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LE MAGAZINE DU DÉPARTEMENT — N° 233 — MARS 2014 — HERAULT.FR
Pour Nelson Mandela,
avec François Pienaar
P. 6
Devenir
assistant familial
P. 10
Edith,
l'enfant cachée
P. 32
SOMMAIRE
8
4 — Paroles de Président
« Que va-t-on faire sans élus de proximité ? »
6 — La Grosse Actu
Un Département « tout-sport »
8 — Suivi de projets
Ecoparc de Lunel, ça avance !
10 — Comment je fais…
14
11 — Une action, une image
12 — En direct des cantons
Des investissements pour mieux vivre en Hérault
14 — Un élu, des actes
Michel Guibal
16 — Agir pour demain
Pouzolles : les autistes ont leur maison
Devenir assistant familial
29
43
29 — Sortir
42 — Le jour où…
32 — La grande histoire
43 — On veut ta photo
40 — Initiatives locales
44 — L’actu du terrain
Yanowski au domaine d’O
Edith, enfant cachée pendant la guerre
Emmanuel, l’artiste du chasse-neige
41 — Initiatives locales
Le bio, c’est bon aussi pour l’emploi
2 —Mars 2014
1964, et l’éphèbe d’Agde apparut
Les Héraultais sont des chasseurs d'images
45 — Le Top 5
Cinq Héraultais qui font la une
18
25
17 — Sur le terrain
22 — Portrait d’élu
18 — Un élu, un canton
24 — Mon canton, c’est le plus beau
20 — Expression libre
26 — L’invité
L’occitan dans son collège
André Vezinhet
21 — Ça fait débat
Christian Jean
Montpellier X, entre domaine d’O et source de l’Avy
Éric-Emmanuel Schmitt
28 — La fiche biodiversité
Le lichen
45
46 — Initiative citoyenne
L'anorexie vaincue à 15 ans
47 — 10 idées pour le week-end
51 — La recette de Catherine et Anne-Sophie
La sauce verte au verjus
1 000, rue d’Alco 34087 Montpellier/Tél rédaction : 04 67 67 74 41/
Tél abonnements : 0800 34 02 34/Mail : [email protected]/Directeur de la
publication : Pierre Maurel/Directrice de la communication : Florence
Combes-Boulard/Rédacteur en chef : Vincent Girard/Rédacteur en chef
adjoint : Jean-David Bol/Rédaction : Claire Vincent, Valérie Pérez, Arnaud
Tarroux, Christelle Ducarme, Isabelle Labadiole, Fabienne Cottin, Xavier
Boutolleau et Agence JAM. Photo : Cathy Agrinier (p 01, 03, 07, 15, 18, 19,
46) ; Christophe Cambon (p 02, 08, 10, 13, 19, 22, 24, 25, 44) ; Olivier Mas
(p 02, 03, 04, 07, 14, 15, 16, 19, 25, 41) ; L. Laniray (p 02, 29) ; F. Gournaud (p 02,
45) ; Vestia-promotions (p 09) ; F. Cottin (p 12) ; Fish’Eye (p 17, 30) ; C. Cabrol
(p 26) ; C. Laberge (p 30) ; S. Ruiton (p 31) ; T. Rathier (p 31) ; P. Arnaud (p 42) ;
OTI SGVH (p 44) ; OT Pays de Lunel (p 48) ; Cebenna (p 49) ; E. Hannoteaux
(p 51) ; DR (p 13, 40, 45, 47, 48, 49, 50, 51)/Photothèque : Danielle
Iacoponelli/Infographies : Olivier Pla/Dessin : Aurel (p 52), John Walsh
(p 28), Claire Degans (p 32-39)/Création : Lowe Stratéus/Mise en page :
Étincelle/Photogravure : Chirripo/Impression : Maury Imprimeur. Imprimé
dans le respect de la charte sur les déchets, les produits dangereuxet
toxiques sur papier issu de forêts gérées durablement/issn : 1155-1259.
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52 — La famille Léro
Roulez jeunesse !
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territoriale 2013
L’Hérault
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Mars 2014 — 3
PAROLES DE PRÉSIDENT
« Dans le rural, certains élus vont devoir s’occuper
d’un territoire de 1 400 km2, trois fois la taille d’Andorre ! »
André Vezinhet.
« La future carte de France
s’éloigne du citoyen »
Pourquoi ?
Conséquences ?
Et les cantons ?
« Si le nombre de Régions est réduit,
comme cela a été évoqué, on va créer
des collectivités de cinq à huit millions
d'habitants. La Région ne pourra pas
s'occuper des questions de proximité
tandis que les Métropoles, nouvellement créées, seront dans une logique
d'aspiration des territoires. Il faudra bien
conserver un échelon au niveau local
qui permettra aux contribuables d'être
égaux devant les services publics, et qui
pourra assurer la cohésion sociale. »
La commune et le Département,
les deux institutions de proximité,
celles en lesquelles les Français ont
le plus confiance pour s’occuper de
leurs problèmes quotidiens, sortiront
affaiblies de cette nouvelle donne.
Cela ne peut qu’ajouter au sentiment de
défiance vis-à-vis de nos institutions qui
est malheureusement déjà trop élevé.
Quant à l'argument budgétaire,
il ne tient pas. Il n’y a aucune
économie à attendre, au contraire,
du démantèlement des politiques
de terrain.
Le nombre de cantons composant le
Département de l’Hérault est divisé par
deux, avec des cantons qui deviennent
gigantesques. Dans le rural, certains élus
vont devoir s’occuper d’un territoire de
1 400 km2, trois fois la taille d’Andorre !
À l’inverse, les conseillers départementaux dans les villes n’auront bientôt plus
aucun pouvoir sur leur territoire avec la
création des métropoles. Cette réforme
va à l'encontre de l'équilibre rural-urbain
que nous avons mis des années à
construire. C'est très grave !
4 —Mars 2014
Le bloc-notes d’André Vezinhet
Le bloc Solidarité préservé
« Le budget 2014 du Conseil général a été
particulièrement difficile à élaborer.
Augmentation des dépenses sociales, baisse
des recettes. Nous avons décidé de ne pas
augmenter les impôts locaux et de réduire
nos dépenses de 6 % sur l’ensemble de
nos actions, sauf celles incompressibles
ou prioritaires : la solidarité et les services
d’incendie et de secours. »
L’Europe confirme l’importance de la LGV
« On pensait la Ligne à grande vitesse
repoussée à l’après-2030. La Commission
européenne a annoncé le mois dernier qu’elle
débloquerait des crédits pour neuf grands
projets de transport ferroviaire, dont la ligne
entre Paris et Barcelone, via Montpellier et
Béziers. Enfin ! Comme je l’ai toujours soutenu,
seuls les crédits européens devaient
concourir à ce grand projet européen. »
Une première pour l’Hérault
« Le Caylar, commune du Larzac héraultais, a
reçu des mains du Préfet le label « village
étape ». Cette distinction récompense les
qualités attractives de la petite cité du causse
qui a su mobiliser et valoriser ses richesses
culturelles et patrimoniales pour en faire des
découvertes touristiques. C’est la première
commune du département à décrocher ce
label. Un atout de plus pour l’Hérault,
quatrième destination touristique de France ! »
Top / Flop
Soutien aux Philippins
« Bravo à la Plateforme
humanitaire et de solidarité de
l’Hérault (PHS 34) qui a organisé le
1er février à Jacou un concert de
soutien aux sinistrés des
Philippines, avec le soutien de la
commune et du Département.
Ce n’est pas parce que ce drame a
disparu des écrans du 20 h qu’il
n’existe plus. L’ensemble des
recettes ainsi collectées
permettra à la PHS 34 de réaliser
son action d’entraide et
d’assistance au peuple philippin. »
Lumière intelligente
« Hérault Énergie, organisme
associé du Conseil général,
mène un projet pilote dans le
village de Vendres. Quatorze
candélabres dits « intelligents »,
détectent l’arrivée de piétons et
s’allument donc seulement en
cas de besoin. Une piste pour
favoriser les économies
d’énergie et limiter la pollution
lumineuse. »
Comment se loger
en 2014 ?
« Cinq millions de Français
peinent à payer leur logement.
C’est le cruel constat de la
Fondation Abbé-Pierre qui note
l’inadéquation entre
la « flexibilisation de l’emploi »
et son cortège de contrats
précaires et la rigidité du
marché immobilier, alors que
les propriétaires demandent de
plus en plus de garanties. D’où
l’utilité du Fonds de solidarité
logement (FSL) géré par le
Conseil général et qui permet
chaque année à de nombreux
Héraultais de trouver un
logement ou d’éviter
l’expulsion. »
Mars 2014 — 5
Tous
Hérault
du sport
LA GROSSE ACTU
Qu’il s’agisse d’offrir un lieu adapté au mouvement sportif à travers la Maison départementale des
sports ou d’aider les communes à s’équiper, le Département, épaulé par Hérault Sport, est présent
sur tous les terrains. Avec un seul but : l’accès au sport pour tous et au bien-être.
9 658 000 €
HT
Le coût de la piscine
intercommunale
du Pic Saint-Loup,
dont 1 000 000 € d’aide
départementale.
230 000
visiteurs
accueillis à pierresvives depuis
son ouverture.
6 —Mars 2014
D
oublement symbolique. Située
près de la nouvelle place de
l’Égalité, la Maison départementale des sports porte le nom de
Nelson Mandela, leader de la lutte
contre l’apartheid en Afrique du Sud.
« En lui rendant hommage, le Département a voulu traduire sa vision de la
pratique sportive, outil de socialisation
et d’éducation », souligne Christian
Bénézis, vice-président délégué à la jeunesse et aux sports.
Et, à l’invitation d’André Vezinhet, président du Conseil général, c’est un monument du sport qui est venu dévoiler la
plaque commémorative : François Pienaar, le capitaine des Springboks qui
reçu en 1995 la coupe du Monde de
rugby des mains de Mandela.
Ce n’est pas qu’un coup d’éclat. La politique sportive du Département ne date
pas d’hier : « Hérault Sport soutient
chaque année 1 100 manifestations
sportives tout en animant cette maison,
ouverte en 2013 au cœur du quartier
pierresvives », rappelle André Vezinhet.
Un bâtiment de 5 100 m2, à énergie positive, qui héberge les cinquante comités
sportifs héraultais, le District de football, l’UNSS, l’Ufolep, l’Usep, Profession
Sport et Loisirs 34, ainsi que le Centre
de médecine du sport, de psychologie
et de diététique de l’Hérault LR.
Dynamique associative
Professionnels et bénévoles peuvent
ici promouvoir leur activité grâce à de
nombreux équipements offrant une
large amplitude horaire. Dans l’esprit
de la Cité des savoirs et du sport pour
tous, les manifestations s’y multiplient :
mois de la plongée sous-marine en
À l’affiche
d’infos sur
herault.fr/node/16488
Compétence
du cœur
Ce mois-ci sur
les affiches du réseau
départemental : une personne
âgée, un jeune en insertion, une
personne handicapée. À travers
tous ces visages, le Conseil
général rappelle ainsi sa
principale mission, à laquelle il
consacre plus de 54 % de son
budget : la solidarité. De la
protection maternelle et
infantile jusqu’à la prise en
charge de la dépendance des
personnes âgées via l’Apa,
le Département est présent à
toutes les étapes de la vie.
1
Et comme d’habitude,
ça ne coûte rien
2
1
3
André Vezinhet et la légende du rugby sud-africain François Pienaar —
piscine de Saint-Mathieu — 3 Expo Corps sportifs à pierresvives.
septembre dernier, future Quinzaine
de l’équitation. Ou encore, l’exposition
« Corps sportif, image et métamorphoses », articulée en deux parties.
Humoristiques ou interactives, les
œuvres et installations exposées à
pierresvives, jusqu’au 22 mars, invitent
le public à se frotter aux règles de l’art
et du sport comme en jouant au minigolf sur un parcours peuplé d’œuvres
contemporaines. Entre photographies
et films anciens, la Maison départementale des sports plonge quant à elle le
visiteur dans l’histoire du sport et l’univers des corps.
Complexe balnéo-ludique
à Saint-Mathieu-de-Tréviers
Et pour rendre le sport accessible au
plus grand nombre sur tout le territoire,
le Département soutient également les
2 La nouvelle
initiatives locales comme la réalisation
de la piscine intercommunale du Pic
Saint-Loup, qui vient d’ouvrir à
Saint-Mathieu-de-Tréviers. Répondant
aux besoins des scolaires, cet équipement de 6 000 m2 est aussi un complexe aquatique innovant, adapté à
tous les publics. Bassins intérieur et
extérieur, solarium, zone balnéoludique, aire de jeux interactive pour
enfants, espaces verts…
Conçu par l’agence montpelliéraine
Coste Architectures, cet équipement a
tout pour plaire, y compris dans sa
construction, économe en énergie et
en eau, intégrée à l’environnement
grâce à des matériaux « nature »...
Preuve qu’en matière de développement durable, l’Hérault est aussi
un champion.
Chaque fois qu’il réalise une
campagne de communication, le
Département n’a pas à louer les
emplacements pour ses affiches.
Pourquoi ? Parce que depuis des
années, le marché lancé pour le
réseau d’affichage prévoit une
clause simple : sur chaque
panneau, une des deux faces est
mise à disposition gratuitement à la
collectivité. En plus, le marché
prévoit le versement par
l’entreprise d’une redevance
annuelle (l’entreprise Pisoni depuis
2011). Résultat : une communication
gratuite dans tout l’Hérault.
Mars 2014 — 7
SUIVI DE PROJETS
L’économie, la solidarité
et des routes plus fluides
Le point sur le giratoire d’Agropolis, étape importante des travaux de la RD 65. Du côté de Lunel,
l’écoparc prend forme. Quant à la future maison de retraite de St-Georges-d’Orques, une première
pierre vient d’être posée. Les autres chantiers du Département ? Sur herault.fr !
Montpellier
Agropolis :
fondations en cours
Le giratoire d’Agropolis, traversé par la RD 65,
est emprunté par plus de 30 000 véhicules/jour.
Le trafic devrait encore se densifier avec la
croissance démographique des communes
voisines. Le Conseil général réaménage ce
rond-point dans la lignée des travaux entamés en
2008 sur la R D65. Le chantier de l’ouvrage d’art
qui permettra de faire passer la route au-dessus
du giratoire a commencé en octobre dernier.
Renforcement des sols et réalisation des
fondations en cours (photo). Mise en service du
giratoire d’Agropolis prévue en septembre 2015.
L’ouvrage d’art au-dessus de la Lironde est
également en travaux. Budget CG 34 : 9 M€ HT.
Infos : www.herault.fr/rd65
Projet global RD 65 (en km) avancé à
86 %
8 —Mars 2014
Saint-Georges-d’Orques
La maison de retraite
déménage et s’agrandit
Depuis 33 ans, l’Ehpad Notre-Dame-du-Bon-Accueil
héberge jusqu’à 34 résidants. La nouvelle construction
pourra accueillir 64 personnes dont 12 en unité
d'hébergement renforcé (Alzheimer ou maladie
apparentée). En plus : 12 studios dédiés aux seniors.
Fin des travaux : octobre 2015. Coût : 8 M€.
Projet avancé à
35 %
Lunel
Et l’écoparc avance…
Études de flux routiers achevées. En cours : les études
environnementales, en collaboration avec la Dreal, pour
compenser la gêne occasionnée pour certaines espèces
protégées ; les études de positionnement économique,
pour déterminer les thématiques qui orienteront la
commercialisation de l’écoparc.
Projet avancé à
30 %
Mars 2014 — 9
COMMENT JE FAIS…
Témoignage
Cécile Rodrigue,
assistante familiale à Lansargues
Comment accéder
au métier
d’assistant familial
Zoom sur ces professionnels qui accueillent à leur domicile un
enfant temporairement séparé de sa famille par les services sociaux.
V
ous êtes disponible,
intéressé par l’accompagnement éducatif d’un enfant et
un travail social ? Alors, devenez
assistant familial. Mais attention, il
s'agit d'une profession à part entière,
impliquant l’ensemble de votre foyer.
En effet, votre rôle consiste à
accueillir chez vous, pour une période
variable, un ou plusieurs enfants âgés
de moins de 21 ans, placé(s) dans le
cadre de la protection de l'enfance.
En relation avec l'équipe éducative,
vous devez apporter à chacun d’eux
tout ce qui est nécessaire à son développement affectif, physique, scolaire…
en respectant son histoire et en
gardant le lien avec ses parents dans
le respect des droits de chacun.
10 —Mars 2014
Pour exercer ce métier, il faut obtenir un
agrément délivré par le Conseil général,
après appréciation des conditions
d'accueil (compétences, état de santé,
logement adéquat). Ce qui vous permet
ensuite de postuler auprès du Département. Une fois recruté, vous suivrez une
formation obligatoire qui comprend un
stage préparatoire et une adaptation à
l’emploi permettant l’accès au diplôme
d’État. À ce jour, 2 000 jeunes Héraultais
sont suivis par le service de l'Aide sociale
à l'enfance, dont deux tiers vivent chez
l'un des huit cents assistants familiaux
employés par le Département. Malgré
tout, les besoins ne cessent de croître…
d’infos
sur herault.fr
« Cette
profession
souffre d’une
certaine
méconnaissance et d’a
priori : peur
de s’attacher
aux enfants
accueillis et crainte vis-à-vis de
problématiques supposées. Les
jeunes ne doivent pas hésiter à
se lancer : à 25 ans, je suis
devenue la benjamine des
assistantes familiales de
l’Hérault. Depuis, j’ai un métier,
en même temps je vis le
quotidien heureux d’une mère
au foyer et mes enfants y
gagnent en ouverture d’esprit. »
Pratique
Pour obtenir l’agrément
vous devez :
- envoyer un courrier à l’adresse
ci-dessous,
- compléter la fiche de
renseignements reçue,
- assister à une réunion
d’information,
- remplir un dossier de
candidature.
Après évaluation de vos
conditions d’accueil, la décision
vous est notifiée sous quatre
mois maxi. Si vous êtes agréé,
vous pouvez, si vous le
souhaitez, postuler auprès du
service offre d’accueil de la
direction Enfance et famille du
Conseil général. Un entretien est
organisé avec un conseiller
éducatif et une psychologue. En
cas de recrutement, un stage de
60 heures vous est proposé
avant l’accueil du premier enfant.
Contacts
Pôle départemental
de la Solidarité
Direction de la protection
maternelle infantile et de la santé
Service agréments et modes
d’accueil enfance
Hôtel du Département
1 000 rue d’Alco
34087 Montpellier cedex 04
Tél. 04 67 67 63 97 / 93
UNE ACTION, UNE IMAGE
Le Département,
patron de la solidarité
C’est le premier acteur de la solidarité : du premier âge au grand âge, et à chaque saison de la vie,
le Département est là pour accompagner chacun et chacune dans son parcours. À plus forte raison
dans les moments de fragilité dus aux accidents de la vie : perte d’emploi, rupture familiale,
risque d’expulsion du logement, dépendance…
Mars 2014 — 11
EN DIRECT DES CANTONS
Des investissements pour
mieux vivre en Hérault
Routes, entretien du patrimoine, logements, écoles, protection de
l’environnement… Le Conseil général intervient sur tout le territoire.
Objectif : améliorer la qualité de vie des Héraultais.
Plateau sportif
La municipalité de Gabian a créé un
plateau sportif. Ouvert en libre accès,
ce terrain multisports est équipé d’une
structure de basket, de poteaux et filets
multifonctions, sans oublier des buts de
football et de handball.
73 294 €
25 992 €
Montant du plateau sportif.
Subvention du CG.
Entrée de village
À cause des eaux pluviales, il a fallu
reprendre le tracé routier de l’entrée de
Taussac-la-Billière, créer caniveau et
accotements pour rediriger leur
écoulement. Un investissement
nécessaire pour permettre un meilleur
accès à ce petit village des Hauts-cantons
et sécuriser les usagers de la route.
Taussacla-Billière
Gabian
65 000 €
100 %
Montant des travaux.
Département.
Murviel-lès-Béziers
Restaurant scolaire
Avec 513 élèves inscrits dont
433 demi-pensionnaires, la cantine du
collège Le Cèdre était trop exigüe avec
seulement 120 places. Le Département
a augmenté sa surface avec un nouveau
bâtiment qui offrira 164 places pour les
élèves, 32 pour le personnel et 2 patios
extérieurs de 16 places.
513
433
élèves.
demi-pensionnaires.
Plages accessibles
Le Département et la commune de
Sérignan ont unis leurs moyens pour la
création d’un aménagement piétons et
cyclistes en bord de mer. La première
tranche réalisée sur une distance de
550 m favorise les déplacements doux
tout en valorisant le site.
176 200 €
550 m
Subvention du CG.
1 tranche de travaux.
re
12 —Mars 2014
Sérignan
Ganges
Passerelle pour
cheminements doux
Collège agrandi et restauré
Dans le cadre d’un important
programme de réhabilitation urbain
mené par le Département et la
commune, une première phase intègre
la création d’une passerelle, en
parallèle du pont sur le Rieutord,
dédiée aux piétons et aux cycles.
Avec l’augmentation du nombre des
élèves, le collège Les Pins a été agrandi
pour accueillir le restaurant scolaire,
puis une salle polyvalente, une salle
d’études et un préau dans la cour. Un
étage de classes a été aussi réaménagé.
8,4 M€
2,5 M€
Coût global.
Coût de la passerelle financé à 100 %
par le Département.
Castries
Montarnaud
Pérols
Logements neufs
Hérault Habitat réalise deux résidences,
les Dentellières, de 40 logements, et les
Alleresses, de 11 logements, labellisées
bâtiments basse consommation (BBC).
Toutes deux parfaitement intégrées
dans l’environnement.
51 logements
436 000 €
neufs, collectifs et individuels.
de subvention du Département.
Extension et restructuration
du collège
L’opération de réorganisation du collège
Frédéric-Mistral porte sur une partie
centrale du bâtiment et l’extension sur
l’avant du bâtiment principal, pour
accueillir les locaux du pôle scientifique,
d’enseignement général ainsi qu’un
préau et le CDI.
6 M€
Rentrée 2014
Coût global.
Fin des travaux de construction.
Mars 2014 — 13
LA VIE D’ÉLU
Michel Guibal,
le 1er vice-président
Conseiller général du canton de Montpellier I et premier
vice-président, Michel Guibal assure la représentation institutionnelle
du Conseil général.
Représenter
Auprès du CHU et de l’Agence régionale de
la santé (ARS), je représente le Département,
qui est un partenaire et un acteur majeur
dans le monde de la santé publique.
14 —Mars 2014
Entendre
Résister
Présider
Aménager
Au palais de Justice, aux côtés de juristes
dont j’ai été pour beaucoup le professeur,
je participe à la commission départementale
d’accès au Droit.
Ma mission est aussi d’assurer la présidence
des sessions de l’Assemblée départementale,
lorsque le Président André Vézinhet ne peut
être présent.
Dans ses actions de lutte contre l’exclusion,
le Département concentre ses efforts sur
l’emploi. Ici dans le cadre des réunions des
commissions locales d’insertion.
Aux côtés de Jean-Claude Deperrois,
ancien Directeur d’Hérault Aménagement,
remplacé par Émilio Campos. La politique
foncière est au cœur de l’actualité.
Mars 2014 — 15
INITIATIVES LOCALES
Autistes
chez eux
Où vont les autistes adultes ? Jusqu’en 2011, la seule solution pour les
plus difficiles était l’hôpital psychiatrique. En 2012, Sésame Autisme a
ouvert Les Coteaux de Sésame, à Pouzolles. Une première.
Jean-Louis Vidal,
Président de Sésame
Autisme Languedoc
«Ici, un lien
se construit»
« Un autiste a des troubles de la communication, ses relations sociales sont
difficiles, ses centres d’intérêts très
restreints », définit Jean-Louis Vidal,
président de Sésame Autisme LR. Les
plus gravement atteints ne peuvent pas
s’intégrer dans la vie au quotidien. Enfants, ils sont (parfois) accueillis dans
des structures spécialisées, sanitaires
ou médico-sociales. Jusqu’à 20 ans…
Et après ? « Il y a vingt ans, on les
envoyait à l’HP La Colombière, dans
16 —Mars 2014
les pavillons « de défectologie » de
sinistre mémoire. Nous sommes une
association de parents, nous nous
sommes battus pour que nos enfants et
ceux à venir bénéficient d’un vrai lieu de
vie et de soins. » C’est chose faite depuis
le 2 avril 2012 à Pouzolles : trente-huit
places d’accueil permanent, quatre pour
l’accueil temporaire, « qui soulage les
familles, faute de place ». Car tous les
besoins sont loin d’être satisfaits…
sesame-autisme-lr.asso.fr ou 04 66 73 33 87.
« Le village de Pouzolles nous a
accueillis, nous, association de
parents, et nos enfants adultes.
Avec l’appui du conseiller
général, le maire a donné le
terrain sur lequel se trouve le
foyer d’accueil médicalisé : six
maisons plutôt qu’un seul
bâtiment, afin de recréer une
atmosphère « familiale »
sécurisante avec des groupes
de sept. Treize salariés sur
cinquante-deux viennent de la
communauté de communes.
Au village, cela se passe bien.
La preuve : un vigneron a accueilli
quelques résidents pour les
vendanges. Quelque chose
se construit… »
La langue d’Oc
dans son collège
Après treize écoles calandretas, voici l’étape collège pour les
défenseurs de la langue d’Oc. Le collegi Léon-Córdas s’installe
à Euromédecine à Montpellier. Avec l’aide du Département.
« Enfin chez nous ! Cela a été un long
combat : collège associatif, nous n’avions pas de statut », explique Jean-Louis
Blenet, président de la Confédération
des calandretas. Suite logique des treize
écoles occitanes en Hérault, le collège
Léon-Córdas, 103 élèves, revendique sa
laïcité et vise la mixité sociale. Son
objectif : transmettre la langue d’Oc.
L’enseignement, le même qu’ailleurs,
est donné dans quatre classes, de la 6e à
la 3e. Patrick Albert, directeur : « C’est
une école immersive, les cours sont
donnés en occitan, sauf pour le français
et les langues. » L’internat, indispensable au recrutement départemental,
abrite cinquante élèves.
Niveau de confiance
Les méthodes pédagogiques et la vie
scolaire s’appuient sur la méthode
Freinet : responsabiliser les élèves, régler
les problèmes dès qu’ils se présentent
dans des « conselh », par classe ou avec
tous. Enzo, en 4e, apprécie : « On peut
s’exprimer, dire ce qui ne va pas. On a
des droits et des devoirs, chacun obtient
un "niveau" de confiance, de 1 à 6,
chaque niveau élargit les droits. »
L’enseignement est gratuit, les parents
« participent aux frais liés à notre statut
privé sous contrat, explique Jean-Marc
Villaroya, président de l’association
Collegi Léon-Córdas. Internat, transports, cantine… Ils sont aussi engagés
dans la vie de l’asso. »
« Des vrais courageux »
Le Département a financé l’achat des
locaux et les travaux de transformation.
« Des vrais courageux, comme Pierre
Maurel, nous sont soutenus en signant
une convention avec l’Académie pour
pallier le vide de l’État dans les langues
« C’est une école immersive.
On n’apprend pas l’occitan,
on apprend EN occitan dans
les cours, sauf pour le français,
l’anglais et l’espagnol. »
Patrick Albert, directeur.
régionales », déclare Jean-Louis Blénet.
Pierre Maurel, vice-président à l’Éducation, répond : « Même si l’occitan est peu
parlé, il n’en constitue pas moins un
élément important de notre patrimoine
culturel et doit être protégé. Cette
langue, c’est nos racines, que nous ne
devons pas oublier. »
La Fédération des calandretas ne
compte pas s’arrêter là. En ligne de
mire : un autre collège, un lycée. Puis
l’Université, « pour former des enseignants en occitan. » Et boucler la boucle
de la transmission.
2
1
1 et 2 Cent trois élèves au collège Léon-Córdas — 3 De gauche à droite : Jean-Louis Blénet,
Patrick Albert et Jean-Marc Villaroya.
3
Mars 2014 — 17
UN
CANTON
UNÉLU,
ÉLU,UN
UN
CANTON
André Vezinhet tient à valoriser le bon
parcours scolaire des enfants du canton.
Comme ici, aux Escholiers-de-la-Mosson,
il remet les diplômes du brevet des collèges aux élèves.
André
Vezinhet
Il est conseiller général du canton de Montpellier IX depuis 1985,
un territoire dont le visage s’est profondément modifié
avec notamment la création de l’eco-quartier pierresvives.
18 —Mars 2014
Le restaurant « Mon cuisinier » est toujours plein.
Un modèle de réussite pour cette entreprise d’insertion
qui forme des personnes en difficulté afin de les remettre
sur le chemin de l’emploi.
Le Département créé un Club de services pour
le quartier pierresvives. De la vidange de voiture à l’achat
de fleurs, en passant par le pressing. Objectif :
faciliter la vie des salariés du secteur.
Les Hauts-de-Massane
Lac
des Garrigues
Le canton de Montpellier IX
25 500
habitants.
La Paillade
3
n
so Théâtre
Jean-Vilar
os
al M
Stade
de la Mosson
collèges : Les Escholiers-de
la-Mosson, Les Garrigues
et Arthur-Rimbaud.
pierresvives
Le bâtiment pierresvives fascine, il reçoit la visite
de grands personnages. Comme ici Pierre Arditi,
déjà parrain de l’œnothèque, c’est également à pierresvives
qu’il est venu « en ami » remettre la légion d’honneur
au président du Département.
Mars 2014 — 19
EXPRESSION LIBRE
Ces propos sont sous la stricte responsabilité de leurs auteurs. Loi de démocratie de proximité
(27/02/2002)
Groupe d’opposition de Droite
Groupe Démocratie et République
Groupe communiste
Groupe majoritaire socialistes
et apparentés
Le gouvernement
sacrifie l’espace rural
Permettre à tous les enfants
et les jeunes de se construire
Élus de l’Hérault
pour l’Hérault
nécessité. Dans une société où la transparence
décline avec les Maisons d’Enfants à caractère
est exigée à chaque instant, il est important de
Social, les assistants et assistantes familiaux et
préciser davantage le rôle qui incombe à
les agents du département agissant au sein
chacun des niveaux de la puissance publique.
des agences sociales ou du siège.
A contrario, éloigner nos concitoyens de celles
Autour de cette responsabilité, c’est tout un
et ceux qui les représentent au sein des
partenariat qui s’est construit, associant le
assemblées départementales est un contre-
Conseil général, le monde associatif, les
sens historique, qui n’a jamais été assumé avec
acteurs de la police et de la justice ou encore
autant de cynisme qu’il l’est aujourd’hui par
ceux du milieu de la santé.
nos dirigeants nationaux.
C’est d’ailleurs dans ce domaine que sera
Cette énième loi affaiblira malheureusement
inauguré dans le courant de l’année 2014 une
les départements français qui constituent les
structure innovante quasi unique en France,
territoires à l’échelle desquels la relation entre
associant nos services et les CHU de
agglomération urbaine et espace rural peut
Montpellier et de Béziers ainsi que l’Agence
être maintenue. Qui plus est, les nouvelles
Régionale de Santé. Cette structure,
dispositions approuvées par la majorité
dénommée SET’Ados, est structurée pour
parlementaire socialiste ne permettront de
accueillir des jeunes rencontrant à la fois des
réaliser aucune économie. Elles n’apporteront
difficultés sociales et des troubles majeurs du
aucune clarification quant aux rôles devant
comportement, associant un
être tenus par les différentes collectivités
accompagnement thérapeutique et un
territoriales. Et pire, elles priveront l’espace
accompagnement éducatif pour une prise en
rural, qui compose très largement notre
charge globale de l’adolescent.
territoire, de la représentation politique qui lui
Cette dernière réalisation est emblématique
est nécessaire, en faisant fi de l’identité de nos
de l’adaptation permanente nécessaire et
terroirs et en réduisant de façon autoritaire le
assumée par l’institution départementale pour
nombre de conseillers municipaux qui,
faire face aux besoins de ces enfants et de ces
aujourd’hui, siègent bénévolement au côté
jeunes. C’est un budget de près de 120 M€ qui
des maires des petites communes !
y sera consacré pour 2014.
Cette année, les échéances électorales de
mars 2014 et à l’horizon, celles de 2015, sont
dans tous les esprits. Il s’agit avant tout de
désigner des femmes et des hommes de
terrain, attachés à leurs territoires, proches de
la vie quotidienne de la population, attentifs
aux plus fragiles, conscients des espérances
et des difficultés de chacun. Nous avons le
sentiment de relever les défis qui s’imposent
à nous pour améliorer le cadre de vie de nos
concitoyens. Nous savons combien d’autres
batailles seront à mener au service de l’idéal
républicain qui est le nôtre.
Le monde bouge, les institutions et la
législation évoluent. La décentralisation
réformera les compétences et les fonctions
et à l’heure des bouleversements annoncés
par les lois, les territoires cantonaux seront
modifiés. Les conseillers généraux
changeront de nom, auront un nouveau
statut, mais ceux qui exerceront les futurs
mandats de conseillers départementaux n’en
demeureront pas moins ce qu’ils ont toujours
été : des élus locaux défendant avec la même
vigueur leurs concitoyens et leurs territoires.
Tout comme nous, ces élus resteront présents
à vos côtés sous une forme ou sous une autre,
afin que le statut de l’élu local, son efficacité et
une claire répartition des compétences soient
préservés. Nous accompagnerons les
mutations afin que rien n’entrave les réponses
aux problématiques concrètes de nos
citoyens dans leur vie quotidienne.
L’avenir de l’Hérault est entre vos mains et
nous vous invitons à vous exprimer en grand
nombre lors des scrutins à venir. En période de
crise économique, la tentation de l’abstention
ou du vote extrémiste représentant une
idéologie inégalitaire et violente serait une
menace pour la République. De nombreux
combats restent à mener et nous, élus de
l’Hérault pour l’Hérault, serons présents,
engagés et agirons dans l’intérêt des habitants
et des territoires héraultais.
Sébastien Frey,
Président du Groupe
Le Président du Groupe
Le Président du Groupe
Le ministère de l’Intérieur a choisi – en s’appuyant
Les conseils généraux ont la compétence pour
visiblement sur des avis techniques… voire
ce qui relève de la Protection de l’Enfance et
technocratiques – d’élaborer une nouvelle carte
de l’Adolescence. Il s’agit en particulier de
des cantons qui, dans notre département comme
détecter les maltraitances que peuvent subir
dans beaucoup d’autres départements de notre
les enfants et les jeunes et de prendre en
pays, réduit exagérément la représentation
charge leur accueil éducatif et
politique de l’espace rural. Sans qu’à aucun
l’accompagnement des familles.
moment une véritable et large concertation soit
Le Département de l’Hérault a pris cette
engagée – et l’exécutif départemental a là une
responsabilité à bras le corps à travers son
part de responsabilité – le ministère de l’Intérieur
schéma de protection de l’enfance en danger
a entrepris sous l’autorité de Manuel Valls de
qui articule son intervention autour du Foyer
défaire ce que l’Histoire de notre département
Départemental de l’Enfance et de la Famille
avait mis deux cent ans à bâtir.
(FDEF), chargé du premier accueil et du bilan
Clarifier l’attribution des compétences qui sont
diagnostic des situations rencontrées.
dévolues aux collectivités territoriales, aux
Annuellement, ce sont près de 2 000 jeunes
Départements notamment, est devenue une
qui sont accueillis dans le dispositif, qui se
20 —Mars 2014
ÇA FAIT DÉBAT
D’accord ?
Pas d’accord ?
« C'est du
commerce,
pas de
la santé »
« D’accord, mais il y a deux
choses à garantir, la qualité des
médicaments et la présence de
personnel paramédical pour
conseiller les clients. »
Thierry, 41 ans
Vos médicaments
en grande surface ?
Entre les pâtes et les surgelés, vous pourriez bientôt acheter dans
vos supermarchés du paracétamol, un test de grossesse, etc.
L’idée germe. Qu’en pensez-vous ? Venez débattre sur herault.fr
« Il faut être pharmacien pour
s'opposer à la vente de certains
médicaments en grandes
surfaces car c’est sur ces
médicaments que leur marge
est la plus forte. »
Jean-Marc, 65 ans
« En quoi la vente de certains
médicaments en grandes
surfaces, sous l'autorité d'un
pharmacien, dans une zone
dédiée, présenterait-elle plus
de risques que la vente de ces
mêmes médicaments par les
pharmacies ? »
Didier, 62 ans
S
acré lièvre… L'Autorité de la
concurrence suggère au
gouvernement de permettre la
commercialisation de médicaments
vendus sans ordonnance dans les
grandes surfaces. Un projet qui
mettrait un terme au monopole des
pharmaciens. Objectif : faire baisser les
prix des médicaments, parfois une à
quatre fois plus chers d’une pharmacie
à l’autre. L’Autorité préconise toutefois
quelques conditions : une liste limitée
de produits, un espace dédié et la
présence obligatoire d'un pharmacien.
Un marché de 2,2 milliards d'euros
« Si ces médicaments ne sont plus sous
ordonnance, ça veut dire qu’ils ne
représentent plus de danger a priori. Je
ne vois donc pas pourquoi on ne pourrait pas rester dans la libre concurrence
« Nous n’avons aucun
pouvoir sur la vente
de médicaments en ligne
depuis l’étranger. »
José Sorolla, conseiller général du canton
de St-Martin-de-Londres.
et les acheter en supermarché. Nous
sommes dans une société de libre
entreprise », rappelle José Sorolla,
conseiller général du canton de
St-Martin-de-Londres, médecin.
D’autant qu’il faut être logique. « Nous
n’avons aucun pouvoir sur la vente de
médicaments en ligne depuis l’étranger.
C’est le cas d’un produit stimulant
érectile délivré en France sur ordonnance, mais que l’on peut se procurer
sur internet ». D’autres pays s’y sont
déjà mis : l’Espagne, l’Italie,
les États-Unis… Pourquoi pas nous ?
« Les médicaments sont des
produits nocifs pour la santé
s'ils sont mal utilisés. Tous les
médicaments doivent être
délivrés sur ordonnance et
dans les pharmacies. »
Vincent, 43 ans
« Médicament sans ordonnance
ne veut pas dire médicament
sans risque. La vente libre en
grandes surfaces sans le conseil
du professionnel de santé rime
avec danger. Les grandes
surfaces font du commerce,
pas de la santé. »
Sylvie, 46 ans
D'accord ? Pas d’accord ?
Donnez votre avis
sur herault.fr
Mars 2014 — 21
PORTRAIT D’ÉLU
Christian Jean,
l’homme de l’Orthus
Il connaît le moindre caillou, le moindre sentier de son canton de
Claret. Viticulteur, chasseur, ex-ingénieur, il aime par-dessus tout vivre
en extérieur. Élu au Conseil général depuis 1980, il a toujours
cherché à suivre le chemin d’un développement maîtrisé et
harmonieux de cet espace rural inclus dans la zone d’attraction
de Montpellier.
22 —Mars 2014
Ma madeleine de Proust
« Ce sont des images, celles du lever du
jour sur le causse de l’Orthus. Mon père
m’emmenait tout là-haut quand il allait
chasser. Il avait une voiture, ce qui était rare
pour l’époque et nous épargnait une
épuisante marche. C’était à chaque fois pour
moi la découverte d’un monde extraordinaire.
Le calcaire dur, les chênes blancs, chênes
verts, romarins, cades, lentisques… Là-haut,
l’environnement est complètement différent.
Le point de vue sur le paysage aussi. J’ai
toujours cherché à rester en contact avec
ce lieu. J’y ai d’ailleurs planté une vigne. »
Ma citation
Logique
« Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre »
Platon. (Cette phrase était gravée à l’entrée de l’école fondée par le philosophe à Athènes)
Dans ma bibliothèque
« Vous tenez en vos mains l'intelligence
et l'âme des enfants ; vous êtes
responsables de la patrie.
Les enfants qui vous sont confiés
n'auront pas seulement à écrire, à
déchiffrer une lettre, à lire une enseigne
au coin d'une rue, à faire une addition et
une multiplication. Ils sont français et ils
doivent connaître la France, sa
géographie et son histoire : son corps et
son âme. Ils seront citoyens et ils doivent
savoir ce qu'est une démocratie libre,
quels droits leur confère, quels devoirs
leur impose la souveraineté de la nation.
Enfin ils seront hommes, et il faut qu'ils
aient une idée de l'homme, il faut qu'ils
sachent quelle est la racine de nos
misères : l'égoïsme aux formes multiples ;
quel est le principe de notre grandeur : la
fermeté unie à la tendresse. Il faut qu'ils
puissent se représenter à grands traits
l'espèce humaine domptant peu à peu les
brutalités de la nature et les brutalités de
l'instinct, et qu'ils démêlent les éléments
principaux de cette œuvre extraordinaire
qui s'appelle la civilisation. »
Jean Jaurès, Lettre aux instituteurs et
institutrices, 1888.
Coup de cœur
Coup de gueule !
La formidable vitalité
des vignerons du Pic
Saint-Loup
« Mon père est l’un de ceux qui
ont participé à la création de ce
cru. Au début, ils n’étaient qu’une
poignée à y croire. Aujourd’hui
ce sont plus de cinquante caves,
particulières et coopératives, qui
produisent l’un des meilleurs
vins du Languedoc. Toutes
différentes mais capables
d’actions communes, comme les
formidables « Vignes
buissonnières », chaque année
en juin. »
La découverte
du Chili
« Un pays merveilleux lié à mon
histoire personnelle et à mon
engagement politique. J’avais
été très marqué par le destin
tragique du président Salvador
Allende, renversé par le coup
d’État de Pinochet en 1973.
Quelle émotion de voir, il y a
quelques années à Santiago,
sa statue à l’endroit même où il
se suicida. »
La montée
des égoïsmes
« Je ne vise pas un fait en
particulier mais je sens que se
délite la notion de solidarité,
de générosité. Et ça, ça me
fait râler ! »
La technocratie
« Quand je vois le nombre de
décisions prises par des gens
dans des bureaux à Paris qui ont
un impact négatif sur la vie
quotidienne des populations
des territoires… Le mépris de la
technostructure pour la
province et les territoires
ruraux, ça me rend dingue ! »
Mars 2014 — 23
MON CANTON, C’EST LE PLUS BEAU
Montpellier X
Flânerie dans la ville
Des jardins du Château d’O à Montpellier à la source de l’Avy
à Grabels, le canton est riche d’un patrimoine historique
et environnemental, parfois caché. Monique Pétard nous guide.
Les parterres du château d’O ont retrouvé leur dessin originel.
Un lieu de flânerie qui me tient particulièrement à cœur.
24 —Mars 2014
Les jardins
de Malbosc
Monique Pétard, conseillère générale du canton
de Montpellier X depuis 1998.
Ici, les expériences de jardins
collectifs et innovants sont
foisonnantes : jardins familiaux,
ouvriers, décoratifs,
verger-potager, sont autant
d’approches diversifiées du
jardinage urbain, associatif,
expérimental et pédagogique.
On s’y retrouve à tous les âges,
tous les horizons, pour cultiver,
voir pousser, déguster et partager.
verpopa.wordpress.com
Ma balade
La promenade de l’Aqueduc
C’est une jolie balade à travers Montpellier qui
suit le tracé de l’aqueduc de Saint-Clément.
Construit par Pitot et alimentant la ville en
eau, il reliait la source du Lez au réservoir de la
ville situé sur les hauteurs du Peyrou, sur un
parcours de 14 km. À partir des Arceaux, en
remontant le tracé, un peu morcelé pour la
partie urbaine, jusqu’à Malbosc, la balade peut
se faire en plusieurs étapes.
En savoir plus :
OT : 04 67 60 60 60.
Les bons plans
Domaine Bonnier-dela-Mosson à Juvignac
Avec ses statues, son pavillon
central et son buffet d’eau
incluant rocailles et coquillages,
le parc du domaine offre un
magnifique cadre de détente et
de promenade.
Le marché
de Celleneuve
Cœur battant du quartier, le marché
de Celleneuve, installé tous les
mercredis sur l’esplanade, est un lieu
où les habitants aiment se retrouver.
Une quinzaine de producteurs
locaux sont engagés dans une
démarche de qualité. Cette belle
initiative a été portée par le comité
de quartier en concertation avec les
habitants. La convivialité qui s’en
dégage, et des animations
thématiques sont autant de
vecteurs de lien social et de partage
qui rayonnent au-delà du quartier.
La source de l’Avy
à Grabels
Connue sous le nom de « fesses
de Madame », cette source
limpide vient alimenter la Mosson.
Un environnement verdoyant,
une promenade rafraîchissante
chère aux habitants du village.
Mars 2014 — 25
Il est l’un des auteurs
francophones contemporains
les plus lus et les plus
représentés au monde.
Ses œuvres toujours pleines d’humour et
d’humanité reçoivent les plus prestigieuses
récompenses du monde littéraire.
Traduit en quarante-trois langues et joué dans
plus de cinquante pays, Éric-Emmanuel
Schmitt, romancier dramaturge, est l’auteur du
fameux Cycle de l’Invisible, abordant le thème
des différentes religions par le biais de six
romans dont le succès fut fulgurant. Monsieur
Ibrahim et les fleurs du Coran en est le
deuxième opus. « C’est un conte que j’ai écrit en
quelques jours, sur un coin de table, il s’imposa
à moi sans bruit et sans effort. Jamais je n’aurais
imaginé qu’il ferait le tour du monde. »
Largement adaptée au théâtre et au cinéma,
cette histoire émouvante valut à Omar Sharif le
César du meilleur acteur en 2004.
Elle est exceptionnellement interprétée par
Éric-Emmanuel Schmitt en personne le 29 mars
à 20 h 30 au théâtre de la Cigalière à Sérignan.
Un grand moment à vivre et partager.
En savoir plus :
www.lacigaliere.fr
26 —Mars 2014
L’INVITÉ
« Ma main
court après mon
imagination »
Éric-Emmanuel Schmitt joue Monsieur Ibrahim et les fleurs
du Coran à Sérignan, le 29 mars. Une approche de l’Islam et une
leçon de tolérance basée sur des valeurs universelles.
« Monsieur Ibrahim est une
histoire avec des sentiments de
toutes les couleurs. Il y a de la
tendresse, de la détresse, de
l’amour. En la jouant, je vibre à
l’unisson avec le public. »
Éric-Emmanuel Schmitt
D’où vient cette extraordinaire
énergie créatrice qui vous anime ?
Les gens me voient comme quelqu’un
en jaillissement perpétuel, alors que j’ai
l’impression d’être un vrai paresseux ! Il
y a tellement d’histoires et de personnages dans ma tête et je ne donne la vie
qu’à très peu d’entre eux. Ma main, pour
écrire, court après mon imagination qui
est toujours en avance. Il y a un tropplein en moi et je me force à m’asseoir
pour écrire. Le soir il faut m’assommer
pour que je m’endorme !
Ce n’est pas épuisant ?
Un peu parfois. Mais je m’en réjouis
quand même ! Parce qu’au fond, je ne
suis jamais seul. Même quand je
m’isole, je suis avec des personnages
qui me touchent, me parlent, me font
rire ou pleurer. Je m’attache à eux
comme à de véritables personnes.
Vous aviez déjà cette capacité
dans votre enfance ?
Je me souviens que ma grand-mère,
que j’adorais, était effarée de la richesse
de mon imaginaire. Elle me disait :
« Quand tu seras grand, tu vas perdre
un jour tes fossettes sur les joues et ton
imagination. » Mais finalement, j’ai tout
gardé et mon imagination s’est décuplée, nourrie par l’expérience de la vie
et la passion que j’ai pour l’être humain.
Jouer ce que vous écrivez,
c’est important ?
C’est venu par accident ! C’était au départ
pour remplacer Françis Lalanne qui jouait
la pièce à Paris, mais ne pouvait assurer
toutes les dates, car il avait des concerts.
Mes amis m’ont poussé à le remplacer. Ça
s’est tellement merveilleusement passé
avec le public que de temps en temps je
poursuis ce plaisir de monter sur scène.
C’est une communion avec le public. Je
reste un conteur, un raconteur d’histoires,
mais je ne la raconte pas protégé entre les
pages d’un livre, où avec le corps d’un
acteur entre moi et le public. Je deviens
les personnages et j’ai vraiment le sentiment de vibrer à l’unisson avec le public.
C’est un plaisir et ça me fait peur en
même temps ! J’en sors exténué, heureux
et nourri de ce partage des émotions.
Mais je ne veux pas le faire trop souvent,
j’y prendrais tellement goût que cela
changerait ma vie !
Difficile de concilier jeu et écriture ?
Être sur scène, c’est un moment où l’on
brûle, on se consume. On est entièrement
dans l’instant. C’est ça qui est magnifique
dans l’art du comédien. Cela demande
tant d’énergie, de concentration, de mise
à nu, que je ne peux à la fois écrire et
jouer. Dans l’écriture, c’est le contraire. On
se retire du monde pour le réinventer. Je
peux écrire quand je veux, et écrire plus
tard si je ne suis pas en forme. Alors que
l’acteur n’a pas le choix, quoi qu’il arrive il
doit transcender toutes ses émotions
toutes ses pensées. C’est l’exact opposé
de ma vie d’écrivain, et je crois que c’est
aussi pour cela que quand je joue, je m’y
livre totalement.
Vous avez une écriture en cours ?
J’ai une pièce qui se joue à Paris La Trahison
d’Einstein créée par Françis Huster et
Jean-Claude Dreyfus, et je sors au printemps une histoire d’amour, L’Élixir d’amour.
L’amour est au cœur de mes écrits. Pour
moi il n’est pas créateur de problèmes, mais
une solution aux problèmes !
Mars 2014 — 27
LA FICHE BIODIVERSITÉ
Le lichen, étrange
créature hybride
Résultant de l’union d’une algue avec un champignon,
le lichen mérite notre attention, car il réserve bien des surprises !
Mariage mixte
Identité
Le champignon est le plus souvent un
ascomycète (famille de la morille et de
la truffe) et l’algue est soit une algue
verte, soit une algue bleue.
100 ans
L’union entre deux partenaires aussi
dissemblables peut paraître
surprenante au premier abord. En
fait, il s’agit d’un mariage de raison
entre deux êtres aux compétences
bien complémentaires : les filaments
du champignon captent l’eau et les
sels minéraux et ils hébergent
l’algue, qui se trouve ainsi protégée
contre une lumière trop intense et
contre la déshydratation. De son
côté l’algue, douée de
photosynthèse, transforme ces
matières brutes (eau et sels
minéraux) en matière élaborée, à
savoir des sucres, qu’elle partage
ensuite avec le champignon.
Certains lichens peuvent dépasser
un siècle de vie.
Pôle
Les lichens représentent
la biomasse terrestre
dominante du continent
antarctique.
Reproduction au choix
Multiforme
Les lichens peuvent revêtir l’aspect
d’une croûte, d’un petit arbuscule,
d’un tapis foliacé, d’un petit buisson
ramifié, d’un groupe d’entonnoirs,
d’une masse gélatineuse, d’une
poudre colorée, d’une barbe,…
Pollution
Très sensibles à la pollution
atmosphérique, les lichens sont
utilisés comme bio-indicateurs.
28 —Mars 2014
… et multi-support
Ils peuvent pousser sur les roches,
la terre, les arbres, les coquilles
d’escargot, les murs et les toitures
des bâtiments, ou même sur des
mousses ou sur d’autres lichens.
90 %
Dans l’association, le champignon
est le partenaire dominant.
Il constitue plus de 90 % de
l’organisme.
Le lichen peut faire appel à la
reproduction sexuée du
champignon, qui émet des spores
qui devront établir une nouvelle
symbiose à partir d’algues vivant
librement dans le milieu. Mais
comme un tel processus est
aléatoire, le mode le plus fréquent
est la multiplication végétative par
fragmentation du lichen-parent en
morceaux disséminés par les
animaux ou par le vent.
300°
C’est l’amplitude thermique qu’ils
peuvent supporter. Certains lichens
survivent jusqu’à - 200°, d’autres
résistent à une chaleur de 100°.
SORTIR
COUP DE CŒUR
Voyage musical
et poétique
au Domaine d’O
Yanowski est auteur-compositeur et interprète
de chansons colorées aux sonorités mêlant
celles du tango et de la musique slave. Son talent
hérité de la grande chanson à texte à la française
est mis au service de dix-huit chansons et d’un
long poème musical intitulé Les Magiciens de
Bohême. À 20 h le 18 mars au théâtre
Jean-Claude-Carrière. Tarif de 12 € à 20 €.
Rens. : 0800 200 165
et www.domaine-do-34.eu
Mars 2014 — 29
SORTIR
Saint-Gervaissur-Mare
Lodève
ClermontL’Hérault
Roujan
Pézenas
Puisserguier
Béziers
Montpellier
pierresvives
Pradesle-Lez
Saint-Jeande-Védas
Lunel
Villeneuve-lèsMaguelone
Gratuit
ou presque
Jeune
public
Accessible
handicap
Samedi 8 mars
Montpellier Pierresvives
Vendredi 14 mars
Saint-Gervais-sur-Mare
Samedi 22 mars
Villeneuve-lès-Maguelone
Sport et culture pour
la journée des femmes
Concert-portrait
Rencontres et événements mettent les
femmes à l’honneur : les contes « Fleurs de
Méditerranée » d’Hélène Guers et Naziha
Chamot, un film documentaire sur le
football féminin sénégalais, Ladies Turn,
de Hélène Harder, des initiations sportives
(zumba, foot) + un goûter convivial.
Jizzy proposé par Serge Casero, inspiré
de la vie du chanteur Jimmy Scott.
Un homme touché par une maladie lui
donnant une voix de fillette. Un
spectacle en musique, textes et
chansons sur la négritude et la
différence. À 21 h à la salle culturelle.
Tarif de 5 € à 8 €.
Émois amoureux d’adolescents
en danse et musique
Rens. : 04 67 67 30 00 et
pierresvives.herault.fr
Rens. : 04 67 23 78 03 et
www.montsdorb.com
Rens. : 04 67 69 58 00 et
www.theatre-maguelone.fr
Samedi 22 mars
Béziers SortieOuest
Vendredi 7 mars
Roujan
Samedi 29 mars
Lodève
Une grande voix soul
Orchestre départemental
amateur de l’Hérault
Poésie dansée
et cadencée
Rens. : 04 67 45 7110 et
www.heraultmusiquedanse.fr
Rens. : 04 67 88 86 44 et
www.lodevoisetlarzac.fr
Robin McKelle, grande voix soul
made in USA, et son groupe the Flytones
chantent The Heart of Memphis.
Son nouvel opus, mitonné dans le
berceau du blues, s'inspire de la soul
des années 60-70. Avec une touche de
modernité. À 21 h à SortieOuest.
Tarif de 6 € à 16 €.
Rens. : 04 67 28 37 32 et
www.sortieouest.fr
30 —Mars 2014
Réunissant une cinquantaine
d’instrumentistes amateurs de l’Hérault,
cet orchestre symphonique se produit
sous la direction de Lionel Giroud, à 18 h
à la salle polyvalente. Entrée libre. Il se
produit aussi le 8 à Florensac, le 9 à
St-Just et le 16 à Paulhan.
S’embrasent de Luc Tartar mis en scène
par Éric Jean. Deux adolescents se
croisent dans la cour du lycée et tout
s’embrase. Mêlant à la fois danse, musique
et poésie, le spectacle parle à chacun du
désir universel d’être aimé. Dès 13 ans.
À 19 h 30 au théâtre. Tarif de 8 € à 16 €.
La Balle perdue par la Cie Histoire de.
Un clin d’œil à Philippe Découflé
et un brin d’espièglerie pour un
spectacle dansé et cadencé l’espace
d’un refrain à la recherche d’une balle
rêvée. Dès 3 ans. À 14 h 15 au théâtre
Lutéva. Tarif : 4 €.
Les 27 et 28 mars
Pézenas
Mercredi 12 mars
Puisserguier
Jeudi 27 mars
Clermont-L’Hérault
Ce soir on improvise !
avec Luigi Pirandello
Cirque et clown dans la
tradition italienne
Cirque Trottola
En savoir plus : 04 67 90 19 08 et
www.ville-pezenas.fr
Rens. : 04 67 37 85 29 et
www.cc-canal-lirou.fr
Vendredi 28 mars
Saint-Jean-de-Védas
Mercredi 19 mars
Lunel
Dimanche 30 mars
Prades-le-Lez
Le mouvement perpétuel
de l’audace
Création théâtrale sur
pouvoir et spectacle
Conférence
« spécial méduses »
Rens. : 04 67 82 02 34 et
www.chaiduterral.com
Rens. : 04 67 22 03 78.
Pirandello dynamite l’idée de la
représentation et met en scène le
théâtre dans tous ses états : lieu, équipes
artistiques et techniques, personnages
et public, chacun selon les conditions
qui régissent son statut À 20 h 30 au
théâtre. Tarif de 10 € à 20 €.
Travelling Circus par la Cie Hors Pistes.
Un spectacle fascinant : sur une surface
en mouvement perpétuel, cinq acteurs
circassiens tentent toutes les audaces
de rencontres et de constructions.
Dès 10 ans. À 20 h, au Chai du Terral.
Tarif de 5 € à 15 €.
Le cirque Puce par la Cie L’Alouette
est un vrai spectacle clownesque,
tendre et interactif, selon la pure
tradition italienne. Un cirque de poche
que les enfants adorent. À 15 h 30, à la
maison du peuple. De 3 à 10 ans.
Tarif : 5 €.
Georges Kaplan de Frédéric Sonntag
est mis en scène par la Compagnie
AsaNisiMAsa. Une comédie sombre
sur les relations du pouvoir avec le
spectacle, de la fiction avec la politique.
À 20 h 30 à la salle Georges-Brassens.
Tarif de 5 € à 15 €.
Par le Boudu avec le cirque Trottola.
Boudu est une sorte de clochard bourru,
qui se raconte, se livre, parle de la
fragilité et de la solitude.
Une autre façon d’être clown dans ce
monde. Dès 14 ans. À 20 h 30 au théâtre.
Tarif : de 5 € à 8 €.
Rens. : 04 67 96 39 18 et
www.theatreclermontlherault.fr
« Méduses and Co : une association de
malfaiteurs ! » Par Delphine
Thibault-Botha, maître de conférence à
l’institut méditerranéen d’océanologie.
La prolifération des méduses ? Remèdes
possibles pour l’avenir de l’homme.
À 15 h. Gratuit mais sur inscription à faire
le 11 mars et confirmer le 25.
Rens. : 04 99 62 09 40
Mars 2014 — 31
32 —Mars 2014
Edith,
l’enfance
cachée
LA GRANDE HISTOIRE
1942. Edith est âgée d'à peine dix ans lorsqu’elle est cachée dans un grenier. Longtemps. Sans un mot,
sans une explication. Coupée de tout. Elle est l’avant-dernière d’une famille juive de huit enfants, venue
de Hongrie. Un père tailleur, dont l’obsession et l’énergie sont concentrés sur l’unité de sa famille, la
nécessité absolue de sauver chacun. En quelques heures, après une rafle qui les a miraculeusement
épargnés, il cache ses enfants l’un après l’autre, dans des familles différentes. Tous survivront. Mais
marqués à vie. Après s’être tue pendant des décennies, cette Héraultaise raconte son histoire.
Il a fallu plus de cinquante ans pour qu’Edith puisse en parler.
Ce n’est qu’à l’âge de la retraite, en 1998, alors qu’elle suit des
cours d’histoire à l’université Paul-Valéry, que cette petite
dame menue, discrète, aux yeux très bleus, noyée dans le flot
des jeunes étudiants, est remarquée par son professeur. Il
comprend que cette élève un peu atypique a eu un parcours
de vie exceptionnel, la pousse à écrire, à témoigner. Elle
refuse. Puis réfléchit. Longtemps. Et une nuit, Edith se met à
écrire. D’un seul jet. Lorsqu’elle doit présenter son travail à
ses camarades d’université, à cet amphithéâtre plein de
cette génération qui n’a rien connu de la guerre, elle ferme
les yeux et pour la première fois, raconte. Depuis, et encore
aujourd’hui, à 82 ans, elle témoigne dans les écoles, les
collèges, lycées et universités.
En 1935, fuyant la misère et l’antisémitisme, toute la famille
Moskovic quitte la Hongrie pour s’installer à Bruxelles.
Une famille nombreuse, harassée,
chacun portant son baluchon
Le père et le frère aîné, tous deux tailleurs, avaient précédé la
famille d’un an afin d’en préparer l’installation. Une vie
modeste, mais heureuse et libre. « Mon père était un homme
bon, intègre et généreux. C’est l’homme que j’ai le plus aimé
dans ma vie, confie Edith. Il était merveilleux, travaillait sans
relâche, confectionnait tous nos vêtements. Nous étions une
famille très unie dans l’amour et la dignité. » Mais le 10 mai
1940, la famille entend au petit matin le bruit des bottes, le
cliquetis des armes et les chants allemands dans la rue.
Mars 2014 — 33
LA GRANDE HISTOIRE
« J’avais alors huit ans. Et je me souviens très bien de ce
matin-là. Ce qui m’a réveillé, c’est le bruit de la machine à
coudre. Ma sœur Livia fabriquait pour chacun un scapulaire
portant notre identité. Nous devions partir au plus vite. »
En une semaine, la famille organise son exode. « À la hâte, mon
père a fabriqué à la machine à coudre un sac à dos pour
chacun. C’est tout ce que nous avions. Et on est tous partis à
pied pour la France. » Des jours et des nuits d’exode interminables. L’horreur des bombardements, les charrettes renversées, les blessés et les morts. À pied d’abord, puis en train.
« Nous étions entassés avec d’autres réfugiés. De temps en
temps des bénévoles de la Croix-Rouge nous distribuaient de
l’eau, des sardines en boîte. » Souvent le train s’arrête en rase
campagne. Un soir, alors que le train est à nouveau stoppé au
milieu de nulle part, le père fait descendre toute la famille, qui
s’engage sur une petite route serpentant dans la campagne. Ils
marchent sans savoir où ils sont, ni où ils vont. Il fait nuit, hébétés, ils atteignent un village. « Imaginez une famille si nombreuse, harassée, les yeux rougis par le manque de sommeil.
Chacun portant son baluchon. Nous nous sommes assis tous
alignés le long du mur sur la place du village, serrés les uns
contre les autres. » Ils sont à His, un bourg de trois-cent-vingt
habitants, en Haute-Garonne.
Une formidable solidarité se met en place
Le maire rassemble sa population et demande de l’aide aux
habitants. Une formidable solidarité se met en place. On leur
prête une maison, du mobilier, de la vaisselle. La vie s’organise. Les enfants vont à l’école, la mère se consacre à la
cuisine, au linge et à l’entretien de sa famille, le père et le fils
aîné travaillent à la réparation des vêtements des habitants,
retournent les manteaux usagés. « Ils cousaient tout ce qui
est à coudre. Et en échange nous recevions de la nourriture.
Petit à petit, nous nous sommes assimilés à la vie des habitants. C’était des paysans au cœur généreux pour qui nous
étions des réfugiés. J’ai le souvenir que tous les matins, nous
trouvions devant notre porte un panier avec du lait, du
beurre et des œufs. Nous qui n’avions connu que la ville,
nous découvrions le plaisir de travailler aux champs, pour
les moissons, la cueillette des fruits et les vendanges. Dans
mon souvenir d’enfant, nous étions au paradis. Nous allions
même à l’église le dimanche. »
« À la hâte, mon père a
fabriqué à la machine à
coudre un sac à dos pour
chacun. C’est tout ce que
nous avions. Et on est tous
partis à pied pour la France. »
34 —Mars 2014
Une année passe. Arrive l’hiver 1941, et tout bascule. « Un jour, à
cinq heures du matin, la police française, des hommes en civil
avec de grands manteaux en cuir noir, est venue nous tirer du
lit. Sans un mot. Elle nous embarque. Nous sommes répartis
dans trois voitures Citroën et on nous conduit à Toulouse. Nous
passons toute la journée et la nuit suivante dans l’écurie de la
prison. Terrorisés, ignorant quel allait être notre sort. »
« Je revois toujours les bottes impeccables de ces policiers »
Le lendemain, la famille est transférée en fourgon au Récébédou, un camp d’internement, constitué au départ d’une majorité
« C’était des paysans au cœur
généreux. Tous les matins,
nous trouvions devant notre
porte un panier avec du lait,
du beurre et des œufs. »
de républicains Espagnols fuyant le régime de Franco. « Le
camp était bondé. Il faisait un froid terrible. La misère, la faim, la
promiscuité, la gale et la tuberculose. Avec des Espagnols qui
étaient là avant nous, mais aussi des Juifs étrangers, et même
allemands. Entassés dans des baraquements, nous étions hors
du temps. Nous subissions deux fois par jour, dans l’indifférence
totale des policiers à notre égard, un appel interminable, dans le
froid et l’immobilité. Dans mon souvenir d’enfant, je revois
toujours les bottes impeccables de ces policiers, alors que nous
étions dans la boue. »
Dans le camp géré par la police française, la famille Moskovic
est placée dans « l’îlot spécial » isolé par une double rangée
de barbelés et destiné aux Juifs et aux « réfractaires » (*). En
réalité, ce seront ceux destinés à la déportation. On sait
aujourd’hui que le Récébédou a été, comme les autres
camps de rassemblement des Juifs, l’antichambre des
camps d’extermination.
On m’avait cachée dans un panier à linge
Le père d’Edith connaissait peut-être le sort qui leur était
réservé. Il voulait s’échapper et ramener sa famille à Bruxelles,
où il pensait être davantage en sécurité. Grâce à un petit
pécule que la mère cachait sur elle, il soudoie deux gardiens
qui coupent les barbelés au fond du camp, un soir, juste après
l’appel. « Nous avons fui dans la nuit et sous la pluie. Après
avoir marché longtemps, nous avons vu une lumière. C’était
un petit bar de campagne. Nous étions morts de fatigue, de
faim et soif. Après avoir poussé la porte, nous nous sommes
retrouvés face à deux gardiens du camp, accoudés au
Mars 2014 — 35
LA GRANDE HISTOIRE
36 —Mars 2014
« Je ne comprenais
pas pourquoi j’étais là,
seule, abandonnée,
oubliée dans ce grenier
sans lumière. »
comptoir. Aussi surpris que nous, ils se sont regardés puis
nous ont tourné le dos comme s’ils n’avaient rien vu. Ce fut
pour nous un miracle. »
Avec l’aide de passeurs, ils traversent toute la France occupée.
« En attendant dans le café qui nous logeait, nous avons passé
au compte-goutte la ligne de démarcation à Abbeville. Pensez
donc, toute une famille ! Cela s’est fait en plusieurs jours,
cachés par des gens qui avaient un laissez-passer, dans des
situations les plus inimaginables. Moi, on m’avait dissimulée
dans un panier à linge. » Au printemps 1942, ils arrivent à
Bruxelles, trouvent leur maison dévastée, repartent de zéro.
Les Allemands occupent la ville mais, dans les souvenirs
d’Edith, ils sont courtois. La famille reprend une vie presque
normale, les enfants vont à l’école, le père reprend son métier
de tailleur.
Elle m’a serré la main très fort, refusant de me lâcher
En juin 1942, les lois anti-juifs se durcissent : interdiction de
prendre les transports en commun, d’aller dans les jardins
publics, au cinéma, de travailler. Les magasins ne sont accessibles aux Juifs que le soir, quand les étals sont quasi vides. Et
l’obligation d’acheter et de porter l’étoile jaune : trois par
personnes, obligatoirement cousue sur la partie gauche de la
poitrine. « Puis l’école nous a été interdite. Ça a été la pire des
humiliations, comme une plaie ouverte encore aujourd’hui.
Je me souviens que la directrice a réuni tous les élèves dans
la cour, et à l’appel de nos noms, nous enfants juifs, devions
sortir du rang. Comme d’habitude, mon amie Madeleine me
tenait par la main. À l’appel de mon nom, elle a serré ma main
très fort, refusant de me lâcher, et m’a suivie dans le rang des
indésirables. S’en est suivie une scène très pénible. Il a fallu la
forcer à me lâcher. Tout le monde pleurait, y compris les
professeurs et la directrice. Jusqu’alors, du haut de mes 10 ans,
je ne savais pas qu’être juive était être différente. Quand j’ai été
chassée de l’école, ce que j’ai ressenti était inexprimable. La
honte, le chagrin, l’humiliation, l’incompréhension. »
La famille reste cloîtrée
Puis il y a eu ce fameux jour de la grande rafle de septembre
1942. L’équivalent à Bruxelles, de la rafle du Vel’ d’Hiv’ à Paris.
Tôt le matin, réveillée par le bruit des voitures venues cerner le
quartier, la famille reste cloîtrée. « Ils ont pensé que la
André Hautot, président du
musée de la Résistance et
de la déportation
« Notre activité
est tournée
vers les
collégiens et
les lycéens »
« Le Centre historique de la
Résistance et de la déportation
de Castelnau-le-Lez se concentre
sur le devoir de mémoire.
Soutenu par le Conseil général
dans son fonctionnement et
encadré par des bénévoles très
impliqués, son activité est
principalement axée sur la visite
des lycéens et collégiens, avec
leurs professeurs, et la
préparation du concours
national de la Résistance et de la
déportation. Il met en scène les
faits de l’époque, est équipé
d’une bibliothèque ainsi que
d’une salle audiovisuelle. »
Du lundi au vendredi de 9 h à
12 h (12 h 30 le mercredi) et de
13 h (13 h 30 le mercredi) à 17 h.
Rens. : 04 67 14 27 45
Lexique
Réfractaires
Personnes qui ont refusé le
service du travail obligatoire
(STO), instauré par le régime
de Vichy.
Juste
Le titre de « Juste » est décerné
par l’État d’Israël aux personnes
qui ont mis leur vie en danger
pour sauver des Juifs. On compte
24 000 Justes dans le monde.
Mars 2014 — 37
LA GRANDE HISTOIRE
maison n’était pas occupée, car mon père avait blanchi les
vitres. Signe à l’époque des maisons non louées. » Tout se passe
très vite. La police a des quotas à remplir, et des listes. La famille
est fichée. Chaque maison qui n’ouvre pas est notée. « Nous
avons assisté à des scènes terribles, je me souviens de cette
maman que nous connaissions bien, traînée par les cheveux
par les policiers après qu’ils lui avaient arraché des bras sa
petite fille de quatre ans pour la jeter dans un fourgon. »
La rafle terminée, dans l’heure qui a suivi, le père, sans un
mot et dans l’urgence, va prendre chacun de ses enfants et
faire du porte-à-porte dans les quartiers environnants pour
les confier à des voisins, comprenant que le retour de la
police est imminent.
« C’est là que MA guerre a commencé »
Il commence par le petit frère, puis revient chercher Edith et
ainsi de suite pour chacun des enfants. « C’est là que MA
guerre a commencé. Mon père, sans rien dire, m’a conduite
chez des gens que je devais appeler maman Marie et papa
Philippe. Ils m’ont aussitôt amenée dans un grenier, au-dessus
des appartements de l’immeuble. Alors mon calvaire a
commencé. Ce premier jour « d’enfant cachée » reste pour
moi l’un des plus douloureux. »
Une fenêtre, mais voilée d’un épais rideau noir avec interdiction
de l’ouvrir, un matelas sur le sol, une table, une chaise. La porte
toujours fermée à clé. « Pour les risques qu’ils prenaient à me
cacher, mes bienfaiteurs devaient avoir très peur. Ce qui était
terrible, c’était le bruit de la clé dans la serrure. » Le traumatisme a été tel qu’aujourd’hui Edith a enlevé presque toutes les
portes dans son appartement héraultais. « La nuit, on venait
dans ma chambre pour vider le seau dans lequel je faisais mes
besoins et on m’amenait dans l’appartement pour une toilette
rapide. Il ne fallait faire aucun bruit. On me lavait mais on ne me
parlait pas. Lentement, j’ai perdu la notion du temps et des
choses. Je ne comprenais pas pourquoi j’étais là, seule,
abandonnée, oubliée dans ce grenier sans lumière. Je ne sais
pas combien temps je suis restée enfermée. Pendant ces
moments de désespérance, et dans ma solitude d’enfant
cachée, je me suis accrochée aux souvenirs de notre vie
heureuse à His, à l’école, à Madeleine, nos jeux d’enfants et
notre complicité. Elle était blonde, rieuse et très soignée. Même
après la guerre, je ne l’ai jamais retrouvée. » La durée de cet
enfermement est devenue abstraite. « Cette fragilité de petite
fille emmurée est toujours en moi, toujours là. Je vis avec. »
« Jusqu’alors, je ne savais
pas qu’être juive était être
différente. Quand on m’a
chassée de l’école, ce que j’ai
ressenti était inexprimable. »
38 —Mars 2014
« La main de ce jeune
homme était irréelle.
Il parlait peu, à voix basse
il m’a fait répéter plusieurs
fois mon nouveau nom :
Eliane. »
« La main de ce jeune homme était irréelle »
« Un jour la porte s’est ouverte, et un jeune homme dont je
n’ai jamais rien su m’a pris par la main. Nous avons marché
dans la rue. J’étais étourdie, les yeux me brûlaient, mes
jambes étaient douloureuses. Je ne comprenais rien et j’avais
peur. La main de ce jeune homme était irréelle. Il parlait peu,
à voix basse il m’a fait répéter plusieurs fois mon nouveau
nom : Eliane. Et m’a dit cette phrase terrible, « Si tu dis que tu
es juive, on te tuera. » Nous avons pris un train plein de
soldats allemands. Je ne devais pas parler. » Après le train, il a
fallu marcher à nouveau longtemps. Edith suppose que
c’était l’été car elle avait très chaud et soif. « Nous sommes
arrivés devant une maison. Une dame est venue vers nous en
souriant, elle m’a embrassée. La tête m’a tourné, j’ai failli me
trouver mal. Le jeune homme a serré ma main et a tourné
les talons. »
Edith était arrivée dans sa nouvelle cachette, un centre
d’enfants handicapés mentaux, à Ottignies près de Bruxelles,
où elle restera jusqu’à la fin de la guerre. Avec vingt-cinq
autres enfants juifs, cachés comme elle, elle trouve l’amour et
la protection de Renée Jacquemotte, appelée par tous
Marraine, qui fut pour tous une mère et fait partie aujourd’hui
des Justes (*). « À deux reprises j’ai vu mon père, habillé en
ouvrier agricole, avec une besace, je n’ai pas pu m’approcher
de lui, ni échanger un mot. Il ne fallait rien laisser paraître. »
Lui qui était le seul à savoir où était chacun de ses enfants a
passé cette période jusqu’à la fin de la guerre à courir de l’un
à l’autre. Sans se faire prendre. Jamais personne n’a compris
comment il a survécu. Mais il a sauvé et uni à nouveau toute
sa famille, une famille de huit enfants, chacun avec son
parcours singulier, ses blessures, mais tous vivants. « Plus
tard, après la guerre, lorsqu’il est décédé en 1957, ma sœur
Eva a trouvé dans son portefeuille une carte de résistant. Il ne
nous avait jamais rien dit. Il avait gardé le silence. »
Ce silence dont était aussi prisonnière Edith, jusqu’à ce jour
de 1998 ou elle décida de parler.
Elle est aujourd’hui l’un des derniers témoins vivants.
Texte : Claire Vincent
Illustration : Claire Degans
À noter
Chaque année, le Conseil
général organise, pour les
collégiens et lycéens lauréats
du Concours national de la
Résistance et de la déportation,
un voyage dans un haut-lieu
historique. Ce concours
s’adresse aux classes de 3e des
collèges publics et privés et à
toutes les classes des lycées.
Les établissements participent
sur la base du volontariat, d’où
l’importance de l’implication
des enseignants. Le jury
départemental qui examine les
travaux collectifs ou individuels
des élèves est constitué
d’enseignants et d’anciens
résistants ou déportés. Le
thème sur lequel les élèves ont
travaillé cette année portait sur
« La libération du territoire et le
retour à la République ». Le
voyage aura lieu les 23 et 24 mai
à Lyon, avec notamment la visite
du Centre d’histoire de la
Résistance et de la déportation.
En chiffres
518
élèves de 14 établissements
ont écouté Edith raconter son
histoire en 2012.
60 000
enfants juifs cachés et sauvés
en France.
75 211
juifs de France déportés,
dont 11 500 enfants.
2 000
survivants des camps de
concentration.
(Source : Serge Klarsfeld).
En savoir plus
Camps d’internement du sud de
la France. 1939-1944 Éric Malo
Bibliothèque de Toulouse 1990.
Traqués, cachés, vivants.
Collectif coordonné par
Danielle Bailly.
Éditions l’Harmattan.
Mars 2014 — 39
INITIATIVES LOCALES
Champion
sur neige
Un championnat du monde de chasse-neige ! Ce n’est pas une galéjade,
il a eu lieu les 4 et 5 février dernier en Andorre. Emmanuel Rouanet,
agent des routes au Département, y a défendu les couleurs de l’Hérault.
Emmanuel Rouanet,
agent des routes au centre
départemental de La Salvetat
« Un défi utile
et agréable »
U
n défi d’habileté, de maîtrise,
d’efficacité : le championnat du
monde de chasse-neige, qui a
eu lieu début février sur un circuit auto
au Pas-de-la-Case, a rassemblé des
agents d’entretien des autoroutes et
des routes de collectivités territoriales,
venus d’Europe, des États-Unis, du
Canada, des pays de l’Est, etc. Une cinquantaine de concurrents s’affrontaient
sur un slalom, un parcours d’obstacles,
des exercices de dégagement de chaussée, etc. Le sable remplaçait la neige
40 —Mars 2014
- fragile - pour que tout le monde ait les
mêmes chances et contraintes.
L’occasion pour ces professionnels
d’échanger sur leurs pratiques, leurs
territoires. Les Héraultais Emmanuel
Rouanet (arrivé 8 e en Andorre), et
Claude Sidobre sont déjà champion et
vice-champion de France des agents de
collectivités. La preuve que l’Hérault,
malgré le soleil, est aussi, avec ses
hauts-cantons, un département de
neige et de verglas.
« Je pratique le déneigement
à La Salvetat depuis 2005. Au
Pas-de-la-Case, j’ai conduit un
chasse-neige de neuf tonnes et
230 CV. C’est puissant, mais tout
en finesse, il faut rester calme et
concentré pour éviter les
obstacles, monter des rampes,
manipuler les lames, ouvrir et
dégager. J’ai rencontré des
« collègues » du monde entier,
l’échange a été très riche. Ça va
me permettre d’améliorer encore
ma technique pour dégager les
routes de l’Hérault entre
mi-novembre et mi-mars, par
temps de neige ! »
Des emplois verts
et solidaires
Elle respecte l’environnement et contribue à une économie plus
sociale et solidaire : en matière de développement durable,
l’agriculture biologique a plus d’un tour dans son chapeau !
A
u Domaine Bassac à Puissalicon,
il y a belle lurette que les coccinelles et autres abeilles sont
légion. « Preuve que l’agriculture biologique favorise la biodiversité tout en
améliorant la qualité des sols et de l’eau »,
s’exclame François Delhon, associé de ce
domaine viticole de 80 ha, engagé dans le
bio depuis 25 ans. Entre-temps, ce mode
de production a sacrément gagné du terrain. Sur cinq ans, les surfaces concernées
ont plus que triplé dans l’Hérault.
Engrais verts
Et François Delhon d’ajouter : « La consommation de vins bio a augmenté de 15 % en
2011 et on parle de 20 % en 2013, grâce
notamment à des écarts de prix plus
réduits par rapport au conventionnel. »
Mais pas seulement : « Les militants ont
été rejoints pas un large panel de
consommateurs, soucieux de l’environ-
nement et de leur santé », constate
Baptiste Aberlenc, chef d’exploitation
aux Jardins de Bentenac à Mauguio. Une
exploitation maraîchère dont les
pratiques incluent la production
d’engrais vert et la lutte intégrée. « Basé
sur un travail de fond en amont pour
nourrir les sols et renforcer la plante, le
bio requiert davantage d’observation,
d’autres compétences, une autre organisation. » « Cela demande aussi plus de
temps et donc de main-d’œuvre »,
renchérit François Delhon qui emploie
douze à quinze salariés, principalement
pour la taille des vignes et la gestion
de l’herbe.
Humain et social
Après avoir embauché un chef de
culture cette année, il envisage même
la création d’un poste administratif
export. Le nombre moyen d’unités de
« Basé sur un travail de fond en
amont pour nourrir les sols et
renforcer la plante, le bio requiert
davantage d observation,
d’autres compétences,
une autre organisation. »
travail humain par exploitation biologique serait ainsi de 2,4 contre 1,5 en
conventionnel, soit 640 emplois sur les
fermes bio héraultaises. Les Jardins de
Bentenac poussent même le bouchon
plus loin, du côté de l’insertion : « Partie
intégrante de l’association Etap, nous
accueillons des jeunes en difficulté qui
peuvent effectuer quelques heures de
travail ou un stage. » Un aspect humain,
mais aussi social, via la vente de paniers
de légumes sur l’exploitation. Tournée
vers les circuits de proximité, le bio fait
aussi vivre les territoires ruraux.
Baptiste Aberlenc, chef d’exploitation
aux Jardins de Bentenac à Mauguio.
Mars 2014 — 41
LE JOUR OÙ…
1964
Seule Vénus sortant de l’onde a suscité une telle
adulation. Pourtant ce jour de septembre 1964,
c’est une statue en piteux état qui surgit des eaux
à l’embouchure de l’Hérault : l’Ephèbe d’Agde.
L’Ephèbe d’Agde tel qu’il
se présente aujourd’hui.
C’est une statue en bronze venue du fond de notre
histoire. Le 13 septembre 1964, Jacky Fanjaud, un des bénévoles du Graspa (Groupe de recherches archéologiques
sous-marines et de plongée d’Agde), fondé par Denis
Fonquerle, plonge face à la cathédrale Saint-Etienne. Un
instant remués par le plongeur, les fonds vaseux laissent
apparaitre un bout de sculpture au métal très oxydé. Dégagée et remontée, la statue d’un mètre trente-trois, dont
une main se détachera lors de l’opération, représente un
jeune homme. Elle y gagnera jusqu’à nos jours le surnom
« d’Éphèbe ». Mais ce « jeune homme » antique a subi les
outrages du temps. Son état est déplorable et va demander une longue restauration avant de pouvoir, suprême
consécration, être exposé au Louvre, à côté de la Victoire
de Samothrace. Il y demeurera vingt ans. Ce qui montre
assez son caractère exceptionnel. Car l’on sait désormais
que ce bronze du IVe siècle avant Jésus-Christ, attribué
parfois à Lysippe de Sicyone, représente Alexandre le
Grand tenant une lance.
42 —Mars 2014
Mais à Agde, cette trop longue absence est mal vécue.
Certains plongeurs ne seraient pas loin de penser que l’État
grenouille pour s’accaparer ce patrimoine unique. « La réalité
est plus simple, explique Odile Berard-Azzouz, conservateur
des musées d’Agde. Nous avons ici des poussées hygrométriques de l’ordre de 90 %. Une bonne conservation suppose
30 % à 40 % seulement. » D’où les réticences des institutions
à restituer un bronze fragile. Et, en parallèle, l’acharnement
des Agathois à récupérer leur chef-d’œuvre. Finalement,
grâce, notamment, à Denis Fonquerle et à l’architecte Jean
Miquel, le « père » du Cap d’Agde, le musée ouvrira ses portes
en 1985. Sous la houlette attentive d’Odile Berard-Azzouz, en
poste dès le début, sa collection n’a pas cessé de s’enrichir.
S’il fallut attendre mai 1987 pour voir le retour tant espéré de
« l’Ephèbe », les découvertes n’ont pas manqué depuis. À tel
point que l’écrin qui l’accueille est devenu trop petit.
Car la région regorge d’un patrimoine antique important.
D’une part, la Narbonnaise – le nom romain du Languedoc –
était riche et ses villas cossues s’ornaient d’œuvres de prix.
De l’autre, en cas de tempête, les bateaux cherchaient à se
réfugier, à travers les « graus », dans les étangs littoraux. Les
naufrages sur les bancs de sable n’étaient pas rares. Ces
fortunes de mer font aujourd’hui le bonheur des musées
consacrés à l’archéologie subaquatique. « Autour de
l’Ephèbe, et beaucoup grâce à lui, nous avons aujourd’hui
une très belle collection. Avec des objets uniques comme le
"Césarion". Le public ne s’y trompe pas puisque 30 000 à
50 000 personnes fréquentent le musée chaque année. » De
quoi, effectivement, espérer un prochain agrandissement
des lieux. De quoi, aussi, prolonger l’existence plus que
bimillénaire d’un éternel jeune homme incarnant à jamais la
beauté et la force triomphante. Un passé radieux, en somme.
Musée de l’Ephèbe - Mas de la Clape - Le Cap-d’Agde
www.museecapdagde.com
Envol à l’étang du Méjean, Lattes.
(Bernard Georges)
La redoute de Ballestras, Palavas.
(J.P. Liautard)
La Pointe-Courte, à Sète.
(Christine Brandani)
On veut
ta photo !
Participez, vous aussi !
postez en ligne vos photos
Retrouvez + d’infos
herault.fr
Le taureau solitaire.
(Rapali Marco)
Pierresvives, Montpellier.
(A. Wolf)
l’actu
du terrain
Montpellier
Pézenas
Le 21 mars, de 11 h à 19 h, venez
donner votre sang et repartez
avec une collation haut de
gamme, concoctée par Damian
Martin, le chef du restaurant
« Le petit Jardin ». Objectifs de
cette collaboration :
récompenser les donneurs et
encourager d’autres à les
rejoindre. Rendez-vous sur le site
EFS de Malbosc, 392 avenue du
Pr Jean-Louis Viala à Montpellier.
La 52e rencontre cinéma de
Pézenas explore la
cinématographie mexicaine,
du 8 au 14 mars. Au programme :
vingt-cinq films dont deux en
avant-première, et deux
hommages. Plusieurs invités
enrichiront les projections :
réalisateurs, critiques,
historiens, etc. Détails sur
www.lafccm.org/Rencontre ou
au 07 81 98 85 96.
Après le don, le bon !
Au cinéma, caramba !
Béziers
Trafic en hausse
Montpellier
L’aéroport de Béziers/
Cap-d’Agde affiche un nouveau
record de fréquentation avec
228 305 passagers transportés
en 2013. C’est 2 % de plus qu’en
2012, c’est aussi la 6e année de
croissance consécutive.
L’expo Street Art à
pierresvives ? De la bombe !
Cœur d’Hérault
Installée à pierresvives durant tout l’automne,
l’exposition de street art 3P2A a fait carton plein. Plus de
21 000 visiteurs étaient au rendez-vous pour découvrir
les œuvres des 14 artistes invités, des œuvres
spécialement conçues pour l’expo. Encore
underground dans les années 70, le street art est
aujourd’hui pleinement reconnu.
Infos : www.pierresvives.herault.fr
L’effort et le réconfort
Le samedi 5 avril, participez à la
balade VTT « Vignoble et
patrimoine », un circuit encadré
de 22 km avec six haltes
patrimoine et dégustation.
Infos et tarifs : 04 67 57 58 83.
Campagne
Clermont-l’Hérault
Une caméra
pour mieux isoler
Florensac
Arbox, de l’habitat modulaire
en bois 100 % local
Cela fait des années qu’élus et professionnels
« planchent » sur la valorisation de la ressource bois du
Haut-Languedoc. Dernière action en date :
le lancement d’Arbox, un système innovant de
construction modulaire à ossature bois « prêt à
habiter », entièrement monté en usine. Il permet
l’édification rapide et compétitive de bureaux, locaux
industriels, habitats individuels et collectifs.
De l’arbre au la maison : tout est réalisé localement.
Plus d’infos sur www.arbox.fr - www.vbhl.fr
44 —Mars 2014
Belle initiative menée par Face
Hérault et GDF Suez ! Afin de
lutter contre la précarité
énergétique, ils proposent aux
Clermontais qui le souhaitent de
faire appel à Fanny et Enzo. Ces
deux jeunes recrues ont été
formées et équipées d’une
caméra thermique. Une fois
chez l’habitant, elle leur permet
de localiser les points faibles
d’isolation. Parfois, des gestes
simples suffiront à faire des
économies d’énergie. D’autres
fois, des travaux seront
nécessaires. Si le foyer souhaite
les engager, il sera orienté vers
un opérateur agréé. Pour
prendre rendez-vous, appelez le
04 67 41 80 01.
Première mondiale
dans l’Hérault
Aéronature lance la première
école de vol électrique sur la
commune de Campagne, dans
l’est héraultais. Il sera possible
d’essayer et d’apprendre à voler
en paramoteur électrique,
dispositif composé d’une voile
souple type parapente et d’un
moteur à hélice de 10 Kw, offrant
une autonomie d’une heure,
sans avoir besoin de recourir
aux ascendances thermiques.
Le tout sans impact sur
l’environnement. Ouverture de
l’école le mois prochain !
Infos sur www.aeronature.com
Associations, envoyez ce qui fait
votre actualité à l’adresse
suivante : [email protected]
Publiez votre évèvement
sur herault.fr/annonce
Originaire de Poussan, Aurélie Bordenave
– alias Léely – réalise des petits films
d’animation pour le site internet
de France Inter et l’émission
« La tête au carré ». Son site :
http://aureliebordenave.fr/
À 43 ans, Christophe Rouve est le capitaine
du FC Sète et le doyen de la Coupe de France,
où son club s'est issé jusqu'en 8e de finale.
Le Top 5
Ces Héraultais
qui font l’ actualité
Lucie Sorbian est factrice à Mèze et
elle participe ce mois-ci au rallye Aïcha des Gazelles,
au Maroc. Dès le 15 mars, suivez son aventure
sur le groupe facebook « 12 gazelles La Poste ».
Laurent Chaptal et Patrick Berthiaud ont un moral d’acier.
Basée à Vendargues, leur PME Conceptole a conçu douze
origamis géants en structure d’aluminium destinés à être
exposés dans une rue de Moscou.
Véronique Chouraqui publie D’un Rouge incomparable,
un roman historique dont l’intrigue se déroule à Montpellier
sous la Révolution, largement documenté grâce aux Archives
départementales à pierresvives.
Mars 2014 — 45
INITIATIVE CITOYENNE
Louise Coutance, lycéenne,
écrit contre l’anorexie
« Juste un
gramme en
trop, et c’est
le stress »
L’anorexie
vaincue à 14 ans
Ex-anorexique, Louise a attaqué la maladie à bras-le-corps.
Après des mois de souffrance, guérie, elle raconte de manière
romancée son expérience dans La Faim des hirondelles.
A
u lycée, à Béziers, c’est une
jeune fille comme les autres.
Joyeuse. Réfléchie. En ligne de
mire, de futures études de psychologie.
Au vrai, les épreuves forgent la maturité. De ce côté, Louise, 16 ans, peut en
raconter. Dans un roman autobiographique, elle narre les affres de l’anorexie
pour une ado. « Pour moi, tout a commencé à 14 ans. Comme pour beaucoup
de filles, bombardées par les images
des magazines et de la télé, beauté
rimait avec minceur. Avec mes 44 kilos,
je me trouvais grosse. »
Surpoids imaginaire
D’où l’obsession de la balance et les repas
qui sautent pour éliminer un imaginaire
surpoids. Louise reconnaît qu’il y avait dans
son attitude un appel inconscient : « Je
voulais sans doute qu’on s’intéresse à moi. »
46 —Mars 2014
En quelques mois elle perd 10 kilos, avec
les conséquences que l’on imagine sur
sa santé. Ses parents finissent par
obtenir son accord pour la faire entrer
au département pour ados de la clinique
La Lironde, près de Montpellier,
Lirond’aile. Pendant trente-huit jours,
elle va lutter pour s’en sortir. « Je tenais
un carnet de bord qui m’aidait à vivre et
à comprendre ce que je vivais. » Ces
notes sont la trame de son roman, écrit
pour « être peut-être utile à d’autres
jeunes ». Tout en ajoutant que pour
guérir, « il n’y a pas d’autres solutions
que de le vouloir vraiment soi-même ».
Désormais, quand on lui demande son
poids, elle répond : « Cela fait deux ans
que je ne suis pas pesée. »
La Faim des hirondelles, Louise Coutance,
éd. Société des écrivains.
« L’anorexie est une maladie
insidieuse. Elle s’installe en
vous peu à peu. Vous
commencez par manger moins,
sauter un repas, puis deux…
À la fin c’est comme si votre
corps et votre vie ne vous
appartenaient plus. Vous vous
regardez comme de l’extérieur.
Avec une angoisse permanente.
Un gramme en trop, c’est le
stress. Mais maigrir angoisse
tout autant, car vous vous sentez
tiré hors de l’existence. Avant
d’être en clinique, j’ai consulté
beaucoup de médecins mais rien
n’y faisait. Il faut rompre avec
son environnement, ses
habitudes et être très entouré
pour s’en sortir. »
Juin 2012
C’est le début de mon anorexie.
7 novembre 2012
Je rentre, plus ou moins
consentante, à la clinique
de la Lironde.
16 décembre 2012
Je sors de la clinique. Je suis
guérie et n’aurais pas supporté
d’y passer Noël.
20 janvier 2014
Mon livre est publié.
10 idées
SORTIR
1
Saveurs et senteurs
du terroir entre
vignes et étangs
Au cœur du massif de la Gardiole, partez en
balade sur le chemin des capitelles, à la découverte de la flore printanière, puis participez à
un atelier autour des accords mets-muscats.
Un œnologue vous guide dans cette
expérience gustative. Balade pour adultes,
dimanche 30 mars à 10 h, Office de tourisme
de la plage, à Frontignan. Sur inscription (10 €).
Renseignements :
04 67 18 31 60
Mars 2014 — 47
10 IDÉES POUR LE WEEK-END
Anim’ vacances pour enfants et ados
2
Quelques idées pour occuper enfants et ados pendant leurs congés de mars…
Castries : stage au tennis-club du 10 au 14, avec ou sans activités (laser game/
patinoire/bowling…), mini-tennis. Tél. 04 67 87 35 10.
Agde, réserve naturelle du Bagnas : animation « Les canards » le 4, découverte
contée des animaux le 11. 4/10 ans. Sur réservation. Tél. 04 67 01 60 23.
Clermont-l’Hérault : initiation au street-art avec un artiste graffeur. Du 3 au 4
et du 6 au 7. Tél. 04 67 88 22 24.
Lodève, théâtre Lutéva : le concert des mômes (chansons et magie)
le 8 à 14 h 15. Tél. 04 67 88 86 44.
Béziers, médiathèque : animations « Mangamania » (histoires contées le 5,
jeux traditionnels japonais le 8, démonstration d'aïkido le 9, défi de dessins
manga le 11…). Tél. 04 99 41 05 50.
Sérignan, musée régional d’art contemporain : stage de pratiques artistiques
sur 3 jours. 5/12 ans, sur inscription. Tél. 04 67 32 33 05.
Se sentir tout beau,
tout bio, grâce à l’Orbio
Pour chasser la grisaille et préparer un printemps
tonique, rendez-vous à Bédarieux. L’Orbio y
rassemble en un même lieu (La Tuilerie) un large
panel d’exposants : alimentation biologique,
bien-être, éco-habitat et équipement de la
maison. Des conférences et des ateliers et un
espace restauration attendent aussi les visiteurs.
Les 22 et 23 mars, de 10 h 30 à 19 h 30. 3 €.
Renseignements : 04 66 62 07 16
3
Projection « Pépites
vertes du Brésil » à Gignac
De l'arrière-pays couvert de champs de soja aux
favelas de Rio, François Picard et Cécile Clocher
ont traversé le Brésil à vélo. Exploitation
raisonnée des écosystèmes, agriculture urbaine,
développement du vélo en ville… Avec humour et
légèreté, ils nous parlent d'un pays où germent
les idées d'un nouveau monde. Bibliothèque
municipale de Saint-Pargoire, le 6 mars à 19 h
(entrée libre).
Renseignements : 04 67 90 16 79
48 —Mars 2014
4
5
Découvrir la piscine
olympique de
Montpellier en s’amusant
Seul ou en famille : sport, découvertes et
épreuves en tout genre vous font passer de
purs moments de plaisir dans les bassins
d’Antigone. « Rapid’eau », dimanche 23 mars de
9 h à 12 h 30. Attention aux éclaboussures !
Activités gratuites. Entrée : de 2,20 € à 4,90 €.
Renseignements : 04 67 15 63 00
6
Balade-cueillette et atelier
culinaire à Olargues
Elles montrent le bout de leurs feuilles et de
leurs fleurs, les délicieuses plantes sauvages de
nos campagnes : venez les découvrir et les
reconnaître lors d’une balade, puis cuisinez-les
avant de les déguster… Le 16 mars avec le centre
Cebenna. Places limitées, sur inscription. Date
susceptible d’être modifiée. Sortie payante.
Renseignements : 04 67 97 88 00
7
Une séance de « sophro-épluchage » au milieu des étals
Sur le marché de Clermont-l’Hérault, les passants sont conviés à une expérience singulière : entrer dans
une cabine confortable en compagnie d’un légume de leur choix. Puis l’éplucher en écoutant une histoire
adaptée au profil de ce dernier - de type pot-au-feu, de variété ancienne ou autre - Une fois pelé, le légume
est ajouté à un potage qui mijotera longuement avant d’être partagé. Le 19 à 11 h et 16 h 30. Gratuit.
Renseignements : 04 67 96 31 63
Mars 2014 — 49
10 IDÉES POUR LE WEEK-END
9
Le musée Médard ouvre
Après 18 mois de travaux, l'ancien hôtel Paulet,
successivement Hôtel de Ville de Lunel et
bibliothèque, est devenu un musée. Des
archives communales à la collection des
5 000 ouvrages légués par Louis Médard, via
les planches illustrées des Oiseaux de Buffon,
plus de 600 m2 sont dédiés à la découverte du
livre et à son histoire. Une place importante est
aussi donnée aux nouvelles technologies
(tablettes tactiles, projections vidéo…) à la
disposition des visiteurs comme supports
pédagogiques ou d'exposition. Entrée libre.
Renseignements : 04 67 87 83 95
8
Place aux animaux totémiques,
aux corsos et autres cavalcades…
Sa majesté Carnaval est de retour… À Poussan, la fête dure
cinq jours entre bals masqués, « branles de la chemise » et
jugement du paillasse (1er-5 mars) tandis qu’à Pézenas, le
défilé du mardi-gras est conduit par le célèbre poulain,
farandoles à l’appui (4 mars). À ne rater non plus, le
carnaval occitan de Béziers (22 mars).
Renseignements : www.herault-tourisme.com
50 —Mars 2014
10
Partagez les joies de la
glisse au Cap-d’Agde
Jusqu’au 30 mars, l'esplanade Pierre-Racine se
transforme en patinoire synthétique.
Retrouvez-vous entre amis ou en famille sur cette
piste de 160 m2 (ouverte tous les jours jusqu’au
16 mars, puis les samedis, dimanches et mercredis).
Entrée/location de patins : 5 €. Dès 5 ans.
Renseignements : 06 34 06 70 17
LA RECETTE DE CATHERINE ET D’ANNE-SOPHIE
Sauce verte au verjus
pour un poisson
Difficulté
Ingrédients
Pour un bol
2 c. à soupe de verjus (jus de raisins verts, vendu en
épicerie fine ou sur www.ohlegumesoublies.com)
2 c. à soupe d’huile de pépins de raisin (ou tournesol)
2 c. à café de moutarde forte
1 œuf dur
1 gousse d’ail
1 échalote
4 c. à soupe d’herbes aromatiques de saison mélangées :
persil, estragon, cerfeuil, fines herbes, basilic
Sel, poivre
Préparation
Temps : 15 min. Peut se préparer la veille et se garder
au frais.
Hacher menu ail, persil, échalote, cerfeuil, fines herbes et
le blanc d’œuf dur. Mixer (ou mélanger dans un mortier) le
jaune de l’œuf dur avec la moutarde, le verjus, l’huile, le sel
et le poivre. Ajouter le mélange d’herbes et de blanc d’œuf
et mixer par à-coups jusqu’à obtenir une sauce verte et
épaisse mais dans laquelle on distingue encore des petits
morceaux de feuille. Servir froide, pour accompagner des
poissons (saumon, truite, poissons blancs…)
cuits au court-bouillon ou à la vapeur.
Extrait de « Recettes de ma vigne », Catherine Bernard et
Anne-Sophie Thérond. Éditions du Rouergue, 2013.
Portrait
Deux journalistes en cuisine
De 1984 à 2004, Catherine Bernard (à droite sur la photo)
est journaliste pour L’Usine nouvelle, La Tribune et
Libération. Elle suit une formation de viticulture-œnologie
en 2004, et cultive depuis ses vignes dans l’Hérault.
En 2011, elle publie le témoignage Dans les vignes.
La Montpelliéraine Anne-Sophie Thérond (à gauche) est
elle aussi journaliste,et auteur culinaire. Elle travaille pour
Terre de Vins, Midi Gourmand et la presse professionnelle
(www.cestdivin.com). Les deux femmes se rencontrent à
l’occasion d’un dîner entre copines. Le début d’une belle
complicité, qui se concrétise en 2013 par leur livre
« Recettes de ma vigne ».
Le vin qui va bien !
Un vrai rosé, de pressurage direct, nature.
Vous aussi, faites-nous découvrir
votre spécialité ! Contactez-nous
sur : www3.herault.fr/recette
Mars 2014 — 51
« Les péripéties d’une ado soucieuse
du développement durable »
Roulez jeunesse !
Le magazine du Conseil général de l’Hérault
1 000 rue d’Alco – 34087 Montpellier Cedex 04
Tel. : 04 67 67 74 41 — herault.fr