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Hebdomadaire – N°16/291 – 4 novembre 2016 PAYS EMERGENTS – L'actualité de la semaine Éditorial – Point d’étape : les enjeux dans le Golfe La région du Golfe arabo-persique arrive aujourd’hui à un moment critique de son histoire. La réponse politique et économique à la chute des prix du pétrole, les élections présidentielles américaines et le difficile maintien de la cohésion économique, mais aussi politique, au sein du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) placent les monarchies de la péninsule arabique face à des enjeux colossaux et totalement inédits. Les pays du Golfe attendent impatiemment les résultats de la course à la présidence américaine, tant les changements induits dans la politique étrangère auront un impact significatif sur l’influence stratégique de ces monarchies. Ni Hillary Clinton ni Donald Trump n’évoquent une limitation des relations entre États-Unis et CCG. Au contraire, la candidate démocrate perçoit les pays du Golfe comme des partenaires-clés dans la lutte contre Daech, un facteur de stabilisation régional et un allié vital contre l’Iran. Hillary Clinton a évoqué un partenariat de sécurité renforcé avec l’Arabie saoudite, et est favorable à un resserrement des liens diplomatiques avec le Qatar pour minimiser l’influence iranienne dans la zone et préserver l’ouverture du détroit d’Hormuz. Si la position du candidat républicain vis-à-vis du Golfe est teintée de zones d’ombre, on retiendra de Donald Trump le projet de « renégocier les accords commerciaux dont les termes sont défavorables aux États-Unis », ce qui aura un impact sur les échanges commerciaux avec Oman et Bahreïn. Sur le plan économique, la chute des prix du pétrole implique de douloureux ajustements du change pour la majorité des pays exportateurs d’hydrocarbures. Tel ne sera pourtant pas a priori le cas des monarchies du CCG, celles-ci disposant de marges de manœuvre financières leur permettant de défendre leur taux de change fixe. Plus qu’un défi sur le plan monétaire, les bas niveaux du Brent posent aux pays du CCG une question fondamentale d’économie politique : celle de la sortie du modèle d’éco- Les faits marquants de la semaine nomie rentière. Face à cet enjeu, les six monarchies ne La Banque centrale russe est prise dans des font pas face aux mêmes contraintes. dilemmes qui la contraignent à la prudence dans la gestion du cycle économique. En Égypte, La transition vers un modèle post-rentier n’est pas une l’adoption d’un régime de change flottant et la préoccupation majeure pour le Qatar et le Koweït, qui sévère dévaluation de 42% de la livre aura des disposent de réserves souveraines très importantes, de effets positifs, mais l’inflation est le principal risque réserves pétrolières conséquentes et demeurent faiblement à court terme. Au Ghana, le redressement des peuplés. À l’inverse, Bahreïn et Oman affichent une plus comptes publics est en cours. L’indice PMI fait un grande vulnérabilité, au regard de leurs réserves finanbond en Chine. cières relativement moins amples, de leur dotation naturelle d’hydrocarbures bien moins abondantes et de la hausse exponentielle de leurs déficits pour faire face à ce choc exogène. La diversification économique est donc une question particulièrement pressante pour ces deux États, en particulier pour Bahreïn, dont l’instabilité sociale grandissante risque d’être un obstacle aux réformes structurelles. Quant aux Émirats Arabes Unis (EAU), ils mènent avec succès la transition vers un modèle économique plus diversifié, tout en préservant une certaine stabilité politique et sociale, et l’Arabie saoudite affiche une forte volonté politique et des moyens considérables pour mener son ambitieux processus de réformes structurelles. Enfin, la cohésion de la politique étrangère atteint un point critique avec la guerre civile yéménite : le profond désaccord entre le Qatar et l’Arabie saoudite sur le règlement de ce conflit accentue grandement leurs divergences au sujet du soutien diplomatique aux Frères Musulmans. De plus, le refus d’Oman de prendre part à la coalition saoudienne contre les Houthis montre l’indépendance croissante du sultanat par rapport à l’écrasante influence saoudienne sur la ligne directrice du CCG. Les évolutions de cette région stratégique intéresseront encore longtemps le reste du monde. Études Économiques Groupe http://etudes-economiques.credit-agricole.com Pays émergents : L'actualité de la semaine Europe centrale et orientale, Asie centrale Russie – Les dilemmes de la Banque centrale La Banque centrale russe est prise dans des dilemmes, qui la contraignent à la prudence dans la gestion du cycle économique (surtout les périodes de reprise). Ils expliquent qu’elle ait stoppé la baisse des taux (maintenus à 10%), alors que la désinflation se poursuit et que la croissance du PIB est encore négative (prévision à -0,8% cette année). La principale contrainte est que l’économie russe a tendance à passer directement de la récession à la surchauffe. En effet, l’insuffisance de l’investissement a créé un déficit d’offre, et les taux d’utilisation sont donc assez élevés (de même que l’âge moyen du capital) ; alors que l’économie est encore en récession. Par ailleurs, le taux de chômage est très bas, et le marché du travail est contraint par une démographie déclinante. Enfin, la reprise de la consommation se traduit vite par une hausse des importations, syndrome classique des pays pétroliers. En somme, la Banque centrale doit donc gérer à la fois les stigmates d’une économie en insuffisance pétrolière. d’offre et d’une économie La dépréciation du rouble depuis deux ans et la substitution aux importations dans certains secteurs a un peu dénoué le problème en proposant des produits russes aux consommateurs. Mais cela reste trop limité, car beaucoup de biens ne peuvent pas être produits en Russie ; tant qu’il n’y aura pas une hausse de l’investissement (public pour les infrastructures et privé pour les capacités de production). Par exemple, la plupart des composants électroniques sont importés. Les signaux de reprise de la consommation en septembre (notamment dans les dépenses de consommation hors alimentaire), nourris à la fois par une hausse du crédit et par la désinflation, incitent donc les autorités à la prudence et à la surveillance des importations, car le maintien d’un excédent courant confortable est essentiel (notamment pour le rouble). Commentaire – Cette structure particulière de la croissance russe, dans laquelle la consommation tire la croissance depuis des années, a conduit aussi la Banque centrale à pointer la semaine dernière la hausse des salaires réels, supérieure à celle de la productivité ; signal là encore, d’une tendance à la surchauffe avant même que l’économie ait redémarré. Europe centrale et orientale – L’impact de la hausse des salaires ? La dernière livraison du rapport régional du FMI nous incite à surveiller d’un peu plus près les impacts à court et long terme des hausses de salaires réels dans toute la zone depuis quelques trimestres. Car évidemment, cela contraint la profitabilité des entreprises. De fait, la conjonction d’une hausse globale des taux d’emploi, d’une hausse des salaires minimum et d’un marché du travail plus tendu dans un certain nombre de pays (notamment les pays baltes, où le taux de chômage est revenu nettement en dessous des niveaux atteints en 2009) conduit à une augmentation des coûts du travail qui pèse de plus en plus sur la marge des entreprises. Commentaire – Pour l’instant cette évolution a peu d’impacts, mais elle peut en avoir à long terme. En effet, les entreprises peuvent réagir de quatre façons à cette hausse des coûts du travail, et trois d’entre elles sont négatives pour les perspectives macro-économiques. La première, c’est en répercutant la poussée des coûts salariaux dans les prix, ce qui peut créer de l’inflation. Mais pour cela il faut avoir des réserves de compétitivité prix en externe, au risque, sinon, de perdre des marchés à l’exportation. Elles peuvent aussi couper dans les dépenses d’investissement. Elles peuvent enfin réduire la masse salariale pour compenser les effets prix par des effets volumes, mais cela pèsera sur la consommation et donc la croissance du pays. Enfin, reste la bonne solution : augmenter la productivité du travail. Mais pour cela, il faut des réformes structurelles et institutionnelles qui sont beaucoup plus longues à mettre en œuvre et qui dépendent surtout de la politique d’innovation globale du pays. N°16/291 – 4 novembre 2016 -2 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Afrique du Nord, Moyen-Orient Égypte – L’adoption d’un régime de change flottant et la sévère dévaluation de 42% de la livre aura des effets positifs, mais l’inflation est le principal risque à court terme. La Banque centrale d’Égypte (CBE) a décidé hier de libéraliser son régime de change, afin de le rendre flexible et laisser les acteurs de marché fixer la nouvelle parité de la livre égyptienne. Les « market makers » ont alors fixé la nouvelle parité ce jour 4 novembre à 15,59 par dollar américain, ce qui équivaut à dévaluer la livre égyptienne de 42% par rapport à son cours fixe actuel de 8,8. La monnaie devrait alors flotter dans un tunnel de plus ou moins 10% autour de cette nouvelle parité de marché. En tenant compte de la dévaluation du mois de mars, la chute de la devise égyptienne atteint donc 49% depuis le début de l’année 2016. La CBE a annoncé qu’elle augmente de 3% son taux directeur qui va donc passer de 11,75% à 14,75%. Cette très forte dépréciation est la conséquence de la pénurie de devises qui frappe le pays depuis plusieurs mois et qui empêchait les importateurs de commercer avec l’extérieur, avec des retombées très négatives sur leur activité et un impact non négli- geable sur la croissance économique. C’est sous l’effet de la chute des recettes touristiques, des revenus du canal de Suez et des transferts des émigrés que le pays a accumulé des déficits courants très négatifs qui ont fait exploser sa dette en devises. La libéralisation du régime de change est à mettre en parallèle avec l’accord de soutien de 16,5 Mds USD conclu récemment avec les multilatéraux (FMI, Banque mondiale, et ADB) et d’autres aides de certains pays du Golfe. Cette chute spectaculaire a aussi pour but de supprimer le marché noir de la devise qui avait atteint 18 livres par dollar à son plus haut niveau ces jours derniers. En adoptant un régime de change flottant et en autorisant une dévaluation de la monnaie plus sévère que ne l’attendait le marché, la Banque centrale envoie le message très volontariste de rendre l’économie égyptienne plus compétitive et envisage sans doute de mettre fin au contrôle des changes. Commentaire – Les conséquences macro-économiques de cette très forte dévaluation sont multiples. Il y a, bien sûr, l’amélioration de la compétitivité qui devrait apporter des avancées sur le plan du commerce extérieur et un réel mieux pour la vie quotidienne des entreprises exportatrices. L’objectif de la Banque centrale et des autorités de freiner les importations est sans doute plus difficile à analyser, car il va fortement surenchérir des denrées essentielles à la population comme les produits alimentaires. Il faut donc s’attendre à des modifications assez profondes de la balance commerciale dans les prochains trimestres. Un des effets pervers de cette dévaluation est la relance de l’inflation qui dépasse déjà les 14% depuis le mois de juin. Alors que les autorités ont déjà réduit un certain nombre de subventions qui affectent la consommation des ménages, une hausse de l’inflation à plus de 20% en 2017 aurait très certainement des effets sur la stabilité sociale du pays. Un risque assez élevé alors que la popularité des dirigeants s’érode depuis quelques trimestres. Liban – Michel Aoun élu président et Saad Hariri Premier ministre. L’élection de Michel Aoun au poste de président de la République met en partie fin au blocage institutionnel du pays (le poste était vacant depuis deux ans). Saad Hariri devient Premier ministre en « récompense » de son soutien. Sans élections législatives depuis 2013, le renouvellement du Parlement reste, lui, suspendu au redécoupage des circonscriptions. Maroc – Mouvements sociaux suite à un drame mortel. Le décès « accidentel » et dramatique d’un marchand de poissons lors d’une opération de police a engendré des mouvements de protestation contre les abus de l’administration et la corruption dans les principales villes du pays. Commentaire – Ces mouvements sociaux sont l’illustration de l’exaspération de la population envers certaines dérives. Au Maroc, la petite corruption est importante et largement répandue dans les secteurs de la santé, la police, la justice, et les administrations. Le gouvernement mène depuis quelques années une lutte réelle contre les divers abus mais, cette lutte, dotée de peu de moyens, entraîne des améliorations considérées comme trop lentes et trop modestes par les Marocains. N°16/291 – 4 novembre 2016 -3 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Afrique sub-saharienne Ghana – Redressement de comptes publics en cours er Le Ghana a levé lundi 1 novembre 94,6 millions de dollars auprès d’investisseurs nationaux. La maturité est de deux ans et le taux d’intérêt est de 6%. Pour le gouvernement, cette mobilisation via une émission obligataire vise à alimenter un fond d’amortissement qui permet de rembourser la dette publique. Cela fait suite à l’émission de nombreux Eurobonds ces dernières années (1,5 milliard de dollars en 2015 et 750 millions de dollars en septembre par exemple), dont 750 millions qui arrivent justement à terme en octobre 2017. Le fonds permettra donc au gouvernement de gérer plus sereinement la maturité de cet Eurobond. Cette décision s’inscrit dans la lignée des réformes d’assainissement engagées en 2015 et dans une politique de refinancement de la dette publique qui a presque doublé entre 2010 et 2015, pour atteindre 70% du PIB 100 Ghana : répartition des dépenses publiques par secteur % 80 60 40 20 0 Service de la dette Investissements Subventions Versements aux collectivités Salaires et retraites Sources : Banque centrale Ghana, CA S.A. Commentaire – Le pays exporte principalement de l’or (plus de 30%), du pétrole (30%) et enfin du cacao (22%). C’est dire que la baisse des cours de matières premières et du pétrole a été lourde de conséquences pour l’économie ghanéenne, qui a dû faire face à un ralentissement croissant de son activité (7,3% du PIB en 2013, contre 3,9% du PIB en 2015). Couplé à des crises énergétiques récurrentes, ce ralentissement économique entraîna un accroissement du déficit budgétaire et une hausse de la dette publique (qui a atteint plus de 70% du PIB). Pour sortir de ce marasme, le gouvernement ghanéen a entrepris en 2015 un programme d’assainissement budgétaire visant la masse salariale et le service de la dette, avec l’appui du FMI. Des mesures qui commence à porter leurs fruits, puisque le FMI prévoit un déficit public en baisse à 5,3% en 2016, contre 7,2% l’an dernier et une croissance de 5,8% du PIB en 2016 et 8,7% du PIB en 2017 (notamment grâce à l’entrée en service d’un nouveau champ pétrolier qui fera croître la production pétrolière de 50%). Cela fera passer la dette publique de plus de 70% du PIB en 2015 à 66% du PIB en 2016. Pourtant, le président actuel John Dramani Mahama a récemment décidé d’augmenter la masse salariale des fonctionnaires et producteurs de cacao dans une perspective d’élection présidentielle (7 décembre) à laquelle il sera de nouveau candidat. Une décision politique donc, qui pourrait mettre à mal les efforts fournis depuis deux ans. République démocratique du Congo – L’affaire des Lumumba Papers. Le quotidien belge Le Soir accuse plusieurs proches du président Joseph Kabila d’avoir effectué des montages financiers grossiers via des comptes de la BGFI-Bank. Ces informations auraient été livrées par Jean-Jacques Lumumba, un ancien cadre de la banque et également petit-neveu du héros de l’indépendance congolaise. présidentielles de novembre à fin décembre. La consternation se fait ressentir de plus en plus chez les Congolais qui réclament le droit à l’alternance. Dans un pays où trois quarts des habitants vivaient en 2012 sous le seuil national de pauvreté et où la croissance est en ralentissement net, la mainmise sur l’appareil étatique et les affaires de corruption ont ravivé les tensions sociales et de futures manifestations semblent inévitables. Commentaire – Une affaire de plus qui accable le président Kabila après l’annonce à demi-mot du report des élections N°16/291 – 4 novembre 2016 -4 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Asie Chine – Bond PMI L’indice PMI manufacturier officiel s’est établi à 51,2 en octobre, comparé à 50,4 le mois précédent, soit à un niveau plus égalé ou dépassé depuis juillet 2014. En dehors du sous-indice des nouvelles commandes à l’exportation », en baisse de 50,1 en septembre à 49,2 le mois dernier, qui plus est pour passer sous la barre des 50, donc dans la zone dite de « contraction », tous les autres sous-indices ont suivi la même trajectoire haussière. Celui de la production a grimpé de 52,8 à 53,3, celui des nouvelles commandes de 50,9 à 52,8 et celui de l’emploi de 48,6 à 48,8. L’indice PMI des services officiel, pour sa part, est monté de 53,7 en septembre à 54 en octobre, soit à un plus haut depuis presque un an, depuis décembre dernier. Chine : indices PMI officiels 60 25 a/a, % 58 20 56 15 54 10 52 5 50 48 nov.-11 nov.-12 Source: NBS 0 nov.-13 nov.-14 nov.-15 nov.-16 Manufacturier Services Ventes de biens de conso. (nom.) - dr. Prod. Industrielle (vol.) - dr. Commentaire – Ces indices annoncent une évolution de la production industrielle et des ventes au détail a priori favorable le mois dernier et, par là même, un quatrième trimestre qui commence plutôt bien en termes d’activité économique. Restons dubitatifs et prudents, néanmoins. Car la première semaine d’octobre était fériée : la « semaine d'or du jour de la fête nationale ». Des congés qui s’accordent assez mal avec un net rebond de la production manufacturière. Ensuite, s’il n’est pas impossible que le regain de dynamisme des ventes immobilières en septembre ait entraîné celui des nouvelles mises en chantier en octobre (et par là même, celui de la production dans toutes les industries liées à la construction), les récentes mesures prises par les collectivités locales pour calmer le marché de l’immobilier pourraient se faire sentir assez rapidement sur l’activité dans le secteur et, par répercussion, dans l’ensemble de l’économie. Puis, le basculement des nouvelles commandes à l’exportation en dessous de 50 laisse deviner une demande externe toujours hésitante et molle et susceptible (de continuer) de peser sur la production manufacturière (au moins) à brève échéance. Autrement dit, ne pas voir dans le rebond des indices PMI officiels en octobre un bon pour une embellie comparable, ni même inévitable de l’activité économique ce mois-là et encore moins pour une embellie durable. Corée du Sud – Scandale politique. Choi Soon-il, une amie de longue date de la présidente Park Geun-hye, est suspectée d’avoir abusé de ses liens avec la chef de l’État. Il lui serait en particulier reproché d’avoir ainsi soutiré à des conglomérats des financements pour ses fondations, puis d’avoir détourné une partie de ces fonds à son profit. Cette affaire aurait aussi permis de mettre à jour une relation entre les deux femmes qui allait au-delà de la simple relation d’amitié. Choi soon-il aurait eu accès à des documents confidentiels concernant la politique de l’État, notamment sur des questions sécuritaires, et aurait conseillé la présidente et/ou aurait eu son mot à dire sur plusieurs de ses discours. Commentaire – Park Geun-hye vient de faire le ménage dans son gouvernement. Le premier ministre ainsi que les ministres des Finances et de la Sécurité ont été remerciés. Tout comme le chef de cabinet de la présidente. Objectif : amener dans son exécutif d’autres mouvances politiques que son parti conservateur et ainsi tenter d’enrayer l’érosion rapide de sa popularité, au plus bas, et de celle de son gouvernement. Mais le mal semble fait. L’opposition comme la population demandent que le jour soit fait sur toute cette affaire et qu’une enquête soit menée sur les relations entre Park Geun-hye et Choi Soon-il, voire tout bonnement la démission de la présidente. À un peu plus d’un an du prochain scrutin présidentiel, la chef de l’État et son équipe ministérielle semblent durablement et grandement fragilisés. Et ce pourrait ne pas être neutre d’un point de vue économique : confiance altérée, reprise économique déjà hésitante encore plus entravée, voire compromise, et tensions sur le won, mais aussi paralysie des réformes économiques et potentiel de croissance amoindri. N°16/291 – 4 novembre 2016 -5 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Tendances à suivre Spreads sur les émissions souveraines 750 Devises émergentes 130 pdb 650 120 550 110 450 100 350 90 250 80 150 nov.-15 févr.-16 mai-16 70 nov.-15 août-16 Afrique Asie Moyen-Orient /USD début de période = 100 Amérique latine Europe centrale Source : JP Morgan févr.-16 mai-16 Real brésilien Roupie indienne Rand sud-africain Source : WM/Reuters Coût du fret août-16 Rouble russe Yuan chinois Peso mexicain Pétrole 55 1 000 USD/baril 50 800 45 40 600 35 400 30 USD/pts 200 nov.-15 févr.-16 25 nov.-15 mai-16 Source : Baltic Exchange août-16 févr.-16 Brent WTI Brent : pétrole de Mer du Nord, et qualité de référence pour fixer le cours du brut. WTI - West Texas Intermediate : (autre) qualité de référence pour fixer le prix du pétrole brut. Métaux USD/M t août-16 Source : ICIS Pricing, Thomson Reuters Baltic dry index Baltic dry index : indice de référence pour le prix du transport maritime en vrac de matières sèches. 80 mai-16 Agriculture USD/M t 5 500 5,0 USD/ bushel 380 USD/pts 370 4,5 70 5 000 60 360 4,0 350 3,5 50 340 4 500 3,0 40 30 nov.-15 4 000 févr.-16 mai-16 août-16 Minerai de fer Cuivre (dr.) e e Minerai de fer : Brésil et Inde = 2 et 3 exportateurs mondiaux, et un indicateur pertinent pour suivre la demande (et la production) chinoise d'acier. Cuivre : métal de référence. Source : Steel Home, LME 2,5 nov.-15 330 320 févr.-16 Source : USDA, CRB mai-16 août-16 SRW CRB foodstuffs index (dr.) SRW : Soft Red Winter Wheat de Kansas City, qualité de référence pour fixer le prix du blé. CRB foodstuffs index : indice synthétique de l'évolution des cours de dix produits alimentaires calculé par le Commodity Research Bureau. N°16/291 – 4 novembre 2016 -6 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Scénario économique du Groupe Crédit Agricole S.A. PIB (a/a, %) Inflation (a/a, %) 2015 2016 2017 2015 Etats-Unis 2,6 1,6 2,3 Japon 0,5 0,6 1,4 Zone euro 1,6 1,6 Asie 6,1 Chine Inde Balance courante (% du PIB) 2016 2017 2015 2016 2017 0,1 1,2 2,3 -2,6 -2,8 -2,9 0,8 -0,2 0,5 3,3 3,5 3,3 1,5 0,0 0,2 1,2 3,7 3,4 3,4 6,0 6,1 2,4 2,5 2,9 2,8 2,1 1,5 6,9 6,7 6,6 1,4 1,7 1,8 3,1 2,0 1,6 7,2 7,6 7,7 4,9 5,3 5,3 -1,1 -1,5 -1,4 Corée du Sud 2,6 2,9 3,0 0,7 0,8 1,8 7,7 7,8 6,0 Indonésie 4,8 4,9 5,5 6,4 4,0 5,4 -2,1 -2,2 -2,4 Taiw an 0,6 1,1 2,5 -0,3 1,2 1,5 14,5 14,0 12,0 Thaïlande 2,8 3,0 3,0 -0,9 0,2 2,0 8,1 8,0 3,0 Malaisie 5,0 4,1 4,4 2,1 1,8 2,5 2,9 2,2 2,5 Singapour 2,0 1,8 2,2 -0,5 -0,6 1,5 19,8 20,0 18,0 Hong Kong 2,4 1,5 2,0 3,0 2,5 2,5 3,1 3,0 3,0 Philippines 5,9 6,4 6,5 1,4 1,7 3,0 2,9 2,7 2,5 Vietnam 6,7 6,2 6,0 0,6 2,5 3,5 1,4 1,5 1,5 -0,3 -0,8 2,2 8,9 10,7 6,1 -3,2 -2,2 -2,2 Brésil -3,9 -3,2 1,8 9,0 8,8 5,6 -3,3 -1,1 -1,7 Mexique 2,5 1,7 2,2 2,7 2,7 2,7 -2,9 -3,4 -2,8 Argentine 2,4 -1,5 3,5 27,1 40,0 18,0 -2,5 -2,3 -1,8 Colom bie 3,1 2,2 2,7 5,0 7,7 3,6 -6,4 -4,2 -3,4 1,0 Am érique latine Europe ém ergente -0,6 0,9 2,3 11,6 6,0 5,1 1,9 0,8 Russie -3,7 -0,8 1,5 15,6 7,3 5,3 5,8 3,6 4,2 Turquie 4,1 2,7 3,1 7,7 7,5 7,2 -4,2 -4,3 -4,5 Pologne 3,6 2,9 3,5 -0,9 -0,6 1,8 -0,3 -0,5 -0,6 Rép. Tchèque 4,3 2,7 3,0 0,4 0,6 1,9 0,9 0,8 1,0 Roum anie 3,7 4,1 3,8 -0,6 -0,6 2,3 -1,1 -1,7 -1,8 Hongrie 2,9 2,5 2,8 -0,1 0,4 1,5 4,4 4,8 5,0 Ukraine -9,9 1,0 3,0 43,3 14,1 8,7 -0,7 -0,2 -2,3 Afrique, Moyen-Orient 2,6 2,1 2,9 6,0 6,4 6,4 -3,1 -3,8 -1,8 Arabie Saoudite 3,4 1,1 1,7 2,2 3,8 3,6 -8,2 -9,8 -5,0 Em irats Arabes Unis 3,4 2,1 2,6 4,2 2,1 2,6 4,1 3,6 3,7 Afrique du Sud 1,3 0,5 1,0 4,6 6,4 5,9 -4,4 -4,0 -4,0 Egypte 4,2 3,1 3,7 10,2 11,2 10,4 -3,0 -2,6 -2,2 Algérie 2,6 1,7 2,0 4,8 5,5 5,5 -14,8 -14,0 -10,0 Qatar 3,7 4,1 4,2 1,6 2,7 3,0 5,5 1,5 1,9 Kow eit 0,7 1,5 2,5 3,1 3,3 3,6 9,2 0,7 10,3 Maroc 4,5 1,9 4,0 1,6 1,5 2,0 -1,9 -2,3 -2,7 Tunisie 0,8 1,6 2,2 4,9 4,4 4,2 -9,4 -8,5 -7,5 Total 3,0 2,9 3,4 3,0 2,9 3,1 0,7 0,4 0,4 Pays industrialisés 1,9 1,5 1,8 0,2 0,7 1,7 0,2 0,1 0,1 Pays ém ergents 3,8 3,9 4,7 5,0 4,6 4,1 1,1 0,6 0,6 MAJ le 02/11/2016 Vous pouvez consulter nos prévisions économiques et financières sur notre site Internet. Achevé de rédiger le 4 novembre 2016 N°16/291 – 4 novembre 2016 -7 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Études Économiques Groupe – Crédit Agricole S.A. 12, place des États-Unis – 92127 Montrouge Cedex Directeur de la publication : Isabelle JOB-BAZILLE Rédacteur en chef : Jean-Louis MARTIN Europe centrale et orientale, Asie centrale : Tania SOLLOGOUB – Ada ZAN Afrique du Nord, Moyen-Orient : Olivier LE CABELLEC – Khalil JANBEK Asie : Sylvain LACLIAS Afrique : Nicolas SOLARI Amérique latine : Jean-Louis MARTIN Documentation : Elisabeth SERREAU – Delphine EUPHRASIE Réalisation et Secrétariat de rédaction : Fabienne PESTY Contact : [email protected] Consultez les Études Économiques et abonnez-vous gratuitement à nos publications sur : Internet : http://etudes-economiques.credit-agricole.com iPad : application Etudes ECO disponible sur App store Android : application Etudes ECO disponible sur Google Play Cette publication reflète l’opinion de Crédit Agricole S.A. à la date de sa publication, sauf mention contraire (contributeurs extérieurs). 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