Le guide complet de la nouvelle orthographehttp://www

Transcription

Le guide complet de la nouvelle orthographehttp://www
Le guide complet de la nouvelle orthographehttp://www.lalanguefrancaise.com/guide-completnouvelle-orthographe
février 7, 2016 Généraldictée, orthographe
L’annonce récente de l’entrée en vigueur de la nouvelle orthographe proposée parl’Académie
française en 1990 a fait grand bruit. Pourtant ce n’est pas la première fois que les règles régissant
l’orthographe française changent.
Il y a eu notamment une grande réforme en 1740 où un mot sur quatre était changé. Par la suite,
certaines modifications d’une moindre importance ont été réalisées en 1835, 1878 ou encore 1935. En
1990, le gouvernement a demandé au Conseil supérieur de la langue française de « résoudre, autant
qu’il se peut, les problèmes graphiques, d’éliminer les incertitudes ou contradictions, et de permettre
aussi une formation correcte aux mots nouveaux que réclament les sciences et les techniques ». Le but
était de se rapprocher des pratiques et préoccupations des francophones et de « mettre fin à des
hésitations, à des incohérences impossibles à enseigner de façon méthodique, à des ‘scories’ de la
graphie, qui ne servent ni la pensée, ni l’imagination, ni la langue, ni les utilisateurs ».
Ainsi, Maurice Druon, Secrétaire perpétuel de l’Académie française et président du groupe de travail
était chargé de mettre un terme aux « bizarreries » de la langue française et de prendre en compte les
évolutions naturelles de notre belle langue.
Depuis quelques jours la polémique enfle autour de cette « réforme » de l’orthographe française.
Cependant, l’objectif n’est pas de réformer l’orthographe mais de simplement proposer des ajustements
sans que ceux-ci deviennent la norme. La nouvelle orthographe est recommandée, mais en aucun cas
obligatoire !
Maintenant découvrons ce qui se cache derrière cette nouvelle orthographe proposée en 1990 et qui
entrera en vigueur dans les manuels de français en septembre. Je vous propose une dictée en ligne à la
fin de l’article pour tester vos connaissances.
Pour les plus paresseux je donne ici le résumé du rapport de la mission de travail :
Quelles sont les règles qui changent avec la nouvelle orthographe ?
1# Le trait d’union
Le problème : le trait d’union a plusieurs types d’emplois en français (emplois syntaxiques et lexicaux).
Avant la nouvelle orthographe, on utilisait un trait d’union seulement pour les numéraux inférieurs à
cent.
Exemple : vingt-deux mais cent huit
Par ailleurs il y a une concurrence entre l’écriture de mots composés librement formés avec un trait
d’union ou de manière soudée (en un seul mot).
Exemple : on écrit porte-manteau mais certains écrivent portemanteau.
Proposition de la nouvelle orthographe : on lie désormais par des traits d’union les numéraux formant
un nombre, qu’il soit inférieur ou supérieur à cent.
Exemple : vingt-trois et cent-cinquante-huit.
L’Académie française propose également la nouvelle orthographe d’une liste de mots qu’on écrira
désormais en un seul mot sans trait d’union :
2# Les marques du nombre
Le problème : Il y a de nombreuses hésitations concernant le pluriel des mots composés avec un trait
d’union. Ce problème ne se pose pas si les termes sont soudés.
Exemples : Faut-il écrire un cure-dent, un cure-dents, des cure-dent ou des cure-dents ?
Proposition de la nouvelle orthographe : Les noms composés suivent la même règle que celle des mots
simples et prennent la marque du pluriel sur le second élément. Quand le nom prend une majuscule ou
s’il est précédé d’un article singulier alors le dernier élément ne prend pas la marque du pluriel.
Exemples : on écrira des cure-dents, des garde-meubles mais prie-Dieu, trompe-la-mort.
3# Le tréma et les accents
3.1. Le tréma
Le problème : alors qu’en théorie le tréma indique qu’il faut prononcer la lettre concernée avec un son
unique, nous sommes déroutés lorsqu’il y a un tréma sur une voyelle qu’on ne prononce pas. A
l’opposé, certains mots ont une prononciation spécifique sans qu’on leur appose un tréma (gageure,
arguer).
Exemple : aiguë.
Proposition de la nouvelle orthographe : Le tréma indique qu’une lettre « u » doit être prononcée
séparément de la lettre précédente. On placera désormais le tréma sur la voyelle qui doit être
prononcée.
Exemples : aigüe, ambigüe, exigüe, contigüe, ambigüité, exigüité, contigüité, cigüe
On utilisera désormais un tréma pour spécifier la prononciation des mots suivants : argüe, gageüre,
mangeüre, rongeüre, vergeüre.
3.2. L’accent grave ou aigu sur le e
Le problème : certains mots font exception à la règle différenciant l’accent aigu de l’accent grave (voir le
guide de l’usage des accents en français) comme ceux formés avec les préfixes dé- et pré-. Il existe
d’autre part un petit nombre d’anomalies à ces règles.
Exemples : un évènement, je considérerai, puissé-je.
Proposition de la nouvelle orthographe : Désormais on accentuera sur le modèle de « semer » les
futurs et conditionnels des verbes du type « céder ».
Exemples : je cèderai, je cèderais, j’allègerai, j’altèrerai…
On utilisera l’accent grave pour les inversions interrogatives.
Exemples : aimè-je, puissè-je…
3.3. L’accent circonflexe
Le problème : l’emploi incohérent et arbitraire de l’accent circonflexe dans l’orthographe française
constitue une difficulté pour l’enseignement systématique ou historique. Que ce soit par une
justification historique montrant qu’on utilise l’accent circonflexe pour remplacer un « s » qu’on utilisait
jadis, ou pour noter une prononciation spécifique, il y a de nombreuses exceptions.
Exemples : votre, notre, mouche, chaque n’ont pas d’accent circonflexe malgré la disparition d’un « s »
dans l’ancienne écriture. château, bateau ; noirâtre, pédiatreetc. ont la même prononciation.
Proposition de la nouvelle orthographe : L’Académie française estime que l’utilité de l’accent
circonflexe est « restreinte » sur les lettres « i » et « u ». En conséquence, la nouvelle orthographe
conserve l’accent circonflexe sur « a », « e » et « o » mais il n’est plus obligatoire sur « i » et « u » à
l’exception des cas suivants :
-lorsqu’il marque une terminaison dans la conjugaison (nous suivîmes, nous voulûmes, nous aimâmes…).
-dans les mots où il apporte une distinction de sens utile (jeûne, mûr, sûr, croître…).
4# Les verbes en -eler, -eter
Le problème : l’usage n’est pas fixé entre le choix du procédé pour noter le « e ouvert » lors de la
conjugaison de ce type de verbe. Soit on redouble la consonne (ruiselle) ou on ajoute un accent grave
(harcèle).
Exemples : faut-il écrire martèlement ou martellement ?
Proposition de la nouvelle orthographe : L’emploi du « e » avec accent grave est étendu à tous les
verbes en -eler et -eter. On ne fait exception que pour appeler, rappeler et jeter.
Exemples : j’harcèle mais j’appelle.
5# Le participe passé des verbes en emplois pronominaux
Le problème : Les règles actuelles sont d’une application difficile et donnent lieu à des fautes, même par
les meilleurs écrivains. Vous pouvez consulter notre guide complet du participe passé pour en savoir
plus.
Proposition de la nouvelle orthographe : l’Académie française a choisi de ne pas résoudre ce problème
car cela impliquerait une reforme complète de l’orthographe et de la grammaire française.
Cependant, le participe passé de « laisser » suivi d’un infinitif sera désormais toujours invariable.
6# Les mots empruntés et anomalies
Le problème : on ne sait pas toujours comment écrire le pluriel des mots empruntés.
Exemples : un graffiti, des graffiti ou des graffitis ?
Il existe par ailleurs plusieurs « anomalie » dans l’orthographe de certains mots en français. Les
anomalies sont des graphies non conformes aux règles générales de l’écriture française.
Exemple : un oignon.
Proposition de la nouvelle orthographe : les noms ou adjectifs d’origine étrangère ont un singulier et un
pluriel réguliers.
Exemples : un ravioli, des raviolis ; un graffiti, des graffitis ; un scénario, des scénarios etc.
Plusieurs « anomalies » de l’orthographe françaises sont corrigées et notamment :
Vous savez désormais tout sur la nouvelle orthographe proposée en 1990 et bientôt appliquée dans les
manuels scolaires. L’annonce de son application (tardive), a fait grand bruit sur les réseaux sociaux et
dans la presse. Comme vous l’avez compris, ces modifications ne sont que des suggestions et l’ancienne
orthographe reste juste.