le sacre du printemps - Opéra national du Rhin

Transcription

le sacre du printemps - Opéra national du Rhin
Dossier pédagogique
Saison 2015-2016
thoss
le sacre
du printemps
la chambre noire
En deux mots
Stephan Thoss revisite l’un des ballets
les plus sulfureux du XXe siècle qui célèbre par
une danse sacrificielle le retour du printemps.
Le tout sur la musique sauvage et toujours
aussi moderne de Stravinsky.
Contacts
Flora Klein • tél + 33 (0)3 68 98 75 21 • courriel • [email protected]
Hervé Petit • tél + 33 (0)3 68 98 75 23 • courriel • [email protected]
Opéra national du Rhin • 19 place Broglie
BP 80 320 • 67008 Strasbourg
Photo Nis & For
du rhin
opéra d'europe
operanationaldurhin.eu
La Chambre noire
mulhouse La Sinne
je 8 octobre 14 h 30*
ve 9 octobre 14 h 30* & 20 h
sa 10 octobre 20 h
di 11 octobre 15 h
Chorégraphie, décors, costumes, lumières Stephan Thoss
Musique Jean-Sébastien Bach, Hans Zimmer,
Javier Naverette, Kronos Quartet,
Kimmo Pohjonen, Samuli Kosminen,
Felix Mendelssohn-Bartholdy
Assistante à la chorégraphie Mia Johansson
COLMAR Théâtre
sa 24 octobre 20 h
di 25 octobre 15 h
STRASBOURG Opéra
di 15 novembre 15 h
lu 16 novembre 20 h
ma 17 novembre 14 h 30* & 20 h
me 18 novembre 20 h
je 19 novembre 14 h 30* & 20 h
* Représentations réservées
aux groupes scolaires
Réservations : département jeune public
Le Sacre du Printemps
Chorégraphie, décors Stephan Thoss
Musique Igor Stravinsky
Costumes Katerina Meinke
Assistante à la chorégraphie Mia Johansson
Créé par le Ballet du Théâtre national de Wiesbaden
Ballet de l’OnR
Spectacle présenté avec des musiques enregistrées
Durée approximative : 1 h 20 avec entracte
Conseillé à partir de 8 ans : élémentaire, collège et lycée
le sacre du printemps
De nombreux chorégraphes
Le Sacre du printemps a été créé en 1913 par le compositeur Igor Stravinsky. Chorégraphié à l’époque par Vaslav
Nijinski pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev, cette œuvre marquante du XXe siècle inspire depuis de
nombreux chorégraphes tels que Maurice Béjart, Pina Bausch, Jean-Claude Galotta, Angelin Preljocaj, Martha Graham,
Uwe Scholz ou Emanuel Gat. Stephan Thoss recrée ce ballet en 2006. L’occasion est donnée aux spectateurs de l’onR
de le (re)découvrir cette saison.
Le Sacre du printemps, photo de la création
Historique du Sacre du printemps
Scandale !
Le 29 mai 1913 au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, la salle est comble. En présence de son compositeur Igor
Stravinsky, Pierre Monteux dirige Le Sacre du printemps. à peine les premières notes entamées, une partie du public
se lève pour s’insurger, empêchant le reste de la salle d’apprécier l’écoute de cette œuvre révolutionnaire. S’ensuit un
chahut qui oppose les « pour » et les « contre », empêchant tout le monde d’écouter. « Massacre de printemps », hurlent
certains. L’Orchestre poursuit son interprétation et le chorégraphe Vaslav Nijinski hurle depuis les coulisses pour donner
les indications aux danseurs qui n’entendent plus une note. Pourtant à la générale, les spectateurs, dont Claude Debussy
et Maurice Ravel, avaient fait preuve d’une écoute attentive.
L’idée du ballet germe dans l’esprit d’Igor Stravinski en 1910, en pleine écriture de L’Oiseau de feu. Les Ballets russes,
dirigés par Nijinski, devaient l’interpréter en 1912, mais ce dernier était affairé à la préparation d’un autre ballet, L’Aprèsmidi d’un fauve. Stravinsky en profitera pour terminer son travail en créant deux tableaux pour le ballet : L’Adoration
de la Terre et Le Sacrifice.
En 1913, Stravinsky soutient le travail du chorégraphe : « La chorégraphie de Nijinski était incomparable ; à l’exception
de quelques endroits, tout était comme je le voulais. »
En 1935, les Chroniques de Stravinsky révèlent : « L’impression générale que j’ai eue alors et que je garde jusqu’à
présent de cette chorégraphie, c’est l’inconscience avec laquelle elle a été faite par Nijinski. On y voyait nettement son
incapacité de s’assimiler et de s’approprier les idées révolutionnaires qui constituaient le credo de Diaghilev, et qui lui
étaient obstinément et laborieusement inculquées par celui-ci. Cette chorégraphie représentait davantage un très pénible
effort sans aboutissement plutôt qu’une réalisation plastique, simple et naturelle, découlant des commandements de la
musique. »
Présentation de l’œuvre
Le Sacre du printemps évoque l’arrivée du printemps. L’œuvre est composée de deux parties : « L’Adoration de la Terre »
et « Le Sacrifice ». La terre est couverte de fleurs et d’herbe. Une grande joie règne sur la terre, les hommes se livrent à
la danse et interrogent l’avenir. L’Aïeul de tous les sages prend lui-même part à la glorification du printemps. Chacun
piétine la terre avec extase. L’œuvre se termine par la danse sacrale : il s’agit de la danse à la mort de la jeune fille élue
autour d’un cercle formé par les vieux sages. Un sacrifice pour s’attirer les grâces du dieu du printemps.
Stravinsky à propos du Sacre
« En finissant à Saint-Pétersbourg les dernières pages de L’Oiseau de feu, j’entrevis un jour, de façon absolument
inattendue, car mon esprit était alors occupé par des choses tout à fait différentes, j’entrevis dans mon imagination le
spectacle d’un grand rite sacral païen : les vieux sages, assis en cercle et observant la danse à la mort d’une jeune fille
qu’ils sacrifient pour leur rendre propice le dieu du printemps. Ce fut le thème du Sacre du printemps. Je dois dire
que cette vision m’avait fortement impressionné et j’en parlais immédiatement à mon ami le peintre Nicolas Roerich,
spécialiste de l’évocation du paganisme… À Paris, j’en parlais aussi à Diaghilev qui s’emballa d’emblée pour ce projet. »
On sait le scandale que provoqua la création de cette œuvre « révolutionnaire ».
Titres des parties
I. L’adoration de la terre
• Introduction
• Danse des adolescentes
• Jeu du rapt
• Rondes printanières
• Jeux des cités rivales
• Cortège du Sage
• L’Adoration de la Terre
• Danse de la Terre
II. Le sacrifice
• Introduction
• Cercles mystérieux des adolescentes
• Glorification de l’élue
• Évocation des ancêtres
• Action rituelle des ancêtres
• Danse sacrale : l’Élue
Jean Cocteau, Stravinsky et Le Sacre du printemps
L’œuvre : un mystère...
Il est difficile d’imaginer la chorégraphie originale de Nijinski. Celui-ci n’a laissé aucune note de son travail. Les
performances n’ont pas été filmées. L’œuvre demeure donc un mystère. Seuls des témoignages écrits et oraux de
personnes ayant vu le spectacle comme des annotations réalisées sur la partition, quelques photographies, des pastels et
des dessins constituent quelques indices.
Les chorégraphes et chercheurs Millicent Hodson et Kenneth Archer ont proposé, en 1987, avec le Joffrey Ballet, une
reconstitution possible du Sacre du printemps. En 2008, le film Coco Chanel & Igor Stravinsky réalisé par Jan Kounen,
débute par la création du ballet et le chorégraphe Dominique Brun s’est aventuré, pour l’occasion, à recréer des extraits
du spectacle.
Pierre Boulez à propos du Sacre
« Le Sacre du printemps a servi de repère à tous ceux qui ont établi l’acte de naissance de ce que nous appelons encore
musique contemporaine. À peu près au même titre, et vraisemblablement pour les mêmes raisons, que les Demoiselles
d’Avignon de Picasso. Sorte d’œuvre-manifeste, elle n’a cessé depuis sa création d’alimenter d’abord les polémiques, puis
les louanges et enfin les mises au point. Elle n’a donc point cessé, depuis cinquante ans, d’être présente. Paradoxalement,
jusqu’à ces dernières années, le Sacre a « fait carrière » beaucoup plus comme œuvre de concert que comme ballet. Et
encore maintenant, malgré quelques productions retentissantes, les exécutions « symphoniques » dépassent de beaucoup,
en nombre, les exécutions scéniques.
D’autre part, de même que le nom de Schoenberg reste identifié avant tout au Pierrot Lunaire, de même que le nom de
Stravinsky reste accolé au Sacre du printemps, je dirais au « Phénomène Sacre du printemps » : œuvre et contexte réunis.
Cette « pièce » est devenue, par elle-même et par la légende vite répandue autour de sa création, un moment exemplaire
de la modernité.
Même si, aujourd’hui, le paysage historique apparaît plus multiple, et la personnalité de Stravinsky plus complexe, nul
ne peut encore échapper à l’excitation physique provoquée par la tension et la vie rythmiques de certaines sections dont
on imagine sans peine quelle stupeur elles ont dû provoquer dans un monde où l’esthétique du « civilisé » s’épuisait
souvent en gracieusetés moribondes. C’était le sang neuf venant des « barbares », une sorte d’électrochoc appliqué
sans ménagement à des organismes chlorotiques. On emploie en algèbre le terme de simplification quand on réduit les
termes d’une équation à une expression plus directe. C’est bien dans ce sens que l’on peut parler du Sacre comme d’une
simplification essentielle. Elle réduit les termes d’un langage complexe et permet de repartir sur des bases nouvelles. »
Extrait du Programme du Festival d’Automne à Paris, 1980
La musique de Stravinsky
Contrairement à la tendance musicale de l’époque, Stravinsky utilisait des techniques dites « anti-symphoniques ».
Chaque partie débute par une musique avec un rythme lent et calme et se termine par une explosion. Les deux parties sont
soumises à un rythme crescendo, tout comme le rythme du ballet et donc de la chorégraphie. Concernant la musique, les
rythmes alternent entre répétitions et dynamisme. Le compositeur s’est également inspiré de certaines mélodies slaves
pour les transformer et les adapter à son œuvre. Le ballet est écrit pour un orchestre symphonique de grande taille :
environ 120 musiciens.
Le thème joué pour l’introduction de l’œuvre évoque l’éveil de la nature au printemps, montrant un passage progressif
des ténèbres à la clarté. Le climat du début est étrange et envoûtant. Le choix du basson comme instrument soliste en
ouverture de l’œuvre marque une première évolution musicale, en plus du choix de faire jouer ce dernier dans les aigus,
élément qui amplifie la nouveauté en termes de sonorité. Stravinsky, pour ouvrir le premier tableau, utilise une mélodie
sinueuse avec de nombreux changements de mesure.
Dans l’extrait sonore des Augures printaniers, le compositeur obtient un accord à répétition identique et dissonant. Il
place les accents là où le spectateur ne s’y attend pas, ce qui suscite la surprise. D’autre part, les accentuations sont
irrégulières, contribuant au dynamisme du passage joué.
La musique de Stravinsky est une véritable révolution au début du XXe siècle, musique très controversée au début mais
qui a su triompher par la suite. Elle impose une grande nouveauté, en termes de musicalité et de rythme. Le compositeur
introduit l’idée de fragmentation du temps musical et crée l’illusion d’un temps morcelé. Une nouvelle conception du
temps musical est née.
Effectif de l’orchestre
• 3 flûtes (dont 1 flûte piccolo)
• flûte piccolo
• flûte alto
• 4 hautbois (dont 1 cor anglais)
• cor anglais
• 3 clarinettes (dont 1 clarinette basse)
• clarinette en ut (dont 1 clarinette en mib)
• clarinette basse
• 4 bassons (dont 1 contrebasson)
• contrebasson
• 8 cors (dont 2 tubas wagner)
• 2 tubas wagner
• trompette piccolo
• 4 trompettes (dont 1 trompette basse)
• trompette basse
• 3 trombones
• 2 tubas
• 2 timbales
• 4 percussionnistes
• cordes
La chorégraphie de Nijinski : une révolution visuelle
Dans sa chorégraphie, Nijinski propose un ballet en totale opposition avec la tradition de la danse classique : les postures
sont courbées, la tête baissée, les mouvements sont convulsifs avec des corps désarticulés. Cette chorégraphie annonce
la danse moderne et remet en cause les fondements de la danse classique.
Le contexte artistique
Diaghilev, premier directeur des Ballets russes, fréquente à cette époque des artistes majeurs de son époque qui seront
liés de près ou de loin à son activité professionnelle : le poète et plasticien Jean Cocteau, les compositeurs Claude
Debussy, Francis Poulenc, Erik Satie, Henri Sauguet et bien-sûr Igor Stravinsky, Coco Chanel, créatrice de mode qui eut
avec le compositeur de L’Oiseau de feu une liaison passionnelle mais aussi les peintres Pablo Picasso, Georges Braque,
André Derain, Henri Matisse et Giorgio De Chirico.
la chambre noire
Autre pièce de Stephan Thoss, La Chambre noire incorpore une bande-son éclectique de plusieurs compositeurs. Avec
Jean Sebastien Bach, Kronos Quartet (connu pour la bande-son de Requiem for a dream) ou des titres tirés de Hannibal
par Hans Zimmer, la pièce s’intéresse à l’espace intersidéral et une de ses composantes principales, invisibles : la matière
noire. La danse traduit ainsi le mouvement cosmique, ordonné par les trous noirs aspirant tous les objets dans les
alentours. Les danseurs, entraînés dans ce tourbillon comme des planètes, évoluent dans la « chambre noire », image
de l’Univers dépouillée de murs, de sols, de lumière et de gravité. Le chorégraphe se questionne sur la place de ces
objets dans l’espace, du passage de la vie à l’éternité à travers les ténèbres, dans un style de danse moderne suggestive
et expressive.
NOTE D’INTENTION DE STEPHAN THOSS
« Ma première inspiration a été l’univers et sa composition : son énergie noire, invisible, et ses trous noirs qui engloutissent
la matière et la lumière. La Chambre noire évoque cet univers, noir, mystérieux, dans lequel les lois de l’espace-temps,
de la gravité et de la lumière n’existent pas telles qu’on les connaît sur Terre.
Les danseurs évoluent comme des planètes froides dans leurs champs de gravité, sans aucune possibilité de décider
de leur cheminement. Mais des rencontres entre les corps se produisent, comme des collisions et des explosions qui
conduisent à un moment d’immobilité, jusqu’à ce que chacun reparte dans sa direction.
D’autre part, La Chambre noire met aussi en jeu notre monde interne. Dans cet espace sombre où nous ne pouvons être
sûrs de rien, nos autres sens doivent se faire très sensibles – le toucher, l’ouïe, l’équilibre – pour que nous puissions nous
orienter dans notre environnement. Comme un espace privé à l’intérieur de nous-mêmes, un château sans fenêtre dans
lequel l’obscurité nous enveloppe.
Enfin, il y a aussi cette question : qu’est-ce qui nous meut et nous émeut ? Qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce que la mort ?
L’univers qui nous entoure est infini. Nos interrogations sont-elles à l’image de notre existence : minuscules, prises dans
un filet tissé de millions de questions, auxquelles nous ne pourrons jamais répondre ? »
La Chambre noire, OnR, Saison 2014-2015, photos Jean-Luc Tanghe
Biographies
Stephan Thoss
Chorégraphie
Originaire de Leipzig, Stephan Thoss a été formé à l’école
Palluca de Dresde, avant d’étudier la danse expressionniste
allemande d’après les théories de Rudolf Laban. Il commence
son parcours de danseur dans les années 1980 à l’Opéra de
Dresde où il devient soliste puis chorégraphe résident, en 1992,
après un passage au Komische Oper de Berlin. Parallèlement,
il crée des chorégraphies pour le Ballet de Stuttgart, le Balleto
di Toscana et le Nederland Dans Theater 2. Il est directeur du
Ballet de l’Opéra de Kiev de 1998 à 2001, assume ensuite ces
mêmes fonctions à l’Opéra de Hanovre jusqu’en 2007, année
où il est nommé directeur artistique du ballet de l’Opéra de
Wiesbaden, fonction qu’il assume jusqu’en 2014. Très musical,
son style change d’une production à l’autre : courts solos ou
ballets intégraux, réinterprétations de grands classiques comme
Giselle, La Belle au bois dormant, Le Lac des cygnes ou
Le Sacre du printemps, œuvres abstraites ou d’inspiration surréaliste comme Searching for Home et Irr-Garten, ou
encore comédies burlesques telles que Boléro, No Cha-Cha-Cha et Carmencita. Depuis l’été 2014, Stephan Thoss
travaille en tant que chorégraphe indépendant : il crée Die Liebe kann tanzen pour le Ballet Basel en décembre 2014 et
Gefangen im tRaum pour le Théâtre de Regensburg en février 2015. En mai 2015, il sera aux Grands Ballets de Montréal
pour une soirée de création.
Igor Stravinsky
Musique
Né à Oranienburg en Russie le 17 juin 1882, Igor Stravinsky est le fils de musiciens, chanteurs et pianistes, qui
l’initieront très vite à la musique. À 9 ans, il commence en effet à étudier le piano et la théorie musicale. Il s’intéresse
également beaucoup à la peinture. Inscrit dans une classe de droit, il s’en détachera pour étudier la composition. C’est
Nicolaï Rimski-Korsakov qui va donner les premières leçons au jeune Stravinsky. À la mort de son père en 1902, il est
recueilli et protégé par Rimski-Korsakov, qui l’introduit dans les milieux de la musique à Saint-Pétersbourg. Le jeune
compositeur fera la découverte de la musique de Claude Debussy, ce qui va le fasciner. En 1905, Stravinsky se tourne
définitivement vers une carrière musicale, avec ses diplômes de juriste en poche. Il compose en 1908 Feu d’artifice pour
Rimski-Korsakov, mais le grand maître décède. Sergueï Diaghilev, futur patron des Ballets russes, assiste à l’exécution
de cette œuvre et pressent Stravinsky pour ses ballets. Celui-ci lui compose L’Oiseau de feu qui sera un succès dans toute
l’Europe. La première a lieu à Paris en 1910. Le 13 juin 1911, c’est l’avènement de Petrouchka, un ballet plus acclamé
encore que le précédent. En 1913, il compose Le Sacre du printemps, une œuvre qui fera scandale par ses innovations
et sa modernité lors de la première. Ces trois ballets font de Stravinsky le compositeur le plus en vue de cette période.
Durant la Première Guerre mondiale, Stravinsky s’exile en Suisse. Il y écrit L’Histoire du soldat. En 1918, il se rétablit
à Paris puis se rend en tournée en 1935 aux Etats-Unis. Il y obtient de grands succès et reçoit quelques commandes
dont le ballet Jeu de cartes. En 1940, il compose Dumbarton Oaks, une pièce de musique de chambre et une symphonie
en ut. En 1945, il écrit The Rake’s Progress, un opéra dont le succès ne s’est jamais démenti. En 1962, il retourne
triomphalement en tournée en URSS. Le succès est encore au rendez-vous mais sa santé décline. Il composera cependant
la Suite de Pulcinella. Stravinsky décède à New York le 6 avril 1971.
Prolongements pédagogiques
Le Sacre du printemps
Arts du spectacle vivant
> De Nijinski à nos jours : comparaisons chorégraphiques du Sacre du printemps (Massine, Wigman, Béjart,
Bausch, Graham, Ek, Preljocaj, etc.)
> La chorégraphie de Stephan Thoss
> Histoire de la danse (danse classique, néo-classique, contemporaine)
> Figure du cercle et rituel
EPS / danse, éducation musicale, théâtre / mime
> Créer et interpréter une chorégraphie du Sacre du printemps (extraits musicaux choisis par les élèves)
Arts du son
> Les Printemps du Sacre, film documentaire de jacques Malaterre, 1993
> La musique du Sacre du printemps, entre continuité et rupture, le scandale lors de la création
> Les chorovodes : chant, pratique instrumentale et rythmique, repérages mélodiques
> Ecouter « Le Printemps », extrait des Quatre Saisons de Vivaldi
Arts du visuel et arts de l’espace
> L’art nouveau, le Théâtre des Champs Elysées (lieu de création du Sacre du printemps)
> Beaux-arts et évocation du printemps (Boticelli, etc.)
> Les arts primitifs, le musée des Arts Premiers, quai Branly à Paris
Arts du langage
> La genèse du Sacre du printemps : collaboration entre Roerich, Stravinsky et Nijinski
> L’œuvre et le rituel
> Comment adapter une histoire pour créer un livret de ballet ? Le ballet narratif
Histoire
> Paris et l’Europe en 1913
> Rites primitifs et religions polythéistes
Sujet de réflexion
> Les artistes doivent-ils créer en fonction du goût du public ? Qu’est-ce que la modernité ?
Thèmes transversaux
> à la veille de la Première Guerre mondiale : histoire, arts et société, grandes découvertes scientifiques
> Incompréhensions et scandales : création artistique et découvertes scientifiques
La Chambre noire
Le chorégraphe étant inspiré par l’hypothétique matière noire, composante invisible de l’Univers :
> Visite de l’Observatoire Astronomique de Strasbourg pour entrer dans l’univers de l’Astronomie
et de l’Astrophysique
> « La matière noire, une sombre affaire » (site de France Culture « La conversation scientifique »)
Arts du spectacle vivant
> Stephan Thoss ou le parcours d’un chorégraphe
> Entre danse classique et Expressionnisme
> Comment chorégraphier le mouvement des étoiles ?
> Ballet narratif et ballet abstrait
Arts du visuel
> Symbolique du noir (œuvres de Pierre Soulage par exemple)
> Les planétariums
Arts du son
> écouter les sons venant de l’espace (site de la NASA)
> Œuvres de Jean-Sébastien Bach, du Kronos Quartet (connu pour la bande-son de Requiem for a dream)
et de Hans Zimmer (titres tirés de Hannibal)
> écoutes comparatives : Des canyons aux étoiles d’Olivier Messiaen, Les planètes de Holst