Chapitre 3: Organisation du travail et croissance
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Chapitre 3: Organisation du travail et croissance
Chapitre 3 : Organisation du travail et croissance Problématiques : Dans quelle mesure les différentes formes de la division du travail favorisent-elles une hausse de la productivité ? Quels sont les effets de l'organisation du travail sur la croissance ? Après avoir analysé en quoi le Toyotisme apporte des changements notables dans l'organisation du travail, vous montrerez qu'il s'inscrit largement dans la logique Taylorofordiste. Quels sont les effets des changements dans l'organisation du travail sur la condition salariale ? Analyser les transformations qui se sont opérées dans le travail et l'emploi au sein des PDEM depuis le début des années 80. I) Les anciennes formes d'organisation du travail (le Taylorisme et le Fordisme) : A) Elles permettent l'augmentation de la productivité... 1) La manufacture d’épingles chez Smith : Smith est le premier à avoir montré les effets de la division du travail sur la productivité du travail, et par-là même, sur la croissance. Sans parcellisation des tâches, chaque ouvrier produit 20 épingles par jour, avec parcellisation chaque ouvrier produit 4800 épingles par jour (48.000 pour dix ouvriers). La construction d'une épingle est divisée en dix-huit opérations distinctes ; chaque ouvrier est spécialisé dans une tâche simple et répétitive. La division du travail permet d'augmenter la productivité : elle a été multipliée par 240 (4800/ 20). - L'accroissement de l'habileté chez l'ouvrier : si, au lieu d'effectuer une multitude d’opérations, l’ouvrier n'a plus qu'à se consacrer à une seule opération, son rendement sera plus important car au fil du temps, en répétant continuellement les mêmes gestes élémentaires, il deviendra de plus en plus habile et travaillera de plus en plus vite. Spécialisation en une seule tâche => dextérité => élimination des gestes improductifs => productivité - L’épargne de temps : si l'ouvrier n'a plus qu'une tâche à effectuer, il ne perdra plus de temps à changer d’outil ou de poste comme cela aurait été nécessaire s'il avait à accomplir plusieurs tâches. Spécialisation en une seule tâche => gain de temps (fin des déplacements inutiles) => productivité - La division du travail est à l'origine de l'invention des machines. Du fait de la décomplexification du processus de production (simplification des tâches à accomplir) induite par la division technique du travail, il sera plus aisé de mettre au point une machine qui sera capable de réaliser chacune des étapes de ce processus de production. 71 Travail divisé => possibilité d’adapter un procédé sur le poste de travail => productivité 2) Le Taylorisme ou l'organisation scientifique du travail (OST) : Remarque préliminaire : Taylor (1856-1915) est issu d’une famille aisée, son père était avocat. Entré comme apprenti dans une usine, il devient ouvrier, contremaître puis ingénieur. Il devient conseiller en organisation du travail. Ses ouvrages : « La direction des ateliers (1903), Principe de direction scientifique des entreprises ». Les principes du taylorisme : La division horizontale du travail : c'est la division du travail en tâches élémentaires répétées constamment. Le taylorisme pousse à l'extrême la division technique du travail déjà entrevue par Smith. L’ouvrier doit accomplir une tâche simple et répétitive en un minimum de temps (les tâches sont chronométrées). Division horizontale => spécialisation de l’ouvrier (il accomplit les mêmes gestes pendant 8h) => dextérité => gestes improductifs => productivité Division horizontale => spécialisation de l’ouvrier => gain de temps (fin des déplacements pour chercher un outil) => productivité La division verticale du travail : elle consiste en une séparation absolue entre la conception du travail effectuée par les cols blancs (Bureau des méthodes) et son exécution effectuée par les cols bleus (les ouvriers spécialisés - OS). Désormais, la qualification légitimée par le diplôme détermine la place dans les rapports de production. L'organisation du travail est confiée à un service spécialisé, la direction s’approprie le savoir faire des ouvriers « c'est aux bureaux de penser et aux ouvriers de travailler ». La surveillance des ateliers est assurée par les contremaîtres. La direction organise le travail le plus rationnellement possible de manière à gagner en efficacité et en productivité. Division verticale du travail => bureau des méthodes => invention de nouveaux procédés => productivité Le chronométrage : des temps standards d'exécution pour chaque opération sont fixés. Ils déterminent les cadences que les ouvriers doivent suivre. Temps minimum d'exécution => détermination des cadences => productivité Le système de contrôle : des contremaîtres sont chargés de la surveillance des OS. Contrôle => flânerie => productivité Les conditions de rémunération : le salaire à la pièce. Le chronométrage sert de base à la définition du salaire aux pièces. La rémunération en fonction du rendement est la seule façon, pour Taylor d'inciter les salariés à accroître leur productivité. « L'homme est enclin naturellement à la flânerie et seul l'appât du gain et le contrôle par des chefs d'équipe et des contremaîtres peut le pousser à travailler ». En conséquence, il faut établir une relation entre le travail fourni et le salaire (prime, salaires, rendement). La rémunération découle de la vitesse du travail fourni. 72 Salaire à la pièce => incitation à travailler plus => productivité L’étude systématique du savoir faire des ouvriers : l'idée est d'observer la manière dont travaillent les ouvriers les plus efficaces et codifier leurs gestes afin de définir la meilleure façon de procéder (The one best way) et de l'initier aux autres. Observation des ouvriers => codification des gestes => enseignement aux autres => productivité Conclusion : Taylor dénomme sa méthode l'organisation scientifique du travail (OST). C'est la première fois que quelqu’un se penche de manière systématique sur l'organisation du travail afin de la rationaliser. Sa méthode permet de déterminer la seule façon correcte d'organiser le travail (The one best way). 2) Le Fordisme : a) le Fordisme appliqué à la production de masse : Le travail à la chaîne : Ford fait la liaison entre les postes de travail parcellisés de Taylor (assembly line). La chaîne fonctionne en fait à l'aide de machines (convoyeurs, tapis roulants) ce qui évite une perte de temps dans la mesure où, les pièces circulent devant les ouvriers. Chaque ouvrier spécialisé est davantage assujetti à son poste de travail. De plus, le rythme de travail des ouvriers est facilement contrôlable puisqu'il dépend de la vitesse du convoyeur. Ford a accentué la division horizontale du travail. Travail à la chaîne => maîtrise des cadences => productivité Travail à la chaîne => produit vient à l’ouvrier => suppression des manutentions => gains de temps => productivité Travail à la chaîne => production en flux continus (3 × 8) => productivité La standardisation des produits : il s'agit de fabriquer des pièces identiques en grande série. C'est la production de masse. L'accroissement de la production par l'amélioration de la productivité conduit également à l'abaissement des coûts unitaires de production et donc à la réalisation d'économies d'échelle. Plus on fait tourner les équipements, plus le coût d’utilisation de ces derniers est réparti sur les quantités produites. Les produits sont moins chers et deviennent plus compétitifs. En effet, la hausse de la productivité permet aux industriels d'augmenter leurs profits pour investir dans des équipements plus perfectionnés. Standardisation => production identique en grande série => économie d’échelle => coûts de production => prix et demande… Standardisation => production identique en grande série => économie d’échelle => productivité => profits = I… Travail à la chaîne + standardisation = production de masse b) Le Fordisme appliqué à la consommation de masse : 73 L'augmentation de la productivité a permis d'augmenter les salaires des ouvriers ce qui a entraîné une consommation de masse. Pour écouler sa production, Ford préconise une politique de hauts salaires « le five dollars a day ». Auparavant, les salaires étaient en moyenne de 3 dollars par jour. Par ailleurs grâce aux gains de productivité, le prix des produits diminue (le prix de la Ford T est divisé par 3). Il s’agit aussi de stabiliser la maind’oeuvre pour lutter contre l’absentéisme et le turnover (très habituels à l’époque compte tenu des conditions de travail difficiles) qui constituent des pauses et des coûts dans la production. Gains de productivité => prix (grâce aux économies d’échelle) => pouvoir d’achat => D… Gains de productivité => salaires (5 dollars/day) => pouvoir d’achat => D… … Salaires => stabilisation de la MO => production non interrompu => productivité Salaires => stabilisation de la MO => coûts de formation (plus besoin de former 1 ouvrier) Baisse du prix des produits + hausse des salaires = consommation de masse B) L'augmentation de la productivité engendre de la croissance : Lorsque la production augmente et qu'elle s'accompagne d'une utilisation identique, voire inférieure des facteurs de production, l'entreprise réalise des gains de productivité. Ils agissent à la fois sur l'offre et sur la demande. - Action sur l’offre : Gains de productivité => coûts de production => profits => investissements => production => croissance Gains de productivité => coûts de production => des prix => des parts de marché - Action sur la demande : Gains de productivité => coûts de production => des prix => consommation => D… Gains de productivité => coûts de production => salaires => consommation => D… Gains de productivité => coûts de production => des prix => compétitivité => exportations => D… Gains de productivité => prélèvements obligatoires => développement de l'État providence => redistribution => D… En plus de l’augmentation de la productivité, le taylorisme a permis de remédier à l'insuffisance de la main-d’œuvre qualifiée par l’emploi massif d’une main-d'oeuvre agricole sans qualification. Pour conclure, les résultats du Fordisme sont positifs : en plus de l'augmentation de la productivité, les ménages ont vu leur niveau de vie s'améliorer (ils se sont équipés en biens d'équipement grâce à des salaires plus élevés). On observe une transformation profonde des modes de vie : équipement des ménages grâce aux crédits, développement de la civilisation de l'automobile, déploiement des moyens de communication de masse. L'âge d'or du Fordisme sont les Trente glorieuses. C’est le cercle vertueux du Fordisme où la production de masse a entraîné la consommation de masse. 74 II) La remise en cause de l'OST et du Fordisme : A) La crise sociale : Les manifestations : À la fin des années 60 et surtout dans les années 70, les salariés rejettent cette organisation du travail et ce rejet se traduit par un absentéisme croissant, par des changements fréquents d'emploi (le turnover), par un gaspillage, par un accroissement des défauts de fabrication, par des conflits et des grèves. Les causes : Un travail dur : pénibilité physique (mêmes gestes répétitifs), imposition des cadences de travail, travail 8h/jour. Des difficultés physiologiques : la monotonie du travail (le fait que ce soit des tâches élémentaires prive l’ouvrier d'initiatives). Aucune possibilité de promotion (faible qualification). La société valorise l'épanouissement individuel ce qui est contraire aux principes du taylorisme. Les nouvelles générations qui arrivent sur le marché du travail sont instruites, et sont moins dociles pour occuper des postes peu qualifiés. Les conséquences : La continuité du processus de production est rompue et la productivité est freinée. Absences (grèves) => production momentanément interrompue => épuisement productivité Turnover => changement d’emploi => nouvelles formations => coût supplémentaire => épuisement productivité Rejet de la division horizontale => désintérêt du travail par les ouvriers => ralentissement productivité Rejet de la division verticale => rejet de la hiérarchie (surveillances) => ralentissement productivité Malfaçons => production défectueuse => refaire la production => surcoût => ralentissement productivité Le ralentissement de la productivité entraîne un ralentissement de la croissance (cf. partage des gains de productivité). Épuisement des gains de productivité => moins d'augmentation des salaires et moins de baisse des prix => faible augmentation pouvoir d'achat => donc faible progression de la demande => fin de la consommation de masse B) La crise d'efficacité : 75 Le Taylorisme et le Fordisme se révèlent inadaptés aux nouvelles exigences de la demande : La demande se diversifie : les produits demandés sont diversifiés et personnalisés avec des options. Les exportations obligent à varier les styles des produits selon les normes techniques et les goûts des pays importateurs. Or la standardisation qui consiste à produire des biens et des services en série ne permet plus de répondre à cette demande diversifiée. Standardisation => insuffisance de diversification => perte de contact avec la D des consommateurs => perte de compétitivité Standardisation => insuffisance de diversification => perte de contact avec les goûts des pays importateurs => perte de compétitivité L'exigence de délai des consommateurs : avec le Fordisme, il n'est plus possible d'adapter les débouchés à la production. Pour cela, il faudrait modifier l'appareil productif et l'adapter à la demande. Les entreprises doivent répondre dans un bref délai aux attentes des consommateurs, cela implique des changements organisationnels au niveau de la production. La standardisation et le travail à la chaîne ne permettent plus de satisfaire l'exigence de délai des consommateurs. Produire en grande série des biens et des services => lenteur pour répondre à une demande individualisée => perte de compétitivité Avec le Fordisme, l'exigence de qualité des consommateurs n'est pas non plus respectée car c'est une organisation qui produit des biens et des services à des coûts décroissants au détriment de la qualité. Produire à des coûts décroissants => produits de moyenne qualité => non respect de l’exigence de qualité des consommateurs => perte de compétitivité Désormais, chez Toyota, c’est la production qui s’adapte à la demande alors que chez Ford et chez Taylor c’était le consommateur qui s’adaptait à la production. Il s'agit aujourd'hui d’une demande de remplacement : le taux d'équipement des ménages est élevé. Étant donné que ces entreprises produisaient des biens semi-durables, la demande adressée par les ménages aux entreprises est plus faible. D de remplacement => remplacement des B durables => saturation des marchés concernés => faible D => … L'automatisation des entreprises nécessite des ouvriers qualifiés : Les transformations technologiques, robotiques (machines à commande numérique, informatique) exigent une main-d’œuvre qualifiée. Or, le Taylorisme et le Fordisme font appel à l'ouvrier spécialisé. Désormais, les besoins de main-d'oeuvre se déplacent vers l'opérateur c'est-à-dire quelqu’un qui travaille à partir d’informations transmises par la machine, qui surveille, qui est capable d'intervenir, d'interpréter les informations et d’échanger avec les autres. L'augmentation des salaires généralisée par Ford entraîne l'inflation : Salaires => Inflation => pouvoir d’achat des ménages => D => … 76 compétitivité => parts de marché L'augmentation du prix du pétrole entraîne une perte de compétitivité des entreprises : Prix du pétrole => coûts des matière 1ère => prix de revient => perte de compétitivité L’ouverture des économies et l'apparition des NPI sont néfastes aux entreprises tayloriennes : Les entreprises subissent la concurrence des entreprises organisées également selon les principes tayloriens installées dans des pays où le coût du travail est plus faible. Il résulte une perte de compétitivité. Les consommateurs préfèrent les biens et les services de ces pays moins chers. Concurrence des NPI => coût salarial plus élevé en Europe que dans les NPI => prix => perte de compétitivité => D => … III) Les nouvelles formes d'organisation du travail (NFOT) : Remarque préliminaire : L’école des relations humaines C’est une expérience pratiquée à partir de 1924 à l'usine de la Western électric à Hawthorne dans la banlieue de Chicago par l'équipe d'Elton Mayo. Le résultat paradoxal que l’expérience met en évidence est le suivant : en réduisant l'intensité de luminosité dont l'augmentation était supposée productive, les gains de productivité se sont pourtant accrus. Les facteurs qui expliquent ces performances en termes de productivité sont donc l'intérêt que l'on porte aux salariés et le fonctionnement du groupe. Mayo prend le contre-pieds de l’OST en avançant que la productivité du travail est collective, c’est à dire qu’elle dépend du groupe et de la relation entre ce groupe et la direction. L’école des relations humaines met en évidence le facteur humain alors que l'OST considère le travailleur uniquement comme un facteur technique au même titre que le capital. A) Une tentative de recomposition des tâches : Un assouplissement des divisions horizontale et verticale du travail : La rotation des postes : pour rompre avec la monotonie des tâches, une rotation du personnel d'exécution sur les différents postes est aménagée. L’ouvrier devient polyvalent ; il peut travailler au début ou à la fin de la chaîne. Cela contribue à rendre à l'ouvrier le contrôle du processus de production. L’élargissement des tâches : cette mesure consiste à limiter la division horizontale du travail. Les ouvriers se voient confier le soin d'effectuer des tâches améliorées. Ce principe vise à restituer de l'intérêt au travail lui-même. L’ouvrier a plus d’initiative. L’enrichissement des tâches : c’est une forme d'élargissement où l'on tente d'augmenter l'intérêt des tâches peu motivantes en y rajoutant des tâches plus nobles (entretien, contrôle) c'est-à-dire susceptibles de présenter un intérêt pour l’ouvrier. Les groupes semi-autonomes : les travailleurs sont dépourvus de responsables hiérarchiques, ils organisent eux-mêmes le travail et se le répartissent librement. L'objectif est de diminuer la division verticale du travail : moins de hiérarchie pour favoriser l’autonomie des ouvriers. 77 B) Les caractéristiques du Toyotisme : Dans l'entreprise Fordiste, les flux d'activité sont poussés de l'amont vers l'aval, c'est-à-dire que l'on produit d'abord, et l'on recherche les débouchés ensuite (principe de l'OST). Ohno (il a mis en place cette organisation du travail) a l'idée d'inverser la filière c’est à dire d’accorder la priorité de l’aval vers l’amont ; c’est désormais la demande qui entraîne la production. Dés lors, le toyotisme permet de répondre aux exigences du marché. Les principes : La méthode Kanban ou le juste à temps : le principe est basé sur un système d'étiquette liée aux produits qui remonte du client jusqu'au fournisseur puis dans l'usine. La remontée de l'étiquette déclenche la commande. Avantages : absence de stock, pas de surcoût, possibilité de répondre à une demande diversifiée. Méthode kanban => production adaptée à la D => production de biens différenciés => forte D … Méthode kanban => réponse immédiate à la D => pas de stock => pas de frais de stockage, d’assurance, de gardiennage => coûts de production… Méthode kanban => production en flux tendus => zéro panne/défaut/délai => productivité L’autonomation : ce terme est composé d'autonomie et d'automatisation de la production. La machine est capable de fonctionner de façon autonome, c'est-à-dire de s'arrêter lorsqu'elle rencontre un problème. Cela suppose que l’ouvrier soit qualifié pour utiliser cette machine. Exemple : l’informatique et l’automatisation supposent de nouvelles compétences et de nouvelles responsabilités des salariés. Les NTIC permettent entre autres d’administrer les stocks, de transmettre les informations... Autonomation (utilisation de machines performantes fonctionnant seule) => productivité Autonomation (utilisation de machines performantes fonctionnant seule) => fonctionnement libre de la machine => moins de salariés => moins de charges sociales et de salaires à verser => coûts de production… L’autoactivation : le Toyotisme se caractérise par une recherche de la polyvalence chez les ouvriers, l’implication et la mobilisation des salariés dans les objectifs de qualité de l'entreprise. L’ouvrier est plus autonome et le nombre de responsables hiérarchiques est réduit, enfin, l’ouvrier peut prendre des initiatives. L'entreprise nipponne a recours à la flexibilité fonctionnelle : c'est employer des travailleurs à des fonctions variables (rotation des postes) ; cela suppose une certaine polyvalence du personnel. Chaque salarié doit pouvoir prévenir, constater et remédier à la panne. C'est le nouveau productivisme. Le Kaisen (amélioration permanente), les groupes de réflexion (cercles de qualité), la Total Quality maintenance… sont les nouveaux objectifs que le salarié doit appliquer. Exemple avec les cercles de qualité : regroupement de cinq à dix salariés dans l'entreprise pour résoudre les problèmes qui se posent au niveau de la production (10.000 cercles de qualité en France en 1984). L'entreprise reconnaît que tous les salariés peuvent contribuer à 78 améliorer les performances en termes de qualité et de productivité en faisant part de leurs réflexions. Le salarié de base peut donc s'associer au processus de décision. Ishikawa est le fondateur des cercles de qualité. Il a défini les 5 M sur lesquels les salariés peuvent faire porter leurs réflexions : milieu, main-d'oeuvre, matière, matériel, méthode. Autoactivation => polyvalence => emploi d’1 ouvrier à des tâches multiples => moins de salaires à verser => coûts de production… ... => réduction des niveaux hiérarchiques => moins de salaires à verser => coûts de production… Autoactivation => polyvalence => emploi d’1 ouvrier à des tâches multiples => possibilité de remplacer un ouvrier absent => coûts de production… Cercle de qualité/rotation des postes/polyvalence/flexibilité => développement de l’esprit d’initiative de l’ouvrier => plus d’implication => productivité Polyvalence => développement des compétences du salarié => de leur productivité Le recours important à la sous-traitance : c'est l'idée que l'effectif doit être minimal pour produire les pièces. L'entreprise a recours à l’externalisation c'est-à-dire qu'elle confie certaines tâches à une autre entreprise (comptabilité, publicité, nettoyage, gardiennage). Sous-traitance => activités à d’autres entreprises => moins de salaires et de charges sociales => coûts… L'entreprise peut également avoir recours à la flexibilité quantitative externe : il s'agit de faire varier les effectifs en fonction de la demande. Si la demande est forte, l'entreprise a la possibilité de multiplier les emplois précaires (contrats à durée déterminée - CDD -, stages et contrats aidés, intérim, apprentissage) qu'elle ne renouvellera pas une fois que la demande est déficiente. Elle peut aussi avoir recours à la flexibilité quantitative interne : il ne s'agit pas ici d'agir sur les effectifs mais sur les heures de travail en fonction de la demande. Si la demande est forte, l’entreprise développe les heures supplémentaires et inversement. L'entreprise peut également développer la flexibilité fonctionnelle (voir précédemment). Les cinq zéros : La suppression des stocks permet de réduire les coûts, car le stock suppose des surfaces de stockage et donc des bâtiments, des assurances, de la surveillance. En l'absence de stock, pour pouvoir satisfaire ses clients, l’entreprise est obligée de ne pas avoir de panne (zéro pannes), de ne pas avoir de défaut (zéro défauts), et de ne pas avoir de retard dans la production (zéro délai). Les objectifs de la production sont la réduction des coûts et l’augmentation de la productivité : - Zéro panne (assurer la surveillance et l'entretien) Zéro défaut (contrôle par les ouvriers de la qualité à toutes les étapes de la production) Zéro délai (adaptation rapide de l'offre à la demande) Zéro stock (production en flux tendus) Zéro papier (réduction des bureaux) 79 C) le Toyotisme : post-taylorisme ou néo-taylorisme 1) Les conditions de travail sont toujours aussi pénibles : Les salariés ressentent une aggravation de leurs conditions de travail et ils sont de plus en plus nombreux à déclarer que le travail est contraint par la machine, par la demande, par les collègues, par les délais brefs à respecter ou par un contrôle hiérarchique permanent. 2) Une reconstitution limitée des tâches : La rotation des postes est d'un intérêt et d'une efficacité limité : elle ne change rien au contenu du travail qui reste totalement déqualifié. De plus, les ouvriers se plaignent de la rotation qui nécessite un effort supplémentaire d’adaptation. Rotation des postes => difficultés à s’adapter => ralentissement productivité L'élargissement des taches n'assure pas obligatoirement une amélioration par rapport au taylorisme. Le travail reste un travail d’exécution. . Enrichissement ou élargissement des tâches => travail d'exécution => néo-taylorisme Les cercles de qualité sont d'une efficacité limitée : ils avaient pour but de réduire la division verticale du travail c'est-à-dire de réduire la hiérarchie mais désormais c'est la peur du chômage et le contrôle social des pairs qui tendent à se substituer à celui du contremaître. 3) Une exigence de rapidité accrue : Dans la méthode Kanban, comme dans le Taylorisme, il y a une exigence de rapidité ce qui peut être une source de stress aggravée par l'absence de stock. La méthode des flux tendus a renforcé le travail à la chaîne. En effet, ce n'est plus le convoyeur qui décide du rythme de travail mais l'importance de la demande. Dans les cercles de qualité, l’ouvrier doit régler les problèmes liés à la production. Il a donc une obligation de moyens comme chez Ford mais également de résultats. 4) La perte d'identité professionnelle : Le développement de la polyvalence entraîne une perte d'identité professionnelle. Dans les cercles de qualité, les problèmes que les ouvriers doivent résoudre sont souvent des problèmes mineurs, les travailleurs sont consultés ce qui donne une apparence de démocratie mais en réalité, ils n'ont pas de prise sur les orientations générales de l'entreprise. 5) Le taylorisme n'a pas disparu : Le taylorisme est aujourd'hui présent dans les services (les banques, assurances...). Elles ont séparé leur métier en plusieurs spécialisations (juridiques, fiscales). 6) Les inconvénients de la flexibilité : 80 Avec le compromis Fordiste, les syndicats avaient obtenu une augmentation des salaires pour les ouvriers. De leur côté, ils devaient laisser l’organisation du travail à l'entreprise. Les salariés avaient la garantie de la sécurité de l'emploi (emploi typique, de type CDI), et de la perception de primes à l'ancienneté. Cette rémunération leur permettait d'accéder à la consommation, d'avoir la possibilité d'emprunter. L'emploi typique donne droit à des congés payés, il permet l'obtention d'allocations en cas d'accident du travail ou de maladie. De même, suite à un licenciement, l'individu peut prétendre à l'allocation chômage. Le Toyotisme a fortement eu recours à la flexibilité externe et a mis fin à l'emploi typique (CDD, intérim). Lorsque l’individu occupe un emploi précaire, la durée de son contrat est limitée dans le temps et il peut connaître à l'échéance de celui-ci, une période de chômage avec une rémunération inférieure. De même, si l’individu occupe un emploi à temps partiel (durée du travail < à 35 heures), il est rémunéré là aussi en fonction des heures travaillées. Son pouvoir d'achat est moindre comparé à celui qui occupe un CDI (durée de travail = 35 heures + contrat à durée illimitée) ce qui ne favorise pas la demande. Le toyotisme à mis fin aux emplois typiques au profit d’un développement des emplois atypiques (emplois précaires ou emplois à temps partiel). Cela a engendré des conséquences. Temps partiels => moins de 35h/hebdo => plus faible rémunération => faible pouvoir d’achat => … Emploi typique = durée de travail 35h + contrat illimité Emploi atypique = emploi précaire + emploi à temps partiel Emploi précaire = durée du travail 35h + contrat limité dans le temps (CDD, intérim...) Emploi partiel = durée du travail < 35h, il peut être un CDI ou un CDD IV) Les bouleversements dans l'organisation du travail et les transformations de l'emploi et des qualifications : Remarque préliminaire : le développement du salariat Une tendance séculaire : En 1950, les salariés représentaient 62 % de la population active. Aujourd’hui, les salariés représentent 91 % de la population active. On assiste donc à un phénomène de salarisation. Les facteurs explicatifs : Le déclin des indépendants : le secteur primaire détruit des emplois car la productivité augmente plus vite que la demande (cf. loi Fourastié chapitre introductif). Il en est de même pour l’industrie. Le phénomène de concentration des entreprises : la concentration contribue à l'élimination des petites et moyennes entreprises lorsqu'elles sont absorbées par les grandes. La tertiarisation : le secteur des services marchands et non marchands a un besoin de maind’œuvre qualifiée et peu qualifiée. 76 % des actifs travaillent dans ce secteur. La demande a augmenté plus vite que la productivité, il y a donc eu des créations d'emplois dans les services (cf. loi Fourastié chapitre introductif). 81 Le contrat de travail, source d'efficacité du marché pour les libéraux : Historique : En 1791, la loi Le chapelier interdisait toute forme de coalition et de regroupement des salariés et des patrons. Elle met fin au régime des corporations. Désormais, le travail devient une marchandise vendue sur un marché qui obéit à la loi de l'offre et de la demande et qui permet une meilleure allocation de la ressource travail. Offre de travail = les salariés Demande de travail = les entreprises La définition du contrat de travail : Le contrat de travail est une convention entre individus libres par laquelle le salarié offre sa capacité de travail à un employeur ayant autorité sur lui. Le salarié offre sa force de travail en contrepartie d'un salaire. Le libre fonctionnement du marché du travail : source d'efficacité pour les libéraux Il suffit que chacun poursuive son activité personnelle pour que se réalise l'intérêt général. Selon la théorie de la main invisible, la recherche de l'intérêt personnel doit contribuer à l'intérêt général. Le marché du travail est un marché où l'offre et la demande de travail se confrontent pour déterminer un prix : le salaire. Plus les salaires sont élevés, plus l'offre de travail est importante et plus la demande de travail est faible et inversement. Le libre fonctionnement du marché du travail et la liberté contractuelle ont permis au capitalisme de se développer. Les transformations du rapport salarial : de l’exploitation à la reconnaissance du salariat Au cours de la première moitié du siècle, la situation des salariés se caractérisait par l’insécurité de l'emploi, du revenu et des conditions de vie : durée du travail de 12 h par jour, pas d'indemnisation en cas de maladies, ou d'accidents du travail, travail des enfants, faible rémunération... Selon Marx, le développement du capitalisme était à l'origine d'une exploitation des prolétaires. En effet, il oppose 2 classes : les bourgeois qui possèdent les moyens de production et les prolétaires qui vendent leur force de travail. Les bourgeois rémunèrent au minimum vital les ouvriers. Ces derniers ne peuvent donc pas améliorer leurs conditions de vie. Le salaire ne paie pas la valeur créée par la force de travail. Le capitaliste prélève sur les prolétaires une plus-value qui est la différence entre la valeur créée par le travail de l'ouvrier et son salaire. Par la suite, l’État va améliorer les conditions de travail des ouvriers en leur octroyant le droit de grève en 1864 et la liberté syndicale en 1884. Les conventions collectives permettront aux travailleurs d'accéder à un statut de salarié et de leur assurer une protection sociale. 82 Convention collective : accord entre les représentants des salariés (les syndicats) et les représentants des employeurs ayant pour objet le niveau des salaires, les conditions de travail ou encore les garanties sociales. C'est à partir de ces conventions collectives, que l'on a accordé aux ouvriers les congés payés, l'assurance maladie, l’allocation chômage, la loi sur les accidents du travail, les retraites… A) L’évolution du contrat de travail : 1) De l'emploi typique… La norme d'emploi qui s'est généralisée au cours des Trente glorieuses était l'emploi typique. L'emploi typique est un emploi salarié bénéficiant d'un CDI (contrat à durée indéterminée) à temps plein (35 heures). C'est un emploi stable, bien rémunéré. Les syndicats avaient laissé la responsabilité de l'organisation du travail aux entreprises qui recherchaient une hausse de la productivité en contrepartie d’une augmentation des salaires. La puissance des syndicats et l'action collective ont imposé un rapport de force qui a permis à la législation sociale et aux conventions collectives de donner à l'emploi salarié des garanties et des protections. Cependant la forte croissance et le besoin de main-d’œuvre conduisent aussi les entreprises à fidéliser cette main-d’œuvre en lui octroyant des avantages sociaux. Le statut de salarié protège à la fois des risques d’accidents du travail, de licenciements et des risques inhérents à tous les individus (maladie, vieillesse…). L'emploi typique est un préalable à la distribution de revenus. Il permet d'accéder à la société de consommation. Il donne droit à des congés payés. Il facilite l'accès au crédit. Le statut de salarié permet l'obtention d'allocations en cas d'accident du travail ou de maladie. De même, suite à un licenciement, l’individu peut prétendre à l'allocation chômage. Durant les trente glorieuses, l'organisation Fordiste du travail a favorisé une forte immigration constituée d’une main-d'œuvre essentiellement peu qualifiée. L’intégration de cette population s'est effectuée par le travail (les relations avec les collègues), l'accès au logement et à la santé est rendu possible par l'augmentation des salaires. 2) …aux emplois atypiques : Évolution : 83 Evolution de l’emploi en France entre 1990 et 2005. 1990 1995 2000 2003 2005 Proportion d'actifs occupés à temps partiel (en %) 12 15,5 16,9 16,5 17,2 Part des emplois précaires (en % de l’effectif salarié) 7,7 8,6 10,8 13,2 13,6 Source : Enquêtes emploi de 1990, 1995, 2000, INSEE et de 2002 à 2005, INSEE première, mars 2006. Définition : les emplois atypiques sont appelés également formes particulières d’emploi (FPE). Ils comprennent les emplois précaires et les emplois à temps partiel. Pour diminuer les coûts de production, le Toyotisme a fortement eu recours à ces emplois atypiques. On distingue l'emploi précaire, emploi déterminé dans le temps (CDD, apprentissage, intérim, stages et contrats aidés), et le temps partiel où la durée du travail est < à 35 h. On distingue le temps partiel subi et le temps partiel choisi. Les facteurs explicatifs : Le développement du chômage est la principale raison du développement des FPE car il fragilise les salariés et diminue leur capacité de négociation. Pendant les Trente glorieuses, la croissance économique et le Fordisme exigeaient une maind'oeuvre abondante (recrutement des femmes, des immigrés). Les entreprises ne remettaient pas en cause le CDI, les procédures de licenciement... Avec la crise, le CDI, les avancements, les primes sont devenus des obstacles à la compétitivité de l'entreprise en raison du ralentissement économique (fin du compromis Fordiste). La globalisation des économies conduit les grandes entreprises à un effort permanent d'adaptation pour préserver leur part de marché, elles ont donc recours à la flexibilité. Aujourd'hui, la production s'adapte à la demande. Celle-ci est de plus en plus diversifiée donc les entreprises sont amenées à adapter leurs effectifs et l'emploi à l’évolution de celle-ci. Auparavant, les entreprises s'adaptaient au marché en jouant sur les stocks. La méthode des flux tendus a entraîné l'élimination des stocks dans les entreprises. Désormais le principal régulateur de la production vis-à-vis du marché est la flexibilité. Conséquence : CDD => contrat à durée limitée => fin du contrat = chômage => allocations chômage = 60% du revenu d’activité => faible consommation => faible demande => … CDD => contrat à durée limitée => fin du contrat = chômage => allocations chômage = 60% du revenu d’activité => faible épargne => faible I => … CDD => contrat à durée limitée => non accès au crédit => difficulté pour être propriétaire Temps partiel = 20h/hebdomadaire => passage dans l’entreprise => faible relation avec les collègues => moindre sociabilité Temps partiel = 20h/hebdomadaire => cotisation en fonction du revenu brut => montant des cotisations faible => faible indemnité en cas de chômage Emplois atypiques => forte sélectivité par les entreprises => mise à l’écart des moins productifs 84 Emplois atypiques => multiplication des statuts => fragmentation du salariat => moins de conscience de classe => non adhésion à des syndicats Emplois atypiques => multiplication des statuts => individualisation des salaires B) L'évolution des qualifications : 1) La théorie de la déqualification : La déqualification est le processus par lequel le niveau de qualification des exécutants s'est réduit sous l'effet du progrès technique, de la division du travail et du travail à la chaîne. Le progrès technique est responsable de cette déqualification : l'emploi des nouvelles technologies rend obsolète les anciens procédés et la main-d'oeuvre semble mal adaptée aux nouveaux emplois proposés (paradoxe de Solow). La division du travail est aussi responsable de cette déqualification. Exemple : Cette déqualification a abouti à une bipolarisation des qualifications. D’un côté, il y a dans l'entreprise la direction et le personnel d'encadrement dont le niveau de qualification est élevé et de l'autre côté, l'ouvrier spécialisé peu qualifié. Le Taylorisme et le Fordisme reposent sur une faible qualification des ouvriers : Division verticale du travail => distinction cols blancs/cols bleus => bipolarisation OS => accomplissement d’une tâche simple => non maîtrise du processus de production => faible qualification Le Taylorisme le Fordisme accordent peu d’autonomie à l'ouvrier : Contrôle de la production par les contremaîtres => peu d’autonomie OS => accomplissement d’une tâche simple => pas d’initiative et pas d’appel à leur intelligence => peu d’autonomie Travail à la chaîne => obligation par l’ouvrier de suivre les cadences => peu d’autonomie 2) De la qualification à la compétence : Désormais, les compétences réactionnelles, relationnelles, linguistiques deviennent déterminantes. La compétence est liée à la personnalité de l’actif et concerne davantage son savoir être que son savoir faire. La qualification parait plus objective que la compétence car elle peut être mesurée par des diplômes alors que la compétence est une notion subjective, difficilement mesurable. Le salarié est compétent lorsqu’il est capable de répondre à une situation client, à une panne d’une machine … La logique de la compétence renvoie à la capacité des individus à utiliser leur qualification et leur expérience dans des situations multiples de travail. Conséquence : individualisation de la gestion des ressources humaines. 1- Un assouplissement de la division horizontale et verticale du travail (post-taylorisme) : Vers une requalification des ouvriers : 85 Principe de la rotation des postes => recherche d’une polyvalence des ouvriers => nécessité d’employer des ouvriers qualifiés Automatisation du système de production => nécessité d’employer des ouvriers qualifiés pour utiliser les machines (paradoxe de Solow) Adaptation de la production à la D => recherche d’ouvriers polyvalents capables de produire des biens différenciés => nécessité d’employer des ouvriers qualifiés Adaptation de la production à la demande => recherche d’ouvriers capables de faire face à différentes situations (clients, pannes, qualité) => nécessité d’employer des ouvriers qualifiés - Une autonomie plus grande est accordée aux travailleurs (posttaylorisme) : Cercle de qualité (groupes semi autonomes) => organisation de la production par l’ouvrier lui-même => prise d’initiatives => plus d’autonomie des ouvriers Atténuation de la division verticale du travail => réduction des niveaux hiérarchiques => plus d’autonomie Principe d’enrichissement et d’élargissement des tâches => tâches plus nobles => appel à la réflexion 2 - Une fragilisation du salarié (néo-taylorisme) : - Les conséquences néfastes de l’emploi atypique. - L’individualisation des salaires due à la flexibilité de l’emploi. - Conséquence : individualisation de la gestion des ressources humaines qui rend difficile la défense des salariés par les syndicats. (néo-taylorisme). 3 - Le capitalisme actionnarial (néo-taylorisme) : Le capitalisme actionnarial est une nouvelle forme de capitalisme donnant un réel pouvoir aux actionnaires dans la gestion de l'entreprise selon des critères de rentabilité essentiellement. Les principales caractéristiques du capitalisme actionnarial sont : - Les entreprises financent leurs activités principalement avec leurs fonds propres et l’émission d'actions sur le marché boursier. - Le poids essentiel des actionnaires dans la gestion de l'entreprise. - La gestion de l'entreprise a comme objectif essentiel la valorisation des actifs boursiers pour accroître les plus-values boursières. Cette gestion suppose la hausse des dividendes versés aux actionnaires et donc la compression de la masse salariale par des plans sociaux, des licenciements. Objectifs = recherche des profits => recherche d'une augmentation des plus-values boursières Substituer du capital au travail => ↓ demande de l'emploi, ↑ chômage La principale conséquence porte sur l'emploi qui devient la principale variable d'ajustement pour assurer une rentabilité suffisamment élevée (15 % du capital placé). Le partage de la 86 valeur ajoutée doit être favorable aux actionnaires (augmenter la rémunération du capital c'est-à-dire le profit). Taylorisme Toyotisme Compromis Fordiste emplois typiques Flexibilité, emplois atypiques Déqualification : tâches simples et Requalification : polyvalence des répétitives, pas d'initiative ouvriers, initiatives Logique de qualification : savoir faire Logique de la compétence: savoir être Capitalisme managérial : pouvoir aux Capitalisme actionnarial : pouvoir aux dirigeants actionnaires 87