu’inspire Lao-Tzeu se désennuie
à battre l’atmosphère avec un sabre
mais, il est maté de ses vues macabres
par le petit homme à lunettes rondes
qui veut que la maréchaussée encadre
cet homme à la monomanie profonde.
Le Lotus bleu, page 14, gaufrier 2,3
Le 4 février 2016, Paris (poème adressé à Marie-Hélène Facon)
Ils se soutiennent, les deux compagnons :
C’est bien, nous allons redescendre à Hou Kou… Rien de grave, n’est-ce pas, Tchang ?…
Non, -
grâce au ciel : la balle a simplement é- raflé l’épaule…
Quelle infirmité
guette le brandisseur de revolver
qui aurait eu le temps de rengainer ?
C’est bénin, d’accord, mais le sang est noir
sur le bras sorti du marcel, pompé.
Cette case, je l’ai bien en mémoire.
Le Lotus bleu, page 49, gaufrier 3,5
Le 5 février 2016, Paris (poème adressé à Eric Dumontois)
Y a pas à tortiller, Tortilla
qu’on ne reverra plus physiquement
dans cet album (mais on en parlera
sans cesse) est bien évidemment présent
fumant une cigarette, attendant
quoi ? sous le péristyle du MUSEE
ETHNOGRAPHIQ… vu de l’extérieur et
six cases plus loin depuis l’intérieur.
Oui, mais comment a-t-il pu pénétrer ?
Le gardien vert n’est pas tout blanc, j’ai peur.
L’oreille cassée, page 1, gaufrier 1,1 et 2,4
Le 6 février 2016, Paris (poème adressé à Myriam Contassot)
Imaginaire à coup sûr, de Walker
Ch. J., VOYAGES AUX AMERIQUES
GRAVEAU-EDITEUR. Bibliothécaires
que faire d’un millésime logique :
1875 ? Ça pique
la curiosité de ce reporter
au moins autant privé, qui ne peut taire
ses soupçons, moins quant à un homicide
qu’à un emberlificoté mystère
que cette Oreille cassée élucide.
L’oreille cassée, page 2, gaufrier 2,5
Le 6 février 2016, Paris (poème adressé à Michelle Dumont)
Ce n’était pas une petite affaire
que de choir ainsi verticalement
du haut d’un avion, creusant l’atmosphère
suivi de traits droits, sans affolement.
Car la chance est là, nécessairement :
Moi… avion… RRRRRRR… Tombé… Boum !… dans la paille…
du coup, nulle explosion de la tripaille.
Le petit jésus parle petit nègre
à la bien propre syldave canaille
mais qui ne fait pas partie de la pègre.
Le sceptre d’Ottokar, page 25, gaufrier 1,1
Le 6 février 2016, Paris – Cologne (poème adressé à Brigitte Cointe)
Nous sommes à Littlegate, après Douvres
Tintin a pris la « malle » (le ferry).
Le premier taxi venu sa porte ouvre
ou plutôt sa fenêtre. Tintin dit
en bon français de Belgique, poli :
Voulez-vous me conduire à Eastdown ?
Yes, Sir…
Or
le chauffeur le prend à son bord
bilingue par métier, conduite à droite
pour quelques shillings plutôt que pont d’or
qu’il va glisser dans sa petite boîte.
L’Île Noire, page 7, gaufrier 2,1
Le 7 février 2016, Bonn – Hambourg (poème adressé à Jocelyne Cormier)
Celui dont les chardons ont déchiré
culotte de golf et mise habituelle
a été entièrement relooké
par un vieil écossais. Le kilt est tel
que les blanches gouttes émotionnelles
se chargent d’un jugement esthétique.
Il dit :
Me voilà. , le genou étique
et grises les chaussettes à revers
mais du tartan le motif iconique
le fait aussi réussi qu’un colvert.
L’Île Noire, page 39, gaufrier 4,3
Le 8 février 2016, Brême (poème adressé à Sonia Doukouré)
Il aurait fallu parler du pompon
sur le béret bleu, il n’est pas trop tard.
Et
L’escalier qui conduit au donjon,
sans doute…
-
est vu par un petit lascar
qu’on dirait redevenu par hasard
scout. À la main, le bâton du marcheur
qui servira plus loin. Pas un gâcheur
d’indices, Hergé, on ne peut pas dire !
Patience, tout près, les faux-monnayeurs
vont en tâter, à moins que même pire.
L’Île Noire, page 43, gaufrier 3,2
Le 8 février 2016, Hambourg – Lübeck (poème adressé à Keltoum dragone)
Juste au-dessus de la petite crique
le paysage qui n’est pas vanté
en ces termes :
Quelle vue magnifique !
est une sorte de château hanté
pas une promenade de santé
avec tous ces corbeaux dans les hauteurs.
Il n’est pas ce que voit le regardeur
du haut de la tour quand il s’extasie :
l’océan, non le château de Ben More
bienvenus tous deux dans ma poésie.
L’Île Noire, page 43, gaufrier 4,2
Le 8 février 2016, Lübeck – Rødby-Faerge (poème adressé à Michel Drouide)
Personne ne fait attention à moi :
c’est le moment…
-
Hein ? Comment ça, personne ?
Le lecteur, alors, il compte pour quoi
pour du beurre doux ou de la calzone
des clous, des prunes, pour une abalone ?
Est-ce que je ne vois pas le bandit
qui cisaille la lance à incendie
le docteur Müller au gilet fuchsia
docteur assassin, fripouille accomplie
parfaite physionomie de malfrat ?
L’Île Noire, page 21, gaufrier 4,2
Le 9 février 2016, Copenhague – Göteborg (poème adressé à Nathalie Ducrot)
La taille des yeux nous différencie
le cabot peu fataliste et son maître
dans la case toute noire de suie
un tunnel – en vérité il faut être
casse-cou pour apprécier de se mettre
dans ces états.
Sapristi ! que c’est long…
appelons ça la minute de plomb.
Quelle crasse, ce mazout ! , dit Milou
qui a le poil blanc couleur du colon
et du plus réputé de tous les loups.
L’Île Noire, page 31, gaufrier 2,2
Le 10 février 2016, Göteborg – Copenhague (poème adressé à Laurence Costa)
Comme cette image est contemplative !…
L’avion viendra-t-il cette nuit ?
Les mots
eux-mêmes proviennent d’une autre rive
que celle de l’aventure et ses gros
effets. Milou dort, a rentré ses crocs.
On est presque dans Les feuillets d’Hypnos :
un maquisard pas vraiment à la noce
mais qui s’accorde un moment bucolique
ou bien, qui s’est émancipé, un gosse
étrennant sa batterie électrique.
L’Île Noire, page 25, gaufrier 1,3
Le 11 février 2016, Lübeck – Coblence (poème adressé à Catherine Costes)
La preuve sera l’ombre de la houppe
au bout de la caverne, il y a quoi ?
ni la mort ni la ciguë ni la coupe
de fiel, il y a la fin de la poix
des galeries sombres qui sont du bois
dont on fait les meilleurs obscurantismes
il y a tout le percement d’un isthme
la bonne fois qu’est toujours la première
autrement dit revivre à l’animisme
par ces mots simples :
Oh ?… De la lumière !
L’Île Noire, page 48, gaufrier 4,2
Le 12 février 2016, Luxembourg (poème adressé à Bernard Cormier)
Que bizarre est la temporalité
de cet art ! Mettant la main à sa poche
Ivan s’ordonne à soi-même d’acter :
Vite ! mon browning…
que je te décoche
une balle jusque dans ta caboche.
Or, il en était une autre, de balle
celle qui fait « ZWIIIZ » avant « PAN ». Je râle :
il eût fallu « PAN » avant « ZWIIIZ » ! Mais bon…
ce qui compte est que la balle s’emballe
jusqu’à être vue, pas que par le son.
L’Île Noire, page 16, gaufrier 4,1
Le 13 février 2016, Paris (poème adressé à Gislaine Coquaire)
Une fois encore, elles sont visibles
les balles tirées par les poursuivants.
Tintin au coquard, qui est pris pour cible
s’enfuit, sans inquiétude, en s’amusant
invulnérable puisque d’Occident.
Il court, il court, habillé en moujik :
Ils tirent comme des gardes civiques !
qui ? les « bêtes féroces » d’Albert Londres
l’autre reporter antisoviétique
a priori, avant même de pondre.
Tintin au pays des Soviets, page 52, gaufrier 2,1
Le 13 février 2016, Paris (poème adressé à Vanessa Crescent)
Parmi toutes les figures de style
il en est une adéquate aux Dupondt
l’épanadiplose, pas très subtile
(ma fin est mon commencement et mon
commencement ma fin). Et c’est Dupond
Stop ! mon vieux… Stop ! , qui la gémellité
illustre. Les deux fois trois verts toupets
hérissés sous la cloche du scaphandre
lunaire qui les fait s’oxygéner
leur donnent l’importance d’Alexandre
On a marché sur la Lune, page 29, gaufrier 4,4
Le 13 février 2016, Paris (poème adressé à Amjad Farooq)
Cette fois, les gouttes émotionnelles
se mêlent aux larmes de même bois
tout le monde y passe, Tintin s’en mêle :
Pauvre, pauvre maman…
De quoi de quoi ?
que tout le monde pleure, est-ce la loi ?
Il y a toujours quelque chose à faire
contre les malheurs de ce temps de fer
je vaincrai les trafics et la folie
croiserai le fer avec les affaires
avec les affairistes, les bandits.
Le Lotus bleu, page 29, gaufrier 2,4
Le 13 février 2016, Paris (poème adressé à Cécile Riou)
Le fou, dans ta mémoire tu croyais
qu’il s’appelait, mais oui bien sûr, Jiji.
J’étais flatté, troublé. Veux-tu cesser ?…
ouf ! ce n’était pas Jiji, mais Didi !…
il pouvait se rasséréner, bibi.
Comme si la Voie, je l’avais trouvée…
mais Laozi est largement rêvé
avec lui je pèse les pieds sur terre
non sans des moments de dénivelé
où je ne sais plus très bien comment faire.
Le Lotus bleu, page 17, gaufrier 1,1
Le 14 février 2016, Paris (poème adressé à Isabelle D’Angola)
Au secours, Alphonse Allais, au secours !
à l’aide, Monsieur Malevitch, à l’aide !
et Tristram Shandy, par pitié, accours !
Celle-ci, tout de même, est un peu raide
on n’y voit même pas luire Andromède.
Qui pourrait y reconnaître sa pieuvre
la pierre du calligraphe qui œuvre
suzuri qui rime au « riz interdit »
Jonas avalé par une couleuvre
le poil de la taupe et la galerie ?
Tintin au pays des Soviets, page 106, gaufrier 3,2
Le 14 février 2016, Paris (poème adressé à Emeline Demarquay)
Parfois les narrateurs ont de la peine
à raconter de façon appliquée
leur aventure, ainsi le capitaine :
Eh bien, voilà, je vais vous expliquer…
Figurez-vous que…
-
Mais il est bloqué
par l’urgence du présent de l’action
qui coupe sans la moindre précaution :
Oh ! ex-
- (Tintin, qui ne sait pas dormir)
cusez-moi, mais d’abord une question
-
a-t-on retrouvé le fils de l’émir ?
Tintin au pays de l’or noir, page 54, gaufrier 3,2
Le 14 février 2016, Paris (poème adressé à Vanessa Farriol)
Lorsque le Sirius atteint la Licorne
c’est le moment d’ajuster le scaphandre
sur Tintin que l’accoutrement adorne.
Allez-y ! Pompez !…
Il faudra se fendre
d’un effort constant pour que sans attendre
engagés dans la bulle du
Pompons !…
tout bonnement, rouges les deux pompons
soient au labeur avec leurs pauvres moules
les têtes peu réfléchies des Dupondt
qui pédalent souvent dans la semoule.
Le trésor de Rackham le rouge, page 39, gaufrier 3,3
Le 14 février 2016, Paris (poème adressé à Fadime Demir)
UN SOIR AU CINÉMA…
, dit cet album
qui commence sur rien que le mot FIN
l’écran montre, à cheval, de dos, un homme
un poor lonesome cow-boy américain
que contemplent des yeux de citadins.
L’un, qu’on reconnaît, n’a pas sa casquette
l’autre n’a pas pu quitter sa houppette
qui doit gêner les autres spectateurs.
Et, bientôt, avec tambours et trompettes
les deux vont se retrouver batailleurs.
Coke en stock, page 1, gaufrier 1,1
Le 14 février 2016, Paris (poème adressé à Jean-Paul Honoré)
Précédés de gros bras, sur la coursive
du RAMONA, ils se croient arrivés
Tintin, Haddock et Szut, à l’heure oisive.
Ah ! ça fait plaisir de se retrouver
sur un bon vieux cargo !
-
Mais de rêver
il ne sera pas question bien longtemps.
Le cargo, sous pavillon complaisant
panaméen ne va pas à La Mecque
comme annoncé plus haut, car les marchands
le sont de bétail humain, bois de teck.
Coke en stock, page 41, gaufrier 2,3
Le 15 février 2016, Paris (poème adressé à Jacques Roubaud)
L’alexandrin
Arrière, visigoths !…
Arrière, anacoluthes !
-
comme il sonne
hugolien de combat, dans le cargo.
Il y a dix nègres qu’on emprisonne
avec de l’air ambiant qu’on empoisonne.
Les apparences contre la couleur
Haddock est attaqué, mais par erreur
tenu comme un marchand et par dix nègres
en bois d’ébène, la méprise, au cœur
de cette révolte contre la pègre.
Coke en stock, page 46, gaufrier 4,2
Le 16 février 2016, Paris (poème adressé à Nadine Clemente)
L’image est bancale, la mer est grosse
une fumée, des flammes, noire, oranges
et pas l’ombre portée d’un albatros.
L’équipage (ce ne sont pas des anges)
ont quitté le navire, ça démange
de les bénir du titre de forbans.
Tonnerre de Brest !… le feu à bord !…
Flambant
le RAMONA fume, sa cheminée
un peu, et beaucoup plus le pont avant
tous les pèlerins noirs assassinés.
Coke en stock, page 43, gaufrier 4,2
Le 16 février 2016, Paris (poème adressé à Monique Coic)
Comment se souvenir du mot de passe ?
Essayons :
Les chameaux aboient… euh ! non…
-
Les chiens aboient, la caravane passe.
On est sous la menace d’un canon
de fusil. Amis… Amis est leur nom.
Bon !… Avance… Qui sont ces étrangers ?
Ils ont un long voyage voyagé
pour venir revoir Ben Kalish Ezab
récemment défait par des insurgés
et qui se trouve être un émir arabe.
Coke en stock, page 28, gaufrier 2,1
Le 16 février 2016, Paris (poème adressé à Pierrette Cochet)
Mais qu’est-ce que c’est que cette matière
qui a fait PLOC dans la case d’avant
sur le melon de Dupond qu’est pas fier ?
Le guano ?… Eh bien, c’est cela !
Dans
le diptyque Rascar Capac, fréquent
se trouve être le thème du chapeau.
Quelqu’un découpera-t-il, sans repos
tous les couvre-chefs de ces deux albums
pour les coller en place et en troupeaux
sur papier blanc ? (Ce serait un pensum.)
Le Temple du Soleil, page 4, gaufrier 4,1
Le 16 février 2016, Paris (poème adressé à Christy Guillot)
En jou-ou-ou-e !
Les Dupondt stoïques
attachés au poteau d’exécution
cannes et melons couchés symétriques
à leur pied chaussés, sans extrême-onction
regardent en face le peloton
écoutent incongru le carnaval
sa musique vaguement tropicale.
Au terme d’un très beau champ contre-champ
mes yeux sont du côté dictatorial
comme enrôlés parmi les casques blancs.
Tintin et les Picaros, page 60, gaufrier 3, 1, 3
Le 16 février 2016, Paris (poème adressé à Karima Dahmani)
Foudre Bénie est en lévitation.
On dessine trois traits sous les chaussures
trois autres aux côtés du moinillon
un zigouigoui par-dessus la tonsure
et en arrière-plan la peinturlure
censée représenter le toit du monde.
Qui sait si la vision sera féconde ?
! ? , dit l’autre bonze au semelles de plomb
non syllabiquement, pendant que gronde
encore l’avalanche, tout au fond.
Tintin au Tibet, page 44, gaufrier 2,1
Le 17 février 2016, Paris (poème adressé à Aron Cohen)
Les voilà, Rosencrantz et Guildenstern
les Dupondt déguisés, dont l’origine
est shakespearienne. Une version moderne
de ce petit rusé qui embobine
le commissaire, lequel examine
la lettre qui a été réécrite.
?
?
Les policiers ont la mine contrite
ignorant qu’on les prend pour de vrais fous
eux que pourtant la piqure gratuite
n’a pas frappés, à Shanghaï ou Hou Kou.
Le Lotus bleu, page 46, gaufrier 4,5
Le 17 février 2016, Paris (poème adressé à Yvonne Delpierre)
La magnifique réconciliation
par le tableau crevé (deux barbes noires)
des deux époques de la narration
fait une image en tout point méritoire.
Haddock a raison de crier :
Victoire !…
-
en cassant le flacon de tord-boyau
Rackham le Rouge est liquidé !… Et yo-
-
ho-ho ! et une bouteille de rhum !
Il n’est pas de passés immémoriaux
lorsque les sollicite un chrysostome.
Le secret de la Licorne, page 25, gaufrier 3,1
Le 17 février 2016, Paris (poème adressé à Jean-Marc Delobelle)
Si on lit POU sur le tonneau de poudre
on termine le mot facilement.
Les duellistes ont fini d’en découdre.
Ne voir d’un cadavre que deux segments
conduit à finir délibérément
le dessin dans la marge. Celui-là
qui est vaincu, c’est Rakham,
Et voilà !…
Dieu lui pardonne tous ses crimes…
-
Soit !
Heureux épilogue du pugilat
le vainqueur a sûrement les mains moites.
Le secret de la Licorne, page 25, gaufrier 3,2
Le 17 février 2016, Paris (poème adressé à Brigitte Fréchin)
Hourra ! Justice est faite ! , dit François.
mais ce n’est là qu’un abus de langage
qui me rappelle le mot d’Obama
quand Ben Laden, un jour, et sans ambages
a été flingué après dépistage
au Pakistan. Car le seul tribunal
en l’occurrence est surtout seigneurial.
Pas d’avocat pour aucune défense
la justice est sortie du domanial
et le droit est retombé en enfance.
Le secret de la Licorne, page 26, gaufrier 3,1
Le 17 février 2016, Paris (poème adressé à Jean Deschamps)
On n’a pas d’états d’âme avec le gag
réitéré, pressé, jusqu’à plus soif
c’est le cas de le dire… Est-ce une blague
ce coup de coude, cette aimable baffe
cette espèce d’euréka qui décoiffe ?
J’ai compris, capitaine !… J’ai compris !…
Le buveur à son piège est toujours pris.
A nous le trésor de Rackham le Rouge !
celui qu’on veut recouvrer à tout prix
(c’est la raison pour laquelle on se bouge).
Le secret de la Licorne, page 61, gaufrier 2,1 et page 62, gaufrier 2,2.
Le 17 février 2016, Paris (poème adressé à Annick Froissart)
Quel est ce grondement sourd ?… On dirait…
Le faux père blanc, l’autre missionnaire
en soutane à boutons, qui nous paraît
fourbe comme pas deux et sanguinaire
confie sa victime à la mortuaire
rivière calme et tournant aux rapides…
Le topos est là, fini l’intrépide
qui n’a plus d’espoir au coin de la page
en bas, sur la droite.
Horreur !
Mais, lucide
on attend la tourne et le sauvetage.
Tintin au Congo, page 43, gaufrier 4,2 et gaufrier 4,3
Le 18 février 2016, Paris (poème adressé à Mélanie Dupuis)
C’est le roi en personne qui conduit
il semblerait à vitesse excessive
la carrosserie noire qui reluit
immatriculée
A – I I , fautive
va faucher de façon expéditive
notre « jeune anarchiste » ou citoyen
plutôt, redresseur de torts, ô combien.
La parole est avant le vol plané
que pour soi-même :
Et, cette fois, plus rien
-
ne pourra m’empêcher de lui parler !…
Le sceptre d’Ottokar, page 39, gaufrier 4,3
Le 18 février 2016, Paris (poème adressé à Isabelle Denaules)
Je ne sais si c’est un hôtel du Nord
là, à Szohôd… Hé, mais non, je m’emmêle
HOTEL ZSNÔRR ZSERVIZ , c’est du flamand, snor
du bruxellois, Bart Van Loo est formel
il vient de me le dire dans un mail
et ça veut dire « moustache ». PlekszyGladz, son « glorieux chef » en a deux, durcies
en pierre sur son buste d’opérette.
Deux autres contre la voyoucratie :
Attention, capitaine !… Vous y êtes ?
L’Affaire Tournesol, page 50, gaufrier 4,2
Le 18 février 2016, Paris (poème adressé à Özlem Feo)
Ça fait beaucoup de hasards objectifs
beaucoup de
Tchang ! , affirmant l’obsession
un ami vient te hanter, exclusif
et saturer toutes tes perceptions.
Il n’est pas jusqu’à la ponctuation
!
?
qui ne soit convoquée à discrétion.
Mais cela, nous y sommes habitués
sans en avoir toujours la sensation
bien claire : c’est une sorte de buée.
Tintin au Tibet, page 2, gaufrier 3 ; page 3, gaufrier 4,3 ; page 5, gaufrier 4,3 ; page. 6, gaufrier 2,2
Le 18 février 2016, Paris (poème adressé à Emeline Deragon)
Tout comme dans le cinéma burlesque
le coin de rue est un incontournable
qui se contourne, justement… Moresque
est celui-ci, Bagghar… impitoyable
guerre de l’opium, foison de coupables.
Attention !… Ne le perdons pas de vue…
Donc on le perd, au fameux coin de rue
vraisemblablement : Allan le hargneux
est toujours présent dans les coups les plus
fourrés, le méchant, teigneux, besogneux.
Le crabe aux pinces d’or, page 41, gaufrier 3,4
Le 19 février 2016, Paris (poème adressé à Sophie Favrie)
Dans un rêve, ce matin, je humais
du thé qui ressemblait à du riz gris.
Car j’étais quelque part, dans un Tibet
de bande dessinée, de comédie
à Charahbang, et je buvais, assis
perplexe
?
à l’écoute de voix d’enfants
qui reluquaient un homme intéressant
Là-bas !
Regardez !
Encore un !…
vêtu
de bleu, d’un pull marin comme à Ouessant
et parle mal aux gamins les pieds nus.
Tintin au Tibet, page 52, gaufrier 4,3 et page 53, gaufrier 1,2
Le 19 février 2016, Paris (poème adressé à Patricia Delin)
Comme il a la verve moins inventive
Haddock en injures pour les petits !
« Vauriens »… « jeune impertinent »… Sa salive
est sucrée :
Voilà pour vous, malappris !
Et même s’il reste de la partie
toujours il fait le zouave et pied de nez
Na ! , quand :
round !
Et en avant pour le dernier
-
Tintin est de la persévérance
et du sérieux l’icône, sans renier
son lot de vertus finissant en –ance.
Tintin au Tibet, page 53, gaufrier 2,1 et gaufrier 4,3
Le 19 février 2016, Paris (poème adressé à Benoît Casas)
La main positive sur le tronc d’arbre
n’est pas du pigment rouge, mais du sang
la trace d’un blessé grave qui marbre
le bois. Main qui monte ou main qui descend ?
C’est le tableau sinistre et angoissant
d’une main gauche qu’a dû traverser
plus haut, une balle de revolver.
Si l’on entend le message du corps
peut-être pourrait-on l’interpréter :
quel besoin d’aller embêter les morts ?
Les 7 boules de cristal, page 41, gaufrier 1,2
Le 19 février 2016, Paris (poème adressé à Meltem Esen)
Le petit triplace jaune à hélice
porte sur le fuselage un canard
peint, aérodynamique, propice
à assurer le retour du fouinard
qui en a un peu soupé du cagnard.
On vient le chercher tout spécialement
puisque c’est un reporter important.
Il ne faudrait surtout pas qu’il s’encroûte
ou se tropicalise en végétant.
Tout est paré ?… O.K. ?… Alors, en route !
Tintin au Congo, page 61, gaufrier 3,2
Le 19 février 2016, Paris (poème adressé à Claudette Contamine)
Tuer un prisonnier ?
Mon Dieu !… Les deux
-
prisonniers ?… Ils sont restés dans l’avion !…
l’appareil crashé qui avait pris feu…
Non, il ne saurait en être question.
Haddock se ferait bien une raison
Milou lui-même trouvera trop chaude
la carlingue en flammes où la mort rôde.
Un cri :
Le malheureux !… Il est perdu !…
Laisser mourir est tuer, ça le tarauderait trop, Tintin, de jouer les ambigus.
Le crabe aux pinces d’or, page 26, gaufrier 4,3 et 27, gaufrier 2,1
Le 19 février 2016, Paris (poème adressé à Jean-Marc Desterbecq)
Avec son Tchang d’un autre continent
Tintin est tout tendresse et suavité
il va, sans fatigue, le protégeant
en tant qu’humilié, en tant qu’offensé
et seul.
Oh ! chambres des morts, ici !
Eh !
-
oui, Zorrino, nous n’avons pas le choix…
Milou, qui s’est emparé d’un tibia
n’est pas sensible aux rites funéraires
il pense à la moelle, plus qu’à l’Inca
et ne sait pas trop comment on s’en sert.
Le Temple du Soleil, page 46, gaufrier 1,3
Le 19 février 2016, Paris (poème adressé à Stéphanie Detrez)
Concernant l’ethnomusicologie
Hergé est sourd, BOUM BOUM , pas du classique !
il n’est pas suspect de démagogie
ou d’excès de correcte politique…
Tintin dit :
Quelle est donc cette musique ?
Il ne la juge pas, mais Haddock :
Vous
-
appelez ça de la musique, vous ?
Il ferait mieux de penser à sa peau
ou au pachacamacquien rendez-vous
en plus il manque les fleurs aux chapeaux !
Le Temple du Soleil, page 57, gaufrier 1, 1
Le 19 février 2016, Paris (poème adressé à Marine Dugornay)
Toujours l’affaire du mauvais aède…
Assurancetourix, même combat
devrait bien fonder un groupe d’entraide
pour prévenir le retour des coups bas.
Au vrai, le métier est des plus ingrats :
la réputation qui ne s’améliore
pas. Elle chante comme un minotaure
omniprésente et, dans son dos, moquée
la pauvre pauvre Bianca Castafiore
Alerte !… Aux abris !… Elle va chanter !…
Les bijoux de la Castafiore, page 33, gaufrier 4,3
Le 20 février 2016, Paris (poème adressé à Valeska Chevalier)
ET QUELQUES JOURS APRÈS…
, dit le poème
les enfants de Charahbang… pas de trace
de mères au village : la suprême
dénégation lorsque la populace
compte des filles apparemment vivaces
courant, comme les garçons, partager
la joie de l’inconnu :
viens voir :
Les étrangers !
Les étrangers sont de retour !…
n’aie crainte, ils ne vont pas nous étrangler
c’est eux, le petit bonheur de ce jour.
Tintin au Tibet, page 60, gaufrier 3,2
Table
Tintin au pays des Soviets, page 52, gaufrier 2,1
Tintin au pays des Soviets, page 106, gaufrier 3,2
Tintin au Congo, page 6, gaufrier 1,2
Tintin au Congo, page 11, gaufrier 4,3
Tintin au Congo, page 43, gaufrier 4,2 et gaufrier 4,3
Tintin au Congo, page 61, gaufrier 3,2
Tintin en Amérique, page 1, gaufrier 2,2
Tintin en Amérique, page 57, gaufrier 2,1
Les cigares du pharaon, page 12, gaufrier 1,1
Le Lotus bleu, page 5, gaufrier 2,4
Le Lotus bleu, page 14, gaufrier 2,3
Le Lotus bleu, page 16, gaufrier 1,3
Le Lotus bleu, page 43, gaufrier 4,5 et page 44, gaufrier 4,1
Le Lotus bleu, page 46, gaufrier 4,5
Le Lotus bleu, page 49, gaufrier 3,5
Le Lotus bleu, page 62, gaufrier 2,3
L’oreille cassée, page 1, gaufrier 1,1 et 2,4
L’oreille cassée, page 2, gaufrier 2,5
L’Oreille cassée, page 12, gaufrier 3,2
L’Oreille cassée, page 13, gaufrier 2,3
L’Île Noire, page 7 gaufrier 2,1
L’Île Noire, page 16, gaufrier 4,1
L’Île Noire, page 21 gaufrier 4,2
L’Île Noire, page 25, gaufrier 1,3
L’Île Noire, page 31, gaufrier 2,2
L’Île Noire, page 39 gaufrier 4,3
L’Île Noire, page 43, gaufrier 3,2
L’Île Noire, page 43, gaufrier 4,2
L’Île Noire, page 48, gaufrier 4,2
Le sceptre d’Ottokar, page 25, gaufrier 1,1
Le sceptre d’Ottokar, page 39, gaufrier 4,3
Le sceptre d’Ottokar, page 61, gaufrier 3,3
Le crabe aux pinces d’or, page 16, gaufrier 4,2
Le crabe aux pinces d’or, page 26, gaufrier 4,3 et 27, gaufrier 2,1
Le crabe aux pinces d’or, page 41, gaufrier 3,4
Le crabe aux pinces d’or, page 45, gaufrier 1,3
L’étoile mystérieuse, page 47, gaufrier 3,2
L’étoile mystérieuse, page 29, gaufrier 2,4
Le secret de la Licorne, page 14, gaufrier 2,3
Le secret de la Licorne, page 25, gaufrier 3,1
Le secret de la Licorne, page 25, gaufrier 3,2
Le secret de la Licorne, page 26, gaufrier 3,1
Le secret de la Licorne, page 61, gaufrier 2,1 et page 62, gaufrier 2,2.
Le trésor de Rackham le rouge, page 39, gaufrier 3,3
Les 7 boules de cristal, page 37, gaufrier 2,2, 3,3 et page 49, gaufrier 3
Les 7 boules de cristal et, page 41, gaufrier 1,2
Les 7 boules de cristal, page 60, gaufrier 3,3
Le Temple du Soleil, page 4, gaufrier 4,1
Le Temple du Soleil, page 6, gaufrier 2,1
Le Temple du Soleil, page 46, gaufrier 1,3
Le Temple du Soleil, page 57, gaufrier 1, 1
Tintin au pays de l’or noir, page 54, gaufrier 3,2
Objectif Lune, page 5, gaufrier 3,3,2
Objectif Lune, page 41, gaufrier 3,2
Objectif Lune, page 59, gaufrier 1,3
On a marché sur la Lune, page 29, gaufrier 4,4
L’Affaire Tournesol, page 16, gaufrier 3,2
L’affaire Tournesol, page 28, gaufrier 2,3 et page 45, gaufrier 2,3, 4
L’Affaire Tournesol, page 50, gaufrier 4,2
Coke en stock, page 1, gaufrier 1,1
Coke en stock, page 28, gaufrier 2,1
Coke en stock, page 41, gaufrier 2,3
Coke en stock, page 43, gaufrier 4,2
Coke en stock, page 46, gaufrier 4,2
Tintin au Tibet, page 2, gaufrier 3 ; page 3, gaufrier 4,3 ; page 5, gaufrier 4,3 ; page 6, gaufrier 2,2
Tintin au Tibet, page 10, gaufrier 1,1
Tintin au Tibet, page 44, gaufrier 2,1
Tintin au Tibet, page 52, gaufrier 4,3 et page 53, gaufrier 1,2
Tintin au Tibet, page 53, gaufrier 2,1 et gaufrier 4,3
Tintin au Tibet, page 60, gaufrier 3,2
Tintin au Tibet, page 62, gaufrier 2,3
Les bijoux de la Castafiore, page 33, gaufrier 4,3
Vol 714 pour Sidney, page 56, gaufrier 4,2
Tintin et les Picaros, page 11, gaufrier 4,2
Tintin et les Picaros, page 60, gaufrier 3, 1, 3
Tintin et l’Alph-Art, page 31, gaufrier 2,4
*

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