Arc-en-ciel (avril-mai--juin 2014) - Institut de Réadaptation Gingras
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Arc-en-ciel (avril-mai--juin 2014) - Institut de Réadaptation Gingras
Le JOURNAL des BÉNÉVOLES de l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal VOL.21 N.1 Printemps Avril-Mai-Juin Sommaire Mot de Nancie Brunet 1 Mot de la direction Sourire de Nicole Le thème de la semaine de l’action bénévole 2 Nancie Brunet Coup d’oeil sur les parutions La force intérieure Par Jean Vegman 3 À l’ère des technologies, de la réalité virtuelle, de l’individualisme et du rythme de vie accéléré, il est d’autant plus exceptionnel de compter sur des gens pour qui le contact humain demeure une priorité. Au coin de la formation Tout (ou presque !) sur la physiothérapie et les lésions médullaires Par Marie-Annik Murat 4 L’Institut reçoit un nouvel Agrément 6 L’IRGLM est choyé en ce sens, car en plus de son personnel dédié et engagé, 181 personnes ont choisi d’offrir de leur temps à notre clientèle et leurs proches encore une fois cette année. Ce contact humain fourni par les bénévoles de l’IRGLM, contribue grandement à la satisfaction de l’expérience vécue, et ça c’est la priorité principale de l’organisation. Chronique histoire Anticosti Par Daniel Pourchot 7 Ainsi, en cette semaine de reconnaissance de l’action bénévole, je vous remercie chaleureusement de contribuer à l’atteinte de notre mission par votre généreuse implication auprès de la clientèle. Défi historique d’équilibre budgétaire Par Jean-Philippe Cotton 8 Le Don 9 La soirée reconnaissance en photo Les récipiendaires de l’année ! 10 Hommage aux bénévoles Par Raymonde Bayard 14 Statistiques annuelles Portrait de l’année 2013-2014 15 Coups de pinceaux pour… coups de mains Par Céline Gaudreault 16 Récit de voyage Il était une fois dans l’Ouest Par Colette Clo 16 « Dans les yeux des femmes » Par Marie-Annik Murat 18 La chronique de Jos B Une vision sur l’Institut et ses bénévoles Par Jean-Guy Thibaudeau 19 Joyeux anniversaire 20 BRAVO ET MERCI à chacun d’entre vous. Sourire de Nicole Nicole de la tête aux pieds Par Nicole Daubois Voyez ce bénévole en détail à la page 20 Un dessin fort éloquent ! BÉNÉVOLE DE LA TÊTE AUX PIEDS, tel est le thème de cette année pour la semaine de reconnaissance de l’action bénévole. Créé par la Fédération des centres d’action bénévole du Québec pour promouvoir le bénévolat, ce thème révèle un argumentaire bien réfléchi que voici ! • La passion habite les bénévoles. Leur engagement est entier, que ce soit envers une cause qu’ils ont adoptée ou par plaisir spontané. • Collectivement, ils se dévouent de la tête aux pieds, apportant une contribution essentielle à la qualité de vie des communautés. • Individuellement, chaque bénévole partage ses atouts intellectuels, compétences, aptitudes physiques et autres talents. • C’est par l’ensemble de ces actions que les bénévoles rayonnent à leur façon dans leur milieu ! 2 ARC-EN-CIEL - Avril-Mai-Juin 2014 LES ÉLÉMENTS VISUELS • Le thème est fort et prend toute sa place. Il est écrit d’une combinaison de typographies reflétant différents styles et mouvements. Il représente bien la diversité, la flexibilité ainsi que le dynamisme reconnu aux bénévoles. • Les silhouettes illustrent quelques secteurs d’engagement : culturel, communautaire, santé et services sociaux, sport et loisir. • Les teintes orangées et jaunes sont tonifiantes et chaleureuses, elles inspirent la bonne humeur et la gaieté. Associées au contact social, à la créativité et à l’ouverture d’esprit, ces couleurs rayonnent tout autant que les bénévoles au sein de la société. En plus de ce thème déjà évocateur, je vous propose mon propre dessin en lien avec la thématique. Il est né en 1982. À ce moment-là, j’étais à l’emploi d’un centre d’accueil pour personnes âgées et j’avais la responsabilité du service des bénévoles. Lors d’un atelier de formation, j’avais demandé aux bénévoles de dessiner les qualités qui caractérisent les bénévoles. C’est ainsi que ce bonhomme est né et il m’a accompagnée tout au long de ma carrière. Il a été célèbre puisqu’il a même fait la première page d’un rapport annuel du centre d’action bénévole de Montréal il y a quelques années. Le thème de la semaine de l’action bénévole cette année est « bénévole de la tête aux pieds ». J’ai aussitôt repensé à mon vieux compagnon et voulu le partager avec vous car malgré les années, il n’a pas changé, ni vieilli. Il est toujours aussi pertinent et je suis sûre que vous vous reconnaissez à travers lui ! Coup d’oeil sur les parutions La force intérieure Par Jean Vejgman Dans une quête continue, le genre humain essaie de définir le bonheur. André Maurois, écrivain français, disait qu’il était le répit dans l’inquiétude. Cela correspond un peu à la préoccupation des personnes atteintes par la maladie ou le handicap avant de prendre conscience des ressources positives qu’elles ont en elles. Lucie Mandeville, psychologue à l’université de Sherbrooke, publie cette année un livre aux éditions de l’Homme, qui pose une question : « Malade et heureux ? ». Elle ajoute, en sous-titre, « huit attitudes qui ont transformé des vies et qui pourraient changer la vôtre ». La page quatre de couverture explique le but de l’ouvrage quand l’éditeur spécifie que nous devons faire connaissance avec les optimistes, les rusés, les bons vivants, les paisibles, les increvables, les fervents, les sociables et les courageux. Ils font la preuve que, même si la médecine peut nous aider à lutter contre la maladie, nous avons un rôle de premier plan à jouer quand il s’agit de trouver l’équilibre et de nous offrir une vie meilleure. voir la beauté et jouir d’une certaine quiétude. Dans son introduction, l’auteure cite un ami à qui elle a demandé ce qu’il avait appris au cours de sa longue démarche pour vaincre le cancer. Il a répondu : Elle a trouvé des titres amusants aux différents chapitres, et les sous-titres qu’elle utilise semblent avoir été écrits à la main. Ils sont des modèles de logique et d’optimisme : « Docteur au nez rouge – La vie nous fait un cadeau – Le roupillon allonge la durée de vie L’humour est nocif pour les maladies ». Il y en a des tristes, des plus gais et des réalistes. Elle est très près de nous, comme une amie qui nous ferait profiter de sa science. « La médecine peut nous aider à lutter contre la maladie mais il faut autre chose pour reconstruire notre santé ». C’est en faisant cette « autre chose » qui avait un sens à ses yeux qu’il est devenu plus heureux. Certaines personnes ont arrêté de mener une vie dissolue et ont apprécié le temps qu’il leur restait. D’autres sont allés au bout de leurs passions, ont pris soin d’eux-mêmes, ont changé leur façon de vivre, sont devenus plus gentils avec eux-mêmes et les autres¸ et plus authentiques. C’est d’eux dont il faut s’inspirer, conseille-t-elle. Plus on lit, plus on se rend compte que Lucie Mandeville est une pédagogue émérite. D’abord, dit-elle, il faudrait essayer de ne pas courir, chargés comme nous sommes, du poids de nos besoins, de nos exigences et de nos désirs. Surtout essayer de ralentir en appréciant le paysage dont nous ne pouvions pas Le livre déroule sa suite d’études de cas, tant au Québec qu’à l’étranger. À noter, celle d’un nommé Michel qui rappelle la mésaventure d’un slameur français connu sous le nom de Grand Corps Malade. Comme lui, très jeune encore, il a eu un accident de piscine pendant lequel sa tête a heurté le fond. Remonté à la surface, il a été diagnostiqué paraplégique. On suppose qu’il a séjourné dans un centre de réadaptation comme l’a fait Grand Corps Malade, et on apprend qu’il a retrouvé un emploi compatible à son nouvel état physique en chaise roulante. Lucie Mandeville est convaincue que ceux qui désirent voir leur état s’améliorer, mais qui vont plus loin en agissant réellement sur leur quotidien, ont un meilleur taux de rétablissement et de survie que les autres. 3 Au coin de la formation Tout (ou presque !) sur la physiothérapie et les lésions médullaires Marie Annik Murat Nicole Daubois débute la soirée par la présentation de notre formateur, Michel Danakas, physiothérapeute qui exerce depuis 1982 à l’IRGLM et possède donc une grande expérience. Professeur et conférencier dans quatre universités soit Sherbrooke, Montréal, Ottawa et McGill, il est également formateur pour les physiothérapeutes et thérapeutes en réadaptation à l’ordre professionnel de la physiothérapie. Après avoir souligné sa compétence et son enthousiasme, Nicole lui laisse la parole. D’emblée, Michel Danakas se présente en se qualifiant avec humour de « physio terroriste ». Ensuite, il annonce les grandes lignes de la soirée : L’objectif et le travail du physiothérapeute, la différence avec le travail d’ergothérapeute, les études et la formation du physiothérapeute, un cours d’anatomie sur la moelle épinière et les séquelles subies lors de lésions médullaires, la communication avec le patient-partenaire et sa formation. 1 - L’objectif du physiothérapeute en réadaptation est de donner le plus d’autonomie et d’indépendance au patient en vue d’un retour à la maison. Il est membre d’une équipe interdisciplinaire qui rencontre le patient 4 ARC-EN-CIEL - Avril-Mai-Juin 2014 pour savoir à quel genre de personne elle a à faire, pour la traiter de façon humaniste, comme un patientpartenaire et non pas comme un numéro. Il souligne qu’il faut gagner sa confiance et connaître la person nalité du patient pour trouver la meilleure façon d’agir. 2 - Le travail du physiothérapeute est de : • « coacher » le patient, afin que celui-ci travaille pour acquérir son autonomie maximale en tenant compte de ses propres limites ; • guider le patient en lui donnant des outils à utiliser pour une réadaptation qui s’exerce 24 h /24, y compris après son congé car c’est un processus à vie ; • accompagner la personne dans le continuum de soins. 3 - les différences entre le physiothérapeute et l’ergothérapeute : l’ergothérapeute travaille sur l’activité de la vie domestique et quotidienne (alimentation, habillage, élimination, l’hygiène), l’adaptation au domicile et à l’environnement alors que le physiothérapeute travaille sur la flexibilité, l’amplitude de l’articulation, la refonte musculaire, l’équilibre debout et assis, la stabilité, la mobilité au matelas et le perfectionnement de la marche s’il y a lieu. 4 - Les études et la formation de physiothérapeute Michel Danakas est un professionnel de la santé qui évalue et traite les conditions musculo-squelettiques (entorses, fractures, etc.), les conditions neurologiques (paralysie, traumatismes crâniens, lésions médullaires). Également enseignant et formateur, selon le concept patient expert de sa condition, il explique les signes et symptômes dont le patient, lui-même, doit tenir compte pour être gestionnaire de sa condition à son retour chez lui et savoir quoi faire en cas de problème. Le patient qui se rendra aux urgences pourra ainsi donner au médecin des détails concernant son état, donc éviter des erreurs et par le fait-même diminuer le niveau de stress. Le physiothérapeute est impliqué dans des projets de recherche, dans Au coin de la formation l’enseignement, dans la communauté et les CLSC. C’est un clinicien spécialiste de la réadaptation avancée (hanches, genoux, etc.). Il a une maitrise en physiothérapie complétée par des stages. Enfin, il est affilié à un ordre qui s’assure que les patients sont protégés contre tout risque d’abus. 5 - Les lésions médullaires Pour comprendre ce que sont les lésions médullaires, Michel Danakas nous donne un cours d’anatomie concernant la structure de la colonne vertébrale, le rôle de la moelle épinière et les conséquences en cas de lésions : La colonne vertébrale, qui protège la moelle épinière, compte 33 vertèbres : 7 cervicales + 12 dorsales (thoraciques) + 5 lombaires + 5 soudées formant le sacrum + 4 qui forment le coccyx. Le praticien vérifie, avant tout travail, que lordoses et cyphoses ont des courbures normales. En cas de scoliose, des traitements et exercices sont adaptés. d’un pouce/par mois mais la moelle épinière ne refait pas de connections. Les lésions médullaires au niveau du cou affectent les bras, celles au niveau des vertèbres dorsales affectent le tronc et celles au bas du dos affectent les jambes, la vessie, les intestins et la sexualité. La commande pour la motricité part du cerveau et va de haut en bas alors que la perception des sensations va de bas en haut. Si la lésion est complète, rien ne passe. Si la lésion est incomplète, la motricité dépend de la sévérité de la lésion. En cas de transplantation de cellules souches, les connexions ne se font pas nécessairement au même endroit et cela peut entraîner d’autres problèmes. Il y a eu beaucoup de recherche, des connaissances acquises, pour la majorité après l’accident du célèbre acteur Christopher Reeves en 1994. Aujourd’hui, on dit au patient qu’il n’existe aucun traitement standard. Après une réadaptation, on ne peut rien garantir, cela peut être une question de temps 6 - La communication avec le patient afin de mobiliser au mieux ses énergies est primordiale, il est donc très important de mesurer la portée de nos paroles : La moelle épinière qui ressemble à un câble, contient 1 milliard de cellules appelées neurones et s’arrête à la 1ere vertèbre lombaire. Elle est entourée de 3 membranes. Ensuite il y a un réseau de nerfs appelé « queue de cheval ». Tout nerf endommagé repousse On ne dit pas : « Tu ne marcheras pas ». Dès qu’une personne est admise à l’IRGLM, on lui parle de son « congé » difficile à envisager pour elle. Si on lui en parle d’avance c’est pour qu’au moment de son départ elle ne se sente pas mise dehors. Au centre de réadaptation, c’est un véritable laboratoire, tout le monde est là en cas de problème, c’est donc un milieu encadré, protégé ; la personne est entourée. Le congé fait peur ; on constate chez certains patients, quel que soit l’âge, le « syndrome de la valise » : les bobos sortent… Nous y sommes très sensibles et manifestons notre empathie, sans verser dans la sympathie qui serait plus nuisible que bénéfique. La meilleure façon de préparer les patients à ce départ est de les encourager, les écouter, pratiquer « le reflet ». On dit : As-tu parlé à ton équipe ? Qu’est-ce qu’elle en pense ? Le patient ne dit jamais qu’il accepte sa condition mais il peut réussir à s’adapter. Si le personnel médical ne peut susciter de faux espoir, il doit, en revanche générer de l’espoir. On dit toujours au patient que la réadaptation ne fait pas revenir un muscle paralysé, mais qu’elle peut l’amener au maximum si le muscle est présent. On lui donne une évaluation de la durée du séjour tout en lui précisant que celle-ci est toujours réévaluée en cours de traitement, en fonction des besoins, des objectifs. Actuellement, les durées de séjour raccourcissent, heureusement les soins peuvent continuer sur une base externe car les améliorations ne s’arrêtent pas là. Quand la personne quitte, cela signifie que les objectifs fonctionnels (évaluation Plan d’Intervention Individualisé) sont atteints. Il faut s’assurer que tout message a bien été reçu à cause des risques de mauvaises interprétations. L’aide d’un interprète peut être parfois nécessaire avec des patients qui ne parlent ni français ni anglais. 5 Un nouvel agrément 7 - La formation du patient-partenaire Enfin, avec cette idée maîtresse d’amener le patient-partenaire à l’autonomie, des ateliers de formation lui sont dispensés pendant 6 sessions. Chacune d’elle lui apporte des connaissances indispensables : 1 - Anatomie, 2 - Impact au niveau de la sensibilité, de la douleur, 3 - Fonctionnement de la vessie, des intestins, 4 - Sexologie (consultation avec un spécialiste), 5 - Domaine psychosocial (spiritualité, psychologie,…), 6 - Le congé. geste optimal, conserver le maximum d’énergie et minimiser au mieux les inconvénients. Le patient peut donc être assuré d’un suivi même après son départ de l’IRGLM. Malheureusement, Il est possible que le patient développe ultérieurement d’autres problèmes qui devront être traités. Par exemple, le fait d’utiliser un fauteuil roulant sollicite beaucoup les bras, Il peut être donc nécessaire de corriger la façon de faire pour rendre le Ainsi s’achève cette soirée captivante ! Grâce à la clarté des explications de Michel Danakas, nous avons engrangé de précieuses informations. Au nom de tous « Un grand Merci ! » L’Institut reçoit un nouvel agrément Nicole Daubois En septembre dernier, l’Institut a reçu la visite d’Agrément Canada, organisme qui évalue la qualité des services offerts des établissements de santé partout au Canada. À la suite de cette visite de trois jours par quatre évaluateurs, nous avions reçu un « agrément de trois ans avec mention ». Quelques correctifs ont été suggérés et en février dernier, nous avons reçu un nouvel agrément avec la « mention d’honneur » soit la mention la plus haute accordée par Agrément Canada. Cet agrément fait suite à l’examen exhaustif de l’établissement et au résultat d’excellence à plus de 95 % des 770 critères de normes de qualités évalués sur les pratiques et façons de faire. 6 ARC-EN-CIEL - Avril-Mai-Juin 2014 On signale la qualité de l’encadrement clinique, les pratiques interdisciplinaires, le respect des normes en matière de radiologie et de stérilisation, l’accessibilité aux services, la considé ration remarquable envers les clients et leur participation aux soins ainsi que les mesures prises pour prévenir la violence. L’agrément évoque aussi la campagne de promotion de la réadaptation qu’on peut voir sur le site Web de l’Institut. Il va sans dire que le service des bénévoles a également été visité par l’Agrément et donc qu’un peu de cet honneur rejaillit sur vous, les bénévoles de l’Institut ! Chronique Histoire Anticosti Par Daniel Pourchot C’est le nom de cette île qui fait quelque bruit, en ce moment, dans bon nombre de médias. En effet, il est question d’y faire des recherches en vue de découvrir d’importants dépôts de pétrole, au risque de détruire ses beautés naturelles et sa faune abondante. de Natigosteg, ou « l’avant-terre ». Navigant une fois encore autour de cette île, le 15 août 1535, Jacques Cartier lui donna le nom de la fête de ce jour « l’Assomption ». Au XVIIème siècle, le roi Louis XIV en fit don gracieux à l’explorateur des Grands Lacs et du Mississipi, Louis Jolliet et ses enfants en héritèrent. Puis, il y eut l’invasion anglaise et le rattachement de l’île à Terre Neuve d’abord, enfin à la province de Québec dont elle fait toujours partie. Un châtelain sur l’île Anticosti est la plus grande île du Québec, étendue sur 7 900 km2, soit presqu’autant que la Corse par exemple, elle trouve pourtant largement sa place dans le Golfe du Saint-Laurent. Mais elle n’est encore peuplée que par quelques centaines d’habitants. Anticosti ne porta pas toujours ce nom. Découverte par Jacques Cartier en 1534, elle était alors terrain de chasse des autochtones. Les uns, les Innuts, la nommaient : Notiskouan, c’est-à-dire « où les ours sont chassés », tandis que les Micmacs se contentaient Au XIXème siècle les tentatives de colonisation et d’exploitation de l’île échouent jusqu’à son achat, pour la somme de 125 000 dollars, par Henri Meunier dont la famille et lui-même ont fait grande fortune dans l’industrie du chocolat, ce qui leur permit d’ailleurs d’acquérir, en France, le magnifique château de Chenonceau qui leur appartient encore. Henri Meunier enrichit la faune de l’île dont la seule population de cerfs atteint maintenant 200 000 têtes - bâtit un village confortable et édifia un beau château pour sa famille. Gaston, son frère et héritier, vend l’île en 1926 à une firme canadienne devenue la « Consolidated Paper Corporation Ltd ». Cette compagnie ne sait faire que des dégâts, dont la destruction par le feu du château Meunier. Enfin, en 1974, pour le prix de 25 millions de dollars, le gouvernement du Québec achète l’île dont il demeure le propriétaire et songe à une exploitation du gaz ou pétrole de schiste dont les risques courus provoquent les protestations que l’on connaît. Souhaitons un avenir protégé pour cette belle île de notre patrimoine québécois ! 7 Communiqué de la direction Défi historique d’équilibre budgétaire Jean-Philippe Cotton L’Institut est dans une situation financière difficile et dans un souci de transparence, le directeur général, Jean-Philippe Cotton, a émis un communiqué dans lequel il expose la situation de l’IRGLM et le contexte budgétaire auquel nous devons faire face. À titre de bénévole à l’Institut, il est impor tant que vous soyez aussi informés de cette situation. Voici donc les grandes lignes de ce communiqué. L’état des finances du Québec se traduit par l’obligation, de la part de tous les établissements de santé du Québec, et particulièrement de Montréal, de se retrousser les manches à nouveau et de trouver des façons de réduire les coûts du système de santé. La cible régionale est de 100 M $ pour Montréal. Pour nous, cela signifie une nouvelle réduction de 1 à 2 M $ au budget d’opération de 37 M de $. Comme si la situation n’était pas déjà assez difficile, nous vivons de façon récurrente une baisse considérable de revenus de SAAQ (Société d’assurance automobile du Québec pour les accidentés de la route) et de CSST (Commission de santé et sécurité au travail pour la clientèle des accidentés du travail). Une fois les bilans effectués, l’IRGLM terminera son exercice financier 8 ARC-EN-CIEL - Avril-Mai-Juin 2014 avec un déficit frôlant 1 M $. Cette récurrence des baisses de revenus SAAQCSST s’ajoute aux mesures d’optimisation 2014-2015, au déficit 2013-2014 et aux mesures d’optimisation non actualisées en 2013-2014, ce qui nous amène à des baisses totales de revenus de 3 à 4 M $ par année pour les trois prochaines années. Cela signifie que l’IRGLM aura perdu 20 % de son budget annuel depuis 2008 ! Autrement dit, le montant de cette cible majeure est bien indépendant de notre volonté et nous n’avons d’autre choix que de trouver des solutions pour y remédier. À notre image, nous allons donc affronter cette contrainte comme nous l’avons toujours fait : ensemble, de façon solidaire et en apportant des solutions différentes et novatrices toujours centrées sur l’usager et ses proches. La situation actuelle est donc, pour nous, une nouvelle occasion d’innover et de se surpasser pour la clientèle. Faire autrement – voilà l’une de nos caractéristiques et de nos forces ! L’innovation à l’RGLM passe aussi par sa capacité de résoudre des problèmes. Aussi, différentes mesures sont présentement à l’étude dans le but de répondre à ces nouveaux impératifs budgétaires, notamment : les approches de groupes, la téléréadaptation, la poursuite de nos réorganisations actuelles dans les services alimentaires, le non remplacement de certains départs et différents réaménagements en cours à travers notre projet de rapprochement avec le CRLB. (centre de réadaptation Lucie Bruneau) Afin de répondre à la commande d’optimisation, il n’est pas impossible que nous envisagions l’éventualité de fermer certains lits, mais cela reste hypothétique. Advenant un tel scénario nous adopterons, évidemment, une « approche réseau », afin de trouver des solutions permettant de maintenir un accès aux services requis. Jean-Philippe Cotton Directeur général Donner et recevoir Le Don (Extrait : « Le Prophète ») Par Gibran Khalil Gibran, poète et peintre libanais Alors un homme riche dit : « Parlez-nous du Don » Et il répondit : « Vous donnez, mais bien peu quand vous donnez de vos possessions. C’est lorsque vous donnez de vousmême que vous donnez véritablement. Car que sont vos possessions, sinon des choses que vous conservez et gardez par peur d’en avoir besoin le lendemain ? Et demain, qu’apportera demain au chien trop prévoyant qui enterre ses os dans le sable sans pistes, tandis qu’il suit les pèlerins dans la ville sainte ? Et qu’est-ce que la peur de la misère sinon la misère elle-même ? La crainte de la soif devant votre puits qui déborde n’est-elle pas déjà une soif inextinguible ? Il y a ceux qui donnent peu de l’abondance qu’ils possèdent et ils le donnent pour susciter la gratitude et leur désir secret corrompt leurs dons. Et il y a ceux qui donnent et qui n’en éprouvent point de douleur, ni ne recherchent la joie, ni ne donnent en ayant conscience de leur vertu. Ils donnent comme, là-bas, le myrte exhale son parfum dans l’espace de la vallée. Par les mains de ceux-là Dieu parle, et du fond de leurs yeux Il sourit à la terre. Il est bon de donner lorsqu’on vous le demande, mais il est mieux de donner quand on ne vous le demande point, par compréhension. Et pour celui dont les mains sont ouvertes, la quête de celui qui recevra est un bonheur plus grand que le don lui-même. Et n’y a-t-il rien que vous voudriez refuser ? Tout ce que vous possédez, un jour sera donné. Et il y a ceux qui possèdent peu et qui le donnent en entier. Donnez donc maintenant, afin que la saison du don soit la vôtre et non celle de vos héritiers. Vous dites souvent : “Je donnerai, mais seulement à ceux qui le méritent”. Ceux-là ont foi en la vie et en la générosité de la vie, et leur coffre ne se vide jamais. Les arbres de vos vergers ne parlent pas ainsi, ni les troupeaux dans vos pâturages. Il y a ceux qui donnent avec joie, et cette joie est leur récompense. Ils donnent de sorte qu’ils puissent vivre, car pour eux, retenir est périr. Et il y a ceux qui donnent dans la douleur, et cette douleur est leur baptême. Assurément, celui qui est digne de recevoir ses jours et ses nuits est digne de recevoir tout le reste de vous. Et celui qui mérite de boire à l’océan de la vie mérite de remplir sa coupe à votre petit ruisseau. Et quel mérite plus grand peut-il exister que celui qui réside dans le courage et la confiance, et même dans la charité, de recevoir ? Et qui êtes-vous pour qu’un homme doive dévoiler sa poitrine et abandonner sa fierté, de sorte que vous puissiez voir sa dignité mise à nu et sa fierté exposée ? Veillez d’abord à mériter vous-même de pouvoir donner, et d’être un instrument du don. Car en vérité c’est la vie qui donne à la vie tandis que vous, qui imaginez pouvoir donner, n’êtes rien d’autre qu’un témoin. Et vous qui recevez - et vous recevez tous - ne percevez pas la gratitude comme un fardeau, car ce serait imposer un joug à vous-même, comme à celui qui donne. Élevez-vous plutôt avec celui qui vous a donné par ses offrandes, comme avec des ailes. Car trop se soucier de votre dette c’est douter de sa générosité qui a la terre bienveillante pour mère et Dieu pour père. 9 La soirée reconnaissance en photo L’amphithéâtre a fait salle comble à la soirée du 23 avril dernier. Bravo aux bénévoles qui cumulent une année de service ! • Saliha Saidani, bénévole à l’accueil aux nouveaux bénéficiaires • Valérie Deumié, bénévole au support à la clientèle • Ahlem Fadel, bénévole au centre de documentation Sont absents de la photo : • Jia Lin Liu, bénévole à l’aide aux repas • Anyk Plaisance, bénévole à l’aide au repas • Noura Layazid, bénévole aux escortes médicales • Marius Chiasseu, bénévole au massage • Lynda Amarouche, bénévole à l’aide aux repas 10 ARC-EN-CIEL - Avril-Mai-Juin 2014 La soirée reconnaissance en photo Félicitations aux bénévoles ayant cumulé 5 années de service Entourés de Jean-Philipe Cotton, directeur général, Nancie Brunet, conseillère-cadre à la direction générale et de Nicole Daubois, les récipiendaires, Jean Vejgman, bénévole au journal L’Arc-en-ciel et Ghislaine Favreau, bénévole à la boutique du cadeau et aux vestiaires des patients. Nancie Brunet, conseillère cadre à la direction générale a remis son prix à Isabelle Kliber, bénévole à l’accueil des nouveaux bénéficiaires. Lorsque les années s’accumulent… 10 ans de service (et plus) Nous reconnaissons Daniel Pourchot, présentement bénévole au journal L’Arc-en-ciel. Il a déjà été actif notamment aux escortes médicales. On le voit en compagnie du directeur général, Jean-Philippe Cotton, de Sylvie Demers, psychoéducatrice et artiste ayant réalisé l’œuvre spécialement créée pour souligner les dix années de service bénévole à l’Institut et de Nicole Daubois. 11 Les récipiendaires des heures cumulées Bénévoles ayant cumulé 125 heures de service bénévole : Bénévole ayant cumulé 250 heures de service bénévole : Bénévole ayant cumulé 1250 heures de service bénévole : • Marie-Annik Murat, bénévole au journal L’Arc-en-ciel, était absente à la soirée • Adriana Correa de l’équipe manucure-massage. • Valérie Deumié a débuté son bénévolat à l’escorte aux repas et aux loisirs. Elle a poursuivi son engagement dans l’activité « support à la clientèle » qui consiste essentiellement à faire des visites amicales aux patients hospitalisés. Bénévole ayant cumulé 500 heures de service bénévole : • Ginette Fortin, bénévole à la boutique du cadeau Bénévoles ayant cumulé 1500 heures de service bénévole : • Jean Vejgman est chroniqueur au journal des bénévoles L’Arc-en-ciel. • Lynda Amarouche a cumulé ses heures à la boutique, aux activités de loisirs et surtout à l’aide aux repas. (absente de la photo) • Ahmel Fadel a fait principalement son bénévolat au centre de documentation. (absente de la photo) • Léola Poitras, bénévole à la pastorale Bénévoles ayant cumulé 750 heures de service bénévole : • Erlinda Cartagena, bénévole à la boutique du cadeau • Samia Fanous, absente de la photo, a commencé son bénévolat au cassecroûte et nous est revenue à la boutique du cadeau. • Thi My Hong Pham est absente de la photo. Thi My a tenu la comptabilité du défunt casse-croûte et maintenant fait la tenue de livres pour la boutique du cadeau. • Robert Perrin, bénévole à l’escorte médicale • Pierre Blouin, bénévole à l’escorte médicale • Gladys Mangal, bénévole à la distribution des revues • Ghislaine Favreau, bénévole à la boutique et au vestiaire des patients 12 ARC-EN-CIEL - Avril-Mai-Juin 2014 • Louise Racicot, bénévole à l’escorte médicale Les récipiendaires des heures cumulées Bénévole ayant cumulé 1750 heures de service bénévole : • Raymonde Bayard, bénévole au journal L’Arc-en-ciel Bénévole ayant cumulé 2250 heures de service bénévole : • Madeleine Leroux, bénévole à la pastorale Bénévole ayant cumulé 2500 heures de service bénévole : • André Ribotti, bénévole à la comptabilité de la boutique et au recyclage des cannettes Bénévole ayant cumulé 3250 heures de service bénévole : • Johanne Blouin, bénévole à la boutique du cadeau Bénévole ayant cumulé 4750 heures de service bénévole : • Mariana Dinu, bénévole à la boutique du cadeau Bénévole ayant cumulé 3750 heures de service bénévole : • Colette Clo, bénévole à la vidéothèque, au journal L’Arc-en-ciel et à la boutique du cadeau • Aline Parent, bénévole à la vidéothèque 13 Hommage aux bénévoles Mais oui, c’est déjà le retour ! La Semaine de l’action bénévole et de l’hommage aux bénévoles, en particulier « quinquénaires », est un événement sous le signe du printemps. Hélas, cette année, les marques de la belle saison ne sont pas au rendez-vous. Mais qu’importe, notre reconnaissance à ceux qui ont mérité de la « patrie-bénévolat » est bien présente et c’est avec un plaisir renouvelé et chaleureux que nous saluons les élus de la présente année. Par Raymonde Bayard Ghislaine Favreau (5 ans) l’aidante naturelle Toujours aussi calme, avenante, aimable, elle poursuit sans histoire son bénévolat comme l’aide qu’elle a prodiguée pendant des décennies à son mari malade. Sa persévérance tranquille a été récompensée : elle est maintenant à la boutique, son premier choix lors de sa candidature à l’Institut. Heureux transfert ! La boutique est aussi pour elle un lieu quelque peu « naturel » puisqu’elle y reprend contact avec un large public, comme jadis à la pharmacie où elle secondait son mari. Et puis son élégance discrète y est probablement gage de bon conseil auprès de la clientèle. Isabelle Kliber (5 ans) Elle semble durablement acclimatée au Québec cette « Rose de Picardie » qui a fait des racines aussi à l’Institut. Cinq ans déjà qu’elle est hôtesse à l’accueil des nouveaux bénéficiaires et leurs parents. En plus de sa persévérance dans nos murs, Isabelle a été citée à l’honneur par son employeur, l’Université de Montréal, pour son engagement social (à l’Institut). Honneur insigne accompagné d’un don de 500 $. Cette rondelette somme a été octroyée, comme de raison, au service des bénévoles pour l’aide aux patients nécessiteux. 14 ARC-EN-CIEL - Avril-Mai-Juin 2014 Jean Vejgman (5 ans) le poète de Ville-Mont-Royal C’est sous ce vocable que notre distingué collègue est désigné dans cette ville pour ses expositions de photos-poèmes. À l’Arc-en-ciel, nous le connaissons pour ses articles sur des sujets variés : actualités, bénévolat, réflexions personnelles, commentaires de livres, etc… Aux réunions pour notre journal où il est assidu, sa présence est discrète mais attentive, avec des remarques appropriées, avec toujours une proposition intéressante pour un sujet, un article, à croire qu’il en a toujours une pleine réserve. Jean aime écrire. Il est amoureux des mots, amoureux tout autant de la nature, source d’inspiration pour ses poèmes et pour ses remarquables photos empreintes elles aussi de poésie. Daniel Pourchot (10 ans et +) pour l’histoire Officiellement, d’après le début des statistiques du service des bénévoles, il cumule dix ans de bénévolat mais en fait, il en a beaucoup plus à son crédit. Au commencement, il y a de cela une trentaine d’années, il y avait une dame (à noter que l’histoire, la grande, comme la ou les petite(s), commence souvent comme cela !). Cette dame, acadienne, victime de la thalidomide et privée de ses deux bras, hospitalisée à l’Institut loin de sa famille attendait des prothèses. Monsieur Pourchot lui rendait visite. À son départ et même avant, il a continué ses visites auprès de patients esseulés, ce qu’il fait jusqu’à présent ne se souciant pas, ou rarement, d’inscrire ses heures au registre des bénévoles. Ah, j’oubliais, Monsieur Pourchot a également fait de l’accompagnement médical, conduisant à l’époque les patients dans sa propre voiture. Derrière le bénévole à l’Arc-en-ciel qui signe des chroniques d’histoire, je découvre un ecclésiastique actif dans la paroisse de St Albert-le-Grand (Côte Sainte-Catherine), un retraité de la faculté de théologie catholique, un professeur d’histoire de l’Église de l’Université de Montréal. Ce n’est plus seulement un lauréat de plus de 10 ans de bénévolat que nous saluons mais bien un vétéran étonnamment alerte ! Bénévole de la tête aux pieds… De l’idée à l’action, voici les résultats ! Statistiques par secteur d’activité Du 1er avril 2013 au 31 mars 2014 Accueil des nouveaux bénéficiaires Visites effectuées .............................. 319 Heures ............................................. 165 Escortes médicales Réquisitions traitées ......................... 306 Heures ........................................... 1180 Bibliothèque roulante Heures ............................................... 98 Escortes aux repas Heures ........................................... 1131 Boutique du cadeau Heures ........................................... 1714 Formation (des bénévoles) Heures ............................................. 402 Bureau (comptabilité de la boutique/ centre de documentation) Heures ............................................. 319 Journal Arc-en-ciel Heures ............................................. 161 Divers (demandes spéciales / projet pilote programme ampu tations/BOG /distribution de magazines / orthophonie / vestiaire) Heures ............................................. 291 Demandes spéciales traitées .............. 51 Loisirs Heures ............................................. 278 Pastorale Heures ............................................. 600 Support à la clientèle du programme neurologie Heures ........................................... 1139 Support à la clientèle du programme lésions médullaires Heures ............................................. 854 Vidéothèque Nombre de prêts ............................. 898 Heures ............................................. 397 Manucure/massage Nombre de manucures ................... 117 Nombre de massages ...................... 166 Heures ............................................. 237 Total des heures : 8 966 La gestion du service des bénévoles en quelques chiffres… Volume (nombre de personnes ayant effectué du service bénévole durant l’année) ........................................... 181 Répartition des bénévoles : Étudiants (63 %) ............................. 118 Adultes/Retraités (35 %) .................... 63 15 Récit de voyage Coups de pinceaux pour… coups de mains Par Céline Gaudreault* « De la tête aux pieds » : c’est le thème de cette année. Il peut signifier : • De haut en bas, • Habillé de haut en bas, • Regarder de haut en bas. Sur le site de la semaine de l’action bénévole, on dit : s’investir de la tête aux pieds dans la collectivité. J’ai décidé d’intituler le tableau que je vous dédie cette année : « Faire des pieds et des mains » Parce que c’est bien ce que vous faites pour nos clients et pour nous, ce dont nous vous sommes tellement reconnaissants. Vous faîtes tous les efforts et vous multipliez les démarches pour faire du bien. Et cela, que vous soyez habillés de la tête aux pieds ou que nous vous regardions de haut en bas et vice versa. J’aimerais partager avec vous cette belle citation : « Eh bien !... si je savais qu’il existe quelque part une société secrète de gens qui aient en gros le même but que moi, et décidés à tout, je ferais des pieds et des mains pour y entrer » (Jules Romains – « Les hommes de bonne volonté »). Merci de tout cœur. *artiste, créatrice de l’œuvre pour les récipiendaires de 5 années de bénévolat Il était une fois dans l’Ouest… Par Colette Clo On ne peut vivre en Amérique du Nord sans s’être un jour intéressé à la conquête de l’ouest. Dans mon livre de référence, six chemins suivis par les caravanes y sont détaillés et je ne peux résister au plaisir de vous donner leurs noms : 16 ARC-EN-CIEL - Avril-Mai-Juin 2014 • The Santa Fe trail ... L’autoroute du Commerce • The California trail ... Vers la fin de l’Arc-en-ciel • The Oregon trail ... La route vers la Destinée • The Bozeman trail ... Au nord de la rivière Plate • The Mormon trail ... En marche vers la Jérusalem Récit de voyage (suite) Tous ces chemins, qui furent très durs pour ceux qui les ont suivis avec des chariots dans l’espoir d’une vie nouvelle, suivaient le plus possible des rivières car, sans eau, bêtes et humains ne pouvaient aller loin. Il existe entre la Californie et le sud du Nevada un désert très aride où se trouve, dans la Vallée de la mort, le point le plus bas du continent nord-américain (85 mètres sous le niveau de la mer). Il est à peu près aussi grand que la Nouvelle Écosse. C’est le désert des Mojaves. Autant dire que les sentiers de marche vers l’ouest l’évitaient et passaient au Nord (pour la plupart) ou au Sud. Hors de ces sentiers battus, si je puis dire, seuls les Indiens Mojaves, les explorateurs espagnols et les chercheurs d’or traversaient ces étendues désertiques parce qu’ils connaissaient les points d’eaux. L’un d’entre eux était une source qui jaillissait d’une nappe d’eau souterraine et donnait une étendue verdoyante où les chevaux pouvaient paître. L’endroit fut nommé Las Vegas ce qui signifiait « les prairies ». Mais d’abord, un brin d’histoire Nous sommes avant 1855 et on peut imaginer, faute de photos, que quelques cabanes abritent ces aventuriers de passage et que le soir autour d’un feu, pour passer le temps, ils jouent. En 1855, un groupe de Mormons qui sont installés en Utah, voisin du Nevada, y installent une mission qui sera fermée en 1858. Cependant, la terre qu’ils ont cultivée est rachetée. Le fermier Archibald Steward est assassiné et sa femme vend les terrains à qui cherche de l‘eau… Et en 1902 qui cherche de l‘eau, sinon San Pedro, Los Angeles et Salt Lake Railroad ! Pour ceux d’entre vous qui se souviennent du film « Il était une fois dans l’ouest », l’argument du film est basé sur le rapport entre les points d’eau et le développement de la ligne de chemin de fer dans l’ouest. Le 15 mai 1905, Las Vegas Townsite est officiellement créée. Les photos de l’époque montrent un ensemble de maisons typiques de celles qui se trouvaient le long du chemin de fer, couvertes de poussière avec une rue principale et un district rouge. En 1931, deux événements vont changer le développement de cette bourgade. La construction du Hoover Dam et la légalisation du jeu. Situé à 55 km de Las Vegas, le barrage Hoover changera à jamais le visage du sudouest américain. Pour loger les familles des ouvriers, la bourgade s’étend et, pour accueillir les visiteurs du barrage, des hôtels se bâtissent qui offrent des salles de jeu. De plus, le Nevada a des lois très libérales en ce qui concerne le mariage et le divorce. Jusqu’alors, tous les nouveaux éta blissements se sont construits le long de la rue principale mais, à la fin de la dernière guerre, un homme d’affaires à l’idée d’édifier un hôtel-casino d’un nouveau genre, le long de l’autoroute qui passe à Las Vegas. Ce sera le début de ce qu’on appelle « The strip » : une bande d’un kilomètre de désert le long de laquelle vont s’exprimer à la fois les rêves et le génie américains. C’est pour voir cette bande de lumière, pour dormir dans un de ces fabuleux hôtels, pour vivre au milieu des casinos et pour voir les spectacles les plus éblouissants que l’on va à Las Vegas. La ville de tous les excès ! Les hommes recherchent le pouvoir. Les pharaons se faisaient construire des pyramides, les empereurs romains des palais, les rois des châteaux, l’église au nom de Dieu des cathédrales. Le pouvoir américain est dans l’argent et ce qu’on en fait. Las Vegas est, avec Wall Street et Hollywood, un haut lieu du culte de cette idole. La différence ici est que tout n’est que plaisir supposé : le jeu, le sexe et le divertissement. Pendant longtemps, l’endroit fut considéré scandaleux mais les temps changent. Aujourd’hui, c’est en toute bonne conscience que l’on va dépenser ses dollars pour admirer la beauté des décors, l’ingéniosité des spectacles, l’élégance des boutiques et regarder, sinon participer au monde fascinant du jeu. Qui n’est jamais allé à Las Vegas et ne s’est pas laissé hypnotisé par son luxe, ses copies de l’histoire son atmosphère de casinos, sa folie matérialiste ne connaît pas vraiment l’Amérique ! 17 « Dans les yeux des femmes » l’espoir a germé… Regard sur l’oeuvre des fondatrices du tout premier hôpital de convalescence en Amérique du nord : le Montreal Convalescent Hospital (1914-1964) Par Marie-Annik Murat vie au Canada s’améliore mais beaucoup souffrent pourtant de conditions de travail, de santé, de vies si peu enviables qu’ils doivent avoir recours à l’entraide de leurs compatriotes immigrés. Chaque famille, où le sentiment de solidarité est toujours de rigueur, le transmet aux siens. Les hommes irlandais s’organisent, créent de nombreux syndicats, tandis que les femmes fondent des clubs à vocation caritative pour soulager la misère présente partout, y compris dans leur communauté, et tisser un lien social indestructible. Avec beaucoup d’intérêt, j’ai plongé « Dans les yeux des femmes », le récent livre de Diane LeBel. Grâce à sa formation, sa longue expérience au sein de notre établissement et sa recherche approfondie, elle retrace avec minutie et sans préjugés le parcours, ô combien ardu, de toutes ces femmes - en majorité d’origine irlandaise - anglophones, catholiques pour la plupart, qui fondent, en 1914 à Montréal, le premier Hôpital de convalescence en Amérique du Nord. Celui-ci devient, après des années et moult péripéties, l’Hôpital de réadaptation Lindsay qui fusionne en 2008 avec l’Institut de réadaptation de Montréal pour créer l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-deMontréal (IRGLM). Pourquoi et comment ces pionnières ont-elles pu accomplir ce travail titanesque malgré les obstacles de tous ordres ? C’est au 19ème siècle que les premiers Irlandais fuient massivement leur pays pour L’Amérique du Nord. Certes leur 18 ARC-EN-CIEL - Avril-Mai-Juin 2014 Au fil des années, dans un but de justice sociale, faisant fi de leurs horaires, ces femmes consacrent leurs forces, leur temps, leurs compétences auprès des plus démunis tout en préservant leur patrimoine culturel. Animées d’une foi inébranlable, d’une ferveur incommensurable, la plupart d’entre elles œuvrent, avec sollicitude et abnégation -renonçant pour la plupart à toute vie familialequasiment toute leur vie et jusqu’à leur dernières forces, au travail médical, administratif et de négociation. Grâce à leur opiniâtreté et avantgardisme, brisant bien des stéréotypes, toutes ces femmes entraînent dans leur sillage leur mari, s’il en est, des professionnels de la santé, des politiques, des philanthropes, des bienfaiteurs, des gens d’art et de lettres et des bénévoles qui contribuent à faire évoluer la vocation du Montreal Convalescent Hospital devenu l’Hôpital de réadaptation Lindsay. Soulager les misères de toutes sortes sans distinction de race, de sexe, de religion, de fortune, tel était le credo de ces protagonistes. Les pratiques thérapeutiques, combinées avec le système D, se sont peu à peu muées en professionnalisme de plus en plus pointu et efficace, s’alliant toutes les forces, y compris celles du patient. Cette idée maîtresse de patient-partenaire, garante des meilleurs résultats, née dans l’esprit, dans le cœur de ces femmes en 1939 sous le nom de convalescent-actif, est revalorisée aujourd’hui. Voici donc le legs que ces pionnières nous ont transmis en héritage. Celui-ci ne se dilapide pas, bien au contraire, il continue de fructifier tout en gardant le même but d’œuvrer à la réadaptation de chaque patient dans le même esprit de « charité « selon le concept religieux ou tout simplement, selon la règle de la morale « altruiste ». Statue à la mémoire de l’immigration irlandaise Note : Les personnes intéressées à lire ce livre peuvent se le procurer auprès du service des communications de l’IRGLM (au coût de 29,95 $) ou l’emprunter au centre de documentation de l’Institut ou au service des bénévoles, auprès de Nicole Daubois. La chronique de Jos B Une vision sur l’Institut et ses bénévoles Par Jean-Guy Thibaudeau Jos B discute avec des bénévoles de l’Institut au sujet de leur engagement. Depuis 40 ans, la Fédération des Centres d’Action Bénévole du Québec (FCABQ) oriente la semaine de reconnaissance des bénévoles : « Bénévole de la tête aux pieds », slogan pour cette année. Mireille - Bonjour Jos ! Jos B. - Bonjour Mireille, toujours en action bénévole ! Mireille - Comme toujours et avec tout ce que j’ai ! Jos B. - Avec tout ce que tu as ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Mireille - Cher monsieur Jos, je suis une passionnée. Jos B. - Je n’en doute pas, bénévole c’est le fruit d’une passion, je le sais et aujourd’hui la boutique Arc-En-Ciel en profite. Mireille - Tiens, Roberto ! Bonjour ! Jos B. - Roberto, un autre bénévole avec un talent particulier. Roberto - Bien sûr, chacun selon ses capacités, moi je compte…, je calcule …, je mets de l’ordre. Jos B. - Tant mieux, c’est un domaine dans lequel je ne pourrais pas servir. Mireille - Wow ! Un bénévole pris aux mots ! ! ! Mireille - Moi, non plus. Jos B. - J’emploie des mots pour soulager les maux… (rires). Roberto - Écoute Mireille, tu connais la cuisine, ce dont les patients ont besoin et ce qu’ils aiment. Mireille - Bien oui, j’ai fait mon cours d’art culinaire… et d’hôtellerie. Roberto - C’est toute une qualité que je n’ai pas et que Jos n’a pas non plus. Jos B. - Moi, j’épluchais les patates chez nous, c’est tout. Roberto - Et aussi votre facilité à écrire, à communiquer, à jaser avec les patients, et … Jos B. - Je l’avoue c’est une de mes compétences Roberto - Un atout intellectuel… Françoise - Qu’est-ce que vous avez à rire ? Mireille - Tiens, Françoise, une autre bénévole avec son talent d’accompagnatrice… Jos B. - Ça prend du tact, une bonne aptitude physique… Françoise - Et de la patience… une capacité d’adaptation, je pourrais dire. Jos B. - Si l’on veut… et dans votre accueil, je vois une façon de faire en sorte que le bénévolat soit apprécié des bénéficiaires. Roberto - Je m’en retourne à mes livres de comptable. Jos B. - En parlant de livres, voici Luc, le bibliothécaire bénévole. Mireille - Distributeur de DVD… pour les loisirs des gens d’ici. Luc - Vous m’intriguez, vous-autres en me regardant comme cela. Jos B. - On parle entre nous de bénévoles, de leurs talents, de leur engagement selon leur capacité. 19 La chronique de Jos B (suite) Luc - Leur dévouement auprès d’une clientèle reconnaissante. Françoise - Reconnaissante, oui ; j’en ai reçu des mercis, des bonnes chances ! Jos B. - Même la haute direction et les intervenants soulignent souvent cette aide précieuse, grâce à des gens… Mireille - Passionnés. Françoise - Talentueux. Luc - Intellectuels… Oui, il y souvent des bénévoles étudiants ou stagiaires. Jos B. - J’ai une idée ! J’en parle à Nicole, la responsable. Jos B est fier de lui et de ses complices car, ensemble, ils unissent leurs forces, leurs qualités, leurs désirs de rendre service et ils ont du plaisir à le faire. Il veut rappeler à Nicole d’en parler à l’équipe du journal pour faire la promotion du bénévolat et le faire rayonner encore plus. Oui, chacun à sa façon et selon ses aptitudes physiques et mentales contribue au rayonnement du secteur « bénévolat » ! Joyeux anniversaire C’était ou ce sera leur anniversaire ! Avril 1er ......Marius Chiasseu 1er ......Renée St-Louis 12......Jean Vejgman 13......Maureen Thivierge-Southidara 26......Julien Jarret 30......Gabriel Lavoie Mai 12......Rachel Nadeau 19......Samia Fanous Juin 1er......Madeleine Leroux 3 ......Gem Ribotti 6 ......Olivia Bulanovich 12...... Leah Modlin 15......Noura Layazid 18......Marie-Jeanne Léonard 18......Pierre St-Louis 20......Catherine Pépin 22......Valérie Houde 26......Louise Racicot Le journal des bénévoles de l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal Équipe de rédaction Raymonde Bayard Colette Clo Nicole Daubois Marie-Annik Murat Daniel Pourchot Jean-Guy Thibaudeau Jean Vegman Correction Marie-Annik Murat Crédit photos Julie Tassé Mise en page Tabasko Communications Collaboration spéciale Jean-Philippe Cotton Nancie Brunet Coordination Nicole Daubois Diane LeBel