Silence ! On manipule... - Infos
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Silence ! On manipule... La conscience humaine est la cible d’une véritable guerre médiatique, assiégée qu’elle est au quotidien par des stimuli de plus en plus nombreux, invasifs, complexes et subtils. Dans quel but ? Apprentissage, divertissement, communication ? Pas seulement... L'industrie des médias n’a jamais caché l’aspect offensif de son fonctionnement, puisqu’elle a toujours employé une terminologie militaire pour désigner ses actions : campagne (de publicité), stratégie (marketing), division, recrutement, cible, etc. Des moyens de plus en plus sophistiqués sont employés pour remporter un marché, convaincre un consommateur d’acheter un produit, persuader un individu d’épouser une cause, une idéologie ou une religion avec, à la clé, des bénéfices financiers parfois astronomiques, mais surtout du pouvoir. Cette guerre des stimuli fait partie du jeu normal d’une société capitaliste concurrentielle, car elle est fondatrice de son mode de fonctionnement. Par contre, il se dessine certaines tendances inquiétantes et récurrentes sur lesquelles on peut sérieusement se poser des questions : la répétition dans le paysage médiatique de messages à contenu ultra violent, ultra sexualisé, sombre, quasi hypnotique à destination des enfants, des adolescents, et dans la foulée, des adultes. Le tout sur fond d’une ambiance « gothique », démonologique ou pornographique avec des références appuyées à un cinéma de genre comme les films d’horreurs, fantastiques, de serial killer ou encore à l’environnement « Lolita » acidulé des mangas japonais. Jeux vidéo hyper violents Cette tendance est tellement préoccupante aux yeux d’associations de parents conservateurs aux États-Unis que certaines d’entre elles n’hésitent pas à dénoncer l’émergence d’une sorte de complot « satanique » destiné à détruire la jeunesse américaine. La production répétée de jeux vidéo dans lesquels le joueur peut se lancer dans une campagne de meurtres gratuits (avec le choix des armes), de rackets, et de trafics divers, ou encore où il peut endosser avec un réalisme extrême les habits d’un chef de peloton d’unité de Marines en plein Bagdad ou de GI pendant la bataille des Ardennes en 44, amène aussi à se poser des questions sur les mobiles réels de ces sociétés de production. Elles diront sans doute qu’elles financent ces jeux parce que,justement, ce sont des produits vedettes qui se vendent bien. Mais il a bien fallu un jour créer ce type de produit, en faire un objet de désir, de besoin auprès du consommateur. Sur-stimulation sexuelle Examinons un bref instant les clips vidéo mettant en scène des stars comme Britney Spears et tous ses clones au profil ultra sexualisé de Lolita. Passons outre la simple « morale » et les conventions puritaines qui poussent certaines âmes sensibles à condamner ces produits, car là n’est sans doute pas le fond du problème. Arrêtons-nous plutôt sur la cible visée par cet univers musical — de très jeunes filles ou de très jeunes garçons qui voient leur psyché confrontée à une forme de contrainte sociale consistant à endosser un rôle sexuel très marqué à un moment de grande fragilité. Pourquoi ? Quel est le but poursuivi, à part l’argent ? Le panel des techniques offertes pour influencer et manipuler les émotions, les valeurs et même les perceptions du réel de l’être humain est infini. On a presque tous entendu parler de l’efficacité des messages subliminaux « encodés » dans des images filmées, dans un message audio, dans de la musique. Des expériences avaient été réalisées par des agences de publicité dans les années cinquante (expérience de publicité subliminale pour Coca-cola dans une salle de cinéma du New Jersey en 1956), mais heureusement, le législateur a purement et simplement interdit ces pratiques commerciales ou de propagande douteuses. Des recherches très intéressantes en matière de « reverse speech » montrent que si cette technique est sciemment employée dans le show business du hard rock sans que l’on puisse en mesurer l’efficacité. Elles permettent de révéler le niveau subconscient de tout discours, laissant supposer qu’un encodage inversé est effectivement capable d’atteindre l’esprit de façon subliminale. L’héritage de MK Ultra Après la Seconde Guerre mondiale, des agences de renseignement — surtout la CIA — ont consacré d’importants budgets pour le développement d’expériences portant sur la manipulation des comportements par divers moyens : l’hypnose, les drogues, le subliminal, la privation sensorielle, les électrochocs, l’emploi d’ondes particulières, l’instrumentalisation du traumatisme provoqué par des violences répétées ou une combinaison de plusieurs de ces méthodes. Les cent quarante-neuf sous-projets de recherche et d’expérimentation du programme MK Ultra ont fait l’objet d’une sorte de « jointventure » entre l’agence et des laboratoires de recherche universitaire, militaires ou privés. Outre des militaires (le plus souvent des « disciplinaires ») et des prisonniers, ces projets ont visé les couches les plus faibles de la population civile : des handicapés, des malades mentaux, des hommes et des femmes traités pour des épisodes dépressifs, mais aussi des enfants. Plusieurs commissions d’enquête du congrès américain (dont la première a permis de dénoncer en 1975 les expériences de MK Ultra) ont mis en évidence des méthodes et identifié des victimes et parfois des coupables au sein de la CIA ou du petit monde de la recherche psychiatrique comme le Dr Ewen Cameron ou encore Sidney Gottlieb, le dirigeant de MK Ultra. Victimes de Mind Control Lors de la Commission d’enquête de 1995 ordonnée par l’administration Clinton sur les expérimentations secrètes à l’encontre de citoyens non volontaires, l’audition de certains témoins a permis de mettre en évidence que des enfants, aujourd’hui adultes, ont fait l’objet d’expériences violentes et systématiques de conditionnement par le traumatisme, les drogues et l’hypnose. Valerie Wolf, une thérapeute spécialisée dans ces cas depuis vingt-deux ans, a alors décrit ce qui n’est rien d’autre qu’un réseau informel alliant des militaires, des sectes, des groupes religieux et des civils, et passé en revue un nombre impressionnant de victimes d’expériences de Mind Control sur fond d’abus rituels et sataniques intrafamiliaux. Wolf témoignait en outre pour le compte de nombreux autres psychothérapeutes qui s’interrogeaient sur cette typologie de victimes d’un nouveau genre: des centaines d’enfants victimes de tortures scientifiques et d’abus rituels et sataniques. Parmi eux, certains se sont finalement fait connaître à travers la publication de leur biographie comme Cathy O’Brien, Arizona Wilder, Kathleen Sullivan ou Brice Taylor. On constate avec étonnement qu’une bonne partie d’entre eux évoquent l’utilisation de films et de dessins animés pour enfants en tant qu’outil quasi hypnotique de conditionnement mental, comme l'œuvre de Walt Disney ou le célèbre classique Le Magicien d’Oz dont la symbolique et les couleurs sont employées pour programmer ces victimes à adopter certains comportements. Du satanique dans la fête de Noël ? Dans ce type d’univers, plus rien n’est innocent. Prenons par exemple la fête de Noël, devenue un moment de première importance dans l’imaginaire des enfants aux dépens de la symbolique chrétienne de la Nativité. Le Père Noël est inspiré de Saint-Nicolas, d’ailleurs resté Santa Claus pour les Anglo-saxons. Dans les anciennes représentations, il est habillé de vert, mais les campagnes publicitaires de Coca-cola en ont fait le bonhomme rondouillard, barbu et de rouge vêtu que l’on connaît. Remarquez qu’entre Santa et Satan, il n’y a qu’une différence d’emplacement du « n »... De là à penser que les opérations de marketing commercial de Noël ne sont que des phases subliminales de conditionnement des enfants pour accepter une réalité de nature satanique... Nous préférons dire qu’il s’agit d’une opération de marketing idéologique destinée à préparer les petits enfants à l’existence d’une entité d’ordre magique ou surnaturel — le Père Noël ou Saint Nicolas — qui voit tout et sait tout, qui peut punir et récompenser. Ce que certains gouvernements rêvent d’incarner. Nous sommes loin du « tout miséricordieux » et de la parabole du fils prodigue chrétien. Voici ce qu’en dit Stewart Swerdlow, un auteur américain qui affirme avoir été victime d’expériences de contrôle du comportement : « Santa se montrera bienveillant à l’égard des enfants si ceux-ci se conduisent d’une certaine manière tout au long de l’année. Le costume rouge parle de lui-même, car le rouge est le code de couleur d’entrée dans les plans astraux, utilisé par la Déesse au cours de rituels reptiliens pour invoquer des entités astrales. Bien entendu, Santa vit au pôle Nord qui est le point d’entrée vers les territoires interdits du cœur de la Terre, les enfers, l’Abzu des Sumériens... Les rennes volants et le traîneau symbolisent les vaisseaux interdimensionnels employés pour pénétrer ces dimensions, On conseille aux enfants de laisser un repas (un verre de lait et des biscuits) à Santa lorsqu‘il arrive dans les maisons, ce qui représente une sorte d’offrande à un Dieu. En plus, toutes les opérations commerciales entourant ces fêtes de Noël totalement artificielles ont été conçues pour susciter des émotions religieuses ainsi que des dépenses qui ne feront qu’enrichir une élite globale déjà très riche,.. » (Blue Blood, True Blood, Stewart Swerdlow, EPC, 2002). Big Brother en Père Noël Le film d’animation Polar Express, produit par Steven Spielberg, exprime sans ambiguïté cette symbolique puisque dans ce dessin animé, au cœur du pays du Père Noël se trouvent une immense usine et une installation souterraine de haute technologie constituée de centaines de moniteurs de télésurveillance en temps réel qui permettent de contrôler 24 heures sur 24 le comportent des enfants du monde entier. La ville Père Noël est à la fois un centre de surveillance qui ravirait les agents de la NSA et une usine de construction et de conditionnement de jouets hyper modernes où les ouvriers sont des elfes et des nains joyeux et obéissants : un rêve pour un capitaine d’industrie. Bien entendu, on est supposé prendre tout ceci au second degré, avec humour, mais les enfants, eux fonctionnent presque toujours au premier degré et ce type de symbolisme s’ancre profondément dans leur psyché. Idem, à l’étude des scenarii de l’ensemble de la production Disney de ces dernières décennies, mettant systématiquement en scène l’enfant contrevenant à la règle parentale : la petite sirène qui remonte en surface, Pocahontas qui fraye avec le « blanc », Mulan qui se travestit pour partir en guerre, Nemo qui se jette dans le Gulf Stream, etc. Proposez donc à votre enfant de 8 ans de faire la vaisselle après qu’il ait regardé cela en boucle, vous risquez une déconvenue peu surprenante. Quant aux fondements du savoir-vivre en bonne intelligence qui soutiennent la cellule familiale, les voilà qui volent en éclats. Une accumulation de doutes C’est la juxtaposition de tous ces éléments qui donne vraiment une impression de « trop » et met la puce à l’oreille. Franchement, le Père Noël serait-il une sorte de Satan de supermarché de l’industrie du jouet et des sodas, déguisé en contrôleur du comportement des petits enfants ? Pour certains, cette vision sera totalement outrancière. D’autre se poseront des questions sur l’emploi récurrent de certains symboles et valeurs dans des films pour enfants ou dans des clips vidéo. Que penser alors lorsque ces derniers ne jouent même plus dans l’implicite et sont ouvertement sataniques, gores, violents ou sado-masochistes ? Ils seront amenés à reconsidérer certains événements anodins et l’exploitation de ce symbolisme sous un autre éclairage. C’est sans doute une vision « conspirationniste » typique sans répondre vraiment aux questions, cette perspective du réel nous amène à deviner le dessin d’une trame sinistre, selon laquelle la jeunesse est victime d’une campagne de manipulation de la conscience à l’échelle mondiale. C’est du moins la conviction de certains auteurs comme David Icke ou Steward Swerdlow, mais aussi dans un tout autre registre; d’associations chrétiennes et conservatrices de parents. Ce sont ces associations qui ont obtenu l’apposition de certaines signalétiques sur les pochettes d’album de musique rap, par exemple, avec la mention « explicit lyrics ». Pour se faire une idée encore plus précise du sujet, le mieux serait de recueillir l’avis d’un expert tel qu’un psychologue qui utilise l’hypnose et donc les états modifiés de conscience dans sa pratique professionnelle. --------------------------------------------------------------- Dany Dan Debeix : « Le danger du subliminal est réel » Musiques, jeux vidéo, clips véhiculent des messages directement adressés à l’inconscient. S’agit-il de subliminal ? Réponse d’un spécialiste de l’hypnose. Docteur en psychologie clinique, spécialiste de l’hypnothérapie, Dany Dan Debeix s’est intéressé tout au long de son activité professionnelle aux états modifiés de conscience et, bien entendu, aux outils et techniques qui permettent d’obtenir ces états dons lesquels la sensibilité de la conscience humaine est accrue. Il est l'auteur de Techniques d’hypnose pour communiquer et convaincre, guide pratique, aux éditions Trédaniel. Il est également fondateur de l’Ecole centrale d’hypnose (installée à Paris) qui propose des stages de Formation à l’hypno-coaching et révèle aux thérapeutes des techniques inédites d’hypnose. Ce centre propose également des méthodes et des ateliers dans le cadre du traitement de certaines assuétudes comme le tabac ou les troubles alimentaires. Cours à Lausanne, Paris, Annecy, Nantes. Pour en savoir plus : www.ecole-centraIe-hypnose.fr E-mail : [email protected]. Tél.: +33 (011 403301 14 NEXUS: Tout comme d’autres méthodes d’influence de la conscience, l’hypnose apparaît parfois encore comme un phénomène lié à la magie, à l’irrationnel, à l’occulte. Or, on s’aperçoit que dans le cadre de programmes militaires américains (MK Ultra), elle a fait partie des outils scientifiquement développés pour la manipulation des comportements. Existe-t-il donc depuis longtemps une « hypnose scientifique » ? Dany Dan Debeix : L’hypnose étant en quelque sorte une clé des champs de la conscience, il est évident que permettre à l’individu d’accéder à un savoir qui peut le rendre libre, déconditionné est subversif. Dès lors, il ne faut pas s’étonner qu'elle soit encore si peu connue. Mais comme l’herbe qui repousse malgré le béton, et grâce au bouche à oreille, l’hypnose a fini par rencontrer un public las des méthodes officialisées, remboursables mais inopérantes, et séduit par sa précision et son efficacité. De ce fait, elle a aujourd’hui ses entrées dans le champ thérapeutique (hypno-anesthésie, addictions, dé-sensibilisation des traumatismes) et dans le domaine du développement personnel et professionnel (autohypnose, hypno-coaching, mémoire, attention). Compte tenu de la plasticité de notre cerveau, il n’est pas étonnant que des sectes, des manipulateurs, des escrocs ou certains pervers aient choisi cette méthode pour asseoir leur business. Le meilleur moyen de se préserver ou de se libérer de ces individus est de connaître les techniques et les rouages en apprenant l’autohypnose. N. : Aux États-Unis, des parents et des représentants des églises évangéliques dénoncent la présence dans la musique rock et rap de messages subliminaux incitant au suicide, à des comportements « asociaux », autodestructeurs, à une sexualité violente. Ces parents évoquent notamment le phénomène d'un « reverse speech », ou message subliminal « à l’envers » contenu dans un discours ou une chanson. Que pensez-vous de ce phénomène ? S’agit-il d’une « hystérie anti-satanique », comme le disent certains observateurs ? D. D. D. : Oui, le danger du subliminal est réel. Notre inconscient peut percevoir, à notre insu, le texte inversé d’une bande magnétique, certains symboles sonores, visuels cachés intentionnellement. Ces informations ayant passé la barrière de la censure de notre conscient, elles sont donc opérantes. Si le subliminal est interdit en France, comme aux États-Unis, l’application de son interdiction reste peu probante. Lorsque certaines boulangeriescroissanteries diffusent une odeur de croissant chaud dans la rue, n’est-ce pas subliminal ? N’est pas toujours subliminal ce qui dérange ou n’est pas dans les normes. Certaines chasses aux sorcières relèvent plus de l’intolérance ou de l’hystérie, notamment dans l’intégrisme religieux. Dans mes cours d’auto-hypnose, les élèves s’exercent à voir consciemment des images tridimensionnelles, des textes cachés par des techniques de relâchement et de dissociation neuro-psychiques. Cette méthode ne vise pas seulement à leur apprendre à se protéger, elle optimise aussi leur perception du monde qui les entoure. N.: Les médias, en particulier le cinéma, les dessins animés et les jeux vidéo sont des moyens d’influence des comportements et des croyances d’une incontestable efficacité. Que pensez-vous de cette tendance ? Quelles pourraient en être les conséquences sur les jeunes utilisateurs ? D. D. D. : Relier le ludique à la violence est un moyen très pervers de conditionnement. En effet, tuer virtuellement n’implique aucun sens de la responsabilité, surtout si le jeu est accessible à un jeune qui n’est pas assez mature pour exercer son sens critique. Le soldat vise une cible qui bouge à des distances incroyables. Il n’y a pas le contact « humain » du corps à corps, le problème du contrôle émotionnel étant ainsi éradiqué (peur, hésitation, tremblements). Le pouvoir virtuel du joueur ainsi associé à la notion de plaisir devient vite addiction. Mais à toute addiction, il y a une solution, voire une résolution. Notre méthode d’hypnose part du constat que si notre mental est à l’origine de nos troubles (ici, de mauvaises habitudes et apprentissages) ou de leur pérennisation, ce même mental est capable d’organiser sa résolution (ici l’addiction) en engendrant de nouveaux comportements par la stimulation de notre créativité (pratique d’un sport, motivation scolaire, activité de bienêtre). N.: Dans le cadre de la production musicale, des clips, mais également des mangas, on assiste aussi à une hyper sexualisation des personnages « Lolitas » genre Britney Spears, Laurie, Pussycat Dolls) et des rapports humains. Pourquoi, d’après vous, incite-t-on les enfants et les jeunes adolescents à une hyper sexualisation à tendance violente des rapports humains ? D. D. D. : Nous assistons aujourd’hui à la diffusion massive du jeu (poker, casinos virtuels ou non), du sexe (pornographie, prostitution) et à leur banalisation sur le petit écran, sur Internet et dans les journaux. Le résultat est l’augmentation du nombre de comportements addictifs et une escalade fulgurante de la délinquance sexuelle. La mondialisation nous confronte à la prolifération d’une industrie de type mafieux générant des profits colossaux dans le domaine du sexe et des jeux. Elle constitue une sphère non négligeable d’influence dans le fonctionnement des institutions. En plus de tous ces milliards déversés dans les paradis fiscaux, il faut craindre la prise de contrôle de certaines banques. Alors que la pédophilie est heureusement de plus en plus combattue, les autorités ne semblent pas s’inquiéter qu’une majorité d’enfants de moins de 12 ans ait déjà consommé du porno. Ils sont ainsi modélisés par ces stéréotypes sexuels où soumission et violence sont banalisées. En quoi peuvent-ils accéder à la liberté sexuelle quand celle-ci est devenue pour eux insidieusement aliénation. La fantasmagorie du Prince charmant et de la Princesse ne fait plus recette dans l’inconscient collectif. N.: Une autre tendance lourde émerge dans les médias : la répétition d’images catastrophiques (comme l’effondrement des tours du WTC), de nouvelles évoquant une sorte d’apocalypse, de fin du monde, de fin de cycle. Au niveau symbolique, que se cache-t-il derrière cette tendance ? D. D. D. : En 2004, le journal Le Monde titrait l’un de ses articles « L’administration Bush gouverne par la peur ». Après le maccarthysme, il a eu le 11 Septembre où la peur comme instrument politique permettait d’éradiquer les oppositions. En France, la peur ne fait pas recette puisque l’on observe une baisse de la consommation. Si le sensationnel dans les médias fonctionne avec un arrière-goût d’Apocalypse, c’est sans doute lié à une demande croissante de spiritualité. Notre société en pleine mutation, entre mondialisation, surconsommation, individualisme, virtualisation est en quête de repères, de sens. De cette soif, on relève deux tendances majoritaires : la première est un conservatisme moral, autoritaire et religieux qui demande aux gouvernements et aux autorités religieuses d’endosser en quelque sorte le statut de PÈRE (re-père) garant d’un certain ORDRE. Cette tendance est de moins en moins en mesure de répondre à la demande. La seconde, déçue par les modèles de la société, refuse l’État Providence ou la vision unique des religions, veut penser par elle-même, exercer son sens critique, se sentir exister, éprouver du bien-être, retrouver une harmonie avec la nature (sa nature). Cela se traduit par exemple par la mouvance New Age, le succès des thérapies de développement personnel (autohypnose, PNL, bioénergie, psychothérapie), l’engouement pour une littérature et une cinématographie philosophiques et mystiques (L’Alchimiste de Paulo Coelho, le Da Vinci Code de Dan Brown), les bio-sphères (énergie propre, retour à la nature, habitat sain). La conscience de soi, la liberté individuelle sont des notions qui se sont enracinées et mettent l’ÊTRE au centre de la décision. Ce sont des valeurs sur lesquelles s’appuie la formation de l’École centrale d’hypnose en apprenant aux élèves les moyens de se reconnecter avec leur for intérieur afin de mettre à profit leur créativité et toutes leurs ressources pour franchir les étapes de leur vie et atteindre leur objectif. La plus grande aventure de notre vie, c’est nousmêmes. Nous sommes le chemin et le but. Bien évidemment, dans chacune des deux tendances relatées, il y a les extrêmes : fanatisme, intégrisme, satanisme, anarchisme, etc. Ne sont-ils pas au fond les garde-fous qui nous poussent à rechercher plus d’équilibre, plus d’humanité, une aide pour nous recentrer ? N.: Dans le cadre des affrontements politiques et géostratégiques que les médias exposent ou mettent en scène, certains leaders politiques utilisent une terminologie particulière : guerre contre le mal, axe du mal, nouvel ordre mondial et nouvel ordre mondial financier (discours de Sarkozy). D’après vous, qu’est-ce qui sous-tend ce type de discours ? D. D. D. : Le terme ORDRE dans certains domaines peut impliquer la surveillance de l’éthique et de la déontologie d’une profession, il peut signifier la hiérarchisation, le groupement ou encore la paix sociale. Le nouvel ordre mondial est une dénomination que nous devons à des historiens pour qualifier la période qui a suivi l’effondrement de l’Empire soviétique. L’utilisation exagérée de cette appellation est le symptôme de notre époque chaotique. Nos gouvernements essaient, par ce discours, de nous rassurer en nous promettant qu’ils vont y remettre bon ordre. Tentatives de séduction des groupements religieux influents (« nous allons vaincre le mal »), pour rassurer les ménages et les investisseurs (relance de l’économie)... Nos gouvernants savent user des mots, contrôler le maniement du verbe et des symboles (langage de l’inconscient) pour nous convaincre. Cela s’apparente parfois à de l’hypnose sans déontologie où le peuple n’a qu’à dormir les yeux ouverts car les héros sont à l'œuvre pour les sauver. L’ordre succédant au Chaos et nous sommes en pleine cosmogonie ou art de manipuler l’inconscient collectif. Ce n’est plus la langue de bois, mais le langage des Dieux à l'œuvre. N.: Aux États-Unis, parmi les femmes déclarant avoir été victimes de l’opération « Monarch », trois prétendent avoir été l’objet dans leur prime enfance de méthodes de conditionnement constituées d’abus violents et d’hypnose pour « encoder » dans l’inconscient ou dans les personnalités alternatives ainsi créées des comportements précis. Elles affirment que les dessins animés de Disney ainsi que Le Magicien d’Oz contiennent des messages occultes qui influencent durablement les enfants, et que, dans leur cas, ces symboles ont été employés pour déclencher des comportements ou des états émotionnels précis. Selon vous, est-ce possible ? D. D. D. : C’est tout à fait crédible, il y a hélas toujours eu des êtres de peu de scrupule pour aliéner les autres pour leur propre profit, voire par jouissance. Ces personnes jettent un discrédit sur des méthodes comme l’hypnose, dont les techniques rapides et efficientes que nous enseignons à l’École centrale d’hypnose font des merveilles en anesthésie, dans les dépressions, les insomnies, les dépendances, les performances sportives, intellectuelles, certaines amnésies. Les applications sont multiples et il reste encore de larges pans inexplorés (certains à l’étude à l’E.C.H) où l’hypnose pourrait aussi faire la preuve de son efficacité. Il est évident que les apprentis sorciers dont vous parlez me révoltent jusque dans ma chair, car je dois à l’hypnose de remarcher aujourd’hui après plus de cinq années de fauteuil roulant. Les dessins animés sont basés sur les contes et la mythologie et, de ce fait, parlent à notre inconscient. Ces archétypes ont-ils été détournés sciemment à mauvais escient ?Je n’ai pas eu d’écho de troubles ou de traumatismes conséquents. On fait plus souvent allusion à la violence et à la sexualisation des mangas. Propos recueillis par Karma One À lire également Sectarus, le violeur de conscience, Jean-Pierre Morin, éd. Eboli. Source : Nexus n°60