Égalité femme/homme : Défense de discriminer

Égalité femme/homme : Défense de
discriminer !
LAMIA BOUZBOUZ
13 Février 2006
Combattre la discrimination à l’égard des femmes était le thème d’un colloque qui a réuni
samedi dernier à Casablanca des participantes du Maroc, de la Belgique, de la Turquie et de
l’Iran. Ces femmes sont venues échanger leurs expériences pour ensuite développer un projet
commun.
Je connais très bien le Maroc, et je suis fascinée de voir son évolution », a lancé
d’emblée Laurette Onkelinx. La ministre belge de la Justice, qui est également vicePremière ministre, parle de « la révolution de la Moudawana » et du « travail
impressionnant de l’Instance Equité et Réconciliation », encore faut-il s’empresser
de changer les mentalités, s’empressera d’ajouter cette socialiste belge.
Onkelinx était à Casablanca où elle a ouvert, le samedi 4 février dernier, les travaux
d’un colloque sur «l’égalité femmes/hommes au Maroc». Un sujet décidément
inépuisable qui a rassemblé des participants du Maroc, de la Belgique, de la
Turquie et d’Iran.
Cette rencontre s’est faite dans le cadre d’un projet, pour le moins original, lancé
Laurette Onkelinx,
par la Belgique et encadré par «Amazone», un centre de rencontres et de
ministre belge de la
Justice et viceconférences des femmes. Cette structure officielle belge travaille autour du thème
Première ministre
essentiel de l’égalité entre les sexes dans tous les domaines et secteurs.
Il est question dans ce projet d’encadrer un réseau d’échange d’expériences entre
des femmes de quatre pays de différentes régions. Pour cette première expérience
dans ce sens, le centre s’intéresse essentiellement à l’expérience de 4 pays (Maroc, Belgique, Iran et
Turquie).
A travers des colloques et des visites organisés entre des femmes de ces pays (universitaires,
membres de la société civile, politiques…), ces femmes vont pouvoir comparer les situations dans
leurs pays et les moyens qui font avancer les choses chez elles dans le cadre de leur quête
d’égalité…
La journée de Casablanca ouvre ainsi les travaux du projet. D’autres colloques du même genre se
tiendront prochainement dans les trois autres pays ciblés par “Amazone”. Des échanges qui devront
durer jusqu’au début de 2007. « Une fois ce travail de communication et d’échange d’expériences
achevé, il sera question de lancer un projet concret, avec des investissements concrets, dans le sens
de l’amélioration de la situation de la femme dans les pays en question », a précisé Laurette Onkelinx.
“Diplomatie préventive”
Le projet d’“Amazone” s’inscrit dans ce qu’a appelé la ministre belge « la diplomatie préventive ». Une
nouvelle forme de coopération développée par Laurette Onkelinx et Henri Michel (actuellement
Commissaire européen), au moment où il occupait le poste de ministre des Affaires étrangères. « Il ne
s’agit pas d’une relation internationale traditionnelle, il ne s’agit pas non plus d’une coopération au
développement, mais d’une nouvelle formule de coopération préventive », a expliqué la vice-Première
ministre belge.
Le programme en question est axé, comme toute diplomatie, sur la paix, le respect des droits de
l’Homme et l’égalité des chances notamment entre les deux sexes. Seulement ce programme-là ne se
contente pas de gérer, diplomatiquement, des situations de crise.
Il se fixe pour objectif de développer des projets visant à prévenir et éviter ces conflits qu’ils soient
politiques, sociaux ou économiques.