télécharger l`article du progrès du 21 octobre 2014

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SAINT­ETIENNE
Rédaction : 2 place Jean­Jaurès, 42000 Saint­Etienne ­ 04 77 45 10 10 ­ [email protected] ; Publicité : 04 77 91 48 69 ­ [email protected]
Il s’est battu pour que son
entreprise reste à Saint­Étienne
Économie.
Si Adrian Lintis n’était pas intervenu pour que son entreprise SEAC
(Saint­Étienne Automotive Components) reste à Saint­Étienne, SEAC serait aujourd’hui
implantée dans le Rhône et la ville aurait perdu 110 emplois.
D
epuis qu’Adrian Lintis
a pris la tête de la pré­
sidence de SEAC
(Saint­Etienne Automotive
Components), il s ’en est
passé des choses.
Lorsqu’en 2007 il prend ses
fonctions dans la société,
SEAC rencontre de sérieuses
difficultés. L’équipementier
automobile affiche 1,5 mil­
lion d’euros de pertes par an.
En 2009, avec la crise, les
difficultés s’aggravent et les
salariés sont mis au chômage
partiel une journée par
semaine pendant trois ans.
Cinq ans plus tard, l’activité
est repartie et SEAC équipe
quelque 1 800 000 de véhi­
cules par an. Aujourd’hui, les
comptes sont à l’équilibre,
avec un chiffre d’affaires de
20 millions d’euros.
SEAC équipe
1 800 000
véhicules par an
Cette activité­là a bien failli
être délocalisée, il y a quel­
ques mois, dans la région
lyonnaise. « Nous partagions
un site dans le quartier de la
Rivière avec Jtekt qui est un
de nos actionnaires à 25 %, »
explique Adrian Lintis.
L’autre actionnaire, Somic
Ishikawa, majoritaire, avec
75 % de parts, est aussi japo­
nais.
Lorsque Jtekt annonce le
rapatriement de son usine à
Irigny, dans le Rhône, le pré­
sident de SEAC n’est pas sur­
pr is. « J’avais envisagé
depuis longtemps que ça se
passerait comme ça. » Il
s’interroge alors. « Soit on
rachetait le site mais il était
beaucoup trop grand pour
notre activité, soit on s’ins­
tallait ailleurs à Saint­
Étienne. » Soit la société
pliait elle aussi ses machines
avec ses 110 salariés. Direc­
tion le Rhône. Et Saint­
Étienne aurait perdu un gros
employeur. Mais Adrian Lin­
tins n’est pas pour cette troi­
sième solution. « Je risquais
de perdre pas mal de mes
salariés. Beaucoup venaient
travailler à pied, en vélo ou
empruntaient les transports
en commun. »
Il fait le par i de rester à
Saint­Étienne. Et se donne
quelques mois pour trouver
une nouvelle adresse à sa
société. « J’avais toute la con­
fiance des actionnaires qui
m’ont donné carte blanche. »
Dans l’un des tiroirs de son
bureau, il a conservé pré­
cieusement les coordonnées
d’un conseiller en immobi­
lier entreprise.
La recherche de nouveaux
locaux prendra quelques
mois d’autant plus que les
bâtiments où le conseiller en
immobilier a en tête de faire
emménager SEAC font l’objet
d’une liquidation judiciaire.
Une course
contre la montre
pour trouver de
nouveaux locaux
L’opération est compliquée.
L’une des parcelles, du site,
rue de la Robotique, a déjà
été promise à la vente.
Pendant quatre à cinq mois,
toute l’entreprise retiendra
son souffle. Même la munici­
palité de l’époque s’en
m ê l e r a . « J ’ av a i s b e s o i n
d’avoir un appui pour accélé­
rer le processus, le temps
pressait. » La Ville proposera
à l’une des parties des locaux
de substitution sur la parcel­
le qui devait être cédée.
Comme Adrian Lintis craint
que les autres parcelles ne
lui filent entre les doigts, il
nouera une convention
d’occupation précaire. Ce
sera la première étape. La
deuxième sera le rachat des
bâtiments.
Fin août, SEAC pose toutes
ses machines dans ces
8 000 m² couverts. Des tra­
vaux sont entrepr is avec
aménagement de vestiaires,
de toilettes, abattage de cloi­
sons… Même les salariés et
Toyota pour client
SEAC fabrique des rotules de
suspension et des biellettes
de direction pour l’industrie
automobile.
Elle fournit aujourd’hui
les quatre usines de Toyota
en Europe.
Adrian Lintis mettront la
main au pinceau pour rafraî­
chir les murs. Des salariés
qui peuvent dire merci à leur
directeur. « La plupart sont
Photo Muriel Catalano
reconnaissants. Et puis les
conditions de travail sont
meilleures ici qu’à la Riviè­
re. »
Dans ses projets, Adr ian
Lintis avait prévu d’embau­
cher mais c’était sans comp­
ter sur les hauts et bas que
connaît le marché, « même si
on est plutôt actuellement
sur une pente ascendan­
te. » 
Muriel Catalano
Que deviennent les bâtiments
de la Robotique ?
À
quelques pas de la
société SEAC, les bâti­
ments de la Robotique
ont hébergé, pendant des
années, les services d’impres­
sion et la rédaction de La Tri­
bune – Le Progrès partie,
depuis, à Châteaucreux.
Aujourd’hui, ces murs sont
occupés sur une grande
partie par Tri.M.Elec, spécia­
lisée dans les travaux d’instal­
lation électrique.
Implantée, hier, à Villars,
cette société d’une trentaine
de salariés a emménagé fin
juin dans les anciens locaux
14

du Progrès.
De l’autre côté, à l’arrière du
bâtiment, on retrouve l’entre­
prise Gefix qui vient d’ouvrir
une agence réservée unique­
ment aux professionnels.
Son activité ? « Tout ce qui est
génie climatique, chauffage,
plomberie, climatisation. »
Installée jusqu’ici sur la zone
du Puits Lachaud, à Saint­
Jean­Bonnefonds, Gefix est
venue sur le Tec hnopole
« pour l’emplacement. » Et la
surface que lui offrait le bâti­
ment : quelque 1 600 mètres
carrés. 
LE PROGRES - MARDI 21 OCTOBRE 2014

L’équipe de Gefix occupe une partie des anciens locaux de La Tribune – Le Progrès. Photo Muriel Catalano
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