efficacite comparee de deux schemas de traitement preventif
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efficacite comparee de deux schemas de traitement preventif
Thèse de médecine : Paludisme et grossesse Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Diawara Mk République du Mali Un Peuple – Un But – Une Foi Recherche Scientifique UNIVERSITÉ DE BAMAKO FACULTÉ DE MÉDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTO – STOMATOLOGIE ANNEE UNIVERSITAIRE : 2008-2009 N°………/ EFFICACITE COMPAREE DE DEUX SCHEMAS DE TRAITEMENT PREVENTIF INTERMITTENT A LA SULPHADOXINE-PYRIMETHAMINE CHEZ LA FEMME ENCEINTE AU MALI. PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE ……/……/2009 devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie Par DIAWARA Moussa Karim Pour obtenir le Grade de Docteur en Médecine (DIPLOME D’ETAT) Président : Pr. Amadou Ingré DOLO Membre : Dr. Boubacar TRAORE Co-directeurs : Dr Kassoum KAYENTAO Dr. DIAKITE Oumou S. MAIGA Directeur: FMPOS / DNS Pr. Ogobara K. DOUMBO Thèse de médecine : Paludisme et grossesse Diawara Mk DEDICACES A Allah le Tout miséricordieux et le Très miséricordieux. Toi qui écoute celui qui te loue, je ne cesserai point de te louer aussi bien longtemps que Tu me garderas dans cette vie d’ici bas. A toutes les victimes du Paludisme ce travail vous est dédié. A toutes celles qui en voulant donner une vie ont perdue la leur. A ma Patrie Puisse ce travail modeste contribuer à ton édification. A ma Mère feu Djeneba Kanté In memorium. Premier visage que j’ai cherché et le dernier que j’ai croisé. Les mots me manquent ce jour pour te gratifier. Ta religiosité, le respect du soi, l’amour du prochain avaient fait de toi une détentrice des trois dimensions de la vie. Nous souhaiterions te compter parmi nous en cet instant solennel mais l’Irréprochable en a voulu autrement. Nous vivons dorénavant du souvenir de ta présence et de tes verbes. Saches que l’effort que tu as consenti dans la famille ne sera jamais vain. Dors en paix Chère maman que le Très miséricordieux t’accepte dans son paradis. Amen A mon Père Abdoul Karim. Il y a 2 fois 11 ans quand tu guidais mes premiers pas à l’école, tu avais comme but de faire de moi un homme capable de se servir et de servir les autres. Cher père ce jour est la consécration de ce que vous aviez amorcé depuis quelques années. Tu as toujours été à nos côtés aux moments de bonheurs qu’aux moments difficiles. Ton sens de l’honneur, de la patrie, du courage et ton amour pour le travail bien fait m’ont permis de forger un chemin dans la vie. Ton objectif qui est de faire de ta famille une famille courageuse et unie sera atteint In chaallah. Je suis fier de toi en cet instant si solennel et émouvant pour la patience que tu as endurée. Les mots ne pourront exprimer à fond ma reconnaissance en ton égard. A mes Frères et Sœurs : Aïcha, Abdoulaye, Aboubacar, Madjénè, Bassitan, Yaya, Mamouba, et la petite Zeinabou. Cette œuvre est le témoignage de tant d’années d’absence en dehors du cadre familial, merci pour votre fraternité et votre sympathie à mon égard. Ce travail vous est entièrement redevable. FMPOS / DNS Thèse de médecine : Paludisme et grossesse Diawara Mk A mon homonyme Moussa Diabaté et famille. Une motion particulière vous revient en cet instant émouvant. Votre auguste soutien moral et matériel ne m’a jamais fait défaut tout au long de mes études. Les mots ne sauront point vous traduire mon attachement et ma gratitude en votre égard. Cher homonyme ce travail t’est entièrement redevable. Je vous souhaite une meilleure santé pour le diabète qui vous indispose depuis quelques années. A mes grands parents paternels feu Souleymane Diawara et Ténèmadiè Bagayoko. Mon souhait était d’achever ce travail devant vous mais le Tout puissant en a voulu autrement. Que le Très miséricordieux vous accepte dans son paradis. Amen A mes grands parents maternels. Puisse Allâh vous garder encore longtemps. Votre soutien ne m’a jamais fait défaut durant toutes ces longues années. A mes oncles : Basidiki, Abdoulaye, Salim, Seydou, Zakaria, feu Mamadou dit Ibrahim et Soumaïla Soumaoro. La liste est loin d’être exhaustive. Merci pour votre soutien moral et matériel. Bognini tous Diawara, A mes Tantes : Djamila, Alimatou, Bako, Setou toutes Diawara, Sitan Bagaka et Maïmouna Soumaoro. Puisse ce travail faire votre fierté aujourd’hui. FMPOS / DNS Thèse de médecine : Paludisme et grossesse Diawara Mk Remerciements Aux familles Diawara : Kayes, Bamako, Kati, Ségou, San Recevez ici l’expression de ma profonde reconnaissance. Aux Familles Diakité et Diabaté : Kayes, Kita, Bamako, Kati Merci pour vos soutiens moral et matériel. A l’ensemble du personnel du SIS/DNS : merci pour votre concours Au Dr Bouyagui Traoré : merci pour ton soutien constant A la Direction Régionale de la Santé de Ségou. Merci d’avoir accepté cette recherche au sein de votre région. A l’équipe socio-sanitaire de Bla. Notamment le médecin chef Dr Moussa Traoré et le chef de service du développement social Mamari Sidibé. Les autres médecins, les assistants médicaux (Abdala Traoré, Adama Dramé,Tidiane Tangara), Ba N’golo et ses coéquipiers, les sages femmes, l’ensemble des infirmiers, les aides soignants, les manœuvres, le gardien Djiguiba et sa famille Votre soutien a été total dans l’élaboration de ce travail. Il est aussi le vôtre. Aux CScoms de Touna, Kéméni, et Dougouolo. Merci de votre assistance dans la réussite de ce travail. Aux stagiaires : Safiatou Traoré, Salimata Moro, Djénèba Diabaté, Seydou Tangara, Issa Tangara, Alou mallé Salim Dembélé. La liste est loin d’être exhaustive. Je vous suis reconnaissant pour le service rendu. A mes amis de Bla : Abdoulaye Traoré, Fassara Sissoko, Souleymane Goïta dit Père Catholique, Kadi Haïdara, Moulaye Coulibaly, Zakaria Haïdara et leurs familles respectives. Merci pour avoir rendu mon séjour agréable. A la famille Sissoko de Bla, Merci pour votre hospitalité A la Famille Dembélé de Bla, Bamako et San, avec une pensée très tendre A tous mes amis de Bamako : Alpa Touré, Mohamed Konaté, John Kennedy, Bocana Traoré, Gabriel Koné, Alpha Gaye Bill Gates, Yaye Diarra, Abdoulaye Sissoko dit Blo Tanti Julie. La liste n’est pas exhaustive. Merci pour tous. Aux familles Diarra de Koulikoro et Bamako notamment ma nièce FIFI avec une pensée affectueuse A la famille Camara de Magnambougou : Merci pour tous, Qu’Allah te bénisse. Aux familles Kouma, Dramé, et Bathyli de Sogoniko : Merci pour tous. FMPOS / DNS Thèse de médecine : Paludisme et grossesse Diawara Mk A Mamadou Bagayoko et famille : Merci pour tous. A l’ensemble du personnel du DEAP/MRTC : merci pour tous Plus particulièrement : Aux Docteurs Maïga, Guirou E, Ongoïba A, Doumbo S, Saye R, Dara A, Doumtambé D. Aux Internes : Koné Y, Sangaré AK, Bathyli, Abou La liste n’est pas exhaustive. Au Professeur Flabou bougoudogo Directeur Général de l’INRSP Nous avons beaucoup admiré vos qualités scientifique et pédagogique, votre simplicité et votre disponibilité font de vous un Maître que nous garderons en mémoire. Votre supervision pendant l’élaboration de ce travail a été noté avec intérêt. Cher Maître, recevez ici l’expression de nos remerciements. sentiments respectueux et de nos vifs Au Professeur Mamadou Souncalo Traoré Maitre de Conférences au Département d’Enseignement et de Recherche en Santé Publique à la FMPOS. Trouvez ici cher Maître, l’expression de notre profonde gratitude, et de notre estime constante pour votre concours dans l’amélioration de la qualité de ce travail. FMPOS / DNS Thèse de médecine : Paludisme et grossesse Diawara Mk Hommage Particulier aux Honorables membres du jury A notre Maître et président du jury : Professeur Amadou Ingré Dolo. Professeur émérite de Gynécologie et d’Obstétrique à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie. Chef du Service de Gynécologie et d’Obstétrique du CHU Gabriel Touré Père Fondateur de la Société Malienne de Gynécologie et d’Obstétrique. Président du Réseau Nationale de lutte contre la Mortalité Maternelle Point Focal de la Vision 10-20 Cher Maître, nous nous réjouissons de la spontanéité avec laquelle vous avez accepté de présider ce jury, malgré vos multiples occupations. Vous avez toujours éveillé en nous la joie de savoir et de travailler. Votre simplicité et votre disponibilité font de vous un Maître que nous garderons en mémoire. Cher Maître, recevez ici l’expression de nos sentiments respectueux et de nos vifs remerciements. Que le Tout Puissant vous assiste dans votre lutte contre les mortalités maternelle et néo-natale FMPOS / DNS Thèse de médecine : Paludisme et grossesse Diawara Mk A notre Maître et Juge : Docteur Boubacar Traoré. Maître Assistant de Parasitologie et de Mycologie à la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie. Chef du laboratoire d’immunologie génétique et parasitaire PREMA du MRTC/DEAP/FMPOS. de l’unité Cher Maître nous avons beaucoup admiré vos qualités humaine, scientifique et pédagogique. Votre dynamisme et votre dévouement font de vous un Maître exemplaire. Cher Maître, recevez ici l’expression de notre profonde gratitude et de notre attachement constant. FMPOS / DNS Thèse de médecine : Paludisme et grossesse Diawara Mk A notre Maître et co-directeur de thèse Docteur Kassoum Kayentao Biostatisticien au Département d’Epidémiologie des Affections Parasitaires/ MRTC. Cher Maître, malgré vos nombreuses occupations, vous avez tenu à suivre de très près ce travail du début jusqu’ à ce jour. Vos conseils et encouragement ne nous ont jamais fait défaut. Dr Kayentao, je ne vous apprends rien en vous disant qu’il ne suffit pas de savoir mais qu’il faut aussi avoir l’art de faire savoir, cet art vous l’avez. Cher Maître, trouvez ici l’expression de nos remerciements sincères. Que le tout puissant vous bénisse. FMPOS / DNS Thèse de médecine : Paludisme et grossesse Diawara Mk A notre Maître et co-directrice de thèse : Docteur Diakité Oumou Soumana Maïga Conseillère technique en Santé Publique au Ministère de la Santé Cher Maître vous avez toujours été disponible et patiente malgré vos multiples charges pour nous prodiguer des conseils et suggestions. Votre rigueur scientifique, votre courage et votre optimisme font de vous l’une des rares femmes de science dans notre pays. Cher Maître, tout en vous réitérant nos remerciements, nous vous souhaitons longévité, et santé. FMPOS / DNS Thèse de médecine : Paludisme et grossesse Diawara Mk A notre Maître et Directeur de thèse Professeur Ogobara K. DOUMBO MD, Msc, DMT, PHD Professeur émérite de Parasitologie et de Mycologie à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie. Médecin chef du Département d’Epidémiologie des Affections Parasitaires. Directeur du Pôle d’Excellence de Recherche sur le Paludisme, Malaria Research and Training Center (MRTC). Membre de l’Académie Nationale Française de Médecine. Cher Maître merci pour la confiance placée en nous pour faire ce travail. Nous sommes très fiers de nous compter parmi vos élèves. Nous avons pu réaliser ce travail grâce à votre qualité de Maître chercheur. Vous nous avez permis de puiser à souhait dans votre grande expérience. Cher Maître, permettez nous de vous rappelez que le manque d’amour n’est point un instrument de la théorie de la connaissance, et mieux nous vous admirons davantage nous découvrons en vous un scientifique honnête, et dévoué au travail. Soyez assuré, cher Maître de notre attachement constant et de notre profonde estime. FMPOS / DNS Thèse de médecine : Paludisme et grossesse Diawara Mk Sommaire I - INTRODUCTION ............................................................................................................... 1 II-GENERALITES : ................................................................................................................ 3 III- LES OBJECTIFS : .......................................................................................................... 17 IV-METHODOLOGIE: ........................................................................................................ 19 V- RESULTATS :................................................................................................................... 26 VI- COMMENTAIRES ET DISCUSSION : ....................................................................... 34 VII- CONCLUSION : ............................................................................................................ 39 VIII- RECOMMANDATION : ............................................................................................. 40 IX- REFERENCES : .............................................................................................................. 42 ANNEXES ................................................................ ERROR! BOOKMARK NOT DEFINED. FMPOS / DNS Thèse de médecine : Paludisme et grossesse Diawara Mk SIGLES ET ABREVIATIONS ASACO ........ : Association de Santé Communautaire CPN ............. : Consultation Prénatale CQ ................ : Chloroquine CSA ............. : Chondroïtine Sulfate A CSCom ........ : Centre de Santé Communautaire CSRéf .......... : Centre de Santé de Référence CTA .............. : Combinaison Thérapeutique à base d’Arthémisine DEAP ............ : Département d’Epidémiologie des Affections Parasitaires DHFR ........... : Dihydro-Folate Réductase DNS .............. : Direction Nationale de la Santé DNPFSS ....... : Direction Nationale de la Planification et de la Formation Sanitaire et Sociale DRPSIA ........ : Direction Régionale du Plan de la Statistique de l’Informatique et l’Aménagement du territoire FMPOS ......... : Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie g/dl ................ : gramme/décilitre G6PD ............ : Glucose-6 Phosphate Déshydrogénase Hb ................. : Hémoglobine HTA .............. : Hypertension artérielle INRSP ........... : Institut National de Recherche en Santé Publique INF-γ............. : Interféron-gamma IP................... : Indice Plasmodique MII ................ : Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide MRTC ........... : Malaria Research and Training Center OMS ............. : Organisation Mondiale de la Santé °C .................... : Dégré Celsuis PDSC ............ : Plan de Developpement Sanitaire du Cercle PfEMP1 ........ : Plasmodium falciparum Erythrocyte Membrane Protéine 1 PNLP ............ : Programme National de Lutte contre le Paludisme SIS ................ : Système d’Information Sanitaire SLIS .............. : Système Local d’Information Sanitaire SP .................. : Sulfadoxine-Pyriméthamine TGF-β………: Tumour Growth Factor-Beta TNF-α………: Tumour Necrosis Factor-Alfa TPI ................ : Traitement Préventif Intermittent VIH ............... : Virus de l’Immunodéficience Humaine FMPOS / DNS I - INTRODUCTION Le paludisme, l’une des plus veilles affections de l’humanité [1], demeure de nos jours encore un problème majeur de santé publique. Dans le monde on estime à environ 300 millions de cas aigus de paludisme par an avec 1,5 à 2 millions de décès dont 1 million d’enfants [2,3]. La grande majorité des décès surviennent en Afrique au Sud du Sahara. En Afrique le paludisme touche essentiellement les jeunes enfants de moins de cinq ans [2] et les femmes enceintes [4]. En effet on recense par an au moins 30 millions de femmes enceintes dans les régions impaludées d’Afrique sachant que moins de 5 pour 100 de ces femmes ont accès à des interventions efficaces [4]. Sur le plan économique, le paludisme entraînerait une perte annuelle d’environ 12 milliards de dollars US du PIB (Produit Intérieur Brut) en Afrique au Sud du Sahara alors qu’une fraction de cette somme faramineuse suffirait à le maîtriser [2]. Cette vulnérabilité de l’Afrique peut s’expliquer par le fait que la plupart des cas de paludisme en Afrique subsaharienne sont dus au Plasmodium falciparum, la forme potentiellement mortelle de la maladie et cette région héberge aussi les espèces de moustiques les plus efficaces dans la transmission de la maladie [2]. Depuis le début du XXème siècle l’association paludisme et grossesse, l’anémie maternelle et faible poids de naissance a fait l’objet de plusieurs études, les arguments pouvant expliquer cette susceptibilité élevée de la femme enceinte sont de plus en plus mieux connus, ils tiennent compte des interactions entre un antigène parasitaire et un récepteur cellulaire rendant facile l’adhésion des hématies infectées par Plasmodium falciparum au syncytiotrophoblaste [7]. Les manifestations cliniques du paludisme durant la grossesse sont fonction de l’intensité de la transmission et de la parité. Ainsi dans les zones de transmission instables ou faibles les femmes enceintes n’ont pas une immunité élevée et font un paludisme maladie généralement en cas d’infection plasmodiale quelque soit leur parité. De même dans ces zones la mortalité maternelle peut découler soit directement du paludisme (forme grave) soit indirectement d’une anémie secondaire sévère, les avortements spontanés, la prématurité, le retard de la croissance intra-utérin, le faible poids de naissance, le décès néonatal peuvent être observés [4, 6]. 1 En revanche, dans les zones de transmission stable où la plupart des femmes adultes ont un niveau d’immunité relatif, l’infection palustre se caractérise principalement par le déclenchement d’une anémie secondaire et par la présence de parasites dans le placenta induisant une altération dans les échanges nutritifs materno-foetals avec pour conséquence majeur la naissance d’un enfant de faible poids. Aussi, les primigestes et les secondigestes peuvent être sujettes au paludisme grave [4, 6] et cette gravité est étendue aux multigestes en cas de co-infection VIH/sida [9, 10]. Le Mali à l’instar des autres pays d’Afrique subsaharienne ne fait pas exception à cette endémie où l’incidence du paludisme simple est de 85,65 pour 1000 habitants (SLIS 2007). Sur les 600000 gestantes qu’on recense par an seules 36% sont suivies et dans la grande majorité des cas cette surveillance n’a lieu qu’au 6ème mois de la grossesse, parmi elles 85% sont suivies en milieu urbain et 45% en milieu rural [11, 12]. L’association paludisme et grossesse a fait l’objet de plusieurs études au Mali, ces études concernaient d’une part l’impact de la parasitose sur la mère et le nouveau-né et d’autre part les schémas prophylactiques utilisés. Il ressort de ces études que : - La prévalence du paludisme au cours de la grossesse varie de 13 à 58% ; les primipares, primigestes, étaient les plus touchées et cela pendant le deuxième et troisième trimestre de la grossesse [13, 14, 15,16, 19]. - La SP (Sulfadoxine-pyriméthamine) était plus efficace sur le Plasmodium falciparum que la Chloroquine (CQ) en chimio-prévention [17, 18, 19, 20]. La morbidité accrue du paludisme au cours de la grossesse a suscité l’instauration d’une chimio-prévention antipalustre dans nos pays à haut niveau de transmission palustre, c’est dans cette optique que l’OMS recommande le Traitement Préventif Intermittent (TPI) à la SP en évitant le 1er trimestre et le 9ème mois et l’usage de supports imprégnés d’insecticide comme mesures préventives du paludisme au cours de la grossesse [21, 22]. Ce schéma chimio- préventif semble être plus simple moins coûteux plus efficace par rapport à l’ancien basé sur la prise hebdomadaire de 300mg de Chloroquine à partir du 1er mois de la grossesse jusqu’à l’accouchement et auquel le plasmodium présentait des résistances [19, 23, 24]. A ce jour l’efficacité du traitement préventif intermittent à la SP fait l’unanimité. C’est ainsi que Schulman et al ont montré que le TPI à la SP chez les primigestes kenyanes permettait de réduire le risque d’infection périphérique et d’anémie à l’accouchement [62]. Cependant au Mali au terme d’une étude randomisée 24,5 % des gestantes qui étaient sous TPI à la SP présentaient une infection placentaire, selon cette même étude plus de deux doses de SP pourraient être nécessaires pour prévenir l’infection placentaire [25]. Au Ghana un taux d’infection placentaire de 11% a été observé chez des accouchées ayant reçu trois doses de SP en TPI durant leur grossesse [24]. 2 A l’heure actuelle, plusieurs études ont montré que la séropositivité VIH augmente la susceptibilité de la femme enceinte au paludisme [9, 10]. Il est à noté aussi que l’Afrique subsaharienne est l’une des régions les plus touchées par le VIH/sida. Environ 55% des adultes infectés sont des femmes en âge de procréer [26]. Compte tenu de la vulnérabilité de la gestante face au paludisme, cette susceptibilité étant élevée en cas de co-infection VIH, et la fréquence élevée des réinfestations dans les zones d’endémie ; alors il nous a parût opportun d’évaluer l’efficacité de trois doses de SP par rapport à deux doses de SP en traitement préventif intermittent. A notre connaissance, il existait peu ou pas d’études sur un essai similaire dans la région Ouest africaine ; celle-ci est une première au Mali et correspond à un essai clinique. Hypothèse de recherche : Le traitement préventif intermittent à 3 doses de SP est plus efficace que celui de 2 doses de SP sur les parasitémies périphérique et placentaire et sur la prévalence de l’anémie en zone de transmission stable de paludisme. II-GENERALITES : II-1 Aperçu historique L’extraordinaire richesse de l’histoire du paludisme ne nous permet de faire un traité exhaustif de ce sous-chapitre, cependant nous parlerons de quelques évènements importants. 3 En effet depuis la haute antiquité les rapports ont été établis entre les fièvres tierce ou quarte d’allure intermittente et saisonnière avec les eaux stagnantes des marais, lacs et étangs (le mot paludisme vient du mot palud dérive du latin palus signifiant marécage) d’abord par les indiens puis par les égyptiens [1, 8]. Les tradi-thérapeutes chinois ont décris le paludisme sous trois signes principaux (céphalée, hyper pyrexie, sueur froide) attribués à trois démons faisant référence aux trois phases successives de l’accès palustre simple. C’est ainsi qu’il a fallu attendre les années 1630 pour que Don Lopez mette en évidence la qualité fébrifuge de l’écorce de quinquina et les fièvres ont été classées en fièvre sensible et non sensible à la quinine. En 1880 Alphonse Laveran découvre le premier plasmodium et le dernier découvert par Stephens en 1922 [8]. Ronald Ross démontre le rôle du moustique du genre anophèle dans la transmission du paludisme en août 1897. II-2 Epidémiologie du paludisme : Le paludisme sévit dans le monde tropical et intertropical. Les facteurs comme : - la modalité de la transmission, - l’espèce plasmodiale en cause, - les réactions de défense de l’hôte face à l’agression, font que l’impact du paludisme en termes de morbidité et de mortalité, et l’impact socio-économique varie d’une région à une autre d’un pays à un autre et même dans différentes zones d’un pays donné. D’après Mc Donald on distingue : les zones de paludisme stable où la forte transmission du paludisme entraîne une prémunition, les manifestations pathologiques sont limitées ainsi aux classes d’âges les plus jeunes tandis que les adultes sont moins touchés. les zones de paludisme instable où le caractère épisodique ne permet pas le développement de la prémunition, dans ces zones toutes les classes d’âge peuvent développer la maladie sous forme simple ou grave. Entre ces deux situations sus-citées se présente une multitude de situations intermédiaires. 4 Au Mali 5 faciès de transmission saisonnière épidémiologiques ont été décrits par Doumbo et al [59]. Une zone soudano guinéenne à transmission saisonnière longue de 4-6 mois, le paludisme y est holoendémique avec un indice plasmodique(IP) d’environ 85% de juin à novembre. La pluviométrie varie de 1300 à 1500mms d’eau par an. La prémunition est acquise autour de 5 ans. Une zone de transmission saisonnière courte de 3 à 4 mois. Elle correspond à la zone Nord soudanienne et au Sahel. Le paludisme y est hyper endémique avec un indice plasmodique (IP) variant entre 50-75%. La prémunition est atteinte autour de 9ans. La pluviométrie varie de 700-1300mms d’eau par an. Une zone de transmission sporadique voire épidémique correspondant au Sahara. L’IP est inférieur à 50% toute la population est exposée au risque de paludisme grave et compliqué. Des zones de transmissions bi ou plurimodales comprenant le delta inférieur du fleuve Niger et les zones de barrages : Sélingué, Manatali, Markala. Le paludisme y est méso endémique, l’IP est inférieur à 40%. La prévalence de l’anémie palustre est très élevée dans la tranche d’âge de moins de 9ans. Les zones peu propices à l’impaludation, les milieux urbains (Bamako, Mopti). Le paludisme y est hypo endémique avec un IP inférieur à 10%. II-2-1 Agent pathogène et vecteur : Agent pathogène : Les plasmodies sont des protozoaires appartenant à l’embranchement des Sporozoaires et à l’ordre des haemosporididea. Sur plus de 100 espèces plasmodiale identifiées ce jour, 4 espèces sont spécifiquement responsables de paludisme chez l’homme. Il s’agit du : - Plasmodium falciparum, auquel on attribue la quasi-totalité des décès dus au paludisme, est l’espèce la plus fréquente en Afrique subsaharienne, au Mali il représente 80 à 95% de la formule parasitaire [Koita O 1988], - Plasmodium ovale, - Plasmodium malariae, - Plasmodium vivax, sa présence a été confirmée en transmission autochtone au Nord du Mali dans la population leucoderme en 1988. Rappelons aussi que plusieurs espèces simiennes peuvent rarement infester l’homme, il s’agit entre autre du : Plasmodium knowlesi, et P. simium en tant que zoonoses, Plasmodium cynomolgi en tant qu’accident de laboratoire [8]. 5 Vecteur : La transmission du paludisme se fait par l’anophèle femelle, environ une soixantaine d’espèce ont un rôle en tant que vecteur du paludisme chez l’homme. Les vecteurs les plus efficaces sont : Anopheles gambiae sl, Anopheles funestus, Anopheles maculipennis, Anopheles arabiensis. Au Mali les deux premiers transmettent le paludisme entre 18h et 6heures. Leur durée de vie moyenne est de un mois. II-2-2- Cycle biologique : (voire Figure I) Deux hôtes sont nécessaires à l’accomplissement du cycle : l’homme hôte intermédiaire hébergeant la multiplication asexuée ou schizogonique du parasite et le moustique du genre Anophèle hôte définitif où se déroule la multiplication sexuée ou sporogonique Etape humaine : La schizogonie se déroule en deux phases : Une phase hépatique et une phase érythrocytaire, C’est aussi au niveau de cette dernière phase que le cycle sexué est amorcé. Etape Anophèlienne: La sporogonie débute dans l’estomac de l’Anophèle femelle et se termine dans ses glandes salivaires avec l’apparition de formes infestantes : les sporozoïtes. Le cycle est fondamentalement le même quelque soit la plasmodie de mammifère en cause. Cependant deux parasites humains (P.vivax et P.ovale) de même que quelques plasmodies de singes, peuvent donner naissance pendant des années à des rechutes dues à une forme quiescente du parasite appelée hypnozoïte. La durée du cycle chez l’Anophèle varie (10-40 jours) en fonction de facteurs tels que la température ou l’espèce plasmodiale. Le développement diminue ou cesse avec le froid (environ 16°c pour P.vivax, 18°c pour P.falciparum) et s’arrête à la limite supérieure de 45°c. La durée de la phase hépatique chez l’homme dépend de l’espèce mais varie de 6-9 jours pour P.falciparum, P.ovale, P. vivax, tandis que elle peut atteindre 15 jours pour P.malariae. La duré de la phase érythrocytaire varie de 46-48 heures pour P.falciparum, P.ovale, P.vivax et pouvant atteindre 72 heures pour P.malaria. Bien que la grande majorité des infections humaines sont la conséquence d’une piqûre infestante, on note cependant trois modes anormaux de transmission, responsables d’une infection palustre caractérisée par la brièveté de leur incubation et par l’absence de 6 rechute : transmission par voie transplacentaire à l’origine d’un paludisme congénital, transfusion sanguine, et plus rarement la contamination par aiguille de laboratoire [8]. Figure 1: Cycle des plasmodies [8]. 7 II-3 Immunologie et physiopathologie : II-3-1 Immunologie : La grossesse ou gestation est un processus physiologique au cours duquel le fœtus se développe dans l’organisme de sa mère depuis la conception jusqu’ à ce qu’il puisse survivre hors de l’organisme maternel. L’embryon, le fœtus et ses annexes peuvent être considérés comme une allogreffe car l’embryon ou le fœtus possède des antigènes étrangers à la mère, hérités du père, mais cette allogreffe n’est pas rejetée comme le sont les autres allogreffes expérimentales et chirurgicales, cela sous entend un problème immunologique majeur. En effet la greffe d’installation progressive, est rendue possible par la mise en place de l’unité utéro-placentaire, l’adaptation du système immunitaire maternel et l’immaturité du système immunitaire fœtal. L’unité utéro-placentaire résulte de l’installation du trophoblaste (d’origine fœtale) dans la déciduale maternelle qui provient de la transformation de l’endomètre utérin [28]. Durant la grossesse, l’unité utéro-placentaire produit surtout des cytokines de type Th2 systémique notamment l’interleukine-10 (IL 10), l’interleukine-4 (IL- 4) et le TGF-β. Ces cytokines polarisent la balance vers une réponse de type Th2 et défavorise ainsi le développement d’une réponse Th1. Ce qui serait favorable à l’évolution de la grossesse [28]. Parmi les hypothèses pouvant rendre compte des mécanismes responsables de l’augmentation de la sensibilité au paludisme durant la grossesse nous avons : - l’hypercortisolémie beaucoup plus marquée chez les primigestes. - l’immunosuppression locale qui serait plus importante en raison de la synthèse des facteurs immunosuppresseurs par le placenta, notamment les œstrogènes [33], il est admis que les taux d’œstrogènes diminuent avec la parité, ce qui peut rendre compte aussi de la moindre susceptibilité au paludisme des multigestes par rapport au primigestes, de plus toujours au niveau local, en cas d’infection placentaire par le plasmodium, il existe vraisemblablement une importante production locale de TNF-α et l’INF-γ qui dérégulerait l’équilibre cytokinique en augmentant la réponse Th1. II-3-2 La physiopathologie : La physiopathologie du paludisme chez la femme enceinte se distingue des autres formes de paludisme par la cytoadhérence des érythrocytes infectées aux cellules de la syncytiotrophoblaste du placenta (couche de tissu fœtal en contact avec la circulation maternelle), ce qui conduit à une séquestration importante des parasites dans le placenta. 8 Cette cytoadhérence est attribuée à la capacité des hématies infectées par des souches plasmodiales des femmes enceintes, à adhérer à un récepteur placentaire, la chondroïtine Sulfate A ou CSA [7, 32,33]. Les parasites placentaires possèdent un phénotype d’adhésion particulier qui les différencie des parasites obtenus chez les enfants, les hommes ou les femmes non enceintes. Les parasites placentaires adhèrent préférentiellement à la CSA, alors que les parasites non issus de femme enceinte présentent rarement ce phénotype. Ces derniers adhèrent classiquement à différents récepteurs, notamment CD36 et ICAM-1(Inter cellular cell Adhésion molécule -1), de l’hôte humain [33]. Les parasites capables d’infecter le placenta constituent une fraction de la population parasitaire (les érythrocytes infectées par les plasmodiums exprimant la protéine PfEMP-1) se distinguant par des propriétés génétiques, antigéniques et phénotypiques spécifiques [7, 34]. En effet la principale hypothèse concernant la physiopathologie du paludisme associé à la grossesse est que, les parasites dont la protéine PfEMP-1 est capable de lier la CSA sont incapables de lier tout autre récepteur, et que les parasites présentant ce phénotype ne constituent jamais une population prépondérante chez les autres individus [35, 36]. Les primigestes ne possèdent que peu d’immunité spécifique de souche contre ces parasites adhérents au CSA et sont sensibles à la maladie, liée à la multiplication de ces variants. Il a été démontré que les anticorps de multipares bloquent l’adhésion des parasites placentaires au CSA [28]. Les parasites placentaires possèdent un phénotype sérologique unique et ne réagissent pas avec des anticorps d’hommes adultes de zone d’endémie. De plus les anticorps dirigés contre les parasites placentaires ne sont observés que dans le sérum de femmes vivant en zone d’endémie palustre et ayant eu des enfants [37, 38]. Ceci peut donc expliquer pourquoi les primigestes vivant en région d’endémie sont plus susceptibles au paludisme que les multi gestes, ces dernières possédant une immunité capable de bloquer l’adhésion des parasites au placenta [28]. Retentissement du paludisme sur la grossesse ; Morbidité et mortalité maternelle : Dans les zones de transmission instable du paludisme les femmes enceintes risquent deux ou trois fois plus de développer une maladie grave découlant de l’infection palustre que les femmes adultes non enceintes vivant dans la même zone. Dans ces zones la mortalité maternelle peut découler soit directement du paludisme (forme grave), soit indirectement d’une anémie grave liée au paludisme. En outre, l’infection palustre risque de provoquer toute une gamme d’effets dommageables : avortements spontanés, insuffisance pondérale à la naissance et décès néonatal [4]. Alors que dans les zones de transmission stable, les primigestes sont les plus susceptibles au paludisme et cette susceptibilité décroît au cours des grossesses ultérieures si bien que, chez les multi gestes le risque d’infection plasmodiale ne 9 semble pas plus élevé que les femmes non enceintes de même âge [28]. Dans ces zones les manifestations cliniques aigues sont rares et se limitent le plus souvent à une hyperthermie dont la survenue est d’autant plus probable que la densité parasitaire est élevée. Ceci est valable aussi bien chez les multi gestes que chez les primigestes, qui en dépit d’une susceptibilité accrue à l’infection conservent une immunité efficace vis-àvis des symptômes cliniques [39, 40,41]. Cependant l’anémie est le signe le plus fréquent chez ces femmes enceintes infectées et touche davantage les primigestes que les multi gestes [42, 43, 44,45]. En pratique, seules les anémies très sévères, susceptibles d’être aggravées par les hémorragies du post partum semblent représenter un danger incontestable pour la mère [46]. Plusieurs mécanismes peuvent intervenir dans la genèse de l’anémie : - la destruction directe des hématies parasitées par l’hémolyse et des hématies non parasitées par phénomène de sensibilisation, - la phagocytose et l’opsonisation des globules rouges parasites ou non dans la rate (hémolyse extravasculaire), - la dysérythropoièse secondaire à la lyse massive des hématies (anomalie de production des globules rouges), - l’hypersplénisme, - un déficit en folates du à l’augmentation des besoins en acide folique. La liste n’est pas exhaustive. Morbidité et mortalité fœtale et néonatale : Le faible poids de naissance (poids du nouveau-né inférieur à 2500 grammes à la naissance), est plus fréquent lorsque le placenta est impaludé que lorsqu’il est sain. La diminution du poids de naissance représente un réel problème de santé publique, ces enfants étant sujets à une morbidité et à une mortalité accrues [47, 48]. Le mécanisme de survenue de l’insuffisance pondérale à la naissance a longtemps été attribué à un retard de croissance intra utérin, plutôt qu’à un accouchement prématuré, du fait de la diminution des échanges trophiques entre la mère et le fœtus, liée à l’infection placentaire [40, 44]. En effet, prématurité et retard de la croissance intra utérin sont en fait associés, sans qu’il soit possible de déterminer un mécanisme préférentiel en fonction de la date de l’infection placentaire [49]. Il a été constaté un taux de mortinatalité plus élevé dans les zones d’endémies palustre surtout chez les primigestes qui ont une plus grande susceptibilité vis-à-vis de l’infection plasmodiale [40]. Toutes fois aucune des enquêtes effectuées en zone d’endémie stable ne permet de conclure à une association directe entre le paludisme pendant la grossesse (infection placentaire) et l’augmentation de la fréquence des naissances d’enfants mort-nés [28] 10 II-4 Les anémies de la grossesse : Selon l’OMS, on parle d’anémie durant la grossesse lorsque le taux d’hémoglobine est inférieur à 11g/dl ou un taux d’hématocrite en dessous de 33% [50]. On distingue deux grands types d’anémie au cours de la grossesse : l’anémie physiologique de la grossesse et les anémies vraies. II-4-1 L’anémie physiologique : Elle commence à partir de la huitième semaine de la grossesse par une baisse du taux d’hématocrite chez la femme enceinte. Elle se poursuit jusqu’à la trente deuxième semaine de la grossesse où elle se stabilise au tour de 11g/dl d’hémoglobine après cette période, elle peut s’accentuer jusqu’à 10,5g/dl d’hémoglobine lors de l’accouchement. Le myélogramme reste normal, la masse sanguine s’élève de 40% de la normale, la masse globulaire augmente souvent mais toujours inférieure à 20%. L’anémie physiologique est due à une hémodilution et disparaît rapidement après l’accouchement [15]. II-4-2 Les anémies vraies de la grossesse : Les anémies vraies sont caractérisées par un taux d’hémoglobine plus bas (<10g/dl) avec ou sans anomalie des constantes érythrocytaires ou des autres éléments figurés du sang. Les anémies vraies de la grossesse concernent 10 à 20 % des femmes des pays industrialisés, 70 à 80% des gestantes des pays à bas niveau économique et particulièrement 24 à 99 % en Afrique de l’Ouest [5]. Dans les pays à bas niveau économique non impaludés, les étiologies prédominantes sont les carences nutritionnelles notamment la carence en fer. Dans les zones d’endémie palustre, le paludisme apparaît comme la principale cause selon plusieurs auteurs. Les autres causes couramment rencontrées sont : les carences en fer et en folates, les inflammations chroniques, les hémoglobinopathies [19]. Figure 2 : Facteurs impliqués dans la genèse de l’anémie de la grossesse et leurs conséquences. Nutrition Paludisme Parasitoses, Infections Chroniques 11 Hémoglobinopathies Hémorragies Faible poids de naissance Anémie maternelle Mortalité périnatale Grossesse Mortalité maternelle Source : [15] II-5 Les antipaludiques : Un antipaludique est un médicament naturel ou de synthèse qui, administré par voie orale ou parentérale ou encore rectale, à dose unique ou à dose répétée permet de détruire le parasite du paludisme ou de bloquer sa croissance dans le but de prévenir ou de guérir la maladie palustre. 12 Les antipaludiques peuvent être classés selon plusieurs critères dont l’origine, la rapidité d’action, le point d’impact des molécules. - Selon l’origine : les antipaludiques naturels (la Quinine et les dérivés du Quinghaosu) et les antipaludiques de synthèse. - Selon la rapidité d’action : nous avons le groupe 1 (la Quinine, l’Artémisinine et les amino-4-quinoleïnes) qui a une action rapide et le groupe 2 (les antifoliques et les antifoliniques) qui a une action lente. - Selon le mécanisme d’action des molécules nous distinguons : les schizontocides les gamétocides et les sporonticides. II-5-1 Les schizontocides : II-5-1-1 Les amino-4-quinoléines : Ce sont la Chloroquine, l’Amodiaquine, la Debaquine et la Sentonine. La Chloroquine : Nivaquine®, Aralen®, Resorchin®. Elle a une absorption digestive très rapide et quasi complète (80%) et apparaît dans le sang 30 minutes après son administration. Le pic de concentration sanguine est obtenu entre la 3ème et la 4ème heure. Les parasites disparaissent du sang 48-72 heures après son administration. Elle est bien tolérée en dehors de la survenue de signes cutanés (éruptions, prurit, pigmentation ardoisée des phanères) et la possibilité de troubles oculaires et digestifs (nausée et vomissement). L’Amodiaquine : Flavoquine®, Camoquin® Son absorption est rapide et sa biodisponibilité est élevée, ses effets secondaires (troubles hépatiques et d’agranulocytose) la rendent contre-indiquer en prophylaxie. La sécurité d’emploie de l’Amodiaquine chez la femme enceinte n’a pas été établie de façon définitive, bien qu’aucun effet tératogène ne soit apparu au terme de plusieurs années d’utilisation du produit. Cependant son utilisation en association avec l’Artésunate est admise [64]. II-5-1-2 Les amino-alcools : Ce sont la Quinine, Mefloquine, Halofantrine Luméfantrine La Quinine : Alcaloïdes (Quinine, Cinchonine, Cinchodine) Sa bonne absorption par voie orale, intraveineuse et intra-rectale fait d’elle un médicament de choix dans le traitement du neuropaludisme. Sa demi-vie est d’environ 11 heures avec une biotransformation hépatique. Ses effets secondaires sont surtout l’hypoglycémie, vertiges et bourdonnements d’oreille. La Méfoquine (Lariam®) et l’Halofantrine (Halfan®) : Elles ont toutes deux une absorption rapide. La dose curative est de 25mg /kg /jour pour la Méfloquine et de 24mg/kg/jour pour l’halofantrine. 13 Les effets secondaires : La Méfloquine : nausée, prurit, vertiges, manifestations neuropsychiatriques, troubles cardio-vasculaires. L’Halofantrine : nausée, diarrhée, troubles du rythme ventriculaire, anémie hémolytique. A ce jour la Méfloquine est utilisable au cours de la grossesse à partir du deuxième trimestre [63].Quant à l’ Halofantrine elle reste toujours contre indiquer durant la grossesse. II-5-1-3 Les antimétabolites : Ce sont les antifoliques et les antifoliniques. Les antifoliques : Sulfamides : Sulfadoxine (Fanasile), sulfamethoxazole Sulfones : Dapsone, Acédapsone (Dilusone®) Ils ont en commun une activité schizontocide lente. L’inconvénient des sulfamides est le risque de réaction cutanéo-muqueuse le plus souvent banales mais parfois graves (syndrome de Lyell). Les sulfamides traversent le placenta ; des cas d’ictères nucléaires ont été observés avec les sulfamides à demi-vie longue, du fait de l’immaturité des systèmes détoxifiants chez le nouveau-né. Les sulfones quant à eux exposent au risque de leucopénie, d’agranulocytose, de méthémoglobinémie et d’anémie hémolytique chez les déficitaires en G6PD. Les antifoliniques : Biguanides : Proguanil (Paludrine®) Diamidopyrimides : Pyriméthamine (Daparim®, Malocid®) et le Trimétroprime. Ce sont les inhibiteurs de la dihydrofolate reductase (DHFR) responsable de la transformation de l’acide folique en acide folinique. A ce jour il n’existe pas des données pertinentes sur un éventuel effet malformatif ou foetotoxique de la pyriméthamine lorsqu’elle est administrée durant la grossesse. II-5-1-4 Artémisinine et dérivés : Artémisine, Artésunate, Artémether. Ces produits appartiennent une nouvelle classe d’antipaludique dont la structure diffère des autres antipaludiques connus ce jour. Ils possèdent peu d’effets secondaires, ont une rapidité d’action schizontocide. Actuellement l’Artémisinine et ses dérivés ne sont pas contre indiqués au cours de la grossesse. II-5-1-5 les associations schizontocides : Il existe plusieurs combinaisons d’antipaludiques, les plus utilisées sont : -Sulfadoxine + Pyriméthamine (Fansidar®) Antipaludique associant un sulfamide antifolique et une diaminopyrimidine antifolinique ayant des propriétés schizontocides à dose unique en inhibant le métabolisme de l’acide folique dont l’hématozoaire a besoin pour sa croissance. 14 Leur demi-vie plasmatique est d’environ 4 jours pour la pyrimethamine et 8 jours pour la sulfadoxine. Son usage est contre-indiqué durant le premier trimestre et le 9ème mois de la grossesse. Il existe la forme orale (500mg de sulfadoxine et 25mg de pyriméthamine) et la forme injectable (ampoule de 2ml dosée à 400mg de sulfadoxine et 20mg de pyriméthamine). - Méfloquine + Sulfadoxine-pyriméthamine (Fansimef®) - Chloroquine + Proguanil (Savarine®) - Artémether + luméfantrine (Coartem®) - Artésunate + Méfloquine (Artéquin®) - Atovaquone + Proguanil (Malarone®) - Artésunate + Amodiaquine (Co-arsucam™) - Artésunate + Sulfadoxine-pyriméthamine (Asunate® Denk) - Chlorproguanil + Dapsone + Artesunate (CDA™ ou Lapdap plus™) II-5-2 Les gamétocides : Les amino-8-quinoleines (Primaquine). Ils sont les seuls capables de rompre le cycle de la transmission du paludisme en inhibant la transformation des gamétocytes du sang humain en gamètes chez l’anophèle. Ailleurs ils ont une activité significative sur les formes exo érythrocytaires de Plasmodiums vivax et ovale. Leur toxicité (hémolyse chez les déficients en G6PD) limite leur prescription. II-5-3 Les sporonticides : Ils agissent en inhibant la phase sporogonique. A titre d’exemple nous citerons la Pyriméthamine,le Proguanil, le Trimétoprime. II-6- Stratégie de prévention du paludisme au cours de la grossesse : A ce jour en l’absence d’une thérapeutique vaccinale, l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide et la chimio-prévention restent les principales stratégies de prévention du paludisme gestationnel. La chimio-prophylaxie : Le premier essai de chimio-prophylaxie a été réalisé au Nigeria en 1964 par David Morley un pédiatre anglais avec la Pyriméthamine, et cela suite à une constatation systématique entre impaludation placentaire et le faible poids de naissance. Depuis, plusieurs essais ont eu lieu de la fin des années 80 au début des années 90, utilisant différents antipaludiques (Chloroquine, Mefloquine, Sulfadoxinepyrimethamine, Dapsone-pyrimethamine). En Afrique intertropicale les études réalisées concluaient toutes à un gain de poids de naissance dans le groupe ayant subit une chimio-prophylaxie, d’importance variable selon les études et plus marquée chez les primigestes [28]. 15 C’est en 1986 que l’OMS a recommandé la chimio-prophylaxie à la chloroquine chez les gestantes. Malheureusement ce schéma s’est heurté à plusieurs problèmes dont : - la mauvaise compliance (15,4% des femmes au Mali) [57]. - l’émergence et la progression de la chimio-résistance des isolats de P.falciparum à la CQ qui atteignait 40% en Afrique de l’Est et 13-17% au Mali. De façon générale on initie des actions en vue de changer de stratégie dès que le taux de résistance à ce médicament est entre 16-24%. Le TPI à la SP Le Malawi est le chef de file des pays d’Afrique de l’Est en terme de changement de stratégie du paludisme gestationnel. Les résultats des différents essais réalisés au Malawi et Kenya [52, 55, 61,62] ont montré que le TPI est significativement plus avantageux avec la SP qu’avec la CQ. - elle agissait mieux sur l’infestation placentaire, l’anémie et le faible poids de naissance. - En dépit de son coût moins onéreux 190F CFA (Comptoire Français pour l’Afrique) deux fois par grossesse elle ne posait pas un problème d’observance. - Ses effets secondaires n’étaient pas plus importants comparés à ceux des autres antipaludiques. Au vu de ces résultats, les pays d’Afrique de l’Est ont adopté le TPI à la SP comme l’une des mesures de prévention du paludisme gestationnel. Le Malawi en 1993, le Kenya en 1998 et la Tanzanie en 2001. Sur recommandations de l’OMS basée sur les des évidences scientifiques les états de l’Afrique de l’Ouest francophone ont adopté le TPI à la SP chez la femme enceinte lors d’un atelier tenu à Ouagadougou au Burkina Faso en mars 2002. Au terme de cet atelier les recommandations ont été formulées à l’endroit des programmes nationaux de lutte contre le paludisme. Il s’agissait entre autre de: - favoriser l’introduction du TPI à la SP augmenter le taux de CPN accroître l’usage de moustiquaires imprégnées d’insecticide, prendre en charge correctement les cas de paludisme chez la femme enceinte. Au Mali à l’instar des autres pays d’Afrique de l’Ouest francophone où la chloroquinorésistance atteint le seuil de 24%, la prévention du paludisme au cours de la grossesse est basée sur l’usage de moustiquaires imprégnées d’insecticide et le TPI à la SP. 16 III- LES OBJECTIFS : III-1 Objectif Principal : Evaluer l’efficacité de la Sulfadoxine-Pyrimethamine (SP) 2 doses versus 3 doses en traitement préventif intermittent chez la femme enceinte sur les parasitémies périphérique et placentaire, sur la prévalence de l’anémie, sur le faible poids de naissance et sur les évènements adverses. 17 III-2 Objectifs Spécifiques : - Comparer les bras de traitement par rapport à l’indice plasmodique prévalence de l’anémie à l’inclusion ; et la - Comparer les deux groupes de traitement par rapport à l’indice plasmodique périphérique et la prévalence de l’anémie à l’accouchement ; - Comparer le taux d’infection placentaire et la fréquence des faibles poids de naissance dans les groupes de traitement ; - Comparer les bras de traitement par rapport à la survenue d’évènement adverses. 18 IV-METHODOLOGIE: IV-1 Cadre d’étude ; Description du site d’étude : Rappel historique : Arrondissement depuis 1959, Bla a été érigé en cercle suivant l’ordonnance n° 77-44 CMLN du 12 juillet 1977. Le premier commandant de cercle y fut officiellement installé le 5 octobre 1978. Géographie : Le cercle de Bla est situé dans la partie sud de la région de Ségou (4ème région administrative du Mali). Il a une superficie de 6200 km2 (soit 10% de celle de la région) pour une population de 255217 habitants avec une densité moyenne de 41,16 habitants/km2 (source : DRPSIA). Le cercle est limité : - au Nord par le cercle de Ségou, - à l’Est par le cercle de San, - au Sud par le cercle de Koutiala et, - à l’Ouest par le cercle de Baraouéli. Le fleuve Bani constitue sa frontière naturelle avec le cercle de Ségou. Le relief est peu accidenté et le climat est normalement de type soudanien. Les hauteurs de pluies varient entre 600 et 1000mm par an (source PSP 1981-1990 DNPFSS). L’agriculture, l’élevage, le commerce et la pêche (le long du fleuve Baní) constituent les principales activités économiques de la population. La ville de Bla est le carrefour de deux axes routiers importants : - Bamako – Gao (Par San, Sévaré, Douentza) - Bamako - Bobo (Par Koutiala). Organisation administrative : Le cercle de Bla est divisé en 5 arrondissements 17 communes rurales et 217 villages. Organisation sanitaire : Le cercle de Bla dispose d’un Centre de Santé de Référence, de 25 CSComs fonctionnels et de 13 maternités rurales. L’actuel PDSC qui s’étend de 2005 à 2009 prévoit la création de deux nouveaux CSComs. 19 Les activités préventives : En 2006, le taux de CPN 1 était de 87% selon l’unité SIS du district sanitaire et le taux d’accouchement assisté était de 60,92%. Les activités curatives : Les maladies prioritaires sont le paludisme, les infections respiratoires aigues hautes, les diarrhées sans déshydratation, la malnutrition, les Infections respiratoires basses, la bilharziose urinaire, le VIH/SIDA, la tuberculose (Monographie du cercle de Bla). En 2007 sur les 29709 cas de paludisme enregistrés il y a eu 43 décès. Toujours dans la prévention du paludisme : - 72664 moustiquaires imprégnées d’insecticide ont été distribuées aux femmes enceintes et aux enfants de 0-59 mois. - 63 agents de santé ont été formés pour la prise en charge du paludisme et l’utilisation des CTA. - 4293 enfants de moins de 5 ans ont été traités par les CTA. 20 IV-2 Type d’étude : Il s’agissait d’un essai clinique randomisé ouvert. Cet essai consistait à faire un tirage au sort des femmes enceintes incluses avec allocation aléatoire des bras de traitement. Le même nombre de femmes enceintes était inclus dans chaque bras de traitement. Un groupe était soumis au TPI à la SP trois doses et l’autre au TPI deux doses. IV-3 Période d’étude : Elle s’est déroulée d’avril 2006 à 2008. IV-4 Population d’étude : L’étude portait sur les femmes enceintes vues en CPN au CSCOM central et au CS Réf de Bla et leurs nouveau-nés. Les gestantes répondant aux critères d’inclusion étaient randomisées pour recevoir les deux schémas de chimio-thérapie. IV-4-1 Critères d’inclusion : - Etre enceinte et se présenter à la CPN. - Etre vue au deuxième trimestre de la grossesse (entre la 16ème et la 24ème semaine de la grossesse). - Etre résidante de la ville de Bla ou encore dans l’un des villages situés dans un rayon de 15 à 20 kms de la ville. - Avoir la volonté et la disponibilité de participer à l’étude et à respecter le protocole (cf : fiche de consentement). - Etre consentante. IV-4-2 Critères de non inclusion : - Allergie connue aux Sulfamides. Paludisme sévère. Avoir une maladie chronique connue (rénale, hépatique). Femme enceinte sous cotrimoxazole. Femme enceinte ayant déjà reçu une dose de SP au moment de l’inclusion. IV-5 Echantillonnage : IV-5-1 Taille de l’échantillon : Les travaux de Kayentao K et coll. [26], ont montré une prévalence du paludisme placentaire de 24,5% chez les primigestes et secondigestes après 2 doses de SP. Pour l’ensemble des femmes enceintes, on peut estimer ce taux à 15%, environ, ce que confirment d’autres données recueillies au Benin (Cot et coll., communication personnelle). En tenant compte au départ d’une réduction de ce taux à 7,5% en cas de traitement par TPI (SP 3 doses), 304 femmes par bras seront nécessaires (échantillon 21 total 608 femmes) pour montrer une différence entre les deux groupes de traitement (un risque α de 5%, une puissance de 80%). En tenant compte d’un taux de non compliance de 5% et d’un taux de perdus de vue au cours du suivi de 20% le nombre de femmes nécessaires a été estimé à environ 760. IV-6 Les variables mesurées : Les principales variables mesurées ont été : - la hauteur utérine: Elle était mesurée à l’aide d’un mètre ruban pour estimer l’âge de la grossesse, - la gestité: les gestantes étaient reparties en primigestes (une grossesse) en secondigeste (2 grossesses) en multigeste (plus de 2 grossesses). - la température : Elle était mesurée à l’aide d’un thermomètre axillaire, on parlait de fièvre lorsque la température axillaire était supérieure ou égale à 37°5 c (Celsius), - le taux d’hémoglobine : il était mesuré pour rechercher l’anémie définie par un taux d’hémoglobine inférieur à 11g/dl selon l’OMS [50]. - l’indice plasmodique : elle était définie comme la proportion des femmes ayant une goutte épaisse positive, elle était déterminée à partir du sang périphérique à l’inclusion, pendant le suivi, à l’accouchement et à partir du sang du placenta. - le poids du nouveau-né à la naissance : on parlait de faible poids de naissance lorsque le poids était inférieur à 2500grammes IV-7 Matériels et technique de recherche utilisés IV-7-1 La goutte épaisse : matériels et réactifs - Lames porte-objets neufs. Vaccinostyle ou lancette stériles. Alcool à 70°. Coton sec hydrophile. Marqueur indélébile. Boîte OMS de conservation des lames. Bac de coloration. Tubes Falcon. Râtelier. Chronomètre. Huile à Immersion. Crayon de papier. Solution de Giemsa concentrée. Microscope optique binoculaire. Comprimé tampon (dilution : 1 comprimé pour 1 litre d’eau). 22 Lecture des lames et estimation de la parasitémie : Après rinçage et séchage les lames étaient lues au microscope à l’objectif 100 sous immersion. La parasitémie était évaluée par comptage des parasites sur 300 leucocytes. Le comptage débutait dès l’observation du premier parasite dans le champ visionné en même temps on comptait le nombre de leucocyte et le comptage finissait quand on atteignait 300 leucocytes. La charge était exprimée en nombre de parasites par mm3 de sang sur la base de 7500 comme moyenne leucocytaire par mm3 de sang. Exemple : Soit N la parasitémie par mm3 de sang, A le nombre de parasite compté et B le nombre de leucocytes correspondant (300). La parasitémie N= A (7500)/300. IV-7-2 Le Taux de l’hémoglobine : - Coton hydrophile. Alcool à 70°. Gants latex. Lancettes jetables. Photomètre Hemocue. Micro cuvettes Hemocue test. les piles 1,5 voltes Une blouse. Réalisation : A la suite de la seule ponction capillaire pour la confection de la goutte épaisse, nous faisions en même temps le prélèvement pour le taux d’hémoglobine par les micro cuvettes Hemocue test qui un conteneur jetable en plastique,renfermant un réactif (acide de sodium) sous forme séchée couvrant l’embout de la micro cuvette conçue pour prélever la quantité de sang nécessaire pour le test, on plaçait la pointe de la micro cuvette au centre de la goutte et laisser le sang remonter par capillarite jusqu’à remplissage. La lecture par le photomètre était faite immédiatement ou au plus tard dans les 10 minutes après le remplissage en plaçant la micro cuvette remplie sur le porte cuvette du photomètre, le résultat s’affiche après un bip sonore. IV-7-3 Goutte épaisse du placenta : Matériel : il ne diffère pas fondamentalement du matériel nécessaire pour la confection de la goutte épaisse et était réalisée après la délivrance. Technique : Après avoir bien nettoyé la face maternelle du placenta avec du papier hygiénique, on faisait une incision à l’aide une lame porte objet neuve qu’on déposait 23 sur une autre nouvelle lame et avec la première placée au centre de la goutte on faisait une rotation de manière à obtenir un cercle de 1cm de diamètre qu’on colorait au Giemsa après séchage. IV-8 Personnel de l’enquête : Il était composé de médecins. De sages femmes, d’infirmières obstétriciennes, de matrones des deux structures concernées pratiquant l’accouchement. Le remplissage des fiches d’enquêtes, la confection des gouttes épaisses, la mensuration du taux d’hémoglobine et la lecture des lames étaient faits par nous même et le technicien supérieur de laboratoire. La qualité de remplissage des dossiers était vérifiée périodiquement par nos superviseurs de la DNS, du DEAP/MRTC et de l’INRSP. Après l’enquête les données ont été acheminées à la DNS et 10% des lames ont été relues par les lecteurs plus expérimentés du DEAP. IV-9 Déroulement de l’enquête : Elle s’est déroulée en quatre phases : Phase d’inclusion : Après avoir expliqué de façon détaillée le protocole d’étude à la gestante et obtenu son consentement éclairé par sa signature ou empreinte digitale et celle de son témoin si nécessaire, quant à son adhésion à l’étude. La participante répondant aux critères d’inclusions choisissait au hasard son groupe de traitement. Elle plongeait la main dans une boîte pour retirer un bout de papier plié sur lequel était initialement écrit les chiffres indiquant un groupe de traitement précis. Le groupe I ou groupe de trois doses de SP, groupe dans lequel chaque participante doit recevoir 3 doses de SP dont la première, administrée à l’inclusion en prise unique et les 2 doses restantes étaient administrées au cours du suivi avec au moins 1 mois d’intervalle. Le groupe II ou groupe de 2 doses où la participante doit recevoir deux doses de SP dont la première à l’inclusion et la 2ème au cours du suivi avec au moins un intervalle de 1 mois. Chaque dose comprend 3 comprimés de l’association SulfadoxinePyriméthamine soit 1500mg de Sulfadoxine et 75mg de Pyriméthamine. Chaque participante avait un code d’identification (cf : fiche d’enquête). A cette phase elle était interrogée minutieusement sur son identité, sa résidence ses antécédents 24 obstétricaux, le type de prévention anti paludique déjà utilisé pendant la grossesse en cours. Tous les renseignements ainsi collectés étaient portés sur les fiches, constituant ainsi le dossier de chaque participante. Après on procédait à un examen physique général et gynéco-obstétrical en particulier. Les examens biologiques effectués systématiquement étaient : - la goutte épaisse, - le taux d’hémoglobine à l’aide du photomètre Hemocue. - Les autres examens complémentaires étaient fonction du tableau clinique présent. Après les examens (clinique et paraclinique) les participantes recevaient sous la supervision des enquêteurs leur première dose d’antipaludique selon leur groupe de traitement. La prise de fer acide folique était conseillée à chaque participante de l’inclusion jusqu’à 4 semaines après l’accouchement, sachant que la prise de fer acide folique doit être différé de celle de la SP de 10-14 jours. Phase de suivi prénatal : Toutes les gestantes étaient vues de façon mensuelle, elles étaient interrogées sur les évènements survenus durant le mois. En dehors des visites mensuelles les participantes pouvaient à leur demande être consultées à tout moment et au besoin être prises en charges par l’équipe de l’étude. Au cours du suivi, la survenue d’accès palustre simple était traitée selon les recommandations du PNLP. Les cas d’accès grave étaient traités par les sels de quinine à raison de 25mg/kg/jour pendant au moins 7 jours. Phase d’accouchement : A cette phase, le lieu, le type d’accouchement, l’issue de la grossesse et la survenue d’éventuelles complications étaient mentionnés. La goutte épaisse était faite chez la mère et sur le placenta après la délivrance, le taux d’hémoglobine était aussi mesuré chez la mère. Le score de Dubowitz (ensemble de scores de maturation morphologique et neurologique) était réalisé chez le nouveau-né pour apprécier sa vitalité et sa maturité, on parlait de prématurité quand l’âge gestationnel était inférieur à 37 SA (semaine d’aménorrhée). Le poids (à l’aide d’une balance), la taille (à l’aide d’un mètre ruban), et la température du nouveau–né étaient déterminés à la naissance. Phase de suivi post natal : Les mères et leurs nouveau-nés ont été suivis jusqu’à 30 jours après l’accouchement. 25 Au cours de ce suivi, les mères étaient interrogées par rapport aux anomalies survenues chez elles mêmes et chez leurs nouveau-nés. IV-10 Supports de données : Les données ont été recueillies à partir des questionnaires testés et validés avant l’étude. Des registres aussi ont été utilisés pour l’enregistrement des paramètres biologiques. IV-11 Saisie et Analyse des données : La saisie a été faite sur le logiciel Epi info version 6.0 par nous même et l’analyse par le logiciel SPSS. Les tests statistiques utilisés étaient le khi2 de Pearson et le test de Student pour la comparaison des variables. IV-12 Considérations éthiques : Le protocole d’étude a été approuvé par le comité d’éthique de la FMPOS du Mali avant son exécution. Un comité de suivi et de sécurité était constitué et comprenait deux cliniciens et un biostatisticien non directement impliqués dans ce projet. Les résultats lui étaient communiqués au fur et à mesure des inclusions. Ce comité se réunissait régulièrement et était habilité en cas de besoin, à recommander au promoteur l’interruption de l’essai, s’il estimait que la sécurité des enquêtées est menacée. Sur le terrain des rencontres ont été faites avec les présidents des ASACO et les autres autorités sanitaires pour leur expliquer de façon détaillée le protocole d’étude (but, avantages, les risques, la méthodologie). En terme de bénéfice toutes les maladies aigues rencontrées chez les enquêtées étaient prises en charge. Les cas d’HTA étaient traités même si ils n’entraient pas dans l’étude. V- RESULTATS : V-1 Résultats descriptifs et analytiques à l’inclusion : 26 Tableau I : Comparaison des groupes par rapport aux variables socio-démographiques à l’inclusion. Variables sociodémographiques Age < 20 ans 2 doses SP N=404 n (%) 3doses SP N=410 n (%) Total N=814 n (%) 106 (26,24) 92 (22,44) 198(24,32) 0,20 298 (73,76) 24,48±6,12 318 (77,56) 24,49±6,04 616(75,68) 24,48±6,08 Non scolarisées 223 (55,20) 181 (44,80) Scolarisées 213 (51,93) 197 (48,06) 436 (53,56) 378 (46,44) 19 (4,63) 38 (4,67) >= 20 ans Age My ± DS Scolarisation Statut marital Valeur De p Non mariées 19 (4,70) Mariées 385 (95,30) 0,98 0,44 0,96 391 (95,37) 776 (95,33) My= moyen, DS= déviation standard, p= probabilité Au total 814 gestantes ont été incluses dont 404 dans le bras de 2 doses et 410 dans le bras de 3 doses. A l’inclusion les deux groupes étaient comparables par rapport aux principales variables socio-démographiques avec une probabilité variant de 0,2 à 0,9. 27 Tableau II : Comparaison des groupes de traitement par rapport aux variables cliniques à l’inclusion. Variables cliniques Poids (kg) 2 doses SP N=404 n (%) 3 doses SP N=410 n (%) Total N=814 n (%) 26 (6,34) 58 (7,13) < 50 32 (7,92) >= 50 372 (92,08) 384 (93,66) 756 (92,87) <150 8 (1,98) 6 (1,46) 14 (1,72) >=150 396 (98,02) 404 (98,54) 800 (98,28) Oui 112 (27,72) 90 (21,95) 202 (24,82) Non 292 (72,28) 320 (78,05) 612 (75,18) <=2 170 (42,08) 170 (41,46) 340 (41,77) >2 234 (57,92) 240 (58,54) 474 (58,23) Taille (cm) Fièvre observée Gestité Valeur p 0,38 0,57 0,05 0,8 L’analyse de ce tableau révèle que les 2 groupes étaient comparables quant aux variables cliniques à l’inclusion avec (p > 0,05) sauf pour la fièvre observée dont la proportion était plus élevée dans le groupe de 2 doses. 28 Tableau III : Comparaison des groupes de traitement par rapport aux méthodes de prévention utilisées à l’inclusion. Méthodes de prévention Utilisées 2 doses SP N=404 n (%) 3 doses SP N=410 n (%) Total N=814 n (%) Oui 132 (32,75) 166 (40,49) 298(36,65) Non 271 (67,25) 245 (59,61) 516(63,39) Oui 228 (56,44) 223 (54,39) 451(55,41) Non 176 (43,56) 187 (45,61) 363(44,59) Prise antipaludique Moustiquaire Moustiquaire I I* Valeur p 0,02 0,55 *= Mous tiqua ire Impr égné e d’Ins ectici de Dans notre 0,29 331 (81,93) 324 (79,02) 655 (80,47) série Non 36,6 5 % des femmes avaient consommé un antipaludique avant l’inclusion avec 32,75 % dans le groupe de deux doses et 40,49 % dans le groupe de trois doses avec une différence significative (p= 0,02). Les deux groupes étaient comparables quant à l’usage de la moustiquaire à l’inclusion (p=0,55), il en était de même pour la notion d’imprégnation des moustiquaires (p= 0,29). Oui 73 (18,07) 86 (20,98) 159 (19,53) 29 Tableau IV : Comparaison des groupes de traitement par rapport aux variables biologiques à l’inclusion. Variables biologiques Tx d’hb (g/dl) <11 >=11 Tx d’hb My ± Ds GE Positive Négative 2 doses SP N=404 n (%) 3 doses SP N=410 n (%) Total N=814 n (%) valeur p 292 (72,28) 276 (67,32) 568 (69,78) 0,12 112 (27,72) 10,07 ± 1,52 134 (32,68) 10,22 ± 1,46 246 (30,22) 10,14±1,49 102 (25,25) 112 (27,32) 214 (26,29) 302 (74,75) 0,15 0,50 298 (72,68) 600 (73,71) Tx=taux, hb=hémoglobine, My=moyenne, GE=goutte épaisse Ds=déviation standard. La moyenne du taux d’hémoglobine était similaire dans les deux groupes de traitement, il en était de même pour la prévalence de l’anémie avec 72,28% et 67,32% respectivement dans le groupe de 2 doses et dans le groupe de 3 doses avec (p= 0,12). L’indice plasmodique était comparable dans les deux bras avec 25,25 % et 27,32% respectivement dans le groupe de 2 doses et dans le groupe de 2 doses et (p= 0,50) Tableau V : Comparaison des bras de traitement par rapport au résultat du suivi. Résultat Du suivi 2 doses SP n (%) 3 doses SP n (%) Total n (%) Complet 386(95,54) 397 (96,83) 783 (96,19) 18 (4,45) 13 (3,17) 31 (3,81) Incomplet Dans notre étude, 31 femmes ont été perdues de vue au cours du suivi (dont 23 pour accouchement à domicile, 6 pour voyages imprévus, 2 pour indisponibilité à poursuivre l’étude) soit un pourcentage de 3,81% sans différence significative entre les 2 bras de traitement (p= 0,38) 30 V-2 Résultats analytique et comparatif à l’accouchement Tableau VI : Comparaison des bras de traitement par rapport aux variables cliniques à l’accouchement chez la mère et le nouveau-né. Variables cliniques Type accouchement Voie basse 2 doses SP n (%) 3 doses SP n (%) Total n (%) 365 (94,56) 370 (93,20) 735(93,87) P 0,31 Césarienne 18 (4,70) 26 (6,55) 44 (5,62) 3 (0,77) 1 (0,25) 4 (0,51) Autres Issue de la grossesse Nais vivante 370 (95,85) 377 (94,96) 747(95,40) Mort né 12 (3,11) 17 (4,28) 29 (3,70) 4 (1,04) 3 (0,76) 7(0,90) 378 (97,93) 395 (99,50) 773(98,72) Avortement Type grossesse Unique 0,63 0,26 Multiple Age gestationnel <37 SA 8 (2,07) 2 (0,50) 147 (40,61) 133 (35,66) 10 (1,28) 280(38,10) 0,16 >= 37 SA Décès maternel Oui 215 (59,39) 240 (64,34) 455(61,90) 1 (0,25) 1 (0,26) 2 (0,26) 0,98 Non 385 (99,74) 396 (99,75) 781(99,74) Décès néonatal Oui 6 (1,65) 8 (2,13) 14 (1,90) Non 357(98,35) 367(97,87) 724 (98,10) SA=semaine d’aménorrhée. Nais=naissance. P=valeur de la probabilité 0,63 - A l’accouchement nous avons noté une fréquence de 93,87% d’accouchement par voie basse soit 94,56 % dans le groupe de 2 doses et 93,20 % dans le groupe de 3 doses, la fréquence globale de la césarienne était de 5,62% avec respectivement 4,70% dans le 31 groupe de 2 doses et 6,70% dans le groupe de 3 doses. Les deux bras de traitement étaient comparables quant au type d’accouchement avec p= 0,31. - Les deux bras de traitement étaient comparables également par rapport à l’issue de la grossesse avec un taux de naissance vivante de 95,40% et une probabilité à 0,63. - Par rapport au type de grossesse nous avons noté une fréquence de 98,72 % de grossesse monofoetale sans différence significative dans les deux groupes de traitement (p=0,26). - Dans notre étude la fréquence de la prématurité était de 38,10% sans différence significative dans les deux bras de traitement (p=0,16). - Les fréquences des décès maternel et néonatal étaient de 0,26% et 1,49% respectivement. Les deux groupes étaient comparables avec respectivement une probabilité de 0,98 et 0,63. Tableau VII : Comparaison des bras de traitement par rapport aux variables biologiques et au faible poids de naissance. 32 Variables 2 doses SP n (%) GE Positive Négative GE Placenta Positive Négative Tx d’hb (g/dl) < 11 >= 11 Tx d’hb My ±DS Faible poids naissance 3 doses SP n (%) Total n (%) p 76 (19,69) 310 (80,31) 42 (10,58) 355 (89,42) 118 (15,07) 665 (84,93) <0,001 64 (16,58) 322 (83,42) 32 (8,10) 363 (91,90) 96 (12,29) 685 (87,71) <0,001 198 (51,30) 188 (48,70) 10,94 ± 1,51 183 (46,10) 214 (53,90) 11,08 ± 1,54 381 (48,66) 402 (51,34) 11,01±1,52 0,14 49 (13,54) 24 (6,43) 0,19 de 73 (9,93) <0,001 Tx=taux, hb=hémoglobine. My=moyen. DS=déviation standard. p= valeur de la probabilité - L’indice plasmodique à l’accouchement était de 19,62% dans le groupe de 2 doses et 10,58% dans le groupe de 3 doses, la différence était très significative p<10-3. - Le taux d’infection placentaire était de 16,58% dans le groupe de 2 doses et 8,10% dans le groupe de 3 doses et p<10 -3, la différence était significative. - Par contre la fréquence de l’anémie était de 51,30% pour le groupe de 2 doses et 46,10% pour le groupe 3 doses et (p=0,14), les deux bras étaient comparables. - Nous avons enregistré plus de cas de faible poids de naissance dans le bras de deux doses (13,54%) comparé au bras de trois doses (6,43%), la différence était statistiquement significative avec p<10-3 . Tableau VIII : Comparaison des bras de traitement par rapport à la survenue d’ictère à J7. 33 variables 2 doses SP n 1 = 362 % Ictère à j7 2,76 3 doses SP n 2 =373 % 2,41 Total n =735 % 2,58 Valeur de P 0,76 - Dans notre étude nous n’avons pas noté de différence statistiquement significative entre les deux bras de traitement par rapport à la survenue de l’ictère néonatale à J7 (p =0,76). Tableau IX : Comparaison des bras de traitement par à la survenue d’ictère et aux malformations à J30. Variables Ictère à j 30 Malformations 2 doses SP n 1= 357 % 0,56 0,84 3 doses SP n 2=367 % 1,36 Total n =724 % 0,69 0,27 0,55 Valeur de P 0,46 0,59 - La fréquence globale des malformations était de 0,55%, il s’agissait d’un cas de pied bot équin et 3 cas de 6ème doigt. Les deux bras étaient comparables avec (p=0,59). Il en était de même pour la fréquence d’ictère à J 30 avec 0,56% et 1,36% respectivement pour le bras de 2 doses et celui de 3 doses (p=0,46). VI- COMMENTAIRES ET DISCUSSION : VI-1 Méthodologie de l’étude : 34 Notre étude a été réalisée dans le cercle de Bla qui avait servi de cadre à la première phase de l’étude donc la population et le personnel sanitaire étaient habitués aux études de recherche. La technique d’échantillonnage utilisée nous a permis d’avoir un échantillon assez homogène par rapport aux différentes variables à l’inclusion. Notre taux de perdues de vue, 3,81% était inférieur aux 20% initialement prévus. Cet acquis a été réalisé grâce à l’implication des relais communautaires. Le médicament utilisé était la SP, ce médicament est largement répandu sur le marché avec un coût abordable, et recommandé par le PNLP dans la prévention du paludisme chez la femme enceinte. Il est utilisé au 2ème et 3ème trimestre de la grossesse en évitant le 9ème mois. VI-2 L’inclusion : 35 VI-2-1 Les variables biologiques : L’indice plasmodique : Dans notre série l’indice plasmodique était de 26,29%, les deux bras de traitement étaient comparables, bien qu’il y ait une différence significative entre les deux bras par rapport à la prise antérieure d’antipaludique et la fièvre observée. Ce taux est superposable à celui de Diarra A au Mali 26,2% [20]. Par contre il est nettement inférieur à ceux de Doumtambé D au Mali 58,4% [19] et nettement supérieur à ceux de Haïdara M [15] au Mali 13% et de Bah M à Dakar 13,74% [53]. En effet l’échantillon de Doumtambé D était composé de primigestes et de secondigestes qui sont plus vulnérables au paludisme, tandis que Haïdara M et Bah M, ont travaillé dans des zones de faibles transmissions de paludisme (zones urbaines). L’anémie: Nous avons eu une prévalence d’anémie de 69,78 % sans différence significative dans les groupes de traitement. Ce résultat est superposable à ceux de Doumtambé D [19] au Mali 73,8% et de Sirima BS et al au Burkina Faso 76,2% [51]. Cependant il est supérieur à ceux d’Ibrahim U [55] et al au Nigeria et Guindo N [56] au Mali avec respectivement 20,9 % et 37,2 %. Cette différence avec les autres peut être due au fasciés épidémiologique et à la méthodologie utilisée : l’étude de Guindo N a lieu dans une zone de faible transmission du paludisme, tandis que Ibrahim U et al définissaient l’anémie comme un taux d’hématocrite inferieur à 30 % soit 10g/dl. VI-3 Efficacité comparée des bras de traitement : La méthodologie utilisée nous a permis d’avoir un échantillon assez homogène pour les différentes variables étudiées à l’inclusion. VI-3-1 L’infection palustre: Accouchement : Dans notre série 15,07 % des accouchées avaient une goutte épaisse positive soit 10,58 % pour le groupe de 3 doses et 19,69 % pour le groupe de 2 doses, la différence était très significative p < 10-3. Un constat similaire avait été fait par Monica E et al au Kenya qui rapportaient une prévalence de 6,7% chez les accouchées ayant reçu plus de 2 doses de SP [54]. Doumtambé D avait eu une prévalence de 22,33 % à l’accouchement chez une série de gestantes soumises au TPI 2 doses à la SP [19]. 36 Nous expliquons cette différence par le fait que avec les 3 doses, la gestante a encore moins de chance de se reinfester en tenant compte de la demi-vie longue de la SP. Infection Placentaire : Nous avons eu un taux d’infection placentaire de 12,29 % avec 8,10 % pour le groupe de 3 doses et 16,58 % pour le groupe de 2 doses. La différence était statistiquement significative p < 10-3 Ce résultat est comparable à ceux de Hommerich et al au Ghana et Monica E et al au Kenya qui avaient eu 11,1 % et 8 % respectivement chez une cohorte d’accouchées ayant reçu plus de 2 doses de SP [24, 54]. A notre avis cette différence significative du taux d’infection placentaire se traduit par l’efficacité des 3 doses de SP. VI-3-2 Par rapport à l’anémie: Accouchement : La fréquence de l’anémie était de 51,30% dans le bras de deux doses et 46,10% dans celui de trois doses. Les deux bras étaient comparables avec p=0,14. Dans notre étude nous n’avons pas noté de différence statistiquement significative sur la fréquence de l’anémie avec le nombre de doses de SP. Notre résultat concorde avec celui de Monica E et al [54] au Kenya qui avaient eu une fréquence de 62,6% chez les femmes séronégatives au VIH ayant reçu plus de 2 doses de SP lors de la grossesse et 60% chez les femmes n’ayant reçu que 2 doses de SP, il en était de même pour les femmes à sérologie VIH positive avec respectivement 73,1% pour les femmes du groupe de plus deux 2 doses de SP et 79,1%pour les femmes du groupe de deux doses de SP [54]. Par contre Hommerich et al au Ghana avaient eu une fréquence de 11,1% et 27,1% respectivement dans les groupes de 3 doses de SP et 2 doses de SP [24]. Cette différence avec l’étude ghanéenne s’explique par le fait que la taille de l’échantillon de Hommerich et al était petite (54 femmes) dans le groupe de 3 doses et 59 femmes dans le groupe de 2 doses. Bien que l’anémie soit une entité morbide fréquente au cours de la grossesse surtout dans les zones d’endémies palustres où sa fréquence varie de 55 à 94% selon les études [20,46], seules les anémies sévères semblent avoir un danger incontestable pour la santé de la mère et de son fœtus. VI-3-3 Par rapport au faible poids de naissance : La fréquence du faible poids de naissance était de 6,43% dans le bras de 3 doses celle du bras de 2 doses était de 13,54%, la différence était hautement significative p< 10-3. 37 Notre taux dans le bras de 3 doses est superposable à ceux de Hommerich et al [24] et Monica E et al [54] qui ont eu 9,3% et 7,8% respectivement chez les femmes ayant reçu plus de 2 doses de SP. Le taux de 13,54% dans le bras de 2 doses est comparable à celui de Diarra A au Mali [20] qui rapporte un taux de 10,56%. Par contre il est nettement inférieur à celui de Maiga H à Koro avec 23,5% [65] et supérieur à celui de Guirou E à Bancouna avec 7,4% [57]. Cette différence s’explique par le fait que l’étude de Maiga et al. portaientt sur les primi et les secondigestes, alors que la taille de l’échantillon de Guirou E était petite. Nous estimons que les 3 doses de SP offrent une meilleure protection que les 2 doses quant à la survenue du faible poids de naissance en diminuant la fréquence des infections périphérique et placentaire. VI-3-4 Les évènements adverses : L’ictère : Les proportions des cas d’ictères étaient de 2,76% et 2,41% respectivement dans les bras de deux doses et trois doses sans différence statistiquement significative p=0,76. Kayentao et al au Mali [25] et Filler SJ et al au Malawi [66], avaient eu des proportions inférieures à la notre avec 0,6% et 0,4% respectivement. Par contre Monica E au Kenya [54] a eu une proportion de 15% sans qu’il soit une influence du nombre de doses. Notons cependant, que dans notre étude les cas d’ictères à J30 ont été enregistrés sur la base de l’interrogatoire et aucun cas n’a été décelé à l’examen physique du nouveau né. Ce qui pourrait conduire à une surestimation du nombre de cas d’ictère. La prématurité : L’incidence globale de la prématurité 38,10%, était similaire dans les 2 bras de traitement p=0,16. Cette incidence est très élevée par rapport à celles retrouvées dans la littérature variant de 8,5 à 10,5% selon les études [52, 67]. En dépit de la multiplicité des facteurs (les infections, la parité, l’état nutritionel) pouvant concourir dans la survenue de la prématurité, l’insuffisance de la maîtrise de la technique d’évaluation de l’âge gestationnel pourrait expliquer cette différence avec les autres. 38 VII- CONCLUSION : Au terme de cette étude nous concluons que: 39 Les trois doses de SP étaient plus efficaces que les deux doses quant à la réduction des parasitémies périphérique et placentaire et la proportion des faibles poids de naissance. Les deux bras de traitement étaient comparables par rapport à la prévalence de l’anémie à l’accouchement. Les fréquences de l’ictère néo-natal, de la prématurité, et des malformations étaient similaires dans les bras de traitement. VIII- RECOMMANDATION : 40 Aux responsables politico-administratifs - Introduire prochainement le TPI à trois doses de SP dès que nos résultats seront confortés par d’autres études semblables dans différents faciès épidémiologiques du pays. - Entreprendre des recherches en vue de trouver une alternative immunoprophylactique. Aux responsables locaux - Informer la population sur le danger que représente l’anémie durant la grossesse, et sur les différents moyens de lutte. - Sensibiliser et informer la population sur les méfaits du paludisme au cours de la grossesse, et l’intérêt des CPN précoces. - Accroître la couverture en moustiquaire imprégnée d’insecticide chez les femmes enceintes. 41 IX-REFERENCES : 1- Ambroise–thomas P, Carnevale P, Félix H., Mouchet J. : le paludisme, encyclopédie médico-chirurgicale, Paris (France) maladies infectieuses 1984 :80-89 A (10) et A (20). 2- Roll Back Malaria. Le Paludisme en Afrique. RBM infosheet N°3. www.rbm.who.int/cmc. 19/062008 3- Le Paludisme : épidémiologie www.caducee.net. 11/06/2008 4-Roll Back Malaria. Le Paludisme et Grossesse. RBM infosheet N°4. www.rbm.who.int/cmc. 19/06/2008 5- Reuben R. Women and malaria – Special Risks and Appropriate control Strategy. Social Science and Medicine, 1993; 37(4):473-480. 6- Duffy PE, Fried M. Malaria in the pregnant woman. 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Ne pas poser des questions aux femmes habitant en dehors du rayon de 15 km. 3. s’assurer que la femme a senti les mouvements foetaux. FICHE D’INCLUSION DE LA GESTANTE 1. Identification des femmes Code d’indentification de la formation sanitaire : \___\ 1= CSRef, 2= CSCom Code du groupe de traitement : \____\ 1= trois doses, 2= deux doses N° identification (code de la formation sanitaire + code du groupe de traitement + numéro d’ordre) : ____ _______ (ex : 12.002) veut dire la deuxième femme enregistrée au CSRef dans le groupe de deux doses. Le chiffre représente le CSRef, le chiffre 2 représente le groupe de traitement et les chiffres 002 représentent le numéro d’ordre qui est le numéro d’enregistrement) Date inclusion _ _/__ /_ _ Nom et Prénoms de la gestante : ___________________________________ Lieu résidence : _____________________________ Adresse de la femme: __________________________________________________________________________ _______________________________________________________________________ 49 2. Caractéristiques socio-demographiques Age en années __________ Ethnie ________________ Occupation principale : _____________________________ Scolarisation : \__\ 0= non, 1= primaire1 ; 2= primaire2 ; 3=secondaire ; 4=supérieure ; 5= alphabétisée Statut matrimonial : \__\ 1= Célibataire ; 2= Mariée ; 3= Divorcée/ Séparée; 4=Veuve 3. Antécédents 3.1. Gyneco-obstetricaux Nombre de grossesses(y compris cette grossesse) _______ Nombre d'enfant(s) vivant(s) _______ Nombre d'enfant(s) décédé (s) _______ Nombre de mort-nés _______ Nombre d'avortements _______ 3.2. Prévention du paludisme pendant la grossesse Avez-vous déjà consommé un antipaludique pour prévenir le paludisme pendant cette grossesse ? \__\ 1= oui, 2= non Si oui, préciser \___\ 1=CQ ; 2=SP ; 3=autres à préciser_____________________ Dormez-vous sous moustiquaire ? \__\ 1=oui, 2= non Si non pourquoi ? ______________________ Si oui, est-elle imprégnée d’insecticide ? \__\ 1=oui, 2 = non Avez-vous dormi sous moustiquaire imprégnée la nuit dernière ? \__\ 1=oui, 2= non Si non pourquoi ? ______________________ Possédez-vous une moustiquaire ? \__\ 1= oui ; 2= non 4. Consultation prénatale pour cette grossesse Hauteur utérine _______ Age gestationnel _______ semaines (si âge gestationnel est supérieur à 24 semaines (6mois) n’incluez pas la femme dans le protocole) Mouvements fœtaux : \__\ 1= oui, 2= non 50 Aviez vous déjà fait une consultation prénatale : \___\ 1=oui, 2= non Si oui, nombres de CPN effectuées \_____\ ; date de la dernière CPN __________________ Poids ______ en kg Taille ______ en cm Température axillaire _______degré C Prise de SP (3 cp) pour cette visite : \___\ 1= oui, 2= non (observez la femme pendant au moins 30 minutes après la prise de SP Si la femme vomit dans les 30 minutes qui suivent la prise, renouveler la dose (3 cps) Si le vomissement a lieu plus de 30 minutes après la prise, administrez la demi dose (1 cps et demi). Date de prise : ____/ _____/ ____ / La prise de fer et acide folique est différée par rapport à celle de la SP. Date de prochaine visite pour la seconde prise de SP ___/___/____/ La femme a-t-elle eu une moustiquaire pour cette étude /____/ 1=oui, 2= non Examens biologiques : NB : Le numéro d’identification doit être porté sur les lames et les confettis : ____ _______ (ex : 12.002) veut dire la deuxième femme enregistrée au CSRef dans le groupe de deux doses. Le chiffre représente le CSRef, le chiffre 2 représente le groupe de traitement et les chiffres 002 représentent le numéro d’ordre qui est le numéro d’enregistrement) Goutte épaisse : \___\ 1 = positive, 2= négative Si positive parasitémie _________________ Taux d’hémoglobine : ________g/dl) Confettis réalisé : /___/ 1=oui, 2= non Sur la lame de goutte épaisse de la mère à l’inclusion, noter : I : pour inclusion, la date de confection de la lame, puis le numéro d’identification. NB : Remerciez la femme pour sa patience et surtout n’oubliez pas de lui donner le rendez-vous pour la deuxième prise de SP. Informer la femme qu’elle peut venir à tout moment pour tout besoin de santé et qu’elle ne doit prendre aucun médicament sans votre avis. 51 FICHE DE SUIVI DE LA GESTANTE N° identification de la femme ____ ________ Visite* Date Age gestatio n Plaintes signes GE** fonct. Physique Fait/n et généraux on fait Conf T°C ettis* * Oui/ non Autres médica ments pris Fer Oui/ non Observ ations * pour la colonne visite, marquez VM pour les visites mensuelles et VI pour celles imprévues ** Pour la GE, et les confettis, dites si elle est faite ou pas ; si la GE est faite marquez le résultat dans la case. 1. Prise de la deuxième dose de SP : /_____/ 1= oui, 2= non ; Date de prise ___/ __/____ ; Hauteur Utérine : _____ ; Age gestationnel : ______ 2. Prise de la troisième dose de SP : /_____/ 1= oui, 2= non ; Date de prise ___/ __/____ ; Hauteur Utérine : _____ ; Age gestationnel : ______ 4. résultats du suivi : /____/ 1= suivi complet, 2= suivi incomplet Si suivi incomplet, les raisons ___________________________________ 4 FICHE D’ACCOUCHEMENT Code d’indentification de la formation sanitaire : \___\ 1= CSRef, 2= CSCom Code du groupe de traitement : \____\ 1= trois doses, 2= deux doses N° identification (code de la formation sanitaire + code du groupe de traitement + numéro d’ordre) : ____ _______ (ex : 12.002) veut dire la deuxième femme enregistrée au CSRef dans le groupe de deux doses. Le chiffre représente le CSRef, le chiffre 2 représente le groupe de traitement et les chiffres 002 représentent le numéro d’ordre qui est le numéro d’enregistrement Date d’accouchement : ____/____/____ Lieu de l’accouchement : \___\ 1=CSRef, 2= CSCom, 3= autres à préciser________ Type d’accouchement : \___\ 1= basse normale 2= césarienne, 3= autres a préciser _____ Issue de la grossesse : \___\ 1= naissance vivante, 2= mort-né, 3= avortement Si mort né : \___\ 1= frais, 2= macéré Nombre de bébés : _____ Sexe du nouveau né ____1 = M, 2=F Poids du nouveau né ______g /___/ 1=naissance ; 2= dans les 24 heures ; 3=après les 24 heures Taille nouveau né __________ cm ; Température axillaire du nouveau né __________ °C Score Ballard : ______ Age gestationnel ____ Malformations nouveau né /___/ 1= oui, 2= non Si oui, préciser lesquelles : __________________________________ Présence d’ictère à la naissance /___/ 1= oui, 2= non Si grossesse gémellaire portez les informations pour le deuxième nouveau ne Sexe du nouveau né2 ______ 1=M, 2= F Poids du nouveau né2______g /___/ 1=naissance ; 2= dans les 24 heures ; 3=après les 24 heures Taille nouveau né2 __________ cm Température du nouveau né2 __________ °C Malformations nouveau né2 /___/ 1= oui, 2= non Si oui, préciser lesquelles2 : __________________________________ Présence d’ictère à la naissance2 /___/ 1= oui, 2= non Complications chez la mère à l’accouchement /___/ 1= oui, 2= non Si oui, précisez ______________ Mère décédée lors de l’accouchement /___/ 1= oui, 2= non 5 Si décès maternel, les causes probables__________________________________ Examens biologiques : Goutte épaisse périphérique chez la mère: \___\ 1 = positive, 2= négative Si positive parasitémie _________________ mm3 de sang Taux d’hémoglobine : ________g/dl) Confettis réalisé : /___/ 1=oui, 2= non Poids placenta ______ g Goutte épaisse placentaire: \___\ 1 = positive, 2= négative Si positive parasitémie _________________mm3 de sang NB : Remerciez la femme pour sa patience et surtout n’oubliez pas de lui donner le rendez-vous pour la prochaine visite. 6 FICHE DE SUIVI POST NATAL CHEZ L’ENFANT UNE SEMAINE ET UN MOIS APRES ACCOUCHEMENT Code d’indentification de la formation sanitaire : \___\ 1= CSRef, 2= CSCom Code du groupe de traitement : \____\ 1= trois doses, 2= deux doses N° identification (code de la formation sanitaire + code du groupe de traitement + numéro d’ordre) : ____ _______ (ex : 12.002) veut dire la deuxième femme enregistrée au CSRef dans le groupe de deux doses. Le chiffre représente le CSRef, le chiffre 2 représente le groupe de traitement et les chiffres 002 représentent le numéro d’ordre qui est le numéro d’enregistrement Visite postnatale à 7 jours Date ___/___/____ Température axillaire _______ °C Fièvre : oui non Pâleur : oui non Vomissement : oui non Ictère : oui non Malformations : /___/ 1= oui, 2 = non Si oui, préciser _____________________ Visite postnatale à 30 jours Date ___/___/____ Température axillaire _______ °C Fièvre : oui non Pâleur : oui non Vomissement : oui non Ictère : oui non Malformations : /___/ 1= oui, 2 = non Si oui, préciser _____________________ FMPOS / DNS 1 FICHE POUR ENFANT DECEDE LORS DU SUIVI POSTNATAL Code d’indentification de la formation sanitaire : \___\ 1= CSRef, 2= CSCom Code du groupe de traitement : \____\ 1= trois doses, 2= deux doses N° identification (code de la formation sanitaire + code du groupe de traitement + numéro d’ordre) : ___________ (ex : 12.002) veut dire la deuxième femme enregistrée au CSRef dans le groupe de deux doses. Le chiffre représente le CSRef, le chiffre 2 représente le groupe de traitement et les chiffres 002 représentent le numéro d’ordre qui est le numéro d’enregistrement Quel âge avait l’enfant quand il décédait ? ______ Quel a été la cause de son décès (lister les réponses des parents/responsables) ? ___________________________________________________________________________ __ ___________________________________________________________________________ __ Quels sont les signes que l’enfant avait avant son décès : NB : Prendre en charge la mère et la référée en consultation post natale Mère décédée après l’accouchement : /___/ 1= oui, 2= non Si décès maternel, les causes probables__________________________________ FMPOS / DNS 2 ANNEXE II: FORMULAIRE DE CONSENTEMENT ECLAIRE POUR L’ENROLLEMENT DES FEMMES ENCEINTES (ADULTES ET MINEURES EMANCIPEES) EFFICACITE DE DEUX SCHEMAS DE TRAITEMENT PREVENTIF INTERMITTENT A LA SULFADOXINE-PYRIMETHAMINE CHEZ LA FEMME ENCEINTE AU MALI CONSENTEMENT DE PARTICIPATION A L’ETUDE DE RECHERCHE Le Direction Nationale de la Santé veut conduire une étude de recherche sur le Traitement Préventif Intermittent (TPI) à la sulfadoxine-pyrimethamine (SP) ; deux doses versus trois doses, pour prévenir le paludisme gestationnel. Si vous êtes enceinte, le risque de faire le paludisme est élevé. Parfois vous contractez le paludisme sans être malade apparemment. Pendant ce temps il peut entraîner l’anémie et peut aussi être responsable de faible poids de naissance de votre enfant. Introduction Nous sollicitons votre participation à cette étude parce que vous êtes enceinte et vous avez le paludisme. Objectif de la recherche La politique nationale du Mali recommande la SP (Fansidar®) à deux doses pour le traitement et la prévention du paludisme pendant la grossesse. Nous voulons savoir si les trois doses de SP en TPI marchent mieux pendant la grossesse et s’il est sécurisant. Pour se faire nous traiterons les femmes enceintes avec les deux doses ou trois doses et nous les suivrons pendant tout le temps de la grossesse. Vous avez le choix de participer à cette étude et vous pouvez vous retirer à n’importe quel moment. Même si vous refusez de participer à cette étude, vous serez suivie correctement par le service de santé et cela n’affectera pas votre prise en charge. Si vous vous retirez de l’étude après votre inclusion, vous serez néanmoins prise en charge par l’équipe de recherche et vous aurez les mêmes avantages que les autres femmes suivies. Après votre accord de participation à l’étude. Prélèvement de sang avant le traitement: Si vous acceptez de participer à cette étude, nous vous poserons d’autres questions en rapport avec les grossesses passées, le statut marital, et votre travail. Nous ferons d’autres prélèvements de sang dont la quantité sera égale à la moitié d’une cuillérée à soupe. Nous analyserons le sang pour tester le paludisme et le manque de sang de qualité (anémie). Les médicaments de l’étude. La SP Si vous acceptez de participer à cette étude, nous vous donnerons de la SP. Nous recruterons 780 femmes pour cette étude. La prise de SP sera supervisée par nous mêmes. Les moustiquaires de l’étude: Chaque femme de l’étude bénéficiera d’une moustiquaire trempée d’insecticides que vous utiliserez pendant toute la grossesse. Cela réduira le risque d’être piquée par des moustiques et donc le risque de faire le paludisme. L’utilisation de ces moustiquaires vous protégera contre une nouvelle infection après le traitement. Suivi après traitement: FMPOS / DNS 3 Si vous êtes incluse dans l’étude, vous serez invitée à venir à la clinique tous les mois jusqu’à l’accouchement. A chaque visite, vous serez interviewée sur les médicaments pris, et aussi sur votre état de santé. En cas de nécessité, nous vérifierons aussi si votre sang contient encore le microbe du paludisme. Au cours des visites imprévues, nous prélèverons du sang pour analyser à la recherche du microbe du paludisme. Même si vous choisissez de quitter l’étude, nous vous suivrons pour être sûrs que vous vous portez bien ainsi que votre bébé. Prise d’autres médicaments: Nous vous informons qu’aucun médicament ne sera pris pendant le premier mois du traitement en dehors de ceux prescrits par l’équipe de recherche. Vous pouvez venir à la clinique chaque fois que vous ne vous sentirez pas bien. Un médecin de l’équipe vous consultera et vous traitera gratuitement. Accouchement: Nous vous poserons aussi quelques questions après l’accouchement, prendrons le poids du bébé, vérifierons si l’âge gestationnel est normal à l’accouchement et examinerons aussi le placenta à la recherche de parasites. L’accouchement à l’hôpital sera pris en charge par l’équipe de recherche. En cas d’accouchement à domicile, nous vous prions de nous informer à temps pour l’examen du bébé. Confidentialité des résultats Toutes les informations sur les résultats seront tenues secrètes et ne seront connues que par les investigateurs de l’étude. L’anonymat est gardé sur tous les résultats à travers des codes. Risques: Prise de sang: Nous vous piquerons légèrement au bout du doigt pendant quelques secondes pour prélever du sang. Pendant toute la durée de l’étude vous ne donnerez que 0,5 ml de sang qui ne vous causeront aucune maladie. Puisque nous vous traiterons avec un médicament qui tue le parasite, donc nous lutterons contre l’anémie causée par ce microbe. Bénéfices: Si vous portez le parasite du paludisme, vous serez traitée gratuitement et suivie jusqu’à la guérison de la maladie. Même si vous arrêtez l’étude, vous serez suivie gratuitement jusqu’à l’accouchement. En plus vous bénéficierez d’une Moustiquaire imprégnée d’insecticide si vous en n’avez pas. Ce qui va permettre de vous protéger contre le Paludisme pendant la grossesse. En cas d’urgence la prise en charge sera assurée ainsi que la référence de la patiente vers un échelon supérieur. Alternatives: Si vous n’êtes pas incluse dans l’étude, votre suivi sera assuré par le staff du centre de santé qui vous donnera les traitements standard selon les recommandations du PNLP. Stockage des échantillons de sang Si vous êtes incluse, nous souhaiterions conserver une goutte de sang sur papier pour faire des analyses de résistance au laboratoire à Bamako plus tard. Vos droits: Si vous avez des questions à propos de l’étude ou si vous pensez que vous avez été blessé, vous pouvez vous adresser au chef de quartier qui pourra envoyer un mot aux Drs Oumou Maiga, Bouyagui Traore, tous à la direction Nationale de la Santé. Si vous avez des questions à propos de vos droits par rapport à cette recherche, vous pouvez contacter le Pr. Yénimégué FMPOS / DNS 4 Albert Dembélé, Coordinateur principal du comité d’éthique institutionnel de la FMPOS P.O Box 1805, Tel: (223) 22 52 77 – Fax: (223) 22 96 58 Bamako – Mali. Merci beaucoup de votre patience! Voulez vous participer à l’étude? L’étude m’a été bien expliquée et j’accepte d’y participer. • On m’a expliqué les risques de survenue d’effets secondaires de la SP et aussi les bénéfices du médicament de l’étude. • On m’a expliqué que ma participation est volontaire et que je peux me retirer même après inclusion, et cela est sans conséquence pour moi et pour mon bébé. • J’ai été d’accord pour la visite à domicile au cas ou je serai empêchée de me rendre au centre de santé pour mes consultations programmées par l’étude. Déclaration de la participante: signature ou empreinte digitale sur la ligne appropriée. Si la participante refuse son consentement, ne lui faites pas signer le formulaire. On m’a expliqué les éléments J’accepte de participer à cette étude inscrits dans le formulaire Nom de la participante Signature de la participante Date: (Jour/Mois/Année) Déclaration du témoin (optionnelle, exception pour les participantes illettrées): Les informations du consentement lui ont été expliquées et la femme a accepté de joindre l’étude. Nom du témoin FMPOS / DNS Signature du témoin Date: (Jour/Mois/Année 5 Nom : Diawara Prénoms : Moussa Karim Titre de la thèse : Efficacité comparée de deux schémas de traitement préventif intermittent à la Sulfadoxine-Pyriméthamine chez la femme enceinte au Mali Année de soutenance : 2009 Ville de soutenance : Bamako Pays d’origine : Mali Lieu de dépôt : Bibliothèque de la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odontostomatologie Secteurs d’intérêts : Parasitologie, Gynéco-obstétrique, Santé publique Résumé : D’avril 2006 à mars 2008, nous avons réalisé un essai clinique randomisé ouvert à Bla au Mali. L’objectif était de comparer l’efficacité de la Sulfadoxine- pyriméthamine 2 doses versus 3 doses en traitement préventif intermittent chez la femme enceinte. Les paramètres mesurés étaient les parasitémies périphérique placentaire, le taux d’hémoglobine, le poids de naissance, la fréquence d’évènements adverses. Au Total, 814 gestantes ont été incluses et reparties comme suit : 410 dans le bras de 3 doses et 404 dans le bras de 2 doses. Les 2 bras de traitement étaient comparables par rapport aux différentes variables à l’inclusion. Nous avons noté un taux de perdues de vue de 3,81%. A l’inclusion 26,29% des gestantes avaient une goutte épaisse positive et 69,78% présentaient l’anémie sans différence statistiquement significative. A l’accouchement nous avons noté une meilleure réponse du schéma de 3 doses avec une réduction significative des parasitémies périphériques et placentaires et sur la fréquence du faible poids de naissance (p<10-3 ). Le traitement préventif intermittent a un impact certain en réduisant la proportion des cas d’anémies sans différence significative entre les deux bras. Il n’y avait pas également de différence significative entre les bras de traitement quant à la survenue de l’ictère et des malformations. Bien que les 2 bras soient comparables quant à la réduction des cas d’anémies, nous concluons que le schéma de 3 doses donne à la gestante une protection meilleure. Mots clés : Paludisme, grossesse, Sulfadoxine-Pyriméthamine, anémie, faible poids de naissance. FMPOS / DNS 6 Name: Diawara Second Names: Moussa Karim Title of thesis: Comparison of two regimens of intermittent preventive treatment with Sulfadoxine-Pyrimethamine among pregnant women in Mali. Year of defend: 2009 Town of defend: Bamako Country original: Mali Place: Library of Faculty of Medicine, Pharmacy and Dentistry. Interest sectors: Parasitology, Gyneco-obstetric and Public Health. Summarize: From April 2006 to March 2008, we achieve a clinical trial randomized to Bla in Mali. The aim of our investigation was to compare the efficacy of Sulfadoxine-pyrimethamine 2 doses versus 3 doses in intermittent preventive treatment at pregnant women. The parameters measures were peripheral and placental parasitemia, haemoglobin level, baby born height and frequency of adverse events. A total 410 pregnant women received three doses of SP and 404 women received two doses. The two arms were comparable for different characteristics at enrolment. The rate of missing pregnant women in follow up was 3.81%. The peripheral parasitemia was 26.29% and the prevalence of anaemia was 69.78% at booking without significant statistic difference between the two arms. At delivery the arm of 3 doses showed a best answer with a lows peripheral and placental parasitemia, and low frequency of low birth weight (p<10-3). The chemoprevention had a certain impact to reduce the prevalence of anaemia without a statistic difference between the 2 arms. The two arms was also comparable for prevalence of adverse events We conclude that 3 doses of Sulphadoxine-pyrimethamine in intermittent preventive treatment give a best protection. Key Words: Malaria, pregnancy, Sulfadoxine-Ppyrimethamine, anaemia, low birth weight. FMPOS / DNS 7 Serment d’Hippocrate En présence des Maîtres de cette Faculté, de mes chers condisciples, devant l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure, au nom de l’Etre Suprême, d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la Médecine. Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail, je ne participerai à aucun partage clandestin d’honoraires. Admis dans l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime. Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, de parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et mon patient. Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception. Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants l’instruction que j’ai reçue de leur père. Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque. Je le jure FMPOS / DNS 8