Bibliographie 1ère Guerre Mondiale par F. Salagnad
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Bibliographie 1ère Guerre Mondiale par F. Salagnad
BIBLIOGRAPHIE PREMIERE GUERRE MONDIALE ► Littérature « adulte » : – Claude MICHELET, En attendant minuit (un jeune Corrézien part à la guerre et ses proches doivent gérer les travaux sans lui) – Benedicte DES MAZERY, La vie tranchée (deux compagnons de tranchées blessés doivent rejoindre leur poste, l'un affecté au service de la censure, l'autre retourne au combat mais il va déserter et son ami l'apprend par les courriers qu'il lui adresse) – Nathalie BAUER, Les garçons d'avenir (BMI) – Virgine OLLAGNIER, Toutes ces vies qu'on abandonne (une jeune infirmière novice dans les ordres s'acharne à ramener à la vie un soldat muré dans le silence et s'interroge sur sa vocation) – Dalton TRUMBO, Johnny s'en va-t-en guerre (un soldat américain est enfermé dans son propre corps, il a perdu ses membres et est défiguré au point de ne plus pouvoir communiquer) – Charlotte LINK, Le temps des orages (BMI) – William BOYD, Les nouvelles confessions – William BOYD, Comme neige au soleil – Maxence FERMINE, Les carnets de guerre de Victorien Mars (un soldat peu enthousiaste part à la guerre et raconte ce qu'il vit jusqu'à sa blessure, roman sur la tyrannie des officiers et leur plaisir à faire tuer leurs hommes) – Mackenzie FORD, Un amour dérobé – Henning MANKELL, Profondeurs (BMI) (un cartographe de l'armée suédoise parcourt les mers pour en estimer les profondeurs, il rencontre une étonnante jeune femme seule habitante d'une île qu'il ne pourra plus oublier) – Linda NEWBERY, Graveney Hall – Alex CAPUS, Léon et Louise (deux jeunes gens se rencontrent alors que la guerre a éclaté, victimes d'un bombardement ils se perdent de vue mais l'Histoire leur réserve d'autres surprises) – Alice FERNEY, Dans la guerre (BMI) (départ d'un homme pour la guerre, le livre m'est tombé des mains...) – Robert GODDART, Par un matin d'automne (BMI) (une femme revient sur les lieux de la guerre pour y retrouver son passé, celui d'une petite fille orpheline de père mais née plus de 9 mois après sa disparition ; ambiance policière proche d'Agatha Christie, plein de rebondissements jusqu'à la fin) – Sébastien JAPRISOT, Un long dimanche de fiançailles (à la fin de la guerre, Mathilde refuse l'idée que son fiancé soit mort et décide de mener son enquête ; galerie de portraits qui ramènent à des vécus différents dans les tranchées) – Philippe CLAUDEL, Les âmes grises (une petite fille est retrouvée morte aux abords du front, un inspecteur mène l'enquête mais le juge et le procureur ont tôt fait de trouver des responsables) – Michel RAGON, La mémoire des vaincus – Laurent GAUDE, Cris (roman à plusieurs voix racontant quelques heures de la vie d'un groupe de soldats dans les tranchées ; livre axé sur les sentiments, la peur, le folie...) – Marc DUGAIN, La chambre des officiers (BMI) (retour à la vie d'une gueule cassée) – Jean ROUAUD, Les champs d'honneur (BMI) – Hubert MINGARELLI, Quatre soldats (BMI) – Jean-François RUFFIN, Le collier rouge (BMI) (un chien hurle à la mort devant la prison dans laquelle se trouve son maître ; un officier sur le point d'être démobilisé vient enquêter) – Pierre LEMAITRE, Au revoir, là-haut ! (BMI) (deux soldats meurtris par la guerre prennent leur revanche sur la société en montant une escroquerie) – Jerôme GARCIN, Bleus horizons (BMI) (un soldat assiste à la mort d'un de ses compagnons écrivain et va chercher à le faire éditer à titre posthume de façon obsessionnelle) – Joseph BOYDEN, Le chemin des âmes (une vieille indienne ramène son neveu sur son canoë ; il lui raconte l'horreur de la guerre, même l'inavouable) – Pierre MIQUEL, Les enfants de la patrie (4 tomes) (BMI) (récit de la guerre d'un Montluçonnais ; très académique) – Jean VAUTRIN, Adieu la vie, adieu l'amour (quatre copains parisiens survivent dans les tranchées ; roman écrit en argot parisien mais personnages attachants) – Carol Ann LEE, La rafale des tambours (histoire d'une trahison amoureuse sur fond de guerre, l'un est reporter pour un journal et l'autre se bat et vient de se marier avec une jeune femme irrésistible ; cette trahison ne sera pas sans conséquence sur le destin des deux héros) – Charles EXBRAYAT, Jules Matrat (BMI) ( un soldat revient de la guerre mais ne s'en remet pas, totalement détruit par la mort de son ami et face à l'impossible compréhension de ceux qui ne l'ont pas vécu) – Katherine WEBB, Pressentiments – Christian SIGNOL, Un matin sur la terre (BMI) – Xavier HANOTTE, Derrière la colline – Hubert de MAXIMY, La revanche du bâtard (BMI) – Claude DUNETON, Le monument (BMI) ► Polars : – Jean AMILA, Le boucher des hurlus (BMI) (la vengeance d'un adolescent dont le père a été fusillé pour mutinerie) – Patrick PECHEROT, Tranchecaille (un soldat passe en conseil de guerre pour avoir tué son lieutenant, mais est-il coupable ? le capitaine Duparc mène l'enquête) – Guillaume PREVOST, La valse des gueules cassées (la guerre à peine finie, on retrouve dans Paris des cadavres dont le visage est mutilé à l'image des gueules cassées) – Guillaume PREVOST, Le bal des équarrisseurs (suite du précédent) – Anne PERRY, Avant la tourmente – Thierry BOURCY, Célestin Louise flic et soldat dans la guerre de 14-18 (un jeune policier s'engage volontaire dans la guerre ; son lieutenant se fait tuer sous ses yeux par une balle dans le dos donc venant de son propre camp ; Célestin mène l'enquête ; plusieurs tomes qui se suivent) – Didier DAENINCKX, La der des ders (après la guerre, un officier supérieur engage un détective privé pour le protéger après une agression chez lui, mais l'enquête révéle une tout autre réalité) – Dennis LEHANE, Un pays à l'aube ► Essais : – Rémy CAZALS, 14-18:vivre et mourir dans les tranchées – Rémy CAZALS, Frères de tranchées (Noël 1914) (BMI) – Jean-Louis BEAUCARNOT, Nos familles dans la grande guerre – Antoine PROST, Si nous vivions en 1913 (BMI) – Stéphane AUDOIN-ROUZEAU, L'enfant de l'ennemi (enfants nés de la guerre, viols) – Jean-Yves LE NAOUR, Les soldats de la honte (les formes de folie et les réponses de la médecine) ► Bande dessinée : (BMI) – Jean-Pierre GIBRAT, Mattéo – TARDI, C'était la guerre des tranchées – TARDI, Putain de guerre – Eric STALNER et Pierre BOISSERIE, La croix de Cazenac – Nicolas JUNCKER, Le front – Maël KRIS, Notre mère la guerre – Paroles de poilus – Christian METTER, Le sang des valentines – Frédéric CHABAUD, Sang noir – ROTOMAGO, U-29 – Laurent BOLLE, Un long destin de sang – DAENINCKX, TARDI, Varlot soldat ► Filmographie : – Joyeux Noël (BMI) – La chambre des officiers – Un long dimanche de fiançailles (BMI) – – – – – – Les sentiers de la gloire (BMI) Les fragments d'Antonin (BMI) Le pantalon La vie et rien d'autre Blanche Maupas Capitaine Conan (BMI) LA GRANDE GUERRE DANS LA LITTERATURE CONTEMPORAINE Depuis une vingtaine d'années, nombreux ont été les auteurs qui ont choisi de situer l'action de leur livre durant la Première guerre mondiale. Cet engouement pour la période trouve ses racines dans divers causes. Des écrivains reconnaissent avoir été influencés par les paysages de leur enfance. C'est le cas de Philippe CLAUDEL avec Les âmes grises, originaire de Lorraine ou Xavier HANOTTE auteur de Derrière la colline dont l'oeuvre s'inspire largement de cette guerre. D'autres disent avoir été sensibilisés par leurs lectures de jeunesse. C'est le cas des auteurs de polars comme Patrick PECHEROT qui a milité au sein d'un mouvement pacifiste et a côtoyé des fils et des petits fils de poilus et a écrit La valse des gueules cassées. Ces romans traitent plutôt de destins individuels, s'attachent à décrire l'homme au milieu de cet enfer même si tous montrent aussi un sens du collectif à la fois dans la camaraderie mais aussi dans la conscience du devoir à accomplir. Toutefois le roman actuel n'hésite pas à montrer aussi que la fraternité n'est pas toujours de mise avec des règlements de compte par exemple. La plupart des romans ne traitent plus des combats directement (peu de récits de tranchées) mais s'intéressent plutôt à ce qui entoure la guerre (la guerre n'apparaît qu'en fond) ou à ses conséquences (blessés des hôpitaux, les gueules cassées, la folie). Le conflit est parfois le point de départ d'une histoire qui va traverser le siècle, la guerre en tant qu'acte fondateur du XXème siècle. C'est le cas dans les grandes sagas comme celles de Ken FOLLET. Le regard porté sur la guerre et sur ceux qui la dirigent est souvent critique. Les gradés sont souvent décrits comme des serials killers qui envoient leurs hommes au massacre. C'est le cas de Didier DAENINCKS, influencé par un grand-pére pacifiste et qui montre dans La der des ders les poilus sacrifiés, les officiers avides de gloire et les mutineries réprimées (celle de La Courtine). Les auteurs de romans noirs ont souvent choisi de construire leur intrigue sur le refus, la désobéissance et la répression de l'armée. On trouve également de nombreux romans qui traitent de l'immédiat aprèsguerre et de la difficulté à s'en remettre comme dans le roman de Charles EXBRAYAT, Jules Matrat puis par extension de la difficulté à gérer la mémoire en choisissant l'oubli, le ressentiment, parfois la vengeance comme dans le livre de Pierre LEMAITRE Au revoir Là-haut (qui est le début d'une trilogie!). L'intérêt que les auteurs d'aujourd'hui portent à cette période qui leur est pourtant lointaine, peut se résumer par une citation de Philippe CLAUDEL : « la fiction est une fleur qui pousse sur un charnier ».