DENTELLE rebelle

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DENTELLE rebelle
Q uel
talent !
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DENTELLE rebelle
D ANS LA DENTELLE DEPUIS 1887, LA MAISON S OPHIE H ALLETTE ,
DIRIGÉE PAR UN FRÈRE ET SA SŒUR , FAIT AUJOURD ’ HUI D ’ AUDA CIEUSES INCURSIONS DANS LA DÉCO.
PAR AGNÈS WAENDENDRIES.
U
Sur un fond de dentelle Chantilly à motifs
floraux : découpage ou écaillage de la
dentelle (1) ; guipure à motif d’algue (2) ;
Maud Lescroart (3) est née dans la den-
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telle ; le métier Leavers, propulsé sur le
devant de la scène (4). Dans l’écrin de
l’Hôtel Chavanel à Paris (5), la guipure
des rideaux a servi d’inspiration pour la
l’ensemble de la déco, tous matériaux
confondus. Luminaire Mat&Jewski (6)
habillé de dentelle Sophie Hallette.
Échantillons de dentelles noires (7).
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(6) : PATRICIA PARINEJAD - (6) : MAT&JEWSKI. - (7) : PHILIPPE SCHLIENGER
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CRÉDIT PHOTO
CRÉDITS
PHOTOS - FOND DE PAGE : SOPHIE HALLETTE® / AGENCE CHIC - (1) ET (4) : SOPHIE HALLETTE® / ANNABELLE BUXTON - (2) : STEREOCHROMIE / SOPHIE HALLETTE® - (3) : PHILIPPE SCHLIENGER
n phénomène dentelle sévit aujourd’hui dans la déco, le design et même
l’art et l’architecture. Il est inspiré de la haute couture et du prêt-à-porter.
Le résultat s’avère aussi varié que les matières utilisées et que le style des
designers. Les créateurs s’appuient en effet sur des techniques d’impression et de
découpe laser ultra-performantes qui leur permettent désormais toutes les audaces.
L’activité déco de la maison Sophie Hallette, fondée en 1887 à Caudry, reste cependant
marginale. Maud Lescroart, qui dirige l’entreprise avec son frère Romain, cite notamment la collection de meubles et luminaires du designer Hervé Matejewski
(Mat&Jewski) et la participation du dentellier à l’aménagement de l’Hôtel Chavanel
à Paris par le Cabinet d’architecture Peyroux & Thisy. À partir des rideaux en
dentelle Sophie Hallette choisis par la propriétaire de l’hôtel, Sophie Charlet, les
architectes Anne Peyroux et Emmanuèle Thisy ont habillé les lieux d’un écrin très
féminin, déclinant la thématique dentelle sur tous types de supports. Comme tous
les fabricants de dentelle mécanique de la région Nord-Pas-de-Calais, Sophie Hallette
travaille presque exclusivement pour la mode et, par voie de conséquence, pour
les people. Le label Dentelle de Calais® correspond à des produit fabriqués à Caudry
aussi bien qu’à Calais. On peut voir fonctionner, au musée des Dentelles et des
Broderies de Caudry, des métiers Leavers, ces machines à tulle mécanique qui, nées
en Angleterre au début du XIXe siècle, ont été introduites en France illégalement.
Venant compléter la mécanique, l’invention du Lyonnais Jacquard, en 1837, permet
enfin d’orner de motifs le fond de tulle uni et d’imiter la dentelle main. En 1942,
la manufacture est rachetée à la famille Hallette par Étienne Lescroart. Ce sont ses
petits-enfants, Maud et Romain, qui la dirigent aujourd’hui. Maud Lescroart parle
d’un « métier merveilleux, qui fait le pont entre les générations, honore le passé
autant qu’il vit au présent. Vivante, actuelle, notre activité devance même son
temps puisque nous travaillons en amont de la création, avec un an d’avance sur
les collections. » Quand elles sont célèbres et médiatisées, les mariées se révèlent
de merveilleuses ambassadrices pour le savoir-faire de la maison. Le jour de son
mariage à Venise, le 27 septembre dernier, Amal Alamuddin, la toute nouvelle
Madame George Clooney, portait une robe Oscar de la Renta en dentelle Sophie
Hallette, celle qu’avait déjà choisie le couturier William Travilla en 1953 pour
habiller Marylin Monroe lors de l’avant-première du film Comment épouser un
millionnaire. Mais celle qui a raflé tous les suffrages, c’est Kate Middleton, le 29 avril
2011, jour de son mariage avec le prince William, duc de Cambridge. Créée par
Sarah Burton, directrice artistique de la marque Alexander McQueen, sa robe était
composée, en haut, d’une dentelle de Malines Sophie Hallette, en bas d’un
patchwork de dentelles de différentes maisons, sur un taffetas de soie ton sur
ton. Posés en cascade sur un fond de tulle, les motifs de dentelle sélectionnés
par Sarah Burton ont été remodelés par les brodeuses de la Royal School of Needlework au palais de Hampton Court, près de Londres. Plus encore que la déco,
la mode aime le panache, l’exubérance et l’originalité. ADRESSES PAGE 144. 앳
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