Les trois principaux enjeux de l`élection fédérale : l`emploi

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Les trois principaux enjeux de l`élection fédérale : l`emploi
5 minutes pour les affaires
Les trois principaux enjeux de l’élection fédérale : l’emploi, l’emploi et encore l’emploi
Le 30 juin 2015
L’emploi est toujours l’un des principaux enjeux lors
d’une élection fédérale mais, dans une conjoncture
économique précaire comme celle que nous
connaissons, cet enjeu se hisse rapidement à la tête des
priorités. Les partis d’opposition ont fait grand bruit
sur les mauvaises nouvelles tombées en cascade ces
derniers temps : au cours du premier trimestre, le PIB
du Canada a reculé de 0,6 %, les exportations ont
baissé de 5,6 % et les bénéfices des entreprises ont
chuté de 14 % alors que la baisse des cours pétroliers a
fait des ravages dans l’économie canadienne.
Pourtant, le marché du travail s’en est assez bien tiré
malgré tout, avec l’ajout de 20 000 emplois par mois en
moyenne depuis le début de l’année. En fait, seulement
en mai le pays a connu un ajout phénoménal de 59 000
emplois. Que se passe-t-il ? D’où proviennent ces
emplois avec un tel désarroi économique en fond de
toile ?
Les différences régionales sont plus marquées que
jamais. Les provinces riches en ressources énergétiques
ont été un temps les moteurs de la création d’emploi
pendant que le secteur manufacturier des régions du
centre du pays tirait de l’arrière. Aujourd’hui, les bas
cours du pétrole et un huard qui bat de l’aile ont
provoqué un renversement de tendance. Ceci étant, les
perspectives n’en sont pas moins incertaines.
Vrai, il y a aujourd’hui quelque 25 000 emplois de
moins dans la région des champs pétrolifères, mais il y
a lieu de croire que le pire de la tempête est derrière
nous. En premier lieu, les cours pétroliers se sont
stabilisés dans la fourchette des 60 $ le baril et sont en
lente remontée. Le marché ne craint plus une chute des
prix sous la barre des 20 $ comme l’avait prédit la
Citibank. Deuxièmement, les projets de sables
bitumineux nécessitent des investissements colossaux
au démarrage, mais, une fois ces investissements
réalisés, ils peuvent produire pendant de nombreuses
années à des coûts relativement modestes. En fait, ils
doivent continuellement demeurer en exploitation, car
l’arrêt des activités dans la plupart des sites
entraînerait assurément des bris d’équipement.
Troisièmement, de nouveaux investissements sont déjà
dans les cartons, alors que dix nouveaux projets de
sables bitumineux doivent être lancés cette année déjà
et sept autres en 2016, résultant en une capacité totale
de plus de 300 000 barils par jour, selon la Oil Sands
Review. Ces projets ne s’arrêteront pas, car, une fois
que les dépenses sont déjà bien engagées, « on n’arrête
pas un projet à mi-parcours et déjà capitalisé ». Certes,
une partie des activités d’exploration et de forage a été
revue à la baisse, mais les pertes d’emplois devraient
s’atténuer.
Les perspectives dans le secteur manufacturier se sont
nettement améliorées. Tous les partis se sont engagés à
soutenir ce secteur, ce qui est fort bien accueilli par ses
acteurs. Le défi, c’est que les fabricants augmentent
leur production grâce à des investissements en
immobilisations et en nouvelles technologies, devenant
alors plus efficientes et plus compétitives. L’on
assistera donc à une reprise marquée de la production
manufacturière et des exportations, mais cela ne se
traduira probablement pas en des gains importants sur
le plan de l’emploi.
Toutefois, les partis politiques passent à côté de
l’essentiel lorsqu’ils se concentrent autant sur la
situation de l’emploi dans les secteurs pétrolier et
manufacturier, car leurs effectifs combinés
représentent à peine 11 % de l’ensemble de la maind’œuvre au pays. En effet, l’immense majorité (78 %)
des emplois au Canada est concentrée dans le secteur
des services — celui de notre économie affichant la
croissance la plus rapide.
Ce secteur est toutefois un amalgame méconnu de
différents types d’emplois. On le perçoit parfois
comme offrant des emplois mal payés parce qu’il
comprend notamment les sous-secteurs du commerce
de détail et de la restauration. Or il englobe aussi des
emplois mieux rémunérés du côté des sciences, du
génie, du droit et des finances.
Au cours de l’année écoulée, la plus forte croissance
des emplois au Canada a été observée dans les soussecteurs des affaires et des services de soutien (en
hausse de 4,5 % par rapport à l’an dernier), de
l’éducation (en hausse de 4,1 %), de la finance et de
l’assurance (en hausse de 3,5 %), suivis des domaines
professionnel, scientifique et technique (en hausse de
1,7 %) et enfin du commerce de détail (une hausse à
peine perceptible de 0,3 %). En prime, les gains en ce
qui concerne les emplois dans les services les plus
rémunérateurs ont été réalisés à peu près également
d’un bout à l’autre du pays.
Avec l’élection à portée de vue, il serait rafraîchissant
d’entendre les politiciens affirmer haut et fort qu’« il
nous faut une main-d’œuvre possédant des
compétences très spécialisées afin que nos entreprises
soient concurrentielles et réussissent dans cette
économie de services. Voilà pourquoi il nous faut
investir dans l’éducation et la formation au Canada
pour qu’elles soient les meilleures du monde. »
Pour de plus amples renseignements,
communiquer avec :
Hendrik Brakel, directeur principal,
Politiques économiques, financières et fiscales
613.238.4000 (284) | [email protected]
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