Eglise protestante - Mairie de Saint

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Eglise protestante - Mairie de Saint
Eglise protestante
L'église protestante luthérienne de Saint-Avold, inaugurée le 22 avril 1889, est le lieu de culte des
paroissiens relevant de l'Eglise de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine (ECAAL).
Naissance de la paroisse luthérienne.
En 1820, 3 protestants vivent à Saint-Avold alors
que Forbach en compte 20, Sarreguemines 34,
Courcelles-Chaussy 224 et Metz 245. Avec le
rattachement au Reich, en 1871, de l'Alsace et de
l'actuel département de la Moselle, des
fonctionnaires, commerçants, artisans, ouvriers et
autres personnes d'origine allemande s'installent
dans notre région. La communauté protestante de
Saint-Avold connaît alors une croissance sensible,
amplifiée encore par la création d'une garnison. La
question du culte protestant se pose, dès lors, avec
une acuité de plus en plus forte. Pour répondre à ses
besoins, la communauté se tourne naturellement
vers Forbach qui dispose d'un pasteur depuis 1860
et dont le vicariat a été érigé en paroisse le 7 avril
1869. C'est ainsi que le pasteur de Forbach, Auguste
Lange, célèbre le 29 mai 1871, lundi de Pâques, le
premier culte à Saint-Avold. Il se déroule dans la
grande salle de la mairie, alors située au voisinage
immédiat de la fontaine de Jean Melling, rue des
Charrons, l'actuelle rue des Américains. La
communauté devra se contenter de ce local trop
exigu jusqu'en 1882, année qui verra le lieu de culte
transféré dans les locaux du tribunal cantonal, rue
des Anges, lesquels s'avéreront, eux aussi, très vite
insuffisants.
Le 2 mars 1875, le directoire de l'Eglise de la Confession d'Augsbourg d'Alsace-Lorraine crée le «
vicariat autonome » de Saint-Avold, regroupant les communautés de Saint-Avold, Hombourg-Haut,
Faulquemont et L'Hôpital-Carling, jusque-là annexes de la paroisse de Forbach. Le premier pasteur
en est Valentin Roth auquel succéderont, Emile Burger en1877, Paul Grünberg en 1882, puis Alfred
Aehle en1887.
En 1885, la communauté protestante attachée au vicariat de Saint-Avold, compte 1092 âmes dont656
militaires. La construction d'une église digne de ce nom s'impose alors.
Le vicariat de Saint-Avold sera finalement érigé en paroisse par décret impérial du 28 juin 1897.
Construction de l'église
Dès 1882, le pasteur Paul Grûnberg et le conseil presbytéral avaient sollicité deux architectes : Wahn
de Metz, homme d'expérience, ayant déjà plusieurs églises à son actif et Ennen de Forbach.
Le devis établi dépassait 50 000 Marks dont 12 000 Marks pour l'acquisition du terrain, charge très
au-dessus des moyens de la communauté protestante. L'autorité militaire, quant à elle, après avoir un
moment, en 1878, envisagé la construction d'une église de garnison dans le cadre de son «
programme casernes », s'était ravisée. Au soulagement général, elle propose finalement, en 1886,
une subvention de 25 560 Marks en contrepartie de l'accès de l'église aux militaires. Un contrat en
bonne et due forme est signé à cet effet le 29 novembre 1886 à Strasbourg. L'édifice sera donc église
de garnison. Le montage financier de l'opération s'articule ainsi pour réunir les 50 800 Marks
nécessaires : outre la subvention de l'autorité militaire, le Ministère Impérial d'Alsace-Lorraine y
contribue pour 14 450 Marks, la ville de Saint-Avold pour 1 500 Marks et la ville de L'Hôpital pour
100 Marks. Le solde est à la charge de la communauté protestante qui se voit attribuer, en mars
1887, une aide de 5 000 Marks du « Gustav-Adolf Verein », organisme chargé de l'aide à la
propagation de la foi protestante.
L'architecte Wahn, auteur des plans de l'église et concepteur de la future église luthérienne de
Forbach inaugurée le 19 novembre 1892, supervisera l'ensemble du projet. Ennen en contrôlera
l'exécution. L'église offrira 320 places assises dont 46 à la tribune.
Le marché du gros œuvre est attribué à l'entrepreneur naborien Auguste Bongert. La première pierre
de l'édifice est posée le samedi 6 août 1887 à 13 heures, en présence du conseil municipal au
complet ainsi que d'une foule nombreuse de Naboriens et de militaires allemands. Auguste Lange,
pasteur de Forbach et président du consistoire de Sarreguemines depuis 1885, à l'issue d'un discours
de haute qualité suivi d'une prière de circonstance, bénit la pierre dans laquelle ont été scellés l'acte
de fondation (« Urkunde »), des journaux et des pièces de monnaie de l'époque.
Dès lors, la construction ira bon train.
Les cloches, au nombre de trois, sont réalisées par la fonderie Rincker de Sinn (Hesse).
Auguste Lange
L'orgue est l'œuvre du facteur Voigt und Sôhne de Durlach (Karlsruhe).
L'inauguration de l'église est fixée au lundi de Pâques, 22 avril 1889 à 12hl5, sans l'orgue qui sera
monté quatre jours plus tard. Elle est présidée par Auguste Lange, président du consistoire, et donne
lieu à une cérémonie de grande ampleur. Partant de l'ancien lieu de culte de la rue des Anges («
Betsaal »), un imposant cortège, ayant à sa tête la musique militaire suivie des écoliers de SaintAvold et Hombourg-Haut, se dirige, par la place du marché, vers le nouvel édifice devant le portail
duquel, l'architecte Wahn remet les clés de l'église au pasteur Alfred Aehle. Après discours, chants et
prédication, la fête s'achève au son des trois cloches et sous les salves de canons.
Visite de l'église
L'édifice, construit dans le style néogothique, donne une impression de sobriété mesurée et de
grande élégance. Sa longueur atteint 28 mètres alors que son clocher culmine à 37 mètres. Le
chœur et la nef sont abondamment éclairés par de belles verrières, discrètement teintées de jaune et
de bleu, finement bordées tour à tour de bleu et de rouge vifs. La baie axiale du chœur offre, dans
sa partie supérieure, la vue d'un remarquable vitrail figurant la tête du Christ. Cette œuvre a
heureusement été épargnée lors du dernier conflit mondial, tout comme l'église elle-même.
Le plafond, revêtu d'un bel et original ensemble de bois de teinte foncée, crée une ambiance de
chaleureuse intimité tout en contribuant à l'excellente acoustique du vaisseau. L'orgue de Voigt, à
la façade néogothique, a conservé la quasi-totalité de sa constitution d'origine. La qualité de sa
réalisation et l'originalité de sa conception en font un témoin intéressant de la facture allemande de
cette époque. Les tuyaux de façade en étain, réquisitionnés par l'autorité allemande en 1917, furent
remplacés en1924. Les cloches ne sont plus aujourd'hui qu'au nombre de deux dont une seule en
état de marche. En1917, deux des trois cloches installées en 1888 avaient été réquisitionnées. La
plus petite de ces trois demeure aujourd'hui mais elle est muette. On y lit ceci: « gegossen in Sinn
1888 von FW Rincker zu NR723, um den Menschen ein Wohlgefallen » (coulée à Sinn en 1888
par FW Rincker, pour le bien des hommes).
En 1921, le conseil presbytéral décida de ne pas remplacer les cloches enlevées, compte tenu de la
baisse importante du nombre de paroissiens avec la disparition de la garnison allemande. On
entrevoyait alors, pour la paroisse, le risque d'un retour au statut d'annexé. Heureusement, il n'en
fut rien.
Une seconde cloche, issue de la fonderie Causard de Colmar, sera finalement installée en 1950.
Elle porte l'inscription « Wenn ich heute rufe zu dem Herrn, so kommet schnell und gern » (Quand
aujourd'hui je vous convie à venir vers le Seigneur, alors venez vite et de bon cœur) ainsi que les
noms du pasteur de l'époque, Florimond Canepeel, et des conseillers presbytéraux Ch. Kromm, N.
Werlé, R. Kennel.
Elle, seule, appelle aujourd'hui les paroissiens au culte.
Le presbytere, quasi attenant au chevet de l'église, fut achevé en 1895. La paroisse disposait alors
des bâtiments dont elle avait besoin.

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