« il faut cultiver notre jardin »

Transcription

« il faut cultiver notre jardin »
▼
J e u n e i n s t a llé
Maraîchage
« Il faut cultiver notre jardin »
Justin Tartar cultive des légumes à Espirat.
Ce double actif papa de 3 enfants cultive aussi sans
candeur, avec Loreto, sa compagne, les relations
bienveillantes avec ses voisins, un certain art de vivre,
de la coopération et du bonheur, tout ça au coeur
d’une impasse finalement bien ouverte.
Impasse de la Bartrande,
à Espirat, Justin Tartar, sa
compagne Loreto et Nathalie,
une voisine, prenaient le café.
Un peu plus tard, le maire est
passé chercher quelque chose
chez Jean, 87 ans et Gérard,
60 ans, les voisins du fond
de l’impasse. Son épouse
est passée à peine plus tard
proposer des boutures de
pervenche. Impasse de la
Bartrande, la vie a l’air plutôt
douce et joyeuse.
I
mpasse de la Bartrande,
lorsque je suis arrivée
avec la voiture du Paysan
d’Auvergne, une princesse
d’1,50 m prenait le thé, sur
le pas de la porte d’une des
maisons, avec deux de ses
amies. C’était Lilou-Fleur, la
petite voisine. Maïtané, 8 ans
et Violeta, 5 ans, les filles de
Justin Tartar, avaient laissé
leurs vélos sur le bas-côté
pour jouer avec leur copine.
Sur la table du repas familial, à peine plus loin, sous
un arbre, les paillettes des
robes de soirée d’un cageot
de poupées brillaient sous le
soleil du début d’après-midi.
Justin Tartar cultive
des légumes depuis
3 ans sur la commune
d’Espirat. Il travaille
2 fois 2000 m2.
Jouxtant son jardin
principal, un champ
assez grand offrira
un beau potentiel
d’extension.
arrivés en Auvergne parce
que Loreto avait trouvé du
travail à l’école alternative
Terre d’éveil, à Egliseneuve
prés de Billom. Le contrat est
terminé, mais ils sont restés.
Nahuel, leur petit dernier de
18 mois est né ici. « Je suis du
Nord, et Loreto est Chilienne.
Elle est enseignante. Dans le
Nord, j’étais restaurateur. J’ai
une formation agro alimentaire. J’avais vraiment envie
de vivre du travail de la terre.
avons défriché 2000 m2 de
jardin. C’était énorme comme
travail. Nous avons arraché
300 arbustes. » L’entraide,
le “faire à plusieurs”, Justin
et Loreto le cultive comme le
jardin. « Nous sommes un
petit groupe d’amis qui nous
aidons le weekend : Nicoco
est maraîcher,
comme
moi,
Jean-Phi
est
mécano, Adrien
est paysan, il
fait de la sève
de boulot, des
s i r o p s . . . To u s
les 4 nous nous donnons
des coups de main. » La
serre, dans le jardin, ils l’ont
installée ensemble.
« Il n’y a pas de compromis,
on plante une graine,
et je trouve que c’est beau
qu’elle produise des légumes. »
Sans label, Justin cultive en
se basant sur le cahier des
charges de Nature et Progrès.
« Je suis en bail précaire pour
mes terres. Un ami est en
train de me confier un petit
verger de 3000 m 2 , et je
vois pour une vigne. À terme,
avec Loreto, nous aimerions
produire des œufs, élever
quelques moutons. » Les
cerisiers du verger ont pris
la grêle, pas sûr que cette
année soit miraculeuse pour
les fruits. Justin et Loreto sont
Il n’y a pas de compromis,
on plante une graine, et
je trouve que c’est beau,
l’idée qu’elle germe, qu’elle
produise des légumes. »
Justin Tartar est double actif.
Le matin, il encadre les salariés d’un jardin d’insertion.
« Dans l’impasse, nous
sommes locataires. C’est
grâce à la générosité de
Gérard que le maraîchage
a vu le jour aussi rapidement. Il m’a énormément
aidé. D’ailleurs, il me prête
son tracteur. Ensemble nous
Justin fait ses semis et ses
plants. « Cette année je suis
très enherbé. Mais je suis
assez content, j’ai trouvé mon
chemin technique. J’ai envie
de travailler sur une petite
surface, assez serré. Le projet
c’est d’équilibrer mon jardin,
de travailler un minimum
le sol, de le
comprendre
bien. J’essaie d’avoir une
vision sur le long terme.
L’idée c’est d’intervenir assez
peu. Pour les pucerons par
exemple, la première année
j’avais tenté la décoction
d’ail. Finalement, dorénavant
je laisse les pucerons arriver,
et la semaine suivante ils sont
suivis par les coccinelles qui
se chargent d’eux. J’utilise
plus facilement des macérations que des huiles essentielles. J’apporte un peu de
fumier composté. J’ai de la
chance, en général les néo
paysans n’arrivent à récupérer que les pires terres.
Celle que je travaille est assez
belle. » La petite famille fait
de la vente directe sur place
le samedi matin. « Je livre
également l’Amap de BienAssis, à Clermont-Ferrand. » z
Contact
Justin Tartar
63160 Espirat
Tél : 06.82.92.66.10
➤ Page réalisée par Sonia Reyne, @SoniaReyne , www.facebook.com/SoniaReyneJournaliste
16
17 juin 2016

Documents pareils