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Hebdomadaire – N°16/291 – 4 novembre 2016
PAYS EMERGENTS – L'actualité de la semaine
Éditorial – Point d’étape : les enjeux dans le Golfe
La région du Golfe arabo-persique arrive aujourd’hui à un moment critique de son histoire. La
réponse politique et économique à la chute des prix du pétrole, les élections présidentielles
américaines et le difficile maintien de la cohésion économique, mais aussi politique, au sein du
Conseil de Coopération du Golfe (CCG) placent les monarchies de la péninsule arabique face à des
enjeux colossaux et totalement inédits.
Les pays du Golfe attendent impatiemment les résultats de la course à la présidence américaine,
tant les changements induits dans la politique étrangère auront un impact significatif sur l’influence
stratégique de ces monarchies. Ni Hillary Clinton ni Donald Trump n’évoquent une limitation des
relations entre États-Unis et CCG. Au contraire, la candidate démocrate perçoit les pays du Golfe
comme des partenaires-clés dans la lutte contre Daech, un facteur de stabilisation régional et un allié
vital contre l’Iran. Hillary Clinton a évoqué un partenariat de sécurité renforcé avec l’Arabie saoudite,
et est favorable à un resserrement des liens diplomatiques avec le Qatar pour minimiser l’influence
iranienne dans la zone et préserver l’ouverture du détroit d’Hormuz. Si la position du candidat
républicain vis-à-vis du Golfe est teintée de zones d’ombre, on retiendra de Donald Trump le projet
de « renégocier les accords commerciaux dont les termes sont défavorables aux États-Unis », ce qui
aura un impact sur les échanges commerciaux avec Oman et Bahreïn.
Sur le plan économique, la chute des prix du pétrole implique de douloureux ajustements du change
pour la majorité des pays exportateurs d’hydrocarbures. Tel ne sera pourtant pas a priori le cas des
monarchies du CCG, celles-ci disposant de marges de manœuvre financières leur permettant de
défendre leur taux de change fixe. Plus qu’un défi sur le plan monétaire, les bas niveaux du Brent
posent aux pays du CCG une question fondamentale
d’économie politique : celle de la sortie du modèle d’éco- Les faits marquants de la semaine
nomie rentière. Face à cet enjeu, les six monarchies ne
La Banque centrale russe est prise dans des
font pas face aux mêmes contraintes.
dilemmes qui la contraignent à la prudence dans
la gestion du cycle économique. En Égypte,
La transition vers un modèle post-rentier n’est pas une
l’adoption d’un régime de change flottant et la
préoccupation majeure pour le Qatar et le Koweït, qui
sévère dévaluation de 42% de la livre aura des
disposent de réserves souveraines très importantes, de
effets positifs, mais l’inflation est le principal risque
réserves pétrolières conséquentes et demeurent faiblement
à court terme. Au Ghana, le redressement des
peuplés. À l’inverse, Bahreïn et Oman affichent une plus
comptes publics est en cours. L’indice PMI fait un
grande vulnérabilité, au regard de leurs réserves finanbond en Chine.
cières relativement moins amples, de leur dotation naturelle d’hydrocarbures bien moins abondantes et de la hausse exponentielle de leurs déficits pour
faire face à ce choc exogène. La diversification économique est donc une question particulièrement
pressante pour ces deux États, en particulier pour Bahreïn, dont l’instabilité sociale grandissante
risque d’être un obstacle aux réformes structurelles. Quant aux Émirats Arabes Unis (EAU), ils
mènent avec succès la transition vers un modèle économique plus diversifié, tout en préservant une
certaine stabilité politique et sociale, et l’Arabie saoudite affiche une forte volonté politique et des
moyens considérables pour mener son ambitieux processus de réformes structurelles.
Enfin, la cohésion de la politique étrangère atteint un point critique avec la guerre civile yéménite : le
profond désaccord entre le Qatar et l’Arabie saoudite sur le règlement de ce conflit accentue
grandement leurs divergences au sujet du soutien diplomatique aux Frères Musulmans. De plus, le
refus d’Oman de prendre part à la coalition saoudienne contre les Houthis montre l’indépendance
croissante du sultanat par rapport à l’écrasante influence saoudienne sur la ligne directrice du CCG.
Les évolutions de cette région stratégique intéresseront encore longtemps le reste du monde.
Études Économiques Groupe
http://etudes-economiques.credit-agricole.com
Pays émergents : L'actualité de la semaine
Europe centrale et orientale, Asie centrale
 Russie – Les dilemmes de la Banque centrale
La Banque centrale russe est prise dans des
dilemmes, qui la contraignent à la prudence
dans la gestion du cycle économique (surtout
les périodes de reprise). Ils expliquent qu’elle
ait stoppé la baisse des taux (maintenus à
10%), alors que la désinflation se poursuit et
que la croissance du PIB est encore négative
(prévision à -0,8% cette année). La principale
contrainte est que l’économie russe a tendance à passer directement de la récession
à la surchauffe.
En effet, l’insuffisance de l’investissement a
créé un déficit d’offre, et les taux d’utilisation
sont donc assez élevés (de même que l’âge
moyen du capital) ; alors que l’économie est
encore en récession. Par ailleurs, le taux de
chômage est très bas, et le marché du travail
est contraint par une démographie déclinante. Enfin, la reprise de la consommation se
traduit vite par une hausse des importations,
syndrome classique des pays pétroliers. En
somme, la Banque centrale doit donc gérer à
la fois les stigmates d’une économie en
insuffisance
pétrolière.
d’offre
et
d’une
économie
La dépréciation du rouble depuis deux ans et
la substitution aux importations dans certains
secteurs a un peu dénoué le problème en
proposant des produits russes aux consommateurs. Mais cela reste trop limité, car
beaucoup de biens ne peuvent pas être
produits en Russie ; tant qu’il n’y aura pas
une hausse de l’investissement (public pour
les infrastructures et privé pour les capacités
de production). Par exemple, la plupart des
composants électroniques sont importés.
Les signaux de reprise de la consommation
en septembre (notamment dans les dépenses de consommation hors alimentaire),
nourris à la fois par une hausse du crédit et
par la désinflation, incitent donc les autorités
à la prudence et à la surveillance des
importations, car le maintien d’un excédent
courant confortable est essentiel (notamment
pour le rouble).
 Commentaire – Cette structure particulière de la croissance russe, dans laquelle la
consommation tire la croissance depuis des années, a conduit aussi la Banque centrale à
pointer la semaine dernière la hausse des salaires réels, supérieure à celle de la
productivité ; signal là encore, d’une tendance à la surchauffe avant même que l’économie ait
redémarré.
Europe centrale et orientale – L’impact de
la hausse des salaires ? La dernière
livraison du rapport régional du FMI nous
incite à surveiller d’un peu plus près les
impacts à court et long terme des hausses
de salaires réels dans toute la zone depuis
quelques trimestres. Car évidemment, cela
contraint la profitabilité des entreprises. De
fait, la conjonction d’une hausse globale des
taux d’emploi, d’une hausse des salaires
minimum et d’un marché du travail plus
tendu dans un certain nombre de pays (notamment les pays baltes, où le taux de
chômage est revenu nettement en dessous
des niveaux atteints en 2009) conduit à une
augmentation des coûts du travail qui pèse
de plus en plus sur la marge des entreprises.
 Commentaire – Pour l’instant cette
évolution a peu d’impacts, mais elle peut
en avoir à long terme. En effet, les entreprises peuvent réagir de quatre façons à
cette hausse des coûts du travail, et trois
d’entre elles sont négatives pour les
perspectives macro-économiques. La première, c’est en répercutant la poussée
des coûts salariaux dans les prix, ce qui
peut créer de l’inflation. Mais pour cela il
faut avoir des réserves de compétitivité
prix en externe, au risque, sinon, de
perdre des marchés à l’exportation. Elles
peuvent aussi couper dans les dépenses
d’investissement.
Elles peuvent enfin réduire la masse salariale pour compenser les effets prix par
des effets volumes, mais cela pèsera sur
la consommation et donc la croissance du
pays. Enfin, reste la bonne solution : augmenter la productivité du travail. Mais
pour cela, il faut des réformes structurelles et institutionnelles qui sont beaucoup plus longues à mettre en œuvre et
qui dépendent surtout de la politique
d’innovation globale du pays.
N°16/291 – 4 novembre 2016
-2 -
Pays émergents : L'actualité de la semaine
Afrique du Nord, Moyen-Orient

Égypte – L’adoption d’un régime de change flottant et la sévère dévaluation de 42%
de la livre aura des effets positifs, mais l’inflation est le principal risque à court terme.
La Banque centrale d’Égypte (CBE) a décidé
hier de libéraliser son régime de change, afin
de le rendre flexible et laisser les acteurs de
marché fixer la nouvelle parité de la livre
égyptienne. Les « market makers » ont alors
fixé la nouvelle parité ce jour 4 novembre à
15,59 par dollar américain, ce qui équivaut à
dévaluer la livre égyptienne de 42% par
rapport à son cours fixe actuel de 8,8. La
monnaie devrait alors flotter dans un tunnel
de plus ou moins 10% autour de cette
nouvelle parité de marché. En tenant compte
de la dévaluation du mois de mars, la chute
de la devise égyptienne atteint donc 49%
depuis le début de l’année 2016. La CBE a
annoncé qu’elle augmente de 3% son taux
directeur qui va donc passer de 11,75% à
14,75%.
Cette très forte dépréciation est la conséquence de la pénurie de devises qui frappe
le pays depuis plusieurs mois et qui empêchait les importateurs de commercer avec
l’extérieur, avec des retombées très négatives sur leur activité et un impact non négli-
geable sur la croissance économique. C’est
sous l’effet de la chute des recettes touristiques, des revenus du canal de Suez et des
transferts des émigrés que le pays a accumulé des déficits courants très négatifs qui
ont fait exploser sa dette en devises. La
libéralisation du régime de change est à
mettre en parallèle avec l’accord de soutien
de 16,5 Mds USD conclu récemment avec
les multilatéraux (FMI, Banque mondiale, et
ADB) et d’autres aides de certains pays du
Golfe.
Cette chute spectaculaire a aussi pour but de
supprimer le marché noir de la devise qui
avait atteint 18 livres par dollar à son plus
haut niveau ces jours derniers. En adoptant
un régime de change flottant et en autorisant
une dévaluation de la monnaie plus sévère
que ne l’attendait le marché, la Banque centrale envoie le message très volontariste de
rendre l’économie égyptienne plus compétitive et envisage sans doute de mettre fin au
contrôle des changes.
 Commentaire – Les conséquences macro-économiques de cette très forte dévaluation
sont multiples. Il y a, bien sûr, l’amélioration de la compétitivité qui devrait apporter des
avancées sur le plan du commerce extérieur et un réel mieux pour la vie quotidienne des
entreprises exportatrices. L’objectif de la Banque centrale et des autorités de freiner les
importations est sans doute plus difficile à analyser, car il va fortement surenchérir des
denrées essentielles à la population comme les produits alimentaires.
Il faut donc s’attendre à des modifications assez profondes de la balance commerciale dans
les prochains trimestres. Un des effets pervers de cette dévaluation est la relance de
l’inflation qui dépasse déjà les 14% depuis le mois de juin. Alors que les autorités ont déjà
réduit un certain nombre de subventions qui affectent la consommation des ménages, une
hausse de l’inflation à plus de 20% en 2017 aurait très certainement des effets sur la stabilité
sociale du pays. Un risque assez élevé alors que la popularité des dirigeants s’érode depuis
quelques trimestres.
Liban – Michel Aoun élu président et Saad
Hariri Premier ministre. L’élection de Michel
Aoun au poste de président de la République
met en partie fin au blocage institutionnel du
pays (le poste était vacant depuis deux ans).
Saad Hariri devient Premier ministre en
« récompense » de son soutien. Sans élections législatives depuis 2013, le renouvellement du Parlement reste, lui, suspendu au
redécoupage des circonscriptions.
Maroc – Mouvements sociaux suite à un
drame mortel. Le décès « accidentel » et
dramatique d’un marchand de poissons lors
d’une opération de police a engendré des
mouvements de protestation contre les abus
de l’administration et la corruption dans les
principales villes du pays.
 Commentaire – Ces mouvements sociaux sont l’illustration de l’exaspération
de la population envers certaines dérives.
Au Maroc, la petite corruption est importante et largement répandue dans les
secteurs de la santé, la police, la justice,
et les administrations. Le gouvernement
mène depuis quelques années une lutte
réelle contre les divers abus mais, cette
lutte, dotée de peu de moyens, entraîne
des améliorations considérées comme
trop lentes et trop modestes par les
Marocains.
N°16/291 – 4 novembre 2016
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Pays émergents : L'actualité de la semaine
Afrique sub-saharienne
 Ghana – Redressement de comptes publics en cours
er
Le Ghana a levé lundi 1 novembre 94,6 millions de dollars auprès d’investisseurs nationaux. La maturité est de deux ans et le taux
d’intérêt est de 6%.
Pour le gouvernement, cette mobilisation via
une émission obligataire vise à alimenter un
fond d’amortissement qui permet de rembourser la dette publique. Cela fait suite à
l’émission de nombreux Eurobonds ces
dernières années (1,5 milliard de dollars en
2015 et 750 millions de dollars en septembre
par exemple), dont 750 millions qui arrivent
justement à terme en octobre 2017. Le fonds
permettra donc au gouvernement de gérer
plus sereinement la maturité de cet
Eurobond.
Cette décision s’inscrit dans la lignée des
réformes d’assainissement engagées en
2015 et dans une politique de refinancement
de la dette publique qui a presque doublé
entre 2010 et 2015, pour atteindre 70% du
PIB
100
Ghana : répartition des dépenses
publiques par secteur
%
80
60
40
20
0
Service de la dette
Investissements
Subventions
Versements aux collectivités
Salaires et retraites
Sources : Banque centrale Ghana, CA S.A.
 Commentaire – Le pays exporte principalement de l’or (plus de 30%), du pétrole (30%) et
enfin du cacao (22%). C’est dire que la baisse des cours de matières premières et du pétrole
a été lourde de conséquences pour l’économie ghanéenne, qui a dû faire face à un
ralentissement croissant de son activité (7,3% du PIB en 2013, contre 3,9% du PIB en 2015).
Couplé à des crises énergétiques récurrentes, ce ralentissement économique entraîna un
accroissement du déficit budgétaire et une hausse de la dette publique (qui a atteint plus de
70% du PIB).
Pour sortir de ce marasme, le gouvernement ghanéen a entrepris en 2015 un programme
d’assainissement budgétaire visant la masse salariale et le service de la dette, avec l’appui
du FMI.
Des mesures qui commence à porter leurs fruits, puisque le FMI prévoit un déficit public en
baisse à 5,3% en 2016, contre 7,2% l’an dernier et une croissance de 5,8% du PIB en 2016
et 8,7% du PIB en 2017 (notamment grâce à l’entrée en service d’un nouveau champ
pétrolier qui fera croître la production pétrolière de 50%). Cela fera passer la dette publique
de plus de 70% du PIB en 2015 à 66% du PIB en 2016.
Pourtant, le président actuel John Dramani Mahama a récemment décidé d’augmenter la
masse salariale des fonctionnaires et producteurs de cacao dans une perspective d’élection
présidentielle (7 décembre) à laquelle il sera de nouveau candidat. Une décision politique
donc, qui pourrait mettre à mal les efforts fournis depuis deux ans.
République démocratique du Congo –
L’affaire des Lumumba Papers. Le quotidien belge Le Soir accuse plusieurs proches
du président Joseph Kabila d’avoir effectué
des montages financiers grossiers via des
comptes de la BGFI-Bank. Ces informations
auraient été livrées par Jean-Jacques Lumumba, un ancien cadre de la banque et
également petit-neveu du héros de l’indépendance congolaise.
présidentielles de novembre à fin décembre. La consternation se fait ressentir de
plus en plus chez les Congolais qui
réclament le droit à l’alternance. Dans un
pays où trois quarts des habitants vivaient
en 2012 sous le seuil national de pauvreté
et où la croissance est en ralentissement
net, la mainmise sur l’appareil étatique et
les affaires de corruption ont ravivé les
tensions sociales et de futures manifestations semblent inévitables.
 Commentaire – Une affaire de plus qui
accable le président Kabila après l’annonce à demi-mot du report des élections
N°16/291 – 4 novembre 2016
-4 -
Pays émergents : L'actualité de la semaine
Asie
 Chine – Bond PMI
L’indice PMI manufacturier officiel s’est établi à
51,2 en octobre, comparé à 50,4 le mois précédent, soit à un niveau plus égalé ou dépassé
depuis juillet 2014. En dehors du sous-indice des
nouvelles commandes à l’exportation », en baisse de 50,1 en septembre à 49,2 le mois dernier,
qui plus est pour passer sous la barre des 50,
donc dans la zone dite de « contraction », tous
les autres sous-indices ont suivi la même
trajectoire haussière. Celui de la production a
grimpé de 52,8 à 53,3, celui des nouvelles commandes de 50,9 à 52,8 et celui de l’emploi de
48,6 à 48,8. L’indice PMI des services officiel,
pour sa part, est monté de 53,7 en septembre à
54 en octobre, soit à un plus haut depuis presque
un an, depuis décembre dernier.
Chine : indices PMI officiels
60
25
a/a, %
58
20
56
15
54
10
52
5
50
48
nov.-11
nov.-12
Source: NBS
0
nov.-13 nov.-14 nov.-15 nov.-16
Manufacturier
Services
Ventes de biens de conso. (nom.) - dr.
Prod. Industrielle (vol.) - dr.
 Commentaire – Ces indices annoncent une évolution de la production industrielle et des ventes
au détail a priori favorable le mois dernier et, par là même, un quatrième trimestre qui commence
plutôt bien en termes d’activité économique.
Restons dubitatifs et prudents, néanmoins. Car la première semaine d’octobre était fériée : la
« semaine d'or du jour de la fête nationale ». Des congés qui s’accordent assez mal avec un net
rebond de la production manufacturière. Ensuite, s’il n’est pas impossible que le regain de dynamisme
des ventes immobilières en septembre ait entraîné celui des nouvelles mises en chantier en octobre
(et par là même, celui de la production dans toutes les industries liées à la construction), les récentes
mesures prises par les collectivités locales pour calmer le marché de l’immobilier pourraient se faire
sentir assez rapidement sur l’activité dans le secteur et, par répercussion, dans l’ensemble de
l’économie. Puis, le basculement des nouvelles commandes à l’exportation en dessous de 50 laisse
deviner une demande externe toujours hésitante et molle et susceptible (de continuer) de peser sur la
production manufacturière (au moins) à brève échéance.
Autrement dit, ne pas voir dans le rebond des indices PMI officiels en octobre un bon pour une
embellie comparable, ni même inévitable de l’activité économique ce mois-là et encore moins pour
une embellie durable.
Corée du Sud – Scandale politique. Choi
Soon-il, une amie de longue date de la présidente Park Geun-hye, est suspectée d’avoir
abusé de ses liens avec la chef de l’État. Il lui
serait en particulier reproché d’avoir ainsi soutiré
à des conglomérats des financements pour ses
fondations, puis d’avoir détourné une partie de
ces fonds à son profit. Cette affaire aurait aussi
permis de mettre à jour une relation entre les
deux femmes qui allait au-delà de la simple relation d’amitié. Choi soon-il aurait eu accès à des
documents confidentiels concernant la politique
de l’État, notamment sur des questions sécuritaires, et aurait conseillé la présidente et/ou
aurait eu son mot à dire sur plusieurs de ses
discours.
 Commentaire – Park Geun-hye vient de
faire le ménage dans son gouvernement. Le
premier ministre ainsi que les ministres des
Finances et de la Sécurité ont été remerciés.
Tout comme le chef de cabinet de la présidente. Objectif : amener dans son exécutif
d’autres mouvances politiques que son parti
conservateur et ainsi tenter d’enrayer l’érosion
rapide de sa popularité, au plus bas, et de
celle de son gouvernement.
Mais le mal semble fait. L’opposition comme la
population demandent que le jour soit fait sur
toute cette affaire et qu’une enquête soit
menée sur les relations entre Park Geun-hye
et Choi Soon-il, voire tout bonnement la
démission de la présidente. À un peu plus d’un
an du prochain scrutin présidentiel, la chef de
l’État et son équipe ministérielle semblent
durablement et grandement fragilisés. Et ce
pourrait ne pas être neutre d’un point de vue
économique : confiance altérée, reprise économique déjà hésitante encore plus entravée,
voire compromise, et tensions sur le won, mais
aussi paralysie des réformes économiques et
potentiel de croissance amoindri.
N°16/291 – 4 novembre 2016
-5 -
Pays émergents : L'actualité de la semaine
Tendances à suivre
Spreads sur les émissions souveraines
750
Devises émergentes
130
pdb
650
120
550
110
450
100
350
90
250
80
150
nov.-15
févr.-16
mai-16
70
nov.-15
août-16
Afrique
Asie
Moyen-Orient
/USD début de période = 100
Amérique latine
Europe centrale
Source : JP Morgan
févr.-16
mai-16
Real brésilien
Roupie indienne
Rand sud-africain
Source : WM/Reuters
Coût du fret
août-16
Rouble russe
Yuan chinois
Peso mexicain
Pétrole
55
1 000
USD/baril
50
800
45
40
600
35
400
30
USD/pts
200
nov.-15
févr.-16
25
nov.-15
mai-16
Source : Baltic Exchange
août-16
févr.-16
Brent
WTI
Brent : pétrole de Mer du Nord, et qualité de référence pour
fixer le cours du brut.
WTI - West Texas Intermediate : (autre) qualité de référence
pour fixer le prix du pétrole brut.
Métaux
USD/M t
août-16
Source : ICIS Pricing,
Thomson Reuters
Baltic dry index
Baltic dry index : indice de référence pour le prix du transport
maritime en vrac de matières sèches.
80
mai-16
Agriculture
USD/M t
5 500
5,0
USD/
bushel
380
USD/pts
370
4,5
70
5 000
60
360
4,0
350
3,5
50
340
4 500
3,0
40
30
nov.-15
4 000
févr.-16
mai-16
août-16
Minerai de fer
Cuivre (dr.)
e
e
Minerai de fer : Brésil et Inde = 2 et 3 exportateurs mondiaux,
et un indicateur pertinent pour suivre la demande (et la
production) chinoise d'acier.
Cuivre : métal de référence.
Source : Steel Home, LME
2,5
nov.-15
330
320
févr.-16
Source : USDA,
CRB
mai-16
août-16
SRW
CRB foodstuffs index (dr.)
SRW : Soft Red Winter Wheat de Kansas City, qualité de
référence pour fixer le prix du blé.
CRB foodstuffs index : indice synthétique de l'évolution des
cours de dix produits alimentaires calculé par le Commodity
Research Bureau.
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Pays émergents : L'actualité de la semaine
Scénario économique du Groupe Crédit Agricole S.A.
PIB (a/a, %)
Inflation (a/a, %)
2015
2016
2017
2015
Etats-Unis
2,6
1,6
2,3
Japon
0,5
0,6
1,4
Zone euro
1,6
1,6
Asie
6,1
Chine
Inde
Balance courante (% du PIB)
2016
2017
2015
2016
2017
0,1
1,2
2,3
-2,6
-2,8
-2,9
0,8
-0,2
0,5
3,3
3,5
3,3
1,5
0,0
0,2
1,2
3,7
3,4
3,4
6,0
6,1
2,4
2,5
2,9
2,8
2,1
1,5
6,9
6,7
6,6
1,4
1,7
1,8
3,1
2,0
1,6
7,2
7,6
7,7
4,9
5,3
5,3
-1,1
-1,5
-1,4
Corée du Sud
2,6
2,9
3,0
0,7
0,8
1,8
7,7
7,8
6,0
Indonésie
4,8
4,9
5,5
6,4
4,0
5,4
-2,1
-2,2
-2,4
Taiw an
0,6
1,1
2,5
-0,3
1,2
1,5
14,5
14,0
12,0
Thaïlande
2,8
3,0
3,0
-0,9
0,2
2,0
8,1
8,0
3,0
Malaisie
5,0
4,1
4,4
2,1
1,8
2,5
2,9
2,2
2,5
Singapour
2,0
1,8
2,2
-0,5
-0,6
1,5
19,8
20,0
18,0
Hong Kong
2,4
1,5
2,0
3,0
2,5
2,5
3,1
3,0
3,0
Philippines
5,9
6,4
6,5
1,4
1,7
3,0
2,9
2,7
2,5
Vietnam
6,7
6,2
6,0
0,6
2,5
3,5
1,4
1,5
1,5
-0,3
-0,8
2,2
8,9
10,7
6,1
-3,2
-2,2
-2,2
Brésil
-3,9
-3,2
1,8
9,0
8,8
5,6
-3,3
-1,1
-1,7
Mexique
2,5
1,7
2,2
2,7
2,7
2,7
-2,9
-3,4
-2,8
Argentine
2,4
-1,5
3,5
27,1
40,0
18,0
-2,5
-2,3
-1,8
Colom bie
3,1
2,2
2,7
5,0
7,7
3,6
-6,4
-4,2
-3,4
1,0
Am érique latine
Europe ém ergente
-0,6
0,9
2,3
11,6
6,0
5,1
1,9
0,8
Russie
-3,7
-0,8
1,5
15,6
7,3
5,3
5,8
3,6
4,2
Turquie
4,1
2,7
3,1
7,7
7,5
7,2
-4,2
-4,3
-4,5
Pologne
3,6
2,9
3,5
-0,9
-0,6
1,8
-0,3
-0,5
-0,6
Rép. Tchèque
4,3
2,7
3,0
0,4
0,6
1,9
0,9
0,8
1,0
Roum anie
3,7
4,1
3,8
-0,6
-0,6
2,3
-1,1
-1,7
-1,8
Hongrie
2,9
2,5
2,8
-0,1
0,4
1,5
4,4
4,8
5,0
Ukraine
-9,9
1,0
3,0
43,3
14,1
8,7
-0,7
-0,2
-2,3
Afrique, Moyen-Orient
2,6
2,1
2,9
6,0
6,4
6,4
-3,1
-3,8
-1,8
Arabie Saoudite
3,4
1,1
1,7
2,2
3,8
3,6
-8,2
-9,8
-5,0
Em irats Arabes Unis
3,4
2,1
2,6
4,2
2,1
2,6
4,1
3,6
3,7
Afrique du Sud
1,3
0,5
1,0
4,6
6,4
5,9
-4,4
-4,0
-4,0
Egypte
4,2
3,1
3,7
10,2
11,2
10,4
-3,0
-2,6
-2,2
Algérie
2,6
1,7
2,0
4,8
5,5
5,5
-14,8
-14,0
-10,0
Qatar
3,7
4,1
4,2
1,6
2,7
3,0
5,5
1,5
1,9
Kow eit
0,7
1,5
2,5
3,1
3,3
3,6
9,2
0,7
10,3
Maroc
4,5
1,9
4,0
1,6
1,5
2,0
-1,9
-2,3
-2,7
Tunisie
0,8
1,6
2,2
4,9
4,4
4,2
-9,4
-8,5
-7,5
Total
3,0
2,9
3,4
3,0
2,9
3,1
0,7
0,4
0,4
Pays industrialisés
1,9
1,5
1,8
0,2
0,7
1,7
0,2
0,1
0,1
Pays ém ergents
3,8
3,9
4,7
5,0
4,6
4,1
1,1
0,6
0,6
MAJ le 02/11/2016
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Achevé de rédiger le 4 novembre 2016
N°16/291 – 4 novembre 2016
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Pays émergents : L'actualité de la semaine
Études Économiques Groupe – Crédit Agricole S.A.
12, place des États-Unis – 92127 Montrouge Cedex
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Rédacteur en chef : Jean-Louis MARTIN
Europe centrale et orientale, Asie centrale : Tania SOLLOGOUB – Ada ZAN
Afrique du Nord, Moyen-Orient : Olivier LE CABELLEC – Khalil JANBEK
Asie : Sylvain LACLIAS
Afrique : Nicolas SOLARI
Amérique latine : Jean-Louis MARTIN
Documentation : Elisabeth SERREAU – Delphine EUPHRASIE
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N°16/291 – 4 novembre 2016
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