Introduction Pôle Urgence

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Introduction Pôle Urgence
Introduction Pôle Urgence
L’hébergement d’urgence existe depuis plus de cent ans : d’initiatives privées et
confessionnelles au début, il relève d’une responsabilité collective depuis 1984, voire d’une
mission de service public et d’intérêt général.
Il se décline en plusieurs notion d’urgence : l’extrême urgence (nous parlons là de mise à
l’abri, de notions de survie, d’assistance à personne en danger via les Centre d’Hébergement
d’Urgence) et l’urgence (entendons ici une contractualisation qui commence à sortir de la
notion de survie via le CHRS). Par définition, l’hébergement d’urgence repose sur l’accueil
inconditionnel, immédiat et gratuit. Il garantit l’accès au gîte, au couvert, à l’hygiène, à la
santé et au droit.
Le public ayant recours à l’hébergement d’urgence peut-être représenté par des jeunes en
rupture familiale, des femmes victimes de violences familiales ou conjugales, des hommes ou
femmes salariés ayant quitté un logement devenu trop onéreux, une famille expulsée de son
habitat suite à des impayés de loyers ou des troubles de voisinage, un demandeur d’asile
ayant fuit son pays.
Transformé par le PARSA (Plan d’action renforcé en direction des personnes sans abri), la loi
Dalo (Droit au logement opposable) ou encore la loi de mobilisation pour le logement et la
lutte contre l’exclusion, le dispositif d’hébergement d’urgence est encore amené à évoluer.
Ainsi, dans le cadre de la Refondation du dispositif d’accueil et d’accès au logement et à
l’hébergement, la création des SIAO a permis une organisation structurante sur les territoires
de mise en réseau et de coordination de l’ensemble des acteurs de l’AHI. Ceci, dans une
finalité d’amélioration des réponses proposées aux situations d’exclusion sur les territoires.
Les SIAO visent à rassembler ainsi les acteurs des dispositifs d’accueil, d’information et
d’orientation (115, SAO, accueil de jour...) et ceux des dispositifs d’hébergement et d’accès au
logement (CHRS, CHU, bailleurs…), par la mise en commun des places proposées et la
réunion des acteurs dans des instances de concertation en vue de l’attribution des places et
traitement des situations délicates.
Les services présentés dans ce rapport d’activité traitent alors d’un point qui leur est central :
l’urgence sociale. Vous y découvrirez nos missions, nos publics, nos difficultés de terrain,
mais également le quotidien des équipes éducatives qui œuvrent pour que le premier
maillon de la chaîne de l’insertion puisse prendre sens.
Muriel MOREAU,
Chef de service
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SIAO – SAO – 115
En Eure-et-Loir, le Service Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO) « Urgence » et
« Insertion » (mis en place le 1er novembre 2011) et le Service d’Accueil et d’Orientation
(SAO) sont gérés au sein de la même équipe. Cela permet de potentialiser la
complémentarité de ces dispositifs.
Le SIAO a pour mission de réguler et orienter les demandes d’hébergement, de coordonner
les acteurs du parc d’hébergement et de logement, de proposer le soutien à
l’accompagnement personnalisé et d’assurer la veille sociale. Ces missions sont assurées au
niveau départemental.
Le SAO vient compléter les missions du SIAO en proposant, à travers un éventail d’outils, un
accompagnement éducatif et social aux personnes en rupture d’hébergement de plus de trois
mois et qui éprouvent souvent des difficultés à entrer dans un processus d’inclusion sociale.
I-
L’équipe et son fonctionnement
Ces diverses missions sont assurées par quatre personnes sous la responsabilité de la chef de
service du Pôle Accueil : deux intervenants sociaux en charge du SIAO « Urgence » et de
l’accueil du SAO et deux éducateurs spécialisés en charge du SIAO « Insertion » et du SAO.
En 2012, il n’y a pas eu de mouvements du personnel dans cette équipe mais l’évolution de
nos missions a entraîné une réorganisation de notre travail à divers moments de l’année.
Ainsi, à ce jour, le service est ouvert au public du lundi au vendredi, sauf le mardi matin qui
est consacré à la gestion du SIAO « Insertion » et le jeudi après-midi où a lieu la réunion
d’équipe. En plus, depuis le début de la période hivernale 2012-2013, compte tenu de la mise
en place d’un nouveau fonctionnement du dispositif 115, les intervenants sociaux ne sont
présents sur le service que l’après-midi. Par conséquent, les éducateurs ont régulièrement été
sollicités pour la gestion de ce dispositif, de l’accueil du SAO, pour les primo-évaluations
mais également pour l’activité de la domiciliation des sans-domiciles. Cette étroite
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coopération entre les équipes du SIAO « Urgence » et « Insertion », le SAO mais également
celle du Centre d’Hébergement d’Urgence et de la maraude a permis une bonne
coordination de nos actions et une meilleure qualité de l’accompagnement éducatif et social.
De plus, une secrétaire a pu être embauchée en renfort depuis novembre 2012 pour faire face
au besoin d’accueil physique et téléphonique, dès l’ouverture du dispositif hivernal.
En 2012, nous avons assurés 291 demi-journées d’ouverture au public. Au-delà des jours
fériés, et des plages fixes de fermeture (le mardi matin et le jeudi après-midi) le service a été
exceptionnellement fermés 13 demi-journées. Ces fermetures ont été principalement dues
aux actions de formation ou aux réunions avec des partenaires. Aux jours d’ouverture,
s’incluent de nombreuses contraintes :
- une demi-journée de fermeture hebdomadaire (réunion de service)= 49 demi-journées sur
la période
- absences d’un des travailleurs sociaux pour d’autres types de réunions ( PASS, EMPP, CPC,
Réunions Pédagogiques, Synthèses…) = 21 demi-journées,
- mobilisation d’un travailleur social pour gérer l’accueil du service =14 demi-journées
- absences d’un travailleur social pour congés = 134 journées
- s’y ajoutent les arrêts maladie et formations
L’année 2012 a également été marquée par le déménagement vers des locaux auparavant
occupés par le Pôle Insertion. Cela a permis de nous rapprocher du Centre d’Hébergement
d’Urgence, situé au premier étage de notre bâtiment, et d’assurer ainsi une présence
éducative en journée pour le public pris en charge par ce dispositif.
II-
SIAO « Insertion »
L’année 2012 a été consacrée à la réorganisation du service afin de permettre de poser des
bases avant la mise en place du volet « insertion » du SIAO. Ainsi, la fermeture au public le
mardi-matin a permis aux travailleurs sociaux chargés de ce dispositif de mettre en place un
système d’enregistrement des demandes d’hébergement adressées au Foyer d’Accueil
Chartrain. Pour rappel, cette activité était auparavant gérée par le secrétariat du Pôle
Insertion.
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1-Outil de gestion
Le Foyer d’Accueil Chartrain, en tant que gestionnaire du SIAO d’Eure-et-Loir a fait le choix
d’adopter l’outil informatique de gestion de ce dispositif proposé par l’Etat. Il s’agit d’une
plate-forme WEB permettant aux services d’hébergement de saisir leur places disponibles,
aux services demandeurs d’envoyer leurs demandes d’hébergement et au SIAO de procéder
à leur orientation. La mise en place de cet outil a été programmée pour l’année 2013. En
attendant, nous nous sommes dotés d’un outil interne permettant de tenir à jour les listes
d’attente et de procéder à des orientations. A ce jour, cette gestion concerne uniquement les
places d’hébergement proposées par le Foyer d’Accueil Chartrain. Cependant, nous avons
également assuré des orientations hors du FAC en adoptant d’autres modes de
communication (téléphone, Fax,…)
2-Enregistrement des demandes d’hébergement
Toute demande d’hébergement adressée au SIAO est transmise, dans un premier temps, à la
responsable du service qui procède à sa lecture et décide de l’orientation de la demande. Elle
la transmet ensuite aux travailleurs sociaux qui l’inscrivent sur la liste d’attente et adressent
un courrier aux demandeurs confirmant ou non son inscription et expliquant la démarche à
suivre. Les personnes en attente d’une place en CHRS sont invitées à actualiser leur
demande deux fois par semaine, les demandeurs d’une prise en charge par l’hébergement
intermédiaire ou par des dispositifs de sous-location confirment leur demande une fois par
mois.
En 2012, nous avons enregistré 343 demandes d’hébergement dont 301 ont été inscrites sur
les listes d’attente du FAC, 17 ont été transmise au GIP de Dreux et 25 émanaient d’autres
département.
3-Lien avec les services d’hébergement
Les travailleurs sociaux restent en contact avec les services d’hébergement afin d’apporter de
manière efficace, une réponse adaptée à toute demande et d’assurer la fluidité de ses
dispositifs. Ils recensent quotidiennement les places disponibles et transmettent aux services
les demandes et les listes d’attente actualisées.
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4-Lien avec les demandeurs et les services instructeurs
Dans le cadre de leur permanence téléphonique quotidienne, les travailleurs sociaux
assurent le lien avec les personnes sollicitant une place d’hébergement et avec les services
demandeurs. Ces échanges permettent d’apporter des précisions concernant la situation des
demandeurs, plus particulièrement sur le degré d’urgence et sur les évolutions en cours, et
d’actualiser ainsi les listes d’attente.
Bien qu’à ce jour le SIAO insertion ne remplisse ses missions que partiellement, nous
sommes mieux identifiés dans nos missions par nos partenaires, ce qui constitue une base
précieuse dans le travail de développement de ce dispositif prévu pour 2013.
5-Lien avec la Plate-Forme Régionale d’accueil pour demandeurs d’asile
En 2012 nous avons renforcé notre partenariat avec la plate-forme régionale d’accueil pour
demandeurs d’asile. Nous leur signalons régulièrement les demandes d’hébergement des
personnes en procédure de demande d’asile afin qu’elles puissent bénéficier d’une
orientation, en priorité, vers des dispositifs financés par des programmes budgétaires
spécifiques.
6-La fonction du référent unique
Notre objectif est d’accompagner les usagers de manière globale afin de construire avec
chacun un parcours vers une insertion durable.
Le SIAO nous attribue la fonction de référent personnel garant de la continuité de
l’hébergement et de la cohérence de son parcours avec ses besoins et ses projets. Nous
veillons à ce que chaque usager puisse identifier son référent dès son premier passage sur le
SIAO.
A la fin de la primo évaluation l’intervenant social oriente vers le référent personnel, propose
un rendez-vous et si possible le présente à l’usager.
Les travailleurs sociaux essaient d’impulser un projet en procédant à une évaluation
approfondie de chaque situation, toujours en lien avec les intervenants sociaux du SIAO
ainsi que d’autres personnes intervenant ou ayant intervenu dans la situation (cette
démarche se fait avec l’accord de l’usager).
Nous devenons ainsi un repère « naturel » pour les personnes accompagnées. Notre action
est basée sur le principe de non abandon et le droit au recommencement.
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La mise en place du SIAO a permis une meilleure coordination entre les travailleurs sociaux
et les intervenants sociaux. Une grille commune d’évaluation, des réunions communes et un
cahier de liaison permettent d’avoir un regard croisé sur chaque situation et une visibilité sur
chaque parcours.
En outre, l’installation du SIAO 28 sur le site du FAC, à proximité des services
d’hébergement, nous permet de faire régulièrement le point avec l’usager et son référent du
lieu d’hébergement. Il s’agit le plus souvent d’une démarche spontanée liée à la proximité de
nos services.
En conséquence, nous ne sommes pas en mesure de suivre le parcours de manière formalisée
et construite de toutes les personnes qui nous ont sollicitées.
7- Perspectives
Le SIAO doit pendre une réelle dimension départementale. Aussi, avec l’aide des services de
l’Etat, chaque interlocuteur (services instruisant la demande d’hébergement, structures
d’hébergement) doit avoir accès au logiciel. Le personnel du SIAO, formé à ce logiciel, doit
aller à la rencontre des partenaires pour les initier à son utilisation.
III-
Le Service d’Accueil et d’Orientation (SAO)
La mise en place du Service Intégré d’Accueil et d’Orientation a demandé une fusion des
services existants au Foyer d’Accueil Chartrain depuis de nombreuses années : le S.A.O
(anciennement Accueil 28) et le numéro d’appel d’urgence pour les sans-abri 115. Ainsi les
nouvelles missions qui nous ont été confiées dans le cadre de la mise en place du SIAO
viennent compléter les services proposés par le SAO et le 115. Ceci n’en est que facilitateur
dans les orientations réalisées, mais demande parallèlement une organisation et une
mobilisation permanente des travailleurs sociaux qui interviennent de fait avec parfois
plusieurs casquettes.
1- Notre public
L’année 2012 a été marquée par la complexification des situations des personnes qui nous
ont sollicités.
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Notre file active en fin de l’année 2012 était de 338 dossiers ce qui correspond à 632
personnes. (178 dossiers, soit 480 personnes concernent les gens du voyage) soit 169 dossiers
par travailleur social.
Si l’absence de logement stable est, dans la grande majorité des cas, la première raison qui
pousse notre public à solliciter notre accompagnement, derrière ce problème nous
retrouvons souvent un éventail de difficultés et de besoins.
a- L’absence de logement stable
Dans notre contexte l’absence de logement stable se manifeste principalement par cinq cas de
figure.

L’errance : Elle concerne
36 situations, soit 11 % de la file active, que nous avons
rencontrées en 2012. Dans la plupart des cas il s’agit de personnes en rupture d’hébergement
stable de plus de trois mois. Cette rupture peut avoir comme conséquence une errance
géographique au niveau départemental, national voire international et sa durée peut varier
de quelques semaines à plusieurs années. Beaucoup de ces personnes, après avoir épuisé les
solutions amicales ou familiales, connaissent souvent de nombreux passages par la rue ayant
pour conséquence une dégradation importante de leur situation sanitaire et sociale et une
certaine difficulté à s’inscrire dans un projet d’inclusion sociale.

La migration : la proximité de notre département avec la région parisienne attire, d’une
part, un important nombre de personnes espérant une insertion professionnelle et sociale
plus aisée et, d’autre part, beaucoup de demandeurs d’asile (60 situations soit 18% de la file
active
en 2012) arrivant principalement de la République Démocratique du Congo, du
Kosovo et de l’Arménie. En 2012, nous avons constaté dans ce groupe une forte présence de
victimes de la traite humaine.

Mode de vie itinérant : 178 dossiers, soit 53 % de notre file active, constituent les gens du
voyage. Il s’agit principalement de familles nombreuses que le Foyer d’Accueil Chartrain a
accompagnées pendant de nombreuses années à travers un service social spécialisé. Depuis
la fermeture de ce service en 2009, ce public, considéré comme sans domicile stable, a été
orienté vers le Pole Accueil.
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
L’exclusion d’une structure d’hébergement : il s’agit de personnes à l’adresse de qui la
Commission Pédagogique et Sociale du FAC a prononcé une fin de prise en charge. Cette
décision pouvait être prise à cause du non-respect du règlement intérieur ou parce que la
personne ne relevait plus du dispositif en question. Dans la majorité des cas, il s’agit des
déboutés du droit d’asile sortant du dispositif national d’accueil (CADA, HUDA), mais dans
ce groupe nous comptons aussi des sortants de prisons ou d’hospitalisation. En 2012, cela
concerne 50 situations soit 15% de la file active.

Victimes de violences conjugales : il s’agit principalement des femmes accompagnées
d’enfants qui se sont retrouvées sans hébergement suite à une rupture conjugale en lien avec
des violences. Certaines parmi elles ont été contraintes à fuir leur ville et à abandonner leur
emploi sans pouvoir compter sur un soutien familial ou amical. En 2012, 14 situations, soit
4% de la file active, étaient touchées par cette problématique.
b- Problématique de santé
67% des personnes que nous avons accompagnées cette année ont été concernées par une
problématique de santé. Certaines pathologies menaçaient directement la vie de ces
personnes et ont parfois fait l’objet d’un signalement. Nous avons été particulièrement
concernés par des conduites addictives ainsi que par des maladies relevant d’une prise en
charge psychiatrique avec parfois comme conséquence des phénomènes de violence à
l’encontre des personnes hébergées et des professionnels.
c- Ressources précaires
43 % de notre public n’a aucune ressource financière, 33 % bénéficie du revenu de solidarité
active, 11% perçoit l’Aide au Retour à l’Emploi, 5% reçoit un salaire et 8 % bénéficient de
revenu de type AAH, pension d’invalidité ou de retraite.
Cette année a été marquée par un fort pourcentage de personnes n’ayant droit à aucun
minimum social à cause de leur situation administrative ou de leur âge. Ainsi, nous
retrouvons dans ce groupe des jeunes de moins de 25 ans connaissant d’importantes
difficultés d’insertion professionnelle mais également des étrangers avec des titres de séjour
précaires ou en situation irrégulière.
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Parmi les personnes en emploi, la plupart ont le statut d’intérimaire ou sont titulaires de
contrats de travail précaires.
d- Situation administrative
Nous avons accompagné 48 personnes en situation irrégulière qui sont toutes déboutées du
droit d’asile. Un certain nombre de ces personnes a entamé des démarches de régularisation
par le travail ou pour des raisons de santé. Bien que la plupart des personnes accompagnées
aient pu bénéficier d’un récépissé de demande de titre de séjour les autorisant à travailler
pendant leur procédure de régularisation, seulement deux personnes sont parvenues à
trouver en emploi.
e- Présence d’enfants
Nous constatons en 2012 une forte présence d’enfants (87 de 0 à 18 ans dont certains (2) sont
nés lors de leur prise en charge sur le Centre d’Hébergement d’Urgence. Comme chaque
année, nous avons également rencontré dans le cadre de notre permanence des mineurs
isolés avec un parcours migratoires particulièrement complexe et souvent dangereux.
2- Accompagnement
Dans le cadre du Service d’Accueil et d’Orientation les équipes accompagnent des personnes
en rupture d’hébergement de plus de trois mois, à travers un éventail d’outils.

les entretiens
entretien individuel : 722
entretien téléphonique : 1204
visite à domicile : 24
Les personnes accompagnées par le SAO rencontrent régulièrement leur référent lors
d’entretiens plus ou moins formels. Ces rencontres permettent d’aider les personnes à
s’inscrire dans un projet d’inclusion sociale à travers des démarches variées d’accès aux
droits (CMU, RSA etc.), de demandes d’hébergement ou de logement, la construction de
projet personnalisé, l’accompagnement vers les soins.
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En 2012 nous avons assuré au total 1950 entretiens dont 722 dans les bureaux du SAO, 24 en
visite à domicile et 1204 par téléphone.
La durée et la fréquence de ces rendez-vous sont adaptées aux besoins de chaque personne.
Ils ont lieu avec ou sans rendez-vous. Nous veillons à rester disponibles aux personnes les
plus marginalisées pour qui la prise d’un rendez-vous peut s’avérer complexe.
Les entretiens permettent de procéder à un diagnostic plus approfondi de la situation de
chacun afin de construire avec l’usager la réponse la plus adaptée à ses besoins. Il est difficile
de quantifier tout ce qui se passe lors de ces rendez-vous (temps d’écoute, d’échange, gestion
de crise), ainsi que le temps d’accueil informel.

La domiciliation
courriers reçus : 18246
passages pour le courrier : 722
Depuis de nombreuses années, notre service propose une domiciliation pour les personnes
sans domicile stable. Depuis l’arrêté du 20 juin 2011 nous sommes agréés pour domicilier 450
personnes. Au 31 décembre 2012, le nombre de personnes domiciliées par notre service
s’élevait à 450. Par rapport à l’année dernière nous notons une baisse de 9 personnes. Dans la
plupart des cas, ces personnes ont intégré un logement ou un d’hébergement stable ou ont
quitté la région. Nous avons également été amenés à mettre fin à la domiciliation de
quelques personnes n’ayant pas respecté le règlement de domiciliation. Compte tenu du
nombre de domiciliés nous n’avons délivré que 3 nouvelles domiciliation en 2012
Le service de domiciliation exige une mobilisation quotidienne de tous les membres de
l’équipe. En 2012 nous avons réceptionné 18 246 lettres adressées aux personnes domiciliées
par notre service, ce qui correspond en moyenne à 125 courriers par jour d’ouverture.
Chaque matin tous les membres de l’équipe sont mobilisés pour le tri et le classement des
lettres. Nous consacrons à cette tache environ une heure par jour.
La distribution du courrier sa fait tous les jours dans les horaires d’ouverture du service.
Depuis la fermeture du service spécialisé en accompagnement des gens du voyage, nous
assurons le service de domiciliation pour ce public au même titre que tout autre public sans
résidence stable. La spécificité de leur mode de vie nous a amenés à adapter nos pratiques à
leurs besoins. Ainsi, nous continuons à assurer une permanence téléphonique (1600 appels
en 2012) tous les matins destinées spécifiquement aux personnes faisant partie de la
communauté des gens du voyage, ainsi que le renvoi du courrier. Cette permanence leur
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permet d’obtenir les renseignements concernant le courrier, de demander le renvoi de
certaines lettres ou d’être orientés pour diverses démarches.

Les services divers
Aide administrative à l’accueil : 1227 passages
Douches : 722 passages
Ecoute : 351 passages
Nous mettons à la disposition de nos usagers un téléphone, la presse, de nombreux dépliants
sur divers dispositifs pouvant les aider ainsi que des formulaires dont ils peuvent avoir
besoin. Il s'agit de leur permettre d'accomplir certaines démarches dans un cadre sécurisant,
où l'équipe étant toujours prête à les conseiller et les soutenir. L’ouverture de droit est un
outil précieux pour la construction d’une relation de confiance.
Une consigne et une douche sont également disponibles dans notre service. Les usagers
laissent souvent à la consigne tous leurs biens, c'est pour cette raison que nous veillons à les
protéger le mieux possible en proposant des casiers avec la possibilité d'installer des cadenas
et en fermant à clef le local de consigne.
La douche est à la disposition des usagers dans les heures d'ouverture du service. Grâce à
notre partenariat avec l’usine FAPROGI de Rambouillet, filiale du groupe L’Oréal, nous
fournissons aussi des serviettes et des produits de toilettes. La douche est encore un outil de
travail éducatif permettant à la personne de prendre soin de son corps. C'est souvent une
première étape vers un parcours de soins et de reconstruction de l'image de soi et parfois un
préalable à tout projet d'insertion.
Le café, le thé et l'eau sont également proposés à nos usagers : une invitation en même temps
à se poser et à échanger, un moyen de rendre notre lieu plus convivial.
Un chenil est également à la disposition de propriétaires d’animaux qui ont besoin de confier
leur animal le temps d’une démarche administrative, d’une formation ou d’une
hospitalisation.
3- Nos partenaires
Afin d’apporter une réponse adaptée aux différents besoins repérés chez les personnes qui
nous ont sollicités, nous avons été amenés à travailler en collaboration avec de nombreux
partenaires du département de l’Eure et Loir et parfois des départements voisins.
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Santé :
La Permanence d’Accès aux Soins de Santé (PASS) et l’Equipe Mobile Précarité et Psychiatrie
(EMPP) ont été nos partenaires privilégiés dans le domaine de l’accompagnement vers les
soins. Ces équipes continuent leurs permanences respectives dans nos locaux une fois par
semaine. Elles sont pour nous et pour les personnes que nous accompagnons un relais vers
l’hôpital Louis Pasteur du Coudray, le Centre Psychiatrique du Coudray ainsi que le Centre
Médico- Psychologique et la Protection Maternelle et Infantile de Chartres. En plus de
nombreux échanges informels avec la PASS et l’EMPP, nous organisons tous les deux mois
des réunions de coordination qui nous permettent de croiser nos regards sur les situations
les plus complexes.
Le CICAT et le CASA 28 sont toujours nos partenaires dans l’accompagnement des
personnes souffrant des conduites addictives.
Aide financière, alimentaire et vestimentaire :
Afin de répondre aux besoins de notre public nous les orientons, quand cela est possible,
vers la Caisse d’Allocation Familiale ou le Pôle Emploi pour l’ouverture des droits.
Cependant, une très importante partie de notre public étant sans ressources ou connaissant
d’importantes difficultés financières, nous sollicitions fréquemment l’Aide Sociale à
l’Enfance, le Secours Catholique, la Croix Rouge Française, le Secours Populaire et Restos du
Cœur pour des aides diverses.
Hébergement :
La recherche de solutions d’hébergement pour les personnes qui nous ont sollicités en 2012
nous a amenés à travailler en étroite collaboration avec diverses structures et dispositifs du
Foyer d’Accueil Chartrain, mais également avec le Bercail, le COATEL, le GIP de Dreux et le
Centre d’Accueil et de Soins Hospitaliers de Nanterre. Ce travail d’orientation demande aux
professionnels du SAO d’adresser dans un premier temps des demandes d’hébergement
sous forme de rapport social et de solliciter régulièrement les structures pour les tenir
informés des dernières informations. Certaines situations nécessitent parfois d’organiser des
visites vers ces structures afin d’atténuer le caractère anxiogène d’un nouvel hébergement.
Protection de l’enfance :
En 2012 nous avons repéré trois situations d’enfants pouvant encourir un danger. Ces
situations ont fait l’objet d’un signalement auprès de la Cellule de recueil des informations
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préoccupantes suivi par une coopération avec des intervenants de l’Aide Sociale à l’Enfance
d’Eure et Loir et parfois d’autres départements ainsi que de la PMI. Notre proximité avec les
personnes hébergées et les échanges entre les équipes nous permettent de repérer ces
situations difficiles. En fonction des éléments relevés et analysés en équipe un signalement
ou une note d’information préoccupante peut être rédigée.
Régularisation de la situation administrative :
Une importante partie de notre public sollicite de l’aide pour la régularisation de leur séjour
sur le territoire français. Pour certains, il s’agit de remplir le dossier de demande d’asile,
pour d’autres de faire la demande d’un titre de séjour pour des raisons médicales ou
professionnelles. Cela nous amène à les orienter vers le service des étrangers de la préfecture
de Chartres pour le dépôt de dossiers et parfois vers le collectif des sans-papiers pour une
aide spécialisée dans le droit des étrangers.
L’aide aux jeunes
Comme chaque année, face à un nombre important de jeunes en difficultés et souvent en
errance depuis quelques années, nous avons sollicité l’aide et l’expertise de la Mission Locale
et de l’ADSEA. Des dispositifs spécialisés étant créés pour les moins de 25 ans, leur accès y
est favorisés grâce à ces partenaires. Un travail de coordination de nos actions est alors
nécessaire.
IV-
Le SIAO Urgence
La mission du SIAO urgence est assurée par deux intervenants sociaux répondant à la fois en
parallèle à la gestion du 115 et l’accueil du SAO en journée.
L’arrivée du SIAO veut atteindre l’objectif suivant : améliorer l’orientation et la prise en charge
des personnes sans-abris ou risquant de l’être et de favoriser le travail coordonné des acteurs de la
veille sociale, de l’hébergement et du logement.
La création d’un Service Intégré d’Accueil et d’Orientation doit atteindre cet objectif en
développant une collaboration active entre tous les acteurs sociaux.
Missions SIAO Urgence
► Réception de tous les appels d’urgence du département (via le 115)
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► Régulation de l’offre et de la demande d’hébergement d’urgence
►Coordination des acteurs du dispositif : maraudes (en période hivernale sur le
département)
Obligations
► Orientation téléphonique de chaque demandeur
► Organisation de la veille sociale
► Indicateurs journaliers pendant les périodes hivernales et hors période hivernale pour la
Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations
Constats pour l’année 2012
Depuis la mise en place du SIAO au Foyer d’Accueil Chartrain, nous n’avons pu mettre en
avant de manière quantitative notre travail en lien avec nos nouvelles missions du SIAO
faute d’outils et de départementalisation des données.
Cependant au cours de l’année 2012, nous avons élaboré quelques outils afin de cibler le
travail accompli. Grâce à ceux-ci nous pouvons répondre aux statistiques demandées par les
financeurs (nombre de personnes hébergées/ nombre de nuitées etc.)
Malgré tout, le logiciel Etat SIAO n’étant pas effectif, nous n’avons pas de regard sur tous les
dispositifs d’hébergements dont dispose notre département. De ce fait, il est très difficile de
trouver des places d’hébergement, et ce, rapidement.
Malgré nos contacts téléphoniques, nous n’avions que peu de visibilité sur les disponibilités
et admissions des places d’urgences de chaque structure.
Néanmoins depuis novembre 2012, nous avons connaissance des places d’urgence
disponibles du GIP de Dreux (structure avec places hébergement d’urgence). En effet, les
intervenants sociaux du SIAO urgence orientent désormais toutes les personnes de Dreux
faisant appel au 115. Auparavant, le GIP de Dreux gérait lui-même ses places d’hébergement
d’urgence. La mission SIAO commence à voir le jour.
Quant au Bercail, pour lequel les services de l’Etat financent un appartement de trois lits
pour une maman avec des enfants, il n’y a pas eu de turn over du fait de l’occupation de
cette place par une maman sans papiers.
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Perspectives
En parallèle, nous n’organisons pas de manière régulière des rencontres entre les acteurs de
la veille sociale (hormis avant et après l’hiver) ce qui favoriserait la coopération entre tous et
la recherche collective de solutions. (Mission assurée jusqu’ici par la responsable de service)
De même, il nous semble que nous pouvons améliorer la coordination entre toutes les
maraudes. Ceci permettrait de faire exister cette cohésion entre les maraudes pour que le
travail de chacun soit accompli.
Faire vivre les missions du SIAO, c’est parvenir à tisser des liens permanents entre les
structures afin que le SIAO soit orienteur sur tout le département, sur toutes les structures
sociales, et ce, toute l’année et de manière inscrite pour chaque structure de la veille sociale.
Ex. SIAO Urgence orienteur au GIP de Dreux mais que l’hiver.
a- Activité du SIAO Urgence en 2012
Le 115 : le numéro d’appel d’urgence pour les sans abris
La création du 115 en 1997 et la loi de lutte contre les exclusions en 1998 organisent la
« veille sociale ».Le développement des besoins d’hébergement et la diversification des
structures ont conduit à poser la question de la façon dont le dispositif s’organisait pour que
toute personne en difficulté puisse effectivement obtenir une réponse adaptée à sa situation.
Il n’était évidemment pas envisageable de laisser une personne en détresse faire elle-même le
tour des structures afin de trouver celle qui, compte tenu de son projet social et de ses
disponibilités, serait disposée à l’accueillir. Il n’est pas davantage souhaitable que les services
sociaux de secteur passent une grande partie de leur temps à cette recherche (ce qui,
malheureusement, reste souvent le cas).
C’est pourquoi, dès la fin des années 80, le ministère des affaires sociales a financé des
équipes chargées de l’accueil et de l’orientation des personnes en situation d’urgence. Elle a
permis également la naissance des premières équipes mobiles, celles du Samu social de Paris
qui, en 1993, s’est fixé comme mission d’aller au-devant des plus exclus.
Enfin après avoir contribué dans certains départements à la mise en place de numéros verts
d’appel, elle permettra en 1997, la création d’un numéro vert national : le « 115 ».
15
► Organisation
Chaque période hivernale demande une réorganisation au sein de l’équipe 115. En effet,
deux intervenants sociaux sont présents pour assurer la période estivale, du 1er mai au 21
octobre 2012.
La période hivernale est synonyme d’un surcroît d’activité nécessitant la présence d’autres
professionnels. De ce fait, une troisième personne a donc été embauchée sur un poste d’agent
administratif.
Ce troisième poste a permis d’organiser au mieux notre fonctionnement hivernal :
L’agent administratif a pour missions d’assurer la permanence du SAO le matin accueillant
les personnes hébergées sur le CHU la veille, les appels 115, le tri du courrier, la maintenance
sur le service CHU (centre d’hébergement d’urgence), le service social des gens du voyage
(gestion des appels et distribution du courrier)
Deux intervenants sociaux ont pour missions de réceptionner tous les appels 115 et
d’attribuer les places disponibles aux personnes, la permanence SAO, la distribution du
courrier, les primo évaluations, renfort sur le CHU à partir de 18h si besoin.
► Constats
L’année 2012 est le reflet d’une hausse des appels 115. Chaque année le nombre d’appels
s’accroit ce qui nous demande davantage de rigueur dans notre réponse aux besoins
d’hébergements ou autres. En effet, nous devons être plus réactifs pour faire face à la
précarité des personnes. Il faut également s’adapter aux besoins qui évoluent et au public
sans domicile fixe qui se diversifie de plus en plus.
Nous avons donc comptabilisé 6617 appels sur le 115, soit une différence de 1294 appels de
plus que l’année 2011.
Le nombre d’appels en 2012 englobe les appels liés aux demandes d’hébergement, la
maraude mais également divers appels de soutien ou d’informations.
La majorité des appels sont pour des demandes d’hébergement d’urgence. Le nombre
d’appels pour des repas est uniquement concentré sur les quelques mois d’hiver.
16
L’activité estivale du service Maraude ayant pris fin le 30 Juin 2011.
Au cours d’une année, les appels sont massifs en période hivernale. La période dite estivale
marque une baisse voir une stabilité dans les appels 115. En effet, de mai à octobre 2012,
seules trente personnes, essentiellement des familles, ont pu bénéficier d’une poursuite
d’hébergement sur demande du préfet. Malgré tout, il était demandé aux familles d’appeler
le 115 chaque semaine afin de renouveler leur hébergement.
L’augmentation du nombre d’appels en 2012 est un constat
classique en hiver. Nous
disposons de davantage de moyens et de financements pour accueillir le maximum de
personnes. Il est donc évident que durant cette période l’activité du 115 soit en hausse.
De plus, cette hausse peut s’expliquer par le nouveau règlement 115 que nous avons mis en
place pour le début de la période hivernale 2012/2013. En effet, nous avons établi une
nouvelle procédure et des conditions d’accès différentes à un hébergement au 115.
Il est à rappeler que jusqu’à présent chaque personne appelait le 115 dès le matin et nous
voyions notre liste de places d’hébergement saturée dès l’après-midi.
Cette année nous avons réfléchi sur l’équité dans l’obtention des places d’hébergement. C’est
pourquoi, le conseil d’administration a adopté ce fonctionnement à la nuitée:
-
14h30, heure à partir de laquelle les personnes peuvent solliciter le 115 pour obtenir
une place d’hébergement
-
10 lits peuvent être attribués de 14h30 à 15h, 10 lits de 15h30 à 16h, 5 lits de 17h à
17h30 : cet échelonnement permet aux demandeurs de fin de journée d’avoir une
chance de dormir à l’abri
-
5 lits peuvent être attribués à partir de 20h, sachant que deux à trois sont réservés
pour le service maraude c'est-à-dire que les maraudeurs peuvent ramener toute
personne vulnérable de la rue n’ayant pas composé le 115.
-
30 lits sont réservés à une contractualisation
Les conditions d’accès à la contractualisation ont été revues par l’association et les équipes de
terrain afin de donner cet accès à toute personne ayant des enfants ou personne ayant une
activité professionnelle. Cette contractualisation est de trois semaines, la personne ou la
famille peut rester sur le lieu d’hébergement durant cette période. Une fois arrivée à terme
des trois semaines, les personnes doivent sortir, solliciter de nouveau le 115 et être hébergées
17
à la nuitée (si place disponible) sur le centre d’hébergement d’urgence. Une semaine à la
nuitée doit s’écouler avant de pouvoir prétendre à une nouvelle contractualisation. Celle-ci
permet alors qu’une autre famille puisse bénéficier de ces trois semaines.
Comparativement aux autres années, aucune personne seule, malade, enceinte, âgée ne peut
bénéficier d’une contractualisation. Ceci en accord avec toute l’équipe et l’association. Cette
nouvelle procédure a permis d’avoir davantage de places à la nuitée et d’éviter au maximum
les refus et la saturation du dispositif d’hébergement.
► Statistiques 2012:
APPELS 115
:
6617
Refus hébergement
:
799
 manque de place
626
 transgression
67
 hors département
106
→ abandon de demande
124
APPELS Maraude
:
569
NUITEES
:
24426
 Lucé
8386
 FAC (hôtel social / urgence famille)
7922
 CHU
8118
REORIENTATION Départementale
:
365
 Dreux
350
 Châteaudun
15
PERSONNES Hébergées
375

Refus
Pour l’ensemble de l’année, nous relevons 799 refus. Ce chiffre élevé s’explique par l’arrêt du
dispositif hivernal le 30 avril 2012.
18
Durant la période estivale, nous comptabilisons 554 refus d’hébergement, car peu de
solutions d’hébergement s’offrent sur le département entre avril et octobre 2012.
Indicateurs quantitatifs de l’année 2012
Les statistiques suivantes relatent les capacités d’urgence du Foyer d’Accueil Chartrain et
non celles globales du département.
◊ Capacité d’hébergement
De Janvier à Avril 2012(dispositif hivernal) :
Places d’hébergement d’urgence localisées rue Maréchal Leclerc à Lucé (28) représentant 50
lits.
D’Avril à Octobre 2012 (période estivale) :
Installation du Centre d’hébergement d’Urgence rue Hubert Latham à Chartres avec une
capacité d’accueil de 36 lits.
De Novembre 2012 à Mars 2013 (période hivernale) :
60 lits sont mis à la disposition au Centre d’Hébergement d’Urgence à Chartres
5 lits disponibles au GIP Relais de Dreux.
Toute l’année :
Quelques places disponibles sur le service Hôtel Social et Urgence Famille lorsque les
résidants sont absents.
Le Bercail dispose d’un appartement (3 ou 4 personnes) attribuable via le SIAO (personne
seule ou avec enfant). Cet appartement a été occupé toute l’année par une femme avec
enfants sans papiers.
19
Le Bercail propose un accueil et un hébergement d’urgence à des femmes en difficulté, enceintes ou
accompagnées de jeunes enfants.
◊ Nombre de personnes hébergées sur le dispositif Urgence
Au cours de l’année 2012, 375 personnes* différentes ont pu bénéficier d’une place au Centre
d’Hébergement d’Urgence à Chartres via le 115.
(375 personnes* = 270 situations)
→ Compositions familiales
Homme
174
Femme
47
Couple
16
Couple + enfant
73
Femme + enfant
63
Homme + enfant
2
Enfants
79
Jeune 18-25 ans
45
→ Nombre total de Nuitées d’hébergement
Nombre total de Nuitées
17284
→ Lucé
8322
→ Centre Hébergement Urgence
8144
→ Foyer d'Accueil Chartrain
798
→ Algéco
20
Articulation départementale
20
◊ Gip Relais de DREUX
Le SIAO Urgence se doit être l’orienteur principal de chaque demandeur vers un
hébergement d’urgence pour la nuit.
Depuis 2011 et ce jusqu’au 1er novembre 2012, le centre d’hébergement d’urgence de Dreux
(GIP Relais) était autonome dans la gestion et l’attribution des places d’hébergement. Nous
n’avions aucune connaissance des disponibilités d’hébergement pour chaque soir. Les
personnes sollicitaient une place à la nuitée directement auprès de l’accueil de jour à Dreux
et ce sans passer par le 115, numéro d’urgence départemental.
Seules les personnes de « Chartres » et agglomération composaient le 115 pour pouvoir être
hébergées à la nuitée au centre d’hébergement d’urgence à Chartres.
Depuis le 01 novembre 2012, le SIAO Urgence de Chartres oriente 5 personnes (places
hivernales) au GIP Relais de Dreux. Les personnes sollicitent une place d’hébergement en
composant le 115. De son côté, le GIP Relais gère également 5 places d’hébergement
d’urgence attribuables aux personnes locales et de par son statut GIP. L’orientation vers
Dreux après l’appel au 115 se fait uniquement pendant la période hivernale. Arrivé le 31
mars, fin de cette période, le GIP Relais de Dreux retrouve sa gestion et attribution des places
à la nuitée avec une capacité de 4 lits. Ce qui veut dire que les personnes originaires de
Dreux ne composent donc plus le 115. Le SIAO Urgence perd sa mission de gestionnaire
départemental.
Nous avions donc connaissance des places d’urgence du Centre d’Hébergement d’Urgence
situées à Chartres et celles disponibles à Dreux.
► Nous avons orienté 299 personnes au GIP Relais de Dreux.
Ce chiffre concerne uniquement les mois de novembre et décembre 2012 soit le
commencement de la période hivernale 2012. Nous pouvons enfin nous rendre compte du
nombre de personnes ayant eu accès à une place d’hébergement à Dreux en sollicitant le 115.
Nous disposerons juste du nombre précis d’orientations vers l’hébergement d’urgence
uniquement pour la période hivernale 2012/2013. Cependant nous avons estimé à 365 les
orientations en 2012. Dreux et Châteaudun étaient les villes les plus demandées.
21
Par contre nous ne pouvons avoir de chiffre précis quant à nos orientations sur Dreux sur
l’année car Le GIP Relais gérait ses propres demandes sur le Pays Drouais.
Points forts :
Période hivernale (du 1er nov. au 31 mars)
∙ Connaissance des places disponibles au GIP Relais de Dreux
∙ Les personnes originaires de Dreux devaient composer le 115
∙ Le SIAO Urgence est orienteur de chaque demandeur
∙ Contact quotidien entre SIAO Urgence et GIP Relais (nous informions des personnes
orientées pour chaque nuit) faute de l’utilisation du logiciel Etat réservé au SIAO.
∙ Connaissance des places d’hébergement d’urgence aux centre d’hébergement de Chartres et
du GIP Relais
Période estivale (du 1er avril au 31 octobre)
∙ SIAO Urgence n’a plus la gestion des places d’urgence au GIP Relais de Dreux
∙ le GIP Relais reprend la gestion de ses places d’hébergement d’urgence
∙ les personnes originaires de Dreux ne composent plus le 115
∙ plus de contact entre SIAO Urgence et GIP Relais
∙ connaissance des places d’urgence uniquement au centre d’hébergement d’urgence de
Chartres car SIAO est gestionnaire et orienteur.
◊ Associations Caritatives :
A la suite d’une réunion interservices afin de tous se coordonner sur les besoins d’un même
public, deux associations (Secours Catholique et Saint Vincent de Paul) se sont proposées de
façon très ponctuelle de prendre en charge un hébergement hôtelier en cas de saturation du
dispositif d’urgence.
Cette aide a permis de mettre à l’abri des femmes avec enfant(s), familles, ou femmes
enceintes quand aucune autre solution ne pouvait être apportée.
22
Afin de ne pas épuiser ces deux associations, nous avons limité les sollicitations à quelques
demandes mensuelles.
◊ Coordination des dispositifs de veille sociale :
La Croix Rouge « maraude » le vendredi et le samedi de chaque semaine à partir de 19h. Ses
secteurs d’interventions sont situés à la périphérie du centre-ville de Chartres (basse ville,
gare) car ils disposent d’un camion.
Il était convenu que les bénévoles appellent le 115 pour avertir de leur départ à la maraude.
Les demandeurs appelaient le 115 et les intervenants sociaux du FAC contactaient les
bénévoles pour prévenir de l’identité de chacun et de l’endroit d’intervention.
Les Restos du cœur interviennent uniquement le dimanche de 17h à 19h au centre-ville et ses
alentours car les bénévoles sont à pied.
Aucun échange téléphonique ne se faisait. Les intervenants du 115 ne pouvaient pas
contacter les bénévoles pour leur signaler chaque demande. Les intervenants sociaux
informaient juste les demandeurs des horaires et des points de rencontre stratégiques de la
maraude des Restos du Cœur.
► Les intervenants sociaux du 115 ont recensé (les deux périodes hivernales confondues
janvier à fin mars 2012 et de novembre à décembre 2012) 569 appels pour les services de la
Maraude.
Constats :
Communication difficile entre toutes les maraudes. Manque d’information tel que les
numéros pour pouvoir joindre chaque bénévole. Nous ne pouvions contacter les bénévoles
pour leur signaler des personnes en demande.
Les intervenants 115 n’étaient pas toujours informés des maraudes (parfois pas de maraude
le week-end par manque de bénévoles).
23
V-
Conclusion
L’activité du SIAO de manière globale s’enrichi de jour en jour et s’imbrique dans un
fonctionnement d’équipe.
Le SIAO tendra à développer ses missions sur l’année 2013. L’aspect partenarial et de réseau
sera largement développé. L’utilisation pour chaque acteur du logiciel web SI-SIAO facilitera
la lecture départementale des places d’hébergement d’insertion et d’urgence, une orientation
plus rapide, une meilleure fluidité des dispositifs.
L’observatoire permettra d’avoir une vision du nombre de demandes par dispositif et de
pouvoir transmettre aux services de l’Etat les dispositifs sur lesquels des places sont
insuffisantes.
Il sera alors primordial et indispensable que chaque partenaire se sente concerné et
s’implique dans le travail en réseau du SIAO, dans l’intérêt des personnes que nous
accompagnons tous au quotidien.
24
MARAUDE
Hiver 2012/2013
Depuis 2011, en lien avec des réductions budgétaires, le service Maraude du Foyer d’accueil
Chartrain a cessé d’exercer à l’année.
I- Période d’intervention
La Maraude reprend son activité uniquement l’hiver soit du 1er novembre au 31 mars avec
l’embauche de deux travailleurs sociaux. La Maraude intervient du lundi au vendredi
uniquement de 17h à 00h. Son secteur d’intervention est principalement Chartres mais son
activité peut s’étendre à l’agglomération.
II- Accès et lieux d’intervention
Les personnes doivent solliciter la maraude par le biais du 115. L’intervenant social SIAO115 contacte la maraude et, en fonction des endroits où se trouvent la ou les personnes,
donnent rendez-vous à des lieux stratégiques tels que la gare, le centre-ville, le Point Refuge
etc.
De même, la maraude peut se rendre à des endroits de types squats. La Maraude peut être
amenée à se rendre dans des endroits sombres, cachés, car c’est souvent dans ces lieux que
les plus marginalisés se réfugient.
III- Les moyens
Budget restreint pour approvisionnement en Supermarché.
Au 1er novembre 2012, le service a bénéficié de 650€ pour l’achat de vivres jusqu’à fin
décembre 2012. Cette somme d’argent nous a permis d’élaborer des repas froids distribués
25
aux personnes ne pouvant accéder à l’hébergement sur le site (plats prêts à consommer en
boîte, eau, fruits, produits laitiers, petits pots enfants…)
Au 1er janvier 2013, nous avons bénéficié d’un peu de budget afin d’équilibrer les sacs repas.
Banque Alimentaire.
Ce partenariat permet de compléter les sacs repas que nous distribuons dans la rue.
Cuisine centrale
Nous faisons appel aux Internats pour récupérer les repas chauds non consommés et les
distribuer aux personnes placées à l’hôtel et qui restent dépendantes du service Urgence.
Boulangerie « La Mie Caline » située au centre ville de Chartres
Depuis plusieurs années, le Foyer Accueil Chartrain a convenu d’un partenariat avec la
Boulangerie « La Mie Caline ». Le service Maraude, tous les soirs, bénéficie de sandwichs,
tartelettes, baguettes et viennoiseries. Ce soutien est vraiment très précieux puisqu’il permet
d’agrémenter gratuitement les repas distribués, agrément fort apprécié des bénéficiaires. Le
pain non distribué en maraude sert au petit déjeuner du CHU (centre d’hébergement
d’urgence).
Le Secours Catholique
Régulièrement, les bénévoles du Secours Catholique nous contactent pour que nous allions
retirer des vêtements, des accessoires de puériculture ; ce qui assure à notre public le
renouvellement de leur « garde-robe » souvent sollicité.
IV-L’intervention
Par le biais d’un repas, les travailleurs sociaux peuvent interagir plus facilement de manière
informelle et obtenir des informations dont les travailleurs sociaux du Service d’Accueil et
d’Orientation ne disposent pas.
26
Il est important de préciser que la maraude est bien souvent (en période hivernale) le
premier interlocuteur des personnes de la rue et peut les amener à se diriger vers le SAO
(ouverture des droits communs), composer le 115, bénéficier d’une nuit d’hébergement
d’urgence jusqu’à une insertion par l’hébergement ou le logement.
La mise à l’abri
La spécificité de cet hiver (2012/2013), était que les intervenants sociaux du Service Intégré
d’Accueil
et
d’Orientation
(SIAO)
« Urgence »
laissaient
à
disposition
3
places
d’hébergement d’urgence pour les personnes les plus désocialisées n’ayant pas ou plus le
réflexe de composer le 115. Laisser des places à disposition de la maraude permet de faciliter
l’échange avec la personne de la rue, d’arriver avec une proposition et de répondre à la
mission de mise à l’abri. Certains soirs d’affluence, lorsque les places ne pouvaient pas être
gardées trop tardivement, la maraude a dû se contenter d’aller à la rencontre des publics
marginalisés en ayant comme seule solution à apporter une couverture de survie et un repas
froid. L’équipe doit alors se confronter parfois à la violence liée à l’absence de solution. En
effet, quitter des lieux de rencontre en laissant la personne sans solution n’est pas toujours
aisé lorsque les températures sont basses et génère de la culpabilité chez les professionnels.
Le premier et le dernier maillon
Premier contact permettant de ramener les personnes de la rue vers le droit commun, la
maraude est aussi le dernier interlocuteur raccrochant les personnes qui ont été exclues du
Centre d’Hébergement d’Urgence via leurs transgressions au règlement intérieur. La
casquette « maraude » mais aussi « FAC » ne facilite pas toujours l’échange avec ce public
dans la mesure où les sanctions institutionnelles ne sont pas toujours acceptées. La maraude
doit revenir en explications et échanges autour des actes posés et se faire à la fois porte
parole de la position de l’institution mais aussi acteur empathique afin d’initier un nouveau
souffle.
Une équipe EMPP, des bénévoles et des stagiaires impliqués
Tous les lundis soir, la maraude est accompagnée de deux infirmières (en alternance
tous les quinze jours) de l’Equipe Mobile Psychiatrie Précarité (EMPP) et détachées du
Centre Psychiatrique du Coudray. Une compagnie précieuse qui connaît bien le public
puisqu’elles interviennent en journée au Point Refuge sur les démarches administratives
27
de ces personnes « désociabilisées ». La maraude est alors informée sur les états
mentaux, psychiques, fragiles et les parcours de vie de ces personnes qu’elle côtoie au
quotidien. Cela lui permet de poursuivre le travail engagé par l’EMPP auprès des
usagers afin d’aller dans une même cohérence d’intervention. Grâce à cette
collaboration, la maraude peut également comprendre plus aisément le comportement
de certains usagers qui peuvent se dévoiler introvertis et/ou extravertis et qui
présenteraient des troubles plus ou moins agressifs à son encontre, voir des discours
incohérents, des violences verbales, des méfiances, des comportements liés à la
toxicomanie, à l’alcool, la schizophrénie, la dépression, l’abandon, la non reconnaissance
familiale.
Des bénévoles et/ou des stagiaires, d’une grande humilité, partagent une fois par
semaine la mission de la maraude. C’est souvent une grande première pour chacun
d’entre eux. Surpris, heureux, ravis de vivre cette expérience, ils apprécient que l’équipe
ait su les accompagner dans le monde de la rue.
V- Les maraudes bénévoles
Avant et après chaque période hivernale, la responsable de service du Pôle Accueil organise
une réunion pour préparer l’hiver autour de la Maraude.
Le président de la croix rouge, les bénévoles de la Croix Rouge et des Restos du Cœur,
l’équipe SAO/SIAO, les travailleurs sociaux de la Maraude du FAC sont conviés à cette
réunion de préparation. Ensemble nous mettons en avant les difficultés du 115 et des refus
en cas de saturation au centre d’hébergement d’urgence mais surtout nous mettons en place
le planning des différentes maraudes pour déterminer les secteurs d’interventions par
maraude.
La Croix Rouge.
Avec complicité, tous les vendredis soirs, la Maraude FAC rencontre la maraude Croix
Rouge qui complète nos interventions de 19h à 22h. Son secteur d’intervention est situé à la
périphérie du centre-ville de Chartres (basse ville, gare) car ils disposent d’un camion. Avec
cet équipement adapté, la Croix Rouge peut proposer un repas chaud, très apprécié des
usagers. Nous profitons de cette alliance pour échanger nos questionnements concernant le
public que nous rencontrons et les lieux stratégiques que nous repérons. Une mutualisation
28
d’expériences et de compétences nous permet d’appréhender notre public avec une plus
grande justesse.
La Croix Rouge poursuit sa maraude le samedi également
Les « Restos du Cœur ».
Tous les dimanches de 17h à 19h, la maraude des Restaurants du Cœur prend la relève pour
aller au-devant des personnes pour leur offrir réconfort et repas. Ils interviennent au centreville et ses alentours car ils sont à pied.
Grâce à tous ces bénévoles, il n’y a pas de « cassures » entre la semaine et les weekend/jours fériés. Cette solidarité est précieuse, et inclue notamment le don de couvertures de
survies qui nous a été fait par les Restos afin de faire face à cet hiver anormalement rude et
long.
VI- Quelques chiffres…
HIVER 01/11/12 AU 31/03/13
Nombre de déplacements interventions
Nombre d'intervention via appel 115
358
249
Nombre hommes rencontrés
Nombre femmes rencontrées
nombre enfants rencontrés
Nombre de personnes nouvelles rencontrées
343
38
8
61
Nombre de personnes ramenées sur l’hébergement
Nombre de repas distribués
88
267
Appel police dans la rue
Appel pompiers dans la rue
Accompagnement à l’hôpital
Intervention hors agglomération
1
1
11
17
29
VII- Conclusion
Une équipe soudée, une énergie déployée, un intérêt commun, une motivation grandissante,
puis le retour à la vie sereine après 5 mois : c’est ainsi que la Maraude se construit pendant
cette période d’intenses émotions, de fatigue, de confiance, d’échanges, de rencontres
éclectiques tant par des parcours poignants que par des cultures différentes.
La maraude est un service qui ne pallie qu’à un manque vital (repas et hébergement). Il n’y a
pas assez de proximité pour mettre en exergue la valorisation de la personne désociabilisée
depuis des années d’errance. La rue est une présence de chaque instant ; la seule présence
hivernale ne permet pas, pour les plus marginalisés, de tisser des liens solides dans le temps
qui permettent d’amener la personne progressivement vers le droit commun.
Il serait important de mettre en place, notamment sur Chartres et l’agglomération des
maraudes professionnelles à l’année pour accueillir cette population fragile et désorientée.
Ceci permettrait d’aborder pas à pas une réinsertion vers les règles, les démarches et le
retour à une vie sociale plus conforme à ce qu’elle n’est actuellement.
Nous avons pu constater que les personnes recherchent un dialogue, adhèrent à une
croyance de redevenir un citoyen comme tout à chacun avec une reconnaissance du droit
d’exister. Afin que les Centres d’Accueil puissent être reconnus comme tremplin au retour à
la vie sociale, il y a un travail homéopathique à entreprendre et non un travail allopathique
qui ne guérit qu’en surface et non en profondeur. On peut constater que cette déchéance se
comble par l’alcool, la drogue, la violence, la désinvolture et l’entrave à la bonne citoyenneté.
Comment peut-on solliciter cette population à se raccrocher à une vie sociale en quelques
« clics » ?
La Maraude, un service qui a tout lieu d’exister ! Pour que le travail engagé soit encore plus
performant, la maraude doit être reconnue comme le premier maillon d’une chaîne qui doit
aboutir à une vraie réussite sociale. Il va sans dire que mener ces actions sur 5 mois d’hiver
sans poursuite et maintien du lien avec les plus marginalisés ne permet pas d’établir les
préalables visant à amorcer une réinsertion.
30
CENTRE D’HEBERGEMENT
D’URGENCE (CHU)
En 1984 le plan « pauvreté - précarité » institue une catégorie d’hébergement : on parle
d’hébergement d’urgence. Le développement du chômage et de la précarité, joint à la plus
grande instabilité familiale, a entraîné une augmentation des situations de détresse qui
conduit les pouvoirs publics à mettre en place, à côté des moyens ordinaires de l’action
sociale, les plans« Pauvreté – Précarité ».
Le premier a été mis en place par Georgina DUFOIX, ministre des Affaires sociales et de la
solidarité nationale, et visait la période hivernale 1984-1985. L’objectif était de consacrer,
pour une période définie, des moyens supplémentaires pour faire face à une situation
considérée comme exceptionnelle et temporaire. Cette démarche, a été régulièrement
reconduite avant d’être finalement intégrée dans l’action permanente du ministère.
PERIODE HIVERNALE
du 1er Novembre 2011 au 31 Mars 2012
Depuis le 24 janvier 2011, le Dispositif Hivernal s’est concentré sur le site de l’ancienne
gendarmerie de Lucé. Ce lieu d’hébergement s’est poursuivi sans coupure jusqu’à la fin de la
période hivernale 2011/2012. Cette location a pris fin mi-avril 2012.
Avec la location des bâtiments de Lucé, nous n’avons pas fait appel cette année (2011/2012),
aux hôteliers de Chartres. Nous avons eu les moyens et financements nécessaires à
l’hébergement de 60 personnes.
Les résidants accueillis étaient concentrés sur le même site d’hébergement et non divisés
dans deux endroits différents comme c’était le cas ces deux dernières années. Cela a permis
un meilleur accompagnement social.
31
Au cours du mois de Janvier 2011, nous avions obtenu un financement de 50 places
d’hébergement.
Nombreuses personnes ayant fait appel au 115 ont pu être orientées par les travailleurs
sociaux vers les différents types d’hébergement via les services du Foyer d’Accueil
Chartrain. Malgré tout, certaines personnes se sont retrouvées sans solution d’hébergement à
l’issue de l’hiver précédent (mars 2011). Parmi elles, des familles déboutées de leur demande
d’asile restaient sans perspectives.
La Direction Départementale de la Cohésion Sociale de la Protection des Populations a donc
été alertée par le nombre de personnes restant sans solution et a alors financé 20 places
d’hébergement pour la période dite estivale (du 1er mai au 31 octobre 2011). Il en va de soi
que seules les familles avec enfants ont pu rester à la semaine sur le site de Lucé durant cette
période.
Nous avons commencé la période hivernale 2011/2012, avec une possibilité d’accueillir 30
personnes supplémentaires, soit 50 personnes au total. Etant donné le nombre de familles
déjà prises en charge, la DDCSPP a financé 10 lits supplémentaires.
Nous avons alors débuté le dispositif hivernal 2011/2012 avec 60 places d’hébergement.
I.
Lieux d’hébergement
a) Disponibilité d’accueil
→ 50 lits financés du 24/01/2011 au 30/04/ 2011.
→ 20 lits financés du 01/05/2011 au 31/10/ 2011.
→ 60 lits financés du 01/11/2011 au 31/03/ 2012.
→ Quelques places dans les différents foyers d’hébergements du Foyer d’Accueil Chartrain
(hôtel social, Urgence famille et chambre enfant du Fi)
b) Description et organisation du lieu d’hébergement
◊ Description du lieu d’hébergement
Deux bâtiments étaient consacrés à l’hébergement d’urgence 115. Nous avions nommé les
bâtiments par des couleurs et les appartements par des noms. Ceci dans le but de mieux
nous repérer. 12 appartements étaient à notre disposition.
32
Dans l’un des deux bâtiments, nous avions réservé, pour les travailleurs sociaux, un
appartement « d’accueil » :
-
Un bureau réservé aux professionnels.
-
un grand salon où les personnes pouvaient se rassembler pour discuter, partager le
repas ou simplement se reposer en regardant la télévision.
-
Une cuisine aménagée
-
Sanitaire
-
Un lave-linge
-
Un sèche-linge
Les appartements « famille » étaient équipés de:
- frigos
- plaques électriques
- rangements
Les appartements réservés pour les personnes à la nuitée n’étaient ni équipés de frigo (afin
d’éviter que les personnes stockent des aliments) ni de plaques électriques. Les personnes à
la nuitée pouvaient prendre le repas dans l’appartement d’accueil, ou se faire chauffer leur
plat et dîner dans la chambre à l’aide d’une micro-onde.
Les travailleurs sociaux orientaient les familles contractualisées à la semaine vers des
différentes associations caritatives (resto du cœur, secours catholique, croix rouge) lorsque
celles-ci n’avaient pas de ressources.
Enfin, une consigne était mise à disposition afin que chacun puisse stocker ses valises, ses
affaires en journée. Celle-ci permettait aux personnes de sortir sans encombrement.
◊ Organisation du lieu d’hébergement
Nous avons aménagé chaque appartement de façon à ce que nous puissions héberger toutes
les personnes faisant appel au 115.
Afin d’optimiser chaque espace, des lits étaient disposés dans les salons.
En moyenne, 5 à 6 personnes partageaient le même appartement.
Cette forme de colocation imposée pouvait être source de conflits. Nous avons repéré des
complications dans le partage des locaux, des sanitaires, des problèmes de tolérance etc.
33
Nous étions toujours présents pour temporiser, trouver des solutions et discuter des
différents qui émergeaient entre eux.
Nous avions regroupés les familles en respectant leur composition dans des appartements
distincts. Dans certain cas, nous nous sommes vus dans l’obligation d’installer deux familles
dans un même appartement. En effet, cela permettait de laisser libres d’autres appartements
pour les personnes hébergées à la nuitée.
Il était important de distinguer les appartements des familles de ceux des personnes seules
afin d’éviter des conflits, des incompréhensions etc.
En effet, les familles avec enfants, les femmes enceintes et les personnes souffrant d’une
maladie étaient contractualisés à la semaine.
De l’autre côté, les personnes positionnées à la nuitée ne pouvaient être hébergées qu’à partir
de 18h jusqu’au lendemain 9H.
Les veilleurs étaient en charge de réveiller les personnes, de mettre à disposition le petit
déjeuner et de les accompagner vers la sortie à 9h du matin.
II.
L’équipe Hivernale
Du 1er novembre 2011 au 31 mars 2012 l’équipe s’organise comme suit :
-
Un chef de service du Pôle Accueil, dont l’ETP est répartit sur les services SIAO,
Dispositif Hivernal et Maraude.
-
2,5 ETP travailleurs sociaux positionnés sur le site d’hébergement d’urgence
-
Veilleur de nuit soit 2,5 ETP
-
2 ETP travailleurs sociaux constituant l’équipe de la maraude
III.
Orientation via le 115
Chaque soir, l’équipe du dispositif hivernal accueillait toutes les personnes ayant fait appel
au 115, numéro accessible 24h/24h. En effet, les intervenants sociaux recensaient le nombre
de personnes et nous les orientaient à Lucé.
34
IV.
Fonctionnement
Le centre d’hébergement d’urgence ouvrait à partir de 18h. Les travailleurs sociaux étaient
présents de 18h à 23h30.
Les veilleurs quant à eux, arrivaient à 23h jusqu’au lendemain matin 9h.
Un temps de liaison était réservé entre les travailleurs sociaux et les veilleurs, nécessaire
pour les transmissions d’informations elles-mêmes indispensables au travail d’équipe.
A l’ouverture des bâtiments, chaque personne se présentait dans l’appartement des
travailleurs sociaux. A l’aide de la liste transmise par les intervenants sociaux, nous pouvions
installer les usagers dans les appartements.
A leur arrivée, nous donnions un drap house, un drap plat et une couverture.
Toutes les personnes hébergées à la nuitée bénéficiaient (si elles le souhaitaient) d’un repas
provenant de la cuisine centrale.
Il serait indispensable de souligner le travail de rigueur qu’opèrent les travailleurs sociaux.
En plus de gérer l’accueil des personnes, l’installation, le repas, ils ont pour mission
d’orienter chacun des usagers vers un hébergement stable, une structure adaptée etc.
A l’aide d’un outil bien spécifique, les travailleurs sociaux recevaient les personnes en vue
d’une première évaluation. Cette évaluation est composée d’items permettant de cibler la
demande et de comprendre le parcours de chacun afin des les orienter de façon adaptée.
De plus, lors de ce premier entretien avec les résidants, ils lisaient le règlement de
fonctionnement imposé par la structure et leur faisaient signer. Il était important de prendre
le temps de connaître ce document, afin que l’usager ait connaissance de ses droits, du
règlement et des conséquences éventuelles face aux transgressions (possession d’alcool, de
drogues, violences etc.)
L’objectif principal est d’accompagner chaque personne dans les démarches de droit
commun, d’orienter vers les structures d’hébergement amorçant ainsi une insertion plus
durable avant la fin de la période hivernale.
En effet, après le 31 mars, la période hivernale se termine. Il faut avoir en mémoire qu’il n’y a
malheureusement pas de solutions pour tout le monde, et ce, pour diverses raisons. Des
personnes, des familles restent en attente de réponse pour un hébergement et n’ont pas
d’autre alternative que le centre d’hébergement d’urgence pour « attendre leur tour » sur les
listes d’attente en CHRS par exemple.
Notre équipe, notre direction alertent la DDCSPP de manière régulière des difficultés
rencontrées par les personnes sans solutions.
35
V.
Le Dispositif Hivernal en chiffres.
→ Période Hivernale : du 1er novembre 2011 au 31 mars 2012.
Ce tableau recense :
-
Le nombre d’appels pour un hébergement d’urgence
-
le nombre de demandes satisfaites
-
le nombre total de nuitées
-
le nombre de personnes hébergées
NOV 2011 à
APPELS 115
MARS 2012
Appels :
3587
• dont demandes d'hébergement
2677
• dont demandes satisfaites
2467
Refus :
210
• dont manque de place
65
• dont comportement inadapté
52
• dont refus de la personne
38
• dont abandon de demande
37
• dont réorientation
18
NUITEES HEBERGEMENT
►Dispositif d'hébergement à Lucé
6962
►Foyer d'Accueil Chartrain
1607
TOTAL NUITEES
8569
TOTAL PERSONNES
HEBERGEES
241
Couples
10
couples avec enfants
48
hommes seuls
128
femmes seules
31
femmes avec enfants
9
36
La période hivernale 2011/2012 s’est déroulée sur 5 mois consécutifs et non 6 mois comme
les années précédentes.
Si nous reprenons les chiffres de l’an passé, nous remarquerons une différence logique avec
les chiffres proposés dans ce tableau.
Compte tenu de la diminution de la durée du dispositif hivernal, nous ne pouvons pas
réellement comparer les chiffres représentatifs de l’année 2011 et de l’année 2012.
Cependant, nous avons noté d’importantes différences dans le nombre de refus.
1. Nombre total de refus d’hébergement
Ce graphique montre une différence massive du nombre de refus d’hébergement d’urgence.
2. Analyse des refus
37
Ces deux courbes mettent en évidence les causes des refus.
Les courbes révèlent une même tendance quant aux raisons des refus, mais met en évidence
que le nombre de refus de l’hiver 2011-2012 est nettement supérieur à celui de l’hiver 20102011.
Nous en avons fait l’analyse suivante : en 2010-2011 nous avons comptabilisé 11 refus pour
manque de place, comparativement à 65 en 2011-2012. Malgré les 60 lits, ce manque de place
pourrait s’expliquer par le fait que nous avons hébergé de nombreuses familles (48
personnes) sans papiers et sans perspective de réorientation vers un hébergement stable. La
présence de ces familles affaiblit le turn over.
La plus grande différence entre les deux années est le nombre de refus pour comportement
inadapté dans le service d’hébergement d’urgence à Lucé.
En effet, 52 refus ont été prononcés durant l’hiver 2011/2012.
16 personnes se sont vues interdites d’hébergement 115. Nous alertions alors les services de
l’Etat sur les motifs des interdictions des personnes. En effet, lorsque nous étions en niveau 2,
nous avions l’obligation d’héberger chaque personne faisant appel au 115 dans la mesure de
comportements non violents.
La responsable de service transmettait l’information à la personne concernée et informait
chaque membre de l’équipe de la décision. Les intervenants 115 devaient être vigilants à ce
type d’information et veiller à ne plus orienter la ou les personnes vers le site d’hébergement.
Ces 16 personnes ont fait l’objet de nombreuses interventions des forces de l’ordre pour des
raisons de :
-transgression des règles de fonctionnement : détention d’alcool dans les chambres,
alcoolisation massive sur site, altercation entre résidents, violence envers les travailleurs
sociaux etc.
-trouble du comportement : suite à la prise d’alcool, de cannabis, et autres types de toxique
-d’ordres psychologiques et/ou psychiatriques.
La plupart de ces personnes sont âgées entre 18 et 25 ans. Il est important de soulever que
chaque année nous accueillons sur le 115 de plus en plus de jeunes. Ces jeunes sortent bien
souvent de foyers, de prison et sont en conflits avec leur sphère familiale. En général, ils ne
sont pas insérés professionnellement, ne peuvent bénéficier d’aucune ressource et ne
peuvent donc pas prétendre au logement. Lorsqu’ils adhèrent à l’accompagnement social,
seule la demande au CHRS Urgence est envisageable.
38
Nbre de personnes hébergées
sur le Dispositif Hivernal
241
Nbre de personnes orientées :
91
→ FAC
57
→ Bercail
1
→ Attributions de logement
11
→ Centre de soins
1
→ Retour vers département d'origine
2
→ Retour volontaire au pays
12
→ Retour chez famille
6
→ incarcération
1
Nbre de personnes n'ayant pas trouvé de
solution :
150
→ nbre de personnes étant de passage
hors départ ou interdites de site
102
→ nbre de personnes sans solution au
31/03/12
VI.
48
Bénévolat
L’hiver 2011/2012 a été particulièrement rude. En effet, deux travailleurs sociaux à temps
plein étaient prévus sur le site de l’hébergement d’urgence. Très vite nous nous sommes
aperçus que deux professionnels ne suffisaient pas à la gestion de l’hébergement et de
l’accueil quotidien de 60 personnes.
Faute de subventions, seule une troisième personne a été embauchée à temps partiel à partir
de janvier 2012. Dans le meilleur des cas, ce renfort permettait aux travailleurs sociaux de
tourner à deux sur le site et non plus seul.
Malgré tout, ils étaient le plus souvent seuls à intervenir chaque soir sur le lieu
d’hébergement d’urgence.
Le FAC ouvre ses portes à un public marginalisé, désocialisé, sans abris. Nombreuses sont
les personnes qui souhaitent être bénévoles au sein de cette structure.
Au vu d’un manque de personnel durant la période hivernale, et ayant besoin de soutien sur
un plan logistique, nous avons fait appel au bénévolat. Avant d’être sur le terrain, les
39
travailleurs sociaux rencontraient chaque personne afin d’expliquer aux bénévoles le
fonctionnement de l’hébergement, le public « 115 », nos attentes et de les entendre sur leurs
motivations.
Environ une dizaine de bénévoles sont venus nous apporter leur aide de manière très
régulière. De manière générale, les bénévoles étaient chargés de remettre draps et
couvertures, de donner le repas, d’aller en consigne afin que les usagers puissent récupérer
leurs bagages etc.
Ce soutien a permis aux travailleurs sociaux de se focaliser sur l’accompagnement social, de
connaître davantage les personnes accueillies, d’écouter et de répondre aux besoins de
chacun.
VII.
Conclusion
Comme chaque année, le dispositif hivernal met en exergue la précarité des situations
accueillies. Ce dispositif ponctuel ne permet pas d’embaucher des équipes pérennes, et c’est
parfois sans réelle expérience des enjeux qu’elles mènent de front cette multitude de
missions qui lui sont confiées.
Force est de constater cet hiver encore, que beaucoup de jeunes se retrouvent à la rue et peu
de perspectives s’offrent à eux. Cette errance associée aux addictions des publics génère en
soirée des violences pour lesquelles l’intervention des forces de l’ordre est nécessaire.
40
BILAN DE L’ACTIVITE 2012
du 1er Janvier 2012 au 31 Décembre 2012
I.
Période et lieu d’hébergement
L’année 2012 fut découpée en 3 parties :
1. La fin du dispositif hivernal 2011 / 2012, allant du 01 Janvier 2012 au 31 Mars 2012.
2. La période estivale, allant du 01 Avril 2012 au 31 Octobre 2012
3. Le début du dispositif hivernal 2012 / 2013, allant du 01 Novembre 2012 au 31
Décembre 2012
Une année rythmée par des changements, notamment d’hébergement, et par conséquent du
nombre de places disponibles pour les usagers, mais aussi d’organisation.
Le bail du lieu d’hébergement de l’hiver précédent pouvant accueillir jusqu’à 50 personnes,
situé à Lucé rue du Maréchal Leclerc, a pris fin en Avril 2012.
L’obtention d’un nouveau bâtiment situé à Lèves (bâtiment regroupant le Foyer d’Insertion,
les bureaux du Centre d’Accueil pour les Demandeurs d’Asile ainsi que de l’ensemble des
services extérieurs du Foyer d’Accueil Chartrain) a permis de libérer les locaux situés rue
Hubert Latham au bénéfice du Centre d’Hébergement d’Urgence dès Mai 2012. Le CHU y
est désormais situé de manière pérenne.
Lors de l’installation dans ce bâtiment de nombreux travaux de réaménagement ont été mis
en place afin de permettre aux usagers du CHU accueillis de vivre dans un environnement
agréable et adapté :
-
Création d’une cuisine complète à chaque étage, espace collectif de repas
-
Création d’une réserve permettant le rangement des repas, du linge ou encore des
produits d’entretiens.
-
Création d’un bureau pour l’équipe éducative
-
Création d’une laverie réservée aux résidants
-
Création d’une salle télévisuelle
41
a) Bâtiments à Lucé
L’année 2011 a commencé avec l’annonce d’une nouvelle primordiale pour le dispositif
hivernal, à savoir la « location » de l’ancienne brigade de gendarmerie à Lucé.
En effet, à partir du 24 janvier 2011 nous avons pu occuper 11 appartements pouvant
accueillir au quotidien 43 personnes. Nous avons réservé un appartement de « secours » avec
une capacité de 7 lits. Cet appartement était mis à disposition dans le cas où une nouvelle
famille, des femmes avec enfants, seraient dans le besoin. Pour une capacité totale d’accueil
de 50 personnes.
Le bail de ces bâtiments arrivant à échéance, une nouvelle solution d’accueil devait être
trouvée.
Cette solution située 12 rue Hubert Latham est désormais durable et pérenne.
b) Le Site FAC
Les années précédentes, nous disposions de deux « Bungalows » sur le site du Foyer
d’Accueil Chartrain prévus pour l’accueil de 6 personnes, généralement masculines. Depuis
cette année ces « bungalows » ne présentant plus les conditions de sécurité minimum, nous
en avons abandonné l’utilisation.
Le nouveau bâtiment du Centre d’Hébergement d’Urgence dispose d’une capacité d’accueil
de 60 personnes chaque nuit, réparties dans 15 chambres, dont 8 réservées aux personnes
hébergées à la nuitée et 7 pour les familles ou personnes contractualisées.
De plus, trois autres chambres restent libres. Ces dernières sont réservées au service Hôtel
Social qui devrait, durant l’année 2013, s’implanter au second étage du Centre
d’Hébergement d’ Urgence.
Il est parfois possible d’héberger des usagers au sein des autres services présents sur le site
du siège du Foyer d’Accueil Chartrain (Hôtel Social ou encore Urgence Famille), en accueil à
la nuitée lorsqu’un lit se libère pour cause d’absence du résidant.
II.
L’équipe
L’équipe en 2012 est composée de :
42
-
Travailleur social pour l’accompagnement social sur le Centre d’Hébergement
d’Urgence : 1 ETP
-
Intervenant social sur le Centre d’Hébergement d’Urgence : 1 ETP
-
Veilleur de nuit : 2,5 ETP
-
Intervenants sociaux 115-SAO-SIAO Urgence (2 ETP)
-
Educateurs du SAO-SIAO Insertion (2 ETP).
-
1 Chef de Service du Pôle d’Accueil dont l’ETP est réparti sur le service du SIAO,
SAO, CHU, Maraude et 115.
-
En complémentarité durant la période hivernale : Travailleur social (1ETP) et
maraudeurs (2 ETP)
III.
Le fonctionnement du CHU
a) Lucé
Chaque personne faisant appel au 115 dans la période du 24 Janvier 2012 au 30 Avril 2012 fut
orientée dans les appartements de Lucé.
Pour que tout le monde puisse être mis à l’abri, nous avons aménagé plusieurs lits dans
chaque chambre. Au total nous avons une capacité de 50 places d’hébergement.
Les 11 appartements sont répartis dans deux bâtiments. Afin de rendre la répartition des
chambres plus facile pour les travailleurs sociaux, nous avons donné à chaque bâtiment une
couleur, et nous avons attribué un nom à chaque appartement.
Il s’est avéré que beaucoup de familles, principalement des demandeurs d’asile, ont sollicité
le 115. Les familles peuvent rester à la semaine dans les appartements d’un des bâtiments. Il
nous semble logique de placer toutes les personnes contractualisées à la semaine dans le
même bâtiment pour ne pas susciter de conflits.
b) Rue Latham depuis mai 2012
Il est impossible d’accéder à cet hébergement d’urgence sans avoir au préalable composé le
115 ou après avoir été orienté par le SIAO.
Après une rapide évaluation, l’intervenant social SIAO Urgence-115 oriente dans un premier
temps les demandeurs vers un hébergement. Les demandeurs sont ensuite, soit le jour
même, soit le lendemain, reçus par un travailleur social du Centre d’Hébergement d’Urgence
43
ou du SAO afin d’effectuer une primo-évaluation de leur situation, d’enclencher l’ouverture
de droits au besoin et de leur offrir une orientation qui soit la plus adaptée à leurs besoins.
Une fois la personne prise en charge, l’équipe du Centre d’Hébergement d’Urgence étudie
plus en détail sa situation afin de l’aider à amorcer sa réinsertion en termes d’accès aux soins
(CMU, MDPH, CMP, cure etc..), de recherche d’hébergement ou de logement (HLM, DALO,
FSL etc..) et d’emploi.
Nous soulignons que les travailleurs sociaux assurent des accompagnements individuels en
prenant en compte la singularité des différentes problématiques de chacun et donc dans un
souci de respecter aux mieux leurs besoins et attentes.
Le Centre d’Hébergement d’Urgence est un service d’urgence : il se veut donc être un lieu de
transition, d’où l’intérêt des rencontres avec les travailleurs sociaux afin de proposer un
accompagnement vers une insertion plus durable.
Cet hébergement est attribué pour une nuit. Pour en demander le renouvellement, il est
indispensable d’appeler le 115 chaque jour. Cependant, l’hébergement est renouvelable en
fonction des places disponibles sur le dispositif, les personnes ne sont donc pas certaines de
dormir à l’abri chaque jour.
Seules les familles avec enfants et les personnes qui travaillent ont la possibilité d’être
contractualisées pour une durée de trois semaines. Ces personnes ont donc la possibilité de
rester sur le site 24h/24.
Concernant les accueils à la nuitée, le service hébergement est ouvert 7 jours sur 7 à partir de
18h et jusqu’à 9h le lendemain matin.
L’équipe éducative est présente entre 10h et 00h15 (cela peut varier en fonction des emplois
du temps respectifs), et le veilleur est présent sur le site de 0h à 10h le lendemain matin afin
d’assurer la sécurité des locaux durant la nuit et assurer la maintenance (lessives, petit
déjeuner, réveil des résidents, etc.).
Les résidants ne sont pas acceptés sur l’hébergement au-delà de 22h les dimanches, lundis,
mardis, mercredis et jeudis soirs, et au-delà de 0h les vendredis et les samedis. Le coucher se
fait chaque soir à 23h maximum, et 0h le vendredi et le samedi. Cela afin de respecter le
voisinage et le sommeil de tous.
44
Le veilleur réveille les résidants hébergés à la nuitée chaque matin à 7h30 puisqu’ils doivent
quitter le service au plus tard à 9h, après avoir nettoyé leur chambre et remis leurs draps au
veilleur.
Les absences sur les horaires d’ouverture de l’hébergement doivent être systématiquement
signalées à l’équipe éducative ou au veilleur. A défaut, les lits sont réattribués.
Le dîner est distribué chaque soir vers 19h30 par l’équipe éducative, les repas proviennent de
la cuisine centrale. Le petit déjeuner est également fourni aux personnes hébergées à la
nuitée, il peut être pris entre 7h30 et 8h45.
En revanche, lorsque les personnes bénéficient d’une place en contractualisation, les repas
sont à leur charge. Pour des raisons d’exigüité des appartements, d’hygiène et de convivialité
sur le CHU, l’ensemble des repas est pris dans la cuisine collective de l’étage.
Il est possible d’organiser avec les hébergés des repas cuisinés à thème que l’ensemble des
personnes partagent ensemble le soir.
Les hébergés doivent faire le nettoyage de leur chambre, des sanitaires et du lieu de vie
chaque matin avant de quitter les lieux et déposer leurs draps avant leur départ. Le veilleur
ferme les logements chaque matin après avoir vérifié que les locaux sont rendus en bon état.
L’équipe ménage de l’association passe par ailleurs chaque matin pour assurer l’hygiène des
locaux.
Tous les résidants doivent participer à l’entretien quotidien des locaux. Chaque soir,
plusieurs personnes sont désignées par l’équipe éducative pour le ménage des parties
communes le lendemain matin. Les produits d’entretien (produit sol, serpillère et seau) sont
fournis par le service ; les produits d’hygiène sont fournis aux personnes sans ressource.
En conformité avec la loi, une participation financière couvrant partiellement le coût de
l’hébergement et des repas est demandée correspondant à 15% des ressources, avec repas.
Elle est calculée au prorata du nombre de nuitées passées sur le dispositif d’hébergement.
Tout manquement au règlement peut entraîner une sanction suivant l’importance de la
transgression (acte de violence qu’elle soit verbale ou physique, menaces, vol, non-respect du
règlement de fonctionnement…) :

Avertissement oral

Avertissement écrit

Mise à pied n’excédant pas 7 jours
45

Fin d’hébergement

Réparation
Avantages observés

Les hébergés disposent d’espaces et d’un confort favorisant une certaine intimité et
favorisant la sociabilité entre hébergés.

Une équipe de travailleurs sociaux et de veilleurs de nuit est présente à l’ouverture
du Centre d’Hébergement d’Urgence (18h – 10h). Cela favorise l’accompagnement
social ainsi que l’aide dans les démarches administratives ou encore pour divers
accompagnements extérieurs.
L’équipe éducative ainsi que les veilleurs de nuit se chargent également de l’entretien
du linge.
Les veilleurs de nuit préparent le petit déjeuner chaque matin et inspectent les
chambres et la cuisine avant le départ des résidants à 9h.

Des espaces communs ont été créés pour favoriser les échanges, les dialogues entre
les personnes hébergées dans les différents appartements. Les plaques chauffantes
ainsi que les micro-ondes ont été supprimés des chambres, par sécurité. Les espaces
communs permettent, le matin tout comme le soir, de prendre des repas, de regarder
la télévision, écouter de la musique, jouer à des jeux de société.

La création d’une bagagerie permet aux hébergés non contractualisés de laisser leurs
bagages ce qui favorise également leurs démarches d’insertion la journée.

La mise à disposition aux horaires d’ouverture (18h – 10h) de deux machines à laver
ainsi que d’un sèche-linge leur permet de laver régulièrement leurs vêtements afin de
préserver leur dignité et leur permettre d’effectuer leurs démarches d’insertion dans
les meilleures conditions.

Une augmentation du niveau de sécurité pour les salariés, car les collègues des autres
services sont présents durant la soirée.
46
Tous ces changements ont apporté une réelle plus-value à l’hébergement et à
l’accompagnement apporté aux hébergés. Ils ont également contribué à responsabiliser les
résidants quant au maintien de la propreté des locaux où ils sont hébergés même s’il s’est
parfois avéré difficile pour les travailleurs sociaux de responsabiliser certaines personnes très
marginalisées.
L’organisation de repas ou animations avec la participation de trois bénévoles
particulièrement présents sur
le Foyer d’Accueil Chartrain a remporté un franc succès
auprès des hébergés. Les repas permettant aux résidants d’apprendre à cuisiner avec des
ingrédients de la vie courante et peu couteux. Les soirées à thèmes (exemple : Nouvel an ou
encore repas de Noël, Sortie football, concert public au sein de la ville de Chartres, etc.)
permettant de profiter ensemble de moments de détente, aux hébergés de s’évader un
moment de leur situation et de favoriser le rapport entre l’ensemble des personnes hébergées
par le FAC mais aussi le rapport entre travailleurs sociaux et hébergés.
c) Les services du FAC
Le 115 oriente les résidants sur certains services du FAC. Ceci nous a permis de répondre à
certains pics de demandes lorsque la capacité d’hébergement du CHU était saturée et donc
d’éviter des refus.
Cet hébergement a permis parfois aussi d’aider l’équipe à mieux évaluer la pertinence de
certaines orientations sur ces services en faisant office « d’hébergement test » :

Primo-évaluer la capacité d’une personne à intégrer un collectif lorsqu’une demande
avait déjà été enregistrée

observer de façon plus permanente une personne dont la situation précaire l’a
fragilisée (fragilité psychologique, évaluation des capacités de prise en charge
autonome…
d) Quelques chiffres
Situation au 31/12/2012
Nombre de situations rencontrées
296
Nombre de personnes rencontrées
375
47
NUITEES HEBERGEMENT
Foyer Accueil Chartrain
24426
Dont Centre d’Hébergement d’Urgence
8118
Dont Lucé
8386
Dont Hôtel Social, Urgence Famille
7922
TOTAL PERSONNES HEBERGEES
375
Hommes
174
Femmes
47
Enfants
79
→ Durée moyenne de séjour
15 jours
entre 15 et 180 jours
plus de 180 jours
Nbre de
Nbre de
Nbre de
Nbre de
Nbre de
Nbre de
personnes
Situations
personnes
situations
personnes
situations
Homme
125
125
37
37
1
1
Femme
23
23
15
15
0
0
Couple
12
6
0
0
0
0
Couple +
19
4
18
4
10
3
40
14
9
4
4
2
2
1
0
0
0
0
221
173
79
60
15
6
enfant
Femme +
enfant
Homme +
enfant
TOTAL
► 315 personnes ont quitté le service d’hébergement d’urgence. Ce chiffre représente
également 239 situations.
► Pour les 239 situations parties au cours de l’année 2012 :
-
logement durable
: 12
-
hébergement provisoire (1)
: 87
-
rue, squat, prison etc .
: 10
-
autres (2)
: 130
(1) = CHRS
(2) = pour les personnes ayant sollicité une ou quelques nuit(s) sur le centre d’hébergement
d’urgence sans accéder à un accompagnement fixe. Comme chaque année nous avons pu
remarquer que de nombreuses personnes sont juste de passage.
48
► Au 31 décembre 2012 :
→ 59 personnes étaient hébergées sur le dispositif du centre d’hébergement d’urgence
→ 59 personnes représentaient 30 situations dont :
-
3 couples
-
7 couples avec enfants
-
12 hommes
-
5 femmes
-
3 femmes avec enfants
Au centre d’hébergement d’urgence, de nombreuses familles ont bénéficié d’une
contractualisation (pas de sortie durant 3 semaines).
-
6 ménages bénéficient d’une prise en charge continuelle donc « sans sortie » au centre
d’hébergement d’urgence à Chartres, sur la demande du Préfet. 6 ménages
représentent 22 personnes dont 12 enfants
-
5 ménages soit 15 personnes dont 7 enfants, hébergés 3 semaines consécutives.
Arrivée au terme de la contractualisation, chaque famille devait recomposer le 115
pour une place d’hébergement à la nuitée. Celles-ci devaient attendre une semaine (à
la nuitée) avant d’être éligible à une autre contractualisation.
49
PERIODE ESTIVALE
du 1er mai 2012 au 31 octobre 2012
Durant la période estivale 2012, l’association a pu poursuivre la gestion de l’ancien bâtiment
du Foyer d’Insertion situé à Chartres, 12 rue Hubert Latham, au titre de l’hébergement
d’urgence de droit commun.
Cet hébergement disposait alors de 30 places, correspondant à l’hébergement de personnes
en situation irrégulière ou en recours administratif. S’ajoutant à cela 6 places pour des
enfants de moins de 3 ans.
Durant l’intégralité de cette période, nous avons accueilli 51 personnes différentes.
L’accompagnement social fourni par l’équipe éducative durant la période estivale a permis
la réorientation de 5 familles soit un total de 15 personnes.

Les difficultés rencontrées
Cette période estivale a été marquée par les problèmes dus au bâtiment de Lucé. En effet le
bail prenant fin, il a fallu trouver une solution et cela au plus vite. Par chance l’acquisition du
nouveau bâtiment situé à Lèves a permis à l’association de pouvoir penser à de nouvelle
solution d’hébergement pour les usagers faisant appel au 115.
Ce contexte a engendré le déménagement des familles contractualisées. Dans les
appartements de Lucé, ces personnes vivaient en quasi-autonomie et sans fonctionnement
collectif. L’arrivée sur le site a permis d’harmoniser les règlements, de resituer cet
hébergement dans un cadre d’hébergement d’urgence. Les logements sont plus petits qu’à
Lucé mais les familles se sont bien adaptées malgré la mise en œuvre d’un fonctionnement
plus collectif pour les repas par exemple.
Le second point fut le manque de « turn-over ». En effet, dès l’acquisition de l’ancien
bâtiment du Foyer d’Insertion, nous avons accueilli 10 familles dont 8 sont restées durant
l’intégralité de la période estivale. Cette difficulté est sans aucun doute due à la situation
administrative de ces familles déboutées sortantes de Centre d’Accueil pour les Demandeurs
d’Asiles. En effet, le seul hébergement accessible pour ce type de public est le 115.
50

Les activités estivales
La période estivale a permis à l’équipe éducative de pouvoir créer du lien avec l’ensemble
des usagers accueillis sur le Centre d’ Hébergement d’ Urgence : les entretiens éducatifs, les
discussions informelles mais aussi les diverses activités et animations proposées.
Nous avons mis en place plusieurs repas collectif sur le Centre d’Hébergement d’Urgence,
mais nous avons aussi fait un repas collectif avec le service Hôtel Social dans le but de
rencontrer les autres usagers hébergés sur le Foyer d’Accueil Chartrain autour d’un repas et
d’activités sportives.
Concernant les activités extérieures, nous avons accompagné, à de multiples reprises, les
jeunes assister à des rencontres sportives sur le département. Cela a permis de découvrir les
alentours du FAC mais aussi, pour certains, de découvrir le football, le handball ou le
basketball.
Nous avons organisé une sortie extérieure dans un parc d’attraction afin de permettre aux
familles de découvrir un univers inconnu pour la plupart. Ce projet fut réalisé en partenariat
avec l’équipe éducative du service Urgence Famille.
Enfin nous avons organisé des rencontres sportives avec l’ensemble des usagers du CHU et
des services présent sur le site du FAC. Cela a permis de mieux connaitre les autres résidants
étant hébergés sur le FAC, de découvrir les usagers dans un autre contexte éducatif mais
aussi de partager un moment convivial autour d’une activité sportive.
51
PERIODE HIVERNALE
du 1er Novembre 2012 au 31 Mars 2013
I.
En quelques chiffres
Le Centre d’Hébergement d’Urgence comportait cet hiver une capacité de 60 places,
auxquelles nous avons ajouté les places d’hébergement ponctuelles se libérant à la nuitée sur
le site du FAC (Hôtel Social, Urgence Famille).
Ainsi,

9517 nuitées ont été assurées sur la période hivernale

137 situations différentes ont été accueillies cet hiver, soit un total de 206 personnes

Parmi ces 206 personnes, nous avons accueilli :
13 couples avec enfants (54 personnes)
 14 femmes avec enfants (38 personnes)
 5 couples sans enfants (10 personnes)
 79 hommes seuls
 25 femmes seules
Nous constatons un accueil important de personnes ou encore de couples avec ou sans
enfants, primo arrivants et en demande d’asile.

95 personnes ont été orientées :
 8 HUDA (7 situations)
 12 CADA (8 situations)
 24 Urgence Famille (10 situations)
 10 Hôtel Social
 5 Foyer d’Insertion (4 situations)
52
 14 Logements extérieurs autonomes (10 situations)
 1 Hospitalisation
 13 GIP de Dreux (3 situations)
 3 Incarcérations
 1 Hébergement transitoire
 2 Hébergement relais (1 situation)
 2 formations

111 personnes n’ont alors pas pu trouver de réponse à leur situation malgré la
rencontre avec les travailleurs sociaux :
-
45 personnes ne sont plus hébergées pour différentes raisons : faits de
violences verbales ou physiques, non-respect du projet individualisé, nonrespect du règlement de fonctionnement ou encore parce qu’elles ne
contactent plus le 115 à ce jour.
-
66 personnes restent sans solution au 31/03/2013
Ainsi 46.12% des personnes accueillies ont pu sortir du Centre d’Hébergement d’Urgence
avec une solution d’hébergement adaptée à leur situation mais aussi à leur demande. Nous
constatons une augmentation de ce chiffre par rapport à l’année précédente qui était de
37.76%.
Ce pourcentage de « réussite » n’a pu être supérieur en raison du public accueilli, soit en
majorité des demandeurs d’asile en attente d’une orientation en CADA ou HUDA
dépendant de la Préfecture de Région.
II.
Le CHU hivernal
a) La violence
Au-delà de ces chiffres, nous faisons le constat d’un dispositif hivernal pendant lequel la
violence a été très présente.
53
Nous avons relevé 16 personnes ayant posé à un moment donné un acte de violence pour
lesquelles l’intervention des forces de l’ordre a été parfois nécessaire, une plainte ou main
courante déposée et pour lesquelles l’hébergement de droit commun n’a pu se poursuivre
pour des raisons de sécurité.
D’autres situations, non pas moins violentes pour autant, ont pu être résolues par
l’intervention de proximité des travailleurs sociaux ou du cadre d’astreinte.
Nous notons une collaboration certaine avec le commissariat de Chartres, qui, avec les
moyens dont il dispose, a su faire preuve de réactivité et porter un vif intérêt à notre mission.
b) Le public
Comme dans tout milieu social, nous avons pu constater des regroupements de personnes en
fonction de leur âge, leur milieu d’origine ou leur origine ethnique. Nous pouvons distinguer
trois groupes distincts de personnes hébergées : les demandeurs d’asiles (arrivés souvent en
couple ou en famille), les personnes marginalisées (souvent des hommes seuls) et les
personnes d’origine française âgées de 18 à 25 ans.
Sans vouloir les stigmatiser, nous avons pu observer que les faits de violence proviennent
plus fréquemment des personnes marginalisées ou des jeunes. En effet, il faut relever un lien
de cause à effet entre les violences, les conduites addictives et les troubles ou maladies
psychiatriques.
Là où une personne marginalisée va poser un acte de violence ou un manquement au respect
du règlement intérieur sous l’emprise de l’alcool, la problématique est différente avec le
public jeune accueilli.
En effet, en plus de consommation illicite sur le site, il y a une répercussion de l’effet de
groupe face au cadre que posent les éducateurs engendrant des provocations pouvant
déraper jusqu’à des faits de violence tant vis-à-vis de l’équipe éducative qu’envers les autres
résidants.
Ces derniers se connaissent déjà de la rue ou des foyers dans lesquels ils ont été placés, ils
ont parfois un passé commun. Pour certains, leur vécu en institution rend difficile le respect
du personnel ou du règlement, ils essayent de repousser systématiquement les limites et
répondent difficilement au suivi proposé par les travailleurs sociaux. La journée, ces jeunes
restent ensemble, ils « trainent » et n’effectuent pas les démarches nécessaires à l’évolution
54
de leur situation. Ils s’alcoolisent, vivent des situations de violence, puis ils reviennent au
CHU en y transposant les histoires de la rue.
Chaque personnel a du faire preuve d’une extrême polyvalence, de sang-froid, de patience et
de dynamisme permanent.
c) L’équipe hivernale et son quotidien
La mission des équipes éducatives a nécessité l’utilisation de toutes leurs compétences :
l’écoute, le suivi social et l’accompagnement des usagers, la gestion logistique, la gestion de
la violence, la gestion du collectif, la présence auprès des personnes, les diverses animations
extérieures, etc.
Afin d’optimiser le suivi de chacune des personnes hébergées, les travailleurs sociaux se sont
attribués des références. La procédure d’accueil mise en place a permis une répartition
réfléchie de ces références. En effet, cette année, l’équipe éducative se composait d’un
homme et d’une femme. Lorsqu’une nouvelle personne arrive au CHU, elle est aussitôt reçue
pour une première évaluation de sa situation et la lecture du règlement intérieur. En fonction
du profil de la personne, la référence était donc attribuée. Par exemple, certains ayant un
passé de violence envers les femmes ont été suivis par l’éducateur, en revanche certaines
femmes victimes d’agressions sexuelles ont été confiées à l’éducatrice.
L’accueil et le premier entretien sont des étapes clefs pour la prise en charge de la personne
hébergée. Le suivi mis en place par l’équipe éducative se façonne selon le profil de la
personne, son autonomie, son histoire, sa situation actuelle (administrative, professionnelle,
etc.), son état de santé, son état moral, et tout autre paramètre individuel à prendre en
compte.
Le suivi d’une situation s’effectue principalement par des entretiens plus ou moins fréquents.
La fréquence est déterminée selon l’autonomie et l’investissement personnel de l’usager. Les
personnes n’effectuant pas leurs démarches sont reçues plus régulièrement pour faire un
point sur l’avancée de leur situation. Si toutefois, il s’avère que la personne n’entame aucune
démarche, l’équipe éducative utilise le contrat d’objectifs qui est un document par lequel le
résident s’engage à effectuer ses démarches avec des dates butoirs à respecter. Le non-respect
de ce document peut mettre un terme à l’hébergement, c’est donc un outil de travail efficace.
55
Les entretiens peuvent également se tenir à la demande du résidant : lorsque ce dernier a
reçu un courrier administratif et qu’il a besoin d’aide pour le comprendre ou pour compléter
un dossier ; lorsque la personne souhaite obtenir une attestation à présenter aux associations
humanitaires pour obtenir une aide alimentaire ou vestimentaire (secours catholiques, croix
rouge, restaurant du cœur), etc. L’équipe éducative encadre chaque démarche administrative
et se tient informée de l’avancée de chacune des situations, c’est pourquoi les entretiens sont
assez réguliers.
En fonction de la situation, de la volonté et des capacités de chacun, des orientations en
hébergement sont également envisagées avec la personne.
Le suivi de chacun, les entretiens, doivent s’adapter au rythme du CHU, en fonction de
l’organisation de la soirée mais aussi en fonction des imprévus.
L’équipe éducative veille à ce que chaque chambre soit prête à l’arrivée des personnes : les
draps et serviettes sont disposés sur chaque lit.
La soirée est organisée comme suit :
-
18h00 : arrivée des résidants, chacun prend connaissance de sa chambre et
s’installe
-
18h00/18h20 : accès à la consigne - bagagerie
-
18h30/19h30 : distribution des produits d’hygiène (gel douche, dentifrice,
lessive…) et entretiens si possible
-
19h30 : distribution des repas (en plein hiver, les repas sont servis plus tôt à
cause du froid et de la fatigue engendrée)
-
20h00/20h20 : accès à la consigne
Voici ci-dessus, les horaires qui sont à respecter. Les entretiens se tiennent souvent après
20h30/21h00, mais il est difficile de demander aux personnes de se tenir disponibles au-delà
de 22h00. L’équipe éducative s’adapte à l’état de fatigue de chacun variant en fonction des
conditions météorologiques, aux urgences, aux imprévus, etc. Pour donner quelques
exemples d’imprévus (autre que des situations conflictuelles) : malaises, accouchements,
coupure d’électricité, etc.
L’équipe devant gérer également le linge (lavage, séchage, pliage), trois bénévoles se sont
mobilisés cette année durant l’hiver. Ils se sont occupés notamment du linge et de la
56
distribution des produits d’hygiène. Les bénévoles ont également participé à l’organisation
des fêtes de fin d’année.
L’investissement régulier en cours d’hiver des bénévoles sur le CHU a permis à l’équipe de
prendre un second souffle, surtout sur la partie logistique. Ces derniers se sont révélés être
un réel soutien, permettant aux travailleurs sociaux une meilleure disponibilité auprès des
résidants, leur offrant d’avantage de temps d’écoute et d’entretiens pour favoriser une sortie
plus rapide du CHU.
III.
Conclusion
Annoncées en octobre 2012, Mme DUFLOT a permis la concrétisation de ses
recommandations dans le cadre de la circulaire du 4 janvier 2013. Cette circulaire précise les
modalités de mise en œuvre des "projets territoriaux de sortie de l'hiver" et met en place les
premières mesures issues de la conférence contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale en
faveur de l'hébergement et de l'accès au logement des personnes sans abri ou mal-logées.
Ainsi, au 1er avril 2013, l’ensemble des résidants hébergés au 31 mars, ont pu bénéficier d’une
continuité de l’hébergement sur le CHU, et ce, jusqu’à ce qu’une solution leur soit proposée,
ou trouvée.
La DDCSPP, le SIAO, les CHRS et hébergements intermédiaires ainsi que les bailleurs
sociaux, se sont mobilisés pour que le « jeu des chaises musicales » permette une meilleure
fluidité des dispositifs.
L’objectif estival étant de revenir à une capacité d’accueil et de turn over pour les personnes
qui se trouveront dans l’urgence et devant recourir à ce type d’hébergement.
57
Conclusion Pôle Urgence
Comme lors de chaque bilan annuel, nous prenons la mesure de l’intense activité que
caractérise l’intervention d’urgence. Cette année fut marquée de rencontres, d’issues
favorables à l’insertion, de leçons de vie et d’un quotidien à la fois chaleureux, parfois rude
mais toujours riche en expérience humaine auprès de résidants.
L’association va durant cette année 2013 poursuivre son action, alliant la solidarité, le respect
de l’homme, la valorisation des potentialités (…). Autant de valeurs permettant à nos
résidants d’accéder au mieux être.
En ce sens, nous développons nos outils d’intervention et participons à la mise en œuvre
effective des politiques sociales.
Le Pôle Urgence connaîtra cette année un développement de son SIAO Insertion, avec une
gestion unique des demandes d’hébergement et de logement adapté sur le département
d’Eure et Loir. Ceci permettra de fluidifier et, nous l’espérons, d’apporter une réponse plus
rapide aux demandes des personnes en situation de précarité à l’égard de l’hébergement.
Par ailleurs, cette année sera aussi l’occasion de pérenniser les équipes intervenant sur le
CHU et la maraude par des contrats de travail à l’année. Non seulement le fonctionnement
de Pôle en sera renforcé, mais la réponse indispensable à la mission de veille sociale pourra
trouver une issue, même en période estivale.
Premier maillon d’une chaîne menant à l’insertion, l’hébergement d’urgence permet de
s’extraire de l’urgence humaine et vitale. Pour autant, même si l’ensemble des outils semble
être à la disposition d’un résidant afin d’accéder à l’autonomie, le processus n’est parfois pas
simple à accepter. Matériellement, socialement, il est possible d’accéder à une norme sociale ;
psychologiquement, il s’agira pour chacun de reprendre confiance, de modifier parfois un
mode de vie, d’autres fois de se défaire de son entourage, et surtout, de redevenir ou devenir
simplement quelqu’un de « normal »…Le challenge est parfois délicat pour les résidants qui
ont construit leurs dernières années dans un schéma où tout va mieux quand tout va mal.
Coluche disait : « le plus dur, c’est pas d’arriver au sommet, c’est d’y rester »…
Muriel MOREAU,
Chef de service
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Conclusion Pôle Urgence
Comme lors de chaque bilan annuel, nous prenons la mesure de l’intense activité que
caractérise l’intervention d’urgence. Cette année fut marquée de rencontres, d’issues
favorables à l’insertion, de leçons de vie et d’un quotidien à la fois chaleureux,
parfois rude mais toujours riche en expérience humaine auprès de résidants.
L’association va durant cette année 2013 poursuivre son action, alliant la solidarité, le
respect de l’homme, la valorisation des potentialités (…). Autant de valeurs
permettant à nos résidants d’accéder au mieux-être.
En ce sens, nous développons nos outils d’intervention et participons à la mise en
œuvre effective des politiques sociales.
Le Pôle Urgence connaîtra cette année un développement de son SIAO Insertion,
avec une gestion unique des demandes d’hébergement et de logement adapté sur le
département d’Eure et Loir. Ceci permettra de fluidifier et, nous l’espérons,
d’apporter une réponse plus rapide aux demandes des personnes en situation de
précarité à l’égard de l’hébergement.
Par ailleurs, cette année sera aussi l’occasion de pérenniser les équipes intervenant
sur le CHU et la maraude par des contrats de travail à l’année. Non seulement le
fonctionnement de Pôle en sera renforcé, mais la réponse indispensable à la mission
de veille sociale pourra trouver une issue, même en période estivale.
Premier maillon d’une chaîne menant à l’insertion, l’hébergement d’urgence permet
de s’extraire de l’urgence humaine et vitale. Pour autant, même si l’ensemble des
outils semble être à la disposition d’un résidant afin d’accéder à l’autonomie, le
processus n’est parfois pas simple à accepter. Matériellement, socialement, il est
possible d’accéder à une norme sociale ; psychologiquement, il s’agira pour chacun
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de reprendre confiance, de modifier parfois un mode de vie, d’autres fois de se
défaire de son entourage, et surtout, de redevenir ou devenir simplement quelqu’un
de « normal »…Le challenge est parfois délicat pour les résidants qui ont construit
leurs dernières années dans un schéma où tout va mieux quand tout va mal.
Coluche disait : « le plus dur, c’est pas d’arriver au sommet, c’est d’y rester »…
Muriel MOREAU,
Chef de service
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